Misère et Noblesse - 1958

  • il y a 2 mois
DB - 02-07-2024
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00:00:00Sous-titrage MFP.
00:00:30
00:01:01Maman !
00:01:04Maman !
00:01:06Il est 4h30 et papa est encore là !
00:01:10Je sais !
00:01:17Ça va encore être comme hier.
00:01:19Il va rentrer à 1h du matin avec un tout petit morceau de lard qu'on mangera à 5.
00:01:23J'ai faim !
00:01:27Papa, j'ai faim !
00:01:28Tais-toi !
00:01:31Ça me fend le cœur.
00:01:33J'aurais mieux fait de me casser une jambe que de l'épouser, ce fauché-là.
00:01:36Depuis mon mariage, je n'ai eu que malheur sur malheur.
00:01:38Et pour couronner le tout, au mois de mai dernier,
00:01:40il a réussi à faire habiter avec nous donc Philippe,
00:01:42qui est encore plus fauché que lui, si c'est possible.
00:01:51Avant, on était seuls chez nous.
00:01:53On pouvait causer tranquillement.
00:01:57Ce qu'on trouvait à manger,
00:01:59on mangeait tout seul.
00:02:01Oh, mais j'en ai assez !
00:02:02Et ce soir, j'en ai flanqué à la porte.
00:02:03Allez, allez, allez !
00:02:04Du vent !
00:02:06Maman !
00:02:08Maman, vous allez commencer par dire à la femme de Don Félix
00:02:10de ne pas venir m'échauffer les oreilles.
00:02:12Sa femme ? Quelle femme ?
00:02:13Comment, quelle femme ?
00:02:15Donald Weasel ?
00:02:16Ah oui, oui, oui !
00:02:17Sa femme.
00:02:18C'est sa maîtresse.
00:02:20Et alors, qu'est-ce qu'il y a encore ?
00:02:22Hier soir, j'étais à ma fenêtre
00:02:24à attendre le passage de ce garçon qui est fou d'amour pour moi.
00:02:26Vous savez bien ?
00:02:27Et d'arriver d'un seul coup,
00:02:29elle s'est mise à hurler que c'est pas bien
00:02:31de faire des mamans de la fenêtre.
00:02:33Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
00:02:34Elle se met à faire de la morale maintenant.
00:02:36Eh ben, elle fera bien de commencer par elle.
00:02:38J'ai ma fille.
00:02:39Et si tu as des comptes à rendre à quelqu'un dans la maison,
00:02:41c'est à moi seule.
00:02:42Tombe, tombe !
00:02:43...
00:03:10Voilà la catastrophe qui rentre.
00:03:13Vous avez raison de parler de catastrophe.
00:03:15C'en est une d'habiter avec des fous.
00:03:17Je suis comme vous.
00:03:18Non, mais regardez-moi ça.
00:03:19Ça n'a pas un souhait.
00:03:20Ça craint.
00:03:21Si nous craignons, c'est notre droit.
00:03:22Et vous n'avez pas insulté la misère d'autrui.
00:03:23Aucune misère est misère.
00:03:24Oui, je sais.
00:03:26Mon mari est un innard.
00:03:28Sinon, vous verriez.
00:03:29Mais un jour, tout ça finira mal.
00:03:31Non, mais qu'est-ce que c'est que cette histoire-là ?
00:03:33Ça finira mal, ça finira mal, ça finira mal.
00:03:35Oui, ça finira mal !
00:03:37Pire !
00:03:39Je ne suis pas là pour me disputer avec des clochards.
00:03:41Alors, en silence, n'est-ce pas ?
00:03:43Tu te prends tes petites affaires et tu files.
00:03:46Tu as entendu ?
00:03:53En silence, je prends mes petites affaires et je file.
00:03:56Oh !
00:03:58Tu devrais te faire soigner, ma petite conne.
00:04:00C'est vous qui partirez, pas nous.
00:04:01Oui, vous partirez.
00:04:02Parce que c'est papa qui a loué la maison et qui a signé.
00:04:05Et pourquoi le propriétaire a-t-il loué la dôme ?
00:04:08Parce quoi, allez ?
00:04:09Parce que mon imbécile de Félix, il s'est porté garant pour lui.
00:04:12Et nous voilà maintenant avec cinq mois de loyer en retard.
00:04:14Et je serais bien curieuse de savoir qui va les payer.
00:04:19En attendant, il faudra dégager la bague et les turquoises
00:04:22que j'ai portées en gage pour vous faire manger.
00:04:24Ça y est, j'en étais sûre.
00:04:26Je savais bien qu'on en arriverait là, la bague et les turquoises.
00:04:29On dirait qu'elle parle des bijoux de la couronne.
00:04:32Une méchante petite bague qui peut être roi, fait rien du tout.
00:04:35Qu'il a fallu l'intervention de la madame
00:04:37pour que l'employé du monde qui était madame s'inquiète.
00:04:39Et après !
00:04:45C'était tout ce que je possédais, moi.
00:04:48J'étais couturière, moi.
00:04:50Et l'argent que je gagnais, je le gagnais honnêtement, moi.
00:04:58Je n'ai jamais eu de relation dans la noblesse, moi.
00:05:03Maman, je te dis que c'est après moi qu'elle en a.
00:05:07De quoi je me mêle ?
00:05:09Écoute bien, donna Louise.
00:05:11Si ma fille se compromet avec un petit seigneur,
00:05:13elle se compromet honnêtement.
00:05:15Et par la fenêtre !
00:05:16Et maintenant, si j'ai un conseil à te donner,
00:05:18c'est que tu arraches la langue !
00:05:22Arracher la langue ?
00:05:24À moi ?
00:05:27Allez, file, clocharde.
00:05:29Clocharde !
00:05:30Oh, clocharde !
00:05:33Oh, ce qu'il ne faut pas entendre !
00:05:35Tu as peut-être oublié que ton frère est marchand de sabots !
00:05:38Oh ! Tonton vend des sabots, maman !
00:05:40N'écoute pas, fillette.
00:05:41Ton oncle fabrique des chaussures de soie
00:05:43pour les danseuses du théâtre San Carlo.
00:05:45Et quand on lui parle, on lui dit maître.
00:05:47Maître Bonucci.
00:05:48Il n'y a pas autre chose.
00:05:49Non, pour ça, il fait de bonnes affaires avec les danseuses.
00:05:54Louise, un mot de plus et je t'arrache les yeux.
00:05:58À qui tu arraches les yeux ?
00:05:59À toi.
00:06:00Non, tu m'arraches les yeux.
00:06:01Je t'arrache les yeux à toi.
00:06:03Et quand je dis que je t'arrache, je t'arrache.
00:06:05Ne me fais pas peur.
00:06:06Je t'arrache les yeux.
00:06:08Je ne veux pas te dire que je t'arrache les yeux.
00:06:12Je n'aime pas ces bavardages.
00:06:14Je préfère les actes.
00:06:18Ça suffit pour aujourd'hui.
00:06:19Et dès demain, arrangeons-nous pour nous séparer.
00:06:21Sinon, ça finira mal.
00:06:22Ça n'aurait pas dû commencer.
00:06:25Les jeunes nomades !
00:06:29Maman, on sonne ?
00:06:33Eh oui, on sonne.
00:06:36Vous avez entendu ? On a sonné.
00:06:39Et alors ? Ça peut arriver qu'on sonne.
00:06:41Eh bien, allez-donc, ouvrez au bout.
00:06:43Ah, non.
00:06:44C'est peut-être ton père. Je ne suis pas sa domestique.
00:06:46Si c'était donc Félicien.
00:06:47Non, ça peut aussi bien être ton père.
00:06:49Assez discuté.
00:06:50Va ouvrir, poupée.
00:06:51Je ne suis pas sa domestique.
00:06:53Je ne suis pas sa domestique.
00:06:55Je ne suis pas sa domestique.
00:06:57Assez discuté. Va ouvrir, poupée.
00:06:58Ça n'a pas d'importance.
00:06:59J'y vais parce que c'est peut-être papa.
00:07:00Sans ça, je n'aurais pas bougé.
00:07:03Il tombe bien, celui-là.
00:07:04Bonjour.
00:07:05Bonjour.
00:07:06Comment allez-vous ?
00:07:07Alors, ça va bien ?
00:07:08Bon.
00:07:10Parce qu'elle n'est pas là ?
00:07:12Eh non.
00:07:13Il devrait être là.
00:07:14Oui, il est...
00:07:165h moins le quart.
00:07:17Il devrait être là.
00:07:185h moins le quart ?
00:07:19Il devrait être là.
00:07:22Non, Félicien n'est pas là non plus.
00:07:25Ah non.
00:07:26Non, il n'est pas là non plus.
00:07:27Eh bien, dites à mon mari que...
00:07:29je ne peux pas passer ma vie à les chercher.
00:07:31J'ai autre chose à faire, moi.
00:07:33Il faut qu'il m'appelle.
00:07:35Sinon, on va s'expliquer.
00:07:36Sérieusement.
00:07:37Vous me devez 5 malnoyés.
00:07:38Vous n'attendrez pas plus longtemps.
00:07:39Nous, ça ne nous regarde pas.
00:07:40Adressez-vous à celui qui a signé le bail.
00:07:42Non, ça va.
00:07:43Ça va.
00:07:45C'est donc Pasquale qui a signé le bail.
00:07:46Vous habitez avec lui, non ?
00:07:48Ça ne change rien.
00:07:49C'est Pasquale qui doit payer.
00:07:50Oui.
00:07:52Vous avez entendu ?
00:07:53C'est la conchette.
00:07:54Non, mais parce qu'elle vous aurait payé.
00:07:56Si vous aviez eu confiance en lui.
00:07:58Mais il vous fallait un garant.
00:07:59Par conséquent, c'est le garant qui paye.
00:08:01Le garant doit d'abord penser à moi et à son fils.
00:08:03Oh, ça, c'est magnifique.
00:08:05Tu peux dire qu'il se coûte cher, cet enfant-là.
00:08:07Elle le laisse aller sans chemise, monsieur.
00:08:09C'est moi.
00:08:10Moi, je m'en occupe.
00:08:11C'est à son père.
00:08:12Après tout, ce n'est pas mon fils.
00:08:13C'est le fils de sa première femme.
00:08:14Elle veut dire de sa véritable femme.
00:08:16Donna Conchetta,
00:08:17tais-toi, je vais faire un malin.
00:08:19Le malheur, c'est à moi qu'il arrive.
00:08:21Il vaut mieux faire un malin plutôt qu'être traité à la maison.
00:08:24Don Giovacchino, excusez-nous, on a eu des maux.
00:08:26Si vous saviez ce que je m'en moque.
00:08:30Moi, ce que je veux, c'est être payé.
00:08:33C'est la dernière fois que je viens.
00:08:36Je m'assois et je reste ici toute la nuit.
00:08:39C'est n'importe quoi.
00:08:40Quand ils rentreront, ils me diront qui va payer.
00:08:46Je ne me fais pas.
00:08:47J'en peux avoir les moyens que me donne la loi.
00:08:50Première citation.
00:08:52Seconde citation.
00:08:54Sentence est séquelle.
00:08:57Oui, mais il ne va pas se saisir.
00:08:58Il n'en a rien.
00:09:01Il ne va pas se saisir.
00:09:02Il n'en a rien.
00:09:03Il n'en a rien.
00:09:04Il n'en a rien.
00:09:05Il n'en a rien.
00:09:06Il n'en a rien.
00:09:07Il n'en a rien.
00:09:08Il n'en a rien.
00:09:10Attendez-moi.
00:09:13Quelle insulté.
00:09:14Il me faut deux lires par mois.
00:09:17Et on ne veut pas donner deux lires pour le concierge.
00:09:20Bon, c'est bon, vous ne les donnerez pas.
00:09:22Nous ne voulons pas verser un saut pour la lumière.
00:09:24Bon, ne les versez pas.
00:09:27Deux lires par mois ?
00:09:29Nous ne les versons pas pour l'eau.
00:09:30Nous irons la prendre dans la maison d'en face.
00:09:33C'est bien, ne donnez même pas ça.
00:09:36Ils me voilà obligés de faire fermer les robinets.
00:09:39Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre?
00:09:41Oh, des escrocs, des escrocs!
00:09:44Et en plus, ils ne me paient pas.
00:09:47Solatanchetta, quand votre mari sera rentré,
00:09:49il faudra s'expliquer sur ce que vous m'avez dit.
00:09:51On s'expliquera, soyez sans crainte.
00:09:53Oui, parce que vous comprenez, vous êtes une vieille femme.
00:09:55On ne peut pas parler vraiment avec vous.
00:09:57Tranquille, si tu veux une explication, tu l'auras.
00:09:59Oui, on s'expliquera, et ce soir même.
00:10:01Mais si ton carnichon de mari se met entre nous,
00:10:03je lui arrache les cheveux.
00:10:04Allez, c'est ça, vas-y, arrache, arrache, arrache.
00:10:07Tu me parles bien, mais quand il faut agir, il n'y a plus personne.
00:10:10Maman, arrêtez-vous une minute.
00:10:12Non, mais regardez-moi celle-là qui ose parler.
00:10:14Mais un pauvre enfant de huit ans,
00:10:16elle ne laisse aller son chemise, monsieur.
00:10:18Et de plus, elle n'est pas la véritable femme de Don Felix.
00:10:20Sa véritable femme n'est pas morte.
00:10:22Ils vivent séparés depuis six ans.
00:10:23Mais Donatanchetta, ça ne m'intéresse pas du tout.
00:10:27Une seule chose m'intéresse, mes cinq mois de loyer.
00:10:30Laissez-moi tranquille.
00:10:33Il ne faut pas qu'elle...
00:10:34Maman, j'ai faim.
00:10:36Mais ma pauvre enfant, qu'est-ce que tu veux que j'y fasse?
00:10:38Don Gioachino, prêtez-moi cinq lires, je vous les rends demain.
00:10:41Demain.
00:10:42Non, non, non, chère dame, qu'on s'étonne.
00:10:46D'ailleurs, j'ai très peu d'argent sur moi.
00:10:49Bon, ça va.
00:10:51Bon, j'ai compris.
00:10:53Je vais essayer d'engager quelque chose.
00:10:56Par-dessus de mon mari,
00:10:58et deux draps, ça ira.
00:11:00Poupelle, je reviens dans un moment avec une livre de macaroni
00:11:04et deux côtelettes, une pour toi, une pour moi.
00:11:08Et on les mangera à votre barbe.
00:11:10En attendant, Poupelle, la va faire bouillir l'eau tout de suite.
00:11:13Adieu, Don Gioachino.
00:11:26Faites, faites.
00:11:29Oh, quel genre, non.
00:11:32Quelle misère.
00:11:38Ils ne me paieront pas.
00:11:41Oui, mais moi, je n'y fais rien.
00:11:43J'ai l'intérêt de s'arranger.
00:11:44Sinon, à la fin du mois, je les fais saisir et expulser.
00:11:49Oh, non, non, non, arrêtez-moi ça.
00:11:53Les chaises, la marmite sur le buffet.
00:11:58Oh, quel manque de tenue.
00:12:10Je peux entrer, ma toute belle ?
00:12:12Entrez.
00:12:14Oh, qu'est-ce que je vois là, Don Gioachino.
00:12:17Mais qu'est-ce que vous faites ici, mon tout beau ?
00:12:19J'attends deux personnes qui m'ont loué cette pièce
00:12:22et qui me doivent cinq mois de loyer.
00:12:24Ah, bon.
00:12:25Et vous, qu'est-ce qui vous amène ?
00:12:26Vous voulez le savoir, mon tout beau ?
00:12:30Eh bien, je vais vous le dire.
00:12:34Mais alors, motus, pas un mot à personne,
00:12:36puis surtout à mon papa.
00:12:37Mais ça, vous comptez sur moi.
00:12:39Eh bien, mon tout beau, je suis amoureux de la fille de Don Pascal, Poupelle.
00:12:44Mais alors, amoureux fou, pour elle, je ferais n'importe quoi, mon tout beau.
00:12:48Et avec votre papa, comment ça marche ?
00:12:50C'est la guerre ou la paix ?
00:12:51La guerre, mon tout beau, toujours la guerre.
00:12:53Ah, les parents.
00:12:55Il faut dire qu'il y a deux mois, je suis parti avec trois mille lires
00:12:57que j'avais prises dans son tiroir.
00:12:58Non, mais il n'a rien dit.
00:12:59Il ne veut plus me voir chez lui.
00:13:00Ah, je comprends ça.
00:13:01Remarquez, il dit toujours ça, puis après ça se tape.
00:13:03J'ai l'habitude.
00:13:04Je veux dire, quand j'ai besoin d'argent, j'en prends et je m'en vais.
00:13:07Quand je l'ai dépensé, je reviens.
00:13:08Alors, je refais la paix par l'intermédiaire de ma soeur ou d'un ami.
00:13:11Par exemple, aujourd'hui, mon tout beau,
00:13:13je n'ai pas quatre sous en poche.
00:13:15Non.
00:13:16Alors demain, fatalement, il faudra que j'en fasse la paix avec mon papa.
00:13:19Vous avez compris, mon tout beau ?
00:13:20Ah, très bien, très bien.
00:13:22Si demain, papa résiste et ne veut pas faire la paix,
00:13:24avec quoi mangeriez-vous, mon tout beau ?
00:13:26Mais il fera la paix, c'est sûr, parce que ma soeur le mène à la baguette.
00:13:30Et puis, mon papa est très riche.
00:13:31Son patron lui a presque tout laissé quand il est mort.
00:13:33Son patron ? Quel patron ?
00:13:35Comment, quel patron ? Son patron.
00:13:37Mon papa était cuisinier.
00:13:38Ah, papa était cuisinier ?
00:13:40Vous ne le saviez pas, mon tout beau ?
00:13:42Vaguement.
00:13:43Mais il y a trois ans, mon papa était cuisinier.
00:13:45Et moi, j'ai été garde-sauce pendant trois ans.
00:13:47Ah oui, je te le rappelle.
00:13:48Ah oui, il travaillait chez un Anglais, un Anglais richissime,
00:13:50qui n'ayant personne, n'ayant pas de famille,
00:13:52quand il mourut, lui laissa à peu près la totalité de ses biens, je crois.
00:13:55Sept à huit cent mille lires, d'ailleurs.
00:13:57Ah oui, il l'aimait comme un père, mon papa.
00:14:00Depuis 25 ans chez lui, vous comprenez, sans personne, sans famille, sans rien.
00:14:04Ah, ça, c'est de la veine.
00:14:06Et puis, ce n'est pas tout, il y a ma soeur.
00:14:07Ma soeur, mon tout beau, qui est danseuse étoile au Théâtre Saint-Carlo.
00:14:10Alors, chaque saison, elle se fait dans les cinq à six mille lires.
00:14:12Alors, vous comprenez, ça finit par faire beaucoup d'argent pour un homme seul.
00:14:15Je pense bien, oui.
00:14:16Et c'est une bonne chose que vous lui en dépensez un peu.
00:14:18Mais alors, je vous en supplie, donc, Giacchino,
00:14:20si vous voyez mon papa...
00:14:21Chut, Motus.
00:14:22Ah, ça comptait sur moi.
00:14:23OK, bon, merci.
00:14:24Même mieux.
00:14:25Oui ?
00:14:26Je dois le voir demain.
00:14:27Ah.
00:14:28Il veut m'acheter une petite maison que j'ai sur le Roméro.
00:14:30Alors, j'essayerai de glisser quelque mobilité sur vous dans la conversation.
00:14:35Vous êtes un amour.
00:14:36Oh, mais qu'est-ce que j'entends, là ?
00:14:40Boupelle, là.
00:14:41Mais oui, c'est elle.
00:14:42Oh, qu'elle est belle.
