• il y a 6 mois
Cette semaine dans La Victoire est en elles, Alexandre Delpérier reçoit Maude Baudier. En plus d'être une sportive accomplie, cette jeune entrepreneure a pour but de faire bouger le monde de l’entreprise, celui du sport et de la société. Dès 2017, elle ose l’entrepreneuriat au féminin en créant Print Your Race, l'année suivante elle lance la première plateforme en ligne engagée dans la mixité et l'inclusion dans le sport autour d'une communauté sportive bienveillante : Les Bornées. Enfin, en 2023, Smatchy voit le jour afin d’aller au-devant des besoins des pratiquants, de faire évoluer la pratique du sport et de redonner envie de pratiquer. Retour sur son parcours et ses prochains défis.

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Sport
Transcription
00:00♪ ♪ ♪
00:17Parce qu'il y a les femmes, parce qu'il y a le sport,
00:19soyez les bienvenus dans votre rendez-vous dédié aux femmes dans le sport.
00:22Bienvenue dans La victoire est en elles.
00:24Je suis ravi avec mon camarade Salim que je salue.
00:27Bonjour M. Salim.
00:28Bonjour Alexandre.
00:29D'accueillir une femme qui fait bouger le monde de l'entreprise,
00:32le monde du sport, le monde de la société.
00:35C'est Maud qui est avec nous.
00:36Bonjour Maud Baudier.
00:37Bonjour.
00:38On est ravis de t'accueillir parce que c'est vrai que tu es une femme active,
00:42une femme qui innove, une femme qui se tourne vers la société
00:44et notamment vers les femmes.
00:46Tout à fait, dans tous mes projets d'ailleurs.
00:48Sportive, très très sportive, entrepreneur, très très entrepreneur.
00:52Est-ce qu'en préparant cette émission, tu t'es dit Salim,
00:55waouh, ça c'est une femme qui bouge et qui fait des choses.
00:59Je me suis dit surtout, j'en ai déjà entendu parler dans plusieurs domaines différents
01:03et c'est ça qui est génial, c'est que tu es une femme comme on dirait plurielle.
01:06Tu vas chercher dans beaucoup de choses et c'est assez incroyable.
01:10Je crois que ton côté plurielle a commencé très tôt.
01:14Tu as déjà touché à beaucoup de sports dans ton enfance, si je ne dis pas de bêtises.
01:18Quelques-uns oui, après tous non, mais j'ai mes petites prédilections.
01:21C'est lesquelles ?
01:22J'ai commencé par la danse, ça je pense comme beaucoup de petites filles.
01:25L'équitation, donc pour le coup on a ça en commun.
01:28Et après j'ai fait course à pied, j'ai fait aussi de l'escalade, du badminton.
01:34T'as le sport.
01:35Ouais.
01:35Qu'est-ce que tu aimes dans le sport ?
01:36Qu'est-ce que tu recherches ou qu'est-ce que tu recherchais déjà en étant jeune fille ?
01:39L'extérieur je pense.
01:41Quand tu vois un peu le point commun, c'est souvent l'extérieur en fait.
01:43Je cherchais à être en dehors d'une salle.
01:45Donc c'est vrai que j'ai fait peu de sport en indoor.
01:47Tout ce qui est basket ou ce genre de choses, c'était moins mon truc.
01:50J'avais besoin d'avoir un petit peu d'air frais.
01:52Individuelle, collectif ?
01:53Je suis plus individuelle que collectif.
01:56Et pourtant.
01:56Et pourtant, ouais.
01:58Mais dans le sport, je pense que j'avais besoin de faire ce truc pour moi.
02:01Toi, pas pour les autres parce que dans le collectif finalement,
02:03quand tu joues avec d'autres, tu te dois aussi d'être parfait ou bon pour le collectif.
02:07Alors quand t'es tout seule, si t'es pas bon, t'es pas bon, c'est juste toi.
02:10T'as monté des boîtes les unes après les autres, trois.
02:13Tout à fait.
02:13Plutôt à succès.
02:14Tu viens d'un environnement familial où on était dans l'entreprise,
02:18où on manageait, où on créait, où on innovait, ou je sais pas.
02:21J'ai eu des parents qui ont eu de très belles carrières.
02:24Donc pour le coup, j'avoue, j'ai de la chance que ça inspire.
02:27Je pense que dans ma génération, on commence à avoir des mamans
02:30qui ont pu avoir des jolies carrières et dont on peut s'inspirer,
02:33mais ça reste encore assez faible.
02:35On a encore beaucoup de personnes qui avaient des mamans
02:38qui n'avaient pas une carrière très développée.
02:40Et moi, je pense que ça m'a beaucoup aidée.
02:41Ça m'a beaucoup inspirée.
02:43Qu'est-ce qui t'a donné cette perspective
02:47que tu pouvais faire quelque chose du sport et non plus seulement dans le sport ?
02:51Je ne sais pas si je suis clair, mais qu'est-ce qui t'a fait dire
02:54que tu pouvais en faire quelque chose ?
02:56Les retours des gens, en fait.
02:58Les retours de quoi ?
02:59De personnes que je rencontrais, de personnes avec qui j'ai échangé.
03:03Et toutes mes idées de boîte, à chaque fois, elles ne viennent pas de moi.
03:05Enfin, en partie, mais ça vient aussi de quand j'ai échangé avec des personnes.
03:08Et t'as une idée qui vient en tête.
03:10Et qui te disait quoi ? On n'arrive pas à faire ça, il nous manque ça.
03:13Par exemple, ma première entreprise, c'est parce que je me suis fait un poster
03:17après avoir fait mon premier marathon.
03:19Et je voulais faire quelque chose de design dans mon appartement
03:21parce que je n'aimais pas accrocher mon dossard ou mes médailles.
03:23Je ne trouvais pas ça joli.
03:24Et donc, j'ai pris ma palette graphique, j'ai dessiné un truc,
03:26mais vraiment pour moi, que j'ai fait imprimer.
