DB - 03-09-2024
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00:00:00Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:00:30...
00:00:56Allez, serre maintenant !
00:00:58Serre !
00:01:00Plus haut, la main ! Plus haut !
00:01:02Ne lâche pas la jambe ! Ne lâche pas !
00:01:05Tendu, la jambe !
00:01:06Et hop !
00:01:08Hop !
00:01:10Alors, qui a gagné ?
00:01:12Hermon, il a sauté 43 pieds, une paume.
00:01:14Deux paumes de plus et j'égale Sostratos.
00:01:16S'il se laisse faire.
00:01:17Sostratos n'est pas un sauteur, mais un lutteur.
00:01:19Ça ne l'empêchera pas de sauter encore plus loin que toi.
00:01:22Surtout si tu le mets au défi.
00:01:23Et de courir plus vite que moi s'il a envie de lui en prendre.
00:01:25Mais où est-il, Sostratos, ce matin ?
00:01:27Tu le demandes ?
00:01:28Je sais mettre ce qu'il lui trouve.
00:01:30Et à quoi ça t'avance ?
00:01:31Enfin !
00:01:32Tout de même !
00:01:33Ça dure depuis cinq mois !
00:01:35Elle doit le tenir en laisse.
00:01:38On la comprend, elle ne manque pas de concurrence.
00:01:40Glouka, Théono et toutes celles qu'il voudra quand il voudra.
00:01:43Ou tous ceux, n'est-ce pas ?
00:01:44A commencer par toi, Hermon.
00:01:45Qu'est-ce que tu chantes ?
00:01:46Qui a écrit sur le mur de la palestre
00:01:48Sostratos est notre dieu et je voudrais être Ganymède.
00:01:51Idiot, va !
00:01:52Ne nie pas, j'ai reconnu ton écriture.
00:01:54Mais c'est vraiment tout mon...
00:01:55Ne vous discutez pas, c'est moi qui l'ai écrit
00:01:56pour exprimer notre pensée commune.
00:01:58Mais nous n'avons aucune chance.
00:02:00Comment lutter contre ces filles de main chargées de bagues ?
00:02:03Et cette suave odeur d'iris
00:02:05qui rend irrésistible le noble Phaélos
00:02:07sans parler du zozotement distingué
00:02:09qui fait le charme du vénérable Périphase
00:02:11et qui nous est hélas interdit ?
00:02:13Savez-vous pourquoi ?
00:02:14Parce que nous avons toutes nos dents.
00:02:16Oh, les malades !
00:02:18Sostratos !
00:02:19Sostratos amoureux !
00:02:20Qui a cousu pour toi ce merveilleux manteau ?
00:02:22Voyons, c'est la fille de Zeus, Athéna.
00:02:25La déesse aux oiseaux à billes.
00:02:27Tense, lumière d'Apollon.
00:02:30Faites place !
00:02:31Faites place !
00:02:32Et jouez, vous autres !
00:02:54dock
00:03:19Bravo !
00:03:22Bravo, le divin Sostratos
00:03:24Si tu le veux bien, je t'apprendrai aussi à traper.
00:03:35Où vas-tu ?
00:03:37Sors d'ici, misérable.
00:03:39Il n'y a pas de place chez moi pour les gueux de ton espèce.
00:03:43Laisse-le donc.
00:03:45Tu vois bien que c'est un étranger.
00:03:47Il a droit à notre hospitalité.
00:03:49Qu'il en soit fait comme tu le désires.
00:03:52Reprends ta danse au Stratos.
00:03:54Non !
00:03:56C'est assez maintenant.
00:03:58Allez, venez !
00:04:22Sous-titrage ST' 501
00:04:52Sous-titrage ST' 501
00:05:23Laisse-le moi.
00:05:25On dirait que tu aimes te battre.
00:05:26Viens donc.
00:05:27Ne te bats pas avec lui, Sostratos.
00:05:29Qui sait d'où il vient.
00:05:31Il connaît sûrement des russes pour vous prendre en traite.
00:05:33Il a raison.
00:05:34Nous ne nous connaissons pas.
00:05:37Mais...
00:05:39Paume contre paume.
00:05:41Quoi de plus loyal ?
00:05:44D'accord, vieil homme.
00:05:45Paume contre paume.
00:05:47Il tombe bien, ce vieux fou.
00:05:50La poigne de notre Stratos est célèbre jusqu'au-delà des mers.
00:05:55Donc il vaincra.
00:05:57Et je m'en irai.
00:05:59Mais si je gagne...
00:06:00Si tu gagnes...
00:06:03Tu me suivras.
00:06:08Tu sors bien.
00:06:13Est-ce tout ?
00:06:18Non.
00:06:48Sostratos !
00:07:01Sostratos !
00:07:02Sostratos !
00:07:03Quand reviendras-tu me demander de jolies filles ?
00:07:06Mais laisse-moi donc.
00:07:07Je ne sais pas de quoi tu parles.
00:07:08Va-t'en.
00:07:09Je ne te connais pas.
00:07:10Tu ne me connais pas ?
00:07:11Alors je vais te rappeler tous les services que je t'ai rendus.
00:07:16Qu'est-ce qu'il lui a donné, ce cerbère ?
00:07:22Je vais lui dire.
00:07:24Tu vas voir, je vais l'appeler.
00:07:26Hé, Sostratos !
00:07:27Quand tu auras assez de mégalithes, il y a Phélisse, mon amie, qui est folle de toi.
00:07:31Non, non, c'est faux.
00:07:32Je n'ai rien dit.
00:07:46C'est assez maintenant.
00:08:00Où me mènes-tu ?
00:08:01Là-haut.
00:08:02Au temple d'Asclepios ?
00:08:03D'abord.
00:08:04Et plus haut encore, si les dieux veulent.
00:08:06Où me mènes-tu ?
00:08:07Là-haut.
00:08:08Au temple d'Asclepios ?
00:08:09D'abord.
00:08:10Et plus haut encore, si les dieux veulent.
00:08:35Le connais-tu ?
00:08:36Tu te moques de moi.
00:08:37Qui a Scicione ne le connaît pas.
00:08:38C'est Graninos, le scicionien.
00:08:39Cinq fois vainqueur dans le stade d'Olympie.
00:08:40Hé, quelle victoire.
00:08:41Il fut l'un des plus grands.
00:08:42Tous les Grecs le savent.
00:08:43Mais moi, je l'ai vu.
00:08:44Graninos est mort bien avant que le père de mon père n'ait vu la lumière du jour.
00:08:45Je sais, c'était lui.
00:08:46C'est lui.
00:08:47C'est lui.
00:08:48C'est lui.
00:08:49C'est lui.
00:08:50C'est lui.
00:08:51C'est lui.
00:08:52C'est lui.
00:08:53C'est lui.
00:08:54C'est lui.
00:08:55C'est lui.
00:08:56C'est lui.
00:08:57C'est lui.
00:08:58C'est lui.
00:08:59C'est lui.
00:09:00C'est lui.
00:09:01C'est lui.
00:09:02C'est lui.
00:09:03C'est lui.
00:09:04C'est lui.
00:09:05C'est lui.
00:09:06C'est lui.
00:09:07C'est lui.
00:09:08C'est lui.
00:09:09C'est lui.
00:09:10C'est lui.
00:09:11C'est lui.
00:09:12C'est lui.
00:09:13C'est lui.
00:09:14C'est lui.
00:09:15C'est lui.
00:09:16C'est lui.
00:09:17C'est lui.
00:09:18C'est lui.
00:09:19C'est lui.
00:09:20C'est lui.
00:09:21C'est lui.
00:09:22C'est lui.
00:09:23C'est lui.
00:09:24C'est lui.
00:09:25C'est lui.
00:09:26C'est lui.
00:09:27C'est lui.
00:09:28C'est lui.
00:09:29C'est lui.
00:09:30C'est lui.
00:09:31C'est lui.
00:09:32C'est lui.
00:09:33C'est lui.
00:09:34C'est lui.
00:09:35C'est lui.
00:09:36C'est lui.
00:09:37C'est lui.
00:09:38C'est lui.
00:09:39C'est lui.
00:09:40C'est lui.
00:09:41C'est lui.
00:09:42C'est lui.
00:09:43C'est lui.
00:09:44C'est lui.
00:09:45C'est lui.
00:09:46C'est lui.
00:09:47C'est lui.
00:09:48C'est lui.
00:09:49C'est lui.
00:09:50C'est lui.
00:09:51C'est lui.
00:09:52C'est lui.
00:09:53C'est lui.
00:09:54C'est lui.
00:09:55C'est lui.
00:09:56C'est Noël.
00:09:57C'est Noël.
00:09:58Oui.
00:09:59Eh, mon argent.
00:10:00Il remonte les pieds contre moi et rejoint les mines.
00:10:02Il me dit que c'est lui.
00:10:04Moi?
00:10:05Lui?
00:10:06Bien sûr.
00:10:08Qu' myślę-je, c'est pas le tour en revanche.
00:10:12Je ne suis pas le roi de noël.
00:10:15Tu es aussi fait en exploitation.
00:10:17Si tu me demandes pourquoi je n'ai jamais vécu inventaire…
00:10:21C'est parce que tu n'es plus qu'un caudron de l'enfer,
00:10:24Est-ce que cela me coûterait?
00:10:27Et...
00:10:29Megalith.
00:10:30Pourquoi parler d'elle?
00:10:31Parce que...
00:10:32elle aussi t'entrave et te dévore.
00:10:35Tu ne connais pas Megalith.
00:10:36Certes. Moins que les centaines de...
00:10:38Si elle l'a été, elle ne l'est plus.
00:10:40Ah, je vois.
00:10:42Tu l'aimes et elle t'aime.
00:10:45Et le jeune puceau que tu es, c'est bailli de sa chance.
00:10:48Megalith est la seule femme au monde...
00:10:51elle qui connaît les douze postures de Cirès.
00:10:53Je t'ai dit que tu ne connaissais pas Megalith.
00:10:55Calme-toi.
00:11:00C'est vrai.
00:11:02Je ne connais pas Megalith.