00:14:43Donc, Giacchino, on va lui faire une surprise.
00:14:44Ne lui dites pas que je suis arrivé, hein.
00:14:45Chut, silence.
00:14:48Ah !
00:14:49Me voilà, ma toute belle.
00:14:50Mais pourquoi ils vont entrer comme ça, tout à coup, sans me prévenir ?
00:14:53Quelle honte, s'ils me voient avec ça.
00:14:54Mais qui a-t-il ?
00:14:55Ma toute belle, vous semblez contrariée.
00:14:56Souvenez-vous, hier, par la fenêtre, je vous ai fait des signes
00:14:58pour vous dire que je viendrai vous voir aujourd'hui.
00:14:59Si vous ne voulez pas me voir, je m'en vais.
00:15:01Oh, non, non, non.
00:15:02Non, c'est pas ça.
00:15:03Non ?
00:15:04Non, c'est pas ça.
00:15:05Seulement, vous comprenez, si j'avais su...
00:15:07Enfin, une jeune fille seule ne doit pas recevoir un jeune homme seul.
00:15:11Surtout si elle n'est pas prévenue.
00:15:12Oui.
00:15:14Vous savez, j'ai reçu une bonne éducation.
00:15:15Je connais les usages.
00:15:16Et la manière de recevoir un jeune homme qui vient pour me dire...
00:15:21Enfin, je veux dire, un jeune homme qui vient...
00:15:25Mais je me moque de l'éducation et des usages.
00:15:27Pour moi, tu es toujours parfaite, ma toute belle.
00:15:29Je suis venu pour deux choses.
00:15:30Premièrement, pour entendre ta bouche adorée me dire si tu m'aimes vraiment.
00:15:35Deuxièmement, pour avoir une conversation sérieuse avec ton papa et avec ta maman.
00:15:40Voilà.
00:15:41Alors, j'attends une réponse en ce qui concerne la première de mes questions.
00:15:46Mais j'ai pas le milieu de tout ça.
00:15:49Pour le premier point, je crois qu'il n'y a pas de difficulté.
00:15:51Vous avez pu vous en rendre compte par vous-même.
00:15:53Chaque jour, vous êtes resté une heure dans la rue devant ma fenêtre.
00:15:56Oui.
00:15:57Et moi, qu'il vente ou qu'il pleuve, je suis restée à ma fenêtre, sans bouger.
00:16:03J'ai bien l'impression que je vous aime.
00:16:05Et même encore plus, maintenant que je sais que vous voulez parler à mes parents.
00:16:09Mais alors, ma toute belle, pourquoi caches-tu derrière ton dos tes mignonnes menottes ?
00:16:12Donne-moi une, que je la bisouille.
00:16:13Non, non, non.
00:16:14Si, si.
00:16:15Non, ça je veux pas.
00:16:16Quand vous aurez vu mon père et ma mère avec leur autorisation, je vous la laisserai visiter.
00:16:21Tout ce que tu voudras, ma toute belle.
00:16:23Mais comme tu es pâle.
00:16:24Mais non, mais qu'est-ce qu'il y a ? C'est ton amour pour moi ?
00:16:26Non, je t'assure, tu as l'air contrarié. Qu'y a-t-il ?
00:16:28Non, non.
00:16:29Non, vous savez, je suis toujours comme ça, moi.
00:16:31Ah bon ?
00:16:32Je suis si pâle, des fois, qu'on pourrait croire que je suis malade, mais je vais très bien.
00:16:35Si, très bien.
00:16:36Très bien, n'est-ce pas, Don Joaquin ? Je vais très bien.
00:16:39Ah oui, un peu d'indemnie, peut-être.
00:16:41C'est provisionneau, elle meurt de faim.
00:16:44La mère est partie au monde piété pour une côtelette et des macaronis.
00:16:47Qu'est-ce que vous me dites là, mon tout beau ?
00:16:49Cet ange meurt de faim ? Ça, ça n'est pas possible.
00:16:51Votre ange meurt de faim.
00:16:53Quatre sous en fauche.
00:16:54Non, mais remarquez, je n'ai pas d'argent, mais j'ai du crédit dans les restaurants.
00:16:57Alors, je vais faire monter tout ce qu'il faut. Un dîner pour quatre, hein.
00:16:59Avec macaronis, viande, poulet, poisson.
00:17:02Ah oui, tout ce qu'il faut.
00:17:03Je ne veux pas que cet ange reste à la diète. Je ne veux pas.
00:17:06Ah, ben, c'est la part d'un bon gentilhomme.
00:17:08Oui, mais voilà, le monde piété était fermé.
00:17:10Maman, regarde.
00:17:12Voilà le jeune homme qui veut m'épouser.
00:17:14Ah, parfait. Justement, ça pouvait te couper l'appétit.
00:17:16Mes très respectueux hommages, ma toute belle.
00:17:20Eh, ne vous étonnez pas de me trouver ici.
00:17:23J'aime votre fille, elle m'aime aussi.
00:17:25Et sans plus tarder, je vous déclare que j'ai l'intention de l'épouser.
00:17:32Monsieur, votre sollicitation me gonfle de plaisir et de condoléances.
00:17:37Mais, en tant que sa mère, je ne suis pas en position de vous donner une réponse,
00:17:43comme qui dirait, concise.
00:17:49À l'extérieur de moi, il y a son père.
00:17:52Oui, qui, en quelque sorte, pourrait être celui qui l'a fait.
00:17:56Non, mais, quand il entendra tout ça, oh là là, il en aura beaucoup de joie.
00:18:01Oui, pour ce qui est de la dotation, la petite aurait bien des choses.
00:18:06Mais, vous savez ce que c'est ?
00:18:09Des retours d'infortune essuyés par son père.
00:18:14Les civets, plus rien, même pas une valise.
00:18:18Mais, vous voyez que, de toute façon, vous trouverez dans cette maison,
00:18:22bonnes entrailles et des honneurs.
00:18:25Vous avez entendu ça, don Jacqueline ?
00:18:26Elle cause bien.
00:18:27Ça, on ne peut pas dire.
00:18:28Madame, je ne désire rien d'autre que votre fille.
00:18:31Ah bon, ça marche.
00:18:33Revenez demain voir son père.
00:18:34Mais oui, soyez tranquille.
00:18:35Dites-moi, elle n'a toujours pas apporté les macaronis ?
00:18:38Ça, vous m'en prenez trop.
00:18:39Attendez une minute.
00:18:41Quand c'est arrivé cette affaire, c'est le fils d'un de mes amis qui est très riche.
00:18:46Vous tombez bien.
00:18:47Dites-moi, c'est sérieux ?
00:18:49Les macaronis, vous les avez oubliés ?
00:18:51Elle ne m'en parlait pas, le monde piété était fermé.
00:18:53C'est le bouquet, ça.
00:18:54Elle n'a rien pu en gâcher, le monde piété était fermé.
00:18:57Qu'est-ce qu'il serait devenu si je n'étais pas arrivé ?
00:18:59Je vais faire monter tout ce qu'il faut.
00:19:01Vous descendez, don Jacqueline ?
00:19:02Non, j'attends les maris.
00:19:03Je réglerai tout ça demain.
00:19:05Ah bon, vraiment ?
00:19:06Oui, tant mieux.
00:19:07Merci.
00:19:08Bon, eh bien alors, au revoir.
00:19:10Mais, toute belle.
00:19:13À demain.
00:19:14À demain.
00:19:15Sans foutre.
00:19:16À demain, la gossetta.
00:19:17Salut, Pascual est pour moi.
00:19:19Vous l'attendez plus ?
00:19:20Non, rien de presse.
00:19:22Je reviendrai plus tard.
00:19:23Allez, au revoir.
00:19:24Bonne santé.
00:19:25Eh bien, de même chez vous.
00:19:26Et bon appétit.
00:19:27Dites, si vous voulez partager avec nous.
00:19:30Non, vraiment, merci bien.
00:19:33Bon appétit, c'est bien le moment.
00:19:35Comment le trouvez-vous ce garçon, maman ?
00:19:37Ne t'inquiète pas, il est parfait.
00:19:39La nuit d'amour.
00:19:49La nuit d'amour.
00:20:01La nuit d'amour.
00:20:08La nuit d'amour.
00:20:20Il n'y en a plus.
00:20:25Comme vous voyez.
00:20:28C'est que j'ai soif.
00:20:30Allez en chercher.
00:20:31La pompe, c'est la maison en face.
00:20:33Mais, j'y suis allée trois fois hier.
00:20:35Vous ne pourriez quand même y aller à votre tour.
00:20:37Je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui.
00:20:38Je ne me sens pas bien.
00:20:39Oh, les bronches fragiles.
00:20:41Moi, j'ai ma migraine.
00:20:43Oh, mais c'est rien tout ça.
00:20:46Pour les bronches, un bon synapisme.
00:20:48Et pour la migraine, vous prenez deux passés de tabac.
00:20:50Vous vous éternuez cinq ou six fois et c'est fini.
00:20:52Vous êtes libérée.
00:20:53Je n'ai pas envie de me libérer.
00:20:55Libérez-vous vous-même.
00:20:56Moi, j'ai pas la migraine.
00:20:57Oui, eh bien, nous non plus.
00:20:59Mais on n'ira pas chercher l'eau.
00:21:02Jolie mentalité.
00:21:04Puisque c'est comme ça,
00:21:06personne ne boira.
00:21:08Quand vous boirez, je boirai.
00:21:15Ça m'est égal.
00:21:17Je n'ai pas soif.
00:21:19Moi non plus.
00:21:21J'ai faim.
00:21:23Ah, qu'il fait bon.
00:21:27Qu'il me tarde de voir rentrer mon Felice.
00:21:31Je lui demanderai de m'acheter une livre de saucisses.
00:21:36Des anchois.
00:21:38Du beurre.
00:21:40Des sardines.
00:21:41Des spaghettis.
00:21:43Un litre de Chianti pour me consoler.
00:21:47Maman.
00:21:49Maman, quand papa sera rentré avec l'argent,
00:21:52on ira s'acheter des croquettes.
00:21:54Et des anchois.
00:21:56Et des olives.
00:21:58Et des spaghettis pour les mettre au four.
00:22:00Et deux litres de Chianti.
00:22:02On se consolera.
00:22:04On les mangera à la barbe du monde entier.
00:22:06Elle est si bonne et si douce.
00:22:11Ça, c'est papa.
00:22:14Ah, mon petit papa.
00:22:16On attendait le visiter.
00:22:17On n'en peut plus.
00:22:18Tellement on a faim.
00:22:19Allez, donne-lui des sous.
00:22:20Qu'on aille chercher des croquettes, des anchois et du beurre.
00:22:22Allez, des sous, des sous, des sous.
00:22:35Je cours depuis ce matin et je n'ai pas trouvé un centime.
00:22:38J'ai deux pièces de monnaie dans ma poche.
00:22:40Tiens, une médaille du pape et un sou français.
00:22:45Allez, laisse-moi tranquille.
00:22:46Qu'est-ce que tu dis ?
00:22:47La petite, elle a faim.
00:22:48Qu'est-ce qu'on va en faire ?
00:22:49Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ?
00:22:50Moi qui espérais trouver trois ou quatre macaronis ici.
00:22:52Voilà une idée.
00:22:53Est-ce que tu m'as laissé de l'argent ce matin ?
00:22:55Non, mais toi, voyant qu'il se faisait tard,
00:22:56tu aurais pu aller engager trois ou quatre bricoles au monde piété.
00:22:58Oh, fallait me le dire.
00:22:59J'y étais, j'étais fourmée.
00:23:02Oh, mais écoutez celle-là qui rit.
00:23:04Oh, mais elle a raison.
00:23:05Elle a raison de rire.
00:23:06Parce que toi, tu attendais un père pour manger.
00:23:08Moi, j'attendais un mari.
00:23:10Et celui-là n'a jamais été ni un père, ni un mari.
00:23:12Ça a toujours été un fainéant.
00:23:15Écoute, si tu commences, moi, je m'en vais tout de suite.
00:23:18La chanson, je la connais par cœur
00:23:19et j'en ai déjà assez de la vie que je mène.
00:23:22Et Donna Louiselle va pouvoir se disposer de rire
00:23:24parce que si elle rit, nous aussi on a de quoi rire.
00:23:26On a de quoi rire.
00:23:27On a de quoi rire.
00:23:28On a de quoi rire.
00:23:29Taisez-vous et pochez.
00:23:32Pochez, mais honnête.
00:23:33Tout le monde ne peut pas en dire autant.
00:23:39Passe-toi l'air.
00:23:40Un bon conseil, mesure tes paroles.
00:23:42Sinon, ce que j'ai pas fait à ta femme, je vais te le faire.
00:23:44Tais-toi. Je respecte le sexe faible.
00:23:45Je ne veux pas te toucher.
00:23:46Mais tout ce qui t'arrive, c'est de ta faute.
00:23:48Si tu n'avais pas joué,
00:23:49si tu ne t'étais pas honteusement pochardée,
00:23:51tu l'aurais encore, ta boutique de chirurgien.
00:23:53Si, si, si, la boutique, la boutique.
00:23:57C'est pas moi qui l'ai quittée, la boutique.
00:24:01C'est la boutique qui m'a quittée.
00:24:03Plus de saignée.
00:24:04Maintenant, tous les jours, on entend parler de mort subite.
00:24:06Et pourquoi ? Trop de sang.
00:24:08Et moi, quand j'entends parler de mort subite, ça me fait plaisir.
00:24:11Tiens, d'offranchesque, le boucher est mort tout d'un coup.
00:24:13Bravo.
00:24:14Donc, parce que l'aubergiste est mort sans prévenir.
00:24:16Bravo, très bien.
00:24:19Si c'était fait saigné, il serait pas mort.
00:24:22En tout cas, nous, nous ne mourrons jamais d'apoplexie.
00:24:24On meurt d'inamition, c'est plus distingué.
00:24:26Moi, ça m'est égal, mais notre enfant...
00:24:29Le marchand d'habits est-il passé ?
00:24:30Oh, j'en sais rien.
00:24:36Est-ce que Félice est rentrée ?
00:24:37Non.
00:24:38Si, si, ne me réponds pas méchamment.
00:24:40Encore un peu de temps et Félice va rentrer.
00:24:42Il me donnera de l'argent, on achètera de quoi manger.
00:24:44Je lui en ai souvent prêté.
00:24:47Tu as vraiment faim ?
00:24:48Oh là là.
00:24:50Bon, laisse-la grandir.
00:24:52C'est signe de bonne santé.
00:24:53Le propriétaire, il est venu pour te voir.
00:24:55De sang délire. Où l'ai-je trouvé ?
00:24:57Félice est encore plus à plaindre que moi, comme écrivain public.
00:25:00Je l'ai rencontré sous les galeries du théâtre San Carlo,
00:25:02tout ratatiné, mort de froid derrière sa table.
00:25:05Il n'avait pas écrit une lettre depuis le matin.
00:25:07Il m'a demandé un mégot, j'en avais même pas.
00:25:12Pépé Milo.
00:25:14Ton père, il arrive bientôt ?
00:25:16Tout de suite. Je l'ai laissé, il rangeait sa table.
00:25:18Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as l'air toucheuse.
00:25:19J'ai faim.
00:25:22On n'entend plus parler que de ça ici.
00:25:24Vous savez ce que j'ai mangé à midi ?
00:25:26Deux gâteaux, quatre pizzas et un soupe noisette.
00:25:29Excusez-moi.
00:25:30C'est mon parrain qui m'a donné tout ça.
00:25:32Sans lui, j'aurais le ventre vide à cette heure.
00:25:34Et à cause de lui, mon père, il m'a donné deux coups de pied.
00:25:37Pourquoi ça ?
00:25:39Il m'avait envoyé porter une lettre à un monsieur.
00:25:41Je devais rapporter l'argent.
00:25:43J'ai mis la lettre dans ma poche et je suis allée voir mon parrain.
00:25:46Lui, il m'a acheté des pizzas.
00:25:47Et moi, j'ai mis les pizzas dans la poche où j'avais mis la lettre.
00:25:51Alors, quand je suis arrivé chez le monsieur,
00:25:53il a failli me jeter par la fenêtre.
00:25:55Il a pris la lettre pleine de gosses de porc et il criait,
00:25:58« Va dire à ton cochon père que des lettres comme celles-là,
00:26:01il peut les apporter, mais il ne voit rien comme lui. »
00:26:03Il parle des personnes comme il faut.
00:26:05Ça se comprend, si tu mets les choses à sa place.
00:26:07Moi, je t'aurais tué.
00:26:08Et puis, c'est ce que je te dis maintenant.
00:26:09Tâche d'apprendre un métier.
00:26:10Fiche le camp d'ici.
00:26:11On ne peut plus te nourrir.
00:26:12Oui, je sais.
00:26:13Je me l'avais déjà dit.
00:26:14Mon parrain m'a dit qu'il me trouve au travail.
00:26:16Comme ça, je pourrais m'acheter des gâteaux, des pizzas et des noisettes.
00:26:18Est-ce que ton père a de l'argent aujourd'hui ?
00:26:20Vous l'attendez ?
00:26:21Ah ben, vous êtes frais.
00:26:22Il n'a pas fait un saut de la journée.
00:26:31Bonjour, Pasquoire.
00:26:32Bonjour, Félicien.
00:26:33On t'attendait.
00:26:34Fallait pas. Fallait pas.
00:26:35Comment s'il a mangé sans moi ?
00:26:38Je veux dire qu'on t'attendait pour acheter quelque chose à manger.
00:26:45Pas une lettre.
00:26:47Rien.
00:26:49Oui, avec ça, un froid, dis donc.
00:26:51Je suis transformé en glaçon.
00:26:52J'ai failli tout balancer en l'air.
00:26:54La table, l'encrier, les plumes.
00:26:55Ça ne peut plus durer comme ça.
00:26:57Par-dessus le marché, ils veulent nous mettre un impôt.
00:26:59Deux centimes par lettre.
00:27:00Un timbre d'un centime sur chaque feuille.
00:27:02Si, si.
00:27:03Et à la fin de l'année,
00:27:04les écrivains devront payer l'impôt sur leur revenu.
00:27:06Non.
00:27:07Si, si.
00:27:08Et pour couronner le tout,
00:27:09j'avais envoyé ce matin mon assassin de fils
00:27:11porter une lettre à une personne de la haute société.
00:27:13T'es là, toi ?
00:27:14Oui, je suis là.
00:27:15C'était un homme très bon,
00:27:16que je connaissais depuis des années,
00:27:17qui ne m'avait jamais refusé
00:27:18quand j'étais dans la gêne.
00:27:19Des fois cinq lires, des fois dix lires,
00:27:20des fois quinze lires même, jusqu'à vingt lires.
00:27:22Eh ben, ce matin, ce maudit gosse lui a apporté une lettre,
00:27:24toute tachée de graisse.
00:27:25Oui, je suis là.
00:27:26Alors, Félix, Félix, Félix,
00:27:27tu ne dois pas t'abandonner comme ça.
00:27:28Non, non, Félix, qu'est-ce qu'on ne devrait pas faire ?
00:27:30Tu ne vois pas que tu me ruines l'autorité ?
00:27:32Elle est belle, ton autorité.
00:27:34Tu devras avoir honte, pauvre type.
00:27:36Tu ne vois pas que c'est Pasquale qui me retient ?
00:27:38Non, non.
00:27:39Pépignélo, dès demain, tu apprends un métier,
00:27:41sinon je te casse la tête.
00:27:43Mais il se paye la miette par-dessus le marché.
00:27:45Allons, Félix.
