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Regardez RTL Matin - Spéciale Législatives avec Amandine Bégot et Yves Calvi du 03 juillet 2024.

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00:00RTL matin jusqu'à 10h. Yves Calvi et Amandine Bégaud.
00:08L'heure du débat sur RTL. Désormais, ça y est, la carte des candidats du second tour
00:14est connue. Bilan des désistements dans près de 40% des circonscriptions. 215 candidats
00:19ont renoncé, d'après les calculs d'RTL, pour faire parage au RN.
00:23Oui, je me désiste unilatéralement, toute seule.
00:27Je le dis aux électeurs de droite qui vont devoir voter pour quelqu'un du nouveau front
00:29populaire et qui disent « j'ai pas envie ». En fait, c'est normal qu'ils aient pas
00:32envie. Je leur dis « prenez le temps ».
00:33Dans la vie, il y a un temps pour toutes choses. Il y a un temps pour prendre ses aises et
00:36il y a un temps pour prendre sur soi. Prenez votre temps, cheminez, vous trouverez
00:39la bonne voie. On ne peut pas empêcher un peuple qui a
00:41repris espoir, figurez-vous. En fait, ils font barrage au peuple français.
00:44Je le dis du plus profond de mes tripes. Ce serait terrible pour le pays et pour les
00:47Français. Des promesses au moins pour un an. Au moins
00:49que pour un an, le pays soit gouverné. Je suis prêt.
00:53Et soit gouverné selon l'orientation privilégiée par les Français.
00:56Quand vous voulez contrer le résultat des élections en nommant des gens à vous, moi
01:00j'appelle ça un coup d'État administratif. C'est Martin à la plage, il découvre le
01:03chaude. Enfin, oui, ça fait partie des prorogatives du président de la République.
01:06C'est un coup d'État administratif, les mots sont quand même forts.
01:08Nous sommes prêts, alors allons-y. C'est bon pour vous ?
01:10C'est bon pour tout le monde ?
01:11RTL matin. Yves Calvi, Amandine Bégaud.
01:14Bon pour tout le monde, pas si sûr. Le débat de l'entre-deux-tours n'aura pas lieu.
01:19Jordan Bardella a refusé de débattre face à Marine Tondelier. Pourquoi ? Le patron
01:22du RN a-t-il un problème avec les femmes ? Comme le dit ce matin Marine Tondelier, dont
01:26Libération va en débattre dans un tout petit instant.
01:28D'abord, l'essentiel de l'actualité. Olivier Bois.
01:30Dans une heure, le dernier conseil des ministres avant le second tour des législatives. Il
01:34sera regardé de près. A propos des nominations qui vont être officialisées, puisqu'hier
01:38on vient de l'entendre, Marine Le Pen a parlé de coup d'État administratif en accusant
01:42en substance le président de la République de vouloir nommer des proches à la tête
01:45de la police et de la gendarmerie par exemple. Ertel a regardé de près les nominations
01:49récentes et n'a pas noté de changement majeur par rapport à ce qui s'est passé
01:54les années précédentes à la même période.
01:56Le cinéaste Benoît Jacot accusé de violences sexuelles par l'actrice Judith Gaudrech sera
01:59présenté aujourd'hui à la justice au terme de 48 heures de garde à vue. On verra s'il
02:04est mis en examen. Tandis que Jacques Doyon, également accusé par l'actrice, a été
02:07relâché. Lui sans poursuite à ce stade. Ils contestent tous les deux les accusations.
02:11Aux Etats-Unis, les démocrates s'inquiètent désormais ouvertement de l'état de santé
02:14de Joe Biden après le débat catastrophique face à Donald Trump. Un parlementaire texan
02:19lui demande de jeter l'éponge. Nancy Pelosi, très grande figure chez les démocrates, s'inquiète
02:23elle aussi publiquement au point que la Maison-Blanche a dû répondre par la voix de la porte-parole
02:27pour indiquer qu'il s'agissait d'une mauvaise soirée et précisant qu'il refusait de se
02:31soumettre à des tests cognitifs. Et puis sur le tour de France, Tadej Pogacar a pris le
02:35maillot jaune hier après l'étape du Galibier. Aujourd'hui, étape assez tranquille, 177
02:41kilomètres entre Saint-Jean-de-Montréal et Saint-Vulbas.
02:43Merci beaucoup Olivier Bois, RTL, il est 9h03.
02:54Place à présent au débat, face à face ce matin Isabelle Saporta, éditorialiste, Jardine
02:58Vosner, rédactrice en chef au Point. Bonjour à l'une et à l'autre. Soyez les bienvenus.
03:02Un programme chargé avec plusieurs questions. Pourquoi Jordan Bardella ne veut pas débattre
03:09avec Marine Tendelier ? A-t-il un problème avec les femmes ? Une question qui est posée.
03:13Va-t-on vers une France ingouvernable ? Et puis l'étrange casting du Rassemblement National.
03:17Et on commence, c'est d'automne à la tradition, avec notre chanson du jour.
03:29Petit rappel des épisodes précédents concernant ce débat de l'entre-deux-tours qui était
03:35prévu chez nos confrères de BFM ce soir. Au cœur du problème, le choix visiblement
03:41du représentant du Nouveau Front Populaire. Après Emmanuel Bompard et Olivier Faure avant
03:44le premier tour, ce devait être Marine Tendelier, la patronne des Verts. Mais Jordan Bardella
03:49n'en a visiblement pas voulu. Il y aurait préféré Jean-Luc Mélenchon. Bilan de l'histoire,
03:53la direction de BFM TV a annoncé hier soir qu'il n'y aurait pas de débat, mais que
03:57chacun d'entre eux serait successivement là. Ce soir, ce matin, dans Libération,
04:03Marine Tendelier est assez claire. Elle évoque l'écologie. Mais elle le dit, manifestement,
04:08il a un problème avec les femmes. Il, c'est Jordan Bardella. Mesdames, il a un problème
04:13avec les femmes, Jordan Bardella, Isabelle Zaprata ?
04:15Écoutez, Amandine, je crois qu'il va falloir qu'on commence à s'habituer. Ça va être
04:19ça la France de demain, non ? Ça va être ça la photo. Des mâles blancs sur la photo.
04:22Il n'y aura plus de femmes. Bientôt, il n'y aura plus de diversité.
04:25C'est quand même un parti incarné par Marine Le Pen.
04:28Attendez, écoutez, d'accord, mais enfin là, on a bien vu ce que c'était cette campagne.
04:32C'était une campagne hyper masculine et presque masculiniste. Donc, oui, moi, je
04:37pense qu'elle a raison, Marine Tendelier, qu'en plus, ça a été une révélation de
04:41cette campagne, qu'elle a été excessivement bonne, qu'elle a montré un autre visage des
04:46verts qui, par le passé, et moi la première, moi, j'avais dénoncé certains sectarismes.
04:51Je trouve qu'elle a fait des mains tendues. Elle a été parfaite. Elle est prête à réfléchir
04:55à une coalition. Donc pourquoi, en fait, alors que c'était accordé depuis le début
04:59que ça devait être le premier avec bon part, le second avec fort. Donc tant que c'est
05:03des mecs, ça marche. Parce que là, je sais bien, vous allez me dire oui, mais le troisième,
05:08ça ne marcherait pas avec la composante écologiste. Pourquoi ça ne marche pas ? Parce que si c'est
05:14la question de ce que pèsent les uns et les autres politiquement, c'est qu'elle a pourquoi
05:18ça marche avec fort, par non.
05:19Évidemment, la question de ce que pèsent les uns et les autres politiquement, Marine
05:24Tendelier, elle sort d'une défaite retentissante aux Européennes. 5,5% des voix. Quand on
05:30voit les circonscriptions distribuées dans l'accord, c'est 229 pour la France insoumise,
05:58175 pour le PS. Alors effectivement, Marine Tendelier a été très forte, une très fine
06:03politique parce qu'elle a réussi à récupérer 92 circonscriptions avec le score qu'elle
06:08venait de faire. Je dis bravo, elle a très bien saisi l'occasion de ce rassemblement
06:13de la gauche. Mais soyons sérieux, ils auraient pu présenter Mathilde Panot, par exemple,
06:17qui est la chef du groupe la France insoumise à l'Assemblée.
06:21Est-ce que vous trouvez que c'est intelligent, Géraldine Vossner, de la part de Bardella,
06:23de s'opposer à ce point-là, à ce débat avec Marine Tendelier ?