00:11:05Et je ne connais pas Sostratos.
00:11:10Mais...
00:11:11j'ai connu Eutymos...
00:11:15et Pasithéa.
00:11:17Qui sont-ils ceux-là?
00:11:19Asseyons-nous sur ce mur, je te le dirai.
00:11:22Eutymos...
00:11:24c'était...
00:11:26un second moi-même.
00:11:28Et il te ressemblait...
00:11:30non moins glorieux dans l'ocre...
00:11:32que Graninos dans Cicione.
00:11:36C'était lui aussi un Olympionique.
00:11:40Mais assieds-toi donc.
00:11:43Ceux qui ont beaucoup vécu se plaisent au long récit.
00:11:53Eh bien, qu'as-tu?
00:11:55Je crois que...
00:11:57je ne parlerai pas en vain.
00:11:59Sais-tu où se trouve l'ocre?
00:12:02De l'autre côté de la mer.
00:12:04Une autre Cicione.
00:12:06Non moins grande et non moins glorieuse.
00:12:08Nulle ville n'est comparable à Cicione.
00:12:10Ah, même Corinthe, de l'autre côté de la colline.
00:12:13Tu appelles Corinthe une ville? C'est un bordel.
00:12:15C'est ce que nous autres, l'ocriens, disions...
00:12:17de notre ville voisine, Crotone.
00:12:19Je te reconnais bien là...
00:12:21jeune Grec.
00:12:23Notre patrie...
00:12:25c'est un bout de rue, un vallon.
00:12:28La louette, là-dessus, on ne sait plus que toi.
00:12:31Elle monte assez haut...
00:12:33pour voir toute l'élade.
00:12:36Heureux encore qu'autour de l'oracle de Delphes...
00:12:39ou des hôtels d'Olympies, parfois...
00:12:41notre peuple se rassemble.
00:12:52C'est donc dans l'ocre...
00:12:54que Thymose vit la lumière.
00:12:56Le jour même...
00:12:58où se disputaient les courses...
00:13:00et les luttes de la 69e Olympiade.
00:13:03Son père parmi les hommes...
00:13:05s'appelait Asticlès...
00:13:08et sa mère, Mélanteau.
00:13:11Asticlès était riche.
00:13:13Il broyait l'olive et vendait de l'huile.
00:13:16C'est ce que l'on appelle...
00:13:18C'est dire que Thymose...
00:13:20eut une enfance heureuse.
00:13:22On lui avait donné un bon maître...
00:13:24plein de vertus, un Sarmat...
00:13:26qui répondait au nom d'Artimès.
00:13:29Quand Thymose eut ton âge...
00:13:32il oublia vite ses préceptes...
00:13:35et les hommes et les femmes...
00:13:37commencèrent à tourner autour de lui.
00:13:49Non!
00:13:54Mais qu'ont-elles donc?
00:13:56Elles sont toutes folles!
00:13:58Croyez-vous?
00:14:00Qui n'aurait envie de voir sa beauté?
00:14:03Nu, ce n'est plus un homme...
00:14:05presque un dieu.
00:14:07Beau comme le fleuve Caïssinos lui-même...
00:14:09lorsque l'orage le gonfle...
00:14:11et qu'il roule en bondissant.
00:14:13Tais-toi, Sotte!
00:14:15Je t'ai interdit de prononcer son nom.
00:14:18Pourquoi, madame...
00:14:20le mari lui-même est flatté...
00:14:22quand un dieu...
00:14:24honore sa couche?
00:14:43Mère! Mère!
00:14:45J'ai trouvé Simothoé en larmes...
00:14:47tout près du Lavois.
00:14:49Je ne peux pas me dire pourquoi elle pleure.
00:14:51A toi, elle le dira.
00:14:53Elle n'a pas besoin de nous le dire, Évéon.
00:14:56Elle pense à sa mère.
00:14:58Je n'ai pas connu ma mère.
00:15:00Elle est morte en le mitant au monde.
00:15:01Pourquoi penserais-je à elle?
00:15:03Et mon père est parti se battre...
00:15:04et il s'est fait tuer...
00:15:05alors que je n'avais que lui.
00:15:07Les hommes sont ainsi, Simothoé.
00:15:09Ils pensent à leur plaisir...
00:15:11et à leur gloire.
00:15:12Et même lorsqu'ils nous aiment...
00:15:14ils nous laissent bien seuls.
00:15:16Simothoé ne devrait pas pleurer.
00:15:18Tu es une mère pour elle...
00:15:19et notre père, Asticlet, c'est aussi le sien.
00:15:23Et moi, je t'aime comme une vraie soeur.
00:15:25Et je suis sûre que Timos...
00:15:27même s'il est un peu brutal...
00:15:29t'aime exactement de la même façon.
00:15:38La prospérité sur toi, noble marchand.
00:15:41Le temps menace.
00:15:42Je suis venu chercher ton fils...
00:15:43pour le conduire à la palestre.
00:15:45Pluie ou soleil...
00:15:46il n'aura rien à craindre.
00:15:48Voilà qui est bon de ta part, sage Hérodor.
00:15:50C'est vrai que nous vivons une saison incertaine.
00:15:52Les dieux là-haut doivent se quereller...
00:15:54et se réconcilier sans cesse.
00:15:56Tu le crois vraiment?
00:15:57Sais-tu ce que me disait ton venant?
00:15:58Ce charmant petit sceau.
00:16:00À son avis, la pluie...
00:16:02c'est Jupiter qui pisse...
00:16:03dans un crib.
00:16:05Marchand...
00:16:07ton huile passe pour être la meilleure de la graisse...
00:16:09mais tu fais encore mieux tes enfants que ton huile.
00:16:11Salut...
00:16:12jeunesse éternelle sur toi...
00:16:14charmante Évéon.
00:16:15Faut-il que ta lumière soit éclatante...
00:16:18pour que tu brides ainsi...
00:16:20vif éclat...
00:16:21en ayant le soleil pour frère.
00:16:23Heureux père!
00:16:25Les grâces du cadet...
00:16:26approcheraient les perfections de l'aîné...
00:16:28pour peu qu'il sût se montrer aimable.
00:16:30Évéon est le sourire de cette maison...
00:16:32et il passe pour aimable auprès de ce qui l'aime.
00:16:34Que veux-tu dire, barbare vénérable?
00:16:36Rien d'autre que ce que j'ai dit.
00:16:38Oh...
00:16:39mais voilà le soleil.
00:16:41J'ai marché jusqu'ici...
00:16:43à tatou.
00:16:44Viens vite...
00:16:45ami Othimos.
00:16:46La foule de tes admirateurs...
00:16:47se languit à la palestre.
00:16:48Viens...
00:16:49échauffer leur coeur...
00:16:50et éblouir leurs yeux.
00:16:53Quel fou!
00:17:00Maître...
00:17:01pourquoi le laisses-tu envelopper...
00:17:02notre Thimos...
00:17:03de ses cajoleries glantes?
00:17:04Oh... il parle bien.
00:17:05Il parle bien de ton fils...
00:17:06par toute la ville...
00:17:07et cela te flatte.
00:17:08Mais ce sont des complaisances...
00:17:09qui coûtent cher.
00:17:10Je sais...
00:17:11il me fera payer le dé...
00:17:12et les porteurs.
00:17:13Tu ne parles pas de ça...
00:17:14mais de son esprit.
00:17:16C'est un philosophe.
00:17:17Un sophiste...
00:17:18qui se sert de sa langue...
00:17:19et de sa tête...
00:17:20pour corrompre les âmes...
00:17:21et bafouer les dieux.
00:17:22Et bien...
00:17:23s'il est si dangereux que cela...
00:17:24qu'attends-tu pour les surveiller?
00:17:26Merci, maître.
00:17:38Oh!
00:17:43Viens, viens!
00:18:08Quel âge as-tu...
00:18:09Thimos?
00:18:10Dix-neuf ans...
00:18:11tu le sais bien.
00:18:12Ah!
00:18:13Je te croyais à peine...
00:18:14sorti de l'enfance...
00:18:15à voir ce...
00:18:16mentor rabougri...
00:18:17qui colle à ton ombre...
00:18:18comme un cafard...
00:18:19sur un marbre.
00:18:21Qu'il me suive...
00:18:22ou ne me suive pas...
00:18:23crois-tu que je m'inquiète...
00:18:24encore de lui?
00:18:25Laisse faire bien.
00:18:26Tu es la force...
00:18:27Thimos.
00:18:28Et la force...
00:18:29brise toutes les chaînes.
00:18:31Tu es la force...
00:18:32qui brise toutes les chaînes.
00:18:33Tu es la force...
00:18:34qui brise toutes les chaînes.
00:18:35Tu es la beauté...
00:18:36Thimos.
00:18:38Et la beauté...
00:18:39ne connaît que les hommages.
00:18:40Tu es notre dieu.
00:18:42Quel pouvoir y a-t-il...
00:18:43au-dessus des dieux?
00:18:48Pauvre homme...
00:18:49serait-il jaloux.
00:18:51L'autre jour...
00:18:53tu t'étais assis...
00:18:54accru...
00:18:55dans le sable de la reine.
00:18:57Tu y avais laissé...
00:18:58l'empreinte adorable...
00:18:59de tes fesses.
00:19:01Il a fallu...
00:19:02qu'il vienne l'effacer...
00:19:03pour que...
00:19:04tu sois heureux.
00:19:05Il a fallu...
00:19:06qu'il vienne l'effacer...
00:19:07du pied.
00:19:09Ne règle pas...
00:19:10que Zippo...
00:19:11s'affronte...
00:19:12et nous tient tous...
00:19:13dans sa main...
00:19:14à la fois douce...
00:19:15et ferme...
00:19:16lequel d'entre nous...
00:19:17oserait jurer...
00:19:18qu'il n'est pas amoureux...
00:19:19comme une bête au printemps.
00:19:21Tu te trompes de saison...
00:19:22Démilose...
00:19:23mais nous sommes le printemps.
00:19:25Cotab...
00:19:26Cotab...
00:19:27Cotab...
00:19:28Cotab...