00:27:46Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, F
00:28:16Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, F
00:28:46Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, F
00:29:16Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, F
00:29:46Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, F
00:30:16Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, F
00:30:46Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, F
00:31:16Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, F
00:31:46Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, F
00:32:16Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, F
00:32:46Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, F
00:33:16Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, Félix, F
00:33:46Félix, Félix, Félix
00:33:48Félix, 2
00:33:50Féléix, Félix Fcéli, 2
00:33:52Félix, Félé, 2
00:33:54Félix, Félé, 2
00:33:57Félix, Fé foldedouré dbee db
00:34:00Félix, Féléboredé fédé
00:34:03Félix, Félédé
00:34:05Félix, Félédé
00:34:07Préséntateur
00:34:092
00:34:10car je suis amoureux fou de la fille d'un certain Gaetano Semolone,
00:34:15mais qu'on appelle la friture parce qu'il était cuisinier il y a trois ans encore.
00:34:18Il a hérité de tous les biens de son patron et maintenant il se fait donner de l'excellence
00:34:22et il veut se faire penser pour noble, bien qu'il ne sache ni lire ni écrire.
00:34:25Bon, il a une fille qui est un ange et à qui il a fait étudier la danse dès son enfance.
00:34:31Elle vient d'être engagée comme première danseuse de l'Opéra de San Carlo.
00:34:33Mais tout cela ne la satisfait pas, car elle-même, elle voudrait être vraiment à moi.
00:34:38Et le père s'oppose.
00:34:39Ah non, à vrai dire, son père veut bien la marier, mais il veut qu'elle épouse un noble.
00:34:42Et vous n'êtes pas noble.
00:34:43Mais si, mais l'ennui, c'est que mes parents n'accepteront jamais le mariage.
00:34:48Attendez, attendez, attendez. Si je comprends bien,
00:34:50la difficulté ne vient pas du père de la jeune fille, mais de votre père à vous.
00:34:53Voilà. Moi, qu'est-ce que j'ai fait ?
00:34:54J'ai dit au père de conclure le mariage et que mon père, mis devant le fait accompli,
00:34:58mais mon père à vous, à moi, n'aurait plus qu'à s'incliner ainsi tout le monde serait content.
00:35:03Il m'a répondu, vous ne mettrez les pieds chez moi que lorsque vous y amènerez le marquis de votre père,
00:35:07votre tante, la comtesse des Cépanards.
00:35:09Une grande dame.
00:35:09Oui. Et votre oncle, le prince de Casaroles.
00:35:12Un grand seigneur.
00:35:12Oui.
00:35:13En somme, ils sont tous grands dans votre famille.
00:35:14Oui. Vous voyez donc quelle situation impossible de me trouver.
00:35:20Enfin, est-ce que je peux aller trouver mon père, mon oncle et ma tante et leur dire,
00:35:22Gaetano Semolone est l'ancien cuisinier.
00:35:24Vous êtes en chez lui pour discuter de mon mariage avec sa fille, la danseuse.
00:35:27Non, non, non, non, non, non. C'est tout à fait impossible.
00:35:29C'est la crème de la noblesse. Très exactement le dessus du dessus du panier de la noblesse.
00:35:33Exactement comme nous, on est le dessous du dessous du panier de la misère.
00:35:37Et alors, finalement, qu'allez-vous faire?
00:35:39Ah, j'ai essayé d'oublier Jemma, mais que voulez-vous, je l'aime trop, je l'oublierai jamais.
00:35:47Ah, l'amour.
00:35:52Et alors?
00:35:53Vous seuls pouvez m'aider.
00:35:54Je vous demande pardon, mais comment?
00:35:55En devenant le marquis Octafavette, mon père, le juge, la comtesse des Cépanards,
00:36:00un de vos amis, un monsieur, par exemple, le prince de Casaroles.
00:36:02Alors, alors, vous plaisantez, petit marquis, regardez-moi.
00:36:05Vous me voyez en prince de Casaroles.
00:36:08Prince de Casaroles.
00:36:09Je vous demande pardon, petit marquis, mais je ne vois pas très bien comment...
00:36:11Mais oui, mais oui, vous, vous, vous trouvez mieux.
00:36:13D'abord, on fera une bonne répétition, je vous présenterai moi-même, mais c'est moi l'homme.
00:36:17Je connais mon bonhomme, le père de Jemma est un homme.
00:36:20Il sera tellement affolé par la joie d'avoir chez lui une famille authentiquement noble
00:36:24qu'il ne comprendra rien et que j'aurai tout le temps de parvenir à mes fins.
00:36:28Alors moi, moi, qui je suis déjà?
00:36:29Marquis Octafavette.
00:36:30Et oui, et ma fille, vous n'avez rien pour elle?
00:36:41Attendez, attendez, ma tante a une fille, ma cousine.
00:36:47Ça va, elle viendra avec nous, elle sera la plus connaissante des Cépanards.
00:36:51Non, ce que je vous recommande, l'heure aristotrale.
00:36:54De la suffisance, de la distraction.
00:36:55Ben, tiens.
00:36:56Enfin, demain matin, je vais vous faire travailler et vous donner mes dernières instructions.
00:37:00Attention, attention.
00:37:01Si vous tenez bien vos rôles, vous n'aurez pas à le regretter.
00:37:05D'ailleurs, maintenant, vous boirez demain et mangerez comme des rois.
00:37:08Tenez, par exemple, au déjeuner, omelette, côtelette, fromage, glace, café, pousse-café, etc.
00:37:12Au dîner, macaroni, ragout, pomme mousse, une champignonne, petit pois.
00:37:15Stop!
00:37:16Petit Marquis, petit Marquis, vous nous faites perdre la paire de famille.
00:37:19Mais pourquoi?
00:37:19Regardez Pasquale, il est déjà à table.
00:37:21Bon, enfin, là-bas, vous vous donnerez du bon temps et peut-être pour longtemps.
00:37:24L'adresse!
00:37:26Pas bon.
00:37:27Suspect.
00:37:32Chevalier Gaetano Somolone, rivière radicale à numéro 155,
00:37:36premier étage au-dessus de l'entre-sol.
00:37:38Dites-moi, petit Marquis, pour aller là-bas, il faudrait s'habiller.
00:37:41Ben, ça va de soi, j'arrangerai tout ça demain.
00:37:42C'est pas vrai.
00:37:43Hé, encore un mot!
00:37:44Je vous expliquerai tout ça demain.
00:37:45Maintenant, il faut que je parte.
00:37:46Je vous donnerai des matchs demain pour la mettre au courant.
00:37:48Monsieur, monsieur, excusez-moi, excusez-moi.
00:37:50Il faut que je vous cause.
00:37:51Ce monsieur qui fait le prince de Cassarole, votre oncle,
00:37:54il a oublié de parler de moi, sa femme.
00:37:56Vous croyez pas qu'il pourrait m'emmener aussi?
00:37:58Écoutez, ma chère, je regrette, mais c'est impossible.
00:38:00On serait trop.
00:38:02De plus, ma tante, la princesse de Cassarole,
00:38:04est gravement malade et tout le monde le sait, les poumons.
00:38:07Elle ne sort plus de chez elle depuis un an.
00:38:09Non, mais non, mais non, elle plaisantait, elle plaisantait.
00:38:11Va-t'en, toi, c'est le dimanche.
00:38:13Il y avait quelque chose pour toi avec Coralie.
00:38:14Non, ne vous inquiétez pas.
00:38:15Faites comme vous avez décidé.
00:38:16Alors, au revoir.
00:38:17À bientôt, demain.
00:38:18À demain.
00:38:19Merci.
00:38:20Mais non, de rien.
00:38:21De rien, de rien, au revoir.
00:38:22Au revoir.
00:38:36J'en ai assez.
00:38:38Assez.
00:38:40Je m'en vais.
00:38:45Mais avant, Félice,
00:38:47j'exige que tu me rendes mes bijoux.
00:38:50Je t'ai déjà dit cent fois de ne plus me parler de tes bijoux
00:38:52si tu ne veux pas me rendre fou.
00:38:54Tu sais très bien qu'ils ne m'ont jamais impressionné, tes bijoux,
00:38:57même au moment de piété,
00:38:58et que j'en peux plus d'entendre parler de tes bijoux.
00:39:00Mais pour les retirer, qu'est-ce qu'il faut ?
00:39:02Dites, 247 livres de péchette.
00:39:04Oui, oui, oui, oui, oui,
00:39:05mais quand tu en avais besoin,
00:39:06c'était pas une pécadille.
00:39:07Ils m'ont servi à te nourrir.
00:39:09Personne, j'ai obligé.
00:39:11Si je vais m'en détendre, mes bijoux...
00:39:13Mais qu'est-ce que je fais, oh bon Dieu, pour mériter ça ?
00:39:18Regarde ce que tu as fait.
00:39:20C'est rien, c'est la petite poche.
00:39:21Mais Bettina, ma femme, me l'a toujours dit,
00:39:23jamais tu ne retrouveras une femme comme moi.
00:39:25Jamais, jamais.
00:39:26Pas pour une chance.
00:39:27Qu'est-ce qu'elle a dit ?
00:39:28Qu'est-ce qu'elle a osé dire ?
00:39:30En plus un mot sur elle, tu sais, sinon...
00:39:32Je te casse tout.
00:39:33Mais tu n'as jamais rien cassé, pauvre type.
00:39:36Alors, monsieur fait le petit prince,
00:39:38mademoiselle la petite princesse,
00:39:40et moi l'esclave.
00:39:41Et alors ? Il n'y a pas de déshonneur.
00:39:42Quand on aime un homme, on accepte n'importe quoi.
00:39:44Toi, je ne te parle pas, tu me dégoûtes.
00:39:45Vraiment, je te dégoûte.
00:39:47Je t'ai déjà dit de ne pas lui répondre.
00:39:51Quand je suis là, tu n'as qu'à te taire.
00:39:53Evidemment, si il y avait un homme à la maison,
00:39:54c'est lui qui répondrait.
00:39:58Est-ce que vous insinuez que je ne suis pas un homme ?
00:40:00Mais si vous étiez un homme,
00:40:02ça saurait dans le quartier.
00:40:03Félicia, retiens-moi.
00:40:04Cette femme m'a juste fait battre jusqu'au son.
00:40:06Oui, nous l'avons fait.
00:40:07Un autre n'aurait pas déjà battu jusqu'au son.
00:40:09Pas être jusqu'au son, ne pas battre jusqu'au son.
00:40:11Parce qu'elle est majeure,
00:40:12elle sait ce qu'elle a fait.
00:40:13Oui, je suis majeure, oui.
00:40:14Je vais te rendre tes bijoux,
00:40:15mais après, je ne veux plus te revoir.
00:40:16D'accord, d'accord.
00:40:19Mais rira bien qui rira le dernier.
00:40:27Têtez-vous, têtez-vous, têtez-vous.
00:40:34Si on crie comme ça, les voisins vont nous entendre.
00:40:36Et alors, qu'est-ce que ça me fait ?
00:40:37...
00:40:43Tu vas où ?
00:41:07...
00:41:35...
00:42:04...
00:42:17...
00:42:46...
00:43:16...
00:43:30Ah, détenez-le.
00:43:32Allez, monsieur.
00:43:46Vous n'avez pas peur, vous n'avez qu'à rester ici, dès que le patron arrivera, je
00:43:53te présenterai.
00:43:54Vous avez compris ?
00:43:55Oui, Monsieur.
00:43:56Pauvre gosse, à son âge d'adopter « domestique » pour ne pas mourir de faim.
00:44:03Allez, viens, viens mon petit, viens par ici.
00:44:08Comment se fait-il que tu connaisses Michelet, l'agent immobilier ?
00:44:14C'est mon parrain, alors forcément, je suis son fiole.
00:44:17Ah ben, forcément.
00:44:18Et c'est lui qui t'a envoyé ici ?
00:44:21Oui, Monsieur.
00:44:22Il m'a dit, va là-bas, c'est une bonne maison, tu iras voir Vincenzo, c'est un ami,
00:44:26et alors forcément, tout ira bien.
00:44:27Et alors, forcément, tout ira bien.
00:44:29Oui, et bien, je l'espère, mais ce n'est pas encore dit.
00:44:32Non, mais tu comprends, Pépénier, moi, je ne suis pas le patron.
00:44:37Tout dépend de ce qu'il dira.
00:44:39S'il est d'accord pour que tu restes, ce sera parfait.
00:44:42Ben, sinon, il faudrait bien que tu t'en ailles.
00:44:45En aller ? Mais où j'irais ? Vincenzo sait que je crave de faim, moi.
00:44:51Pauvre petit.
00:44:54Mais enfin, tu as bien le père et une mère.
00:44:57J'en ai, mais c'est comme si je n'en avais pas.
00:45:00Pourquoi ça ?
00:45:01Parce que c'est un temps plus beau chez moi.
00:45:04À la maison, un jour on mange, et puis le lendemain, on ne mange pas.
00:45:09Tes parents ne seront peut-être pas contents si tu quittes la maison comme ça,
00:45:12pour devenir domestique.
00:45:14Vous en faites pas pour ça.
00:45:15Ils m'ont dit, fiche le camp d'ici, va apprendre un métier, on ne peut plus te nourrir.
00:45:19Ils ont dit ça ?
00:45:20Oui.
00:45:21Ah, bravo, ils sont vraiment parfaits.
00:45:23Et bien, c'est bon, Pépénier, ne t'inquiète pas, je vais m'occuper de toi, moi.
00:45:25Qu'est-ce que tu as dans ton paquet ?
00:45:27C'est un costume de domestique que mon parrain m'a donné.
00:45:30Oui.
00:45:33Je vais dire au patron que c'est mon fils.
00:45:35Comme ça, qu'il le veuille ou non, il faudra bien qu'il le garde.
00:45:38Ecoute-moi, Pépénier, tu veux rester ici ?
00:45:41Oui.
00:45:42Eh bien, si tu veux rester ici, il faudra dire à tout le monde que je suis ton père.
00:45:48Et si le patron te demande qu'est-ce que Vicenzo est pour toi,
00:45:52ben, tu réponds, c'est mon père, Excellence.
00:45:54T'as compris ?
00:45:55Moi, vous savez, si vous me donnez à manger, je veux bien vous appeler maman.
00:45:59Et si quelqu'un t'interroge, qui que ce soit, ben, tu réponds, tu es mon fils.
00:46:03T'as compris ?
00:46:04Compris.
00:46:06Mais laisse-moi !
00:46:08Mais laisse-moi faire, fils de porte !
00:46:10Que serait-ce-t-il, Excellence ?
00:46:12Vicenzo, tu es là ?
00:46:14Où es-tu allé chercher son nichon-là ?
00:46:16Tiens, accroche-la sur la porte.
00:46:18Sur la porte ?
00:46:19Oui, sur la porte.
00:46:20Tout de suite, Excellence.
00:46:21Vous vous préparez pour la noce, Monsieur ?
00:46:23Toi, tais-toi et ne ries pas, sinon je te flanque par la fenêtre.
00:46:25Allez, sors dehors.
00:46:26Et rentre dedans.
00:46:27C'est moi qui vais te rentrer dedans, si tu continues.
00:46:29Allez, sors dehors.
00:46:30Oh, ce que je m'amuse !
00:46:32Il y en a qui s'amusent de peu.
00:46:33Allez, viens, Minus, paré.
00:46:34Je prépare la noce.
00:46:35Je prépare la noce.
00:46:36Ce qu'il ne faut pas entendre,
00:46:37elle me revient chère, la fleur d'oranger.
00:46:38Il y a que des roses et des camélias.
00:46:39Et le camélia à cinq lires pièce.
00:46:41Et quand bien même il me reviendrait à 50 lires le camélia,
00:46:43qu'est-ce que ça ferait, hein ?
00:46:44Rien n'est trop cher pour ma fille Gemma.
00:46:46Aujourd'hui, c'est l'année adversaire de sa naissance
00:46:48et je veux que ce soit solennisé comme il faut.
00:46:50D'autant plus que c'est son argent à elle.
00:46:52Enfin, l'argent qu'elle gagne avec ses pieds.
00:46:53Oh, Vicenzo, tu as vu ?
00:46:55Oh, Excellence, les mots sont trop faibles.
00:46:58Mademoiselle est un oiseau.
00:47:00C'est ça, bravo, bravo.
00:47:01Elle était un oiseau, un phénice.
00:47:04Et les applaudissements,
00:47:05tu as entendu les applaudissements un quart d'heure de suite ?
00:47:07Au moins un quart d'heure, Excellence.
00:47:08C'est quelque chose quand même.
00:47:09Et tu as vu ce qu'elle fait qui est si difficile ?
00:47:11Elle descend sur une pointe
00:47:12et avec l'autre pied, elle donne des roulades.
00:47:14Comme ça.
00:47:15Merveilleux.
00:47:16Elle était un oiseau, un ange, une bénédiction.
00:47:19Et quand ils l'ont tous applaudi,
00:47:21je suis tombé évanoui en coulisses.
00:47:22Ça se comprend.
00:47:23Si seulement Angelo, sa pauvre mère,
00:47:25vivait encore, elle qui l'aimait tant.
00:47:28Mais je comprends pas, Excellence.
00:47:29Pourquoi toutes ces fleurs ?
00:47:31Parce que sa chambre est là
00:47:32et que dès qu'elle entrera,
00:47:34eh bien,
00:47:36elle en aura la surprise.
00:47:37Tu te rends compte, Vicenzo ?
00:47:38Toutes ces fleurs.
00:47:41Alphonse.
00:47:42Alphonse qui est...
00:47:45Tiens, dis, Vicenzo, c'est écrit trop petit.
00:47:49Alfred.
00:47:50Il y a écrit Alfred.
00:47:51Ah, j'avais lu Alphonse.
00:47:53J'avais vu A au début.
00:47:56Alfred du Chien, baron de Terre-Neuve.
00:47:59Tu te rends compte, rien que des aristocrates.
00:48:01Et celle-là, celle-là, dis, Vicenzo ?
00:48:04Celle-là.
00:48:07Auré le friquet, duc de Château-Roulant.
00:48:09Impressionnant, le Château-Roulant.
00:48:10Ah non, Roulant, Excellence.
00:48:11C'est la même chose, c'est la même chose.
00:48:13Et celle-là ?
00:48:15Celle-là, dis, Vicenzo ?
00:48:16Celle-là.
00:48:19Monsieur Bébé.
00:48:20Ah, celle-là, je sais qui c'est.
00:48:21C'est un vieux qui est venu ici trois ou quatre fois.
00:48:23On n'arrive pas à savoir comment il s'appelle.
00:48:24C'est un abonné de l'orchestre.
00:48:25Il vient tous les soirs.
00:48:27Et s'il était le seul,
00:48:28c'est qu'il sont des centaines à venir pour ma fille.
00:48:30Des centaines d'admirateurs.
00:48:31Le petit marquis de Notre-Génio, qu'en faites-vous ?
00:48:34J'ai l'impression que Mademoiselle l'aime beaucoup.
00:48:37Elle l'aime, elle l'aime.
00:48:38Allons, allons.
00:48:39Elle le taquine, c'est tout.
00:48:40Mais lui, lui dit qu'il a l'intention de m'épouser.
00:48:42Ah oui, oui, il le dit, mais il ne le fait pas.
00:48:50Je lui ai dit, petit marquis, en voilà assez.
00:48:51Ou bien vous m'amenez ici le papa, l'oncle et la tante,
00:48:53avec leur consentement,
00:48:54ou bien je ne veux plus vous voir, c'est clair.
00:48:56Qu'est-ce qu'il a répondu ?
00:49:00Rien.
00:49:01Il est parti, il m'a laissé comme une souche.
00:49:02Mais je sais ce que je sais.
00:49:03L'oncle, la tante et toute la tribu
00:49:05ne veulent pas venir ici par orgueil,
00:49:07parce qu'ils sont nobles.
00:49:09Mais vous, vous n'êtes pas noble ?
00:49:12Si, bien sûr, bien sûr.
00:49:13Mais enfin, tu sais ce que c'est.
