• il y a 6 mois
Ce mois-ci, Patrick Chêne et ses invités s'intéressent à la lutte contre le dopage. Pour en parler, Dominique Laurent, présidente de l'Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD), Francesca Rossi, directrice des contrôles à l'AFLD, Philippe Le Van, médecin des équipes de France au CNOSF et Ayodelé Ikuesan, athlète olympique et membre du collège de l'AFLD.

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00Les grandes questions du sport avec MGEN Mutuelle Santé Prévoyance
00:07Les grandes questions du sport
00:37Les grandes questions du sport
01:07l'associatif n'a rien de pas sérieux, mais il valait mieux quand même avoir une agence.
01:10Vous l'êtes depuis 2017, je vous présenterai un peu mieux dans quelques instants.
01:13Avec nous également Philippe Levent, Philippe Levent qui est déjà venu dans nos émissions
01:17médecin des équipes de France du Comité olympique sportif français.
01:20Francesca Rossi, vous êtes avec nous également, vous êtes responsable des contrôles au sein de la FLD.
01:26Et puis il fallait une athlète évidemment, et j'ai eu le grand plaisir d'accueillir en visio cette fois-ci
01:31Ayo Dele, qui est avec nous et qui évoquera ce thème du dopage, il fallait en effet une athlète évidemment.
01:40Dominique Laurent, j'allais dire, pardon, que vous avez le profil idéal pour ce poste,
01:45pour le fait que vous ayez fait l'ENA, que vous soyez sorti sur ce poste aussi je crois.
01:51Vous avez été également dans le monde médical, beaucoup, et dans le monde du sport,
01:56puisque vous étiez à la direction des sports au ministère.
02:00Donc vous avez le profil idéal, mais qu'est-ce qui fait, pardon pour cette question un peu personnelle pour commencer,
02:04mais qu'est-ce qui fait qu'on se sent bien dans ce rôle de présidente de la FLD,
02:10quand on connaît bien le monde médical, le monde sportif, j'allais dire c'est presque une mission.
02:17C'est une belle cause que de lutter contre le dopage, qui touche à la fois le sport, mais la santé et l'éthique.
02:25Donc c'est intéressant de défendre un sujet de société aussi.
02:29Un sujet de société comme ce que nous traitons ici, et c'est pour ça qu'aujourd'hui on s'intéresse donc à cette lutte anti-dopage.
02:35J'ai choisi de commencer cette émission en parlant du budget.
02:37Ça peut paraître surprenant, mais c'est pour montrer à quel point il y a une crédibilité,
02:42il y a un désir via le ministère, via le gouvernement, il y a des signes qui sont donnés.
02:47Dans une période où les budgets sont parfois en diminution, vous avez,
02:51et j'aimerais commencer comme ça Madame la Présidente, vous avez une augmentation du budget qui est régulière.
02:58Est-ce que ça veut dire que vous sentez la confiance qui vous est faite et l'importance de cette mission ? C'est une priorité ?
03:03C'est une priorité effectivement.
03:05Il faut bien voir que depuis 2017, c'est-à-dire depuis septembre 2017,
03:09la France a été désignée pour accueillir les Jeux Olympiques à Paris en 2024.
03:14Vous n'avez pas échappé.
03:14Et que donc nous sommes un peu sur la rampe de lancement, et que depuis cette date,
03:19nous avons bien démontré, essayé de faire comprendre à quel point il était important
03:26que notre agence soit en position de défendre un sport propre dans toutes les dimensions de ses missions.
03:33Et nous avons convaincu, je pense, et le gouvernement s'est engagé, année après année,
03:38à augmenter notre budget, à la fois pour le fonctionnement, pour l'investissement, en s'agissant du laboratoire,
03:43et surtout d'accompagner les nouvelles missions de l'agence qui sont les missions éducatives et préventives.
03:49On va donner un ordre de grandeur, il s'agit d'environ 10 millions d'euros qui sont consacrés à la lutte contre le dopage.
03:54Et vous l'avez déjà souligné, Mme Laurent, on va le préciser, il y a évidemment le fonctionnement,
04:00mais il y a aussi les investissements, et notamment un déménagement qui est prévu,
04:04du fameux Châtenay-Malabry que tout le monde connaît et dont on parle depuis des années.
04:08On ne parlera plus de Châtenay, on parlera de Saclay.
04:12Alors pourquoi ce déménagement, et dans quelles conditions va-t-il avoir lieu ?
04:15Toujours dans la perspective des Jeux 2024, il fallait que le laboratoire soit équipé de manière moderne d'une part,
04:22et qu'il soit dans des locaux adaptés, et aussi qu'il soit susceptible d'accueillir, en termes de surface,
04:28les machines, enfin les équipements, pour traiter en très peu de temps les échantillons nécessaires aux Jeux.
04:35D'où l'idée d'avoir des nouveaux locaux.
04:38C'est ainsi que nous avons trouvé des locaux tout à fait adaptés à Orsay, dans l'enceinte de Paris-Saclay,
04:47qui est jusque-là donné à un laboratoire de l'université,
04:54donc qui peut facilement transformer, après des travaux de rénovation, en laboratoire antidopage.
04:59Alors vous avez parlé déjà deux fois de 2024, c'est normal, puisqu'on est tous orientés dans cette direction.
05:06Vous avez des objectifs. Est-ce qu'on peut, avant de rentrer dans le détail ensemble, ensuite les résumer,
05:12notamment en nombre de contrôles, peut-être préciser comment vous allez arriver à être prêts en 2024,
05:18même si ce n'est pas vous, ça encore c'est une chose qu'on précisera,
05:20qu'elle est effectuer les prélèvements, mais vous allez aussi, si j'ai bien compris, les analyser.
05:25Donc quel est cette rampe de lancement pour l'année 2024, avec notamment, en perspective plus proche,
05:30la Coupe du monde de rugby en 2023 ?
05:33Alors notre objectif pour 2024, c'est que l'agence atteigne un niveau, un standard, disons de niveau international,
05:40et qu'il soit d'une capacité de frappe aussi importante que d'autres agences dans le monde.
05:48En particulier, on pense surtout à Londres, puisque c'est Londres qui a augmenté ses capacités de lutte contre le dopage
05:56au moment de l'accueil des Jeux à Londres.
05:59Donc c'est notre référence, donc à être à un niveau de contrôle plus de…
06:06Actuellement, on est à 8 000. Cette année, on a été à 8 000, on est à 9 000 et à terme, on veut être à 12 000, voilà.
06:12C'est à peu près comparable. Alors en Allemagne, c'est une population plus nombreuse, donc ils sont à 14 000.
06:19Voilà, mais c'est ce niveau-là. Donc c'est ça l'idée, c'est d'atteindre un standard digne d'un pays d'accueil des Jeux.
06:25Alors Christine Clochy, vous me dites si je me trompe, mais il n'y a rien à voir entre une Coupe du monde de rugby
06:30qui va vous servir de répétition, puisque… Et là, je vais parler sous votre contrôle.
06:35On va avoir dans la Coupe du monde de rugby quelques centaines de contrôles, on va dire peut-être 300, 500.
06:40Et en revanche, pour les Jeux olympiques, en 15 jours, en deux semaines, on parle de 8 000 contrôles.
