C'est l'une des agents de sportif(ve)s les plus connues de France : Caroline Angelini ! Relations presse, contrats d'image, gestion de carrière, Caroline s'occupe de tout pour de nombreux athlètes au palmarès hors-norme ! De Charline Picon à Allison Pineau en passant par Mélina Robert-Michon ou encore Laura Glauser, la liste de ses client(e)s ne cesse de grandir !
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00:00...
00:18-"Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport",
00:21soyez les bienvenus dans votre rendez-vous.
00:23Bienvenue dans La victoire est en elle,
00:25avec une femme d'exception, comme toutes les semaines,
00:28Caroline Angelini, qui est avec nous. Bonjour.
00:31Bonjour.
00:32Merci d'être là, Caroline.
00:34On va essayer de comprendre ton magnifique parcours.
00:37Tu es aujourd'hui agent d'image de sportives de haut niveau,
00:40d'athlètes, connue, très connue, très reconnue aujourd'hui.
00:44On dit agent ou agente ?
00:45On dit un petit peu comme on veut.
00:47Alors, on doit dire agente.
00:50Allez, c'est mieux, évidemment,
00:53mais ça fait parfois encore bizarre à l'oreille.
00:55Moi, qui soutiens le sport féminin, on va partir sur agente.
00:58J'ai besoin de comprendre d'où tu viens.
01:00Alors, je viens du monde de la communication,
01:04qui est mon univers, mon métier.
01:05Je ne saurais pas faire autre chose que ça.
01:08J'ai exercé pendant une grosse quinzaine d'années
01:11plutôt dans l'univers politique, public, parapublic, voilà.
01:15Et puis, un jour, j'ai réussi à switcher
01:19et à lier à la fois ma passion pour le sport,
01:21qui est une histoire familiale.
01:22Chez moi, le sport, c'était un peu comme une religion.
01:25C'était pour le sport et pour la communication.
01:27Aujourd'hui, j'arrive à vivre de ma passion.
01:30C'est plutôt chouette.
01:31Un papa journaliste ?
01:32Un papa qui a été journaliste dans sa jeunesse,
01:35mais surtout un papa qui m'a donné le goût du sport.
01:38Un papa qui était gardien de but,
01:39alors pas à très haut niveau, un grand-père gardien de but,
01:42une maman gardienne de but de Hande, enfin bref.
01:45Chez moi, on faisait partie d'une famille,
01:48je me rappelle, toute petite, 4-5 ans,
01:50quand il y avait des Jeux olympiques.
01:52S'il y avait un Français en finale,
01:54à 3h, 4h du matin,
01:55même si ce n'était pas un de nos sports fétiches...
02:00Un sport olympique.
02:01Un sport olympique, réveil pour toute la famille,
02:03ma grand-mère faisait le café, etc.
02:05On était tous devant la télé,
02:07on pleurait devant la Marseillaise.
02:09J'étais un peu biberonnée comme ça,
02:11donc ça a dû laisser des traces.
02:13Il y a une rencontre qui va tout changer dans ta vie.
02:16C'est important, il faut l'expliquer,
02:18c'est une boxeuse et non des moindres.
02:20Alors, cette rencontre, elle s'appelle Sarah Oramoun.
02:23Aujourd'hui, Sarah finit sa carrière
02:26de la plus belle des façons à Rio,
02:27avec une médaille d'argent, championne du monde,
02:30trois fois championne d'Europe,
02:33dix fois championne de France, 265 combats.
02:35Quand tu la rencontres, c'est pas encore ça.
02:38Quand je la rencontre, elle vient d'être championne du monde,
02:41on se rencontre sur un événement caritatif.
02:43Que tu organises à Montelajoli.
02:45Oui, dans le cadre de mes fonctions
02:47de directrice de communication à Montelajoli.
02:50On est en 2009.
02:52Et puis, effectivement, Sarah,
02:54je trouve quelque chose d'impressionnant,
02:56alors qu'elle est assez petite, assez menue,
02:58assez discrète, pas du tout l'image d'une boxeuse.
03:01Discrète, mais malgré tout charismatique.
03:03Oui, elle avait quelque chose qui m'a...
03:06Je me suis dit, cette fille, elle a un truc.
03:08Mais bon, sur le moment, j'en ai pas fait plus que ça.
03:11Elle est maman.
03:12Elle va être maman.
03:13Elle va être jeune.
03:14Voilà, elle n'est pas encore tout à fait
03:17quand je la rencontre.
03:18Voilà, on vient à mi sur Facebook,
03:20très classiquement.
03:21Rien de plus.
03:22Et je vois, je la félicite pour la naissance de sa fille.
03:25On souhaite la bonne année, joyeux anniversaire.
03:28Sur Facebook, t'as pas ses coordonnées.
03:30Sauf que là, elle va te répondre.
