• il y a 6 mois
À l'occasion de la fin de son investiture, la présidente du CNOSF Brigitte Henriques revient en exclusivité sur les évènements marquants de son mandat.

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Sport
Transcription
00:00Bonjour Brigitte, bonjour Alexandre, merci d'être avec nous sur Sports en France.
00:21Brigitte, j'aimerais qu'on revienne sur ton parcours au sein du CNOSF.
00:25Rappellez-nous ce qui avait motivé cette envie de devenir, de candidater, de devenir présidente ?
00:30Alors en fait, cette envie elle m'est venue quand on a commencé à avoir des débats ici,
00:35alors que j'étais vice-présidente en charge du développement des pratiques sous l'air du mandat de Denis Massiglia.
00:43Et en fait, j'avais beaucoup aimé animer les débats à la fois sur la gouvernance,
00:48à la fois sur la période Covid pour faire revenir les jeunes dans les gymnases, etc.
00:53avec la spécificité de chaque fédération.
00:56Et en fait, cette diversité, je trouvais qu'il y avait une richesse incroyable du mouvement sportif.
01:03Et c'est vrai que ça faisait des années et des années que j'étais dans le football
01:06et j'avais vraiment envie de pouvoir être le porte-parole de l'ensemble de ces sports.
01:13110.
01:14Pour toujours, tu seras la première femme à avoir été élue présidente du CNOSF.
01:18Je sais également que la concertation collégiale est quelque chose qui te tenait à cœur.
01:24La mixité dans le sport, le rôle des femmes dans le sport, c'est un enjeu majeur.
01:29Alors, première femme à jamais, comme tu le dis.
01:33Dans ma vie, j'ai souvent été une pionnière à beaucoup d'endroits.
01:37Je serai la première, effectivement, aussi à avoir eu un bureau exécutif paritaire.
01:42C'était important pour moi d'avoir 11 hommes et 11 femmes dans ce bureau exécutif élargi.
01:47Et puis, comme tu le dis, moi, je viens du foot.
01:50Le foot, on se fait des passes pour marquer.
01:52On défend ensemble également pour pouvoir ne pas prendre de but.
01:55Et puis surtout, quand on joue contre son camp, en fait, on perd.
01:58Donc moi, la gouvernance partagée, c'est mon ADN depuis toujours.
02:01Le débat, le partage.
02:03Et c'est ce que j'ai instauré ici avec beaucoup, beaucoup de débats au sein du bureau exécutif.
02:08Et puis surtout, ce qui me tenait vraiment à cœur, c'était d'avoir mes vice-présidents
02:12et les vice-présidentes qui soient vraiment en charge d'un périmètre
02:15pour que, en fait, moi, je sois la présidente d'un collectif.
02:18Et en plus d'avoir un périmètre pour chaque vice-président,
02:22par exemple, on avait Jean-Jean Grana qui avait le mieux vivre ensemble,
02:25Jean-Pierre Ciotta qui avait les relations internationales.
02:28Chacun avait vraiment un périmètre donné en fonction de ses compétences.
02:30C'est comme ça que je les avais choisis.
02:32Et surtout, en fait, ce qui était important dans cette gouvernance partagée,
02:36c'est que, en fait, moi, je portais la voix de toutes ces compétences-là.
02:40Et j'ai réussi en plus à faire aussi quelque chose qui était important,
02:43c'est que chaque directeur soit associé à un vice-président.
02:46Et du coup, on avait à la fois la force des salariés,
02:48qui sont force de proposition toujours,
02:50parce qu'il y en a qui sont là depuis longtemps dans cette maison,
02:52il y a des compétences.
02:53Et l'association des VP avec les directeurs de pôle
02:56faisait que, moi, finalement, j'étais la concentration même
02:59de toutes ces compétences et le porte-parole d'un collectif.
03:03Et ça, j'en étais convaincu dès le début.
03:06Et je sais que c'est ça que j'ai réussi.
03:08Un dossier important, le dossier des conseillers techniques sportifs,
03:11des dizaines de postes étaient menacés.
03:13C'était, et tu l'as dit au moment de ta campagne,
03:15dès que tu étais en place, je vais remédier à cela.
03:19Et très important, les CTS.
03:22Parce que moi, je suis très attaché au fait que l'État puisse contribuer aussi
03:27à aider les fédérations, et c'est ce qu'il fait.