06:27Oui, mais c'est quoi la cohérence ? À partir du moment où vous dites « on est
06:31une gauche plurielle » et dans cette gauche plurielle, il y aura toutes ses composantes.
06:34Oui, mais ça, il n'a pas à adopter l'agenda du camp d'en face.
06:40Non, mais enfin, il peut en tout cas faire face aux différentes variations de la coalition
06:45qu'il a en face de lui. Et finalement, cette espèce de fixation pathologique sur
06:49Marine Tendelier, qui elle-même est élue du Nord, une terre de vraiment…
06:55A M1 Beaumont !
06:56A M1 Beaumont ! Face à Marine Le Pen depuis des années, franchement, ça aurait été
07:00assez malin, ne serait-ce que si c'est par cynisme de sa part, de faire face à elle.
07:04Écoutez justement à ce sujet Benoît Paillon, le maire de Marseille.
07:07Nous avons choisi Marine Tendelier pour l'affronter. Je comprends qu'il ait peur de Marine.
07:15Je comprends qu'il soit inquiet parce qu'elle est brillante, parce qu'elle est déterminée,
07:19parce qu'elle connaît ses sujets, parce qu'elle le connaît, qu'elle n'a pas
07:21peur de lui. Et donc, en réalité, quand quelqu'un dit « je ne veux pas débattre
07:25avec Marine Tendelier », il faut entendre « j'ai peur de Marine Tendelier ».
07:28Il a peur, ça vous fait sourire ?
07:30Oui, parce qu'on est dans les postures d'une campagne et c'est tout à fait logique ce
07:35discours. Comme moi je le maintiens, je pense que la position de Jordan Bardella sur ce
07:40sujet précis est assez cohérente. Cela dit, je vous rejoins Isabelle dans le sens où
07:46il n'est pas forcément très à l'aise sur les sujets que portent Marine Tendelier
07:49et l'écologie qui n'est clairement pas la préoccupation du Rassemblement national
07:53dans cette campagne.
07:54Alors Marine Tendelier qui hier soir sur TF1 a tendu la main à certains à droite et même
07:58au centre.
07:59La question pour moi c'est plutôt pour quoi faire qu'avec qui ? Mais oui on va devoir
08:03trouver des solutions et il va falloir que certains au centre à droite nous disent comment
08:07ils souhaitent travailler dans l'autre sens.
08:09Avant-hier, c'est Gabriel Attal qui a appelé à une « assemblée plurielle ». Si vous
08:13avez compris ce que ça veut dire, je veux bien que vous l'expliquiez à nos auditeurs.
08:17C'est un petit clin d'œil à la gauche, non ? La gauche plurielle qui a un souvenir
08:24plutôt positif.
08:25On cherche des échappatoires.
08:26Non, je pense qu'effectivement personne n'a vraiment compris ce que pouvait ressembler
08:28une « assemblée plurielle » qui irait donc, si je comprends bien, DLR, canal historique,
08:34jusqu'au plus présentable, on va dire, des insoumis.
08:37Aux communistes, sans les insoumis, comme on disait ce matin Yvonne Pivet.
08:41Si, quelques insoumis, peut-être ceux qui s'étaient un peu écartés de la ligne portée
08:45par Jean-Luc Mélenchon, tout ça est très flou.
08:47Mais surtout, ce qui est très flou, c'est sur quel programme et pour quoi faire ?
08:51Ça vous semble impossible à monter, ça ?
08:54Isabelle Saporta.
08:55On a très bien compris ce que c'était.
08:56C'est le sauf qui peut.
08:57Pardon, on sait très bien ce que c'est.
09:00Alors maintenant, ce que je trouve audacieux, par exemple de la part de Gabriel Attal, qui
09:04a beaucoup de courage en ce moment, il faut quand même le reconnaître, c'est qu'effectivement
09:08pour faire cette majorité plurielle, qui ne veut rien dire, vous avez raison Yves Calvi,
09:12au moment où vous ne pesez plus rien, et donc il essaie de tendre la main à droite,
09:16à gauche, ça n'a plus aucun sens, ce que ne l'ont-ils pas fait quand ils pesaient
09:19250 députés.
09:20Donc non, effectivement, puis par ailleurs, enfin on en discutera plus tard, mais ce serait
09:25une...
09:26Moi, je veux dire, le vote des Français se porte sur le Rassemblement National, que ça
09:29nous plaise ou que ça nous déplaise, et cette espèce de coalition brinque-ballante
09:33serait une confiscation démocratique, c'est très clair.
09:36Alors, on a eu beaucoup de désistements, il y a un Front républicain qui s'est mis
09:39en place, quoi qu'on en pense.
09:40Est-ce que cela peut empêcher le Rassemblement National d'avoir une majorité absolue ?
09:44Géraldine Woessner.
09:45Ça peut...
09:46Alors, c'est très difficile à lire en réalité, parce que le réflexe républicain a fonctionné
09:53encore, fonctionne encore, dans cette partie de la droite qui n'a pas suivi Éric Ciotti,
10:00ça a bien fonctionné jusqu'aux législatives de 2022, mais depuis, on a vu que cette discipline
10:06de vote, c'était complètement délité.
10:08On a eu des sondages à la sortie du premier tour qui indiquaient qu'une partie des électeurs,
10:15notamment de la majorité d'Ensemble, préféraient s'abstenir et rester chez eux, aller à la
10:20pêche plutôt que d'aller faire un choix qui ne leur convient pas, ni d'un côté,
10:25ni de l'autre.
10:26Alors, les lignes bougent quand même, on le sent dans cette campagne d'entre-deux-tours,
10:29dans le point où on publie un sondage aujourd'hui qui montre que l'intention de vote progresse
10:36en faveur des candidats du Nouveau Front Populaire chez les électeurs d'Ensemble, mais ça reste
10:42très difficile à lire, et comme le disait Isabelle, le risque est grand que tout ça
10:47explose en 2027, à moyen terme, parce que les voix des Français n'auront d'une certaine
10:53manière pas été entendues.
10:5437% de désistement dans les différentes circonscriptions, c'est quand même un phénomène
10:58majeur, ça fait presque 40%.
11:00Alors, je ne sais pas ce qu'on est à porter après, mais le constater est déjà une chose
11:04essentielle.
11:05Oui, c'est une chose essentielle et par ailleurs, on peut reconnaître que c'est une clarté
11:09morale.
11:10C'est-à-dire que, par exemple, par rapport à ce qu'a fait Emmanuel Macron des années
11:14durant, souvenez-vous, quand Elisabeth Borne avait rappelé que ce parti était héritier
11:18de Pétain, elle s'était fait voler dans les plumes par Emmanuel Macron, qui avait
11:22mis à écouter ses arguments moraux non plus droit de citer, en fait, il ne se ressaisissait
11:27de la diabolisation du RN que quand il en avait besoin à chaque élection.
11:31Bon, là, au fond, Emmanuel Macron fait cadeau au peuple de gauche de cette clarté morale
11:36et nous lui en sommes grés.
11:39Mais je veux dire, à part cette clarté morale, le résultat, je ne sais pas ce que ça va
11:43donner.
11:44Parce que Géraldine avait tout à fait raison de rappeler qu'en 2022, il y avait eu seulement
11:5031% de report des voix Renaissance sur les candidats de gauche.
11:55Oui, Elio, hier, nous disait, les électeurs n'écoutent pas du tout les consignes de
11:59Mais moi, je pense qu'on dit toujours.
12:00Je crois que ce n'est pas faux.
12:01Moi, je pense que ce n'est pas faux.
12:02Et puis, par ailleurs, ça fait pardon, moi, j'ai 48 ans, ça fait depuis que je vote
12:05quasiment.
12:06En fait, j'ai le droit à il faut faire ce front républicain si, au fond, les démocrates,
12:13il faudrait dire que le RN ne serait pas démocrate, ce qui est peut être maladroit de ma part.
12:16Mais enfin, si, en tout cas, les gens qui se sentent anti RN, voilà, c'est mieux, je
12:22me prépare.
12:23Je fais gaffe à ma place pour l'avenir.
12:27Si les gens qui sont anti RN n'ont que ça à proposer, c'est-à-dire une alliance contre
12:31le RN, là-dessus, Jordan Bardella, pardonnez-moi, il a parfaitement raison.
12:35C'est-à-dire que, si vous voulez, ça ne peut pas être le seul, le seul ciment de
12:40tous ces personnes.