03:32Sauf que là, un jour, elle fait un poste,
03:34un poste très particulier, où elle explique
03:37qu'elle a envie de se qualifier pour les Jeux de Rio,
03:40puisqu'en fait, pour resituer la boxe féminine olympique,
03:44elle avait été olympique en 2012 à Londres,
03:47pour la première fois, puisque avant, les femmes...
03:49Déjà, ça faisait assez peu d'années
03:51que les femmes avaient le droit de combattre
03:54tout simplement sur un ring en France.
03:56Et donc, Sarah, qui a fait une pose bébé,
03:58ne s'était pas qualifiée pour Londres,
04:00alors que sur le papier, elle avait tous les voyants ouverts.
04:04Elle a raté son coup, ça arrive.
04:06Et là, elle se dit qu'en fait, non, elle peut pas en rester là.
04:09Là, on est en quelle année ?
04:10Là, on est en 2000...
04:13Début 2015.
04:14C'est un an et demi.
04:15Une grosse année avant Rio.
04:17Voilà, une grosse année et demie, on va dire, avant Rio.
04:20Et donc, visiblement, elle avait tâté un peu du côté de la Fédé,
04:25qui n'était pas du tout chaude pour la soutenir dans cette aventure.
04:28Elle avait 34 ans, femme, maman.
04:31On lui avait fait comprendre
04:33qu'en gros, elle n'était pas vraiment la candidate idéale.
04:36Et puis, Sarah, c'est pas ce qui va la décourager.
04:39Et toi, ça te touche ?
04:40Ça me touche en tant que femme,
04:42parce que déjà, quand j'étais étudiante,
04:44on m'expliquait en école de com
04:46que c'était assez difficile de soutenir une carrière,
04:50alors que quand on avait des enfants, etc.,
04:53bon, bref, je trouvais ça très agaçant,
04:56parce que les garçons n'avaient pas du tout le même problème.
04:59Et moi, j'ai toujours décidé de pas choisir.
05:01J'ai eu des postes où j'ai beaucoup travaillé,
05:04mais j'ai eu trois enfants.
05:05Et voilà, mes trois enfants, ça a été mon meilleur carburant.
05:09Donc, en fait, voilà, je ne comprends même pas
05:12qu'on puisse avoir à choisir.
05:14Bref, elle poste ça.
05:15Et toi, tu commentes.
05:17Evidemment, parce que moi, je trouve que ça me parle.
05:20Je partage, parce que je voyais qu'elle cherchait du soutien.
05:23Je comprenais qu'il y avait besoin de soutien fiancé.
05:25Je mets un petit commentaire, je sais plus lequel,
05:28parce que ça date.
05:29Sauf qu'elle le voit.
05:30Et immédiatement, elle m'envoie un message
05:32pour me dire, écoute, est-ce qu'on pourrait s'appeler ?
05:35Et puis, en fait, elle m'a appelée, on a parlé, etc.
05:38Et puis, moi, j'avais un peu bifurqué.
05:40J'étais sortie de l'univers de la politique
05:43un peu dans le monde du sport,
05:45mais j'étais pas à mon compte encore.
05:48Et puis, ça me faisait...
05:50J'en avais un petit peu la trouille, je pense, aussi.
05:52Et puis là, Sara, elle m'a dit,
05:54mais toi, tu voudrais pas t'occuper de moi ?
05:56J'ai pas réfléchi, je lui ai dit, bah, si,
05:59mais le problème, c'est que je peux pas te faire de contrat,
06:02parce que j'ai pas de statut et tout.
06:04Elle m'a aidée à faire tomber mes peurs.
06:06J'ai eu besoin d'elle, elle a eu besoin de moi.
06:08Je pense qu'on s'est trouvées toutes les deux au bon moment.
06:11Et aujourd'hui, c'est une aventure
06:13qui dure depuis...
06:15Depuis 2015, donc ça fait huit ans qu'on collabore,
06:18parce que même si Sara a fini sa carrière sportive,
06:21bon, elle nous parle d'un dernier jubilé bientôt à voir,
06:24mais c'est venu aujourd'hui.
06:26Ca veut dire je sais, mais je peux pas vous dire.
06:28Ca veut dire je sais,
06:30mais comme elle nous a changé la date 2-3 fois,
06:32je vais pas faire un effet d'annonce.
06:34C'est un secret de pollutionnel
06:36qu'elle aimerait avant les Jeux de Paris.
06:38Voilà. Et donc, du coup...
06:41Donc tu vas l'accompagner. Ca veut dire quoi ?
06:44Ca veut dire qu'il faut qu'elle arrive à convaincre
06:46la fédération qu'elle arrive à se qualifier.
06:49Ca, c'est sa partie à elle.
06:50Mais pour qu'elle se qualifie, il faut l'aider.