03:30Et les ressources humaines, c'est ce qu'on a besoin.
03:32On voit bien qu'aujourd'hui, les fédérations,
03:34c'est plus simplement organiser des matchs, faire des compétitions,
03:37sélectionner les équipes de France.
03:39C'est aussi tous les enjeux sociétaux.
03:41Et pour ça, on a vraiment besoin de ressources humaines
03:44dans toutes les fédérations, des petites aux moyennes, aux plus grandes.
03:47Et les CTS, c'était un combat que j'avais déjà mené
03:50en tant que vice-présidente quand il y avait Jean-Michel Blanquer.
03:54Et c'était important, dès le début, de pouvoir aller sur ce sujet-là.
03:58Et j'ai eu la chance d'avoir de l'écoute attentive
04:01de la part de notre ministre des Sports.
04:03On est sortis d'une période unique, qui était le Covid.
04:07Il a fallu relancer toutes ces machines,
04:09la dynamique du sport en France, aider les clubs, les licenciés, les fédérations.
04:14Et là, le CNESF, c'était au mois de juillet.
04:18Moi, je me suis positionné tout de suite pour que nos crosses et nos gdos
04:21puissent être en fait l'opérateur de la mise en œuvre du passeport.
04:24Les crosses et les gdos, c'est nos organes décentralisés du CNESF.
04:27Ils font un travail remarquable parce qu'ils ont toutes les disciplines dans leur sein.
04:31Et c'est eux qui sont les plus proches des clubs et des licenciés.
04:34Vous savez que pour le passeport, Alexandre, il fallait qu'il y ait la création d'un compte-assaut.
04:39Et ça paraît vraiment une démarche administrative basique.
04:43Mais non, les clubs et les bénévoles, ils ont la tête dans le guidon.
04:46Il fallait vraiment les accompagner.
04:47Et ça, ça a été vraiment le premier enjeu de la mandature.
04:50Ça a été d'écouter vraiment les territoires pour savoir de quoi ils avaient besoin
04:54pour pouvoir réussir ce qu'Emmanuel Macron avait proposé
04:59avec ses 50 millions pour le passeport.
05:02Et il fallait qu'on surfe sur cette vague-là.
05:04Et c'est cette dynamique que j'ai permis d'enclencher tout de suite avec mes équipes.
05:07Brigitte, on va continuer de parler des enjeux, des motivations,
05:11des choses que tu as souhaitées faire évoluer.
05:13Mais je voudrais qu'on parle de plaisir.
05:15Je sais qu'un de tes plus grands plaisirs, c'est d'être sur le terrain,
05:18de rencontrer les athlètes, de côtoyer des athlètes, de voir les athlètes.
05:21Toi, l'ancien athlète, je t'imagine, regardant une compétition internationale,
05:25la prochaine Coupe du Monde de football féminine cet été, mais aussi les JO de Tokyo.
05:29Comment tu as vécu cette époque-là ?
05:31De toute façon, je répète beaucoup, c'est la plus belle expérience professionnelle de ma vie ici.
05:36A la fois aussi la pire à un endroit, mais vraiment la plus belle.
05:40Parce que oui, à Tokyo, être juste à la sortie du combat de Clarisse quand elle devient médaille d'or.
05:47On était très peu en plus à Tokyo dans les tribunes à cause du Covid.
05:52Donc oui, c'est ce qui m'a beaucoup, beaucoup nourri.
05:55Et c'est vrai qu'à chaque fois que j'avais besoin d'aller retrouver de l'oxygène,
05:58j'allais sur les compétitions, mais je suis allé aussi au Mondial de l'ULM.
06:02C'était fabuleux, au Mondial de l'ULM.
06:04Ça se passait à côté de Blois, il y avait des milliers et des milliers de bénévoles.
06:07Il faut que je t'interrompe, Brigitte.
06:09Il n'y a pas de grand sport et de petit sport, il y a du sport.
06:12C'est ça, non, l'enseignement ?
06:14Le CNESF, c'est ça, sa richesse.
06:16Bien sûr.
06:17C'est vraiment, et je vais vous montrer quelque chose d'incroyable.
06:19Sur mon bureau, j'ai le président de la Fédération de Ballot Tambourins.
06:25Le Ballot Tambourin, c'est à peine 2000 licenciés.