12:41Ça ne peut pas être juste d'être contre, ça n'est pas possible.
12:43Dans un instant, le drôle de casting des candidats RN.
12:46On a plein de choses à vous raconter.
12:56Avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
12:589h16 sur RTL, nous sommes ensemble jusqu'à 10h.
13:01On continue de décrypter cette campagne de l'entre-deux-tours avec Isabelle Saporta
13:04et Géraldine Vosner.
13:05Petit focus à présent sur ces candidats RN, on va dire polémiques, Vincent Lerosier.
13:12Absolument.
13:13Ou quand le passé remonte à la surface avec des vidéos, des tweets, parfois des photos.
13:17Ludivine Daoudi, qualifiée dans le Calvados, a été priée par les instances du RN de
13:21jeter l'éponge à cause d'un cliché d'elle, où on la voit posée avec une casquette
13:26nazie.
13:27Du Calvados à la Mayenne.
13:28En 1995, Annie Bell, 76 ans, candidate du RN, qualifiée pour le second tour, a été
13:34condamnée à 10 ans de prison pour avoir séquestré avec une carabine et pendant plusieurs
13:40heures, le secrétaire général de la mairie, un coup de feu a même été tiré.
13:44Heureusement, personne n'a été touché.
13:46En Mayenne toujours, décidément.
13:48La vidéo de Paul Verde-Soras est devenue virale en quelques jours.
13:52Qualifiée pour le second tour, la candidate avait voulu se défendre d'être raciste.
13:56Dans le rassemblement national, nous avons des juifs, des musulmans, des espagnols.
14:02Moi-même, je suis catalane.
14:04Mon grand-père est né à Barcelone.
14:05J'ai comme offre-t-elle-maux un juif et j'ai comme dentiste un musulman.
14:09Et les candidats RN qui sont souvent sur les plateaux télé obligés de répondre à ce
14:14type de questions.
14:15Yves Lemoulanger, 61 ans, 29% en premier tour à Paimpol dans les Côtes-d'Armor.
14:19J'ai des amis qui viennent du milieu islamique et il n'y a jamais de soucis.
14:24Jamais, jamais, jamais.
14:25J'ai des amis, des très bons amis, de couleur et c'est pour ça que ça me fait un peu
14:30sourire lorsqu'on me traite de facho.
14:32Pas plus tard que dimanche, je suis allé à un rassemblement de motards et c'est un
14:37curé de couleur qui m'a béni.
14:38Vous voyez, donc je ne l'ai pas écrasé avec ma moto.
14:40Et voilà, il ne l'a pas écrasé avec sa moto.
14:42Il n'est pas raciste.
14:44Ajouté à cela, dans le Jura, le candidat Thierry Mosquet, placé sous curatelle renforcée
14:48qui se maintient.
14:49Un recours risque d'être déposé après l'élection parce qu'il est donc inéligible.
14:53Enfin, il y a ces candidats dont les propos antisémites, homophobes ou complotistes remontent
14:57à la surface.
14:58Françoise Biot, par exemple, toujours en course dans le Morbihan.
15:00Elle a publié des messages à la gloire du maréchal Pétain et d'autres incitant à
15:04la haine raciale quand on vous dit de faire le ménage sur votre profil Facebook.
15:07Merci beaucoup Vincent Derosier.
15:09Gênant ou pas ces candidatures Géraldine Moissner ?
15:12Naturellement qu'elles sont gênantes.
15:14Elles révèlent en fait un problème qui n'est pas propre simplement au Rassemblement National.
15:19On se souvient qu'en 2017, il y avait eu quelques députés de la majorité de la République
15:24En Marche à l'époque, qui étaient un peu surpris, quand on doit en quelques jours
15:30trouver 577 candidatures et qu'on est un parti qui a quand même un historique extrêmement
15:36compliqué avec des militants dont on voit qu'ils sont quand même, qu'ils restent
15:40radicaux et extrémistes.
15:42Le cœur militant du Rassemblement National ne correspond plus vraiment à l'image que
15:49veulent aujourd'hui donner ces dirigeants de normalisation.
15:52C'est quoi la vraie image du coup ? On a envie de se poser cette question-là.
15:55Là, on a eu quelques exemples sur 577, peut-être qu'on va en découvrir d'autres et c'est
16:00vrai qu'ils n'ont pas, je crois savoir qu'ils essayent de les coacher.
16:04Ça traduit une improvisation totale Isabelle Sapota, c'est ça qu'on doit retenir de tout.
16:09C'est le Cirque Pain d'Air là quand même, on est d'accord ?
16:11Non, le Cirque Pain d'Air, les choses sont organisées.
16:13Oui, c'est vrai, vous avez raison.
16:15Sinon les faux seraient dans la nature.
16:16Non, vous avez raison.
16:17En tout cas, c'est vrai que ça raconte une improvisation totale et ça raconte les
16:21deux visages, vous avez raison.
16:22Il y a au fond un RN ripolliné, c'est Jordan Bardella, il est parfait, il est propre sur
16:26lui, il a son costard, il n'y a pas un mot de travers et il y a le RN canal historique
16:31où il y a quand même les vieilles blagues racistes, le vieux fond de cuve.
16:36La question qu'on peut se poser quand même, malgré tout, c'est est-ce que ce n'est
16:38pas fait exprès ?
16:39Fait exprès ?
16:40Écoutez moi, je me demande quelque part, finalement sur des circonscriptions qui n'ont
16:45pas tellement d'enjeux, est-ce que l'idée ce n'est pas de faire un gros clin d'oeil
16:48aussi au vieux fond de sauce des militants un peu racistes en leur disant vous inquiétez
16:53pas quand on sera entre nous, on pourra se faire des blagues racistes et un petit clin
16:57d'oeil quand même.
16:58Le vieux fond de cuve.
16:59Ça montre quand même un défaut d'implantation, c'est quand même sidérant parce qu'ils
17:05ont des secrétaires régionaux, nationaux, qu'on ait choisi ce type de profil qui saute
17:10aux yeux que ça ne va pas, c'est quand même un peu préoccupant pour la suite.
17:14Je voulais vous faire entendre Philippe Ballard, le député RN, qui quand il a découvert
17:18cette histoire de Mayenne, notamment avec cette candidate condamnée pour une prise
17:23d'otage, il avait l'air un peu embarrassé hier quand même.
17:26Écoutez.
17:27Je découvre ça, enfin bon, une prise d'otage armée, on a besoin un peu plus d'explications.
17:34Écoutez, on fait le ménage avant, c'est rétable, nous on reconnaît nos fautes.
17:39Là, écoute, je découvre ça en même temps, mais il est sûr que si c'est la Mayenne,
17:42elle n'a pas notre soutien.
17:43Oui, c'est quand même assez cocasse.
17:47Alors oui, on voit qu'il rame, quand même il rame.
17:49Alors pour certains, il a plaidé la maladresse.
17:51Bon, je veux bien.
17:52Pour la casquette nazie, c'était compliqué de plaider la maladresse, donc il a quand même
17:56été éjecté.
17:58Et oui, alors il nous rejoue le coup du contexte, comme on a entendu d'ailleurs du côté de
18:04l'état-major de la France Insoumise face à des candidatures antisémites, clairement.
18:10Oh bah oui, mais c'est maladroit, vous savez, c'est un antisémite.
18:13Ce qu'avait dit Marine Tendelier à un moment d'ailleurs, oui, il y a un antisémitisme
18:16assumé et puis un antisémitisme de bêtise, d'idiotie, il ne faut pas leur en vouloir.
18:20On sent qu'en fait, cette dissolution surprise a mis tout le monde quand même dans un certain
18:25embarras.
18:26Et il y a des couacs, pour certains, des très gros couacs.
18:28C'est ce que j'allais vous dire quand est-ce qu'on parle des fichés S de LFI, quand même,
18:31parce que ça n'est pas rien non plus.
18:32De toute façon, il est évident que cette élection, Géraldine avait tout à fait raison
18:36de le rappeler, c'est cette élection en trois semaines a mis tous ces partis à qui
18:41manque une implantation, vous avez tout à fait raison Géraldine, devant une situation,
18:45mais c'est une opération kamikaze, donc effectivement, ils ont sorti leur fond de cuve, comme je
18:50le disais tout à l'heure.