00:19:29Cotab...
00:19:30Cotab...
00:19:31Cotab...
00:19:32Cotab...
00:19:33Tu devons nous tous...
00:19:34qui sommes témoins...
00:19:35nommer celle que tu aimes.
00:19:40Psyché...
00:19:41Bois...
00:19:42Bois...
00:19:43Bois...
00:19:44Bois...
00:19:45Cotab...
00:19:48Psyché...
00:19:49La tâche ronde...
00:19:50et franche...
00:19:51j'vois sur toi...
00:19:52que tes Zippos...
00:19:53Psyché ne te sera...
00:19:54point rebelle.
00:19:55Cotab...
00:19:56Cotab...
00:19:57Cotab...
00:19:58Cotab...
00:19:59Cotab...
00:20:00Attends Ultimos...
00:20:01Nul ne peut se dérober...
00:20:02de Cotab.
00:20:03Et moi je le fais.
00:20:04Ultimos...
00:20:05Si tu agis ainsi avec nous...
00:20:11Bon et puis fais comme tu veux.
00:20:12Bon alors...
00:20:13alors...
00:20:14alors c'est à moi...
00:20:15c'est à moi hein ?
00:20:16Nomme celle que tu aimes...
00:20:17Corento.
00:20:18Mouhahaha...
00:20:19Mouhahaha...
00:20:20Mouhahaha...
00:20:21Mouhahaha...
00:20:22Mouhahaha...
00:20:23Mouhahaha...
00:20:24Mouhahaha...
00:20:25Mouhahaha...
00:20:26Oh mon chéri...
00:20:27Mouhahaha...
00:20:28Oh ma c'est toi le dioré...
00:20:30Si je mets dans ton lit...
00:20:31cette douce agnelle innocente...
00:20:32Mouhahaha...
00:20:33Aurais-je quelques vénés pour moi ?
00:20:35Mouhahaha...
00:20:36Mouhahaha...
00:20:37Mouhahaha...
00:20:38Mouhahaha...
00:20:39Mouhahaha...
00:20:40Alors ?
00:20:41Voilà tout ce que je sais sur elle.
00:20:42Elle s'appelle Pasitea.
00:20:44Elle est arrivée il y a peu de jours...
00:20:45mais nul ne sait d'où elle vient.
00:20:46Elle a loué pour un an et plus...
00:20:47au changeur Fédimos...
00:20:48un étage de sa maison.
00:20:49Et quoi encore ?
00:20:50Rien, on dit, on dit.
00:20:51Je veux tout savoir.
00:20:52Ce serait le sculpteur Eukéros...
00:20:54qui l'aurait fait venir.
00:20:55Elle lui servirait de modèle...
00:20:56pour la statue de Déméter...
00:21:00Des gens racontent...
00:21:01qu'ils veulent la trouver chaque nuit.
00:21:03Je manque de ce que les gens racontent.
00:21:13Que s'est-il de plus ?
00:21:15On dit aussi...
00:21:16qu'elle serait la fille...
00:21:17d'une courtisane de Corinth...
00:21:18vouée elle-même...
00:21:19au culte d'Aphrodite.
00:21:21Derago !
00:21:22Si tu n'as pas autre chose...
00:21:23à me servir...
00:21:24va-t'en !
00:21:30Voilà comment tu me remercies.
00:21:32Va-t'en, je te dis !
00:22:00Sous-titrage MFP.
00:22:30Sous-titrage MFP.
00:23:00Sous-titrage MFP.
00:23:30Sous-titrage MFP.
00:24:01Ce fut ainsi...
00:24:03quatre soirs de suite.
00:24:06Enfin...
00:24:07le cinquième soir...
00:24:09elle se leva du gant...
00:24:10et au lieu de se dissimuler...
00:24:12elle sortit dans la rue.
00:24:31C'était la nuit...
00:24:33où le peuple de l'Ocre...
00:24:35montait au sanctuaire du démon Alibas...
00:24:37pour y voir sacrifiée la Vierge.
00:24:40Euthymos, dans sa folie, l'avait oubliée.
00:24:43Je te demande, Sostratos...
00:24:46que sont ce démon...
00:24:48et cette Vierge ?
00:24:50Qu'est-ce que c'est que la Vierge ?
00:24:53Qu'est-ce que c'est que la Vierge ?
00:24:55Qu'est-ce que c'est que la Vierge ?
00:24:57Qu'est-ce que c'est que la Vierge ?
00:25:00C'est une histoire...
00:25:01très ancienne...
00:25:02et pour les gens de l'Ocre...
00:25:04la source de souffrances...
00:25:05perpétuelles.
00:25:07Chaque année...
00:25:08les comédiens sacrés la rappelaient...
00:25:10à leur mémoire.
00:25:12Peuple de l'Ocre...
00:25:13rappelle-toi les pénibles retours...
00:25:15que les dieux réservèrent aux chefs des Acéens...
00:25:17après qu'ils eurent porté la flamme...
00:25:18derrière les remparts de Troie.
00:25:20L'un d'eux...
00:25:21Ulysse...
00:25:22en haine à Aposéidon...
00:25:24avait erré dix ans...
00:25:25sur le vaste dos des mers.
00:25:28Or il arriva qu'un soir...
00:25:29touchant nos rivages...
00:25:30il fit descendre l'un de ses marins...
00:25:32pour aller chercher de l'eau.
00:25:35C'était un homme vigoureux...
00:25:37et d'humeur sauvage...
00:25:39qui un long séjour sur la mer...
00:25:41avait fatigué d'être chasse...
00:25:44inoubliable pour nous et son nom.
00:25:47Il s'appelait...
00:25:48Alibas.
00:25:58Alibas...
00:26:02Alibas...
00:26:19Il arriva à la source...
00:26:20à l'heure où les femmes de l'Aucre...
00:26:21y viennent aussi...
00:26:22bien nue et la cruche sur l'épaule.
00:26:24Ce soir...
00:26:25Zahira fut la première.
00:26:27Le Brutale la trouva désirable...
00:26:29la renversa...
00:26:31et la viola.
00:26:42Les quelques habitants de l'Aucre...
00:26:43qui entendirent ces cris...
00:26:45versent à son retour...
00:26:46et Lapidère d'Amor le tue...
00:26:48abandonnant sa dépouille aux chiens...
00:26:50et aux corbeaux.
00:26:55Ulysse...
00:26:57le prudent d'Ulysse...
00:26:58qui avait vu la scène...
00:26:59de la proue de sa nef...
00:27:01donna à l'équipage...
00:27:03l'ordre de reprendre la mer.
00:27:06Pourquoi trembler encore...
00:27:07au souvenir d'une si vieille légende...
00:27:09nos hommes devraient-ils avoir honte...
00:27:11d'une si juste vengeance ?
00:27:13Femme de peu de mémoire...
00:27:15as-tu oublié la suite ?
00:27:17Que seul dans leur omniscience...
00:27:19pourraient expliquer les dieux ?
00:27:21Car à partir de ce jour...
00:27:23chaque fois qu'une femme...
00:27:24s'aventura toute seule...
00:27:26jusqu'à la fontaine...
00:27:27elle fut retrouvée étranglée.
00:27:46Ainsi le dieu des enfers...
00:27:48accable-t-il ceux...
00:27:50qui laissent la dépouille des morts...
00:27:52sans la recouvrir de terre ?
00:27:55Et est-ce que nos ancêtres de Locre...
00:27:57ne savaient point cela ?
00:27:58Ils le savaient...
00:27:59et cherchèrent la dépouille d'Alibas...
00:28:01mais ils n'en trouvèrent nulle trace.
00:28:08Et bientôt les sources...
00:28:09se mirent à tarir...
00:28:11et les gorges des Locriens brûlèrent.
00:28:14On envoya les députés...
00:28:15consulter l'oracle de l'Apollon d'Elphien.
00:28:19Écoutez !
00:28:20Écoutez !
00:28:21Voilà quelle fut la réponse de l'oracle terrible.
00:28:25Le Maléfice sera conjuré...
00:28:27à condition que chaque année...
00:28:29le soir de la lune ancienne et nouvelle...
00:28:33qui précède l'équinoxe d'automne...
00:28:36les Locriens...
00:28:37conduisent une nouvelle Zahira...
00:28:39une vierge à large ceinture.
00:28:41Ils l'abandonneront au gré du démon...
00:28:44seuls dans un temple aveugle...
00:28:46dressé sur la colline...
00:28:49près du ravin tragique.
00:28:52Hélas !
00:28:54Malheureux que nous sommes !
00:28:57Lâches que nous sommes !
00:28:59Faudra-t-il pendant une suite d'années sans fin...
00:29:03livrer l'une de nos vierges promesses de joie pure...
00:29:07à la lubricité du démon ?
00:29:11Tais-toi !
00:29:12Incensé !
00:29:13Et souviens-toi !
00:29:15Pour une seule fois où nous avons osé braver l'oracle...
00:29:17la peste noire a frappé dans l'ocre !
00:29:20Ô Apollon !
00:29:22N'écoute pas cette femme qui ne sait ce qu'elle dit !
00:29:25Et toi, prêtre...
00:29:26procède sans attendre au sacrifice...
00:29:28qui assure la paix de notre peuple !
00:29:48Je ne veux pas voir ça.
00:29:50N'aie crainte de rien.
00:29:52Je suis avec toi.
00:29:54Qui est cet enfant ?
00:29:58C'est Agave, la fille de Tisserol...
00:30:00qui vient de mourir.
00:30:02Qui la défendrait puisqu'elle est orpheline.
00:30:04Silence !
00:30:05Gardez un religieux à l'écoute !
00:30:07Je ne veux pas voir ça !
00:30:09Je ne veux pas voir ça !
00:30:11Je ne veux pas voir ça !
00:30:13Je ne veux pas voir ça !
00:30:15Je ne veux pas voir ça !
00:30:16Gardez un religieux au silence !
00:30:18Qui est ici ?
00:30:19Beaucoup de gens de bien !
00:30:20Brûlez !
00:30:21Beaucoup de gens de bien !