06:28C'est régional, c'est en Occitanie.
06:30C'est vraiment l'ancêtre du tennis.
06:33Et ce président-là, il m'a offert en fait un tambourin,
06:37qui est quelque chose d'artisanal, qui fait marcher aussi l'artisanat local.
06:40Et c'est gravé à mon nom.
06:42Et ça peut paraître vraiment anecdotique,
06:44mais moi, la richesse du CNESF, en fait, c'est ça, c'est cette diversité.
06:47Et oui, bien sûr que de voir les athlètes s'entraîner.
06:50J'étais là au village olympique aux Jeux européens, à Cracovie.
06:54Voilà, la première chose que j'ai faite, c'est d'y aller.
06:57Je suis allé voir les basketteuses en 3-3 qui sont médailles d'argent.
07:00Je suis allé voir le pédale parce qu'il y avait aussi ce sport-là
07:04qui est aux Jeux olympiques de Cracovie.
07:06Et c'était que du bonheur absolu.
07:09Et si j'avais pu, j'y serais resté toute la compétition
07:11parce que là, les médailles tombent, elles pleuvent et n'arrêtent pas.
07:13Il y en a tous les jours.
07:14En escalade, on a encore des médailles d'or.
07:16Et oui, c'était bon d'aller voir les compétitions.
07:18Et ça le restera.
07:19Et je continuerai d'aller en voir Advitam et Eternam.
07:22Je reviens aux Jeux de Tokyo.
07:23Il y a eu la nomination des portes-drapeaux.
07:25Cette mixité recherchée.
07:27Ça aussi, c'est une nouveauté.
07:29C'est loin d'être qu'un symbole.
07:31Et je pense que c'est ça le message.
07:32On n'est plus dans les symboles.
07:33Ça y est, on est passé dans la période où on fait, où on délivre.
07:38Alors en tout cas, c'est sûr que je pense que lors de mes deux ans de mandat,
07:43j'aurais marqué sur le fait d'avoir changé la place des femmes
07:46et de la mixité dans ce CNOSF-là.
07:48Je l'ai dit, il y a le bureau paritaire.
07:50Le club des 300 femmes dirigeantes qui est très important
07:53pour permettre d'arriver à la parité en 2024.
07:55Ces 300 femmes qui ont été choisies par les présidents et les présidentes
07:58des fédérations pour qu'elles soient accompagnées.
08:00Et puis à côté de ça, il y a effectivement les portes-drapeaux.
08:04Un homme, une femme.
08:05Et j'irai plus loin.
08:06Ce n'est pas que la mixité des genres.
08:07La mixité aussi avec, pour la première fois,
08:10une équipe de France unie avec les athlètes olympiques et paralympiques.
08:13Et ça, ce n'est pas qu'un symbole.
08:15C'est une réalité.
08:16Ces athlètes-là, les athlètes paralympiques,
08:18ils ont les mêmes sacrifices, le même travail.
08:21Parfois encore plus parce qu'il y a la résilience qui va avec tout ça.
08:25Et ça, l'équipe de France unie ici du CNOSF,
08:27c'est aussi une des plus belles actions qui a pu être mise en place.
08:33Sur sport en France, il y a la mixité avec 50% de diffusion de sport féminin.
08:38Est-ce que tu peux nous dire un petit mot sur la chaîne,
08:40sur ce succès, sur cette volonté de pérenniser,
08:43de continuer de travailler, de montrer, de valoriser,
08:46et les femmes, et le handi, et ainsi de suite ?
08:48En fait, sport en France, c'était très important pour moi
08:52de m'inscrire dans la continuité de ce qui avait été fait au préalable
08:55par Denis Massiglia.
08:57Et sport en France, c'est le plus bel outil qu'on peut avoir
09:01au service de nos fédérations.
09:03La raison d'être du CNOSF, c'est de servir les fédérations,
09:05pour les aider, les accompagner.
09:07La visibilité, c'est quelque chose de très important.
09:09Justement, sport en France a cette particularité
09:12parce qu'il montre la diversité du CNOSF.
09:15C'est-à-dire qu'on peut à la fois voir du billard,
09:17on peut à la fois voir du roller,
09:19on peut voir toutes les disciplines, toutes les activités,
09:22et il n'y a que sport en France qui permet ça.