18:51Je ne sais pas si chez LFI, il n'y avait pas une volonté de faire un clin d'œil en fait
18:54aussi, avec des militants black blocs durs, parce qu'on voit bien que c'est la partition
19:00de Jean-Luc Mélenchon depuis le début, de jouer en fait une espèce de radicalité jusque-boutiste.
19:05On voit bien ce que veut Jean-Luc Mélenchon, pardonnez-moi, malgré tout, c'est préempter
19:09l'opposition et préempter l'opposition en étant tellement radicaux que finalement, il
19:13n'y a plus aucune alliance possible avec une gauche beaucoup plus, j'allais dire douce,
19:19un peu cucul à praline douce, mais en tout cas normale, je ne sais pas si on peut dire
19:22normale, en tout cas un centre-gauche qui a envie de gagner de façon mesurée.
19:27Merci, heureusement que vous êtes là Amandine, pour trouver mes mots.
19:31Mais c'est vrai que si vous voulez, on voit bien que c'est ça, on voit bien les clins
19:33d'œil qu'il fait, je veux dire, Jean-Luc Mélenchon quand même depuis le début.
19:36Donc on se retrouve, nous électeurs, entre guillemets, un peu centristes, face à deux
19:42camps, l'un où on n'hésite plus maintenant à montrer carrément effectivement des candidats
19:47racistes, enfin je veux dire, c'est vraiment, je me rappelle quand on avait fait le livre
19:50de François Gemmene, on avait choisi comme titre, sur le racisme, on a tous un ami noir.
19:54Donc c'est vraiment le truc, c'est-à-dire que déjà quand tu dis, moi j'ai un ami
19:57juif, j'ai un ami noir, j'ai un dentiste juif, c'est vraiment que tu es vraiment raciste
20:02au plus profond de toi-même.
20:03Moi j'ai un dentiste juif.
20:04Et vous êtes raciste au plus profond de toi-même, ça suffit ! 9h23 !
20:09Dans un instant, Emmanuel Macron est-il en train de préparer un coup d'État administratif,
20:14c'est ce que dit en tout cas Marine Le Pen.
20:15On a plein de choses à vous raconter, restez avec nous, il est 9h23.
20:20RTL Matin, RTL Matin, avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
20:259h26 sur RTL, avant même ce second tour, la cohabitation semble déjà avoir commencé.
20:30Si ça se confirme, elle sera dure, sans merci.
20:33La preuve, avec cette mise en garde signée Marine Le Pen, c'était hier, elle soupçonne
20:37Emmanuel Macron de préparer un coup d'État administratif.
20:40Les mots sont forts, avec nous pour en débattre, Jean-Philippe Tanguy, député sortant de
20:46la Somme, bonjour, et bienvenue face à vous, Pierre-Yves Bournazel, conseiller horizon
20:50à la ville de Paris, bonjour, et bienvenue à vous également, Arnaud Benedetti, nous
20:54arrogeons un rédacteur en chef de la Revue Politique et Parlementaire, bonjour, Isabelle
20:58Saporta et Géraldine Bosner sont toujours avec nous.
21:01Coup d'État administratif, qu'est-ce qu'il lui a pris Jean-Philippe Tanguy ? C'est
21:06fort quand même, coup d'État !
21:07Oui c'est fort, parce que la situation est extrêmement grave, on a des offres, des infos
21:12qui viennent du palais, de l'Elysée, des comportements absolument odieux de M. Macron,
21:17je vous rappelle qu'on a eu un...
21:18Je ne comprends pas, vous avez des informateurs à l'Elysée ?
21:20Non, mais non, des offres qui ressortent dans la presse, on a eu des premières informations
21:25comme quoi M. Macron songerait à utiliser l'article 16, alors ça a été démenti mais
21:28ça vient bien de quelque part, ensuite des nominations qui viseraient non pas à mettre
21:32des gens compétents et remplacer des gens qui sont au terme de leur mission, mais uniquement
21:37pour contrecarrer la volonté populaire de nommer par exemple à l'intérieur un ministère
21:42capable de mener une politique de sécurité digne et en tout cas fidèle à l'attente
21:46des Français.
21:47Donc on est sans cesse confronté à cette espèce d'agitation du petit milieu parisien
21:53et du pouvoir pour contester de toutes les manières possibles le résultat du vote.
21:58Moi je ne parle même pas des magouilles qu'on voit depuis trois jours de désistement, d'appel
22:03aux barrages, de castors...
22:04Non mais restons sur le thème initial.
22:05C'est l'élimination, c'est le jeu non ? Il y en a toujours à cette époque-là de l'année
22:09encore plus, Géraldine Vosner par exemple.
22:11Oui, moi j'avoue que là, que vous sur-réagissiez à des rumeurs qui ne sont que des rumeurs
22:15et qui plus est des rumeurs de presse, me semble assez préoccupant, enfin préoccupant
22:20ça m'interroge.
22:21La presse c'est nous quand même.
22:22Non mais vous allez relier des rumeurs Yves ?
22:24Non mais voilà...
22:25Il y a toujours des nominations à cette période de l'année, effectivement c'est le tour
22:31de nomination des ambassadeurs et c'est fréquemment après une échéance électorale, pour recaze.
22:36Il y a des départs en retraite aussi.
22:37Voilà, il y a des départs en retraite.
22:38Il y a des mouvements de préfets qui sont prévus, programmés, rien de confirmé.
22:43Je doute que les postes vraiment importants, notamment sur police, gendarmerie, soient
22:47attribués avant l'échéance des Jeux Olympiques et il ne me semble pas que ce soit programmé.
22:54Donc pour l'instant, attendons de voir, mais je pense que c'est un peu prématuré de nourrir
23:01et d'entretenir ces soupçons.
23:02Yves Bournazel, vous croyez au coup d'État administratif vous ?
23:06Pas du tout.
23:07Il faut garder la tête sur les épaules, il y a un peu de sang-froid dans cette période,
23:10avant le second tour qui est décisif pour l'avenir du pays.
23:13Quand on regarde ce qui se passe à cette période de l'année, l'année dernière ou
23:17il y a deux ans, il y a beaucoup de nominations, donc je pense que c'est un peu de crispation
23:22de la part de Mme Le Pen.
23:24Vous parlez de magouilles, mais les magouilles elles ont commencé lorsque vous avez fait
23:28un contrat avec Monsieur Ciotti, c'est ça la magouille ? Lorsque Monsieur Ciotti a vendu
23:32son âme au diable, a quitté au fond sa famille politique qu'il a mis en minorité
23:36pour un poste au gouvernement éventuel de Monsieur Bardella, on va tout faire pour que
23:42ça n'arrive pas.
23:43Mais c'est ça les magouilles politiques.
23:44Et il est normal que le camp républicain réagisse face à l'arrivée du rassemblement
23:48au pouvoir, c'est quand même pas rien le rassemblement national au pouvoir, éventuellement.
23:51Donc c'est normal que le camp républicain s'organise, c'est normal que le camp républicain
23:55fasse des désistements.
23:56Donc vous reconnaissez qu'il y a une petite organisation quand même anticipée ?
24:00Evidemment, vous croyez qu'on va laisser le rassemblement national arriver au pouvoir
24:03sans rien faire et sans rien dire ? Il y a encore des républicains dans ce pays.
24:05On met des sacs de sable, on se barricade.
24:07Non, non, non.
24:08Eh bien on essaie de construire une alternative à ce projet, parce que le rassemblement national
24:13au pouvoir c'est quand même, dans d'autres pays, avec des alliés, on l'a vu en Pologne,
24:18ils ont perdu le recul des droits des femmes et des personnes homosexuelles et la liberté
24:23de la presse.
24:24Il n'y avait pas de recul des droits homosexuels en Pologne, il n'y en avait aucun.
24:26En Hongrie, le comportement de M. Orban, c'est votre ami M. Orban, les libertés fondamentales
24:32sont attaquées.
24:33M. Bolsonaro a été votre ami, il a été président du Brésil, il a fait reculer les
24:37libertés fondamentales.
24:38Le rassemblement national est aujourd'hui un parti qui en force au premier tour, mais
24:43il y a des républicains dans ce pays, des communistes, des socialistes, des écologistes,
24:47des gens de la droite humaniste, qui ne veulent pas laisser faire.
24:51Il est normal d'avoir un barrage républicain, de faire en sorte que le rassemblement national
24:55n'ait pas une majorité absolue.
24:56Jean-Philippe Tanguy vous répond.
24:57Non mais écoutez, moi je n'ai pas de leçon à recevoir.