06:45Ça se gère comment, tout ça ?
06:47– C'est 10 500 athlètes, donc 28 sports qui vont se passer en même temps dans la même ville.
06:53En fait, c'est comme s'il y avait 28 championnats du monde au même endroit, dans le même pays.
06:58Et du coup, ça va demander des ressources considérables,
07:00puisqu'il va falloir faire ces contrôles pour les athlètes, pour garantir l'éthique.
07:06Madame Laurent a tout à fait raison, il y a deux problèmes dans le dopage.
07:09Le premier, c'est un problème médical, c'est qu'ils peuvent mettre leur santé en danger.
07:13Et puis, il y a un problème éthique, c'est que tout le monde soit au moins sur le même pied d'égalité,
07:17et qu'il n'y en ait pas, et qu'il y ait plus de chances que d'autres, parce qu'ils ont pris des produits.
07:21– Alors, Francesca Rossi, pouvez-vous me préciser votre mission en tant que responsable des contrôles ?
07:25– Moi, je suis la responsable de faire la stratégie de l'activité antidopage à niveau des contrôles,
07:32et de la diligenté sur le terrain.
07:35Ça veut dire vraiment que nous, chaque année, on doit mettre en œuvre ce qui s'appelle l'étude des risques,
07:42qui est dans les règles de l'Agence mondiale antidopage,
07:46pour établir quels sont les sports, les disciplines à risque.
07:51Et après, avec l'assiette des contrôles qui sont dédiées au département des contrôles,
07:57on a une certaine assiette, on doit la diligenter, cette contrôle,
08:00et on suit cette étude des risques pour dire que cette discipline n'est plus à risque,
08:03c'est un moins risque, et on attribue une chiffre d'échantillons par année.
08:07Et c'est ça un peu ce qu'on fait avec tous les enjeux qui vont avec dans l'opérationnel.
08:12On a toute la logistique à gérer.
08:14– Vous parliez tout à l'heure de Londres, qui a l'occasion des Jeux à booster, si j'ose dire,
08:19c'est le cas de le dire pour les Anglais,
08:21les contrôles, est-ce que la France se présente, ou en tout cas a l'ambition de leadership
08:28dans le contrôle par rapport à des pays comme l'Angleterre ou autre ?
08:32– Notre ambition c'est d'être en conformité avec le code mondial
08:37et que l'Agence mondiale antidopage le considère comme un interlocuteur extrêmement sérieux,
08:42avec un rôle actif, et on doit pour les Jeux olympiques, disons faire le job parfaitement.
08:49Alors leader ou pas leader, enfin en tout cas pour ces Jeux-là,
08:54il faut qu'on fasse le job parfaitement, c'est notre ambition.
08:56Alors on a franchi une étape très importante
08:59avec la conformité avec le dernier état du code mondial.
09:02Vous savez l'Agence mondiale a élaboré une version du code
09:05qui était applicable en début de l'année dernière.
09:10Donc nous, nous avons mis tous nos textes et tous nos pouvoirs,
09:14et Dieu sait si on en a de nouveaux, en conformité avec le code mondial,
09:18ce qui va nous permettre d'être reconnus par l'Agence comme tout à fait conformes
09:24et donc un interlocuteur tout à fait sérieux.
09:26– Alors je parlais de votre formation tout à l'heure,
09:27parce que c'est quand même un, pardon, j'allais dire un drôle de barman,
09:30parce qu'il faut respecter d'abord tout le millefeuille administratif si j'ose dire,
09:34parce qu'on est quand même dans une…
09:36on ne rigole pas quand on fait les choses comme elles doivent se faire,
09:38on doit se protéger contre des recours, donc avoir vraiment une forme.
09:42C'est une quadrature du cercle, surtout dans le monde sportif
09:46qui est quand même un monde assez particulier.
09:48– Oui, il y a une dimension juridique qui est très importante,
09:52qui d'ailleurs a été beaucoup privilégiée au cours des années précédentes,
09:55puisqu'il fallait monter à la fois des contrôles,
09:57mais en même temps des procédures disciplinaires,
09:59puisqu'on a, à la suite des contrôles diligentés par le département des contrôles,
10:05on a des procédures disciplinaires, on a des cas positifs qui sont importants,
10:10et qu'il faut ensuite traiter avec ce que ça implique
10:13comme contraintes pour les sportifs et comme sanctions.
10:17Donc ça, c'était l'antidopage jusqu'à l'année dernière.
10:22Et puis, depuis l'année dernière, nous avons une autre mission,
10:26qui est la mission d'éducation et de prévention,
10:28qui est donc un peu différente, où le juridique est moins présent,
10:33bien sûr pas absent, mais moins présent,
10:35et qui est plus un métier d'éducateur, de pédagogue, de conviction, d'incitation.
10:42– Ce n'est pas seulement dans la répression, c'est très clair,
10:44vous êtes aussi dans l'accompagnement de l'athlète,
10:47la formation, la communication.
10:50– L'accompagnement, oui c'est ça.
10:52– Alors, on va essayer de rentrer un peu dans le concret,
10:54avant d'aller voir Yodélé Equezan pour parler justement du regard de l'athlète,
10:57puisqu'elle fait partie de votre travail, est intégrée dans votre travail,
11:02on va voir comment elle vit ça.
11:03Moi j'aimerais juste demander à Francesca Rossi,
11:06un petit peu le contrôle mode d'emploi, comment ça se passe ?
11:10Parce qu'il y a beaucoup de choses, vous savez quand on parle contrôle,
11:12tout le monde, j'espère, ou en tout cas une grande majorité,
11:16partage l'éthique en disant qu'il faut évidemment que le sport soit propre,
11:18mais il y a toujours des images qui choquent et qui étonnent,
11:21des gens qu'on va déranger à 6h du matin, dans les cours cyclistes,
11:25dans des épreuves, ou des gens qui sont entre deux épreuves
11:28et qu'on va aller rechercher sur des lieux particuliers,
11:31parce qu'ils doivent communiquer sur les lieux où ils se trouvent.
11:34Donc c'est peut-être difficile comme mission, Francesca Rossi,
11:36mais j'aimerais que vous nous résumiez un peu,
11:39comment ça se passe les contrôles ?
11:40Qu'est-ce que vous pouvez diligenter comme contrôle et quelles sont vos priorités ?
11:44– Comme j'avais déjà commencé à dire, justement,
11:47nous on a une stratégie de contrôle qu'on décide au début d'année
11:51et on dédie notre attention à certains sports, disciplines et athlètes
11:56qui sont jugés à risque.
11:58– Comment sont-ils jugés à risque ?
12:00– Ils sont jugés à risque pour différentes raisons.
12:02Première chose, ce sont des athlètes qui performent très bien.
12:05Le contrôle antidopage n'est pas seulement quelque chose
12:08qui se fait pour démasquer la tricherie,
12:11mais qui se fait aussi pour valider une performance.
12:14Parce qu'un athlète a le droit de dire « ma performance est clean,
12:18moi je suis propre, ça va, c'est bon, je suis contrôlé,
12:21taux de chiffre par année », et c'est pour cette raison-là,
12:25ça c'est la première chose à regarder.