06:53Il faut l'aider, parce qu'elle a besoin
06:55qu'on médiatise son projet,
06:57pour faire en sorte qu'il y ait des partenaires financiers.
07:00Pour lui faciliter son entraînement
07:02ou améliorer les capacités d'eux.
07:04En tout cas, dans un premier temps,
07:06elle a pas eu le soutien fédéral.
07:08Voilà. Il a fallu vraiment...
07:10Bon, elle s'est qualifiée
07:12au championnat du monde,
07:13qui, cette année-là,
07:15ça n'a pas beaucoup aidé les boxeurs,
07:17notamment les boxeuses,
07:18parce que, de mémoire, la qualif a dû arriver
07:21dernière semaine de mai 2016,
07:23pour des Jeux qui commençaient fin juillet.
07:26Oui, début août.
07:27Sarah a eu sa médaille
07:28il y a 20 août.
07:30Donc, ouais, c'est ça.
07:31Et donc, en fait, du coup,
07:33on avait très peu de temps
07:34pour pouvoir exploiter.
07:36Donc, ça veut dire, un, communiquer sur elle,
07:38la soutenir, deux, trouver des partenaires
07:41pour qu'elle puisse s'entraîner dans de bonnes conditions.
07:44Ça a été très dur.
07:45Avant, on va pas se mentir,
07:46il y a eu des...
07:48On a essayé de trouver des petites choses,
07:50mais bon, on a un petit peu...
07:52Mais il y a une volonté chez elle et chez toi,
07:54mais j'ai envie de dire, surtout,
07:56parce qu'on va se focaliser sur le sportif,
07:59il y avait une détermination phénoménale.
08:01Et donc, évidemment, moi, je me devais d'être...
08:03A la hauteur.
08:05Et en fait, on n'a rien lâché.
08:06Il y a une expression que j'utilise souvent,
08:09on a gratté le sol avec nos doigts.
08:11C'est comme ça que je peux l'expliquer.
08:13Et après, quand elle a eu sa médaille,
08:15quand elle est rentrée en France,
08:17c'est-à-dire, il n'y a pas eu de répit,
08:19on était des acharnés,
08:21c'est-à-dire le moindre papier que je pouvais choper,
08:24la moindre émission, même si on n'était pas fiers,
08:26c'était une émission intéressante,
08:28car on va dire la vérité, notre invité nous a implanté.
08:31On y va. Voilà.
08:32Il fallait y aller.
08:34Voilà.
08:35Et c'est...
08:36-"Va l'exploiter", entre guillemets.
08:38C'était le moment.
08:39Tu vas trop vite. Raconte-moi Rio.
08:41Elle se qualifie au dernier moment.
08:43C'est déjà une première victoire.
08:45C'est déjà une première victoire.
08:47La calife va enfin réaliser son rêve,
08:49d'aller au Jeu.
08:51C'est déjà incroyable.
08:52Elle arrive à Rio.
08:53Elle arrive à Rio...
08:54Dans une position de...
08:56Plutôt d'outsider, on va dire,
08:57parce qu'elle avait un palmarès qui parlait pour elle,
09:00mais elle avait une interruption de carrière.
09:03Donc, en fait,
09:04bon, on savait pas trop.
09:07Et puis...
09:08Mais elle avait une fin.
09:10Une fin de Louvre.
09:11Et puis, surtout, c'était bien, sûrement,
09:13qu'elle soit dans cette position-là,
09:16parce qu'au départ,
09:17elle avait pas la fameuse pression des favoris,
09:20elle était plutôt...
09:21Plutôt tranquille.
09:22Et puis, elle a passé les étapes les unes après les autres.
09:26Et puis, elle a perdu dans un combat
09:29qui était quand même assez équilibré,
09:31contre la championne olympique en titre.
09:33Bon, voilà.
09:35Mais c'était pas...
09:36Mais des Jeux qui, un an et demi avant,
09:38semblaient un fantasme quasi-irréalisable...
09:41Exactement.
09:42...deviennent non seulement à sa portée,
09:44elle y est.
09:46Elle y est, et puis elle touche au-delà d'avoir cette médaille.
09:49Beaucoup de témoignages sur les réseaux sociaux,
09:52de messages qu'on recevait,
09:53de femmes...
09:54-"La volonté", une maman...
09:56C'est ça, de femmes de tous âges,
09:58qui, même de base, n'aimaient pas forcément le sport
10:01et qui disaient qu'en fait, le parcours de Sarah
10:04était inspirant.
10:05Et moi, tout de suite, j'ai compris que là,
10:07il y avait quelque chose à faire autour de ça
10:10et au-delà du palmarès sportif qui est le sien.
10:13Et aujourd'hui, elle fait de nombreuses conférences
10:16auprès de grandes entreprises,
10:18et ça se finit souvent en Stand Renovation,
10:20mais elle a toujours été
10:22souvent en Stand Renovation, maintenant.