00:30:22Beaucoup de gens de bien !
00:30:23Beaucoup de gens de bien !
00:30:24Beaucoup de gens de bien !
00:30:25Beaucoup de gens de bien !
00:30:26Par l'abondissance de la terre et des eaux...
00:30:28posez-vous sur ces branches...
00:30:29esprits maléficieux...
00:30:30bouillies des blés...
00:30:31nourriture des vignes...
00:30:32démons qui flétrissaient nos récoltes...
00:30:34desséchaient l'olive...
00:30:35et tarissaient les sources !
00:30:36Loin de nous la maladie et la faim !
00:30:38Sur nous l'abondance...
00:30:40la santé !
00:30:41Regardez le criant !
00:30:42Voici que tous nos maux...
00:30:43tombent sur le corps de cette vierge...
00:30:45comme des abeilles engourdies par le froid !
00:30:47Il la pénètre et la possède !
00:30:49Pourquoi ? Pourquoi t'endors ?
00:30:55Sens mon cœur comme il peint !
00:31:14Belle victoire !
00:31:16En vérité !
00:31:19Et d'heureux présages !
00:31:23Mais Dieu que cette femme était belle !
00:31:27Non, je ne connais pas Témégalis !
00:31:31Mais...
00:31:34Comment pourrait-elle avoir ces yeux ?
00:31:38Comment pourrait-elle avoir ces yeux ?
00:31:40Parité d'étoiles et de chevelure...
00:31:43parcourue de flammes sourdes...
00:31:47Et pourtant Éthymos l'arracha de vie...
00:31:49le devait et le fit !
00:31:51Pourquoi faudrait-il se priver de qui l'on aime ?
00:31:55Pourquoi...
00:31:58souffrir...
00:32:00si ce n'est pour naître à soi-même...
00:32:02et sans cesse renaître ?
00:32:05Je n'aime pas ces locriens dont tu me parles !
00:32:07Je n'aime pas les souvenirs de ces temps barbares...
00:32:09où l'on sacrifiait une enfant à la fable d'un démon !
00:32:12Silence !
00:32:14Impie !
00:32:16Quelle nouvelle Hérodore t'a enseigné à ignorer les dieux ?
00:32:19Et on ne revoyait plus jamais la Vierge ?
00:32:22Plus jamais !
00:32:26As-tu faim ?
00:32:29Même si j'avais faim, qu'est-ce que tu y pourrais ?
00:32:32Du vin !
00:32:33Même si j'avais faim, qu'est-ce que tu y pourrais ?
00:32:37Du fromage !
00:32:40Des figues, du vin de Pramignos !
00:32:43Noir, fruité, digne de désaltérer les dieux !
00:32:47Voilà du moins un mystère auquel tu vas croire !
00:32:50Tu l'avais caché là ?
00:32:52Non !
00:32:54Quelqu'un vient de l'y mettre !
00:32:56Mais non, je n'ai remarqué personne !
00:32:59Puissent tes yeux le voir la prochaine fois !
00:33:04Petit mot, Sébastithéa ?
00:33:30Où vas-tu ?
00:33:31A la palestre, tout seul !
00:33:33Qui verras-tu ?
00:33:34Des camarades, tu les connais ?
00:33:36Menteur ! Tu me feras mourir !
00:33:39Menteur et voleur !
00:33:44Pourquoi as-tu pris mon âme ?
00:33:48C'était une nuit, n'est-ce pas ?
00:33:50Je dormais, et toi tu guettais !
00:33:54Elle s'est échappée de mes lèvres comme un papillon !
00:33:57Comme un oiseau bleu, tu l'as capturée !
00:33:59Non, non !
00:34:00C'était une toute petite statue de femme à mon image !
00:34:04Tu l'as saisi dans tes mains !
00:34:07Tu l'as enfermée dans une cassette de cristal !
00:34:11C'est cela !
00:34:13Mais je ne te la rendrai que si tu me laisses partir !
00:34:30Tu ne sortiras pas d'ici sans avoir juré que tu m'aimes !
00:34:34Je te jure !
00:34:35Mieux que ça !
00:34:36Par les charités, par les dieux du ciel !
00:34:40Non, non !
00:34:42Par les dieux infernaux !
00:34:46Par les dieux infernaux !
00:34:52Qu'as-tu, mon cœur ?
00:34:55Qu'as-tu, mon cœur ?
00:34:58Ce n'est rien, Jean-Paul.
00:35:01Pourquoi mentir avec moi ?
00:35:04Sais-tu tout le bien que je te veux ?
00:35:07Et tout ce que je peux faire pour toi ?
00:35:09Laisse-moi, je t'en prie.
00:35:14Regardez !
00:35:15Regardez cette misère !
00:35:18Le plus beau garçon de l'ocre dispute sa femelle à un vieux tailleur de pierre !
00:35:22Qu'est-ce que tu attends pour la demander en mariage ?
00:35:26Comme si ce n'était pas assez de gémir,
00:35:28tous tant que nous sommes sous le double fait des lois et de la religion !
00:35:32Chacun de nous ne s'accorde de cesse qu'il n'ait forgé ses propres chaînes,
00:35:36inventé ses propres idoles !
00:35:38Que veux-tu dire ?
00:35:39Les Béotiens adorent par-dessus tous les dieux le sceptre d'Agamemnon,
00:35:42un objet de métal aux cailloux et aux pierres de vive couleur.
00:35:46Les lois de Rhodes prescrivent la barbe, mais celle de l'Acédémie,
00:35:50interdisent la moustache et celle de Byzance proscrivent les rasoirs !
00:35:54Quels sont tes paroles ?
00:35:55Si les dieux Sarmat et de Tompédingo ont les pieds tatoués comme lui,
00:35:58et si les chevaux et les chiens pouvaient représenter leur dieu,
00:36:01sous quelle forme le feraient-ils ?
00:36:03Sous forme de chevaux et de chiens, sans doute.
00:36:05Mais où veux-tu en venir ?
00:36:07A parler en homme raisonnable.
00:36:09Et ta idole vous adorait de faux semblants.
00:36:13Oui, une fausse idole.
00:36:15Une imagination de ton ardente jeunesse.
00:36:18Une imagination de ton ardente jeunesse.
00:36:20Voilà ce qu'elle est, cette étrangère qui te ligote.
00:36:24Mais en réalité, ce n'est qu'une poupée faradée.
00:36:31Mais moi, je t'aime, petit monstre.
00:36:34Oui, c'est la beauté impérissable, désincarnée, que j'aime en toi, à travers toi.
00:36:39Reste, reste près de moi jusqu'où n'irions-nous pas ensemble.
00:36:44Elle n'est que luxure et débauche.
00:36:48Que sont ses caresses ?
00:36:50Quelle est sa langue ?
00:36:52Quel est son ventre ?
00:36:54Honte !
00:36:58Honte sur vos dégoûtantes caresses.
00:37:05Regarde.
00:37:07Mais si tu tiens à la vie, ne touche pas.
00:37:10Ce n'est que de l'eau.
00:37:12Rien d'autre de l'eau.
00:37:14Rien que de l'eau.
00:37:17D'argile, de verre, de cristal, de rubis.
00:37:24Toute autre vase deviendra poussière.
00:37:31De bronze, de fer, d'or ou d'argent.
00:37:38Nul autre vase qui dans l'instant ne fonde.
00:37:43Par deux, c'est donc l'eau du Styx.
00:37:46Tais-toi et tremble.
00:37:49Et qui donc l'a puiser sans fondre ni devenir poussière ?
00:37:57Un initié qui connaît les mystères ne serait pas.
00:38:02Car si un jour tu cessais de m'être fidèle,
00:38:08je le sais, tu me l'as dit cent fois,
00:38:11je mourrai.
00:38:17Tu ne vas pas passer ta journée à massacrer cette malheureuse hôte qui ne t'a rien fait.
00:38:20Personne ne veut s'entraîner avec moi.
00:38:22Evidemment.
00:38:24Depuis quelque temps, tu cognes sur tes amis comme un boucher sur un bœuf.
00:38:29Hérodor veut te parler.
00:38:31Non.
00:38:32C'est dans ton intérêt. Il aurait appris des choses.
00:38:35Il te supplie humblement de l'écouter.
00:38:57Tu ne me regardes plus.
00:38:59Mais moi, je vis les yeux sur toi.
00:39:02Je t'observe. Tu as peur.
00:39:05Et tu as raison d'avoir peur.
00:39:10J'ai eu des renseignements sur elle.
00:39:13Le nom du pays d'où elle vient ne te dirait rien, c'est si loin.
00:39:18Mais elle est magicienne.
00:39:21Même au prix de mon humiliation, je t'aurais prévenu.
00:39:25Elle le sait.
00:39:27Et déjà, elle a dû coudre la bouche d'un poisson
00:39:30avec l'espoir de me rendre muet, mais je ne redoute pas ses charmes.
00:39:35Mais prends garde, toi.
00:39:37Elle a commencé à t'envoûter.
00:39:39Demain, elle s'en prendra à ton corps vivant pour te posséder mieux.
00:39:44Elle coupera pendant ton sommeil une boucle de tes cheveux.
00:39:48Elle cherchera dans la laine des tapis des rognures de tes ongles.
00:39:54Comme tu as changé de langage.
00:39:56Toi, pour qu'il en fasse comme l'Olympe,
00:39:58cette équilusion, voilà que tu ajoutes foi au pouvoir des sorcières.
00:40:02Pense de moi ce que tu voudras.
00:40:05Je t'aurai averti.
00:40:08C'est trop bien.
00:40:21C'est lui, là ?
00:40:23C'est moi, là.
00:40:26Salut.
00:40:27Oh ! Oh ! Compliment à ton coiffeur.
00:40:30Il a le coup de ciseau généreux.
00:40:33Magnifique ! Il te manque une mèche au beau milieu de la nuque.
00:40:37Oh ! Oh !
00:40:49Si tu dis un mot, un seul mot, je t'étrangle.
00:41:08Oh, Lamia ! Oh, Alphito !
00:41:11Je l'ai mise au monde par votre magie.