25:00Ce n'est pas une leçon, c'est un combat.
25:01Non mais comment on s'organise ? Ce n'est pas un combat, c'est aller aux élections
25:04sur un projet, sur un programme.
25:05D'ailleurs il y a un sénateur, Les Républicains, qui propose d'interdire les désistements
25:09entre deux tours.
25:10Ce serait effectivement une très bonne mesure.
25:11Vous êtes favorable ?
25:12Bien sûr, parce que c'est insupportable d'aller vers les électeurs et en fait, d'avoir
25:15un projet tellement faible et une candidature tellement bidon, qu'on la retire immédiatement
25:19pour dire le contraire la semaine suivante de ce qu'on a dit la semaine précédente,
25:23les Français.
25:24Sauf quand on a un système de valeurs et qu'on pense que vous êtes dangereux en arrivant
25:27au pouvoir.
25:28Vous avez le droit de le contester, mais…
25:30Si vraiment on était aussi dangereux que ça, dans ce cas-là, il ne faut pas qu'on
25:33se présente aux élections.
25:34Mais tout ça n'a aucun sens, c'est-à-dire qu'on dit aux Français, on se moque des
25:36Français avec des espèces de résistants de pacotilles et en plus surtout qui blanchissent
25:42des comportements absolument odieux.
25:43Dans le canard enchaîné, ce matin, on apprend que Raphaël Arnault, qui est candidat pour
25:48le nouveau front populaire bien mal nommé à Avignon, comme nous l'avions dit d'ailleurs,
25:52est à la tête d'une faction de nervis fascistes qui utilise la violence contre ses adversaires
25:58politiques.
25:59Et donc on a appris qu'en marge d'une manifestation à Paris, huit individus obéissants
26:05à M.
26:06Arnault sont allés repérer un jeune qui soit-disant était sioniste, dans leur tête
26:10ça veut dire de confession juive, ils l'ont frappé, filmé, jusqu'à ce qu'il avoue
26:17qu'il dit « vive la Palestine ». Donc ça ce sont des gens qui ont le soutien de
26:20la maire d'Avignon.
26:21Et je ne parle même pas de M.
26:23Poutou, dans l'Aude, qui lui-même ne reconnaît même pas les républiques ni les institutions.
26:27Je condamne comme vous ces agissements et ces personnes qui sont effectivement dangereuses,
26:32mais je voudrais simplement des faits.
26:33Madame Ludivine Daoudi, elle a porté une casquette nazie, elle est candidate Rassemblement
26:38National.
26:39M.
26:40Christophe Benz, il est toujours candidat en Haute-Marne, il est anti-avortement, il
26:43parle d'un génocide de masse, c'est ça l'Assemblée Nationale des Canards ?
26:46M.
26:47Christophe Benz est votre candidat à l'Assemblée Nationale des Canards, il est votre candidat
26:51pour siéger dans une semaine et participer à une majorité, il est contre l'avortement,
26:55il parle de hiérarchie des races M.
26:57Benz.
26:58M.
26:59Christophe Benz, j'ai regardé de près, Madame Monique Becker, l'apologie des terroristes
27:03de l'OAS qui ont voulu assassiner le Général de Gaulle, elle est votre candidate.
27:06Paul Verde, ce race, elle n'est pas raciste parce qu'elle a un ami qui est juif, Louis-Joseph
27:12Pechet, déclaration antisémite, sexiste et homophobe sur Twitter.
27:16Ça fait beaucoup de candidats, M.
27:17Tanguy, qui ont un problème avec la République, avec les valeurs républicaines et démocratiques.
27:22Ce n'est pas un, ce n'est pas deux, ce n'est pas trois, ce n'est pas quatre, ce sont des
27:25dizaines.
27:26Ne perdez pas votre sang froid, ce sont des candidats, vous ne répondez pas, des candidats
27:31à l'Assemblée Nationale qui peuvent être députés la semaine prochaine, qui peuvent
27:34voter la loi et qui sont gravement atteints d'une maladie qui est en fait la haine de
27:40l'autre, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie.
27:43Ce sont des propos qui ont été tenus publiquement par ces candidats.
27:47Ce n'est pas un, c'est des dizaines de candidats comme ça.
27:51C'est une méthode fasciste, la psychiatrisation de l'adversaire, c'est une méthode fasciste.
27:54Je vous en prie, ce sont des faits, vous ne répondez pas sur les faits.
27:56Si, j'ai répondu sur tout.
27:58Bens, c'est faux.
27:59Non, Bens, ce n'est pas faux, génocide de masse, l'avortement, est-ce que vous condamnez ?
28:04Mais vous ne l'avez pas condamné, il était avec vous à l'époque.
28:05Il reste bon sur notre débat.
28:06Je vais toujours condamner ces gens-là.
28:07Possiblement, ça ne vous empêchait pas de prendre votre carte avec.
28:10Les cours parlent de Mme Boutin, vous étiez avec elle pendant 20 ans.
28:12Pardonnez-moi, Arnaud Benedetti, des mouvements dans l'administration française,
28:18ça existe de toute éternité ou on a le droit de s'interroger en ce moment ?
28:22Les mouvements ont toujours existé dans l'administration française.
28:25Ils existent souvent avant les élections aussi.
28:27Ils sont plus volumineux avant les élections, parce que si vous voulez,
28:30très souvent, on va recaser des proches dans des postes de préfets, de recteurs.
28:37Ça, c'est une réalité.
28:39Je crois que François Mitterrand, en 86, peu avant la cohabitation avec Jacques Chirac,
28:46en tout cas anticipant une cohabitation avec la droite en 86,
28:50avait lui-même aussi procédé à des jeux de nomination avant la victoire de la droite
28:55aux élections législatives de 86.
28:58C'est une réalité.
29:00Ça signifie aussi, alors moi j'entends ce que dit Pierre-Yves Bournazel,
29:05c'est-à-dire que, d'une certaine manière, on anticipe et on intériorise aussi une défaite,
29:10d'une certaine façon, en considérant qu'on va s'organiser de l'intérieur
29:15pour éventuellement quand même organiser une forme de contre-pouvoir à l'intérieur de l'État.
29:22En tout cas, ça peut être interprété de la sorte.
29:25Ensuite, ce qui est fait peut être défait aussi.
29:28Mais enfin, dans un exercice de cohabitation, ça sera quand même toujours compliqué,
29:32parce que ça donne, objectivement, il va falloir qu'il négocie entre le Président de la République et le Premier ministre.
29:38– Est-ce que ça peut empêcher Jordan Mardela d'exercer le pouvoir, ses nominations, potentiellement ?
29:43– Alors si vous voulez, oui, parce que c'est compliqué.
29:47Parce que l'exercice de cohabitation est compliqué.
29:49L'exercice de cohabitation est structurellement compliqué quand même.
29:51On l'a vu par le passé.
29:53Et il risque d'être d'autant plus structurellement compliqué
29:56s'il n'y a pas en plus de majorité absolue avec une majorité relative, c'est encore plus complexe.
30:01Donc, en effet, s'assurer, si vous voulez, la fidélité de la haute administration,
30:06c'est plus simple quand vous gagnez l'Élysée que vous gagnez, évidemment, l'élection législative ensuite.
30:11Quand vous êtes quand même dans une situation de partage relatif du pouvoir,
30:18en effet, on peut considérer qu'au sein de la haute administration,
30:23il peut y avoir parfois, en effet, certains qui vont peut-être faire traîner un certain nombre de dossiers.
30:28Mais après, bon, de toute façon, un haut fonctionnaire qui...
30:32Il n'y a pas de clause de conscience dans l'administration, clairement.
30:35Soit vous êtes d'accord, soit vous n'êtes pas d'accord.
30:37Souvenez-vous, Philippe de Villiers, en 1981, démissionne de son poste de sous-préfet.
30:43Ça a été d'ailleurs le seul cas.
30:44Donc, à un moment donné, si vous n'êtes pas d'accord,
30:46je crois que la meilleure des solutions pour les hauts fonctionnaires, c'est en effet de partir.
30:51Jordan Bardella, ce matin dans le Figaro,
30:53dit avoir composé l'essentiel de son gouvernement.
30:56Un faux ou un toxe, entrez-vous, partie, tiens.
30:59Jean-Philippe Tanguay, vous allez nous dire ça dans un tout petit instant.
31:02François-Xavier Bellamy aussi.