10:24C'est assez incroyable.
10:26C'est un mètre...
10:27Elle dit 58, 57, je sais pas trop, Sarah, si tu me regardes...
10:31Petit bout de femme.
10:32Elle rit.
10:33Mais elle est incroyable.
10:36Elle est incroyable, ouais, ça.
10:38En même temps,
10:39pour côtoyer ou avoir côtoyé beaucoup de sportives
10:42et de sportives dans plein d'univers,
10:44un boxeur ne peut pas ne pas être incroyable.
10:47C'est sûr.
10:48Une boxeuse ne peut pas être incroyable.
10:50Tu ne peux pas tricher.
10:51Tu ne triches pas à la boxe.
10:53C'est pas que souffrir, c'est prendre des coups,
10:56ça fait partie du jeu.
10:57Pour attaquer, il faut s'exposer.
10:59Bref, il y a tout un jeu comme ça.
11:01Et donc, voilà, c'est une histoire, effectivement,
11:04qui a changé sa vie, mais pour le coup, la mienne aussi.
11:08Parce que toi, tu crées ton agence,
11:10Carolina a consacré.
11:11Voilà, exactement.
11:12Et là, derrière, on commence à se dire...
11:15Dites donc, elle,
11:16moi, je l'avais vue à Mante-la-Jolie
11:18ou moi, je la connaissais pas,
11:19mais on regarde le travail qui est fait avec Sarah.
11:22Peut-être qu'on pourrait travailler avec elle.
11:25Oui, c'est un peu comme ça que ça s'est passé.
11:27Effectivement, du coup, on a beaucoup vu Sarah partout.
11:30Il y a certaines sportives qui venaient d'être médaillées,
11:33qui avaient eu des médailles d'or
11:35qui avaient été moins médiatisées.
11:37C'est comme ça que les choses se sont emplanchées.
11:40Donne-moi des noms.
11:41Qui sont venues vers moi.
11:43Je peux te dire Charline Picon, je peux te dire Alison Pinault.
11:46La planche à voile.
11:47L'ante-balleuse.
11:49Voilà, Chloé Trespeuch en snowboard.
11:51C'est le moment que j'aime pas, parce que j'en oublie toujours,
11:54mais je les aime toutes.
11:57Non, mais que des super championnes.
11:59Oui, ben, je pense que si on dit
12:01Mélina Robert-Michon, Alison Pinault,
12:03Charline Picon, par exemple,
12:05ces trois-là, il y a une vice-championne olympique
12:07et deux championnes olympiques, c'est...
12:10Sauf que, et celui qui te pose la question,
12:12c'est le premier à avoir commenté et à avoir cru
12:15en le football féminin,
12:16donc on peut pas me reprocher de sexisme
12:19ou de ne pas considérer le sport féminin.
12:21Sauf que, un, ce sont des femmes.
12:24Et deux, ce sont souvent des disciplines olympiques
12:27où il y a peu d'argent, peu de budget,
12:29et donc peu d'intérêt de la presse.
12:31Et c'est là où ton métier et ton rôle deviennent essentiels,
12:34passionnants.
12:36C'est ça, passionnants, parce que c'est l'idée
12:38de les faire exister, évidemment, dans leur sport,
12:41mais aussi...
12:42Mais au-delà de ça.
12:43Mais de les faire exister au-delà de leur sport.
12:46Et c'est vrai que, voilà, des papiers dans l'équipe
12:49ou sur les chaînes et les radios sportives,
12:52en bossant comme il se doit et quand les résultats sont là,
12:55on y arrive.
12:56Mais le jour où, là, t'es vraiment contente,
12:59c'est quand t'as une page entière dans elle,
13:02quand on parle de Sarah dans les échos,
13:05enfin, voilà, quand on arrive à les faire aller,
13:09là, on ne les attendait pas de base.
13:13Et ça, c'est vraiment ce qui me motive au quotidien.
13:18C'est elle qui te sollicite ou c'est toi qui les sollicites ?
13:21C'est toujours elle.
13:23En fait, moi, ça, c'est un principe.
13:25C'est-à-dire que pour avoir un...
13:26Déjà, il faut avoir besoin d'un accompagnement,
13:29parce que c'est quand même quelque chose de demandant.
13:32Il faut que les filles soient motivées,
13:34que ce soit un besoin.
13:35Il y a aussi un aspect financier, parce qu'effectivement,
13:38il y a forcément des honoraires, bien évidemment.
13:41Donc, il faut vraiment qu'elles aient la détermination,
13:44le besoin, la volonté, l'envie,
13:46parce qu'après, c'est un vrai contrat.
13:48Moi, je comprends pas ça.
13:50Qu'elle l'ait, évidemment.