00:41:15Petit Mosse, fils d'Astiklès,
00:41:17image du vrai,
00:41:19plus vrai que le vrai.
00:41:21Qu'il fonde et se consume dans la flamme,
00:41:25comme cette statue.
00:41:27S'il sèche, il sèche,
00:41:29il sèche, il sèche,
00:41:31il sèche, il sèche,
00:41:33il sèche, il sèche,
00:41:35comme cette statue.
00:41:37S'il cesse un jour d'être à nous.
00:41:39S'il cesse un jour d'être à nous.
00:41:42Et qu'il ne connaisse d'autre amour que notre amour.
00:41:46Que notre amour.
00:41:50Laissez !
00:41:52Tu es pure.
00:41:54Ne souille pas tes mains de leur sang.
00:41:56Viens, viens.
00:41:58Sortons d'ici. Suis-moi.
00:42:00Viens.
00:42:01Merci, Aphrodite, de m'avoir offert ce spectacle admirable.
00:42:05L'année, le jeune et le vieux.
00:42:07Suis-moi.
00:42:22Il t'en coûtera, mais il ne faudra pas y retourner.
00:42:24Est-ce un ordre que tu me jettes ?
00:42:26C'est la prière d'un ami.
00:42:27Je ne te connais même pas.
00:42:29Je suis Euchéros, le sculpteur.
00:42:31Ah, voilà.
00:42:34Je ne devrais plus la revoir, parce qu'elle est ta maîtresse.
00:42:37Non !
00:42:38Je m'importe le nombre de ses amants.
00:42:41Il ne faut plus la revoir, car elle est mauvaise.
00:42:44Contre toi, elle n'est même plus seule.
00:42:46Il y a l'autre.
00:42:49Rien ne compte que leur passion.
00:42:51Ils sont de la même race.
00:42:53Ils n'ont d'autre désir que dominer,
00:42:56procéder
00:42:58et détruire.
00:43:00C'est cela le vice.
00:43:02Éloigne-toi d'eux, éloigne-toi d'elle alors qu'il est encore temps.
00:43:05Si son âme est aussi noire,
00:43:07pourquoi restes-tu avec elle ?
00:43:09Serais-tu aussi un homme double
00:43:11ou assez fou pour aimer sa souffrance ?
00:43:14Tant de douleurs et d'efforts pour reconnaître la lumière.
00:43:18Aveugle que nous sommes.
00:43:21Si tu te sens trop seul, viens me voir.
00:43:24Tout le monde ici sait où je travaille.
00:43:26Je t'attendrai.
00:43:28Et si tu pousses ma porte,
00:43:31je serai heureux.
00:43:33Mon cœur est sincère.
00:43:35Je le crois.
00:43:37Je viendrai.
00:43:40Que le songe et le sommeil te donnent une paisible nuit.
00:44:02J'ai choisi cette cour parce qu'elle a l'exacte dimension du temple de Déméter.
00:44:06Je n'aurai plus de masque.
00:44:08Je parle de la partie centrale du temple,
00:44:10là où se dressera l'image de la déesse,
00:44:13à l'emplacement où tu la vois maintenant.
00:44:16Puis-je la regarder ?
00:44:17Non, pas encore.
00:44:19Ce serait comme vouloir apercevoir l'enfant dans le ventre de sa mère.
00:44:23Encore l'enfant croit-il sans cesse.
00:44:26Mais mon ébauché froid est pétrifié.
00:44:29Elle ne vit pas.
00:44:32Et j'attends.
00:44:35Pourtant, comme je l'ai supplié,
00:44:38elle est la mère,
00:44:40la déesse au large sein,
00:44:43la généreuse,
00:44:46la souterraine.
00:44:49Mais que peuvent s'en sortir ?
00:44:52La souterraine.
00:44:55Mais que peuvent sans elle mon imagination laborieuse
00:45:00et mes mains rebelles ?
00:45:02Je comprends.
00:45:04Nous connaissons tous ces terribles moments
00:45:07où le doute s'installe.
00:45:08Il ne faut jamais douter.
00:45:10Indigne est celui qui doute.
00:45:12Autant partir tout de suite pour le sombre royaume des morts.
00:45:16Vivre, c'est espérer.
00:45:20Cette nuit, je me suis interrogé.
00:45:23Où avais-je trouvé cette audace de te parler comme je l'ai fait ?
00:45:27Et quand tout pouvait te dresser contre moi,
00:45:30de te demander de venir jusqu'ici.
00:45:33Ce que tu as fait.
00:45:36Et j'ai compris.
00:45:38Ne haïs pas.
00:45:40J'ai compris que nous étions frères.
00:45:43Toi, l'athlète,
00:45:45et moi, le sculpteur.
00:45:48Tu étudies l'art d'être le plus fort, le plus habile.
00:45:52Et moi de même, en face de l'argile
00:45:57ou du marbre.
00:46:00Mais cela n'est rien.
00:46:03C'est après que tout commence.
00:46:08Le dur combat contre soi-même.
00:46:12Car il n'est de victoire que sur soi-même.
00:46:16La victoire sur la matière et sur les autres
00:46:20n'en est que le reflet,
00:46:23pour peu que les dieux le veuillent.
00:46:33Frères, nous sommes.
00:46:36Et plus que frères.
00:46:38Jumeaux.
00:46:40Indispensables l'un à l'autre.
00:46:44J'ai pu te plier ton buste sur ta hanche, imperceptiblement,
00:46:49pour me ravir et me confondre.
00:46:53Et moi qui lutte sans cesse pour créer une image,
00:46:58je te vois réaliser comme en te jouant
00:47:01mille et mille statues admirables.
00:47:04Mais que seraient ces instants de grâce
00:47:06que l'instant suivant détruit
00:47:09sans mes yeux qui les voient
00:47:12qui parviendront peut-être à les fixer un jour,
00:47:16si tu le veux.
00:47:43Comment as-tu fait ?
00:47:45Hier soir, en Corse, ce n'était qu'une ébauche grossière,
00:47:48à peine mieux formée qu'au premier jour.
00:47:52Tu semblais ne pas avancer.
00:47:54Que s'est-il passé ?
00:47:56J'ai eu un songe.
00:47:58C'était d'athlètes nus courant dans le soleil.
00:48:02Ce poudroiement d'or pur, je l'ai reconnu,
00:48:04c'était la lumière d'un impi.
00:48:06Et derrière eux, le peuple assombrit.
00:48:09Et tous montaient vers le lieu sacré
00:48:12où se dressent les statues de tous les vainqueurs olympiques
00:48:15depuis que le temps des Jeux a commencé.
00:48:19Un piédestal était vide.
00:48:22Et moi, je m'y voyais moi-même,
00:48:25y posant une statue.
00:48:28Et la foule innombrable criait,
00:48:31« Cet ultime os de l'ocre ! »
00:48:35« L'Olympionique ! »
00:48:37Le sculpteur Eukéros l'a sculpté jadis,
00:48:40sûr de sa victoire.
00:48:43Et je t'ai vu.
00:48:45Louanges aux dieux, car je t'ai vu, Euthymos,
00:48:49au-delà de toi-même,
00:48:51l'athlète parfaitement beau qui te ressemble,
00:48:55comme ton double divin.
00:48:59Moi-même, j'étais là,
00:49:03mais toi, ce n'était pas vers moi que tu portais tes regards,
00:49:08mais vers un autre homme qui avait façonné ton triomphe de ses mains.
00:49:13Comme moi, j'ai tout le jour pétri cette argile
00:49:17à ton image.
00:49:19Qui était cet homme ?
00:49:21Je l'ignore.
00:49:22Comment était-il fait ?
00:49:23Ça t'importe.
00:49:24Si tu l'as vu, décris-le-moi, je t'en prie.
00:49:26Mystère des rêves.
00:49:30Il ressemblait trait pour trait à un misérable pèlerin
00:49:34que j'avais entrevu la veille sur les rives du Caïssinos.
00:49:39Je m'étais approché de lui,
00:49:41car il semblait converser avec le fleuve.
00:49:45Mais non.
00:49:47Il buvait à grandes lampées.
00:49:51Comment sommes-nous venus à parler de toi ?
00:49:55Décris-le-moi, je t'en prie.
00:49:57Grand et puissant.
00:49:59Non point vieux, mais dans la force de l'âge.
00:50:03Avec pourtant dans les traits de son visage
00:50:06cette majesté sereine
00:50:09qui ne vient qu'après un long écoulement du temps.
00:50:15Moi aussi je l'ai vu.
00:50:18Il est venu à la palestre.
00:50:21Il ne l'a parlé à personne.
00:50:24Il est resté à me regarder.
00:50:27Il a disparu avant que je n'aie pu savoir ce qu'il me voulait.
00:50:33Mais cette nuit, moi aussi, j'ai rêvé de lui.
00:50:40C'était un rêve de l'aube,
00:50:42car aussitôt après, les coques ont commencé à chanter.
00:50:46Les coques ont commencé à chanter.
00:50:49Je suis descendu dans l'atelier
00:50:52et mes mains ont couru sur l'argile.
00:50:56Et l'image de ce qu'elle devait faire
00:50:59glissait de mon cœur à mes doigts.
00:51:03Sans que j'aie besoin d'y penser,
00:51:06nous avons fait deux rêves semblables,
00:51:09à la même heure, comme deux frères jumeaux.
00:51:14C'est donc que le jour est venu.
00:51:22S'il vous plaît.
00:51:31S'il vous plaît.
00:51:52S'il vous plaît.
00:52:17Sans même de retourner,
00:52:21c'est bien.
00:52:32Je te vois bien perplexe, Sostratos.
00:52:35Je te comprends.
00:52:37Tu penses qu'à l'enfant de Cil, que c'est Timos,
00:52:41il écoute sans broncher les rats d'otages d'un vieux sculpteur.
00:52:45Et quand un vagabond lui fait signe de le suivre,
00:52:48il abandonne père et mère, et ses amis et ses amours.
00:52:51Je n'ai rien dit de tel.