00:49:14À propos, Vincenzo, je veux te dire une chose.
00:49:16Quand tu me parles, n'oublie pas le titre, n'est-ce pas ?
00:49:18Tu dis toujours, excellence, excellence, excellence,
00:49:20le titre doit venir avant,
00:49:22et l'excellence, après.
00:49:24Par exemple, une supposition.
00:49:26Je te dis, Vincenzo a fait telle ou telle chose,
00:49:28et toi, tu dois répondre, oui, chevalier, excellence.
00:49:30Tu as compris ?
00:49:31Chevalier, excellence.
00:49:33Tu as compris ?
00:49:34Oui, excellence.
00:49:35Chevalier, excellence.
00:49:36Oui, oui.
00:49:37Chevalier, excellence.
00:49:38C'est ça, chevalier, excellence.
00:49:42À propos, chevalier, excellence,
00:49:44pourrais-je vous demander quelque chose ?
00:49:46Oui, quelque chose ?
00:49:47Pépinière, non ?
00:49:48Pépinière, j'en ai pas.
00:49:49Ah non, excellence, c'est...
00:49:51Avance.
00:49:55Eh bien, avance.
00:49:58Salut, monsieur.
00:50:00Votre serviteur, chevalier, excellence.
00:50:03Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:50:04Qu'est-ce que c'est que ce garçon-là ?
00:50:05Ah, chevalier, excellence, c'est mon fils.
00:50:08Mais je voudrais le placer, je ne sais pas où.
00:50:10Le mieux serait peut-être que je le garde près de moi.
00:50:11Et si votre chevalier, excellence...
00:50:13Ne voyez pas d'objection.
00:50:15Il entrerait à votre service moyennant la nourriture
00:50:17et une petite gratification à la fin du mois.
00:50:25Voyons, voyons, voyons.
00:50:27Voyons, voyons, voyons, voyons, voyons.
00:50:30Alors, toi, tu es le fils de Vincenzo.
00:50:34Vincenzo, c'est mon père à moi.
00:50:35Ah oui, ça, ça se comprend.
00:50:36Si tu es son père, il doit être ton fils.
00:50:37Si tu es son fils, il doit...
00:50:38Enfin, ça va, ça va, il me plaît.
00:50:39C'est un gentil petit gars.
00:50:40Dis-moi, Vincenzo, tu m'avais dit que tu n'étais pas marié.
00:50:42Mais je ne suis pas marié.
00:50:43C'est comme si je l'étais, vous comprenez.
00:50:44Ça va, ça va, j'ai compris, j'ai compris.
00:50:45Eh bien, c'est bon qu'il reste ici.
00:50:46Au début, il en recevra un dernier par mois.
00:50:48Puis, si tout va bien, par la suite, il aura l'avancement.
00:50:50Merci, excellent.
00:50:51Chevalier.
00:50:52Pepe Gnello baisse la main de monsieur.
00:50:53Merci, mon tout petit.
00:50:54Dis-moi, il ne peut pas rester habillé comme ça.
00:50:56Oh, je lui ai fait faire une livrée, excellence.
00:50:57Il l'a dans un paquet.
00:50:58Ah, très bien, très bien.
00:50:59Va l'habiller.
00:51:00Va l'habiller, on le mettra dans l'antichambre, près du coffre.
00:51:02Non, sur le coffre.
00:51:03Sur le coffre?
00:51:05Oh, il aura l'air d'une statue en stuc, excellence.
00:51:07Pourquoi en stuc? Alors, près du coffre.
00:51:08Entendu.
00:51:09Viens ici, petit.
00:51:10Dis-moi, petit, comment t'appelles-tu?
00:51:11Pepe Gnello.
00:51:12Pepe Gnello.
00:51:13Alors, tu vois, Pepe Gnello, ça, c'est la sonnette.
00:51:15Et qu'est-ce que c'est que cette sonnette?
00:51:16Comment?
00:51:17C'est la...
00:51:18C'est la...
00:51:19C'est la...
00:51:20Quand tu...
00:51:21Ça sonne ou quoi?
00:51:22On ne peut pas...
00:51:23Tu verras, on ne peut pas toujours tout expliquer dans la vie.
00:51:24Quand tu entends un coup...
00:51:25Toi, tu ne bouges pas.
00:51:26C'est pour la femme de chambre de ma fille.
00:51:28Quand tu entends deux coups.
00:51:29Un, deux, trois.
00:51:30Vous ordre, excellence.
00:51:31Pour une fois, j'ai peur que celui-là, il arrive.
00:51:32Je ne t'ai pas appelé.
00:51:33Deux coups.
00:51:34Deux coups.
00:51:35Regarde, on ne pense pas à un troisième sur la tête.
00:51:36Allez, ouste.
00:51:37Je ne t'ai pas demandé.
00:51:38Ah, ce que je m'amuse.
00:51:39Ah, non, non, non, non, non.
00:51:40Il faut renvoyer ce chaudron.
00:51:41Pardonnez-lui, excellence.
00:51:42Il est un peu simple.
00:51:43Il est un peu simple.
00:51:44Eh bien, le royaume des cieux, il est ouvert.
00:51:45Mais qu'il y aille.
00:51:46Mon Dieu, qu'il y aille.
00:51:47Donc, quand tu entends deux coups, c'est pour ton père Vincenzo,
00:51:48pour cet animal invraisemblable que tu viens me parler.
00:51:49Enfin, quand tu entends trois coups.
00:51:50Un, deux, trois.
00:51:51C'est signe qu'on t'appelle et tu te présentes.
00:51:52Tu as compris ?
00:51:53Rassurez-vous, excellence.
00:51:54Le petit est un droit.
00:51:55Comme un singe.
00:51:56Allez, viens t'épigner.
00:51:57Vincenzo, c'est mon père.
00:51:58Bravo.
00:51:59Vincenzo, c'est mon père.
00:52:00Bravo.
00:52:01Il ne me prend pas un gâteau.
00:52:02Quelle journée.
00:52:03Quelle belle journée.
00:52:04Et toutes ces fleurs, c'est ravissant.
00:52:05Ce matin.
00:52:06C'est le jour.
00:52:07C'est le jour.
00:52:08C'est le jour.
00:52:17C'est le jour.
00:52:18C'est le jour.
00:52:19C'est le jour.
00:52:20C'est le jour.
00:52:21C'est le jour.
00:52:22C'est le jour.
00:52:23C'est le jour.
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00:53:02C'est le jour.
00:53:03C'est le jour.
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00:53:13C'est le jour.
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00:54:32C'est le jour.
00:54:33C'est le jour.
00:54:34C'est le jour.
00:54:35C'est le jour.
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00:54:39C'est le jour.
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00:54:43C'est le jour.
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00:54:45C'est le jour.
00:54:46C'est le jour.
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00:54:50C'est le jour.
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00:54:52C'est le jour.
00:54:53C'est le jour.
00:54:54C'est le jour.
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00:54:57C'est le jour.
00:54:58C'est le jour.
00:54:59C'est le jour.
00:55:00C'est le jour.
00:55:01C'est le jour.
00:55:02C'est le jour.
00:55:03C'est le jour.
00:55:04C'est le jour.
00:55:05C'est le jour.
00:55:06C'est le jour.
00:55:07C'est le jour.
00:55:08C'est le jour.
00:55:09C'est le jour.
00:55:10C'est le jour.
00:55:11C'est le jour.
00:55:12C'est le jour.
00:55:13C'est le jour.
00:55:14C'est le jour.
00:55:15C'est le jour.
00:55:16C'est le jour.
00:55:17C'est le jour.
00:55:18C'est le jour.
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00:55:20C'est le jour.
00:55:21C'est le jour.
00:55:22C'est le jour.
00:55:23C'est le jour.
00:55:24C'est le jour.
00:55:25C'est le jour.
00:55:26C'est le jour.
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00:55:31C'est le jour.
00:55:32C'est le jour.
00:55:33C'est le jour.
00:55:34C'est le jour.
00:55:35C'est le jour.
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00:55:41C'est le jour.
00:55:42C'est le jour.
00:55:43C'est le jour.
00:55:44C'est le jour.
00:55:45C'est le jour.
00:55:46C'est le jour.
00:55:47C'est le jour.
00:55:48C'est le jour.
00:55:49C'est le jour.
00:55:50C'est le jour.
00:55:51C'est le jour.
00:55:52C'est le jour.
00:55:53C'est le jour.
00:55:54C'est le jour.
00:55:55C'est le jour.
00:55:56C'est le jour.
00:55:57C'est le jour.
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00:55:59C'est le jour.
00:56:00C'est le jour.
00:56:01C'est le jour.
00:56:02C'est le jour.
00:56:03C'est le jour.
00:56:04C'est le jour.
00:56:05C'est le jour.
00:56:06C'est le jour.
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00:56:09C'est le jour.
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00:59:27C'est le jour.
00:59:28C'est le jour.
00:59:30Si mon frère le prince de Cassarole et ma sœur la comtesse de Cépanard apprenaient
00:59:36que je fais la cour à une danseuse, je serais frais ? Ah oui, oui, oui, ah bah oui, ah
00:59:41bah oui, évidemment, oui, si je n'avais pas dissipé quelques petits millions avec
00:59:45les petites, je n'en serais pas à rendre des comptes.
00:59:48Aujourd'hui, malheureusement, j'ai besoin de la famille et je dois agir avec prudence,
00:59:53d'autant plus qu'il y a mon fils Gégnon à qui je dois constamment faire la morale.
00:59:57Pauvre de moi, s'il savait que je fréquente dans cette maison.
01:00:00Oh, c'est elle, je l'entends, c'est elle, c'est elle.
01:00:03Je vais lui faire une surprise, une petite surprise, une petite surprise.
01:00:07Ah, c'est vraiment trop drôle.
01:00:09Aujourd'hui, on noie dans les fleurs.
01:00:10Même Gare doit donner un bouquet.
01:00:12Il y a des fleurs partout, regarde, regarde.
01:00:13Mais qu'est-ce qu'on va en faire ? L'année prochaine, il faudra faire savoir à tout le
01:00:16monde quatre jours à l'avance que vous ne voulez pas de fleurs.
01:00:18C'est le seul moyen.
01:00:20Voyons celle-ci, de qui sont-elles ? Alfred du Chien.
01:00:25Ah oui, c'est ce petit baron si antipathique, passons.
01:00:28Et celle-ci ?
01:00:31Aurélio Friquet.
01:00:33C'est ce Friquet.
01:00:34Comment voulez-vous que je le sache ?
01:00:35Ah oui, c'est le petit noble.
01:00:38Enfin, petit par la taille, si tu le voyais le soir, il fait mettre quatre couches ça
01:00:42sur son fauteuil, que ça soit tout en haut, et encore comme ça, on le voit à taille.
01:00:45Alors, c'est un nain.
01:00:47Oh !
01:00:50Voyons qui m'envoie ça.
01:00:53Monsieur Bébé.
01:00:55Oh, le vieux.
01:00:56Vous m'avez appelé ?
01:00:57Tiens, vous étiez là.
01:00:59Bonsoir.
01:01:00Oui, oui, j'étais là, mon petit trésor.
01:01:02Je suis venu vous souhaiter toutes les joies que votre gentil cœur espère, et outre
01:01:07ses fleurs, permettez-moi de vous offrir ce petit cadeau que vous garderez simplement
01:01:13en souvenir de Monsieur Bébé.
01:01:15Oh, bravo.
01:01:22Gentil.
01:01:23Oh, gentil.
01:01:25Il y en a pour dix mille lires.
01:01:27Le B est en brillant.
01:01:29Le B est en brillant.
01:01:30Mais tu n'as pas ça quelque part, mademoiselle.
01:01:33Oh, mademoiselle, si vous étiez moins cruelle avec moi, que ne ferais-je pas pour vous.
01:01:38Je vous jure que je n'ai jamais aimé une femme comme je vous aime.
01:01:42J'aime mal.
01:01:43Oh, mademoiselle, vous n'avez pas vu les roses et les camélias sur la porte ?
01:01:48C'est bien bien vu pour des salades.
01:01:50Votre père dit qu'il ne fait que ça depuis ce matin.
01:01:52Ce doit être lui.
01:01:53Votre papa comme il m'aime.
01:01:54Il n'est pas le seul, mademoiselle.
01:01:55Pour cet anniversaire, ça fait une semaine qu'il s'agit de nuit et jour.
01:01:58Il n'est pas le seul, mademoiselle, moi non plus.
01:02:00Je n'ai pas dormi cette nuit.
01:02:02Je pensais à vous, et me disais en moi-même, qui sait, peut-être aujourd'hui m'accordera-t-elle
01:02:07un mot d'espoir, ce mot que j'attends et que je n'entends jamais, jamais.
01:02:12Pourquoi, pourquoi ?
01:02:14Excusez-moi, monsieur, il me semble vous avoir parlé assez clairement.
01:02:20Si vous aimez perdre votre temps, je n'y puis rien, car j'ai compris vos intentions
01:02:24dès le premier jour où vous avez commencé à me faire de beaux discours et de belles
01:02:27promesses, en évitant de me parler d'essentiel.
01:02:30Et que vous ai-je répondu dès le premier jour ?
01:02:33Monsieur Bébé, je ne suis pas celle que vous pensez, et n'ai surtout pas l'intention
01:02:37de devenir celle que vous voudriez que je devienne.
01:02:39Si vous me voulez épouser moi, ce sera vite fait, je ne demande que cela.
01:02:45Et depuis, chaque fois que je vous parle mariage, et ça fait bien deux cents fois,
01:02:48vous restez quoi et devenez de marbre ? Pourquoi, pourquoi ?
01:02:53Comprenez-moi, Gemma, que vous dire.
01:02:56J'appartiens à une famille d'aristocrates, et mes parents, enfin, vous comprenez.
01:03:03Je comprends, je comprends que les aristocrates de votre famille ne verraient pas ce mariage
01:03:09d'un œil bienveillant, parce que je suis danseuse.
01:03:13Mais comme cette danseuse ne donnera son cœur qu'à celui qui lui parlera mariage,
01:03:17je crois, cher Monsieur Bébé, qu'il ne vous reste plus qu'à battre en retraite.
01:03:21Oh, mais, mais, Gemma !
01:03:24Oh, cruelle !
01:03:26Et vous m'abandonnez comme ça ?
01:03:31Vous n'avez vraiment rien à ajouter ?
01:03:33Non.
01:03:34Vraiment ?
01:03:35Vraiment rien.
01:03:36Eh bien, écoutez, écoutez, je vais réfléchir, et je tâcherai de vous donner satisfaction,
01:03:41car je vous aime trop pour vous oublier.
01:03:43Un jour ou l'autre, vous serez convaincues.
01:03:46Un jour ou l'autre, vous serez convaincues.
01:03:50Oh, qu'il est drôle.
01:03:51Oh, à son âge, quand même.
01:03:53Chaque fois qu'il entend le mot mariage, il file comme un lapin.
01:03:55Merci de parler de lui, Bettina.
01:03:57Quand je suis arrivée, le concierge m'a remis un billet en me disant que Jeanne le lui avait remis
01:04:01et qu'il n'avait pas trouvé l'occasion de le remettre à moi.
01:04:03Voyons ce qu'il dit.
01:04:04Si papa entrait…
01:04:05Ne vous inquiétez pas, je vais voir.
01:04:14Cher Jemma,
01:04:20aujourd'hui, je présente ma famille à ton père,
01:04:23et si la mascarade réussit, il y aura du bonheur pour nous.
01:04:28Je ne t'en dis pas plus.
01:04:29Je te dirai le reste de vive voix.
01:04:33Aime-moi toujours, Jeanne.
01:04:35Mais qu'est-ce qu'il veut dire?
01:04:36De quelle mascarade veut-il parler?
01:04:38Je n'en sais rien, mademoiselle, mais ce que je sais, c'est que vous devez faire attention.
01:04:43Car c'est au moment où il s'y attend le moins qu'une honnête fille se laisse prendre.
01:04:46Qu'est-ce que tu dis? Jeanne est fou de moi.
01:04:47Mon mari aussi était fou de moi.
01:04:49Mais après le mariage…
01:04:50Comment, Bettina, tu es mariée?
01:04:52Oui, mademoiselle, depuis huit ans.
01:04:54Je me suis mariée à un écrivain public.
01:04:56Félix et Shushia Bokai, il s'appelait.
01:04:59Et deux ans après, nous nous séparions.
01:05:01Mais pourquoi?
01:05:02Parce que ce cochon m'a trompée avec une couturière
01:05:04pour laquelle il a mis notre ménage en-dessous.
01:05:06Quand je l'ai appris, je lui ai flanqué une de ses corrections.
01:05:09Et je suis partie.
01:05:10J'espérais qu'il se souviendrait de moi.
01:05:12Mais rien.
01:05:13Ça fait six ans.
01:05:14Il vit toujours avec elle.
01:05:16Moi, c'est comme si j'étais morte.
01:05:19Pauvre Bettina.
01:05:20Oh, je ne m'en fais pas pour lui, croyez-moi.
01:05:23Non.
01:05:24Mais pour mon fils, qui n'a jamais voulu me rendre.
01:05:27Un jour ou l'autre, j'irai le chercher.
01:05:28Et alors, gare à lui, gare à lui.
01:05:30Il me paiera tout ce qu'il m'a fait.
01:05:32Qu'est-ce que c'est?
01:05:33Regardez aux fringues.
01:05:34Qu'est-ce que c'est?
01:05:35Oh, Luigi, mais qu'est-ce que tu fais ici?
01:05:36Tu es fou.
01:05:37T'as encore pris trois milliers dans le tiroir.
01:05:39Oui, mais ils sont finis.
01:05:40Moi, je n'ai plus un sou, ma toute belle.
01:05:41Que veux-tu que j'y fasse?
01:05:42Papa ne veut plus entendre parler de toi.
01:05:43Il est là, mon papa?
01:05:44Il doit être dans sa chambre.
01:05:45Attendez.
01:05:47Oui, il y est.
01:05:48Ferme la porte à clé.
01:05:49Dis donc, Jemma, il faut que je te cause.
01:05:50Arrange mes affaires.
01:05:51Impossible.
01:05:52Papa ne décolère pas contre toi.
01:05:53Non, mais si tu le veux, tu le peux, ma toute belle.
01:05:55Et si tu ne le fais pas pour moi, fais-le au moins pour...
01:06:05Pour le petit Marquis.
01:06:08Entrez, petit Marquis.
01:06:19Voilà, mon amour.
01:06:22Eugène.
01:06:24Et comment êtes-vous entrés?
01:06:25Ah ben, mon papa avait donné des ordres au concierge pour nous empêcher d'entrer, mais...
01:06:29Ah bon?
01:06:30Et qu'est-ce que c'est que ce billet, cette mascarade?
01:06:32J'ai tout arrangé.
01:06:33Toute ma famille est en bas dans la carrosse.
01:06:35Ils attendent mon signal pour monter à l'assaut.
01:06:37Ta famille?
01:06:38Oui, enfin, presque, ma famille.
01:06:39Ce sont quatre de mes amis qui vont faire semblant d'être mes parents.
01:06:41Qu'est-ce que tu dis? Si papa s'en aperçoit...
01:06:43Non, mais tout le monde sait que mon papa est idiot et croit tout ce qu'on lui dit.
01:06:46Eugène, pourquoi tu fais ça?
01:06:48Pour te voir, ma Jemma. Pour te parler tranquillement.
01:06:51Ah!
01:06:55Faut que j'en aille.
01:06:57Dis donc, arrange mes affaires.
01:06:59Sans ça, je lis tout.
01:07:05Oui, je suis là.
01:07:11Qu'est-ce qui se passe?
01:07:12Excellence, excusez-moi, mais c'est moi qui ai fermé la porte.