03:29J'ai mis sous cadre, je l'ai mis sur Instagram
03:30et j'ai plein de personnes qui commençaient à me contacter en se disant
03:32« T'as acheté ça où ? »
03:33Je ne l'ai pas acheté, en fait.
03:34Enfin, j'ai pris ma palette graphique, je l'ai fait.
03:36Il y en a même qui étaient « Ah, mais si je te donne 15 balles,
03:38tu me l'imprimes et tu me le fais. »
03:40C'est une idée de business, en fait.
03:41C'est juste... C'est tout bête.
03:43Donc, c'était eux, en fait.
03:44C'est eux qui m'ont donné l'idée de lancer Print to Race.
03:47Les bornées, c'est né d'une volonté de mettre plus de femmes sur des vélos
03:50parce qu'en parlant avec des femmes, quand je me suis mise au vélo,
03:53je me suis rendu compte qu'il y en avait beaucoup qui avaient peur
03:55et sur des freins qui étaient hyper basiques
03:57et qu'on pouvait répondre et adresser hyper facilement.
03:59Attention au mot que tu utilises.
04:00Peur en vélo sur des freins.
04:01Elles n'avaient pas peur des freins du vélo.
04:02Non, non, non.
04:04C'était, par exemple, « je ne sais pas changer ma roue »
04:06ou « je n'aime pas rouler seule ».
04:09C'est hyper facile, en fait.
04:11Tu peux répondre à ça super facilement.
04:13Il n'y a pas vraiment de vrai blocage.
04:14Tu vois, on ne parle pas de quelque chose,
04:16je ne sais pas, où vraiment on pourrait se dire
04:17« non, les femmes ne peuvent pas ».
04:18Non, les femmes peuvent.
04:19Donc, c'est né de ça.
04:20Et Smatchy, l'application, c'est né de la période Covid
04:24où quand j'ai demandé à des personnes pourquoi elles faisaient du sport avec les bornées,
04:28elles m'ont toutes répondu quasi unanimement « je n'aime pas faire du sport seule ».
04:32Et là, je me suis mis à une idée à lancer, en fait.
04:34Bien sûr.
04:35Avant de revenir à toutes ces expériences professionnelles et à ce succès,
04:39je voudrais qu'on parle un peu de ton expérience de sportive,
04:41de marathon, d'Ironman.
04:43Explique-moi comment tout ça est arrivé et ça a commencé comment ?
04:46Par le hasard absolu, j'ai commencé à courir,
04:49non pas parce que j'avais une passion innée pour la course à pied,
04:51mais parce que c'était le sport gratuit sur Paris quand t'es étudiante.
04:55Et quand j'étais étudiante, je faisais attention à mes finances,
04:57comme je pense beaucoup de personnes.
04:59Donc, une paire de baskets, la rue et c'est parti.
05:01Ça se lance et j'ai intégré en fait un run club.
05:05À l'époque, il y avait pas mal de marques qui organisaient des run clubs sur Paris
05:07pour sociabiliser, etc.
05:09Et j'avais été identifiée par la marque.
05:11Donc, ils m'avaient appris un peu comme ambassadrice, même si...
05:14Comment ils t'avaient identifiée ?
05:15T'en étais où à ce moment-là ?
05:16Instagram.
05:17Honnêtement, je pense Instagram.
05:18Mais je ne pourrais même plus te le dire, je ne m'en souviens plus.
05:22Et en fait, au fur et à mesure, ils m'ont invitée à participer à un 10 kilomètres.
05:25Je n'avais jamais fait de 10 kilomètres de ma vie.
05:26J'étais « bon, allez, ok, lance-toi, on verra bien ».
05:29Et puis, j'ai intégré le run club après de la marque.
05:32Et au fur et à mesure, j'ai progressé.
05:34Ça m'a amenée à faire mon premier semi-marathon
05:36parce qu'ils m'ont invitée sur un semi-marathon.
05:38Au bout de combien de temps ?
05:39C'est une bonne question.
05:40Je pense un an.
05:41Un an après mon premier DICA.
05:43Je ne veux pas dire de bêtises, mais je crois.
05:45Et l'année d'après, faire mon premier marathon complet.
05:48Tu te souviens de la première fois où tu t'es dit
05:50« tiens, je vais aller faire un marathon » ?
05:51Parce que souvent, c'est une vraie barrière évolution psychologique.
05:56C'est très bien, je cours 20 bornes.
05:57Moi aussi, j'ai couru 10 fois, 100 fois dans ma vie,
06:00mais je n'ai jamais franchi le cap du marathon.
06:02Je me souviens, j'étais en vacances.
06:04Et c'était pendant la période du Marathon de Paris.
06:06J'étais partie avec ma petite sœur en vacances.
06:08Et tous mes potes faisaient le Marathon de Paris.
06:09J'étais une des rares à ne pas être marathonienne.
06:12Au début, ça ne m'attirait pas, ça me semblait infaisable.
06:15Et je les vois tous, et les photos, les vidéos.
06:17Tu avais quel âge ?
06:19Waouh, je crois 27 ans.
06:22Je ne veux pas dire de bêtises, mais je crois.
06:23Et donc ?
06:24Et je vois leurs photos, vidéos.
06:25Oui, en fait, il y a cette envie qui est montée en disant
06:27moi aussi, j'ai envie de faire ça.
06:28Moi aussi, j'ai envie d'avoir une photo de finisher.
06:30Moi aussi, j'ai envie de réussir.
06:32Et c'est devenu un objectif.
06:33Et un an plus tard, je le faisais.
06:34Salim ?
06:35En un an, tu t'es préparée à attaquer cette échéance individuelle.
06:40Mais tu parlais quand même, il y avait cette dualité équipe et individuelle.
06:44Tu ne l'as pas fait toute seule.
06:45Non, je faisais partie d'un groupe de running, tout à fait.
06:48Donc tu appuisais cette force dans le groupe.
06:50Une fois que tu as obtenu ce résultat, cette fameuse photo finish,
06:55qu'est-ce qui t'a poussée vers la suite ?
06:57Tu t'es dit quoi quand tu as eu ça ?
06:59C'est assez bête.