12:27Après, justement, on a aussi la remontée du terrain
12:30qui nous fait penser que quelqu'un est à risque
12:33et qui a une attitude à risque.
12:35Typiquement, il partage avec nous certaines informations
12:39qu'on appelle « informations de localisation ».
12:41Il y a des fois qu'on se rend compte qu'elles ne sont pas précises.
12:44Alors, pourquoi elles ne sont pas précises ?
12:46Il faut les contrôler mieux, on va voir ce qui se passe.
12:48Ça aussi, c'est un autre volet qui est considéré à risque en comportement.
12:52Et après, le volet santé, justement, quand on a l'assurété
12:55qu'il y a la prise de substances qui sont contre la santé,
12:58c'est quelqu'un qui est à risque pour nous.
13:00Mais tous les contrôles qu'on fait, et ça c'est important, sont ciblés.
13:04Ça veut dire qu'il n'existe plus ce qu'on a dans l'époque,
13:07on va dire un peu ancienne, on considérait,
13:10par exemple, le tirage à sorte, des choses comme ça.
13:13Rien ne se fait par hasard.
13:14Ça veut dire qu'un athlète qui est contrôlé, c'est qu'il est soupçonné ?
13:19Non, il n'est pas soupçonné, comme je vous dis.
13:21Il faut arrêter ce concept de cible comme quelque chose de négatif,
13:25mais aussi pour valider sa performance.
13:27Aussi parce que, par exemple, un athlète qui revient
13:30d'une période d'arrêt, il revient à la compétition,
13:33nous vraiment, on va valider, on va rassurer les compagnes de l'équipe,
13:38la même équipe, que l'athlète est contrôlé et propre,
13:42mais ce n'est pas qu'une suspicion.
13:43Les suspicions peuvent venir aussi de la PMU,
13:46qui est notre partie scientifique, qui nous dit
13:49qu'il a un passeport de l'athlète biologique,
13:51et qui ne nous dit pas forcément quelque chose.
13:54Allez voir ce qui se passe.
13:55Nous, on est vraiment dans la cible la plus nette,
13:59dans le sens qu'on ne le fait pas par hasard, ça c'est sûr.
14:02– Philippe Levent, les athlètes ont un passeport, en quelque sorte,
14:05et on surveille donc des transformations, des accélérations
14:09qui ne paraissent pas tout à fait normales ?
14:11– Tout à fait, alors ça c'est quelque chose qui s'appelle le passeport biologique,
14:14et en fait, on compare l'athlète par rapport à lui-même.
14:17D'habitude, on compare, on recherche des substances,
14:21et là, on regarde si un athlète va avoir des constantes
14:23qui vont toujours être les mêmes.
14:25Et s'il y a un moment où il dévie de la moyenne qu'il avait avant,
14:29on peut supposer qu'il y a quelque chose, ça peut être une maladie,
14:32et dans ce cas-là, c'est médical et il faut s'en occuper.
14:35– Ce n'est pas seulement la surcharge d'entraînement qui va changer ?
14:38– Pas a priori, mais ça peut être ça aussi.
14:41Donc ça permet aussi d'alerter l'athlète.
14:43Et c'est pour ça qu'il y a des liens entre l'agence et des médecins,
14:47et que si à un moment, ils ont une formule qui leur paraît totalement anormale,
14:52ils alertent la partie médicale pour dire attention, il peut y avoir…
14:56Parce qu'on pourrait détecter, imaginons, une leucémie sur ce type de contrôle,
15:02et donc il faut aussi… on est là pour la santé de l'athlète.
15:05– Ayodele Kuezan est avec nous en duplex.
15:09Il y a deux phrases qui sont importantes qui viennent d'être dites,
15:12c'est que le contrôle, ce n'est pas seulement pour punir,
15:15mais c'est aussi pour valider la performance,
15:17et c'est pour alerter l'athlète au cas où il y a quelque chose d'anormal
15:22dans son passeport biologique.
15:23Vous partagez cet avis ?
15:26– Oui, je pense que, comme ça a été dit, pendant très longtemps,
15:30on voyait l'antidopage comme un peu une sanction, comme une crainte,
15:35et je pense que c'est aussi important de le voir autrement,
15:37c'est-à-dire que ça permet déjà de s'assurer qu'au niveau de l'éthique,
15:42on est tous sur un pied d'égalité.
15:45Après, ça permet aussi de savoir, parfois, de cesser le doute,
15:51finalement, en tout cas de faire en sorte qu'il n'y ait pas de doute sur la performance,
15:55et de dire, voilà, ma perf, elle est valable, et j'ai joué le jeu,
16:00et puis ça permet aussi de sensibiliser sur la santé,
16:04ça a été dit tout à l'heure, il y a le projet éducation,
16:07mais aussi sur la santé, sur le fait que, parfois,
16:10c'est bien de s'informer sur tout ce qui est autour de l'antidopage,
16:15c'est-à-dire que ce soient les compléments alimentaires,
16:18que ce soient des prescriptions de médecins,
16:20ça permet aussi de s'informer sur tous ces sujets-là,
16:24et donc ça dépasse aussi que le volet, on va dire, répression,
16:28il y a aussi un peu de prévention,
16:31et c'est important sur le volet aussi de la santé de l'athlète.
16:35Est-ce que je suis provocateur en disant que tout ça c'est bien, c'est vrai,
16:38mais que la lutte antidopage reste quand même un stress,
16:42même pour des athlètes propres,
16:43justement parce qu'il y a toutes ces obligations de localisation,
16:47est-ce que ça n'ajoute pas au stress de la préparation de l'athlète de haut niveau ?
16:53Je pense qu'on s'y habitue,
16:56alors au tout début, je pense que,
16:57et c'est là aussi la volonté du programme formation,
17:00c'est qu'au tout début quand on n'est pas habitué et que c'est nouveau,
17:04ça génère un stress,
17:05parce que les contrôles antidopage c'est aussi particulier,
17:09parce qu'être capable de donner sa localisation à un jour près,
17:14ce n'est pas forcément très facile aussi.
17:17Après, je pense que quand on prend un peu l'habitude,
17:21ça permet aussi de se dire que notre performance ne sera pas remise en question,
17:26ça permet aussi peut-être qu'on soit un peu plus vigilant
17:29sur ce qu'on va prendre comme traitement quand on est malade,
17:33de pouvoir aussi mieux communiquer avec les médecins
17:36et tout le volet médical qui nous entoure.
17:38Et puis, après, j'ai envie de dire,
17:41ça permet aussi de s'assurer d'une éthique à l'échelle mondiale,
17:44c'est un peu l'idée aussi de l'antidopage.
17:46C'est le prix à payer pour vous, pour valider vos performances
17:51et c'est pour être sûr que vos adversaires respectent la même éthique.
17:55Oui, malheureusement, je ne vois pas d'autres moyens
17:59pour s'assurer qu'on joue tous avec les mêmes cartes.
18:02Et donc, c'est important qu'on ait l'antidopage qui puisse à la fois valider,
18:08mais aussi permettre d'éviter peut-être que certains basculent
18:12aussi dans des conduites on va dire dopantes.