31:03Ce qu'on lui a proposé, un poste, c'est ce que dit qu'elle a renchaîné.
31:05Vous nous répondez juste après ça, tout de suite.
31:149h39 sur RTL, nous sommes ensemble, je vous le rappelle, jusqu'à 10h,
31:17pour parler de cette campagne d'entre-deux-tours.
31:19C'est l'une des informations de la matinée.
31:21Jordan Bardella, qui ce matin dans le Figaro,
31:23dit avoir l'essentiel de son gouvernement.
31:26Le canard enchaîné, lui, nous apprend que le RN aurait proposé à François-Xavier Bellamy
31:33un poste de ministre en échange de son ralliement.
31:36Un faux ou un toxe, Jean-Philippe Tanguay ?
31:38Écoutez, pour le moment, il n'y a pas du tout d'informations dans ce sens-là.
31:42Mais le gouvernement, il est prêt ?
31:43Ah oui, je pensais que vous parliez de la nomination de M. Bellamy.
31:47On procède par étapes.
31:48Ce que le gouvernement, il est prêt, oui, heureusement,
31:50de se mettre dans un état d'esprit de gouvernement
31:53qui pourrait arriver dès la semaine prochaine.
31:54Donc, il y a un organigramme dans le bureau de Jordan Bardella,
31:56aujourd'hui, avec tous les ministères et des noms en face ?
31:59Oui, évidemment.
32:00Il peut y avoir plusieurs noms, parce que forcément,
32:03il faut se laisser une liberté, puis ça dépend du résultat.
32:05Est-ce que c'est une majorité absolue du RN ?
32:08Est-ce que c'est une majorité absolue avec les soutiens et les députés liés à M. Ciotti ?
32:13Voilà, ça fait des configurations forcément différentes,
32:15des rapports de forces différents.
32:16Et ce sont des gens qu'on connaît, pardon ?
32:19Il y a de tout.
32:19Des gens qui ont déjà été ministres ?
32:20Oui, il y a des gens qui ont déjà été ministres,
32:22ou qui ont eu des fonctions publiques imminentes,
32:26et puis, ou des gens nouveaux, issus de nos réseaux,
32:29des gens qui se battent parfois dans l'ombre depuis des années.
32:32Alors, soyons simples,
32:34il y aura Éric Ciotti, probablement, dans ce gouvernement.
32:36Est-ce que François-Xavier Bellamy peut en faire partie ?
32:39À vos yeux, votre avis ?
32:41Sur la ligne politique que M. Bellamy défend,
32:43défend sur les plateaux et dans ses livres et dans ses ouvrages,
32:46en théorie, oui.
32:47Voilà, est-ce qu'après, il correspond au profil que soit le Jordan Bardella ?
32:50Je n'ai pas cette information,
32:51parce que Jordan Bardella a repris une très bonne habitude,
32:54une pratique du pouvoir de Marine Le Pen.
32:56C'est une tombe.
32:57Jordan, quand il voit quelqu'un, quand il discute avec quelqu'un,
33:00il n'en fait pas état à l'ensemble du Rassemblement National.
33:03Donc vous, vous serez ministre, par exemple ?
33:05Vous verrez bien.
33:07Vous en avez parlé avec lui ?
33:08Moi, déjà, je suis candidat dans la quatrième circonscription de la Somme.
33:11Et j'essaie aussi de me déployer comme je peux dans les médias nationaux
33:16pour défendre mes camarades et pour défendre notre ligne politique.
33:19C'est déjà pas mal.
33:20Et vous savez, moi, j'ai commencé la politique avec M. Dupont-Aignan,
33:22on était à 1,5%.
33:23Donc, je crois d'abord aux idées, au combat électoral.
33:26Et je ne fais pas des châteaux en Espagne.
33:28Juste, vous ne nous dites pas non.
33:29Non, mais...
33:30Non, non, mais oui.
33:31J'arrive, Bournazel.
33:32Vous croyez aux idées, mais vous avez quand même opportunément changé d'étiquette
33:36en vous rapprochant plutôt du Rennes que du Dupont-Aignan.
33:39On est d'accord.
33:40Vous croyez à la victoire aussi.
33:42Après l'accord électoral que j'ai négocié entre M. Dupont-Aignan et Mme Le Pen en 2017,
33:46je veux bien qu'on dise qu'il y a un énorme fossé de programme
33:50entre M. Dupont-Aignan, le souverainiste, et Mme Marine Le Pen.
33:53Bon, je ne crois pas à ça.
33:54Ce n'est pas une attaque.
33:55Même mes adversaires ne l'ont jamais faite.
33:57On vous le souhaite bien volontiers.
33:58Thierry Bournazel, vous y croyez, François-Xavier Bellamy,
34:01dans un gouvernement de Jordan Bardella ?
34:04Je ne crois pas d'abord au gouvernement de Jordan Bardella.
34:07Je crois que les Français n'ont pas voté.
34:09Et je voudrais dire ce matin aux auditeurs qu'ils ont un bulletin de vote
34:13à utiliser dimanche pour faire barrage à l'extrême droite
34:15et empêcher ce gouvernement Bardella.
34:17Faire en sorte qu'il y ait un autre avenir pour notre pays.
34:20Je pense que c'est fondamental.
34:21Il n'y a pas de fatalité de résignation à ce que l'extrême droite arrive au pouvoir.
34:24Ça, c'est le premier point.
34:25Ensuite, j'ai une question à M. Tanguy.
34:27Est-ce que M. Mariani, par exemple, serait ministre du gouvernement de M. Bardella,
34:31puisqu'on est dans les hypothèses ?
34:32Lui qui défend le régime de M. Poutine.
34:34Lui qui défend la Russie parce que ça ne serait pas sans conséquence.
34:37Nous avons la guerre sur le sol européen.
34:38Nous avons des périls géopolitiques devant nous.
34:40Et est-ce que des alliés de M. Poutine
34:42viendraient porter la parole du gouvernement de la France,
34:45changer nos alliances,
34:46faire en sorte qu'on abandonne les écréniens, leur souveraineté,
34:49la liberté de ce peuple à pouvoir se défendre ?
34:51Est-ce que, oui ou non, par exemple,
34:52ces pro-Poutine seraient au gouvernement putatif de M. Bardella ?
34:56Non, mais il n'y a pas de pro-Poutine.
34:58M. Mariani n'est pas pro-Poutine ?
34:59Non, mais M. Mariani a été ministre.
35:01Une fois plus, à l'époque, vous étiez à l'UMP et ça vous apporte désormais.
35:04Il y avait déjà eu la guerre de Tchétchénie
35:07ou beaucoup de choses que le régime de M. Poutine
35:10n'aurait pu devoir expliquer à ses alliés.
35:12Nous ne changerons absolument pas les alliances,
35:14nous n'abandonnerons pas notre soutien au peuple ukrainien
35:18et nous serons dans la continuité
35:20des positions diplomatiques et militaires
35:22de la ligne gaullienne de la France
35:24que sans doute d'autres gouvernements ont, eux, abandonné
35:26et que nous voulons restaurer.
35:28L'île gaullienne, j'en suis pas si sûr
35:30que quand on voit qu'il y a des candidats RN
35:32qui soutiennent l'OAS,
35:34c'est-à-dire ceux qui ont voulu assassiner le général de Gaulle.
35:36Et si on parlait économie, salaire, pouvoir d'achat,
35:39on peut comparer les différents propositions des candidats.
35:42On vous exclure parce qu'on en a déjà beaucoup parlé.
35:52Et on parle à présent économie, pouvoir d'achat.
35:54Vous le savez, c'est la préoccupation numéro un des Français.
35:57Le sujet aussi qui suscite le plus de propositions
36:00dans cette campagne des législatives.
36:02Nous en rejoint Salomé Saquet, bonjour.
36:04Bonjour.
36:05Journaliste pour le média Blas Autrice de Sois Jeune
36:08et tais-toi, livre enquête sur la jeunesse.
36:10François Langlais, notre spécialiste économie est à nos côtés.
36:13Re-bonjour François.
36:14Re-bonjour.
36:15Nous sommes toujours avec Isabelle Saborta et Géraldine Bosner.
36:17Je voulais vous faire entendre une voix d'abord
36:19qu'on n'avait pas entendue depuis longtemps.
36:20Écoutez Dominique Strauss-Kahn.
36:22S'agissant de la gauche,
36:24elle veut taxer les riches.
36:25Je ne crois pas que c'est une très bonne idée pour ma part.