07:00J'ai fait mon marathon.
07:01Mon coach de l'époque...
07:03On était en quelle année ? Excuse-moi.
07:042017.
07:04OK.
07:05Mon coach de l'époque me dit, c'est bien, mais si tu ne fais que courir,
07:08tu vas te faire mal.
07:09Je commençais à avoir les genoux qui tiraient un peu parce que ce n'était pas mon sport.
07:12Et il me dit, il faut que tu fasses un sport croisé.
07:14Donc, il faut que tu choisisses un deuxième sport, vélo ou natation.
07:17Et j'ai choisi vélo parce que je n'aimais pas nager.
07:20Donc, la piscine, ce n'était pas trop mon truc et je me suis mise à faire du vélo.
07:24J'ai trouvé ça super sympa.
07:25J'ai une personne de mon entourage à cette époque qui fait l'étape du tour
07:28qui me dit, tu vas adorer.
07:29C'est une super épreuve.
07:31C'est du long.
07:31C'est tout ce que t'aimes.
07:32Je me suis inscrite sur l'étape du tour trois mois après avoir fait mes premiers coups de pédale.
07:35Et un an plus tard, je faisais l'étape du tour.
07:37Donc, ça a toujours été en fait par un comport de circonstance.
07:39Par étape et...
07:40Et puis surtout, quelqu'un me parle de quelque chose.
07:42Je trouve ça génial et ça a été la même chose pour l'Ironman.
07:44L'Ironman, c'est après mon étape du tour, je dis, OK, what's next ?
07:47Et...
07:47Attends, parce que j'entends bien.
07:51Déjà, pardon, j'ai une question.
07:52Quand tu t'es lancée pour faire un marathon,
07:54est-ce que le challenge était faire un marathon ou chercher une performance ?
07:57Je voulais faire le marathon en quatre heures.
07:59Voilà, j'allais te dire, est-ce qu'il y avait un truc...
08:01Et tu l'as fait en combien ?
08:023,56.
08:02OK, parfait. Donc, t'es bien préparée.
08:05Ensuite, tu t'es mise à faire du vélo.
08:06Et puis, on t'a parlé de l'Ironman.
08:07Mais tu viens de nous dire, je n'aimais pas nager.
08:10Or, l'Ironman, la troisième discipline, c'est de l'eau...
08:13En plus, c'est de l'eau, comment on dit, sauvage, de l'eau...
08:15C'est en pleine mer, quand même.
08:15En eau vive, pardon.
08:16C'est de l'eau vive, donc c'est encore plus compliqué qu'en piscine.
08:20Et donc là, tu t'es dit quoi ?
08:21Ben, vas-y.
08:22Et tu t'es entraînée où, comment, quoi ?
08:24Combien de temps avant l'Ironman ?
08:26On rappelle juste que l'Ironman, c'est le Graal.
08:29L'Ironman, c'est, rappelle-nous la distance en natation.
08:313,8 km de natation.
08:333,8 km de natation.
08:34180 de vélo et un marathon.
08:36Donc, 3,8 km de natation, 180 de vélo, 180 de vélo.
08:41Et puis, quand t'arrives et que tu commences à être fatiguée, c'est fini.
08:44Non, non, on va faire un marathon.
08:45Il faut faire un marathon, maintenant.
08:47Et donc, un, l'Ironman, c'est compliqué.
08:51Et en plus, il y a la natation et que c'est pas ton élément.
08:54Oui, ben, j'ai appris à nager et un an plus tard, je faisais l'Ironman.
08:58Tu ne savais pas nager ?
08:59Ben, je faisais la brasse et...
09:01Enfin, si, je savais nager, je me serais pas noyée si tu me mettais en pleine mer.
09:03Mais je ne savais pas crôler en respirant.
09:05Je ne savais pas faire la respiration ni en deux temps, ni en trois temps.
09:08Je ne savais pas faire un crôle.
09:09Je n'avais jamais appris et donc, j'ai appris à crôler.
09:12Et puis, un an plus tard, j'étais sur l'Ironman.
09:14Salim ?
09:15C'est fou d'en être arrivée à ce truc-là.
09:18Tu as un goût pour les défis, je ne vais pas dire impulsifs, mais pour les défis courts.
09:23Est-ce qu'en soi, le fait de te donner peu de temps pour y arriver,
09:27c'est quelque chose qui te fait vibrer ?
09:28Non, je pense que c'est surtout que je connais mes compétences.
09:32Je sais, par exemple, que je suis endurante.
09:33Donc, je ne vais pas me mettre en difficulté en faisant de l'endurance
09:35puisque c'est mon physique.
09:36Oui, mais tu ne vas pas t'inscrire à un 100 mètres haut.
09:38Non, du tout.
09:40Mais faire un 10 kilomètres en course à pied,
09:41pour moi, c'est bien plus dur que d'aller faire un Ironman.
09:43Je préfère aller un Half Ironman sans préparation que d'aller faire un 10 kilomètres.
09:47Moi, j'ai une question.
09:48C'est quoi les limites dans la vie ?
09:50C'est toi qui te les fixes.
09:52Salim, c'est quoi les limites dans ta vie ?
09:54Moi, j'ai tendance à répondre un peu la même chose.
09:56Donc, c'est de cheater.
09:57Je n'ai pas écrit l'impossible étant mon début pour rien.
09:59Les limites, voilà.
10:00C'est ce qui vous réunit.
10:02C'est là où je voulais en venir.
10:06Oui.
10:07Un bac scientifique, un DUT Tech2Co, technique de commercialisation.
10:10C'est ça.
10:12Tu recherchais quoi quand tu t'es inscrite à Tech2Co ?
10:14Tu avais quoi comme objectif ou tu ne savais pas encore ?
10:17Je voulais du concret,
10:18parce que j'avais fait justement un bac scientifique,
10:19donc beaucoup de maths, beaucoup de physique, beaucoup de bio,
10:22à un point où je pense que je ne voulais plus en entendre parler.
10:25À la sortie du bac, je ne dis plus jamais de maths.