18:16Ça permet aussi de dire qu'il y a un contrôle plus poussé
18:21chez nous, les sportifs de haut niveau.
18:22Alors, merci beaucoup pour ce témoignage.
18:27Les contrôles évoluent sans cesse.
18:29Parfois, d'une manière un petit peu caricaturale peut-être,
18:31on compare ça aux gendarmes et aux voleurs.
18:33Et on se dit que parfois les voleurs ont de l'avance
18:35parce que vous disiez très justement, Francesca Rossi,
18:38qu'on veut valider une performance,
18:41on veut dire à l'athlète, voilà, tu es passé par les contrôles.
18:44J'ai malheureusement entendu des grands champions dans le sport
18:48que j'ai suivi pendant longtemps dire, et récemment encore,
18:52moi, de toute façon, je suis propre, je suis contrôlé tant de fois par an,
18:55donc c'est que tout va bien.
18:57Quel est votre regard là-dessus ?
18:58D'abord, le regard du médecin, de dire, est-ce que c'est frustrant ?
19:01Parce que vous, parfois, j'ai eu l'occasion, bien sûr,
19:03de discuter souvent avec des gens, je vais dire, qui font votre travail.
19:08Parfois, il y a une sorte, non pas, on n'est pas désabusé,
19:12mais il y a quand même une petite frustration de temps en temps,
19:15quand on sait, justement, que ça ne peut pas être normal,
19:18de se dire que finalement, on est obligé d'enregistrer les déclarations de l'athlète
19:21qui disent, moi, je suis contrôlé, donc je suis clean.
19:23Alors, vous avez raison, mais en même temps,
19:25on ne peut pas dire, tous les athlètes sont dopés, comme on l'entend souvent.
19:29Surtout pas.
19:30Mais voilà, c'est quand même quelque chose qui existe.
19:33Et la lutte anti-dopage sert justement à essayer de trier le bon grain de l'ivraie.
19:40Après, ceux qui veulent vraiment tricher avec des méthodes scientifiques,
19:43et avec de l'argent, ça va être beaucoup plus difficile de les attraper
19:49que ceux qui vont le faire malencontreusement,
19:52parce qu'il y a un médicament dans la pharmacie familiale,
19:54ils vont le prendre et ceux-là vont se faire attraper.
19:57Mais il y a eu un changement de paradigme de la part de l'AMA
20:01et de l'Agence française de lutte contre le dopage,
20:04c'est vraiment maintenant d'essayer de cibler.
20:06C'est-à-dire, plutôt que de faire des contrôles au hasard,
20:08ou dire on fait tant de contrôles par sport,
20:11c'est de dire, voilà, dans telle discipline,
20:14et je ne parle pas de sport, mais parfois c'est une discipline dans un sport,
20:17eh bien il y a des choses qui paraissent anormales et on va les cibler.
20:20Et donc l'idée, c'est de faire peur à ceux qui veulent vraiment essayer de tricher.
20:24– Avec des contrôles qui sont possibles sur le long terme aussi.
20:27C'est ça qui me semble très intéressant dans l'évolution,
20:29c'est-à-dire qu'on peut être en retard peut-être sur les voleurs pendant un an ou deux,
20:33mais ensuite on a gardé l'échantillon et on peut aller chercher la preuve.
20:37Et ça, c'est très important parce que maintenant,
20:39la plupart des sportifs professionnels, justement, c'est leur métier,
20:42ils ont une image à défendre, ils ont des sponsors,
20:45et il est bien écrit maintenant dans tous les contrats de sponsoring
20:48que si l'athlète est pris pour dopage, il perd tous ses sponsors.
20:52Et pour certains, ils ont peur parce qu'on leur demandera peut-être
20:55de rembourser les sommes qu'ils ont perçues.
20:58Donc effectivement, cet aspect de surveillance à long terme est important.
21:02– Alors quelque chose qui pourrait paraître un détail,
21:04dans l'évolution de la lutte contre le dopage,
21:09il y a un chapitre qui m'a interpellé,
21:13ce sont les substances interdites considérées comme récréatives.
21:17Avant, il y avait la même sanction quand un sportif entre deux compétitions,
21:23par exemple, je dis n'importe quoi, un sportif qui fait des sports d'hiver,
21:26qui au mois de juin, alors qu'il est complètement hors compétition,
21:29va fumer du cannabis, s'il était contrôlé inopinément,
21:33il y avait des sanctions qui étaient comparables à celles du dopage réel.
21:38On a assoupli un peu, pour montrer peut-être qu'il y a de l'humanité,
21:42ou je ne sais pas quelle est la volonté,
21:43mais en tout cas, la sanction sera moins sévère qu'elle n'était auparavant
21:48pour ces substances dites récréatives, c'est vrai ?
21:50– Alors ce qu'on appelle les substances d'abus,
21:53c'est-à-dire, c'est les drogues en fait, les stupéfiants,
21:56donc on a le cannabis, l'héroïne et la cocaïne,
22:02ce sont ces trois substances-là.
22:03– Ça va jusqu'à la cocaïne quand même !
22:05– Alors ces substances-là sont contrôlées en compétition,
22:10et sanctionnées en compétition.
22:13Toutefois, là où l'assouplissement a été apporté,
22:17c'est que dans le cas où ces substances ont été prises hors compétition,
22:22et que l'athlète apporte la preuve qu'il a bien pris cette substance hors compétition,
22:27à ce moment-là, il y a une procédure quand même,
22:30et il n'est pas blanchi du tout, il y a une procédure,
22:34mais une substance, une sanction qui est réduite.
22:37– D'accord.
22:38– Alors que par exemple la cocaïne c'était 4 ans,
22:42la sanction ne peut naitre que de 3 mois,
22:46y compris pour le cannabis qui est de 2 ans,
22:49qui ne peut naitre que de 3 mois.
22:50– Très bien, c'est clair, Francesca ?
22:52– Parce que c'est important de considérer que nous,
22:55on cherche quand même de masquer l'amélioration de la performance.
23:00– Bien sûr.
23:01– Alors le fait que la substance est prise dans une période où elle n'est pas en performance,
23:07ça fait en manière que quand elle est en compétition,
23:09elle n'a pas l'amélioration de la performance,
23:11mais reste la pharmacologie qui arrive à éliminer la substance encore pendant la compétition.
23:17C'est un peu ça la clé de lecture qu'il faut donner à cette partie.
23:22– Parlons un peu, si vous le voulez bien, des Jeux de 2024.
23:25Je le disais tout à l'heure, ce n'est pas l'AFLD qui va effectuer les tests.
23:29Merci de m'expliquer le process.
23:32– Francesca qui plus ou moins commence.
23:35– Alors effectivement, la responsabilité de la stratégie des contrôles pendant les Jeux
23:42est de propriété, on va dire, de la CEO qui a délégué ça à l'International Testing Agency,
23:49que c'est l'ITA.
23:50C'est l'ITA qui va faire la stratégie
23:52et qui mène tous les contrôles sur les Jeux.
23:55Mais quand même, l'AFLD peut participer comme société de service pour la logistique.
24:03On va dire, on peut donner toute une série de services à l'ITA
24:08qui peut vraiment nous faire faire des choses qu'autrement on ne peut pas faire.