36:27Mais bon, au moins, elle chiffre des recettes.
36:29Elle dépense, elle a des recettes.
36:31Le RN, il y a des dépenses, il n'y a pas de recettes.
36:33Et on fait comme si ça ne va pas faire un problème.
36:35Ça va faire un sacré problème.
36:38600 milliards de dépenses, c'est 4 points de PIB.
36:40Monsieur Le Maire nous laisse 5 points de déficit.
36:42Donc à eux deux réunis,
36:44ça fait 9 points de déficit.
36:469 points de déficit à financer,
36:48c'est extrêmement coûteux.
36:49Ça veut dire que les taux vont monter.
36:51Ça veut dire que nous allons tranquillement dans le mur.
36:55On va dans le mur,
36:56quel que soit l'issue du second tour, François Langlais.
37:00De toute façon, il y a un mort dans cette affaire,
37:02c'est l'ajustement budgétaire.
37:03Quelle que soit la solution,
37:05de la grande coalition jusqu'à
37:07la victoire en majorité absolue du RN,
37:09oui, le déficit va croître.
37:11Mais si vous voulez,
37:13l'atmosphère de cette campagne était quand même un peu délirante
37:15puisqu'on a multiplié les propositions
37:17plus ou moins chiffrées suivant les émetteurs.
37:19Mais de fait, ça s'évalue quand même
37:21globalement en dizaines de milliards.
37:24Donc DSK est prophétique.
37:26Celui qu'on a longtemps présenté comme le meilleur économiste de France,
37:28dit la vérité.
37:29Pardonnez-moi, c'est un simple constat.
37:32Et j'enlèverai juste un mot dans sa phrase
37:34« On va tranquillement dans le mur »,
37:36c'est le tranquillement.
37:38Salomé Saké, vous êtes d'accord ?
37:40Effectivement, je crois que, quoi qu'il arrive,
37:42dans tous les cas, les plus grands perdants,
37:44en tout cas ce sont les plus défavorisés, les plus modestes.
37:46Je fais référence notamment en ce qui concerne
37:48le programme du RN
37:50à une étude qui a été menée par les économistes
37:52Elvire Guillot et Raoul Sampognaro
37:54qui ont calculé les conséquences économiques
37:56du programme du RN
37:58sur le niveau de vie des Français.
38:00Et ils ont prouvé
38:02qu'il y aurait un enrichissement
38:04de 10% des plus riches au détriment des 30% des plus pauvres.
38:06Donc moi, je crois que, quoi qu'il se passe,
38:08dans tous les cas, ceux qui seront les grands perdants
38:10de cette situation politique,
38:12ce seront les plus défavorisés.
38:14Géraldine Moissner, c'est pourtant, en partie en tout cas,
38:16l'électorat qui a voté
38:18RN ces dernières semaines,
38:20à la fois pour les européennes, pour le premier tour,
38:22parce qu'il voulait du pouvoir d'achat.
38:24C'est un électorat qui souffre déjà aujourd'hui.
38:26Je vous rappelle qu'on emprunte
38:28aujourd'hui 740 millions d'euros
38:30sur les marchés tous les jours pour financer
38:32notre train de vie.
38:34Effectivement, le programme du RN
38:36prévoit,
38:38je ne sais pas si on y calcule,
38:40une centaine de milliards d'euros de dépenses
38:42supplémentaires. Celui de la France insoumise,
38:44c'est 200-250.
38:46Ce sont des programmes qui ne
38:48tiennent pas la route, en tout cas qui ne seront pas
38:50appliqués, tout simplement.
38:52Et je pense que les électeurs en ont
38:54malheureusement bien conscience.
38:56Mais ça veut dire qu'on n'a aucune marge de manœuvre pour le futur gouvernement.
38:58En fait, là, vous êtes en train d'expliquer
39:00d'une façon ou d'une autre qu'on ne peut pas faire de social.
39:02Mais il n'y a plus aucune
39:04marge de manœuvre. Elles ont été
39:06dispersées au grand large
39:08par les tenants
39:10actuels du titre, si je puis dire,
39:12c'est-à-dire l'équipe qui est au pouvoir depuis sept ans.
39:14Vous partagez cette analyse désespérante ?
39:16J'aimerais juste rappeler que dans tous les cas,
39:18la France insoumise n'appliquera pas un quelconque programme
39:20puisque la France insoumise ne peut mathématiquement
39:22pas s'emparer de l'Assemblée nationale.
39:24Donc là, on discute avant tout du programme du RN
39:26où vous l'avez dit au début de l'émission,
39:28une éventuelle coalition.
39:30Mais on sera dans tous les cas
39:32dans une politique libérale.
39:34Et en ce qui concerne vraiment le programme du RN,
39:36je tiens à dire que déjà, il n'y avait pas de programme
39:38jusqu'à la semaine dernière, que désormais, il y a un programme
39:40qui est vraiment décrédibilisé
39:42et fustigé par l'ensemble des économistes
39:44de droite comme de gauche. Il n'y a pas d'équilibre budgétaire.
39:46Vous l'avez dit, il n'y a pas assez de recettes
39:48de toute façon. Donc quoi qu'il arrive,
39:50on va avoir de très gros problèmes économiques.
39:52Donc toutes les promesses, aucune ne seront tenues
39:54à moins d'augmenter les impôts. Et ça, c'est une promesse
39:56de ne pas augmenter les impôts.
39:58J'ai entendu le Président de la République lors de sa conférence du 12 juin
40:00qui, dans une phrase extrêmement
40:02talambiquée, à la limite de la tolérance
40:04syntaxique,
40:06nous a dit
40:08pourquoi pas augmenter les impôts ?
40:10Ça dépendra des alliés que j'ai à l'issue
40:12de ce qu'il a appelé une fédération
40:14de projets, comprennent qu'il parle...
40:16Sous-entendu, ce n'est pas de ma faute ? J'y serai contraint ?
40:18Sous-entendu, le dogme auquel je m'accroche
40:20depuis 7 ans, et je suis prêt à le balancer à la rivière
40:22pourvu que je continue
40:24ma trajectoire.
40:26Encore une fois, ces élections, elles ont été convoquées, on a eu 3 semaines,
40:28aucun parti pouvait présenter
40:30un programme qui soit réellement
40:32solide en un temps aussi court.
40:34La plupart des programmes ont été
40:36donnés au bout d'une semaine, même pas quelques jours.
40:38On peut quand même dire comment on va orienter
40:40les principaux équilibres.
40:42Il y avait clairement une orientation,
40:44notamment du côté du Nouveau Front Populaire, mais pour moi,
40:46là, on est en train de débattre d'économie. Ce qui se joue
40:48lors de ces élections, ce n'est pas des questions
40:50économiques, c'est des questions démocratiques.
40:52On est en train de voter pour ou contre
40:54la démocratie. Et on a tellement dédiabolisé
40:56le Rassemblement National qu'on en a oublié
40:58le caractère profondément dangereux
41:00pour la démocratie. Et moi, c'est ce qui m'inquiète
41:02en tant que journaliste de ce parti.
41:04Et pour s'en rendre compte,
41:06il suffit d'aller regarder ce qui se passe à l'international
41:08chez les partis qui ont pris le pouvoir
41:10à l'extrême droite en Hongrie, en Pologne, en Italie,
41:12qui sont des alliés de Marine Le Pen,
41:14à qui elle a rendu visite plusieurs fois,
41:16et qui se sont attaqués à la presse, à la justice,
41:18qui ont abîmé profondément
41:20la démocratie. Et il ne s'agit pas là d'être excessif
41:22et de dire on va basculer en dictature parce que
41:24ce n'est pas ce qui se passe, ce n'est jamais ce qui se passe.
41:26C'est toujours progressif,
41:28insidieux. Et après, il est beaucoup,
41:30il est très très compliqué de revenir
41:32là-dessus une fois qu'on a mis ce type de parti au pouvoir.
41:34Vous êtes d'accord Isabelle Saporta ?
41:36Oui, je suis entièrement d'accord avec l'analyse de
41:38Salomé Saquet. De fait, d'ailleurs,
41:40si la bourse s'est rassurée, si les grands
41:42patrons se sont rassurés
41:44de l'accession au pouvoir du Rassemblement National,
41:46c'est bien parce qu'ils savent qu'il
41:48ne mettra pas en oeuvre son programme.
41:50Donc ça, moi je pense que...