10:27C'est quand même assez révélateur.
10:30Et je cherchais vraiment des matières concrètes.
10:31C'est-à-dire qu'en faisant Tech2Co, tu fais de la compta,
10:33tu fais du marketing, tu fais de la communication.
10:35Tu vois vraiment vers où tu peux aller.
10:37C'est de la vente.
10:38Oui, et ce que tu vas aimer.
10:39Surtout parce qu'en fait, quand tu es au lycée et que tu as fait un bac S…
10:42Tu ne sais pas.
10:43A savoir ce que tu vas faire de ta vie, c'est compliqué.
10:45Alors sauf si tu veux vraiment faire médecine ou quoi que ce soit.
10:46Donc dans ce cas-là, le scientifique t'emmène naturellement vers cette voie.
10:49Mais beaucoup de personnes qui font bac S
10:51ne vont pas du tout dans une voie scientifique.
10:52Et il manquait en fait cette case.
10:54Donc la Tech2Co m'a permis vraiment de savoir ce que j'allais faire dans la vie.
10:57Salim.
11:00Quel pont le sport a créé entre justement tes études et ta volonté de concréer ?
11:06Je veux dire, à quel moment tu t'es dit
11:08« Ok, je vais lier les deux, je vais prendre le meilleur des deux mondes
11:12et y rajouter ma patte à moi ? »
11:14Quand je suis devenue entrepreneur, je pense que ça a joué.
11:17J'ai préféré être entrepreneur dans un secteur qui me plaisait
11:19et le sport faisait partie de ma vie à ce moment-là.
11:21C'était vraiment quelque chose que je pratiquais régulièrement.
11:24Je fréquentais des gens qui faisaient du sport.
11:25Donc autant allier ta volonté de créer une entreprise
11:29et de faire de l'entrepreneuriat avec ça.
11:31Oui, mais ça peut être l'inverse.
11:32Tu as des sportifs qui te disent justement
11:34« Je veux que ça reste mon domaine, ma chasse gardée, mon jardin secret.
11:38Je ne veux surtout pas y mettre du business
11:40ou y consacrer toute ma vie de cette manière-là. »
11:43Ça ne t'a pas fait cet effet de manquer d'une soupape à un moment donné ?
11:47Non, je ne crois pas parce que j'ai trouvé la soupape ailleurs.
11:49Je pense dans les relations sociales, les amis, dans tout ce que tu peux faire autour.
11:52Et puis, ok, j'ai des boîtes dans le sport, c'est la thématique.
11:56Mais ce que je fais dans le quotidien, je ne fais pas que du sport.
11:58Je vais faire du marketing, je vais faire de la communication,
11:59je vais faire du commercial.
12:01Je suis sur un plateau télé.
12:02Ok, on parle sport.
12:03Non, non, tu es sur un plateau télé avec Salim.
12:05Pas pareil, avec Léoli.
12:08Et donc ça fait qu'en fait, in fine,
12:09je ne fais pas qu'une seule et même chose redondante et répétitive.
12:12La thématique, elle est passionnante.
12:14Chef d'entreprise, c'est être multi-fonctions, multi-casquette.
12:18Après tes études, tu commences dans l'univers du luxe.
12:21Oui.
12:22Mais qu'est-ce qui te manque ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
12:25Il me manque le digital.
12:27On est en 2013, je suis dans le monde du luxe,
12:29vraiment traditionnel, dans l'Orfèvrerie,
12:31donc c'est un milieu très particulier.
12:33C'est qui ?
12:34Ça s'appelle Christoffle.
12:35D'accord, bien sûr.
12:36Et en fait, à l'époque, le digital n'était pas vraiment
12:40le média sur lequel ils investissaient.
12:42Oui, mais tu as senti que les boutiques, c'était sympa,
12:44mais qu'à un moment, il y aurait d'autres leviers.
12:45Oui, et quand nous, on leur en parlait et qu'on leur disait,
12:47ben en fait, on pense vraiment qu'il va y avoir une clientèle
12:49qui va acheter demain des sacs.
12:50Tais-toi, gamine.
12:51C'est exactement ça, parce que ce n'était même pas,
12:52on n'avait même pas le droit d'ouvrir la bouche.
12:53En fait, c'était juste, non, ça n'arrivera pas.
12:57C'est quoi cette vision de gamin qui nous réinvente le monde de demain ?
13:00Et puis en 2013, tout le monde n'avait pas un smartphone dans la poche,
13:03encore, ça se démocratisait pas mal,
13:05mais ça ne faisait que six ans que l'iPhone était sorti.
13:08Oui, et puis on était sur quelque chose où ils pensaient encore
13:10que l'expérience client en boutique prévalait sur le reste.
13:14Ils ne pensaient pas qu'on pouvait acheter un sac Chanel
13:16ou quoi que ce soit sur Internet,
13:18alors que maintenant, il y a une vraie consommation
13:19et il y a plein de personnes qui traitent.
13:21Ils devaient penser que ça serait concurrent presque
13:24de leur propre business en boutique,
13:26mais au même titre que les médias.
13:27Alors qu'en réalité, ça touche d'autres gens.
13:29Oui, moi, je vais vous raconter mon expérience perso.
13:32Moi, je suis rentré chez Yahoo en 2013, donc il y a dix ans,
13:35pour être directeur des sports.
13:36Et donc, j'ai arrêté télé, radio.
13:38Et 99% de mes potes, confrères,
13:41me disaient, mais qu'est-ce que tu veux aller foutre sur le digital ?
13:44J'avais pas le même âge que toi, mais bon.
13:46C'est exactement ce qui s'est passé,
13:47sauf que le luxe était un petit peu en décalage,
13:49j'ai un retard sur d'autres secteurs.
13:51Et j'ai quitté ce milieu-là parce que je me sentais pas en fait
13:54en accord avec la façon dont il communiquait et commercialisait.
13:57Et j'étais, je pense, trop tôt sur le marché.
14:00C'est-à-dire que peut-être que trois, quatre ans plus tard,
14:02d'ailleurs, mes décisions auraient peut-être été totalement différentes.