00:52:53Mais tu n'aurais pas tort,
00:52:55quidon, à moins qu'il n'ait perdu la raison,
00:52:57aurait agi ainsi.
00:52:59Pas toi, sans doute.
00:53:01Pourquoi pas ? Qui sait ?
00:53:03Souviens-t'en.
00:53:05Oui, qui sait si ce jour ne viendra pas pour toi aussi, après tout.
00:53:09Mais, songe bien,
00:53:12qu'il s'en est remis entièrement à lui,
00:53:15qu'il s'en est oublié en lui, dès cet instant et sans reprise.
00:53:19Car ce n'était que le commencement d'un long commencement.
00:53:22Mais qui donc était-il, cet homme ?
00:53:24Il disait s'appeler Antaeus.
00:53:27Il parcourait, infatigable,
00:53:29les routes de la Grèce et celles des îles,
00:53:32en quête d'adolescents, nés sous une heureuse étoile,
00:53:36et que la faveur des dieux promettait à la gloire olympique.
00:53:41Héol vient de délier Zéphyr, qui s'était lancé hors des îles.
00:53:45Bientôt, il passera au-dessus de nous.
00:53:48Et puis, il soufflera sur l'ocre,
00:53:51et la mer Ionienne noircira.
00:53:54Et demain, sur les rivages d'Olympie,
00:53:57le char du soleil traversera des nuages de sable.
00:54:04Tout à l'heure, avant que la mer ne disparaisse de notre vue,
00:54:08tu m'as montré une dernière fois l'horizon,
00:54:10et le volcan qui crachait des flammes et faisait rougeoyer les flots.
00:54:13Et tu m'as dit,
00:54:15Héphaïstos doit être pressé de besognes.
00:54:17Sous l'île ronde, ces cyclopes ne chôment pas.
00:54:20Tu parles des dieux comme nous parlons du forgeron ou de l'oiseleur.
00:54:24C'est que les dieux sont parmi nous comme les marchands et les artisans.
00:54:28Écoute et regarde le monde dans sa vérité,
00:54:31et tu les connaîtras.
00:55:09Allez !
00:55:11On ne te laisse pas gagner !
00:55:16Attention !
00:55:39Bien.
00:55:41Allez, encore un effort.
00:55:45Non, non, non.
00:55:48Allez, comme ça.
00:55:52Allez, jusqu'ici.
00:55:55Allez, jusqu'ici.
00:55:58Allez, jusqu'ici.
00:56:01Allez, jusqu'ici.
00:56:04Allez, jusqu'ici.
00:56:07Allez, jusqu'ici.
00:56:12Allez.
00:56:14Tu y es presque.
00:56:17Voilà.
00:56:21Un effort.
00:56:23Jusqu'ici, allez.
00:56:37Il est temps de le chercher.
00:56:56Non !
00:56:59Non, celui-là, nous ne le mangerons pas.
00:57:01J'ai faim !
00:57:02Nous le sacrifierons aux divins enfants de Laeto,
00:57:05Artemis et Apollon, chasseurs.
00:57:08Ils nous seront favorables pour les prises à venir.
00:57:18Ainsi, chaque étape est en l'occasion d'une épreuve.
00:57:23Chaque moment du jour, le prétexte d'une leçon.
00:57:27En taeos conduisait-il Othimos vers les gorges profondes,
00:57:33où prend sa source l'impétueux Caïssinos ?
00:58:04Oh, mon dieu !
00:58:19Lucas !
00:58:33Lucas !
00:59:04Oh, mon dieu !
00:59:19En place.
00:59:26Ça va mieux.
00:59:27Tends-toi.
00:59:33Tends-toi.
01:00:03Tends-toi.
01:00:34Othimos !
01:00:39Othimos !
01:00:42Viens !
01:00:44Reviens !
01:00:46Othimos !
01:01:03Le voilà, celui qui croyait déjà s'appeler Othimos de l'encre !
01:01:09Cherche-toi un prénom de femme, Locrian !
01:01:14Ta mère avait cent fois plus de courage que toi dans ses plaints,
01:01:17lorsqu'elle t'a enfanté !
01:01:20Pleure, pleure, mignonne petite poupée,
01:01:23tout juste bonne à être caressée par des vieillards fatigués !
01:01:28Par tous les dieux, regardez-le !
01:01:30Quel hongreur de bélier t'a émasculé dès ta naissance !
01:01:50Oh, non. Non. Non, pardon.
01:01:53Je ne voulais pas. Je ne savais plus.
01:01:57Comme ça. Tu frapperas comme ça
01:02:00si tu veux gagner la couronne d'Olivier à Olympie.
01:02:03Mais attention,
01:02:05tu frapperas sans colère
01:02:08et sans haine.
01:02:57Fais vrai !
01:03:00Mais je ne voulais pas.
01:03:03Mais oui.
01:03:07Tu as raison.
01:03:10Tu descendras pas contradictoire encore,
01:03:14tu seras certain que toi, toi aussi,
01:03:17mais jamais dans mon corps.
01:03:20Mais moi, je le taquinerai.
01:03:23Non, Thibault !
01:03:25Tu es donc content ?
01:03:27Très content.
01:03:29Alors, qu'il retourne auprès des siens.
01:03:33Qu'il embrasse sa mère et son père parmi les hommes.
01:03:38Puis, tu le conduiras jusqu'aux rives sacrées de l'Alphée.
01:03:45Il concourra pour les jeux.
01:03:48Et ce qui doit arriver, arrivera.
01:03:55Le jour où l'Alphée reviendra.
01:04:00Le jour où l'Alphée reviendra.
01:04:18Petit Maus avait bien senti
01:04:21que le regard du divin Caïssinos, dieu du fleuve,
01:04:25était pareil, en vérité, à celui d'un père
01:04:28qui contemple un fils digne de lui.
01:04:31Il se rappelait
01:04:33les remarques énigmatiques de sa nourrice
01:04:36et le trouble de sa mère
01:04:38quand la vieille femme évoquait devant lui
01:04:40cette ressemblance de l'enfant qu'il était alors
01:04:43avec la puissance du fleuve.
01:04:46Et Antaeos, pressé de questions,
01:04:49jugea que le destin voulait que Thymos
01:04:51sue la vérité sur sa naissance.
01:04:55Le Caïssinos était bien son père.
01:04:57S'étant unie à Mélanteau, la femme d'Astyclès,
01:05:00un soir qu'elle s'était baignée seule près de la mer
01:05:03sous les lauriers roses du golfe.
01:05:12Père, mère, Thymos est de retour !
01:05:14Venez, venez vite !
01:05:15Thymos est de retour !
01:05:16Thymos est de retour !
01:05:17Venez vite !
01:05:18Thymos, il est là !
01:05:20C'est vrai !
01:05:21C'est vrai ! Il est arrivé !
01:05:27Thymos !
01:05:29Thymos !
01:05:49Thymos !
01:05:50Foutez les coups !
01:05:53Foutez les coups, allez, t'appuie !
01:05:54Là, t'agarde plus haut maintenant, plus haut, t'agarde !
01:05:57Appuie les coups ! Appuie, vas-y !
01:06:00Appuie les coups !
01:06:02Oh pardon. Je ne pensais pas te trouver la vieille artimesque.
01:06:05Je regarde et j'essaie de comprendre.
01:06:07Que lui a fait ce sac de sable pour qu'il le frappe sans cesse,
01:06:10comme s'il voulait l'achemer et ainsi, du matin au soir.
01:06:13Et tout ceci de s'extasier.
01:06:15Il y a bien de quoi, petite simothurée.
01:06:17...
01:06:18Le Timos n'est ni saud, ni fou. Il se prépare pour les Jeux du Stade à Olympie.
01:06:22Oui, je sais, je sais. Des mois, des mois d'efforts pour quelques petites minutes de combat et c'est tout.
01:06:27Il t'apporte peu qu'il revienne victorieux, admiré de tous les Grecs.
01:06:33Pour que tout le peuple, comme disait Homer, le considère comme un dieu.
01:06:37Et au vrai, qui gagnera-t-il ? Une couronne d'Olivier Sauvage et rien de plus.
01:06:42Tu ne comprends donc rien ? Et s'il n'y avait rien de plus beau que cette petite couronne d'Olivier Sauvage ?
01:06:48Pour toi ?
01:06:49Non, pour le Timos. Interroge-le, il saura te répondre et tu comprendras.
01:06:54Qu'il est heureux ainsi ? Pas besoin de le faire parler, on peut le voir.
01:06:59Et en vérité, à toi comme à moi, cela nous suffit.
01:07:12Allons-y.
01:07:31Dieu du hasard, je rencontre si motorisé. Je t'ai fait peur ?
01:07:35Non.
01:07:38Je t'ai fait faire peur puisque tu me fuis.
01:07:41Tu fuis-moi ?
01:07:42A tout le moins, tu m'évites, ne sois pas fausse.
01:07:45Toute la maisonnée rôde autour des lieux où je m'entraîne, mais tu te gardes bien de les approcher.
01:07:50Ce que je fais ne t'intéresse pas.
01:07:53Qu'est-ce qui peut m'intéresser ?
01:07:56Pouvoir passer sur un sac de sable qui ne t'a rien fait, comme si tu voulais l'assommer ?
01:08:02Voilà bien méchante. Tu ne sais donc pas pourquoi je me donne tant de mal.
01:08:07Pour qu'on te pose sur la tête deux brins d'oliviers.
01:08:11Crois-tu que ce soit si peu ?
01:08:13Non. Je ne sais rien. Je suis stupide. Je suis ignorante.
01:08:19Mais je sais que les oliviers, il y en a tout autour de la maison.
01:08:28Et nous vivons à cheval. Regarde, c'est lui, cette infâme. Comment ose-t-il paraître dans cette maison ?
01:08:33Pourquoi fuit-il ses amis les plus sûrs ?
01:08:36Non. Attends, ami. Je veux savoir.
01:08:42Noble Timos, je ne suis pas venu seulement en admirateur, mais en messager.
01:08:47Demande à tes amis de nous laisser.
01:08:54Sors d'ici. Ne reparaissais plus jamais devant mes yeux. Ni toi, ni elle.