41:51Donc la question c'est de savoir si le Rassemblement National va être un rassemblement
41:53rationnel.
41:54Oui, non, mais c'est, en fait, si vous voulez,
41:56je pense qu'ils vont élince être très pragmatiques
41:58économiquement, et je pense qu'ils vont être très
42:00dangereux civilisationnellement,
42:02si vous voulez. Parce qu'il
42:04ne leur restera que ça, en fait. C'est-à-dire
42:06la suppression du droit du sol,
42:08c'est-à-dire la question des binationaux,
42:10est-ce qu'on les montre du doigt,
42:12est-ce qu'on leur interdit certaines professions,
42:14etc., etc. Ça va être ces questions-là
42:16qui vont être mises au jour, puisque
42:18finalement, il ne restera que ça.
42:20C'est pour ça que c'est d'autant plus inquiétant.
42:22Et par ailleurs, quand on a fait quand même la petite liste
42:24tout à l'heure des députés
42:26RN qui pouvaient arriver, qui avaient quand même
42:28des profils, pardon, mais très très inquiétants,
42:30on se dit que c'est ces gens-là qui vont faire les lois, quand même.
42:32Vous vous rendez compte ?
42:34Donc c'est quand même pas très très rassurant. C'est eux qui seront dans
42:36les commissions, ceux qui feront des rapports, c'est eux qui
42:38feront des commissions d'enquête. Donc il y a quand même des moments...
42:40Ce n'est pas juste le dégagisme, il faut quand même réfléchir,
42:42chers auditeurs, aux gens que vous allez avoir
42:44pour faire vos propres lois, en fait.
42:46François Lenglet, à l'instant, Isabelle
42:48dit que la bourse, finalement,
42:50s'est rassurée. Qu'est-ce qu'ils vous disent, les patrons
42:52avec qui vous échangez tous les jours pour votre métier ?
42:54Ils sont très inquiets.
42:56Mais pas seulement du RN.
42:58Ils sont très inquiets aussi
43:00du programme économique de LFI.
43:02En fait, ils ont du Front Populaire
43:04inspiré par LFI. Juste un petit mot
43:06sur ce que vous disiez.
43:08Est-ce que vous êtes plus inquiet par l'un
43:10ou l'autre des deux projets ?
43:12Écoutez, je pense que le programme
43:14de l'extrême gauche les inquiète davantage.
43:16Je le pense aussi. Fiscal.
43:18Pour autant, la perspective d'arriver au pouvoir
43:20n'est pas la même. Elle est plus
43:22lointaine. Donc,
43:24de ce point de vue, les inquiétudes s'équilibrent, si vous voulez.
43:26Mais juste un mot sur ce que disent
43:28Salomé et Isabelle.
43:30Je partage tout à fait les inquiétudes qu'on peut avoir.
43:32Mais je reviens encore
43:34à LFI. En termes
43:36organisationnels,
43:38ça me fait tout aussi
43:40peur.
43:42Je termine juste. Au moins une partie
43:44de LFI, quand on voit
43:46les déclarations des uns et des autres,
43:48Ima Hassan, etc., je ne comprends pas que
43:50vous ne mettiez pas ça sur le même plan
43:52au nom des inquiétudes
43:54que vous décrivez à juste
43:56titre. Vous avez des émotions
43:58sélectives ? Non, ça n'a strictement rien
44:00à voir. On le voit ne serait-ce qu'avec
44:02la mise en place du Front Républicain. LFI
44:04n'a pas hésité une seconde.
44:06L'ensemble des candidats de la gauche
44:08se sont désistés.
44:10C'est quand même montrer un attachement
44:12tellement important à la démocratie qu'ils sont prêts à renoncer
44:14à leurs convictions politiques. Ensuite,
44:16pour ce qui est des propos problématiques qui ont été tenus par
44:18des cadres de la FI, ça se
44:20discute totalement. En revanche, je le rappelle,
44:22la FI ne va pas arriver au pouvoir.
44:24Ce n'est même pas la discussion qu'on a aujourd'hui.
44:26Et j'aimerais rappeler que s'il y a pu
44:28avoir des propos problématiques
44:30chez certains des candidats de la FI,
44:32c'est dans une toute autre mesure.
44:34On ne parle pas de propos ambigus.
44:36On parle de propos assumés, racistes.
44:38Ne serait-ce que chez 45 candidats
44:40du RN, des propos antisémites.
44:42On parle de plusieurs députés
44:44de RN qui qualifient l'IVG de génocide
44:46ou qui le comparent à la Shoah.
44:48C'est l'argument partagé
44:50de l'antisémitisme.
44:52Gérardine Mosner ?
44:54Je suis assez d'accord avec François Langlais
44:56sur cette question. Moi, ce qui m'interroge
44:58surtout, c'est comment c'est perçu par les électeurs.
45:00C'est ça qui nous importe pas tellement
45:02ce qu'on en pense.
45:04On sent chez les électeurs
45:06une perception, un deux poids
45:08deux mesures, en tout cas, qu'on entend
45:10dans certains médias, qu'ils ne comprennent pas
45:12parce qu'effectivement, pour la plupart des gens,
45:14des valeurs, ce n'est pas géométrie variable.
45:16L'antiracisme
45:18a autant de poids
45:20et autant de fermeté que l'antisémitisme.
45:22Il y a eu des discours
45:24à gauche qui ont été un peu
45:26plus qu'ambigus quand on nous explique
45:28qu'il y aurait un antisémitisme de circonstance
45:30et qu'après tout, on pourrait
45:32s'en accommoder quand on entend que
45:34l'antisémitisme serait résiduel.
45:36Ce qui va à l'encontre des faits
45:38du réel et du vécu
45:40des gens. Et ça,
45:42ces discours-là, dans une
45:44partie de l'électorat, ça peut être
45:46un frein au report de voix
45:48sur des candidats républicains.
45:50Et bien sûr que ça peut être un frein et bien sûr que c'est une
45:52tactique, pardonnez-moi, boutiquière de la part
45:54de Jean-Luc Mélenchon parce que
45:56Salomé Sakia a un discours qui est parfaitement
45:58clair et c'est
46:00pas la peine de la mettre, elle,
46:02en fait, en difficulté. Là, il y a une
46:04logique boutiquière de la part de Mélenchon
46:06et on sait très bien pourquoi il le fait.
46:08On sait très bien quel vote il vise,
46:10pourquoi il le fait. Et effectivement,
46:12il met l'ensemble de la gauche
46:14devant une campagne infaisable
46:16où toute sa campagne,
46:18la gauche a dû dire « Mais non, je ne suis pas antisémite !
46:20Mais non, je ne suis pas antisémite ! Mais non, je ne suis
46:22pas antisémite ! ». A peine a-t-elle
46:24passé le premier tour qu'il s'affiche avec
46:26Rima Hassan pour remettre encore
46:28effectivement de l'huile sur le feu ?
46:30Donc, c'est une logique boutiquière
46:32qui, effectivement, n'est pas à la hauteur du
46:34moment que nous vivons politiquement.
46:36Effectivement, quand on est Jean-Luc Mélenchon
46:38et qu'on représente Jean-Luc Mélenchon,
46:40on est capable de s'ouvrir, de voir plus grand que soi-même
46:42et de ne pas se dire qu'en fait, le meilleur
46:44sparring partner qu'on a, c'est
46:46le Rassemblement National et qu'il faut jouer avec le feu.
46:48Vous avez raison, Jean-François.
46:50Merci infiniment. On va fermer notre boutique.
46:52Et bien, nous vous accompagnons.
46:54Vous vous retrouvez, Éric
46:56Jean-Jean, avec grand plaisir. Bonjour, Éric.
46:58Bonjour. J'ai pas osé rentrer dans votre studio avec
47:00des adultes.
47:02Éric, on vous écoute toujours avec tellement de plaisir.
47:04Merci. Merci, cher François.
47:06Alors, justement,
47:08on a plein de choses à vous raconter, notamment
47:10une émission qui devait marquer
47:12l'adolescence de Amandine. Je pense que c'est
47:14One Plug des années 90 sur MTV. Vous vous rappelez
47:16de ça, Amandine ? Pas du tout.
47:18Soit je suis beaucoup plus vieille
47:20ou beaucoup plus jeune que ce que vous pensez.
47:22La dernière fois que j'ai parlé de musique avec Amandine, j'ai demandé quelle musique
47:24elle aimerait et vous m'aviez répondu ça.

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