01:07:15Je croyais qu'il y avait personne.
01:07:16Il n'y avait personne, il n'y avait personne.
01:07:17Et moi, qu'est-ce que je suis? Une bulle de savon peut-être?
01:07:19Je vous croyais dans le jardin.
01:07:21Où est Jemma?
01:07:22Dans sa chambre, Excellence.
01:07:23Nous venons de rentrer à l'instant.
01:07:27Et comment va-t-elle? Bien?
01:07:28Très bien, Excellence.
01:07:29Ce matin, elle ressemble à une rose. Demain...
01:07:32J'ai vu la surprise sous le ciel.
01:07:34Et la surprise, vous avez vu la surprise?
01:07:36Quelle surprise?
01:07:37Comment, quelle surprise? Les roses et les camélias sur la porte.
01:07:40Oh, oui, Excellence. Oh, elle était émerveillée.
01:07:43Oh, M. Bébé, vous savez, le vieux, il a porté cette belle bague.
01:07:46Oui, je sais, je sais. Qu'est-ce qu'elle a dit? Elle était contente?
01:07:48Oh, comme si, comme ça, Excellence.
01:07:50Vous savez, elle a tellement de choses qu'il en faut beaucoup pour l'étonner.
01:07:53Oui, évidemment. Aujourd'hui, pour l'émerveiller,
01:07:55il faudrait des rivières de diamants, comme ça.
01:07:58Excusez-moi, Excellence, j'ai affaire.
01:08:00J'ai préparé pour ma fille un petit cadeau dont elle ne doit pas se douter.
01:08:06Je suis en train de lui acheter une petite village,
01:08:11une toute petite village sur le Vemerau.
01:08:14Tout autour, il y a un jardin délicieux.
01:08:17Et sur la grille, je ferai inscrire,
01:08:20ici repose ma fille Jemma.
01:08:22J'attends Don Gioachino, le propriétaire, pour conclure l'affaire.
01:08:25Il n'est pas encore là.
01:08:27Attends, qu'est-ce qu'il y a?
01:08:31Allons.
01:08:32Qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce qu'il se passe?
01:08:33Honorable Excellence...
01:08:34Petit Marquis, je vous ai prié de ne venir ici qu'accompagner de votre famille au grand complet.
01:08:37Qu'accompagner, qu'accompagner, qu'accompagner de mon oncle, de mon père et de ma tante.
01:08:41Eh bien, c'est chose faite. Ils sont en bas dans un carrosse et ils attendent ton montée.
01:08:46C'est pas possible.
01:08:47Ah si, c'est très possible. Au contraire, je les ai tellement suppliés qu'ils ont fini par accepter.
01:08:51Moi, je vous recommande de les recevoir avec tous les égards qui leur sont dus.
01:08:55Il s'agit du Marquis Octavette, de la Comtesse des Cépanards et du Prince de Casaroles, mon oncle.
01:09:00Nom d'un petit bonhomme. Nom d'un petit bonhomme.
01:09:04Quel honneur, hein? Quel bonheur.
01:09:07Quel honneur, quel bonheur pour ma fille.
01:09:09Biaz! Biaz! Où est-il, cet animal?
01:09:11Biaz! Mais Biaz! Biaz! Mais il ferait sûrement des grands petits marquis.
01:09:14Il fera des grands, n'est-ce pas?
01:09:15Les parents le donnent à baiser que si l'on est grandit.
01:09:16Heureusement, j'en ai une bière dans la poche.
01:09:18J'ai justement... Qu'est-ce que j'en ai fait? Bon sang.
01:09:20Mais... Mais... Ah, les voilà.
01:09:22Biaz! Biaz! Où est-il? Biaz! Biaz!
01:09:25Biaz! Biaz! Ah, le voilà.
01:09:26Biaz! Vicenzo! Vicenzo! Biaz! Biaz!
01:09:28Pardonnez-moi, Excellence, j'étais en train de... d'habiller le garçon.
01:09:31Ah oui, il faut habiller le garçon, parce que... Quel garçon?
01:09:33Plus tard, plus tard, le garçon.
01:09:34Des comtes, des marquis, des princesses, plein dans la maison.
01:09:36Et ça monte, ça monte, ça monte.
01:09:37Toute la famille du don de Julio, que dites-vous, ils sont en train de monter.
01:09:39Mais vous êtes des grands, on a dû vous dire.
01:09:41Alors, Vicenzo, tu te mets ici, n'est-ce pas? Comme une sentinelle et tu ne bouges pas.
01:09:52J'ai envie d'éternuer.
01:09:53Tu ne dois pas avoir envie d'éternuer.
01:09:55Et si tu as envie d'éternuer, tu n'éternues pas, c'est clair.
01:09:58Très bien, très bien, très bien.
01:09:59Le chevalier est là.
01:10:01Le chevalier est là.
01:10:03Je suis là, là, là, oui.
01:10:11Excellence, M. le Marquis, le...
01:10:16L'honneur que vous m'accordez me rend, comme qui dirait, stupide et tout à fait impuissant.
01:10:22Je veux dire, je ne me sens pas en possibilité, parce que je suis un...
01:10:26Petit fil.
01:10:34Qu'est-ce qui se passe?
01:10:35Petit fil, je suis sacré.
01:10:36Si on jette les par terre, personne ne viendra les débarrasser.
01:10:38Je n'ai pas pensé à ça. Comment ça, Bessine?
01:10:39Vous ne m'indique pas à bouger.
01:10:40Je te dirai, c'est ça, tout de suite.
01:10:49Ne vous parlez pas de ça de moi.
01:10:53Ce n'est pas ma tente, c'est un peu de l'femme.
01:10:55Ah, c'était ma tente, voilà. Je vous le m'en vais simplement, là.
01:10:58Très bien, Brescal, faites bien attention.
01:10:59Aucune inquiétude, j'en fais mon affaire.
01:11:01Entrez, entrez, justicie le comtesse, entrez.
01:11:03Prenez place, prenez place.
01:11:04Chevalier, permettez-moi de vous présenter la comtesse de Cépanard, ma tante,
01:11:08sa fille, la comtesse Cynna de Cépanard,
01:11:11et mon oncle, le prince de Casaroy.
01:11:17Faites monter sa classe, tout de suite.
01:11:20Le chevalier Gaétano de Cimolone, le père de Diéma.
01:11:24Je suis vraiment le plus heureux des hommes de faire la connaissance
01:11:28d'une famille aussi illustre que reluisante.
01:11:31Salut, salut.
01:11:50Donc, vous êtes le père.
01:11:53Le père de cette jeune fille que mon fils dit tant aimer.
01:11:56Exactement, pour vous servirait.
01:11:57Ma fille, je dois l'avouer, lui porte également un amour méconnaissable.
01:12:02C'est une véritable passion.
01:12:03Une passion ? Tiens, tiens, c'est étrange.
01:12:05Depuis quand les danseuses ont-elles des passions ?
01:12:08Voyez-vous, voyez-vous, monsieur le prince, il est vrai.
01:12:11Il est vrai que les danseuses sont souvent extravagantes.
01:12:14Mais, ma fille, voyez-vous, c'est une passion.
01:12:17Mais, ma fille, voyez-vous, c'est autre chose.
01:12:19Je suis sûr que quand vous la connaîtrez, vous direz, pensez comme moi,
01:12:22ça, alors, c'est vraiment une perle rare.
01:12:25Parce que, voyez-vous, voyez-vous, le fait que je sois danseuse
01:12:28était pour moi comme une imposture.
01:12:31Je veux dire une imposition.
01:12:35Une impossibilité.
01:12:36Vis-à-vis de vos illustres seigneuries.
01:12:38Et voyez-vous, voyez-vous, je voyais cet amour,
01:12:40cet amour avec peu de propension et même une certaine puériculture.
01:12:43Mais du moment que je me vois assiégé,
01:12:45circonvenu par une famille aussi illustre que reluisante,
01:12:49je ne peux plus que prendre ma fille et vous l'expédier là directement.
01:12:53Aimez-la bien, prenez-la en considération et supportez-la.
01:12:56Supportez-la dignement, ainsi que moi, son père,
01:12:59en considérant, avec ma considération, comme je vous considère, n'est-ce pas ?
01:13:03Avec une...
01:13:05Avec mon consent, en considérant, avec ma considération,
01:13:08je vous prie d'agréer l'assurance de ma considération la plus distinguée.
01:13:11Naples, le 7 janvier 1887, Gaétano, c'est moi, l'homme.
01:13:14Plaisir.
01:13:15Tiens.
01:13:19Monsieur, j'étais bien contraire à ce mariage.
01:13:22Mais voyant que mon fils...
01:13:26Mon fils pleurait le matin, pleurait l'après-midi,
01:13:29pleurait le soir, pleurait la nuit...
01:13:31Pleurait tout le temps, quoi.
01:13:34J'ai pensé que le mieux était de lui donner satisfaction.
01:13:37En outre, comme il a 600 milliards de rentes...
01:13:39600 milliards de rentes ?
01:13:42Mon frère, le prince de Cassarole, a déjà fait son testament en sa faveur.
01:13:45C'est moi ?
01:13:46Mes millions sont les siens.
01:13:48Je vous demande pardon ? Vous oubliez ma fille, votre nièce ?
01:13:50Comtesse, vous me répétez toujours la même chose.
01:13:52A la maison !
01:13:55Vous parlerez de ça à la maison !
01:13:57La maman ne me semble pas très bienvenue.
01:13:59Vous ne trouvez pas ?
01:14:02Donc, nous étions tous d'accord.
01:14:05Seule ma soeur, ici présente, restait ferme.
01:14:08Enfin, assez ferme.
01:14:09Elle l'a été, il y a longtemps.
01:14:10Oui, elle a fini par céder, elle aussi.
01:14:12Si je t'ai réticente, c'est que j'avais des millions.
01:14:14Des millions, ça fait ?
01:14:15Non, de raison de l'air.
01:14:18Personne ne t'aime, mon avis.
01:14:19Ni mon frère, le marquis Octave, ni mon autre frère, le prince de Cassarole.
01:14:22Cassarole ?
01:14:23Quoi, Cassarole ?
01:14:24Ah, non, je ne suis trompée.
01:14:26Oui, la comtesse n'a jamais pu se mettre un nom en tête.
01:14:29Cette comtesse, cette comtesse !
01:14:31Enfin, ils étaient libres de leur opinion, même moi.
01:14:34Comtesse d'Espier.
01:14:35D'Espanard.
01:14:37Écoutez, prince.
01:14:38Les voyous disent d'Espanard.
01:14:40Alors, nous autres noms, nous disons d'Espier.
01:14:42Mais tiens, tu me saoules avec le cœur.
01:14:43D'Espanard, c'est un nom.
01:14:48Excusez-moi, prince, mais il me semble,
01:14:50il me semble que la comtesse a raison.
01:14:51Panard est un mot bulgaire.
01:14:57Donc, moi, comtesse d'Espier,
01:15:00devenir parente d'une danseuse,
01:15:02voilà qui me retenait dans la suspension.
01:15:06Mais enfin, quand j'ai vu que la petite avait de bonnes terminaisons,
01:15:08de bons principes, j'ai pensé, allons-y, que votre volonté soit faite.
01:15:11Et moi, je vous en rends mille grâces.
01:15:12Oh, j'ai de grands cœurs, avec grand plaisir.
01:15:15Donne-moi ça.
01:15:17Mes seigneurs, vous accepterez bien une glace ?
01:15:19Oh, pas de dérangements.
01:15:20Vous savez, nous en mangeons tous les jours.
01:15:25Il n'y a aucun dérangement, vous savez,
01:15:27c'est la moindre des choses, la moindre des choses.
01:16:07Ah, et votre fille, cette fameuse Gemma, Carla, verrons-nous.
01:16:10Mais tout de suite, tout de suite.
01:16:11Biase !
01:16:13Allez chercher ma fille Gemma.
01:16:14Vous allez voir un ange appris de vertu.
01:16:16Et elle danse divinement.
01:16:17Je ne l'ai vu que deux fois,
01:16:18mais je peux dire qu'elle surface par son talent,
01:16:20bien des danseuses que j'ai vues à Paris.
01:16:23Parce que vous êtes allé aussi à Paris ?
01:16:25Si, je suis allé à Paris,
01:16:27mais je connais mieux Paris que Naples.
01:16:29Mon frère, combien de fois sommes-nous allés à Paris ?
01:16:33Combien de fois sommes-nous allés à Paris ?
01:16:35425.
01:16:36Au moins.
01:16:37Mademoiselle Excellence,
01:16:39entre ma fille heureuse fille et noble fille,
01:16:42tu peux saluer ton second père et tes nobles parents.
01:16:44J'obéis.
01:16:45Bravo, très jolie fille.
01:16:46Tellement.
01:16:47Oh, c'est vraiment une très charmante pucelle.
01:16:52Très joli couple, très joli couple.
01:16:54Les parents de ton cher Eugénio consentent à ton mariage,
01:16:56es-tu heureuse ?
01:16:57Très heureuse.
01:16:58Nous avons fini par en venir là où vous vouliez,
01:16:59nous sommes tous, tous très heureux de voir votre bonheur.
01:17:02Merci.
01:17:08Comment ça, elle casse tout ?
01:17:09Oui, oui.
01:17:12Oui, elle casse tout, elle casse tout.
01:17:14C'est une chansonnette, vous savez bien.
01:17:16On égarde ou je...
01:17:17Ah bon, c'est son petit refrain.
01:17:18Oui.
01:17:20Petite capricieuse.
01:17:25Eh bien, c'est entendu, petite comtesse,
01:17:27on ne vous oubliera pas.
01:17:28A propos, petit marquis,
01:17:29vous m'avez dit l'autre jour
01:17:31que votre tante, la princesse de Casabole...
01:17:33Roll.
01:17:34...de Casarolle était gravement malade.
01:17:36Comment va-t-elle maintenant ?
01:17:37Mal, très mal.
01:17:39Une maladie incurable, mon pauvre ami,
01:17:41le poumon.
01:17:43La pauvre n'a plus sa raison,
01:17:44elle est devenue squelettique.
01:17:46Des jambes comme ça.
01:17:48Oh, la semaine dernière, oui,
01:17:49non mais cette semaine.
01:17:51Comme ça.
01:17:52Comme ça.
01:17:53La semaine dernière,
01:17:54quatre médecins sont arrivés de Londres,
01:17:55deux d'Amérique.
01:17:56Après l'avoir examinée,
01:17:57ils m'ont dit, cher prince,
01:17:58ne pensez plus à votre femme,
01:17:59votre femme, elle n'a plus de poumon ni de foie.
01:18:02C'est-à-dire que du foie,
01:18:03il en reste.
01:18:04Il en reste, oui,
01:18:05mais très, très, très peu.
01:18:08Mais ça, évidemment,
01:18:09le foie, c'est important.
01:18:10Ils ont même ajouté,
01:18:11si la rate reste fraîche,
01:18:12elle tiendra bien encore une semaine,
01:18:13mais c'est pas sûr
01:18:14parce qu'elle est déjà en train de moisir.
01:18:16De quelle tristesse.
01:18:17Elle fait vraiment, vraiment, vraiment pitié.
01:18:19Dites-moi,
01:18:20il a vraiment un caractère merveilleux,
01:18:21sa femme est mourante,
01:18:22il s'en fiche.
01:18:23Que voulez-vous ?
01:18:24Je suis comme ça.
01:18:25Toujours de bonne humeur,
01:18:26et puis que voulez-vous ?
01:18:27Vous savez,
01:18:28il faut bien mourir un jour ou l'autre.
01:18:29Qu'est-ce que vous voulez qu'on y fasse ?
01:18:31Un peu de patience,
01:18:32on en épousera une autre,
01:18:33plus jeune.
01:18:42Il y a dans le salon
01:18:43quelqu'un qui désire vous parler.
01:18:44Oui, qui est-ce ?
01:18:45Il dit s'appeler Don Giacchino Castiello.
01:18:47Ah, Don Giacchino.
01:18:48Don Giacchino, le propriétaire.
01:18:50Le propriétaire.
01:18:52Oui, le propriétaire,
01:18:53le propriétaire,
01:18:54oui, c'est le propriétaire,
01:18:55le propriétaire d'une petite maison
01:18:56comme héros que je veux acheter
01:18:57pour ma fille.
01:18:58Peut-être pas le moment,
01:18:59mais je vais toujours le recevoir.
01:19:00Le cher Don Giacchino.
01:19:01Ah, Don Giacchino.
01:19:02Don Giacchino,
01:19:03vous l'avez vu dans un moment,
01:19:04vous l'avez vu dans un moment.
01:19:05Oui, je l'ai vu absolument,
01:19:06je n'ai pas eu une minute à voir.
01:19:07Il m'est tout à fait impossible
01:19:08de vous recevoir maintenant.
01:19:09J'ai là des personnes
01:19:10de la haute société.
01:19:11Tiens, où sont-ils ?
01:19:12Il y avait toute une famille,
01:19:13vous comprenez,
01:19:14il s'agit du mariage
01:19:15de ma fille.
01:19:16Ah, bon,
01:19:17alors ça,
01:19:18je ne voudrais pas déranger.
01:19:19Oui, oui,
01:19:21je reviendrai ce soir.
01:19:22C'est quand même quelque chose,
01:19:23ça ne se fait pas comme ça.
01:19:24Ah, oui,
01:19:25je vous demande pardon,
01:19:26messieurs,
01:19:27excusez-moi,
01:19:28je ne pouvais pas prévoir.
01:19:29C'est ça, c'est ça,
01:19:30continuez.
01:19:31Merci, merci.
01:19:32Excusez-moi,
01:19:33à ce soir.
01:19:34Bonne santé.
01:19:35Merci, merci.
01:19:36Mesdames et messieurs,
01:19:37je vous présente mes excuses.
01:19:38Vos excuses,
01:19:39vos excuses,
01:19:40quand on reçoit des personnes
01:19:41de notre rang,
01:19:42on ne s'occupe plus de personne.
01:19:43C'est insensé,
01:19:44on ne nous a jamais traité
01:19:45de cette façon.
01:19:46C'est insensé,
01:19:47on ne nous a jamais traité
01:19:48de cette façon.
01:19:49Je vous demande pardon,
01:19:50je ne le ferai plus.
01:19:51C'est la première
01:19:52et la dernière fois.
01:19:53Si, si,
01:19:54n'en parlons plus.
01:19:55Mais si cette personne revient,
01:19:56ne la laissez plus entrer,
01:19:57car si elle entre,
01:19:58non, nous sortons.
01:19:59Mais bien sûr, bien sûr,
01:20:00bien sûr, bien sûr.
01:20:01Je crois que tout est prêt
01:20:02pour le mariage maintenant.
01:20:03Tout, je ne vois plus
01:20:04aucun obstacle, n'est-ce pas?
01:20:05Aucun obstacle.
01:20:06Tout le monde est content.
01:20:07C'est parfait,
01:20:08je voudrais maintenant
01:20:09vous demander
01:20:10une petite...
01:20:11une petite...
01:20:12une petite...
01:20:13une petite...
01:20:14une petite...
01:20:15une petite...
01:20:16une petite...
01:20:17une petite...
01:20:18une petite...
01:20:19mais je ne sais pas si je dois,
01:20:20je...
01:20:21j'ai peur de vous offenser.
01:20:22Prenez bien garde
01:20:23à ce que vous allez dire,
01:20:24n'est-ce pas?
01:20:25Que voulez-vous?
01:20:26Eh bien voilà,
01:20:27comme en fait aujourd'hui
01:20:28est l'année adversaire
01:20:29de ma fille,
01:20:30j'avais commandé
01:20:31un petit déjeuner
01:20:32à mon cuisinier
01:20:33et j'aurais voulu savoir
01:20:34si...