24:12Parce qu'il ne faut pas oublier que le CEO et l'ITA échangent des pays
24:16chaque fois qu'ils arrivent aux Jeux.
24:18Et ça veut dire que la réalité nationale,
24:20c'est plus l'agence française qui connaît la réalité française,
24:24comme c'était l'agence japonaise qui connaissait Tokyo.
24:30C'était un peu cette partie-là qui, vraiment,
24:33nous espère bien de pouvoir offrir notre service pendant les Jeux.
24:38Mais quand même, il y a tout un volet avant les Jeux
24:40que nous, on est obligés de s'en charger.
24:43Parce qu'on a toutes les équipes nationales
24:45qui commencent à arriver bien à l'avance pour répertorier un peu,
24:49pour voir comment ça se passe en France.
24:50Et ça, c'est plutôt l'agence française qui doit faire les contrôles aussi
24:55sous délégation de la Fédération internationale.
24:57– Alors avant de parler du rôle accru de l'AFLD,
25:01vous l'avez dit tout à l'heure Mme la Présidente,
25:02en termes d'éducation, de prévention, restons sur la recherche des tricheurs.
25:10Il y a des nouveaux pouvoirs, on a légiféré récemment là-dessus,
25:15qui vous donnent des pouvoirs d'enquête,
25:17avec notamment une sorte de cellule dont vous gardez un peu de secret d'ailleurs.
25:23Vous la mettez peu en avant, et c'est plutôt bien joué sans doute.
25:28Il y a de l'investigation puisqu'on vous a donné des pouvoirs d'enquête
25:35qui n'existaient pas avant, c'est une ordonnance du 21 avril 2021.
25:39Donc quel est le fonctionnement de cette cellule particulière ?
25:45Ce sont des gens qui sont déguisés ?
25:48– À peut-être dire que c'est l'Agence mondiale antidopage
25:51qui a recommandé la mise en place d'un dispositif d'enquête et de renseignement.
25:57Donc nous on fait comme tous les…
25:59d'ailleurs l'Agence mondiale s'est dotée elle-même d'une cellule de cette nature,
26:02donc toutes les organisations nationales antidopages
26:05doivent pouvoir mener des enquêtes.
26:07Alors pourquoi ces enquêtes d'abord ?
26:09C'est pour mieux cibler les contrôles à partir de renseignements qui sont donnés,
26:14et c'est également de pouvoir enquêter sur l'entourage des sportifs notamment,
26:22et aussi identifier des violations des règles antidopages
26:27qui ne sont pas celles qu'un laboratoire d'analyse peut constater.
26:31C'est ce que nous appelons les violations non-analytiques,
26:33c'est-à-dire par exemple la falsification de documents.
26:37Pour apporter une preuve qu'on a pris un médicament qui correspondait à sa maladie.
26:43Ça peut être aussi se soustraire à un contrôle,
26:46quand on s'enfuit en courant lorsque le contrôleur arrive.
26:50Et donc là il y a matière à enquête parce qu'on n'a pas de preuves suffisantes.
26:56Donc voilà la raison pour laquelle on a mis en place cette cellule.
26:58Alors cette cellule elle n'est pas du tout secrète.
27:02Elle est dirigée par un ancien journaliste d'investigation,
27:05qui a beaucoup communiqué lorsqu'on a créé cette enquête,
27:09à la fois dans le cadre du colloque du CNOSF,
27:12donc quand on a créé cette cellule.
27:13Il est à la tête de cette cellule.
27:15Il est épaulé maintenant par une directrice adjointe
27:18qui a une grande expérience en matière d'enquête
27:20puisqu'elle était à l'autorité des marchés financiers,
27:24chargée des enquêtes depuis 15 ans, donc elle sait comment faire.
27:28On va faire d'autres recrutements.
27:31– Vous avez commencé à agir ou vous vous mettez en place ?
27:34– On a mis en place la structure, on a mis en place les gens
27:36et on a mis en place le programme des enquêtes.
27:39Et on commence à se servir des outils nouveaux
27:43que l'ordonnance nous a donnés.
27:44– D'accord, vous allez enquêter dans les réseaux sociaux également ?
27:48– Alors il y a dans les moyens d'enquête,
27:51il y a la possibilité d'utiliser une identité d'emprunt et un coût d'achat.
27:55– D'accord, on va préciser peut-être Madame, pour les téléspectateurs,
27:58c'est un peu à l'américaine,
28:00c'est quelque chose qui ne se faisait pas trop dans la culture française.
28:02Et vous me dites, si je me trompe,
28:04mais le coût d'achat c'est justement de se faire passer pour un acheteur,
28:08donc de provoquer la faute en quelque sorte,
28:12ce qui n'est pas tout à fait, on va dire culturellement,
28:16dans les habitudes de la police française,
28:21ce qui est contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis.
28:23– Ça existe en matière de pédophilie ?
28:25– Oui, oui, ça existe bien sûr, ça existe dans certains domaines,
28:28tout à fait, vous avez raison.
28:30Je veux dire, ce n'est pas généralisé comme ça l'est aux Etats-Unis,
28:33où on se fait passer pour un acheteur pour aller dénoncer un trafiquant.
28:40– Et ça existe en matière de stupéfiants aussi ?
28:42– Oui, oui, ça existe maintenant.
28:43Donc le coût d'achat peut exister, c'est de l'infiltration en quelque sorte,
28:47et ça permettra sans doute de démasquer des tricheurs.
28:52Parlons maintenant, peut-être l'avis d'Aïdélé Clézans sur tout ça,
28:57sur ce fait qu'on ajoute des couches aux arguments,
29:06je ne trouve pas le terme, à tout ce qui peut être déployé
29:08pour aller démasquer les tricheurs.
29:10Le coût d'achat par exemple, c'est quelque chose qui vous parle
29:13et que vous cautionnez ?
29:15– Je ne sais pas si c'est quelque chose qui me parle personnellement,
29:19mais je pense que pour les sportifs comme moi,
29:23c'est plutôt rassurant de savoir qu'il peut y avoir des enquêtes
29:26et qu'on peut aussi prendre en compte d'autres éléments que juste le test
29:33pour démasquer des tricheurs.
29:36Tout ce qui permet de les attraper en amont via les enquêtes,
29:39je pense que c'est plutôt bienvenu,
29:42et c'est rassurant pour les sportifs qui sont propres,
29:45de se dire que la FLD peut intervenir grâce à tous ces éléments-là.
29:51– Parce qu'on va quand même préciser que les grands perdants du dopage,
29:54ce sont les athlètes propres, et c'est ce qui justifie encore plus,
29:58puisqu'on connaît pas mal de champions qui ont des palmarès certes séduisants,
30:02mais qui auraient pu être bien plus beaux
30:04s'ils n'avaient pas été confrontés à des tricheurs.
30:07Juste sur l'évolution de la tricherie, pardon du témoignage personnel,
30:12j'ai longtemps suivi le cyclisme,
30:14on avait à l'époque, on va appeler ça un dopage à la papa,
30:17je ne sais pas comment on peut l'appeler,
30:18où le meilleur gagnait toujours.
30:21Anctil, Merckx, ce sont des champions qui ont reconnu cet eau de paix,
30:25ou Fignon se sont fait prendre, mais j'allais dire c'étaient les meilleurs.