09:24Donc ça, c'était très important pour moi d'inscrire dans cette continuité.
09:27En plus, avec une proximité avec les fédérations,
09:30pour vraiment les écouter, découvrir ces disciplines-là.
09:33Et puis après, l'autre chose qui était aussi importante
09:36avec sport en France, comme tu l'as dit, Alex,
09:39c'est qu'on sait très bien qu'à un moment donné,
09:41le hand féminin, s'il n'y a pas de sport en France,
09:43il n'y a pas la diffusion du championnat.
09:46On a vu déjà avec quelle difficulté la prochaine Coupe du monde de football
09:49a trouvé un diffuseur.
09:50Exactement.
09:51Et ça, j'ai envie de dire, aujourd'hui,
09:53ce n'est pas normal qu'on en soit là.
09:55Ce n'est pas normal qu'on n'ait pas la reconnaissance
09:57de la qualité du spectacle offerte par les sportives.
10:00Et tu sais combien je me bats depuis des années et des années
10:03pour que ça change.
10:05Mais ça, sur le fait de s'engager, d'enclencher un modèle économique,
10:08que c'est toujours ça qu'il y a derrière,
10:10on y va encore au forceps, même si ça progresse.
10:12On sait que les diffusions sont plus importantes.
10:15Mais il y a encore beaucoup à faire avec la ministre des Sports,
10:18avec l'ensemble des fédérations ici.
10:20On s'est engagé avec Yannick Souvré
10:22sur le développement de ce sport féminin ici.
10:26Mais on a encore beaucoup de chemin.
10:28Et c'est vrai que je remercie Sport en France
10:30d'avoir fait en sorte qu'il y ait 50% de diffusion
10:32pour les hommes et pour les femmes.
10:34Et je vais dire, ici, au CNESF, moi aussi,
10:36j'ai fait en sorte qu'il y ait autant de directrices que de directeurs,
10:39que l'inégalité salariale aussi puisse être résorbée.
10:42Et je pense vraiment que j'aurais marqué mon mandat par rapport à ça ici.
10:46Brigitte, un dossier important parmi les priorités,
10:49les violences sexuelles dans le sport.
10:51Il y a eu beaucoup d'affaires qui ont été médiatisées.
10:54Je sais que ça aussi, c'est quelque chose qui te tient à cœur
10:56et sur lequel tu as énormément œuvré, travaillé.
10:59Alors en fait, la lutte contre les violences sexuelles,
11:02que ce soit dans le sport ou ailleurs,
11:04j'ai toujours été sensible.
11:06Je sais que c'est un fléau,
11:08qu'individuellement et collectivement,
11:10on doit tous et toutes lutter.
11:12Et évidemment, en prenant la tête du CNESF,
11:15c'était très, très important d'accélérer le mouvement.
11:18Et la première chose que j'ai faite, en fait,
11:20c'est de créer la commission de lutte contre les violences sexuelles.
11:23Et surtout, quelque chose de très important pour moi,
11:25c'était de tendre la main à Catherine Moyon de Baec.
11:27Catherine Moyon de Baec, c'est la lanceuse de marteau
11:29qui a été la première à parler,
11:31qui a gagné son procès et qui a été bannie du mouvement sportif.
11:33En fait, on la cachait. C'était elle le problème, en fait.
11:35Alors qu'elle a été, finalement,
11:37on lui disait qu'elle était coupable d'avoir été victime.
11:39Et ça, pour moi, c'était insupportable.
11:41Et quand Roxana Marissinianou,
11:43à qui je rends hommage, a vraiment lancé
11:45la convention sur la lutte contre les violences sexuelles
11:48avec le ministère, c'était de mon devoir
11:50d'être en complémentarité,
11:52d'enclencher les choses.
11:54Et c'est vrai qu'on a fait ici
11:56les premières assises internationales
11:58de la lutte contre les violences sexuelles.
12:00Et j'ai envie de dire, ce que je retiendrai,
12:02c'est que Catherine Moyen de Baeck,
12:04elle fait lever les foules quand elle va parler
12:06sur les territoires, dans les clubs.
12:08Et ça, c'est important de le retenir.
12:10On a aussi, bien sûr, Colosse au pied d'argile,
12:12avec qui on a décidé
12:14de signer une convention au cadre
12:16de la dernière assise internationale
12:18des violences sexuelles.