13:51Mais toi, tu peux aussi peut-être avoir envie
13:54de travailler avec une méga-championne.
13:56Alors, la chance...
13:57Pardon, mais c'est un rapport...
13:59Pardon, pardon.
14:00C'est un rapport où vous êtes complémentaires.
14:02C'est un peu comme une histoire d'amour.
14:04Il y a un moment, c'est pas toujours le garçon ou la femme,
14:07peu importe, d'ailleurs, quel que soit le sexe.
14:10Non, tout à fait.
14:11Donc, il n'y a jamais une de ces championnes
14:13que tu as sollicitée ?
14:14Non, c'est toujours elles qui sont venues vers moi.
14:17Après, évidemment, je peux me débrouiller
14:19pour être présente sur les réseaux sociaux,
14:22les événements, ce genre de choses,
14:24mais pour que ça fonctionne bien, et je l'ai testée,
14:26parce qu'une fois, j'ai dérogé,
14:28c'est-à-dire que je suis pas allée chercher une personne,
14:31mais c'est déjà une personne de l'entourage ou bref...
14:34Qui est venue te solliciter.
14:36Voilà, c'est quelque chose qui a fonctionné quelques mois,
14:39mais voilà, ça n'a pas été...
14:42Donc, en fait, voilà, c'est vraiment, pour moi,
14:45la bonne façon de fonctionner.
14:47Après, là, j'ai eu beaucoup de chance,
14:49c'est-à-dire que, par exemple,
14:51Alison Pinault ou Mélina Robert-Michon,
14:54j'en rêvais.
14:55Rires
14:56J'aurais pu aller les chercher, j'en rêvais.
14:58Voilà.
15:00Pour moi, il y a un aspect qui, j'imagine,
15:02demeure essentiel, c'est qu'il y a ce que l'on imagine
15:05de ces championnes, il y a le palmarès,
15:08mais il y a les valeurs.
15:09Parce que c'est là-dessus qu'on construit beaucoup,
15:12parce qu'une médaille, ça n'est qu'une médaille,
15:15mais quelqu'un qui... Ou qui n'a pas ses bonnes valeurs,
15:18ou qui, entre guillemets, n'incarne rien.
15:20Il faut raconter une histoire.
15:22Ton boulot, c'est de raconter une histoire,
15:24de les sortir de toi.
15:25Comment ça va se passer ?
15:27Par exemple, tu prends celle que tu veux,
15:29tu peux en prendre deux, parce qu'une serait trop facile.
15:32Comment elles t'ont sollicitées, comment vous vous êtes vues,
15:35quelles ont été les questions ?
15:37Tu as eu besoin de savoir quoi pour dire
15:39qu'on allait faire un truc ensemble ?
15:41Alors, on va prendre, par exemple, on va prendre...
15:45Une évidente et facile, et une où il a fallu...
15:48OK. On va prendre Alison Pinault.
15:50Elle est... Donc, Alison, elle, c'était très rigolo,
15:53parce que comme...
15:54À ce moment-là, elle est quoi ?
15:56Elle vient d'être championne du monde.
15:58OK. Avec l'équipe de France de handball.
16:00Avec l'équipe de France de hand.
16:02Elle a déjà été élue meilleure joueuse du monde,
16:042000... Bien avant.
16:06Le titre, c'est 2017 ?
16:072017 championne du monde.
16:09Et Alison, elle a un côté...
16:12Bon, voilà, c'est une...
16:13Personnalité.
16:15C'est vraiment une figure féminine du hand français, etc.
16:18Elle a toujours eu à coeur de vouloir soigner son image.
16:21Et donc, il paraît, ça m'était raconté
16:23par d'autres joueuses de l'équipe de France
16:25qui étaient partagées sa chambre,
16:27en disant, mais purée...
16:29Parce qu'elle était fan de Sarah, on la voit partout et tout,
16:32mais comment ça se fait ?
16:33Il faut absolument que je trouve le nom de son attaché de presse,
16:37son agent et tout.
16:38Elle a fait une enquête de police.
16:40Euh...
16:41Et elle t'appelle.
16:42Elle m'envoie un message via Linding,
16:44très poli, en me vouvoyant, très bien écrit.
16:48Des fois, je lui dis, ça a bien changé.
16:50Rires
16:51Et en m'expliquant qui elle est.
16:53J'avais trouvé ça très mignon,
16:55parce que je savais parfaitement qui c'était,
16:57et qui elle était, en me racontant un message...
17:00Qu'elle aspirait.
17:01Et ce dont elle avait envie, etc.
17:03Je dis, ça, ça me plaît.
17:05Et Alison...
17:06On s'est vues à Boulogne, il y a un petit thé,
17:09voilà, et puis là...
17:10Là, bah...
17:11On se voit une fois, deux fois, trois fois ?