01:20:35Mais non,
01:20:36vous allez vous mettre...
01:20:37Non, non, non, non,
01:20:38ne pas s'agiter.
01:20:39Je n'oserai pas.
01:20:40Allez, on s'élance,
01:20:41on s'élance.
01:20:42Si je suis assez timide.
01:20:43Allez, allez, allez.
01:20:44Ecoutez, je vais...
01:20:45Eh bien voilà, n'est-ce pas?
01:20:47Allez, allez, allez.
01:20:50Je le dis ou je ne le dis pas?
01:20:51Dites-le.
01:20:52Dites-le.
01:20:54Eh bien voilà, n'est-ce pas?
01:20:55À table,
01:20:56à table il y aura
01:20:57Gemma et moi, n'est-ce pas?
01:20:58Pas d'étrangers.
01:21:01Pourrais-je avoir
01:21:02le très grand honneur
01:21:03de vous avoir à dîner ce soir?
01:21:04Mais on ne nous a jamais fait
01:21:05une telle proposition.
01:21:06Quand dites-vous qu'on t'aime?
01:21:07Je dis comme il est marqué,
01:21:08je dis comme il est marqué.
01:21:09Et vous, Prince?
01:21:10Mon Dieu, en ce qui me concerne,
01:21:11j'accepterai.
01:21:13Eh bien, vous êtes...
01:21:14Merci, merci, je vous en sauverai
01:21:15jusqu'au jour de ma mort.
01:21:16Ça vous fait tellement plaisir
01:21:17que nous dînions chez vous.
01:21:18Un immense plaisir.
01:21:19Eh bien, pour vous faire plaisir,
01:21:20nous resterons aussi demain.
01:21:22Et aussi après-demain.
01:21:23Nous resterons une semaine.
01:21:24Un mois.
01:21:25Six mois.
01:21:26Un an.
01:21:27Deux ans.
01:21:28Deux ans.
01:21:29Je suis complice, je suis complice.
01:21:30Je demande simplement
01:21:31la permission de me retirer
01:21:32pour donner les ordres nécessaires.
01:21:34J'ai conduit la Comtesse
01:21:35et la petite Comtesse
01:21:36dans ta chambre
01:21:37pour qu'elles se mettent à l'air.
01:21:38Si le Prince et le Marquis
01:21:39le veulent,
01:21:40ils peuvent aller faire
01:21:41un tour dans le jardin.
01:21:42Si vous avez
01:21:43le moindre désir,
01:21:44sonnez et vous serez servis.
01:21:45Je reviens dans un instant.
01:21:46Faites comme si vous étiez chez vous.
01:21:48Donc, je compte bien
01:21:49vous avoir à ma table
01:21:50pendant deux heures.
01:21:51On compte sur vous.
01:21:52C'est entendu,
01:21:53vous ne bougez pas d'ici.
01:21:54D'ailleurs, pour en être plus sûr,
01:21:55je cours chez un quinquailler.
01:21:56J'achète une chaîne
01:21:57et je vous attache
01:21:58tous les quatre.
01:21:59J'ai l'impression
01:22:00que de toute façon,
01:22:01ça finira comme ça.
01:22:02Ah, quel joie,
01:22:03quelle consolation.
01:22:04Et tout ça pour moi,
01:22:05pour moi.
01:22:06Bravo, bravo, très bien.
01:22:07Continuez comme ça.
01:22:08Du moment qu'on mange,
01:22:09c'est le moment
01:22:10qu'on a le meilleur.
01:22:11Faites bien attention,
01:22:12donc, Félix.
01:22:13Vous dites trop d'indigne.
01:22:14Le foie, le poumon, la rate,
01:22:15on s'en serait très bien passé.
01:22:16Que voulez-vous pour la maladie,
01:22:17on n'a plus rien préparé.
01:22:18Mais, oh,
01:22:19mais qu'est-ce que je vois là.
01:22:20Poupelle, là.
01:22:21Luigi, non,
01:22:22mais qu'est-ce que vous faites là ?
01:22:23Comment qu'est-ce que je fais là,
01:22:24ma toute belle ?
01:22:25Mais je suis chez moi.
01:22:26Salope.
01:22:27Et vous, alors,
01:22:28vous faites partie
01:22:29de cette mascarade ?
01:22:30Oui.
01:22:31Oh, mais c'est merveilleux
01:22:32ma poupelle, là.
01:22:33On va rester ensemble
01:22:35Vous êtes son père à elle ?
01:22:36Oh, mais c'est parfait.
01:22:37Dites donc, vous savez,
01:22:38je suis passé vous voir ce matin.
01:22:39Chez vous, vous n'étiez pas.
01:22:40Enfin, bref, ça ne fait rien.
01:22:41Je vous déclare
01:22:42que j'ai l'intention
01:22:43d'épouser Poupelle.
01:22:44Oh, oh, oh.
01:22:45C'est entendu,
01:22:46mais ce n'est pas le moment.
01:22:47C'est quoi qu'on puisse en dire,
01:22:48on en parlera demain,
01:22:49mais pour le moment,
01:22:50Luigino disparaît.
01:22:51Mais si je disparais,
01:22:52comment je ferais la paix
01:22:53avec mon papa, moi ?
01:22:54Et bien, voilà ce que tu vas faire,
01:22:55tu vas attendre
01:22:56que nous soyons à table,
01:22:57tu arrives,
01:22:58tu fais une plaisanterie,
01:23:00Oh, Poupelle, Poupelle,
01:23:01ma pépinelle.
01:23:02Hé, hé, hé.
01:23:03Qu'est-ce qu'il y a ?
01:23:04Je vous répète que je suis son père
01:23:05et que j'aimerais tout de même
01:23:06savoir à qui j'ai affaire.
01:23:07Ah oui, alors moi,
01:23:08je suis un fils.
01:23:09Un fils de quoi ?
01:23:10Un fils de famille.
01:23:11Non, mais de famille très riche
01:23:12qui désire faire la fortune
01:23:13de votre fille.
01:23:14Ça vous suffit ?
01:23:15Eh, eh, eh.
01:23:16Qu'est-ce qu'il y a ?
01:23:17Elle est de la souplesse.
01:23:18Oui, je l'ai.
01:23:19Vas-y, vas-y.
01:23:20Viens.
01:23:21Oh, mais Jemma,
01:23:22tu sais comme je suis heureux.
01:23:23Moi aussi,
01:23:24mais j'ai bien du mal
01:23:30Mesdames,
01:23:31si vous voulez bien me suivre,
01:23:32je vais vous conduire à vos chambres.
01:23:33Oh, eh bien, allons-y.
01:23:37N'ayez pas peur
01:23:38parce que moi, la comtesse,
01:23:39je m'en fais très bien.
01:23:42On a vu ça
01:23:43et la fête, c'est bourde.
01:23:44Les pieds, la casserole.
01:23:46Petit Marquis,
01:23:47quand est-ce qu'on mange ?
01:23:48Je ne sais pas,
01:23:49dans quelques instants.
01:23:50Je vous dis ça
01:23:51parce que j'ai un peu d'appétit.
01:23:53Inutile de le dire,
01:23:54ça se voit.
01:23:56Il y a une chose certaine,
01:23:57c'est que c'est bien agréable
01:23:58d'être un aristocrate.
01:23:59Tout le monde vous salue,
01:24:00vous respecte,
01:24:01des égards, des compliments.
01:24:02C'est autre chose,
01:24:03c'est ce qui s'appelle vivre.
01:24:05On se demande
01:24:06pourquoi les pauvres vivent.
01:24:08Il ne devrait y avoir
01:24:09que des aristocrates,
01:24:10tous riches, tous nobles,
01:24:11les clochards,
01:24:12pour supprimer.
01:24:14Si on supprime les clochards,
01:24:15passe quoi ?
01:24:16Les moins, on est morts.
01:24:18Donc, il faut la richesse
01:24:20et la misère.
01:24:21Un équilibre, quoi.
01:24:22C'est ça,
01:24:23la misère.
01:24:24Un équilibre, quoi.
01:24:25C'est logique.
01:24:27Oh !
01:24:28Oh, nom de nom !
01:24:29Oh, cet andouille de coiffeur
01:24:30m'a bien arrangé.
01:24:32J'ai vraiment l'air
01:24:33d'un prince.
01:24:34Sauf que je ne peux pas rire,
01:24:35j'ai ma moustache
01:24:36qui se décolle.
01:24:38Il sait,
01:24:40je peux encore devenir quelqu'un.
01:24:42Je suis jeune, la route tourne.
01:24:44Qui est-ce qui m'empêchera
01:24:45de tirer le bon numéro ?
01:24:46Personne.
01:24:47Alors, j'irai chercher ma femme
01:24:48et je lui dirai,
01:24:49regarde-moi.
01:24:50Non, non, mais regarde-moi.
01:24:53Tu m'as maltraité,
01:24:54tu m'as méprisé
01:24:55et aujourd'hui,
01:24:56tu vois ce que je suis devenu ?
01:24:57Regarde.
01:24:58Un aristocrate.
01:25:00Faisons la paix, veux-tu,
01:25:01et mets ton chapeau.
01:25:02La femme d'un homme comme moi
01:25:03ne peut pas sortir sans chapeau.
01:25:06Quelle joie !
01:25:07Quelle revanche !
01:25:08Quelle raclée !
01:25:09Aussi elle m'a fichu
01:25:10quand elle m'a surpris
01:25:11chez Luisella la couturière.
01:25:12Quatre hommes
01:25:13n'auraient pas pu la retenir.
01:25:15Ah, Pétina !
01:25:17Où est-elle maintenant,
01:25:18Dieu seul le sait ?
01:25:20Bah, pour l'instant,
01:25:21je suis prince.
01:25:23En ma qualité de prince,
01:25:24je fais ce que je veux
01:25:26et ce que je veux,
01:25:27c'est un bon vermouth
01:25:28pour m'ouvrir l'appétit.
01:25:32Excellence ?
01:25:35Excellence ?
01:25:36Ma femme.
01:25:37Vous avez sonné ?
01:25:40Je sais tout.
01:25:41Je suis avec Mademoiselle.
01:25:42La mascarade.
01:25:43Je suis au courant,
01:25:44je sais tout.
01:25:45Elle sait tout ?
01:25:46Mais alors, si elle sait tout,
01:25:47elle sait qui je suis.
01:25:48Pétina !
01:25:49Comment, c'est toi ?
01:25:50Félix, c'est toi ?
01:25:51C'est bien toi ?
01:25:52C'est bien toi ?
01:25:53Tu le sais ou tu le sais pas ?
01:25:54Voilà où tu en es arrivé.
01:25:55Six ans sans me laisser voir mon enfant.
01:25:56Où est-il ?
01:25:57Où est Pépé Niallon,
01:25:58par l'assassin ?
01:25:59Tais-toi, tais-toi, je dis tout,
01:26:00mais ne crie pas.
01:26:01Tu as raison,
01:26:02je ne crierai pas
01:26:03parce que je ne veux pas faire de tort
01:26:04à Mademoiselle.
01:26:05Je ne parlerai pas.
01:26:06Je ne dirai pas qui tu es.
01:26:08Mais tu vois ce petit couteau ?
01:26:11Pétina,
01:26:12déposez ce petit couteau.
01:26:13Dans l'estomac.
01:26:14Je t'embrasse comme un poulet
01:26:15si tu ne me dis pas
01:26:16où est mon fils.
01:26:17Je ne sais vraiment pas
01:26:18qui vous êtes
01:26:19et je ne sais pas ce que vous voulez dire.
01:26:20Vous oubliez
01:26:21que je suis le prince
01:26:22de casserole.
01:26:23Le prince.
01:26:24Arrière, arrière.
01:26:25Je suis le prince.
01:26:26Arrière, pédoyant,
01:26:27j'appelle au secours.
01:26:31Qu'est-ce que c'est que cet enfant ?
01:26:34Allons, on pense.
01:26:36C'est Pépé Niallon,
01:26:37notre fils.
01:26:38Mon fils.
01:26:40Mon Pépé Niallon.
01:26:42Oh, mais comme tu as grandi,
01:26:43comme tu es devenu beau.
01:26:45Mon Pépé Niallon,
01:26:46embrasse-moi,
01:26:47embrasse-moi.
01:26:48Je suis ta mère,
01:26:49ta véritable mère.
01:26:50Qu'est-ce qu'il se passe ?
01:26:51Oh, Vicenzo,
01:26:52mon fils, mon fils
01:26:53que je n'avais pas vu depuis six ans
01:26:54et que je retrouve.
01:26:55Mais parle, Pépé Niallon.
01:26:56Mais comment es-tu ici ?
01:26:59Vicenzo, c'est mon père à moi.
01:27:01Oui, prince.
01:27:03Oui, c'est...
01:27:05Je vous prie de l'excuser.
01:27:07Cet enfant est mon fils.
01:27:10Ton fils à toi ?
01:27:19Alors, viens,
01:27:20je te tuerai tes mains.
01:27:21Ah, donc, Vicenzo,
01:27:22ça ne marche pas si vite.
01:27:23Je n'en puis plus depuis ce matin.
01:27:25Un mot de plus et je te gifle.
01:27:26Je n'en peux plus.
01:27:27J'ai peur d'une grande fatigue.
01:27:28Tu vas me manger
01:27:29et me faire bu comme un cochon.
01:27:30Oh, j'ai mis deux bouteilles
01:27:31de cordon noir.
01:27:32Je t'en présente.
01:27:34Il n'y en a plus d'autre ?
01:27:35Non, non.
01:27:36Seulement ces deux-là.
01:27:37Bon, alors, il faut faire vite.
01:27:38Il faut faire vite.
01:27:39Il faut faire vite.
01:27:40Il faut faire vite.
01:27:41Il faut faire vite.
01:27:42Il faut faire vite.
01:27:43Il faut faire vite.
01:27:44Il faut faire vite.
01:27:45Non, non.
01:27:46Seulement ces deux-là.
01:27:47Bon, alors, il faut faire vite.
01:27:48Ils ne vont pas tarder à venir
01:27:49et le patron veut qu'on serve
01:27:50le café ici.
01:27:51Ah, c'est ça.
01:27:52C'est ça.
01:27:53Dépêche-toi.
01:27:54Parce que moi,
01:27:55le café,
01:27:56je l'aime très fort.
01:28:03Ah, Vicenzo,
01:28:04tu es là le jour d'être ?
01:28:05Oui, oui.
01:28:06Oui, à peu près.
01:28:07Vicenzo, je crois
01:28:08que j'ai fait une bonne impression.
01:28:09Quand ils ont vu le service
01:28:10en argentier doré,
01:28:11ils en sont restés bouche bée.
01:28:12Et après,
01:28:13ce qu'ils ont pu manger,
01:28:14ce sont des blagues.
01:28:15Ils mangent plus que nous,
01:28:16plus que nous.
01:28:17Et surtout, le marquis Favetti,
01:28:18bonne mère,
01:28:19je n'ai jamais vu manger comme ça.
01:28:20Et la comtesse d'Espier,
01:28:21la comtesse d'Espier,
01:28:22un bouffon.
01:28:23Ah, vraiment, vraiment,
01:28:24tu sais,
01:28:25ils font plaisir à regarder,
01:28:26tu sais, vraiment, vraiment.
01:28:27Tu ne peux pas savoir
01:28:28comme je me sens gai aujourd'hui.
01:28:29Que Dieu vous garde
01:28:30toute votre vie dans cet état.
01:28:31Je vous y fais la paix
01:28:32avec mon fils Gugino.
01:28:33Il est arrivé
01:28:34alors que nous étions à table.
01:28:35Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ?
01:28:36Pas évidemment,
01:28:37d'autant plus que c'est toujours
01:28:38votre fils.
01:28:39Et puis, quand ça n'a plus d'argent,
01:28:40sa vie en venait à son père.
01:28:41Mais cette fois-ci,
01:28:42il m'a juré
01:28:43qu'il n'en commencerait plus
01:28:44et il m'a embrassé les mains.
01:28:47Deux fois.
01:28:48Il y a une chose qui m'étonne,
01:28:49à table,
01:28:50il s'est assis à côté
01:28:51de la petite comtesse,
01:28:52ils n'ont pas arrêté
01:28:53de se parler tout bas tous les deux.
01:28:54Je me disais,
01:28:55la comtesse va s'en apercevoir
01:28:56et toute la soirée
01:28:57va être gâchée
01:28:58mais fort heureusement,
01:28:59ni la comtesse,
01:29:00ni le prince,
01:29:01ni le marquis
01:29:02ne s'en sont aperçus.
01:29:03Heureusement,
01:29:04j'étais venu voir
01:29:06le prince.
01:29:17Pauvre Pepegniello.
01:29:23Ça fait trois heures
01:29:24qu'il dort sur mon lit.
01:29:25Que de choses
01:29:26il m'a raconté.
01:29:27Il le laissait aller
01:29:28sans chemise,
01:29:29le misérable.
01:29:30Mais il n'y a que les montagnes
01:29:31qui ne se rencontrent pas
01:29:32et un jour ou l'autre,
01:29:33nous réglerons nos comptes.
01:29:34Un instant, madame.
01:29:36Laissez-moi vous parler avant.
01:29:37Écoutez la voix de la raison avant
01:29:39et vous ferez ce que vous voudrez.
01:29:41Après…
01:29:42Je n'ai pas le temps.
01:29:43Je suis presse.
01:29:44Ce que j'ai à vous dire,
01:29:45madame,
01:29:46tient en très peu de mots
01:29:47et ces quelques mots,
01:29:48madame,
01:29:49vous les écouterez
01:29:50parce que je veux vous les dire.
01:29:51Souvenez-vous
01:29:52que je suis votre mari.
01:29:53Mon mari ?
01:29:54Toi un mari ?
01:29:55Ne riez pas,
01:29:56madame.
01:29:57Écoutez-moi.
01:29:58C'est maintenant
01:29:59que tu veux parler ?
01:30:00Va cuver ton champagne.
01:30:01Nous nous reverrons demain.
01:30:02Attends.
01:30:03Je n'ai rien bu.
01:30:04Ça se voit.
01:30:05Je ne fais que pleurer à table
01:30:06tout le temps.
01:30:07Tenez.
01:30:08Sentez mon haleine.
01:30:09On va te changer.
01:30:10Tout ce qu'on vous a dit,
01:30:11que je dépense et tout
01:30:12avec lui et celle-là
01:30:13à la couturière,
01:30:14c'est faux.
01:30:15Calomnie, calomnie.
01:30:16Certes,
01:30:17je suis allé chez elles
01:30:18deux ou trois fois,
01:30:19c'est vrai, je ne le dis pas,
01:30:20mais tout serait déjà fini
01:30:21si vous n'en aviez pas fait
01:30:22une montagne.
01:30:23Après cinq mois de silence,
01:30:26vous m'avez envoyé
01:30:27quelqu'un me réclamer votre fils,
01:30:29c'est-à-dire notre fils,
01:30:31notre fils
01:30:32qui m'a dit tout à l'heure
01:30:33qu'il était mon père,
01:30:34à moi.
01:30:35Cette affaire n'est pas claire,
01:30:36Madame,
01:30:37mais j'ai compris,
01:30:38j'ai compris.
01:30:39Je vous refusais l'enfant,
01:30:40c'est vrai,
01:30:41savez-vous pourquoi
01:30:42je vous le refusais,
01:30:43l'enfant ?
01:30:44Parce que je me disais
01:30:46que c'était la seule chose
01:30:47à faire pour que Bettina
01:30:48revienne
01:30:49et qu'on se réconcilie.
01:30:50Bettina l'a pas fait,
01:30:53alors moi,
01:30:54désespéré,
01:30:55je suis retourné
01:30:56à lui,
01:30:57celle-là,
01:30:58la couturière.
01:30:59Le reste, Madame,
01:31:00vous le connaissez.