12:20Et puis voilà, Sarah Bitbol, que je suis allée voir
12:22dans son spectacle, aussi, avec Holiday On Ice.
12:24J'aurais pas eu le temps
12:26de mettre en place
12:28la structure que je voulais mettre en place,
12:30d'avoir une cellule de respiration
12:32pour les victimes, pour qu'elles puissent se retrouver ici,
12:34dans un espèce de cocon, dans lequel
12:36elles puissent échanger, que leurs familles puissent venir.
12:38Voilà, j'espère que par la suite,
12:40c'est quelque chose qui sera mis en place
12:42avec le ou la prochaine candidate
12:44et candidat, parce que c'est important
12:46vraiment de tendre la main aux victimes
12:48le plus tôt possible.
12:50Est-ce que tu as senti que le regard sur ces victimes
12:52avait changé ?
12:54J'ai envie de dire...
12:56En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui,
12:58tout le monde s'est libéré, et ça, c'était le plus important.
13:00Après, on voit bien que pour les fédérations,
13:02il y a besoin aussi de moyens,
13:04il y a besoin d'aller plus vite, d'aller encore
13:06plus loin, et je crois que dans le bénéfice
13:08du doute, c'est important de protéger
13:10les victimes bien plus tôt que ce qui est fait
13:12aujourd'hui, même si
13:14il y a le bénéfice du doute
13:16qui est la présomption d'innocence,
13:18et il faut la garder, cette présomption d'innocence,
13:20en attendant, nos enfants,
13:22quand ils vont dans des clubs,
13:24quand ils vont dans des structures,
13:26tout le monde doit être protégé.
13:28On sait très bien que ce n'est pas que dans le sport
13:30que tout ça arrive, mais ils doivent être protégés,
13:32et donc, j'ai envie de dire, il faut
13:34non seulement écouter les victimes, mais après, il faut
13:36vite, vite les accompagner, et s'en occuper,
13:38et même pendant le temps judiciaire,
13:40six temps judiciaires, il y a.
13:42Un des fléaux du sport, c'est le dopage.
13:44Qu'est-ce que tu as
13:46vu, découvert, mis en place ?
13:48Alors, en fait, sur le
13:50dopage, il y avait déjà des choses qui étaient mises en place,
13:52puisqu'avec la FLD, avec
13:54l'ancienne présidente Dominique Laurent,
13:56il y avait déjà les fédérations
13:58pour lesquelles c'est obligatoire,
14:00déjà, d'avoir un référent de dopage,
14:02puis après, c'est dans les statuts.
14:04Tout ça, ça avait été déjà implanté.
14:06Ici, ce qu'on a mis en place, c'est que la première fois que je l'ai rencontrée,
14:08Dominique Laurent, elle avait vraiment besoin,
14:10en fait, qu'on puisse être en relation,
14:12nous, le CNESF, pour
14:14accompagner les fédérations sur tout ce qui
14:16doit être mis en place pour le
14:18dopage. Donc, en fait, c'est ce qu'on a fait, cette animation des
14:20référents, ça s'est fait ici, avec
14:22les services, avec le département
14:24des grandes causes nationales, ici, qu'on a créé.
14:26Et puis, voilà, comme chaque année, on a organisé
14:28le colloque de la lutte
14:30contre le dopage. Je suis aussi
14:32régulièrement en relation avec Valérie Fourneron,
14:34qui préside l'association mondiale
14:36de lutte contre
14:38le dopage. Donc, voilà, ça, c'est
14:40aussi un des sujets sur lesquels on doit
14:42encore avancer.
14:44Mais, en tout cas, les athlètes, ici,
14:46avant chaque fois qu'ils partent en compétition, la délégation
14:48française, elle est sensibilisée.
14:50Il y a un intervenant qui
14:52vient vraiment redicter encore
14:54les règles, leur repréciser encore les
14:56choses, et ça, ça fait partie de la formation.
14:58Et j'ai oublié de le dire, c'est exactement pareil pour la lutte
15:00contre l'événement sexuel. À chaque fois que notre
15:02délégation part, il y a un référent,
15:04il y a une sensibilisation qui est faite au départ.
15:06Et la formation, c'est prépondérant
15:08aussi sur les sujets, que ce soit le dopage ou
15:10la lutte contre l'événement sexuel.