14:04Oui, sauf que tu étais avant-gardiste
14:05et que tu as une expérience aujourd'hui qui te permet de...
14:08C'est toujours pareil, quand on est là au début de l'histoire,
14:11on comprend mieux ce qui se passe à l'instant T.
14:13Mais de toute façon, il y a toujours plusieurs types de personnes.
14:14Il y a les créateurs et il y a les followers.
14:16Et donc, il y a des personnes parfois qui vont avoir une vision
14:19et qui vont lancer des produits.
14:20Et il y a plein de produits qui sont arrivés sur le marché.
14:21Il y en a plein sur tous les domaines, d'ailleurs,
14:23qui disaient que non, c'est n'importe quoi, ça ne servira jamais,
14:25ça ne sera jamais utilisé et qui maintenant font partie de notre quotidien.
14:28Au même titre.
14:29Par exemple.
14:30Oui, mais au même titre qu'arriver trop tôt, ça peut être une erreur.
14:33Tout à fait. Il y a plein de marques qui se sont plantées comme ça, tout à fait.
14:35Et donc, tu t'en vas, tu fais ton marathon,
14:38tu mets ta petite affiche dans ta chambre, sur Insta,
14:40et on te dit, waouh, génial !
14:41Et là, tu crées Print4Race.
14:42Print4Race, exactement.
14:44Et là, tu te dis quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?
14:46Je tente, en fait.
14:47J'étais sur une période professionnelle où j'étais sur mes droits de chômage.
14:51J'avais été licenciée suite à un burn-out.
14:53Donc, j'avais vécu une chose assez compliquée dans le monde de l'entreprise.
14:57Ce n'est pas quelque chose de facile.
14:58Ça veut dire que vraiment, il y avait...
14:59Pardon, excuse-moi, mais il y a...
15:02Ta frustration de ne pas être comprise ou entendue
15:04a été jusqu'à provoquer un burn-out.
15:06Non, c'était que je faisais trop.
15:09J'étais trop investie, je faisais trop d'horaires,
15:12et donc, mon corps a lâché.
15:14Mon corps a lâché.
15:15Et justement, je préparais mon marathon.
15:16Et donc, la petite histoire derrière tout ça,
15:18c'est que j'étais allée faire des analyses sanguines parce que je suis végane.
15:21Et donc, j'avais peur de manquer de certaines choses potentiellement en préparant mon marathon.
15:24Donc, je voulais vérifier qu'avant ma prépa, j'avais tout de nickel.
15:27Bien sûr.
15:28Donc, je fais mes analyses.
15:29Et deux semaines plus tard, elle devait me revoir justement pour qu'on dégraffe tout ça,
15:32qu'on regarde, il faudrait peut-être qu'elle se complémente en ceci, en cela.
15:36Et quand elle m'avait arrivée, elle m'a fait me repeser.
15:38Je trouve ça extrêmement bizarre, mais elle m'a fait me repeser.
15:41Et en fait, j'avais perdu 2 kg.
15:42Et elle m'a demandé si c'était fréquent que je fasse du yo-yo.
15:44Et ça ne m'arrivait pas.
15:45Moi, je suis assez stable.
15:46Si je prends quelque chose, c'est peut-être 1 kg en hiver.
15:48Et puis, ça se repère en été très lissé, quoi.
15:51Donc, c'est certainement pas sur deux semaines.
15:53Et elle a commencé à identifier d'autres choses sur moi, d'autres facteurs.
15:55Je me grattais en fait la nuit les coudes.
15:57Donc, je m'arrachais la peau.
15:58Enfin, des petites choses comme ça qui montraient qu'il n'y avait pas tout qui allait bien.
16:02Et on a identifié un burnout.
16:03Et elle m'a donné le choix de retourner où l'on travaillait le lendemain.
16:06Et elle m'a arrêtée.
16:07Et tu as décidé de ?
16:09Et j'ai décidé de suivre la santé.
16:11Parce que c'est important, la santé.
16:13Print for your race.
16:14Ça commence.
16:15Mais très vite, ça ne va pas être suffisant.
16:18Ce n'est pas que ce n'est pas suffisant.
16:19C'est que je rencontre à cette époque-là une amie.
16:22Et qu'avec cette amie, en fait, on se met à faire du vélo.
16:24Et on a cette problématique de la place de la femme.
16:27Et on se dit qu'en fait, il y a un truc à faire.
16:28Donc, ce n'est pas que ce n'est pas suffisant.
16:29C'est juste qu'il y a l'idée complémentaire qui...
16:31On est en 2018.
16:34Et on se dit qu'en fait, il y a quelque chose à créer.
16:37Il y a quelque chose à faire.
16:37Il y a quelque chose à montrer.
16:38Pour que les femmes se sentent légitimes de faire du vélo.
16:40Bornée et ES.
16:41Tout à fait.
16:42On te l'a souvent dit, ça ?
16:44On te l'a dit tôt, plutôt, que tu étais bornée ?
16:48Il faudrait demander à mes parents.
16:50Je ne sais pas.
16:51Bornée, têtue...
16:53Mais ce n'est pas péjoratif.
16:54Têtue, pour moi, c'est une qualité.
16:55Je pense que c'est plutôt déterminé.
16:57C'est-à-dire que quand je veux quelque chose, je l'ai.
16:59Je passerai par la porte, la fenêtre, le hublot s'il faut.
17:03Mais j'ai tendance à aller jusqu'au bout des choses.
17:06C'est plutôt ça.
17:07C'est déterminé, je pense.
17:09Quand on parlait d'avant-gardiste, de sentir des choses, d'être précurseur,
17:15est-ce qu'en 2018, défendre le droit des femmes,
17:192018, c'est à la fois hier, mais à la fois avant, avant, avant-hier,
17:22est-ce que tu avais le sentiment que tu n'étais pas comprise ?
17:25Alors qu'aujourd'hui, effectivement, ça semblerait normal
17:28de monter une boîte comme les bornées.
17:29Mais est-ce qu'en 2018, on t'a dit quoi ?