01:31:01Très joli, Pédoirie,
01:31:03vos petits n'avaient même pas
01:31:04une chemise à se mettre
01:31:05sur le dos.
01:31:06Mais que penseriez-vous
01:31:07d'un père
01:31:08qui laisserait aller
01:31:09son enfant sans chemise ?
01:31:10Que penseriez-vous, Madame,
01:31:11si le père lui-même
01:31:12n'avait pas de chemise ?
01:31:14Oh !
01:31:15Et maintenant, Madame,
01:31:16j'aimerais savoir
01:31:17comment il se fait
01:31:18que Vincenzo domestique
01:31:19dans cette maison
01:31:20soit le père de mon fils.
01:31:21Parlez, Madame,
01:31:22je vous écoute.
01:31:23Parce que le pauvre petit
01:31:24crevette fin,
01:31:25Vincenzo l'a pris en pitié,
01:31:26l'a fait passer pour son fils
01:31:27en lui disant,
01:31:28si on te demande qui tu es,
01:31:29réponds toujours
01:31:30que je suis ton père.
01:31:31C'est pas possible.
01:31:32Mais si, c'est possible.
01:31:33Non, ma pétinasse,
01:31:34il n'y a que là
01:31:35si tu m'as vraiment
01:31:36dit la vérité.
01:31:37Tiens, tiens.
01:31:38Prince,
01:31:39je vous prie
01:31:40de m'excuser,
01:31:41je suis le père d'Erec.
01:31:42Non, Vincenzo,
01:31:43Vincenzo,
01:31:44son intègre s'illustre ici,
01:31:45il s'imagine que
01:31:46Pepe Niello
01:31:47est vraiment ton fils.
01:31:48Écoute, je t'en prie,
01:31:49dis-lui la vérité.
01:31:50Oui, j'aimerais savoir.
01:31:51Simple curiosité,
01:31:52pourquoi cet enfant
01:31:53vous appelle-t-il papa ?
01:31:54Ah, mais c'est très simple,
01:31:55Excellence,
01:31:56vous permettez.
01:31:57Non, c'est très simple.
01:31:58C'est très simple,
01:31:59le petit était à la rue,
01:32:00abandonné de tous.
01:32:01Alors moi,
01:32:02pour lui faire prendre
01:32:03du service ici,
01:32:04je l'ai présenté au bâton
01:32:05comme mon fils.
01:32:06Et vraiment,
01:32:07illustre ici,
01:32:08vraiment,
01:32:09je me suis mis
01:32:10à l'aimer comme un fils,
01:32:11oui, car il le mérite.
01:32:12Je crois que
01:32:13si je tenais son père,
01:32:14je lui dirais
01:32:15entre quatre yeux
01:32:16minable,
01:32:17fils de porc,
01:32:18triste enfant de fumier.
01:32:19À son père ?
01:32:20À son père.
01:32:21Tu as jeté à la rue
01:32:22une petite créature de rêve.
01:32:23Oh, une créature de rêve,
01:32:24oui,
01:32:25une créature de rêve.
01:32:26Oh, oui, monsieur,
01:32:27tu es une pustule,
01:32:28une charogne qui pute.
01:32:29À son père ?
01:32:30À son père.
01:32:31Et je le jure,
01:32:32Excellence,
01:32:33je le jure,
01:32:34je crois que
01:32:35s'il me répondait,
01:32:36je serais capable
01:32:37de faire un malheur.
01:32:38Ce ver de terre,
01:32:39ce mur ridicule,
01:32:40ce cadavre ambulant.
01:32:41Oh, si je le...
01:32:42Merci, merci,
01:32:43merci beaucoup.
01:32:44Mais pourquoi raconter
01:32:45tout cela, Bettina ?
01:32:46Le prince a peut-être cru
01:32:47que tu étais ma femme.
01:32:48Oui, je crois
01:32:49que c'est ce qu'il a cru.
01:32:50Ah, non, Excellence,
01:32:51non, ça,
01:32:52oh, ça,
01:32:53c'est pas ça pour elle.
01:32:54Bettina est une honnête fille,
01:32:55honnête et travailleuse.
01:32:59Permettez.
01:33:01Le père de cet enfant
01:33:03est une charogne qui pute.
01:33:07Oh, mais il m'agace prodigieusement.
01:33:09Non, Bettina,
01:33:10je te demande pardon.
01:33:11Je te jure désormais
01:33:12de ne plus aimer que toi
01:33:13et toi seule.
01:33:14Laisse-moi, oui, c'est ça.
01:33:15Dis oui, Pepegnello.
01:33:16J'ai tellement envie
01:33:17de l'embrasser.
01:33:18Mais pour l'instant,
01:33:19il dort,
01:33:20puis tu le feras peur
01:33:21avec cette moustache.
01:33:22Je l'embrasserai, tout doucement.
01:33:25Mais oh, je voudrais voir cette créature d'un rêve.
01:33:28Oh, ne pleure pas, raté moche.
01:33:30Quand tu pleures, tiens, allons-y, mais tout doucement.
01:33:32Je t'ai toujours aimé.
01:33:33Tu sais, ce sont les autres qui nous ont séparés.
01:33:35Moi, je ne t'ai toujours pas aimé.
01:33:38Allez, allons-y.
01:33:41Mais qu'est-ce que...
01:33:42Ce n'est pas possible.
01:33:43Shenzhou, qu'est-ce que tu dis là ?
01:33:45Le prince amoureux de Bettina.
01:33:47Incroyable, mais vrai, Chevalier Excellence.
01:33:49Vrai.
01:33:50Quand je suis arrivé ici, avec le plateau et les tasses,
01:33:53je les ai trouvées là, dans le coin.
01:33:55Le prince à genoux tenait les mains de Bettina,
01:33:57de Bettina comme ceci,
01:33:59et il lui disait, ma Bettina, s'il en est un si,
01:34:02si tu m'as dit la vérité...
01:34:03Quelle vérité ?
01:34:04Je n'en sais rien.
01:34:05Mais je soupçonne le prince de m'avoir pris pour le mari de Bettina,
01:34:08et Bettina lui a expliqué qu'il n'en est rien.
01:34:10Oui, évidemment. Et où sont-ils maintenant ?
01:34:11Dieu seul le sait, Excellence.
01:34:12Eh bien, écoute, le mieux, le mieux, vous avez vu, le mieux,
01:34:15dans la circonstance, le mieux, eh bien, c'est de...
01:34:17le mieux, c'est de ne pas s'en occuper.
01:34:19Bettina est assez grande pour s'en tirer toute seule.
01:34:20De plus, le prince est marié,
01:34:21et Bettina ne peut tout de même pas se mettre en balance avec la princesse.
01:34:24Evidemment.
01:34:25Très bien.
01:34:26Pas plus que le prince ne peut se mettre en balance avec le mari de Bettina.
01:34:31Comment, Bettina est mariée ?
01:34:32Mais oui, votre... Vous ne saviez pas ?
01:34:33Non.
01:34:34Oui, Bettina est mariée.
01:34:35Elle vit séparée de son mari, mais ça ne fait rien,
01:34:37parce que si le mari la prenait...
01:34:38Oui, évidemment, évidemment.
01:34:39D'autant plus que Bettina a un fils.
01:34:44Comment, Bettina a un fils ?
01:34:45Mais oui, votre Excellence.
01:34:47Et savez-vous qui c'est ?
01:34:48Eh bien, c'est Pépéniello, votre petit valet.
01:34:56Pépén... Pépéniello ?
01:34:58Comment, Pépéniello ?
01:35:02Pépéniello n'est pas ton fils à toi ?
01:35:04Hein ?
01:35:05Oh, Excellence, Pépéniello...
01:35:10Ah oui, c'est-à-dire que...
01:35:11Oui, ça, oui, il est mon fils, mais son père, c'est le mari de Bettina.
01:35:19Il y a quelque chose qui m'échappe.
01:35:21Et toi, finalement, toi, qu'est-ce que tu es, toi, ici, toi, pour Bettina ?
01:35:24Oh, maintenant, plus rien, Chevalier Excellence, non, mais autrefois, oui.
01:35:29Ça va, ça va, j'ai compris.
01:35:30Je vous en supplie, Excellence, ne dites rien.
01:35:32Tu penses, tu me prends pour un enfant de cœur.
01:35:33Non, le mieux, maintenant, c'est de réfléchir à la manière d'arranger toute cette affaire.
01:35:36Toi, va au jardin et prépare le café.
01:35:37Il est prêt, Excellence.
01:35:38Ça, c'est le bouquet.
01:35:39J'avais bien besoin de cette histoire.
01:35:40Le prince amoureux de Bettina.
01:35:42Le prince, Bettina.
01:35:44Bettina, le prince.
01:35:47Peut-être le champagne lui montant à la tête, il l'a trouvée aguichante.
01:35:51Il est prince, il s'est dit, on a beau être mariés, on n'en est pas moins homme.
01:35:54Avec sa femme mourante.
01:35:56Moi, je ne comprends plus rien, plus rien.
01:35:57Que faire, que ne pas faire.
01:35:58Papa, où es-tu ? Je le cherchais partout.
01:36:00Ça en vaut la soirée.
01:36:01Mais moi, je trouve que ce n'est pas légal d'abandonner ses convives et de ne plus faire le complice.
01:36:04Ferme-la.
01:36:05Nous voulions voir la voix de santé, nous ne vous avons plus.
01:36:07Oui, vous, j'étais, ben, j'étais, j'étais venu voir si le jardin était prêt à vous recevoir.
01:36:11Si vous le voulez bien, nous, nous prendrons le café ici.
01:36:15Si vous le permettez, je vais emmener la petite comtesse pour lui montrer les illuminations.
01:36:20Nous irons tous ensemble.
01:36:22Il est insensé, vous l'emmenez au fond du jardin, maintenant.
01:36:27A propos, où est mon frère, le prince ?
01:36:29Je l'ignore, je croyais même qu'il était avec vous.
01:36:30Mais non, il nous a quittés à table, lui, on ne l'a plus vu.
01:36:32Je parie qu'il est dans la chambre de Bettina, je vais voir.
01:36:34Je vous demande simplement trois minutes, le temps d'aller chercher un petit mouchoir, bleu.
01:36:38Faites, faites, faites donc.
01:36:41Tiens, Mat, tiens, Mat, tiens, Mat, si tu es avec moi, je suis heureux.
01:36:45Pauvre papa, il gobe tout.
01:36:50Poupelle, cœur de mon cœur, tu m'aimes ?
01:36:53Je t'aime, mon Louis-Djinn.
01:36:55Et toi, pourquoi allais-tu ne me dire rien, âme de mon âme ?
01:36:59Ferme-la, ce n'est plus de notre âge.
01:37:01Je suis amoureux, je suis amoureux.
01:37:02J'ai trouvé le prince en train d'embrasser Pepe Nielo, il lui disait, mon fils, mon fils,
01:37:05je voudrais bien savoir de qui cet enfant est le fils, au bout du compte.
01:37:07Si vous le voulez bien, nous, eh bien, nous, eh bien, voilà, nous prendrons le café maintenant.
01:37:12Ah non, non, non, non, c'est une chaise que je garde.
01:37:25Ma Excellence, la princesse de Cassarole demande à entrer.
01:37:38La princesse de Cassarole ?
01:37:40La princesse de Cassarole.
01:37:41Tu dis bien la princesse de Cassarole ?
01:37:43Cassarole.
01:37:44Petit Marquis, votre temps.
01:37:46Marquis, votre belle sœur, ici.
01:37:48Ah non, attendez.
01:37:49Non, non, non, ça doit être une méprise.
01:37:51Voyons, vous êtes bien certain que je vous ai dit la princesse de Cassarole ?
01:37:55Mais oui, Votre Excellence, la princesse de Cassarole.
01:37:57Et si je peux me permettre, elle a l'air bien malade.
01:37:59Elle n'a même plus la force de parler.
01:38:01Quand je lui ai demandé que voulez-vous, elle m'a répondu dans un râle.
01:38:03Elle était mourante et maintenant la voilà qui gambille.
01:38:06Et il a dû rêver quelque chose de grave.
01:38:08Peut-être une nouvelle tellement importante, je vais la recevoir tout de suite.
01:38:10Non, mais c'est peut-être pas...
01:38:18On sent qu'il y a des coups de pas dans l'envers.
01:38:20Ne partez pas, c'est moi qui propose.
01:38:21Mais bon.
01:38:22Vous pouvez sauter par là, il y a une échelle.
01:38:26C'est malin, vous voyez, c'était le mieux habillé comme ça.
01:38:28J'avais bien dit qu'il fallait partir ici.
01:38:30Où est ce bandit de Félix?
01:38:32Je ne l'ai pas vu.
01:38:33Petit marquis, petit marquis.
01:38:34Chut.
01:38:35Qui a pu pousser la princesse à venir ici?
01:38:43Doucement, doucement, doucement.
01:38:45Doucement, doucement, doucement.
01:38:47Doucement, doucement, doucement.
01:38:55Elle est morte.
01:38:57Elle est morte.
01:39:00Princesse, voyons, il ne fallait pas venir.
01:39:02Vous êtes si malade.
01:39:04Petit marquis, allez embrasser votre tante.
01:39:06Enfin, allez.
01:39:07Marquis, allez l'embrasser, enfin, c'est votre belle-sœur.
01:39:10Pour ce qui est de l'esprit de famille, ils sont vraiment infaits.
01:39:12Ma chère belle-sœur.
01:39:14Pourquoi elle vous fait ça?
01:39:15Ma chère belle-sœur, votre venue est si étrange.
01:39:18Mais dans un tel état, c'est un véritable suicide.
01:39:20Crève, après toi, je suis pitié.
01:39:23Oui, je sais, je sais, je sais.
01:39:26Je n'aurais pas dû sortir de chez moi.
01:39:29Mais que voulez-vous, je me suis sentie si seule,
01:39:33abandonnée de tous.
01:39:35Je me suis dit, puisque je dois mourir,
01:39:37autant mourir parmi les miens,
01:39:39dans les bras de mon bien-aimé consort.
01:39:44Elle est venue mourir chez moi.
01:39:45Vraiment, alors ça.
01:39:47Je sais que vous vous souciez peu de moi
01:39:49et que vous attendez ma mort avec impatience.
01:39:52Oui, oui, oui.
01:39:54Je sais, je sais.
01:39:55Mais vous connaissez le dicton,
01:39:57mort espérée ne vient jamais.
01:39:59Mais non, mais non, mais non.
01:40:00Je sais, je sais, je sais.
01:40:01Oh, si vous aviez un temps soit peu d'affection pour moi,
01:40:06vous auriez pensé, pauvre princesse,
01:40:08que va-t-elle faire toute seule à la maison.
01:40:11Nous, nous nous amusons, nous mangeons, nous buvons.
01:40:16Et elle, la pauvre princesse, elle reste âgée.
01:40:18Comment ça, elle reste âgée?
01:40:20Non, ne faites pas attention, elle dit toujours ça.
01:40:22Voyons, ma chère tante, vous savez bien que si vous restez âgée,
01:40:24c'est parce que le médecin vous a interdit la nourriture.
01:40:26Oui, oui, oui, mais ça va mieux maintenant.
01:40:28J'ai déjà mangé trois œufs de durée un petit peu.
01:40:30Ah oui, c'est ça qui est bon pour le foie.
01:40:31Oh, oh, oh.
01:40:33Juste pour avoir la force de venir jusqu'ici
01:40:35et de voir la jolie petite Fiance.
01:40:37Et où est la Fiance?
01:40:38Elle est vraiment pas appétissante, hein?
01:40:41Je voudrais voir mon mari, le prince.
01:40:43Où est le prince?
01:40:45Je l'ignore, princesse.
01:40:46Il a dû aller au fond du jardin voir les illuminations.
01:40:48Allons au fond du jardin voir les illuminations.
01:40:50Enfin, princesse, vous n'y pensez pas.
01:40:51C'est que l'air y est frais.
01:40:52Non, mais non.
01:40:53Au contraire, l'air du jardin me fera du bien.
01:40:55Marquis, vous ne pensez pas que ça va lui faire du mal
01:40:56d'aller au fond du jardin?
01:40:57Et puis après, si ça lui fait du mal,
01:40:58qu'est-ce que ça peut bien nous faire?
01:40:59Oh, oh, oh.
01:41:00Les heures me trempent.
01:41:01Les heures me trempent.
01:41:02Je me sens en faible.
01:41:08C'est l'heure.
01:41:09De la retraite, mon général.
01:41:10L'heure où chaque soir ma vue se trouble.
01:41:12Alors arrive la toux, l'asthme, les douleurs et les convulsions.
01:41:15J'ai mal partout.
01:41:16C'est bien ça que j'ai mal partout.
01:41:17Il n'y a qu'à l'enterrer tout de suite sous un citronnier.
01:41:19Il n'y a qu'une chose qui me calme,
01:41:20c'est de voir mon mari, le prince.
01:41:21Montrez-moi le prince.
01:41:22Eh bien, nous y allons, nous y allons.
01:41:23Suivez-moi, vous autres.
01:41:24Vous allez me fliquer dans les bras.
01:41:25Nous y allons.
01:41:26Quelle qu'il y ait d'insolent parmi vous.
01:41:27Nous y allons.
01:41:28Nous y allons.
01:41:29Nous y allons.
01:41:32Vous avez une carte avec l'adresse?
01:41:33Parfait.
01:41:39L'horizon se couvre.
01:41:40Les coups de bâton volent bas, ce soir.
01:41:41Oh, on était si bien.
01:41:42Si elle pouvait crever, vraiment.
01:41:43Allez, avance.
01:41:44Parlez.
01:41:49Il n'y a personne.
01:41:50On peut entrer.
01:41:51Mais non, il n'y a personne.
01:41:52Et pourtant, la domestique m'a dit
01:41:53qu'ils étaient tous dans cette pièce.
01:41:54Ah, ben, ils sont peut-être allés au fond du jardin.
01:41:55Oh, mais c'est illuminé ce soir.
01:41:56Bravo, bravo.
01:41:57J'ai l'impression qu'il y a du monde.
01:41:58On va pouvoir s'amuser.
01:41:59Papa.
01:42:00Génial, mon fils.
01:42:01Ce n'est pas le moment de flancher.
01:42:02Oui, c'est ça.
01:42:03C'est ça.
01:42:04C'est ça.
01:42:05C'est ça.
01:42:06C'est ça.
01:42:07C'est ça.
01:42:08C'est ça.
01:42:09C'est ça.
01:42:10C'est ça.
01:42:11C'est ça.
01:42:12C'est ça.
01:42:13C'est ça.
01:42:14C'est ça.
01:42:15C'est ça.
01:42:16C'est ça.
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01:42:18C'est ça.
01:42:19C'est ça.
01:42:20C'est ça.
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01:42:22C'est ça.
01:42:23C'est ça.
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01:42:26C'est ça.
01:42:27C'est ça.
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01:42:30C'est ça.
01:42:31C'est ça.
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01:42:33C'est ça.
01:42:34C'est ça.
01:42:35C'est ça.
01:42:36C'est ça.
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01:42:40C'est ça.
01:42:41C'est ça.
01:42:42C'est ça.
01:42:43C'est ça.
01:42:44C'est ça.
01:42:45C'est ça.
01:42:46C'est ça.
01:42:47C'est ça.
01:42:48C'est ça.
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01:42:50C'est ça.
01:42:51C'est ça.
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01:42:59C'est ça.
01:43:00C'est ça.
01:43:01C'est ça.
01:43:02C'est ça.
01:43:03C'est ça.
01:43:04C'est ça.
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01:43:06C'est ça.
01:43:07C'est ça.
01:43:08C'est ça.
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01:43:11C'est ça.
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01:43:13C'est ça.