15:12– Pardon, mais de revenir sur le dopage, ça doit commencer
15:14dès le plus jeune âge ? – Exactement.
15:16C'est une éducation qu'il faut avoir dès le plus jeune âge
15:18et du coup, c'est ce qui est en train de se mettre en place aussi
15:20nous, vous savez qu'on a les festivals européens
15:22de la jeunesse aussi, d'hiver, d'été,
15:24et on commence déjà là, en fait,
15:26à les mettre dans ces conditions-là,
15:28à leur apprendre, finalement, le fait d'être
15:30géolocalisé tout le temps,
15:32voilà ce qu'on a
15:34comme sanction si jamais au bout de trois fois
15:36on n'est pas bien localisé.
15:38Tout ça, effectivement, c'est de l'éducation dès le plus jeune âge
15:40parce que c'est vrai que c'est pas simple.
15:42– Évidemment.
15:44Un des dossiers très importants dont on parle
15:46enfin, de plus en plus,
15:48c'est tout ce qui est responsabilité,
15:50éco-responsabilité, protection de l'environnement.
15:52Je sais que tu as accordé
15:54beaucoup de temps
15:56et alloué
15:58du temps des personnes
16:00pour travailler sur ça. – Alors là, en tout cas,
16:02ce qui est sûr, c'est que je pense qu'on passe un cap
16:04par rapport à ces sujets d'éco et responsabilité
16:06et de développement durable
16:08parce que de toute façon, l'urgence
16:10le demande, mais c'est vrai que
16:12je retiens cette date du 16 juillet
16:14où, en fait, avec la ministre des Sports
16:16à Méliwood et à Casterat, je lui avais demandé
16:18dès notre première rencontre… – 16 juillet de quelle année ?
16:20– De 2022.
16:22Je lui avais demandé, en fait,
16:24de pouvoir avoir un temps avec toutes les parties prenantes
16:26pour avoir une vision partagée
16:28de notre écosystème vers où on veut aller.
16:30Et du coup, en fait, le développement durable
16:32en faisait partie
16:34et avec elle, et donc chez nous, c'est Jean-Zoom Grana
16:36qui s'occupe de ce sujet-là,
16:38on a été, du coup, au salon Vivatech
16:40le week-end dernier à la Porte de Versailles
16:42et ensemble, on a validé
16:44cet outil de climat-event
16:46qui permet, coach-climat-event
16:48exactement, qui permet en fait
16:50à tous les organisateurs d'événements
16:52y compris les fédérations, y compris les clubs
16:54de pouvoir très vite
16:56mesurer, en fait,
16:58le carbone, la charge carbone
17:00qu'ils ont et de voir de quelle manière ils peuvent compenser.
17:02Et du coup, en s'auto-évaluant
17:04sur l'organisation de l'événement,
17:06ils peuvent savoir quelles mesures
17:08ils peuvent mettre en place, parce que l'action
17:10est déjà formalisée, pour justement réduire
17:12cet impact carbone. Et la deuxième chose,
17:14c'est que Paris 2024
17:16est en avance sur le sujet
17:18avec Georgina, elle s'appelle Georgina
17:20qui s'en occupe,
17:22qui a aussi créé cet outil-là
17:24pour que les Jeux de Paris 2024
17:26soient les premiers Jeux aussi
17:28éco-responsables et c'est juste
17:30gigantesque, en fait, ce qui a été mis en place. Déjà, vous pouvez
17:32voir qu'il n'y a eu que deux infrastructures nouvelles
17:34qui ont été créées, tout le reste c'est du temporaire
17:36et dans toutes les actions
17:38du quotidien, en fait, il y a une éducation
17:40au développement durable
17:42et ici, notre département
17:44toujours des grandes causes nationales, avec
17:46Audrey Wittenheim qui travaille ici,
17:48a pris aussi ce sujet en main avec les référents
17:50des fédérations.
17:52Pour terminer, le rayonnement international du sport français,
17:54alors évidemment, il y a les Jeux de Paris dans un an,
17:56mais j'imagine qu'en tant que président
17:58du CNOSF,
18:00tu as
18:02pu voir tous ces grands événements,
18:04des Jeux olympiques, des Jeux méditerranéens,
18:06des Jeux mondiaux,
18:08des Jeux européens.
18:10Est-ce que c'est
18:12fascinant ? Est-ce que ça fait partie aussi des choses ?