17:30Les droits des femmes ?
17:31Est-ce que tu as un peu rayonné ou pas compris ?
17:33Même encore pire que ça.
17:34C'est-à-dire qu'on nous écrivait des messages pour nous dire
17:37qu'on n'avait pas notre place sur des épreuves comme l'étape du Tour,
17:39qu'en tant que femmes, on n'était pas faites pour ça.
17:42Les organisateurs du Tour ?
17:43Non, non, pas du tout.
17:44Non, à ESO, pour le coup, c'est l'inverse.
17:45Eux, ils voulaient qu'il y ait plus de femmes.
17:46Non, des participants, des monsieur tout le monde sur Instagram
17:50qui se permettent de commenter les autres.
17:53Et ça, c'est représentatif.
17:55Tu avais moins ça de la part de partenaires institutionnels,
17:58de la part de marques, etc. ?
18:00Tu sentais quel accueil ?
18:02Ah ben eux, c'était l'inverse.
18:03Ils avaient envie de voir plus de femmes
18:05parce qu'il y avait cette double casquette.
18:06C'est-à-dire que pour eux, c'était des nouvelles clientes.
18:08Donc, ils voient le côté opportunité business.
18:11Si les femmes se mettent à faire du vélo, on aura plus de ventes
18:13puisqu'on a plus de consommateurs.
18:14Et de l'autre côté, ils avaient aussi cette casquette
18:17où ils voulaient casser un peu la communication.
18:19Une communication 100% masculine dans un sport, c'est jamais bon.
18:22C'est bien qu'il y ait aussi un peu de mixité,
18:23que tu apportes d'autres choses, etc.
18:25Et donc, ils cherchaient des projets comme ça.
18:27Et entre 2018 et aujourd'hui, tu sens que c'est monsieur et madame tout le monde.
18:32Alors, on connaît tous l'éditeur sur les réseaux sociaux.
18:34C'est un sport national.
18:35Maintenant, est-ce que ça a changé ?
18:38Est-ce qu'ils sont toujours aussi présents ?
18:39Est-ce que c'est toujours les mêmes ?
18:41Je pense que quand tu es à ce niveau, tu ne changes pas.
18:44C'est-à-dire que c'est très difficile, je pense, de les faire évoluer.
18:46Mais par contre, je vois au global une évolution
18:49dans la perception que les femmes ont d'elles-mêmes sur cette pratique du sport.
18:53Ça oui, je vois de plus en plus de femmes faire du vélo
18:55et pas du tout avoir peur.
18:56Et ça, c'est cool.
18:57C'est cool de se dire qu'il y a de plus en plus de femmes qui se lancent.
19:00Comment tu redéfinirais aujourd'hui, avec le recul, l'expérience,
19:04les bornées en une phrase ?
19:05C'est une communauté mixte qui permet de faire du sport
19:08en ayant de la bienveillance.
19:11Mixte, c'est important.
19:12On n'est pas en train de dire, nous les femmes, on n'y arrive pas,
19:14on va être dans notre coin.
19:15C'est accepter nous et faisons plus de choses ensemble.
19:18D'ailleurs, il y a 40% d'hommes dans la communauté.
19:21Donc oui.
19:22Ils disent quoi ?
19:23Ils participent, ils roulent avec nous.
19:26En fait, c'est normal.
19:27C'est même pas un sujet.
19:29Il n'y a même pas de notion de genre.
19:30C'est juste qu'ils viennent chercher le lien social.
19:33Ils viennent chercher la bienveillance.
19:34Ils viennent chercher le côté ride où on va proposer des itinéraires sympas.
19:38On va faire des challenges ensemble.
19:39En fait, ils viennent chercher l'aspect communautaire.
19:41C'est une boîte qui a 50. Donne-nous quelques chiffres sur les bornées.
19:44On est à plus de 3000 personnes qui ont participé à un événement.
19:48Donc, c'est quand même pas mal à travers la France.
19:51Combien d'événements ?
19:53Il y en a entre 800 et 900 par an.
19:54C'est une fourchette puisque c'est organisé par des ambassadeurs.
19:57On a une vingtaine d'ambassadeurs qui couvrent un territoire national.
20:01Après, les villes évoluent chaque année
20:03parce que c'est aussi en fonction de quel ambassadeur se situe où.
20:06Donc, on fait aussi en fonction de ça.
20:08Et techniquement, on a entre 5 et 10 participants sur les événements.
20:12Après, il y a des plus petites villes où on est plutôt entre 2 et 5.
20:15Mais c'est à peu près les moyennes.
20:16Salim, sur les objectifs à venir par la suite, vous recherchez quoi ?
20:22Quelles idées d'évolution pour les bornées ?
20:25Moi, les bornées, j'aimerais bien qu'à terme, ça soit vraiment la référence
20:27si tu as envie de faire du sport à plusieurs.
20:30Et sur la partie cyclisme et triathlon, que ce soit homme ou femme,
20:33ça, ce n'est pas un critère.
20:35Et ce réflexe de venir chez nous, que ce soit pour débuter,
20:39faire un stage pour progresser, sachant qu'on a une gamme stage.
20:44Et potentiellement aussi pour accompagner d'autres personnes
20:46parce qu'à partir du moment où tu commences à avoir un certain niveau,
20:48tu peux avoir aussi cette volonté de repartager.
20:50J'ai appris à faire ça, ça, ça.
20:51OK, je vais aller dans la communauté et je vais le montrer aux gens.
20:54J'ai l'impression que le Covid a été un accélérateur.
20:56On a tellement tous été dispersés, seuls,
20:58qu'on avait besoin et envie de se retrouver avec des copains, des gens,
21:01en tout cas des gens avec qui on partage des centres d'intérêt ou des passions.
21:04Les deux, un accélérateur et un décélérateur.
21:06C'est-à-dire que tu as eu cet effet où on s'est rendu compte qu'on était des êtres sociaux.
21:09On aime les gens, on aime faire du sport.
21:11Donc là, tu avais tous les voyants verts.