01:08:59Père, faites chasser cette canaille.
01:09:03Mais mon fils, que se passe-t-il ?
01:09:05Je peux aussi bien le jeter dehors moi-même.
01:09:08Ne me touche pas. Je te quitte, Timos, accablé de ton ingratitude.
01:09:14Ne reviens plus jamais souiller notre seuil.
01:09:19Sois. Sois, Timos. Mais tu t'en repentiras. Je vous en prends tous à témoin.
01:09:26Et vous aussi, femmes, qui n'aurez bientôt plus assez de larmes pour pleurer les malheurs de votre maison.
01:09:34La désolation sera sur vous, car je me vengerai.
01:09:45La hideuse belette est un mauvais présage.
01:09:50Mais il suffit de cracher par terre pour conjurer le mauvais sort.
01:09:56Retourne à ton entraînement, Timos.
01:09:59Et dis à ta mère qu'elle doit se préparer pour ton prochain départ.
01:10:10Il ne reste plus que deux jours avant ton départ, et je n'aurai jamais fini cette unique de lin.
01:10:15Je travaillerai toute la nuit, s'ils le font, mais elle sera prête.
01:10:19Maîtresse ! Éric et Sidania se sont battues autour du métier.
01:10:22Elles ont emmêlé tous les fils, et elles ne peuvent les remettre en ordre.
01:10:26Ah, les saintes ! Plus saintes que des boules couveuses !
01:10:29Elles me feront perdre la tête !
01:10:56C'est moi, Toé. Pourquoi trembles-tu ?
01:10:59Je ne tremble pas.
01:11:13Oh, fou, fou que nous étions !
01:11:16Un noir mille fois insensé.
01:11:19Je pensais que tu me dédaignais.
01:11:22Laisse-moi aller.
01:11:25Petite fille.
01:11:28Non.
01:11:31Je ne te lâcherai plus.
01:11:34Merci, bonne déesse.
01:11:37Je n'ai rien à te dire.
01:11:40Dis-moi que tu m'aimes.
01:11:43Comme je t'aime.
01:11:46Je t'aime.
01:11:53Maintenant, ils pouvaient suivre Théos.
01:11:56Jusqu'au rive sainte de l'Alphée, jusqu'au clameur de la victoire.
01:11:59Claire est sa vie, comme un matin de printemps sur la mer.
01:12:23Plus de vingt fois,
01:12:26les chemins de ma vie m'ont amené vers le gymnase d'Hélice
01:12:29et le temple de Zeus olympique.
01:12:32J'ai vu tant de merveilles
01:12:35s'ajouter aux merveilles
01:12:38que je ne tenterai pas de les décrire.
01:12:41Dire ce que fut Olympie
01:12:44en un moment de temps serait la trahir.
01:12:47C'est la trahition.
01:12:51C'est le cœur de l'élade
01:12:54vivant au long des siècles.
01:12:57Là où s'exalte et se rajeunisse enfin
01:13:00le sang de nos peuples.
01:13:06Mais sois sans crainte.
01:13:09Je ne te cacherai rien
01:13:12de l'histoire de Timos le pugiliste.
01:13:15Que sa destinée soit pour toi
01:13:18comme un miroir.
01:13:21Qui es-tu?
01:13:24Ne peux-tu me le dire maintenant?
01:13:27Patiente, l'instant viendra.
01:13:30Mais qui était réellement
01:13:33l'alipte Antaeus,
01:13:36maintenant je puis te l'apprendre.
01:13:39Timos, ce soir-là,
01:13:42se détendait comme chaque soir
01:13:45avec les autres athlètes
01:13:48sur les bords de l'Alphée.
01:14:05Le compte est facile.
01:14:08Hypomachos, Echecratidas, Théagène, c'est tout.
01:14:11Le premier est prodigieusement vite,
01:14:14mais ton crâne est trop dur pour lui.
01:14:17Vas-y carrément, sans trop te soucier de ses coups.
01:14:20Tu chercheras son ventre
01:14:23à la hauteur d'une pomme au-dessus d'une ombre.
01:14:26Tu frapperas, tu frapperas.
01:14:29Tu le verras se plier en deux
01:14:32comme un roseau qu'on écrase au milieu de sa tige creuse.
01:14:35L'autre est un buffle fort et pesant, comme lui.
01:14:38Tu seras la mouche qui vole et harcèle.
01:14:41Tu seras le soleil à travers la sueur qui lui coulera sur les yeux.
01:14:44Le point droit, le point gauche, sans arrêt, comme un forgeron.
01:14:47Comme un buffle aveuglé, il t'offrira sa gorge.
01:14:50C'est là que tu cogneras,
01:14:53tu tranchant de la main comme un sacrificateur.
01:14:56Reste, Théagène, celui-là est l'ennemi.
01:14:59Ménage-toi, couvre-toi, n'attaque pas.
01:15:02Même si au début du combat
01:15:05tu crois trouver un endroit favorable, méfie-toi.
01:15:08Laisse-le s'user,
01:15:11se défaire peu à peu, perdre coeur.
01:15:19Contre Théagène de Tassos,
01:15:22il ne sera jamais trop tard.
01:15:25Mais sache-le, trop tôt, c'est la défaite.
01:15:28Allons donc, ce n'est qu'une fille.
01:15:31Prends garde, Thymos.
01:15:34Ne sous-estime jamais.
01:15:37Faisant mon expérience,
01:15:40six fois vainqueur à Olympie,
01:15:43et six fois encore à Pytho,
01:15:46j'ai subi l'âcre défaite des mains d'un enfant inconnu.
01:15:49J'avais cru pouvoir me jouer de lui.
01:15:52Il s'appelait...
01:15:55Thymacite.
01:15:58Qui parle de moi?
01:16:01Merci, bonne déesse, je te retrouve,
01:16:04Crotone.
01:16:07Milon de Crotone?
01:16:10Ce même Milon qui serrait dans son poing à une grenade mûre
01:16:13et nul ne pouvait l'en arracher?
01:16:16Et lorsqu'il rouvrait ses doigts, la grenade était intacte?
01:16:19Le même qui avait à lui seul ruiné
01:16:22si barisse lopulente en détournant sur elle
01:16:25de ses mains les eaux furieuses du fleuve Kratis.
01:16:28Le même que le chêne fendu retenant son bras prisonnier
01:16:32De cela, personne ne fut jamais le témoin
01:16:35s'il eut juste assez de preuves pour que se répandit le bruit de sa mort.
01:16:38C'est un grand secret, ami,
01:16:41que je viens de te confier.
01:16:44Qu'il soit en toi, comme la poutre fêtière invisible
01:16:47qui soutient le toit de la maison.
01:16:50Et voici
01:16:53qui était venu le mois Apollonios.
01:16:56Olympie!
01:17:00Voici que par les sept roues
01:17:03qui mènent à Olympie
01:17:06détenir le lit de milliers de pèlerins accourus de toutes les lades
01:17:09pourra sortir le grand jour.
01:17:29...
01:17:32...
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01:18:05...
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01:18:11Arrivés parmi les premiers athlètes
01:18:14Thoutimos
01:18:17occupait depuis longtemps déjà
01:18:20la place qui lui était réservée sous la tente des pugilistes.
01:18:23Je te l'ai dit, Thoutimos.
01:18:26Il ne faut rien négliger.
01:18:29Voilà les maîtres mots.
01:18:32La règle entre les règles.
01:18:35Toute négligence pète au boutard.
01:18:38Peut-être à la seconde où tu croyais saisir la victoire.
01:18:41Nous avons fait tout ce qu'il faut.
01:18:44Tu seras tout toi-même.
01:18:47Dorant, tu seras le premier.
01:18:50Toi-même.
01:18:53Dorant, Thoutimos.
01:19:20...
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01:19:59...
01:20:02Thoutimos.
01:20:05Thoutimos.
01:20:08...
01:20:11Merveille. Que de merveille.
01:20:14Nous allons de merveille en merveille.
01:20:17Figure-toi que nous sommes arrivés en même temps que Zélon de Syracuse.
01:20:20Oui. Nous avons vu de nos yeux sa galère,
01:20:23sa marée dans le port de Quilaine.
01:20:26Inouï. Cinq rangs de rames, des rouges, des ordes et des détentures de biblos
01:20:29et à la proule un infarétus tout en or.
01:20:32Parlez-moi d'abord de notre ville.
01:20:35Vous semblez oublier que j'ai quitté l'ocre depuis bientôt dix mois.
01:20:38L'ocre est toujours l'ocre.
01:20:41Je ne veux pas vous faire croire que vous êtes à l'hôtel des dieux scurs.
01:20:44Je veux promettre à Castor et surtout à Pollux,
01:20:47invincibles aux pugilats, d'Ibeu Noir au large front
01:20:50et aux cornes martelées de feuilles d'or pour qu'ils se souviennent
01:20:53des Locriens à l'heure de ton combat.
01:20:56Reste. Il m'aidera à m'habiller.
01:20:59Venez.
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01:22:50...
01:22:53...
01:22:56C'est le départ de la course du stade, épreuve reine.
01:23:26Glorieuse entre toutes.
01:23:30Le vainqueur de la course finale, qui passera le premier la borne, connaîtra une gloire sans secondes.
01:23:38Entre tous les Olympionniques, il sera le plus illustre.
01:23:43Et l'Olympia portera son nom à travers les siècles à venir.
01:23:47Ils sont partis !
01:23:55Demain, ce sera ton tour.
01:24:19Que les pugilistes se présentent.
01:24:36Citoyens, écoutez. Voici Oetimus de Locre.
01:24:44Si quelqu'un dans l'assemblée conteste sa qualité d'homme libre, qu'il le dise.
01:24:57Voilà. Le sort a bien fait les choses. Et j'en rends grâce au Dieu.
01:25:04Il eût été injuste que tu affrontes Tergène en éliminatoire et que l'un de vous deux disparaisse.
01:25:11Vous vous retrouverez en finale, car il vaincra ses adversaires comme tu vaincras les tiens.