18:14On parlait tout à l'heure de ton amour du terrain
18:16et je le comprends.
18:18Est-ce que quand on est président
18:20du CNOSF, on prend vraiment ça dans la figure
18:22en se disant « waouh, c'est ça le sport ? »
18:24Ah oui, oui, alors ça, c'est sûr que
18:26sur ça, c'est le plus grand « waouh »
18:28que j'ai pu vivre.
18:30Déjà, je voudrais
18:32vous donner une petite anecdote.
18:34Les relations internationales, ici,
18:36le vice-président, c'est Jean-Pierre Ciotta.
18:38Et en fait,
18:40c'était une direction
18:42qui existait bien évidemment au préalable,
18:44mais il n'y avait plus de directeur.
18:46Moi, je suis arrivé,
18:48du coup, il n'y avait pas de tête
18:50de direction.
18:52En sous-directrice,
18:54c'était Sophie Mettet,
18:5640 ans de maison,
18:58qui connaît tout de A à Z sur comment
19:00fonctionnent les CNO à l'étranger,
19:02comment fonctionne le comité olympique européen,
19:04comment fonctionne le CIO.
19:06Elle connaissait tout. Et cette femme-là,
19:08elle est à 3 ans de la retraite,
19:10et en fait, quand je suis arrivé, la première chose que je l'ai faite,
19:12c'est que je l'ai nommée directrice
19:14de ce département-là. Pas parce que c'est une femme.
19:16Parce que quand je l'ai vue
19:18les premières semaines,
19:20je savais que c'était elle qui devait...
19:22Vécu l'expérience. Après, du coup, avec Jean-Pierre,
19:24on a pu donner une ambition internationale
19:26sans précédent, puisqu'on va accueillir
19:28le monde entier pendant les Jeux.
19:30La plus belle satisfaction, vraiment,
19:32c'est que depuis 20 ans ici,
19:34le comité olympique européen attendait
19:36de pouvoir organiser son séminaire.
19:38Et on l'a fait au mois de mai cette année.
19:40Et ça a été un waouh incroyable dans l'organisation
19:42par les équipes du CNESF.
19:44Il y a le terrain,
19:46mais il y a les humains.
19:48Et là, en fait, on avait déjà tissé au préalable
19:50des relations humaines incroyables
19:52avec tous les présidents et présidentes de CNO européens.
19:54Et là, ça a été un moment de vie
19:56de 3 jours qui restera gravé
19:58dans la mémoire de chacun, bien évidemment
20:00dans la mienne. Mais pour la première fois,
20:02on a dit, waouh, le CNO
20:04français, il est capable de faire ça.
20:06On a trop hâte d'être en 2024
20:08pour revenir au Club France
20:10et avoir la maison de l'Europe
20:12au niveau du Club France,
20:14parce que chapeau.
20:16J'en reparlais encore hier.
20:18Ça, c'est fabuleux.
20:20Puis on a aussi des présidents qui ont été élus. On a Jean Zungrana
20:22qui a été élu à la Fédération
20:24européenne de canoe et kayak.
20:26On a Luc Tardif qui a été élu.
20:28Ils ont été accompagnés, bien évidemment, et toute cette
20:30influence-là, elle est très, très
20:32importante et je crois qu'aujourd'hui, on est dans la place
20:34à l'international et il faut continuer.
20:36Brigitte,
20:38je sais que c'est compliqué comme réponse, mais si
20:40tu devais retenir une chose,
20:42alors, une chose
20:44pour le sport français et une chose
20:46pour toi, perso, ce serait quoi ?
20:48Alors, une chose pour le sport
20:50français, c'est que je suis convaincu
20:52que le programme
20:54qui a été construit au préalable
20:56avec les présidents pendant ma campagne,
20:58il est dans la justesse de ce dont
21:00le sport français a besoin.
21:02Je rappelle rapidement
21:04un CNESF porte-parole,
21:06un CNESF au service de la Fédération,
21:08le premier axe sur la gouvernance,
21:10modernisé, je crois que pour l'avoir modernisé,
21:12je l'ai modernisé à vitesse grand V,
21:14peut-être un peu trop vite, certains diront.
21:16Le deuxième axe, c'était bien sûr la reliance du
21:18Covid. Le troisième axe, c'est les grandes causes nationales.