01:43:14C'est ça.
01:43:15C'est ça.
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01:43:18C'est ça.
01:43:19C'est ça.
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01:43:21C'est ça.
01:43:22C'est ça.
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01:43:24C'est ça.
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01:43:36C'est ça.
01:43:37C'est ça.
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01:43:39C'est ça.
01:43:40C'est ça.
01:43:41C'est ça.
01:43:42C'est ça.
01:43:43C'est ça.
01:43:44C'est ça.
01:43:45C'est ça.
01:43:46C'est ça.
01:43:47C'est ça.
01:43:48C'est ça.
01:43:49C'est ça.
01:43:50C'est ça.
01:43:51C'est ça.
01:43:52C'est ça.
01:43:53C'est ça.
01:43:54C'est ça.
01:43:55C'est ça.
01:43:56C'est ça.
01:43:57C'est ça.
01:43:58C'est ça.
01:43:59C'est ça.
01:44:00C'est ça.
01:44:01C'est ça.
01:44:02C'est ça.
01:44:03C'est ça.
01:44:04C'est ça.
01:44:05C'est ça.
01:44:06C'est ça.
01:44:07C'est ça.
01:44:08C'est ça.
01:44:09Je suis un homme, mon fils, je suis votre père et je n'ai pas à vous rendre compte
01:44:16de mes actes.
01:44:17Monsieur...
01:44:18Monsieur, je ne sais que vous répondre et au mieux de vous céder la place.
01:44:22Vous me permettrez pendant, mon cher père, de raconter cette histoire à ma tantine,
01:44:27ma princesse.
01:44:28Attends, attends, attends.
01:44:29Eugénie, vous ne me ferez pas ça.
01:44:32Si, je le ferais...
01:44:34Sur mon honneur, je le ferais.
01:44:35Je ne vous nommerai pas, mais j'inventerai une petite fable, ce sera charmant.
01:44:39Il était une fois un jeune homme qui était amoureux d'une jeune fille et qui était aimé d'elle.
01:44:43Ce jeune homme a trouvé le père de la jeune fille, lui dit son nom et fait sa demande en mariage.
01:44:48Tout est prêt pour les noces.
01:44:49Mais ce jeune homme était le fils d'un noble seigneur qui, malheureusement, était amoureux de la même jeune fille.
01:44:55Comme il ne voulait pas l'épouser ou ne pouvait pas l'épouser, car sa noble famille s'y serait opposée, que fit-il ?
01:45:00Il changea de nom, se mit à fréquenter la maison de la jeune fille
01:45:03et ayant évidemment rencontré son fils, il lui dit, je suis votre père, je n'ai pas à vous rendre compte de mes actions.
01:45:09Maintenant, ma chère tante, dites-moi franchement, lequel vous paraît le plus honnête des deux ?
01:45:14Le père ou le fils ?
01:45:18Arrêtez-vous, gilets jaunes !
01:45:19Vous ne pouvez pas faire cela.
01:45:24Si vous voulez épouser, j'ai marre d'épouser là.
01:45:27Avec votre consentement ?
01:45:29Avec mon consentement, ça n'a jamais...
01:45:31Eh bien, dans ce cas, je dirais à ma tante que le père de ma femme s'appelle Octave, dit M. Bébé,
01:45:37et que son fils s'appelle simplement Eugène.
01:45:39Allons, allons, allons, restez ici !
01:45:42Restez ici !
01:45:45Assassins !
01:45:46Il ne faut pas, il ne faut pas, il ne faut pas !
01:45:49Nous tâcherons d'arranger les choses !
01:45:51Qu'est-ce que vous voulez me dire ? C'était un cadre lorsque vous étiez à côté de moi, vous restez muet.
01:45:54Excusez-moi, prince, mais Bébé Dylan était près de nous et je ne voulais pas parler de portrait.
01:45:57La femme de Jean-François, savez-vous qu'elle me plaît beaucoup, cette fille-là ?
01:45:59Oui, en effet, j'ai vu ça. Et savez-vous qui elle a, prince ? C'est qui veut vous parler ?
01:46:02Non, qui donc ?
01:46:03Votre femme, la princesse, rien de moins.
01:46:05Qu'est-ce qu'on va faire ?
01:46:06Ah, j'en sais rien.
01:46:07Non, mais, je veux dire, qu'est-ce que je vais faire ?
01:46:09Allez lui parler, la pauvre, elle suppoque. Affordez-mieux, je vous l'amène.
01:46:11M. Bébé, je vous demande pardon de ne pas m'occuper de vous davantage ce soir, mais je suis très pris.
01:46:14Je vous présente le prince Cassarole.
01:46:16Quoi ?
01:46:17Le prince Cassarole. Le prince Cassarole, quoi.
01:46:19J'ai aussi le marquis Fabetti ici.
01:46:20C'est quoi ?
01:46:21Un peu de patience, je vous présenterai, je vous présenterai, je vous présenterai.
01:46:24Petit marquis, suis aimable, remplacez-moi. Je vous l'amène, je vous l'amène.
01:46:27C'est que cette histoire, le prince, la princesse, l'a contée ?
01:46:30Non, c'est mon père. Je vais tout vous expliquer, mais c'est très drôle.
01:46:35Tenez bon avec moi, je vais le voir.
01:46:37Ainsi, vous êtes le prince du Cassarole ?
01:46:39Eh, oui, mon chéri.
01:46:47Mon chéri.
01:46:52Je vais tout vous expliquer, vous allez voir, c'est très drôle.
01:46:59Le prince.
01:47:00Doucement, doucement.
01:47:01Je vois le prince.
01:47:02Doucement, doucement.
01:47:03Je vois le prince.
01:47:04Où est le prince ?
01:47:05Mais nous y sommes, prince, voyez qui je vous appelle.
01:47:07Très bien, pour une surprise, c'est une surprise.
01:47:09Oh, mon mari, mon époux, j'ai tant de choses à te dire, embrasse-moi, dis-moi tes proches.
01:47:16Salgarce, comment le sait-il, vous n'êtes pas encore morte ?
01:47:18Mon frère, que pensez-vous de cette visite ?
01:47:20Que voulez-vous que j'en pense, c'est d'une si grande joie.
01:47:22Nous en restons muets.
01:47:23Oh, mais ça n'a rien d'étonnant, je ne suis pas encore morte, vous savez.
01:47:26Alors, mon petit prince, on avait déjà oublié sa petite princesse.
01:47:29Pas du tout, pas du tout, je parlais encore de vous il n'y a pas cinq minutes.
01:47:32Je sens que je suis de trop.
01:47:33Si vous voulez parler d'affaires de famille, vous n'avez qu'à me dire, je vous laisse, n'est-ce pas ?
01:47:36Laissez-moi seule avec le prince.
01:47:37Oui, mon frère et ma soeur peuvent rester, ce sont des proches.
01:47:40Très juste, je m'en vais, puisque je ne suis pas encore de la famille,
01:47:42mais plus tard, quand je serai aussi un proche, vous verrez.
01:47:45Quand je serai un proche, vous verrez.
01:47:46Quand je serai un proche, vous verrez.
01:47:48Quand je serai un proche.
01:47:54Alors ?
01:47:56Pasquale, tu me soutiens, hein ?
01:47:59La venue n'a pas l'air de vous combler de joie, hein ?
01:48:03Pasquale, se mord les lèvres.
01:48:05C'est un manche du citron.
01:48:06Et toi, tu tournes la tête.
01:48:08Ah, vous aviez peut-être pensé que vous aviez laissé le caniche à la maison.
01:48:11Vous pouviez faire n'importe quoi, excepté venir ici, on vous l'avait dit.
01:48:13Il ne s'agissait pas d'un mois, mais de deux jours.
01:48:15Deux jours que je restais à Jeun.
01:48:17Et alors, toi, il te touche à parler pas.
01:48:18Je parle à ce minable, qui n'a rien fait pour m'amener.
01:48:20Ah, mais je ne suis pas à la campagne, moi, je ne suis pas parti en vacances.
01:48:23Je suis venu rendre service à un ami, tu n'avais pas à revenir.
01:48:26Mais je suis venue.
01:48:27Je me suis fait prêter une robe, et je suis venue manger, moi aussi.
01:48:30Bravo, Louisella, vous avez fait du bon travail, à cause de vous,
01:48:32dont Eugenio nous a adressé de reproches.
01:48:34Vous avez agi en femmelette, soit dit sans vous offenser.
01:48:37Femmelette, moi ? Moi, femmelette ?
01:48:39Oui, femmelette, toi, oui.
01:48:40Femmelette, moi, femmelette ?
01:48:41Oui, oui.
01:48:42Femmelette, femmelette, femmelette.
01:48:44Oh, qu'est-ce que c'est mis sur la tête, c'est un panier ?
01:48:47Louisella, ici, tu n'es pas chez toi.
01:48:49Nous sommes dans la haute société, nous ne fais pas vendre pour ce que nous sommes.
01:48:51Tais-toi.
01:48:52Je me tais, si je veux.
01:48:53J'en ai assez, tu entends, assez.
01:48:55Et moi, tu crois que j'en ai pas assez ? Tu as gâché ma vie.
01:48:57J'ai gâché ta vie ? Oh, ça, c'est merveilleux.
01:48:59Mais t'as toujours été un pauvre type et un minable.
01:49:01J'ai toujours été un pauvre type et un minable ? Non, mais t'entends ça ?
01:49:03Parce quoi, elle est dite comme ça ?
01:49:04Oui, oui, j'entends, j'entends.
01:49:05Tu n'as pas le droit de lui dire ça.
01:49:06C'est quand il t'a connu qu'il est devenu un pauvre type et un minable.
01:49:08Toi, je te gâchais la figure.
01:49:09Bien sûr, vous en êtes une autre.
01:49:10Je gâchais sa vie, moi.
01:49:12Et mes bijoux pour ton corps.
01:49:14Encore les bijoux ?
01:49:15Oui.
01:49:16Mais qu'est-ce qu'il t'en a, 243 ?
01:49:18Vous les aurez.
01:49:19J'en ai plus de temps pour parler de ces bijoux.
01:49:23Moi, je te les donne.
01:49:27Bettina ?
01:49:28Sa femme.
01:49:30Oh, ça.
01:49:34Vous, ici ?
01:49:38Oh, c'est que ça change tout, hein ?
01:49:42245 vives, qu'est-ce que c'est pour vous ?
01:49:44Évidemment, c'est rien puisque je les gagne en travaillant.
01:49:46Mais écoute-moi bien, Louisella.
01:49:48Tu vas t'en aller d'ici tout doucement.
01:49:51Sinon, tu t'en iras plus doucement du tout.
01:49:53Tout doucement, tout doucement.
01:49:55Attention, elle a un couteau dans sa poche.
01:49:59Oh, voilà des manières.
01:50:01Si tu veux t'agiter, va faire la vaisselle et laver les draps.
01:50:03Mais ne viens pas dire 20 ans à une personne de mon rang.
01:50:06C'est sa femme.
01:50:07La qualité d'épouse légitime, elle a le droit de...
01:50:09Oh.
01:50:10Oh, passe-moi.
01:50:11Passe-moi.
01:50:12Mais...
01:50:13Mais tu...
01:50:14Mais avec des procédés comme ceux-là, on va en prison.
01:50:16C'est une distraction, c'est une distraction.
01:50:17Une épouse légitime doit survieiller son mari quand c'est un coureur.
01:50:20Et qui ne sent qu'à tromper son monde.
01:50:21C'est toi que j'aurais dû surveiller.
01:50:22Toi qui démises avec un homme marié.
01:50:24Moi, ce qu'une femme honnête ne fera jamais.
01:50:25Oh, idiote.
01:50:26Tais-toi, sinon je te gifle et les autres ne le feront pas.
01:50:28Mais oui, je te gifle.
01:50:29Oui, je te gifle.
01:50:30Tu dis ça parce que tu es ici.
01:50:31Non, non, non, non.
01:50:32Je te le dirai aussi bien dehors.
01:50:33Ferme-la.
01:50:34Tu as toujours resté une sale garce.
01:50:37Je l'ai dit, une sale garce, moi.
01:50:38Répète-le, je l'ai dit.
01:50:40Oh, mais c'est que ça.
01:50:42Lâche-moi.
01:50:43Lâche-moi.
01:50:44Lâche-moi.
01:50:45Lâche-moi.
01:50:46Lâche-moi.
01:50:47Lâche-moi.
01:50:48Lâche-moi.
01:50:49Lâche-moi.
01:50:50Lâche-moi.
01:50:51Lâche-moi.
01:50:52Lâche-moi.
01:50:53Lâche-moi.
01:50:54Lâche-moi.
01:50:55Lâche-moi.
01:50:56Lâche-moi.
01:50:57Lâche-moi.
01:50:58Lâche-moi.
01:50:59Lâche-moi.
01:51:00Lâche-moi.
01:51:01Lâche-moi.
01:51:02Lâche-moi.
01:51:03Lâche-moi.
01:51:04Lâche-moi.
01:51:05Lâche-moi.
01:51:06Lâche-moi.
01:51:07Lâche-moi.
01:51:09Qu'est-ce qui se passe ?
01:51:12Mais qu'est-ce qui se passe ?
01:51:15Prince, qu'est-ce qui se passe ?
01:51:18Vous avez perdu une moustache.
01:51:21J'ai dû la valer.
01:51:22Comment ça la valer ?
01:51:24Prince, Marquis.
01:51:25Quoi, Prince, Marquis ?
01:51:27Il n'y a ici ni prince ni Marquis.
01:51:29Ils vous ont tous roulés.
01:51:31Ce sont quatre pauvres locteux.
01:51:33Je vous présente, Don Felix.
01:51:35Et Don Pascual est chirurgien sans public.
01:51:38Comment ?
01:51:39Un certain Don Eugenio, amoureux d'autres filles,
01:51:41les a déguisés en princes pour vous rouler.
01:51:43Et moi, moi, je me suis déguisée en princesse pour les rouler eux.
01:51:47Mais vraiment, vous n'avez pas les yeux en face des trous.
01:51:49Prendre ces crétins pour des aristocrates.
01:51:51Mais vous êtes vraiment le roi des cornuchons.
01:51:53Et vous savez ce que je vous dis, vous ?
01:51:55Deux cent quarante-sept lire demain.
01:51:57Sinon, où que je vous rencontre,
01:51:59je vous frictionne les enceives à l'huile de coude.
01:52:01Vous entendez, princes, marquis,
01:52:04concesses, minables, voyous, morts de faim.
01:52:07Je vous crache la gueule.
01:52:09Allons, allons, allons.
01:52:10Que le ciel vous fasse crever tous.
01:52:12T'en dois rien du tout, minables.
01:52:14Oh, oh.
01:52:16Je me sens libérée, ça va mieux.
01:52:27C'est pas vrai tout ça, c'est pas possible.
01:52:29Ah, mais si, ah, si.
01:52:31Vos dupes, vos marquis,
01:52:32ils me doivent cinq mois de loyer.
01:52:34Qu'est-ce que vous dites ?
01:52:36Ça n'est pas possible.
01:52:38Je vous demande pardon.
01:52:39C'est moi qui ai monté tout être comédien un peu folle.
01:52:42Parce que j'aimais Gemma comme un fou.
01:52:44Vous me voyez maintenant près à l'épousière
01:52:46avec le consentement de mon père ici présent.
01:52:48Comment, vous, son père ?
01:52:50Toi, tais-toi.
01:52:51Et pourquoi vous faisiez-vous appeler Monsieur Bébé ?
01:52:53Eh bien, de cette façon, je pouvais venir ici incognito,
01:52:55parler à Gemma, connaître son caractère,
01:52:58ça n'est pas possible.
01:53:00Eh bien, puisque vous voulez l'épouser,
01:53:01épousez-la, vite, vite, vite,
01:53:02et qu'on en finisse, qu'on en finisse.
01:53:03Non, papa, pendant que vous y êtes, bénissez-nous aussi.
01:53:05J'aime la petite Comtesse elle-même aussi,
01:53:07nous voudrions nous marier.
01:53:08Comment, quoi ? Quelle petite Comtesse, celle-là ?
01:53:09Qui est-elle, finalement ?
01:53:10Toi, tais-toi.
01:53:11Toi, tais-toi.
01:53:12Et tu te trouves amoureux, comme ça, tout d'un coup ?
01:53:13Tout d'un coup ?
01:53:14Ça fait un mois et demi que nous nous aimons.
01:53:15C'est une vieille histoire, papa.
01:53:16Ma tête, ma tête.
01:53:17Eh bien, puisque vous voulez vous marier,
01:53:18mariez-vous tous, tous,
01:53:19et qu'on n'en parle plus,
01:53:20qu'on n'en parle plus.
01:53:21Oh, dis-moi,
01:53:22elle avait cinq fois de loyer, moi,
01:53:23qui va me les donner ?
01:53:24Je les donnerai, je les donnerai.
01:53:25Ma tête, ma tête.
01:53:26À propos,
01:53:27quand je vous ai trouvé dans la chambre de Bettina,
01:53:28pourquoi appeliez-vous Pepe Gnello, mon fils ?
01:53:30Parce que je suis le père de Pepe Gnello
01:53:32et le mari de Bettina.
01:53:34Mais oui, Excellence,
01:53:35nous nous nous trouvons après six ans de séparation.
01:53:37Ma tête, ma tête, ma tête.
01:53:39Alors, vous êtes le père de Pepe Gnello ?
01:53:41Oui, Votre Excellence.
01:53:43Mais moi, par charité,
01:53:44pour qu'il reste dans cette maison,
01:53:46je vous ai dit que c'était mon fils, à moi.
01:53:47Ça, c'est le bouquet.
01:53:48Allez vous faire pendre tous.
01:53:50Que d'histoire, quel ménimélo.
01:53:51Et cet assassin de gosses.
01:53:52Vincenzo, c'est mon père, à moi.
01:53:54Vincenzo, c'est mon père, à moi.
01:53:55Où est-il ? Attendez.
01:53:56Je veux voir s'il a de la mémoire.
01:54:01À vos ordres, Excellence.
01:54:10Bravo, petit.
01:54:11Dis-moi, petit, de qui es-tu le fils ?
01:54:13Vincenzo, c'est mon père, à moi.
01:54:16Ah, ah, ah.
01:54:17Eh bien, moi, si tu continues,
01:54:18je te donne une gifle.
01:54:19Ton vrai père, le voilà.
01:54:21Oui, Papa.
01:54:23Papa.
01:54:24Papa.
01:54:25Papa.
01:54:26Papa.
01:54:27Papa.
01:54:28Papa.
01:54:29Papa.
01:54:30Papa.
01:54:31Papa.
01:54:32Papa.
01:54:33Papa.
01:54:34Papa.
01:54:35Papa.
01:54:36Papa.
01:54:37Papa.
01:54:38Papa.
01:54:39Papa.
01:54:40Papa.
01:54:41Papa.
01:54:42Papa.
01:54:43Papa.
01:54:44Papa.
01:54:45Papa.
01:54:46Papa.
01:54:47Papa.
01:54:48Papa.
01:54:49Papa.
01:54:50Papa.
01:54:51Papa.
01:54:52Papa.
01:54:53Papa.
01:54:54Papa.
01:54:55Papa.
01:54:56Papa.
01:54:57Papa.
01:54:58Papa.
01:54:59Papa.
01:55:00Papa.
01:55:01Papa.
01:55:02Papa.
01:55:03Papa.
01:55:04Papa, papa.
01:55:05Papa, papa.
01:55:06Papa, papa.
01:55:07Non, non, non, non.
01:55:08�é euh je veux que je physique,
01:55:10Cave-soit le mien,
01:55:11pour te imaginer.
01:55:12Bon snap baguette.
01:55:13Sous-titrage ST' 501
01:55:43Sous-titrage ST' 501

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