17:13Non, on se voit une fois, on parle.
17:16Moi, je sais que le feeling passe, que je vais pouvoir, etc.
17:19Ça, c'est très, très important.
17:21Oui, parce qu'elle peut avoir envie d'être partout,
17:24mais il faut comprendre qu'il faut faire ce qu'il faut.
17:26Exactement.
17:28Je leur explique comment ça marche.
17:30Dans mon boulot, jamais je peux garantir à quelqu'un...
17:32Je vais te signer un contrat avec telle et telle marque,
17:35ou tu vas faire la une de tel et tel magazine,
17:38parce qu'en vrai, je n'en sais rien.
17:40La seule chose que je sais et que je promets,
17:42c'est que je vais m'engager, que je vais mouiller le maillot.
17:45Je leur promets jamais plus,
17:47parce que moi-même, au début, je ne sais pas.
17:50Et puis, ça va dépendre des performances sportives.
17:53C'est ce que je leur explique.
17:54Après, si les résultats ne sont pas là,
17:56je ne peux pas faire des miracles.
17:58Il faut être honnête pour que ça se passe bien.
18:01Elles me disent, je veux, tu me fais un contrat, etc.
18:04Et je leur dis, non, non, non.
18:06Tu réfléchis, tu dors dessus, tu laisses maturer 2-3 jours.
18:11Si t'as des questions, tu m'écris, je te réponds, vice-versa.
18:15Et puis, quand, au bout de quelques jours,
18:17d'ici une petite semaine, si t'es bien sûre,
18:20alors, on discute,
18:22on voit les modalités plus pratiques financières, etc.
18:25C'est compris. Une autre.
18:27À ce moment-là.
18:28Ou ça n'a pas été aussi simple.
18:30-"Ou ça n'a pas été aussi simple."
18:32En vrai, ça n'a jamais été très compliqué.
18:34C'est un peu le problème.
18:36Mais...
18:37Parce que jusqu'où, toi, tu prends ce qu'elles sont
18:40et jusqu'où tu les amènes sur autre chose ?
18:42En leur expliquant qu'il faut changer ça ou ça,
18:45communiquer autrement, être tout ceci ou moins cela.
18:48Généralement, l'avantage de que ce soit elles qui viennent vers moi,
18:51c'est qu'elles sont prêtes à ce qu'on leur dise des choses.
18:55Alors que quand tu vas chercher des gens
18:57qui sont en pleine notoriété,
18:58c'est compliqué de leur dire que ça ne va pas et tout.
19:02Là, quand elles viennent à toi, c'est qu'elles sont demandeuses.
19:06Par exemple, pour faire un autre exemple différent,
19:08Charline Picon, qui, à Rio, a été championne olympique
19:11de planche à voile, voilà,
19:13elle avait eu de l'or et Sarah avait eu de l'argent.
19:16Bon. Et justement, il y a l'équipe
19:18qui avait fait un papier avec les deux colonnes
19:20en expliquant que ça s'appelait, je crois,
19:23l'argent qui vaut plus que de l'or, etc.
19:25Et où elle...
19:27Mais non, c'était assez bienveillant aussi pour Charline,
19:30parce que c'est expliqué que, malgré sa performance inouïe,
19:33elle expliquait que, globalement, derrière,
19:36il s'était pas passé des tonnes de trucs.
19:38Et en fait, Sarah, qui, elle, disait qu'elle avait anticipé
19:41le fait de se faire accompagner et qui, gentiment, m'a citée.
19:45Du coup, Charline, que j'ai croisée sur un événement
19:48quelques semaines après, m'a dit
19:50que ce serait bien qu'on puisse parler toutes les deux
19:52car t'as vu le papier de l'équipe.
19:55Donc, on a échangé les numéros et après,
19:57avec Charline, on s'est parlé et on a commencé
20:00un accompagnement qui fonctionne d'ailleurs toujours.
20:03Donc là, on était en 2016.
20:04On était 2016, demi... Ouais.
20:06Fin 2016, début 2017.
20:08Fin 2016, début 2017.
20:09Elle a eu son bébé et puis après, on a...
20:11Le statut des femmes étant perpétuée à l'évolution,
20:14et tant mieux, on part de très loin.
20:16Hum.
20:18Comment, en 2016, versus maintenant, en 2023,
20:22comment on arrive à mieux valoriser une femme ?
20:25Quand je dis valoriser, c'est financièrement.
20:28Avant, un contrat à 3 000, tu le prenais.
20:30Aujourd'hui, c'est 30 000.
20:32Je dis ça, je connais pas les chiffres.
20:34Oui, oui.
20:35Comment ce statut-là, comment tu le défends, le valorises ?
20:38Disons qu'il y a aussi, au-delà du sport,
20:41il y a aussi, au niveau de la société,
20:43pas mal de choses qui ont bougé.