21:20Tout ce que j'ai évoqué,
21:22c'est très important, la santé, les enjeux de santé,
21:24d'éducation, de dopage, on l'a dit.
21:26Ensuite, il y a bien évidemment la transformation
21:28économique des fédérations avec Sébastien Poirier.
21:30Et puis, après,
21:32la réussite internationale et la réussite des Jeux
21:34et surtout de leur héritage. Et en fait,
21:36finalement, si on regarde ce projet-là,
21:38il est parfaitement aligné avec
21:40ce dont on a besoin. Donc ça,
21:42c'est vraiment pour le sport français ce que je garde.
21:44L'adéquation
21:46de mon programme
21:48avec mes équipes,
21:50tout ce qu'on a besoin. Après, là,
21:52personnellement, ce que je retiens, c'est que
21:56voilà, il ne faut pas se leurrer,
21:58il y a des moments où j'ai vécu l'enfer.
22:00Ça a été dur, ça a été très très dur.
22:02Je n'ai jamais mis un genou
22:04à terre dans ma vie malgré les épreuves que j'ai pu subir.
22:06Là, j'ai eu un genou à terre
22:08parce que la violence a été sans précédent
22:10dans la
22:12manière dont ça a pu se passer à partir
22:14de la révocation de mon secrétaire général.
22:16Donc ça,
22:18c'est quelque chose qui, bien sûr,
22:20m'a appris
22:22à me forger.
22:24Je pense que je n'ai qu'une envie, c'est d'aller transmettre
22:26partout
22:28comment on gère
22:30des responsabilités à ce niveau-là avec l'exposition
22:32pour faire gagner du temps, tout simplement.
22:34Et puis après, la chose dont je suis le plus fier,
22:36c'est que je me suis parrainé.
22:38Je suis resté fidèle à ce que je suis, je suis resté fidèle
22:40à mes valeurs.
22:42Comme je le dis encore une fois,
22:44je suis présidente d'un collectif
22:46et c'est ça, ma marque.
22:48Je suis présidente avec de la gouvernance partagée,
22:50avec l'humain au cœur
22:52de tous les dispositifs.
22:54Ici, j'ai une pensée infinie pour les salariés
22:56avec qui j'ai eu un bonheur absolu
22:58de porter ce projet-là
23:00vraiment avec toute la force
23:02et la détermination qu'il y avait et le peu de temps
23:04qu'on avait.
23:06Et puis la dernière chose, c'est la loyauté
23:08et la bienveillance
23:10à l'égard de chacun.
23:12Et sur ça, j'aurais beau
23:14effectivement, comme tu l'as dit Alex,
23:16avoir été à un des postes
23:18les plus importants au moment des Jeux
23:20que je quitte avec une douleur
23:22évidemment très importante.
23:24Tu t'en doutes bien, juste à un an
23:26au moment où on va récolter les fruits
23:28et avoir la cerise sur le gâteau.
23:30Mais je peux me regarder
23:32droit dans les yeux
23:34tous les jours devant la glace.
23:36Je suis resté celle que je suis
23:38avec mes valeurs et avec ce que je suis
23:40et je crois que c'est important dans la vie
23:42de rester aligné avec ce qu'on est et je le suis.
23:44Donc merci en tout cas à tous ceux et à toutes celles
23:46qui ont cru dans cette aventure
23:48avec moi, qui m'ont élue
23:50et je souhaite de tout cœur
23:52qu'on réussisse les Jeux, qu'il y ait un bel héritage
23:54et que le sport français, bien évidemment
23:56change de place dans la société
23:58avec tout le travail qui a été entamé ici
24:00mais surtout aussi avec tous les autres acteurs
24:02l'ANS, avec bien évidemment
24:04l'INSEP, avec toutes les fédérations
24:06mais surtout les clubs, les bénévoles
24:08les licenciés
24:10et puis les crosses, les dosses, les territoires
24:12parce que eux, il y a vraiment besoin
24:14de les remettre aussi au centre du jeu.
24:16Qu'est-ce qui va te manquer le plus ?
24:18Le bonheur de venir dans cette maison
24:20et de porter le projet
24:22avec les salariés
24:24et avec les élus qui ont vraiment cru
24:26en tout ça.
24:28Merci Brigitte. Merci beaucoup Alex.
24:40Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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