21:13Mais en même temps, il y a eu cette crainte pendant quasiment un an et demi de l'autre
21:17parce qu'on nous faisait craindre le fait de choper le Covid.
21:20Et donc, naturellement, ce qui s'est passé, c'est qu'aller faire des rides
21:23avec des personnes que tu ne connais pas, ça te démotive un peu.
21:26Donc, on a eu cette double casquette et ça a mis du temps avant de se réaccélérer
21:29pour qu'il y ait cet effet de « Ok, j'accepte d'aller faire du vélo avec cinq inconnus ».
21:33The Ironman Group, c'est quoi ?
21:36C'est le label Ironman.
21:38C'est-à-dire que c'est la marque qui est derrière toutes les organisations d'Ironman.
21:43Vous avez bossé avec eux, vous, les bornés ?
21:45On est partenaires, exactement.
21:46Comment ça se passe ? Combien il y a de personnes ? Explique-nous.
21:49Parce que j'imagine que, pour préparer un Ironman, il faut de l'accompagnement physique.
21:53Voire même médical.
21:54Alors, il y a deux sujets.
21:56Il y a eu le sujet de cette année où on a fait une compétition ensemble
21:58qui s'appelle l'Ironman de Vichy, où on a emmené une équipe de femmes,
22:02plutôt profils influenceuses, dans l'objectif de réaliser cette épreuve
22:06et de mettre en avant les femmes.
22:07Et Ironman avait pour objectif de dire « Mesdames, vous êtes les bienvenues.
22:10Venez sur ces compétitions, on vous attend ».
22:13Donc, il y a eu tout plein de choses qui ont été mises en place,
22:15mais plutôt d'ordre de la communication.
22:17Et cette année, ça change complètement.
22:19Ce qui se passe, c'est qu'on organise, on veut faire la plus grosse équipe mixte,
22:22mais mixte paritaire, c'est-à-dire autant de femmes que d'hommes.
22:25Parce qu'actuellement, les équipes mixtes,
22:26c'est souvent deux, trois femmes pour quinze garçons.
22:28Donc, on aimerait bien que ce soit vraiment un 50-50
22:31et qu'on participe tous, en fait, à Nice cette année.
22:35Soit le 70.3, soit le full.
22:36On choisit la compétition qu'on veut faire.
22:38Ou le mi, ou le semi, ou l'entier.
22:40Exactement, ou le half, ou le full.
22:42On fait vraiment une équipe lébornée et derrière, il va y avoir des avantages
22:45mis en avance par Ironman et du relais média, etc.
22:49Smatchy, la nouvelle.
22:50Oui, la nouvelle application.
22:51La petite sœur, c'est quoi ?
22:53L'appli, elle est disponible, là, elle arrive.
22:55C'est ça.
22:56C'est une application pour trouver des personnes avec qui faire du sport.
22:58C'est inspiré de la communauté lébornée.
22:59Ça a été, d'ailleurs, une demande de leur part,
23:02mais on n'a pas voulu faire l'application lébornée
23:04parce que lébornée était trop associée au cyclisme et triathlon.
23:07Et Smatchy, ça va être multisport.
23:08Donc, tu vas avoir du tennis, du padel, déjà dès le début de l'application,
23:12mais après aussi d'autres sports qu'on va ajouter.
23:14Mixte, salible.
23:15Donc, l'idée, c'est que monsieur et madame tout le monde,
23:18avec un T majuscule, si je puis dire,
23:21puissent trouver son gym bro.
23:24C'est ça.
23:24Pour aller pratiquer.
23:26L'idée, alors souvent, tes idées te viennent de ta pratique.
23:30En pratique, cette idée est venue de quoi ?
23:33Quelles problématiques vous comblez avec ça ?
23:34On n'aime pas faire du sport seul en tant qu'être humain.
23:36On aime le lien social.
23:37Oui, voire même, on a envie de jouer au tennis, on n'a pas de partenaire.
23:40Il y a aussi cette problématique complètement organisationnelle.
23:43Et on en parlait tout à l'heure, mais tu le disais,
23:46la plus grosse motivation pour pouvoir faire du sport,
23:48parfois, c'est de juste se motiver et de se mettre sur son vélo
23:50ou de chausser ses baskets.
23:51C'est ce moment de latence entre je fasse du sport et je vais faire du sport.
23:55Et en fait, tu as beaucoup moins de démotivation
23:57si tu sais que tu as Michel, Marie ou Truc Muche qui t'attendent dehors
24:01parce que vous avez décidé d'aller courir ou rouler ensemble.
24:04Et naturellement, même, tu as ce côté lien social qui va te faire te dire
24:06Oh, ça va être cool.
24:07J'ai passé un bon moment, en fait.
24:08Même s'il pleut, même s'il fait moche, même si ceci, même cela,
24:11ça va être mon moment échappatoire.
24:12J'ai une question et je suis étonné que Salim ne te l'ait pas posée.
24:15Mais il y a un côté Andy aussi, une approche Andy.
24:18Alors oui, c'est prévu, mais pas sur le MVP,
24:19pas sur la version qui, là, va être disponible
24:22parce qu'il y a des problématiques, en fait, de questionnement de la cible.
24:25C'est à dire qu'il faut qu'on questionne beaucoup de personnes
24:27qui font du handisport pour connaître quels sont les critères de sélection.
24:31Chose toute bête.
24:33Qu'est-ce qu'on doit mentionner sur le terrain si demain on va courir ensemble ?
24:35Est-ce qu'il faut qu'on demande aux personnes ?
24:36Est-ce qu'il va y avoir des marches sur le parcours, par exemple ?
24:39Est-ce que c'est Andy où on vient, on est en autonomie ?
24:41Tu as trouvé la bonne personne qui va te répondre à toutes tes questions,
24:43le mec qui n'a rien à rêter, qui fait du cheval chez les valides
24:45et qui pilote des avions.
24:47Tu peux y aller, il va te répondre, lui.
24:48Non, il y a beaucoup de choses à prendre en compte, bien sûr.
24:51Ça va être un travail à faire.
24:53Il y a le truc aussi de se dire, moi, je veux courir avec quelqu'un.