30:29On a eu ensuite une phase de dopage,
30:31avec des coureurs, pour ne pas nommer Biarnris,
30:34qui étaient des modestes équipiers,
30:35qui d'un seul coup se sont retrouvés,
30:37grâce à des nouvelles substances comme l'EPO,
30:39à gagner le Tour de France et à être le meilleur coureur du peloton,
30:42alors qu'ils n'avaient que des qualités de modestes équipiers.
30:45On en est où aujourd'hui de tout cela ?
30:48C'est difficile, parce que les gens qui se dopent ne viennent pas nous dire,
30:52je m'en doutais, j'ai amélioré mes performances de 20% grâce à cette substance,
30:58donc c'est plutôt des choses à postériori,
31:01et c'est pour ça que c'est important ces pouvoirs d'enquête,
31:04parce que ça fait aussi peur à ceux qui trichent.
31:06Ils se disent, peut-être que je suis dans le scope,
31:09peut-être qu'on essaye de m'attraper,
31:12et donc ça va limiter quand même cet effet.
31:15Après, on n'empêchera jamais les gens d'être curieux.
31:18Maintenant, c'est vraiment du dopage scientifique,
31:20c'est-à-dire que c'est des gens qui sont appuyés par des vraies équipes,
31:23mais si on reprend Armstrong, c'était un dopage traditionnel,
31:27c'est-à-dire, c'était avec de l'EPO…
31:30– L'EPO est devenu traditionnel,
31:32mais c'est quand même quelque chose qui a complètement bouleversé
31:34le paysage sportif dans les années 90, qui est devenu traditionnel,
31:38mais qui a quand même, pardon, en tant que témoin…
31:40– Il n'avait pas utilisé de substances nouvelles,
31:44comme ça peut être le cas dans l'affaire Balco,
31:46où c'était des produits qui n'étaient pas mis sur le marché en fait,
31:49donc difficile à détecter.
31:50– Parlons donc d'éducation, parce que vous le disiez tout à l'heure,
31:54Dominique Laurent, c'est aussi un axe important,
31:58parce que sanctionner, attraper les tricheurs, c'est important,
32:01mais si on peut en amont déjà donner une autre sensibilité
32:07aux jeunes pratiquants, donc il y a un plan d'éducation
32:12qui est en train d'être mis en place, ou qui est mis en place d'ailleurs,
32:15pour justement essayer de faire de la prélention,
32:17si vous pouvez nous en dire quelques mots.
32:18– Alors, bon, c'est un plan qui est pluriannuel,
32:22on l'a commencé cette année, et pour l'année 2022,
32:26ce matin le collège vient d'adopter,
32:29d'ailleurs madame Écouessane en fait partie du collège de la FLD,
32:32vient d'adopter le plan pour l'année prochaine.
32:35Alors, je pense, pour être synthétique, la chose la plus nouvelle,
32:39la plus intéressante, c'est la formation des éducateurs antidopages,
32:46que l'agence s'est engagée à mener, elle a commencé déjà,
32:50on a plusieurs sessions de formation, et l'année prochaine,
32:54nous sommes engagés à organiser chaque mois,
32:58une formation comportant 6 à 12 personnes,
33:04qui viennent pour obtenir une forme de diplôme
33:08d'éducateurs antidopages, alors ce sont des gens de toutes origines,
33:13des juristes, des médecins, des éducateurs sportifs.
33:18– Et quel va être leur mode d'action, on va les retrouver où ?
33:21– Alors justement, ils viennent souvent portés par leur fédération,
33:25leur syndicat, et ensuite ils retourneront dans leur lieu d'origine,
33:31ça peut être un crêpe, ça peut être l'INSEP,
33:33on a trois personnes de l'INSEP déjà,
33:36et là, ils feront des formations auprès des jeunes,
33:41ou auprès d'autres futurs éducateurs, qui feront eux-mêmes des formations,
33:47c'est un peu un dispositif qui doit s'aimer,
33:51et donc c'est une formation qui dure deux jours,
33:54et qui doit tester à la fois leur connaissance,
33:57parce que maintenant, l'antidopage c'est devenu une science,
34:01on l'a vu, il y a toutes sortes de règles, il y a les produits,
34:05il y a les comportements, et donc il faut qu'ils aient le dernier cri de l'information,
34:13parce que c'est une connaissance qui se démode rapidement,
34:18donc on leur donne cette formation,
34:20et ensuite, forts de cette formation, ils pourront eux-mêmes former.
34:25Alors un des points importants, c'est qu'on a créé également,
34:29par les textes dont vous avez parlé,
34:32des référents antidopages rendus obligatoires dans chaque fédération sportive,
34:37et ces référents antidopages ont la responsabilité de mettre en place
34:40des plans d'éducation à l'antidopage dans chaque fédération,
34:45et le référent et l'éducateur pourront travailler ensemble.
34:50– Le meilleur ambassadeur, je vais dire, d'antidopage, c'est souvent le grand champion,
34:55est-ce que vous avez des grands champions qui adhèrent à ça et qui sont prêts à vous aider ?
34:59Parce que c'est vrai que si c'est Teddy Riner qui prend la parole,
35:03c'est mieux que l'éducateur, fut-il formidablement formé,
35:08il a moins d'impact évidemment.
35:10– Alors moi, ce qui est bien, c'est que la FLD a formalisé quelque chose
35:14qui existait un petit peu, chacun faisait des actions dans son coin,
35:17et maintenant c'est formalisé avec des gens qui vont être labellisés.
35:20Mais pendant longtemps, j'ai, avec Sébastien Flûte qui est un ami,
35:24fait des sessions aux crêpes de Châtenay-Malabry ou à l'INSEP,
35:28parce qu'effectivement, l'exemplarité, c'est quelque chose que va écouter un sportif.
35:32Donc, il écoutera beaucoup plus le discours du sportif que celui du médecin ou du scientifique
35:39qui va parler de substances qui, pour des tout jeunes,
35:42sont souvent quelque chose d'un peu abstrait.
35:45Là, quand on rentre dans l'attention à la pharmacie familiale,
35:50à ce que maman peut donner quand vous êtes enrhumé pour ne pas être dopé,
35:54là, le message va beaucoup mieux passer si c'est un sportif de haut niveau.
35:57– Alors, d'autres deux pages, on va faire une liste à l'après-verre
36:01de tous les deux pages possibles,
36:03mais j'aimerais qu'on parle ensemble du deux-pages technologique,
36:05parce qu'on en parle de plus en plus, alors c'est vrai qu'on en parle beaucoup sous le manteau,
36:08que dans le monde du cyclisme notamment,
36:11vous avez des gens qui ont des certitudes, d'autres des convictions, d'autres des doutes,
36:15sur justement l'innovation qui permettrait du deux-pages technologique.
36:20Est-ce que c'est du ressort de la FLD ?
36:21– Non, c'est du ressort des fédérations internationales.
36:24Chaque fédération internationale a la responsabilité de dicter des règles
36:28sur la manière dont les compétitions doivent être organisées,
36:31avec les équipements qu'elle définit.