01:25:23Comme je te l'ai indiqué. Tu entends ? Comme je te l'ai indiqué !
01:25:41L'Olympia.
01:25:45L'Olympia.
01:25:49L'Olympia.
01:25:52L'Olympia.
01:25:55L'Olympia.
01:25:58L'Olympia.
01:26:01L'Olympia.
01:26:04L'Olympia.
01:26:07L'Olympia.
01:26:29N'oublie pas, Oetimus. Le plus tard possible.
01:26:37N'oublie pas, Oetimus. Le plus tard possible.
01:26:42N'oublie pas, Oetimus. Le plus tard possible.
01:26:47N'oublie pas, Oetimus. Le plus tard possible.
01:26:52N'oublie pas, Oetimus. Le plus tard possible.
01:26:57N'oublie pas, Oetimus. Le plus tard possible.
01:27:02N'oublie pas, Oetimus. Le plus tard possible.
01:27:07N'oublie pas, Oetimus. Le plus tard possible.
01:27:12N'oublie pas, Oetimus. Le plus tard possible.
01:27:17N'oublie pas, Oetimus. Le plus tard possible.
01:27:22N'oublie pas, Oetimus. Le plus tard possible.
01:27:27Alors, vous allez te chercher ?
01:27:57Arrêtez de cracher au visage !
01:28:57Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non
01:29:27Eutymos de Locre, vainqueur au Pugila Olympionique, Hermogène de Xanthes, vainqueur à la course
01:29:57du stade Olympionique.
01:30:09Bravo Eutymos, c'était formidable.
01:30:10Je dirais qu'il va falloir nous séparer, ou j'aimerais mieux voir avec vous et jouer au coffre.
01:30:14Aucun besoin, nous savons qui tu aimes et nous savons qu'elle t'aime.
01:30:17Toi, tu vas jouer à l'unité de toutes ces barbes vénérables.
01:30:21A tout à l'heure donc, et avant l'aurore, si je peux m'échapper.
01:30:24Oui, allez.
01:30:27A tout à l'heure.
01:30:57Explique-toi.
01:30:58Je n'ai plus la force.
01:30:59Dites, si tu veux la sauver.
01:31:02Parles-tu de Simon Dreyfus ?
01:31:03Oui.
01:31:04Le témoin, il y passe.
01:31:06Ils l'ont foué.
01:31:08Au prochain jour, de la lune ancienne.
01:31:12Des nouvelles.
01:31:20Il est mort.
01:31:22FATIMOS !
01:31:24FATIMOS !
01:31:44Venez !
01:31:45Parlez-lui.
01:31:52Lui d'angoisse et d'horreur qui succédaient au plus lumineux des jours, l'événement,
01:32:06les confirmants dépassaient les craintes d'Elion.
01:32:10Le peuple, irrité par le faux présage, s'était révolté, abrité derrière sa fureur
01:32:20et Rodor et Passithéa tramaient leur vengeance.
01:32:28Le jour approchait où le démon Alibas réclamerait sa nouvelle proie.
01:32:33Quel meilleur choix que l'orpheline Simothoé !
01:32:37En la sacrifiant, ils humiliaient à jamais la maison d'Asticlès et brisaient le cœur de Timos.
01:32:48Mais Artemès avait glissé entre leurs doigts.
01:32:54De nuit, il s'était embarqué clandestinement sur un navire.
01:32:58Il s'était fait l'esclave de l'équipage, il avait souffert mille avanies,
01:33:03mais il avait touché au port, couru jusqu'à Olympie.
01:33:10Et là, il était mort d'épuisement dans mes bras.
01:33:22Et l'enfant que j'aimais allait périr aussi.
01:33:27J'ai cru devenir fou.
01:33:36J'étais fou.
01:33:41Tu as perdu la raison !
01:33:44Tu ne pourras jamais traverser la mer dans cette vie !
01:33:47Je serai seul si vous avez peur.
01:33:50Arrêtez ! Arrêtez !
01:33:52Timon !
01:33:54Maître, je sais ce que je te dois, surtout en ce jour.
01:34:04Pardonne-moi, mais je ne t'écouterai pas plus que...
01:34:09si tu veux me décourager.
01:34:13Rien de tel.
01:34:16Je veux simplement te rappeler qui est ton père.
01:34:34Oh, Père très bon, puissant Caïssinos,
01:34:38toi qui as préparé ma victoire,
01:34:40je t'en conjure, ne permets pas que l'heure de mon triomphe
01:34:43soit aussi celle de mon désespoir.
01:34:46Par tes vénérables genoux que je baise,
01:34:48fais en sorte que le Dieu de la mer me soit favorable
01:34:52et me porte jusqu'à celle que j'aime avant qu'il ne soit trop tard.
01:35:03Je t'en prie.
01:35:33Je t'en prie.
01:36:03Regardez ! Regardez là-bas !
01:36:33Je t'en prie.
01:36:36Posez-vous sur ces planches, esprit du mal, esprit de la nuit !
01:37:05Je t'en prie.
01:37:18Que tous nos maux pénètrent dans ton corps,
01:37:21qu'il le possède à tout jamais.
01:37:24Arrêtez !
01:37:27Prêtre indigne, comment as-tu osé ?
01:37:29Pardonne-moi, il m'aurait tué.
01:37:31Emparez-vous de cet homme !
01:37:33Il est venu voler ta victoire !
01:37:35Ta hiérarchie, un brailleur !
01:37:37Ardisse seulement contre les femmes !
01:37:39Tue, politesse, tue !
01:37:45Malheureux ! Qu'allez-vous faire ?
01:37:48Celui-ci est Othimos de l'Ancre.
01:37:51Les Hellenodices lui ont mis une couronne d'olivier sur le front.
01:37:56Cette couronne d'olivier, c'est à son pays, à vous, le criant,
01:38:00qu'il l'a dédiée à l'avance.
01:38:02Vous l'attendez avec des couteaux et des clèves !
01:38:06Othimos, cette couronne, y est-il là ?
01:38:11Ainsi, les assassins de l'Ocre n'auront pas à tromper leur main
01:38:16dans le sang d'un olympionique !
01:38:18Attaquez-les ! Chassez-les ! Ils sont sans armes !
01:38:22Assaisis-toi, peuple de l'Ocre !
01:38:25Fais gloire au héros qui te revient !
01:38:28Rends-lui sa fiancée !
01:38:30Il est trop tard !
01:38:32Tous les rites sont accomplis !
01:38:35Voulez-vous que le démon lâche sur vous
01:38:37les saints furieux de toutes les calamités ?
01:38:40Assez ! Assez trembler, le criant !
01:38:44Moi, Othimos Olympionique, j'ose défier ce démon !
01:39:01Alibas ! Je te nomme par ton nom !
01:39:06Alibas !
01:39:31La paix n'a jamais sur vous, le criant !
01:39:35Cette nuit est belle !
01:39:42Voilà.
01:39:44Telle fut la seconde victoire de Thymos Olympionique.
01:39:49Il n'y a plus qu'une seule victoire.
01:39:52Il n'y a plus qu'une seule victoire.
01:39:56Telle fut la seconde victoire de Thymos Olympionique.
01:40:00Ta seconde victoire.
01:40:02Car tu t'es trahi tout à l'heure.
01:40:04Tu as dit j'étais fou. Tu as dit l'enfant que j'aimais.
01:40:08Oui.
01:40:10J'ai été aussi Othimos.
01:40:13Je t'en prie, dis-moi, quelle fut ta vie ?
01:40:15Pleine de lumière et d'ombre, de triomphe et de défaite.
01:40:20Mais tu n'es pas mort.
01:40:21Non, c'est vrai.
01:40:23Un instant fatal Zeus m'a dérobé au monde.
01:40:27Et je chemine.
01:40:31Tous les humains qui m'étaient chers ont cédé aux trépas
01:40:34et ceux qui sont nés après eux ont disparu aussi.
01:40:38Et pourtant,
01:40:41de quatre ans, quatre ans,
01:40:44depuis des siècles et pour des siècles,
01:40:47ce sont bien les mêmes foules
01:40:49qui gonflent les sept routes et déferlent vers l'impi.
01:40:55C'est pour l'amour de ces choses immortelles, ce sera tous,
01:40:59que je vais comme Milan, de cité en cité,
01:41:04heureux,
01:41:07si quelqu'un d'adolescent veut bien m'écouter un jour.
01:41:11Othimos, ai-je bien compris ?
01:41:13Est-ce toi qui seras mon alibi, qui me mèneras vers la victoire ?
01:41:17C'est un point, ami,
01:41:20mais un autre plus digne que moi.
01:41:23Semblable au sculpteur qui est rouge, je ne suis
01:41:26que celui qui fait jaillir les tincelles.
01:41:30Je t'en prie, ne restons pas ici.
01:41:32Ces malheureux, mes frères, et leurs rumeurs...
01:41:35Deviens leur rêve et leur joie.
01:41:38Fais-leur oublier leurs souffrances,
01:41:42si ton père ne veut les guérir.
01:41:44Mon père ?
01:41:58Regarde le Dieu,
01:42:01et lui, en te revoyant,
01:42:05se souviendra de la nuit d'il y a dix-neuf ans,
01:42:08où ta mère, désolée d'être stérile,
01:42:11va le prier et coucha dans son temple.
01:42:16Elle ne le fit pas en vain,
01:42:19puisque tes yeux se sont ouverts au jour.
01:42:42Petit mousse ?
01:42:45Petit mousse !
01:42:48Petit mousse !
01:42:55Enfant,
01:42:58Antaeus est mon nom.
01:43:12Antaeus,
01:43:15Antaeus,
01:43:18Antaeus,
01:43:21Antaeus,
01:43:24Antaeus,
01:43:27Antaeus,
01:43:30Antaeus,
01:43:33Antaeus,
01:43:36Antaeus,
01:43:39Antaeus,
01:43:42Antaeus,
01:43:45Antaeus,
01:43:48Antaeus,
01:43:51Antaeus,
01:43:54Antaeus,
01:43:57Antaeus,
01:44:00Antaeus,
01:44:03Antaeus,
01:44:06Antaeus,