20:45Bien sûr.
20:46Moi, je parlais globalement.
20:48Voilà. Donc, il y a...
20:49On arrive, aujourd'hui, quand même.
20:51Alors, évidemment qu'il y a encore un chemin phénoménal à faire.
20:56On arrive, et aussi parce que les Jeux de Paris,
21:00voilà ce qui se...
21:01C'est après-demain.
21:03C'est après-demain, qui sont des Jeux 100 %
21:06où la mixité et la parité est respectée à 100 %, etc.
21:11Tout ça, ça a quand même aidé et favorisé,
21:14parce que, par exemple, dans toutes les teams olympiques
21:17financières du sport...
21:19Voilà, Sanofi, BPCE, FDJ, etc.,
21:23bref, aujourd'hui,
21:24ils s'attachent à prendre 50 % d'hommes, 50 % de femmes,
21:2950 % de valides, 50 % de paralympiques.
21:33Donc, en fait, du coup,
21:35c'est vrai qu'il y a quand même un peu plus de femmes qui...
21:39Il y a un potentiel.
21:41Il y a un potentiel plus important.
21:43C'est une opportunité formidable.
21:45Exactement, et généralement,
21:46en dehors des fois de 2-3 superstars
21:50qui vont être les superambassadeurs
21:52et qui se négocient à des tarifs différents,
21:54mais globalement, pour les autres,
21:56c'est, en tout cas sur les teams olympiques,
21:59c'est le même montant de contrats.
22:03Ce qui change tout.
22:04Ce qui change tout, voilà.
22:06Malgré tout, au-delà de ces teams olympiques, etc.,
22:09quand on essaie d'aller chercher des partenariats ailleurs,
22:13parce qu'on ne peut pas se contenter
22:15que des partenaires de Paris,
22:18d'une manière générale,
22:20dans le sport féminin olympique, ça reste difficile,
22:23mais il ne faut pas non plus faire trop de dichotomie
22:27entre hommes, femmes,
22:28parce que c'est plus subtil que ça.
22:30Si t'es un homme dans une discipline olympique
22:33peu médiatisée,
22:34il faut peut-être mieux que tu sois handballeuse
22:37ou basketteuse, tu vois,
22:39parce que quand t'es un garçon,
22:42même si t'es super titré,
22:43en pentathlon, même en triathlon,
22:45puisque depuis peu, j'ai le plaisir
22:48de collaborer avec Dorian Koninx,
22:50malgré le fait qu'il vienne d'être champion du monde, etc.,
22:54je suis en recherche de partenaires pour lui.
22:57C'est pas forcément... C'est pas évident.
23:00Il y a des pistes.
23:01Ca doit être difficile, car dans quelle mesure
23:04tu tapes pas souvent à la même porte ?
23:06J'essaie de pas taper à la même porte.
23:08Il y a des endroits où il y a des grosses portes,
23:10donc tu peux taper souvent.
23:12Là, je m'interdis pas d'aller taper à ces portes-là.
23:16C'est des incontournables, on va dire.
23:18Après, t'essayes de trouver des pistes
23:21un petit peu différentes.
23:23T'essaies d'aller regarder les entreprises,
23:26les PME, en fonction de la région où ils s'entraînent,
23:29la région dont l'idée est originaire,
23:31aussi par rapport au type de sport.
23:33Il faut essayer un peu de sortir.
23:35Il faut gratter.
23:36Mais on gratte beaucoup et...
23:39Quand je dis en général,
23:40parce que je mets les sportifs...
23:42Y a qui dedans ?
23:44Y a que moi.
23:45Quand je dis on, c'est en général,
23:47parce que j'ai aussi d'autres confrères,
23:49consœurs qui font à peu près la même chose que moi
23:53et pour qui, c'est pas plus facile.
23:55J'ai une grande peur, en règle générale,
23:58et je dis ça vraiment par amour pour le sport féminin,
24:01c'est après les Jeux de Paris.
24:03J'ai peur que tout s'écroule.
24:04J'ai peur qu'il y ait une émulation.
24:06C'est génial, les hommes, les femmes, la parité,
24:09mais derrière, c'est Los Angeles, c'est très loin,
24:12c'est un décalage horaire,
24:13qu'il y ait une émulation autour de Paris
24:16et que derrière, il y a un énorme...
24:18Alors après, attention, on est aussi dans une époque
24:21où le statut de la femme change.
24:23Mais d'une façon générale,
24:25je dis pas que je suis terrorisée,
24:27mais en tout cas, je regarde ça avec...
24:29J'essaye de prendre un peu de hauteur,
24:31d'être posée, mais bien d'anticiper la chose
24:34et de l'avoir très en tête.
24:35Tous les contrats que tu signes, ça s'arrête ?