36:34Et donc, si la Fédération internationale de cyclisme décide de contrôler
36:39la manière dont les vélos fonctionnent, c'est à elle de le faire.
36:42C'est ce qu'on appelle le deux-pages technologique.
36:44Le deux-pages, selon nous, c'est un deux-pages qui concerne les produits,
36:50les produits du corps humain.
36:52– Donc Francesca Rossi n'ira pas avec son tournevis démonter les cadres des vélos ?
36:55– Pas encore.
36:57Si la Fédération internationale me dit d'y aller, je vais y aller.
37:01– Et le deux-pages animal, dans les courses de chevaux notamment,
37:05est-ce que la FLD est concernée ?
37:07– Il faut distinguer les courses hippiques, c'est-à-dire le PMU,
37:09enfin vous voyez où il y a les paris, pour lesquelles la FLD n'est pas compétente.
37:13– D'accord.
37:13– C'est la société hippique qui…
37:15– Qui elle-même gère ça.
37:16– Gère ça, avec son laboratoire, de ce qu'on appelle le cheval de sport,
37:21qui est géré par la Fédération française d'équitation par exemple,
37:24avec des compétitions sportives, avec un certain nombre de disciplines,
37:26qui sont des disciplines souvent olympiques.
37:28Alors là, nous, nous faisons les contrôles,
37:31et c'est le laboratoire spécialisé dans le deux-pages animal
37:35qui traite les analyses.
37:38Ce n'est pas notre laboratoire.
37:40Il y a un laboratoire spécialisé pour…
37:42– Je voudrais parler maintenant,
37:43et on va en reparler encore avec Ayodele Yukwezan, de l'image…
37:49Elle a déjà dit beaucoup de choses très jolies là-dessus,
37:51mais comment faites-vous, quel est le mode d'action
37:57qui peut vous empêcher que les athlètes se sentent tous tricheurs ?
38:04Parce qu'il y a aussi ce côté qui peut être presque même pénalisant
38:07pour la performance de se dire, finalement on nous regarde tellement
38:11avec un œil particulier, qu'on nous considère tous,
38:13non pas seulement comme des tricheurs potentiels,
38:15mais parfois même comme des tricheurs.
38:16Peut-être la question tout de suite à Ayodele Yukwezan.
38:21– Comment du coup, au niveau de l'image ?
38:23– Oui, comment la FLD doit faire, vous qui en êtes maintenant partie prenante,
38:27pour que chez les athlètes, ce ne soit pas seulement
38:31une vision un peu négative ou perplexe de dire,
38:33oui, ils nous considèrent tous comme des tricheurs,
38:35la preuve, ils viennent nous contrôler tout le temps.
38:37Mais pour justement développer ce que vous avez très bien fait tout à l'heure,
38:39l'idée selon laquelle la FLD protège aussi votre performance,
38:43parce qu'elle la valide, parce qu'elle évite
38:45que les tricheurs, justement, prennent le pas sur vous.
38:49– Je pense par exemple à ce qu'a dit Madame Laurent
38:52par rapport au programme de formation.
38:54Moi, j'ai testé avec d'autres membres, justement, cette formation
38:59et j'ai trouvé qu'on était dans une autre approche déjà,
39:02sur comprendre un peu mieux quels sont les messages clés à donner,
39:06mieux comprendre aussi, on va dire, l'environnement de l'athlète.
39:10Et je pense que ça passe par des sensibilisations déjà,
39:13de qu'est-ce qu'on entend par le sport propre
39:15et pourquoi est-ce que c'est important qu'il y ait des contrôles
39:17sans être forcément dans la suspicion,
39:20et plutôt cet aspect un peu conseil,
39:22c'est-à-dire qu'on peut aussi se dire que la FLD est aussi là
39:27pour nous accompagner, pour nous rassurer,
39:30que ce soit sur la prise d'un médicament,
39:33sur un complément alimentaire,
39:36en tout cas, de prendre la FLD plutôt aussi comme dans cet aspect-là,
39:40de se dire, avant de prendre quelque chose,
39:42il faut que je puisse être sûre que je ne prends pas de risque,
39:46et cette formation-là, elle permet justement
39:48d'être plus dans un volet de prévention
39:51et pas tant que sur l'aspect répression en fait,
39:54ce n'est pas que de dire, vous avez pris telle chose,
39:57vous allez être suspendu,
39:58mais de se dire, on est accompagné,
40:00on peut être accompagné justement en amont
40:02pour mieux comprendre le fonctionnement,
40:04pour mieux comprendre comment ça se passe,
40:06une procédure d'antidopage,
40:10mieux comprendre en amont ce qu'il faut faire par rapport aux AUT.
40:13Généralement, les AUT, c'est un jargon assez compliqué
40:17pour le sportif de haut niveau.
40:18– On va préciser ce que sont les AUT pour les téléspectateurs.
40:22– Donc, c'est des autorisations thérapeutiques
40:24qu'on doit obtenir pour certains médicaments,
40:27et donc, très généralement, le sportif de haut niveau,
40:30il ne sait pas du tout ce que c'est,
40:31il se pose la question à qui il faut adresser sa demande,
40:36bref, le procès, ce n'est pas très clair,
40:38et c'est là où, du coup, par ces formateurs,
40:40par ce programme d'éducation,
40:42ça permet en amont de donner un peu toutes ses clés au sportif,
40:46et puis d'être vraiment sur de l'accompagnement
40:49au cours de la carrière du sportif de haut niveau,
40:51autour de sa pratique, et pas que sur de la répression.
40:54– C'est ce que disait tout à l'heure Philippe Levent aussi,
40:56sur la notion d'empêcher le public,
40:59enfin de permettre au public de ne pas penser que tout se dopait,
41:01même si Coluche était drôle quand il disait
41:03que s'ils ne se dopaient pas dans le Tour de France,
41:04ils arriveraient à Noël,
41:06mais ça c'était pour l'humour,
41:07mais c'est vrai que je fais partie des gens qui pensent
41:09qu'on peut très facilement faire un Tour de France sans se doper,
41:12simplement à 2 ou 3 km heure de moins,
41:14ce qui ne permettrait pas de gagner, évidemment.
41:17Le témoignage d'Astrid Guyard,
41:18très présente maintenant dans les institutions du sport,
41:21représentante des athlètes,
41:22Astrid Guyard a une position aussi pour que les athlètes
41:27ne soient pas automatiquement considérés comme des tricheurs.
41:31Écoutons-la.
41:33Un athlète préférait être complètement focalisé
41:35sur son entraînement, ses compétitions, son coach,
41:38et le dopage a tendance à le mettre de côté.
41:39Néanmoins, aujourd'hui, c'est un passage obligé,
41:41donc il y a cette prise de conscience aussi,
41:43que c'est ça qui permet, qui leur garantit quelque part,
41:45de concourir dans des compétitions qui sont les plus justes possibles,
41:48parce que ça peut dissuader les tricheurs,
41:50parce que ceux qui jouent avec les règles
41:52en changeant leur localisation au dernier moment,
41:55c'est aussi ceux qui vont être ciblés
41:57par l'Agence française de lutte contre le dopage
41:59pour pouvoir se faire enregistrer.