24:55Est-ce que je cherche un teammate ou un guide ?
24:58C'est deux choses différentes aussi.
25:00Explique-moi la différence.
25:01La personne avec laquelle tu cours ou la personne qui, entre guillemets,
25:05étend un peu sa responsabilité à te faire prendre la bonne route.
25:08C'est deux choses un peu différentes.
25:10Quelqu'un qui veut courir avec toi n'a pas forcément envie,
25:13en première intention en tout cas, de te guider.
25:16Il peut y avoir beaucoup de choses à prendre en compte.
25:18Mais en tout cas, cette initiative, c'est un pas vers ce qui peut manquer.
25:23C'est-à-dire que souvent, quand tu as un handicap, quand tu as une différence,
25:26tu as envie de courir, tu as envie de pratiquer ton sport
25:30et tu ne sais pas toujours où trouver la personne,
25:32hors club, hors cours, hors dépenses financières,
25:36et te dire, juste voilà, j'ai envie de pratiquer
25:38Moi, ça me paraît essentiel de devoir intégrer ça.
25:40Et surtout, quand tu vois des gars comme toi, Salim,
25:44à mon avis, tu lui dis, tiens, on va faire l'Ironman dans un an.
25:47Non, dans six mois, il va tout péter.
25:50Chiche, un rendez-vous à Nice, alors ?
25:52Écoute, on va changer d'actu.
25:55Non, non, allez-y, je vous laisse.
25:56Allez-y, vas-y, il faut qu'il fasse quoi ?
25:58Vas-y, continue.
25:59Tu peux commencer avec le 70.3, de toute façon, avec grand plaisir.
26:02Je vais faire un 10 kilomètres déjà, puis on se rappelle, justement.
26:05T'es en train de renoncer ou quoi, là ?
26:07Pas du tout, non, la course, c'est vraiment mon cauchemar ultime.
26:11Oui, mais elle, elle ne savait pas nager, je te rappelle.
26:13Non, mais voilà, c'est ça, je n'ai pas d'actu.
26:16Non, mais en plus, ça me dente.
26:17Je ne peux pas me dire que dans ma vie, je n'aurais pas fait d'Ironman.
26:20Non, mais là, en plus, t'as un semi, donc...
26:22J'ai juste une question.
26:23Est-ce que dans les Ironman que tu as pu faire, il y a une catégorie Andy ?
26:27Oui.
26:28Je pense tout de suite à nager, OK, il sera avec quelqu'un.
26:30Il sera avec quelqu'un. Vélo, c'est un tandem, j'imagine.
26:33Ça existe ?
26:34Oui, tout à fait.
26:35Alors, t'as plusieurs types de Andy.
26:36T'as des Andy physiques, c'est-à-dire que, par exemple, il va manquer un membre.
26:40Donc, dans ce cas-là, en fait, ils adaptent le matériel.
26:42Oui, bien sûr.
26:43J'ai déjà vu les prothèses, etc.
26:45Et pour un gars comme Salim ?
26:47Ça va être avec un guide.
26:48OK.
26:48Salim, ça te tente ?
26:50Bien sûr, évidemment.
26:51Alors, Nice, c'est le 16 juin.
26:53OK, donc là...
26:54Il y a largement le temps, en plus, il y a largement le temps.
26:56Salim, Salim, ce n'est pas, tu veux le faire ?
26:59Tu vas le faire.
27:00Est-ce que tu veux le faire ?
27:01Vas-y, vendu.
27:01Est-ce que tu vas le faire ?
27:03Bah, écoute, moi, si je veux trouver une équipe, allons-y.
27:05OK, non, mais l'équipe, elle va te la trouver.
27:07Elle, elle va te la trouver, c'est son job.
27:08OK, tu prends la mission de médecin.
27:10Maud, est-ce qu'il va le faire avec toi ?
27:12OK.
27:12Promis, juré.
27:13Bah, je peux te trouver un guide très facilement.
27:16Voilà.
27:16Bah, allons-y.
27:17Très bien.
27:17Moi, je vous regarderai.
27:20Non, moi, je me suis fait les ligues avant Crozet.
27:22Il faut que je revienne doucement.
27:23Je salue mon coach qui nous regarde et qui s'arrache les cheveux.
27:27Je suis ravi.
27:28Cette émission aura eu deux missions.
27:30Un, montrer qu'il y a des femmes qui se battent et qui remuent les choses.
27:32Et bravo et merci.
27:34Et deux, un Salim qui va...
27:36Parce qu'il a fallu aller un peu le chercher.
27:37Et c'est bien la première fois de ma vie que je le cherchais.
27:38D'ailleurs, il y arrive avant que je pose des questions.
27:41Et qui fera l'Ironman de Nice l'année prochaine.
27:43Bien sûr.
27:44Le Alph, le Alph.
27:44Commence par le Alph, déjà.
27:45Avec grand plaisir.
27:46Mais en tout cas, c'est formidable d'aller chercher la parité,
27:49d'aller chercher la mixité avec un M majuscule dans le sens global du terme.
27:54C'est vraiment réunir toute la famille du sport
27:56autour de la passion du sport et de la pratique en elle-même.
27:59Et c'est formidable.
28:00Bravo pour Smatchy.
28:01Bravo pour Liborne.
28:02Bravo.
28:03Merci, Maude.
28:03Merci.
28:04Merci, Salim.
28:05Et entraîne-toi.
28:06Parce qu'elle, elle prend un ou deux kilos l'hiver.
28:08Mais n'en prends pas trop.
28:10Il arrive vite, le mois de juin.
28:11Allons-y.
28:11C'est parti.
28:11Allez, on vous embrasse.
28:12Merci à tous.
28:13Merci à toute l'équipe qui a préparé cette émission.
28:16Merci à Nico à la réalisation, à Gwendoline à la vision,
28:19à Paul au son, Elisa au maquillage et Anthony en régie.
28:22Salut à toutes et à tous.
28:23Et à très bientôt.
28:24Merci.
28:29Sous-titrage ST' 501

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