24:38Beaucoup s'arrêtent jusqu'à la fin décembre 2024.
24:41Voilà.
24:42Et c'est vrai que j'en parle avec les athlètes,
24:45surtout des athlètes qui, par exemple,
24:48ont été médaillés à Tokyo
24:49et qui ont eu, des fois, un peu derrière,
24:52des propositions peut-être un peu plus facilement
24:55que ceux qui ont été médaillés à Rio n'ont pas eues.
24:58Et je pense qu'effectivement,
25:00il y a des partenaires qui vont continuer à investir
25:03dans le sport français parce qu'ils le faisaient déjà avant.
25:07Voilà, donc tout ne va pas s'écrouler.
25:09Oui, mais là où j'imagine qu'il y a...
25:11Globalement, on peut imaginer que le business
25:14autour des championnes françaises à l'approche des Jeux de Paris,
25:17c'est plus quoi ? Plus 80 %, plus 100 %,
25:20ça a dû au moins doubler.
25:21C'est doublé, sûrement, voilà.
25:23Et c'est vrai aussi qu'il y a certains partenaires,
25:26ils sont partenaires des Jeux de Paris,
25:28donc là, ils créent des teams,
25:30ils communiquent autour des valeurs du sport.
25:33Mais derrière,
25:34il y en a un certain nombre qui ne continueront pas.
25:39Donc, effectivement, on va dire que je suis attentive à ça,
25:44je suis prudente.
25:46Évidemment, il se passe plein de choses très sympathiques
25:51et très enthousiasmantes, mais...
25:53On garde un peu de sous de côté.
25:55T'achètes pas ta grosse voiture.
25:57Et puis surtout, on reste concentré,
26:01et on... Voilà, il faut s'y préparer.
26:04Il y aura un avant et un après.
26:06Après, on peut pas présager des médailles, des résultats,
26:10et ça aussi, ça va changer la donne.
26:12Quand tu deviens champion ou championne olympique à Paris...
26:16Que tu fais la une de tout,
26:17que 14 000 ans de français étaient dans la télé,
26:20ton statut change.
26:21Donc, il va y avoir des histoires aussi.
26:24Il va y avoir d'autres histoires à raconter.
26:26Mais oui, soyons enthousiastes, mais prudents.
26:30Toi, en tant qu'agente responsable presse,
26:34tu te considères plus comme une faiseuse d'histoires
26:37ou comme une chasseuse de partenaires ?
26:40Ah non, une faiseuse d'histoires, ouais.
26:42C'est pour ça que, généralement,
26:44je m'arrive de faire une ou deux exceptions,
26:47mais très peu, en fait, moi, je n'arrive pas à dissocier...
26:51J'aime travailler en 360.
26:53J'ai été dire comme, donc j'ai été formatée comme ça.
26:55Parce qu'effectivement, si t'es placée sur les bons événements,
26:59qu'on raconte une jolie histoire,
27:01que t'as de belles relations de presse,
27:03au-delà des résultats sportifs, ça appartient à l'athlète,
27:06ça facilite la recherche de partenaires,
27:08on va pas se mentir.
27:09Donc, moi, je suis pas du tout une commerciale
27:12qui va frapper aux portes.
27:13Après, j'aime bien négocier, je sais bien le faire, je crois,
27:17mais je préfère le faiseuse d'histoires.
27:19Est-ce que t'es arrivée parfois à dire à une championne
27:22qu'on va arrêter ?
27:23On va arrêter, pas vraiment, mais ça pourrait m'arriver.
27:28On va pas le faire, oui.
27:32Valeur ?
27:33Valeur, feeling.
27:36Valeur, feeling.
27:37Parce que si on vient me voir pour me dire
27:40qu'on rêve de faire du cinéma ou quoi,
27:44alors si, ça peut arriver un jour, pourquoi pas ?
27:46Mais pour moi, c'est pas mon ADN, c'est pas la façon de faire.
27:50Deux questions et deux noms.
27:52L'athlète française avec qui tu rêverais travailler ?
27:54Sachant que t'iras pas la solliciter.
27:56Sa carrière est finie, Marie-Jo Pérec.
27:58Et l'athlète internationale ?
28:03En fait, j'en sais rien du tout.
28:04Je vais te donner un autre nom qui va beaucoup te surprendre,
28:07c'est un nom de garçon, dans le football,
28:10donc franchement, rien à voir.
28:12J'adore ce que dégage l'histoire, les valeurs d'Olivier Giroud.
28:16Je suis d'accord avec toi,
28:17pour l'avoir vu tout gamin en équipe de Française.
28:20Merci beaucoup, Caroline, bravo.
28:22On se revoit où tu nous amènes plein de championnes
28:25après les Jeux de Paris.
28:26Avec plaisir, avec des médailles.
28:28Merci à toutes et à tous pour votre fidélité.