42:01Quand l'AFLD m'a appelée pour coprésider cette commission,
42:04c'était un honneur, mais je sentais qu'il y avait beaucoup à faire,
42:07justement parce que l'AFLD était trop éloignée parfois
42:10de la réalité du quotidien des sportifs,
42:13et l'intention de départ qu'était celle-ci,
42:15de rapprocher ces deux mondes, elle n'a jamais été trahie.
42:18Et je trouve que c'est important de dire que l'intention,
42:20elle était noble et surtout elle a été respectée,
42:23c'était sincère la démarche de l'AFLD,
42:24et ça, nous, au comité des sportifs,
42:26on l'a tout de suite retenu.
42:27Et je pense que c'est important de dire que l'intention,
42:29au comité des sportifs, on l'a tout de suite ressentie.
42:31J'avais l'image d'une institution qui partait du principe
42:33que les athlètes trichaient.
42:35Aujourd'hui, c'est totalement inversé cette image.
42:40Je sais que l'AFLD, elle est là pour nous.
42:42C'est une lutte qui est compliquée,
42:43il y aura toujours des tricheurs,
42:46mais justement, on cherche à en diminuer le nombre.
42:49Voilà, Astrid Guyard qui est très active,
42:51madame la présidente, justement,
42:52pour essayer de donner l'image que l'AFLD mériterait.
42:58Je vous écoute.
42:58Oui, tout à fait.
42:59Attends, je recommence, parce que j'ai coupé,
43:00parce qu'on n'a pas de truc, donc je refais.
43:03C'est reparti.
43:04Astrid Guyard, donc, qu'on vient d'écouter,
43:07très présente et très active, justement,
43:08pour tenter de donner l'image qu'il faudra à l'AFLD,
43:13madame la présidente.
43:13Justement, elle fait partie du comité des sportifs de l'AFLD
43:17et elle nous a aidés, à de très nombreuses reprises,
43:19à affiner nos messages ou même à approfondir nos actions.
43:23Et en particulier, une des actions importantes
43:26que l'on a conduite avec le soutien du comité des sportifs,
43:30c'est d'appeler chaque sportif qui est intégré dans le groupe cible
43:35pour lui expliquer les obligations qui seront les siennes
43:39et lui expliquer en quoi c'est important pour lui de les respecter
43:43et qu'est-ce que ça peut lui apporter.
43:45Alors là, il y a un côté très bon dans l'image,
43:47parce qu'on met aussi un côté pas mal,
43:50c'est de prévenir cette personne
43:51qu'elle ferait bien de faire attention
43:52et peut-être de changer ses pratiques.
43:54Il y a sans doute une petite arrière-pensée aussi.
43:56Non, non, c'est l'idée qui fait partie du groupe cible.
44:00Vous serez donc cynique ?
44:01Pas du tout.
44:02Le groupe cible, c'est 300 et quelques personnes,
44:06ce n'est pas sur 9 000 contrôles, ce sont 300 et quelques personnes
44:12qui vont être localisées avec les contraintes dont on a parlé.
44:16Et donc, on leur explique en quoi c'est important cette localisation.
44:20C'est un entretien qui dure un petit moment.
44:22Et comment vont se passer les contrôles,
44:26à quoi sert le passeport, etc.
44:28Donc si on résume, c'est bien ça la nouvelle philosophie,
44:30c'est de ne pas taper large et à la limite, j'allais dire,
44:34de déranger et de bousculer un peu tout le monde,
44:36mais d'aller vraiment cibler.
44:38Et alors comment, d'une manière un petit peu plus précise,
44:41même si on l'a évoqué un peu tout à l'heure,
44:43comment est construit ce groupe cible ?
44:47C'est une commission qui demande l'avis des médecins
44:51sur le passeport biologique,
44:52c'est des renseignements qui remontent de cette fameuse cellule
44:56qui vient de voir le jour.
44:57Comment ça va se passer pour définir ce groupe cible ?
44:59C'est un peu tout ça.
45:01On écoute un peu tout le monde,
45:03c'est la responsabilité du département de contrôle
45:06de construire ce groupe cible.
45:08Et on parle bien des documents officiels de l'Agence mondiale antidopage
45:12qui nous guident pour faire l'étude des risques.
45:15Et dans cette étude des risques,
45:16c'est vraiment une partie de la mathématiques, on va dire.
45:20Il y a des disciplines et des sports qui ont un certain index important,
45:26qui sont high risk.
45:27C'est ça qu'il dit l'Agence mondiale.
45:29Imaginons certaines disciplines de cyclisme comme la route
45:33ou l'athlétisme, la marathon.
45:35Il y a vraiment des sports qui sont un peu plus à risque.
45:38Et dès là, on va dire qu'on met un chiffre de 5 sur ces sports-là
45:43après la 4 des autres disciplines.
45:46Après, le deuxième volet, c'est le risque de prendre des substances épéo
45:50ou de prendre de la testostérone, on met des autres chiffres.
45:53À la fin, on a en nous 10 000 contrôles à faire.
45:56Et selon le risque qu'on distribue ces 10 000 contrôles
45:59sur les différents sports, les différentes disciplines,
46:02et à l'intérieur des disciplines,
46:04on s'occupe aussi de commencer à sélectionner les athlètes.
46:07Et c'est un peu notre expérience qui nous guide pour ça
46:10parce qu'on a des experts quand même qui disent,
46:13des experts du sport pour la mesure de la performance,
46:16qui nous disent effectivement,
46:17il faut prendre cet athlète plutôt que ces autres-là.
46:20Et on construit petit à petit les 350 sportifs.
46:24Mais ce qu'on fait aussi, on consulte les fédérations internationales
46:28dans le sens que nous, on essaie d'éviter d'avoir dans notre groupe cible
46:32des athlètes qui sont déjà suivis
46:34par certaines organisations qui font bien leur boulot.
46:37C'est ça aussi.
46:38J'entends.
46:39Et c'est pour ça que c'est la construction de groupes cibles
46:42qui par contre, ce n'est pas secret.
46:44J'entends déjà des fédérations qui disent,
46:46on s'occupe toujours de nous et pas tellement des autres.
46:48Mais ça, ça fait partie de la vie, évidemment.
46:51Merci infiniment en tout cas de nous avoir éclairés.
46:52J'ai beaucoup aimé ce discours, pardon un peu nouveau,
46:55mais justement qui est très important à souligner
46:58sur le fait qu'on valide les performances des athlètes sains
47:01et qu'on peut les accompagner également, même les alerter
47:03plutôt que de considérer la FLD seulement comme un policier
47:07qui va sanctionner avant tout.
47:09Dominique Laurent, je vous remercie.
47:10Je rappelle que vous êtes la présidente de la FLD.
47:12Francesca Rossi, responsable des contrôles.
47:14Philippe Levent, médecin des équipes de France
47:16au comité olympique.
47:17Et puis merci à Yodélé Iquezan qu'on salue.
47:20Elle est encore là.
47:22Merci.
47:22Et c'est très, très sympa d'avoir participé avec nous
47:25à cette émission consacrée à la lutte antidopage.
47:27Je vous remercie.
47:28On se retrouve bientôt dans une nouvelle édition
47:30des grandes questions du sport.
47:32Passez une belle semaine.
47:42Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations