Regardez RTL Matin - Spéciale Législatives avec Amandine Bégot et Yves Calvi du 04 juillet 2024.
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00:00RTL matin jusqu'à 10h. Yves Calvi et Amandine Bégaud.
00:089h-10h, l'heure du débat désormais sur RTL.
00:11J-3 donc avant ce second tour des législatives et clairement le ton monte.
00:15Un plus un en politique ne fait jamais deux et je pense que nous aurons une majorité absolue.
00:19Quelque chose est en train de se passer dans le pays qui ressemble à un éveil, à une prise de conscience.
00:24En réalité il y a un parti unique aujourd'hui.
00:26Non mais c'est la dernière trouvaille de Mme Le Pen et de M. Bardella.
00:29Et qu'est-ce qu'il propose ce parti unique ? Le bourbier.
00:32Pour éviter qu'on parle de leur candidat raciste, antisémite, homophobe.
00:35Dans tous les partis on peut trouver des brebis galeuses. Tous les jours il y a des découvertes.
00:38On dit que je suis raciste, mon chien est noir.
00:45Il faut à un moment donné siffler la fin de la récréation.
00:48Les codes du rap sont comme ça. C'est la culture du rap qui est comme ça.
00:51On ne peut pas tout se permettre, y compris quand on est artiste.
00:54Moi je me présente dans ma circonscription donc je vais voter pour moi.
00:56Jordan Bardella, c'est pas du muscle qu'il a, c'est de la gonflette.
00:59Tous les responsables politiques doivent appeler au calme et à l'apaisement.
01:02On avait déjà un pays qui était au bord du burn-out national et là c'est un risque de crise de nerfs.
01:06C'est bon pour vous ? C'est bon pour tout le monde ?
01:11Et l'ERN n'aura pas de majorité absolue.
01:14C'est en tout cas ce que dit ce matin notre sondage Harris Interactive.
01:17Tout premier sondage depuis le dépôt des candidatures.
01:20Je suis confiante, l'ERN aura bien la majorité absolue.
01:24Ça c'est la réponse de Marine Le Pen.
01:26On va débattre de tout cela dans un instant.
01:27D'abord l'essentiel de l'actualité, Olivier Bouac.
01:29Et ce sondage en chiffres.
01:30Sondage Harris Interactive pour RTL MCC Challenge.
01:33190 à 220 députés pour l'ERN.
01:36Effectivement loin de la majorité absolue qui est à 289 députés.
01:40Sur RTL, le vice-président du ERN, Louis Alliot, appelle à prendre les chiffres avec mesure.
01:45Rappelant que les élections seront très serrées dans beaucoup de circonscriptions.
01:48François Ruffin ne siègera plus au sein de la France Insoumise s'il est réélu.
01:52Il est venu le dire précisément ce matin à votre micro à Mandine sur RTL.
01:56Et puis la fin de la campagne est tendue.
01:57La porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, a été agressée hier dans les Hauts-de-Seine.
02:00Alors qu'elle collait des affiches avec ses équipes.
02:03Quatre personnes ont été interpellées dont trois mineurs.
02:05On ne connaît pas leur motivation.
02:07Et en Savoie, c'est la candidate ERN, Marie Dauchy, qui suspend sa campagne.
02:11Elle explique elle aussi avoir été agressée pendant qu'elle tractait sur un marché.
02:15Un homme s'est rendu à la gendarmerie.
02:17Dans le reste de l'actualité, une opératrice du SAMU de Strasbourg est jugée à partir d'aujourd'hui.
02:21Il y a plus de six ans, elle s'était moquée d'une jeune femme en détresse au téléphone
02:25alors qu'elle appelait pour être prise en charge.
02:27Elle était morte quelques heures plus tard à l'hôpital.
02:29En Grande-Bretagne, élection législative aujourd'hui qui devrait balayer la droite au pouvoir depuis 14 ans.
02:35Le travailliste qui devrait devenir Premier ministre s'appelle Keir Starmer.
02:39Et puis la sixième étape du Tour de France entre Macron et Dijon.
02:42Peut-être une nouvelle arrivée au sprint et donc une nouvelle chance pour Mark Cavendish
02:46qui a gagné hier sa 35ème étape sur le Tour de France dépassant le record d'Eddie Merckx.
02:51Merci beaucoup Olivier Beau, RTL, il est 9h04.
02:55RTL Matin, avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
02:59Place au débat tout de suite, face à face ce matin.
03:02Robert Ménard, maire d'Hiver-Droite de Béziers, Jean-Michel Apathy, éditorialiste.
03:06Bonjour à tous les deux.
03:08Et au programme ce matin, notre sondage donc est sans doute pas de majorité absolue pour l'ERN.
03:13Le choc d'un rap anti-ERN.
03:15La peur d'affrontement au soir du second tour.
03:17Et puis la dissolution est-elle en train de gâcher nos vacances ?
03:21Les réservations en tout cas sont en verne.
03:23On va en parler dans un instant.
03:25Mais d'abord on commence, c'est la tradition en chanson.
03:35« No Pasaran », c'est le clip anti-ERN réalisé par une vingtaine de rappeurs.
03:39Ce clip Robert Ménard, c'est votre coup de gueule ce matin ?
03:42Robert Ménard ?
03:47Alors, on a visiblement un petit problème avec la liaison.
03:52On a la liaison, le problème c'est qu'il arrive à l'antenne, voilà.
03:55Oui.
03:56Mais oui.
03:57T'es pas réveillé ce matin Robert ?
03:58Ça vous a mis en colère ?
03:59Mais non, mais j'entends de la musique.
04:01J'entends plus vous, mais la musique.
04:03Ça vous a mis en colère Robert Ménard ce clip ?
04:05Enfin c'est une bande de racailles.
04:08C'est pas la fine fleur du rap.
04:10Ou alors peut-être que la fine fleur du rap égale bande de racailles.
04:13Parce qu'on parle des paroles,
04:16attendez, je vais vous en citer une ou deux quand même,
04:18à propos de, entre guillemets, je fais attention évidemment,
04:21pour Marine Le Pen et Marion Maréchal, ce sont des putes.
04:25À propos de la mère de Jordan Bardella, il faut la baiser.
04:32Et ça, c'est quoi ? C'est la culture ça ?
04:37Jordan t'es mort.
04:39Et ces espèces d'abrutis, le seul argument qu'ils trouvent,
04:42c'est de dire que c'est de la violence artistique.
04:45Oui, Marine Tendelier hier, pardon je vous coupe Robert Ménard,
04:48Marine Tendelier hier, la patronne des Verts,
04:50elle condamnait les paroles, mais elle disait que c'était du rap,
04:52les codes du rap et que ce sont des artistes.
04:54Mais voilà, c'est ça.
04:56Moi j'adore le silence des organisations féministes
04:58quand il s'agit du Rassemblement National.
05:01Moi je suis pas au Rassemblement National,
05:02à baiser on a même un candidat contre nous du Rassemblement National.
05:05Mais enfin quand même, je dis pas des choses comme ça.
05:08Comment on peut trouver que le rap serait en dehors de ce qui est acceptable ?
05:14La baston contre les fachos, les racistes de CNews,
05:18fuck le Rassemblement, et de toute façon ils fuckent tout le monde.
05:21Voilà, c'est ça.
05:23Et ils vous disent on joue avec les limites,
05:25mais enfin comment on peut accepter ça ?
05:26Imaginez un instant, c'est toujours la bonne façon de prendre les choses,
05:29imaginez un instant que ce soit des gens de droite,
05:32de la droite nationale, qui disent la même chose
05:35d'un certain nombre de leaders de la gauche,
05:38Mme Tondelier en premier.
05:40Qu'est-ce qu'il se dirait ?
05:42Mais il y aurait déjà le ministère qui aurait été saisi,
05:45non, qui aurait même pas été saisi,
05:46qui se serait saisi de lui-même.
05:48Vous savez ce qui m'a tué le plus ?
05:49C'est même pas ça, c'est la réaction d'un certain nombre de gens.
05:52Libération, je vous cite Libération, le journal, le quotidien,
05:55vous savez ce qu'ils disent ?
05:56Ils disent, je les cite,
05:58une variété d'angles assez enthousiasmante,
06:03c'est une variété d'angles assez enthousiasmante,
06:06mais c'est de la saloperie de dire ça.
06:09Une fois de plus, un certain nombre de choses sont tolérées
06:12de la gauche à l'égard du monde durable,
06:17qui sont insupportables.
06:18Alors en plus, pardon, Nopassaran,
06:22c'est résistant de pacotilles de salons,
06:25il se rejoue la guerre d'Espagne,
06:27j'aimerais bien leur demander d'où ça vient le Monopassaran.
06:30Je serais curieux de le savoir,
06:32de savoir si seulement ils en ont le début d'un quart d'idée.
06:35On a entendu votre indignation,
06:37Jean-Michel Appadie, comment vous percevez tout ça ?
06:39On ne peut pas cautionner ce genre de paroles,
06:41cette violence, vous savez, la violence,
06:43ça ne se divise pas en rondelles de saucisson,
06:45c'est inacceptable pour tout le monde.
06:47Et là, je crois qu'il n'y a aucun talent à écrire ce qui a été écrit,
06:51les paroles, Robert les a dites et il faut les condamner.
06:54Je dis juste à Robert que des associations féministes
06:57ont dénoncé la culture du viol,
06:59à propos de ce Nopassaran,
07:01et qu'il était insupportable d'entendre certaines paroles.
07:05Mais quand vous entendez Mme Tondelier expliquer
07:07que ce sont des codes du rap...
07:09Je ne peux pas vous dire que j'ai beaucoup écouté de rap dans ma vie,
07:12je m'en fous, le rap c'est effectivement une forme...
07:15Non mais la justification par le rap...
07:17Qu'elle se débrouille !
07:19Non mais si vous voulez, la politique c'est toujours une souplesse insupportable.
07:22La violence, ça se condamne.
07:24Il faut faire simple dans la vie,
07:27ça c'est violent,
07:29qualifier Marine Le Pen et Marion Maréchal comme elles le sont,
07:33c'est condamnable, ça ne peut pas être accepté d'aucune manière.
07:36Juste d'un mot, Robert Ménard,
07:38est-ce que comme Marine Le Pen vous demandez,
07:40est-ce que la justice se saisit, qu'elle soit saisie ?
07:42Écoutez, moi je suis jamais pour ça,
07:44vous le savez, peut-être c'est mon histoire à moi personnelle,
07:47avec Reportage Frontière,
07:48je crois que ça ne se règle pas à coup d'interdiction.
07:52Ça aide quand la justice se saisit ?
07:54Non mais c'est à la justice de se saisir d'elle-même.
07:57Non mais surtout, en même temps,
08:00tout ça est contre-productif,
08:02c'est une machine à produire du vote Rassemblement National.
08:06Vous ne croyez pas que les gens,
08:08je ne suis pas toujours d'accord avec M. Apathy,
08:12mais là-dessus on est d'accord,
08:13personne ne peut accepter ça,
08:15ils se prennent pour qui, qu'est-ce qu'ils ont,
08:18pour nous donner des leçons de moral,
08:20pour nous expliquer pour qui il faut voter,
08:23parce que c'est ça, ça veut dire,
08:24mais en même temps, vous avez vu,
08:25je ne sais pas si vous voulez faire la liste à la prévère
08:28des pétitions en ce moment,
08:30je ne comprends même pas,
08:32ça fait 40 ans qu'on entend les mêmes nous traiter
08:35le Rassemblement National de fachos,
08:37qui changent de disque et qui réfléchissent un tout petit peu.
08:41Les traités de fachos, je ne sais pas,
08:43mais moi je suis tout de même stupéfait
08:45de voir le nombre de candidats aux élections législatives
08:49avec le label Rassemblement National,
08:51investi par le Rassemblement National,
08:53qui ont tenu des propos racistes, antisémites,
08:57cette femme qui est candidate en Mayenne
08:59et qui nous dit assez benoîtement,
09:01que là, je le dis dans le désordre,
09:03je me trompe peut-être,
09:04un ophtalmologiste juif et un dentiste musulman,
09:08ou l'inverse, cette bêtise raciste,
09:11voir la direction du Rassemblement National,
09:13qui d'une part en a investi autant,
09:15quel manque de professionnalisme,
09:17et d'autre part, s'il y a autant de candidats,
09:19il y en a des dizaines qui tiennent des propos comme ça,
09:22c'est bien que le racisme irrigue,
09:24du sol au plafond se partie.
09:26Ça c'est un problème.
09:27Jordan Bardella a répondu et Marine Le Pen
09:29qui seront systématiquement exclues.
09:31Mais ils n'auraient pas dû être investis.
09:33Le problème c'est le manque total de vigilance,
09:36parce qu'en fait, la direction du Rassemblement National,
09:39son dirigeant, le directeur de tout ça s'appelle Gilles Penel,
09:42il s'en fout complètement.
09:44Que les gens soient racistes n'est pas un obstacle
09:46pour être membre du Rassemblement National.
09:48– Vous nous dites que c'est assumé ?
09:50– Mais évidemment que c'est assumé, enfin !
09:52– Mais ce n'est pas vrai Jean-Michel.
09:54– Jordan Bardella a condamné tout ça,
09:56envers ceux de l'alignation de façade,
09:58tous les jours il y a des propos comme ça au Rassemblement National.
10:00– Jean-Michel, on peut être d'accord sur des choses,
10:02là honnêtement vous dites une bêtise,
10:04Gilles Penel que je connais,
10:07il n'est pas plus raciste que vous ou moi,
10:10qu'ils aillent trop vite,
10:12qu'ils ne vérifient pas un certain nombre de choses,
10:14que ce soit condamnable, vous avez mille fois raison,
10:17j'appuie absolument tout ce que vous voulez dire,
10:19mais la fin de votre raisonnement,
10:21c'est de raciste en gros, du sol au plafond,
10:24ce n'est pas vrai.
10:25– Mais il y a des gens qu'ils connaissent depuis des années
10:27– Attendez Marine Le Pen, elle n'est pas raciste,
10:29vous pouvez lui trouver d'autres défauts.
10:31Jean-Michel, vous pouvez lui trouver d'autres défauts,
10:33on peut faire la liste ensemble de ses défauts,
10:36des propos tenus qui sont démagogues,
10:38des promesses qui ne seront pas tenues
10:40parce qu'elles sont impossibles à tenir,
10:42on peut la trouver pro-russe,
10:44on peut la trouver anti-américaine,
10:46on peut dire que ce qu'elle dit sur l'Europe est une absurdité,
10:49vous ne pouvez pas dire qu'elles sont racistes du sol au plafond,
10:53et ça fait leur jeu que vous disiez ça Jean-Michel.
10:56– Robert, est-ce que vous pouvez me citer un autre parti en France
10:59qui a investi autant de candidats qui ont tenu des propos racistes ?
11:03Est-ce que vous pouvez m'en citer un ?
11:05– Et le candidat de la France Insoumise,
11:09investi à Avignon, qui est fiché S,
11:12et dont les membres de la Jeune Garde antifasciste,
11:15puisque c'est son groupe oscur,
11:17ils se sont attaqués à des juifs la semaine dernière.
11:19– Ça c'est un scandale.
11:21– Attendez, Jean-Michel, on est entre gens convenables,
11:25on peut se parler, j'essaie de trouver un point d'entente avec vous,
11:28Jean-Michel, il est qualifié pour le second tour.
11:31– C'est vrai, c'est vrai.
11:33– Et c'est pas un problème, moi ça m'importe.
11:35– Ça c'est un scandale.
11:36– L'un et l'autre, on peut le dire ensemble,
11:38aucun des deux, on est dans un parti politique,
11:41on essaie de parler raisonnablement des choses,
11:43moi je condamne avec vous tout ce que vous avez dit,
11:46mais ne dites pas que la tête du Rassemblement National,
11:49c'est des racistes, et vous qui tolèrez le reste,
11:52ils les ont virés.
11:53– Il y en a plusieurs dizaines au Rassemblement National,
11:56à partir de quand c'est un problème ?
11:58Il en faut des centaines ?
11:59– Je ne sais pas, moi je n'ai pas entendu de dizaines de cas,
12:01mais il y en a trois que ça me choque de la même façon que vous.
12:04– Il n'y en a pas trois.
12:05– Juste Jean-Michel, c'est l'apathie.
12:06Votre coup de gueule à vous aujourd'hui, c'est quoi ?
12:08– Je voulais parler, parce que nous n'en parlons pas
12:10à cause des élections législatives,
12:12de Christian Théine, qui est un dirigeant Canac,
12:15qui a été, le samedi de l'autre semaine,
12:18alors il est dirigeant, il dirige les comités d'action
12:21sur le terrain qui sont responsables des barricades
12:23que l'on a vues il y a quelques mois.
12:25La justice l'a convoqué un samedi,
12:27les mises en examen sont très violentes,
12:30l'accès au dossier peut dire que les motifs de mise en examen
12:35sont un peu exagérés.
12:37Le dimanche, il est mis dans un avion spécial,
12:39menotté, et il est amené 17 000 km plus loin, à Mulhouse.
12:43C'est un dirigeant politique, on peut lui faire des reproches,
12:46et la justice peut s'intéresser à son cas.
12:48Mais déporter comme ça un dirigeant politique,
12:50déporter un dirigeant politique de la Nouvelle-Calédonie à Mulhouse,
12:54il n'est que mis en examen.
12:56Il n'est pas condamné, donc il est présumé innocent.
12:59Nous avons signé, la France a signé,
13:01la Nouvelle-Calédonie c'est la France,
13:03la France a signé des conventions collectives
13:05pour que les détenus, que les familles des détenus,
13:09aient accès aux détenus.
13:11D'autant plus quand ils ne sont que mis en examen.
13:13Hanouméa, avion spécial, menotté,
13:15menotté pendant 17 000 km,
13:18et à Mulhouse dans une prison.
13:20La France s'est comportée comme ça,
13:22moi c'est une histoire que je connais bien,
13:24parce que c'est une histoire qui me passionne et qui m'indigne encore,
13:26la France s'est comportée comme ça,
13:28avec les dirigeants algériens,
13:30qui souhaitaient l'indépendance.
13:32On les déportait.
13:33Et bien, Christian Théine, on le déporte.
13:35Il est scandaleux que la France agisse ainsi,
13:38que le gouvernement français agisse ainsi,
13:40et je redoute beaucoup que la seule réponse
13:42qui soit apportée en Nouvelle-Calédonie
13:44par des prochains gouvernements,
13:46ce soit le CNUT.
13:47Ce n'est pas avec le CNUT qu'on gérera le problème calédonien.
13:50Coup de gueule du jour de Jean-Michel Lappati.
13:52A tous les deux, et très vite,
13:54je voudrais vous faire réagir à notre sondage.
13:56Notre sondage qui est assez clair ce matin,
14:00même si, bien sûr, on prend des précautions,
14:02et que c'est très difficile de faire des sondages sur ces législatives,
14:04mais a priori, pas de majorité absolue pour le RN.
14:07On est entre 190 et 220 sièges.
14:10Robert Ménard, il n'y aura pas de Jordane Bardella à Matignon,
14:14c'est ce que vous en retenez, ou je vais trop loin là ?
14:16Je ne sais pas, vous savez,
14:18on dit tellement de bêtises.
14:20Je me rappelle toutes les conneries que je dis depuis des années,
14:23donc je me méfie de mes pronostics.
14:25Attendez, un seul point, ça va être un putain de bordel quand même.
14:29Enfin, je ne sais pas si vous imaginez ce que ça va être.
14:31Ce n'est pas de majorité, on a vu déjà ce que ça donnait
14:34ces deux dernières années,
14:37mais là, ça va être ingouvernable.
14:39Mais peut-être qu'on va déboucher sur un sage
14:41à qui tout le monde fera confiance.
14:43J'en rêverais, mais enfin, je n'arrive pas à y croire.
14:45On aime trop la politique, on aime trop la guerre civile.
14:48On s'insulte à longueur de temps.
14:50Je suis sceptique sur toutes les projections en siège.
14:54D'abord, je les trouve trop basses.
14:56Ensuite, les sondeurs disent qu'il faut être prudent
14:58spécifiquement sur les projections en siège.
15:00Et moi, si je devais parier à un euro,
15:02je n'aime pas les paris, mais si je devais parier à un euro,
15:04Jordan Bardella est à Matignon lundi.
15:06Dans un instant, policiers, gendarmes, militaires,
15:08l'État est-il prêt à faire face à des violences
15:10après le second tour ?
15:12A tout de suite.
15:24On va parler des violences à l'issue de ce second tour.
15:26C'est la question qu'on se pose à présent sur RTL.
15:28Avec nous pour en débattre, Linda Kebab.
15:30Bonjour.
15:32Policière secrétaire nationale du syndicat de police Unité.
15:34Face à vous, Jade Dousselin.
15:36Bonjour.
15:38Avocate notamment de Jean-Luc Mélenchon,
15:40spécialisée dans le droit à la pénale.
15:42J'ajoute que vous défendez aussi des ministres macronistes
15:44ou de droite, c'est important de le préciser.
15:46Jean-Michel Appétit et Robert Ménard sont toujours avec nous.
15:48Je ne défends personne.
15:50Vous ne défendez personne, vous-même déjà.
15:52C'est déjà un gros boulot.
15:54Et Robert Ménard est toujours avec nous.
15:56Depuis Béziers, à tous les quatre,
15:58je voulais d'abord vous faire réagir, bien sûr,
16:00avant d'évoquer ce qui peut se passer dimanche soir
16:02et les jours qui suivront, sur ces agressions
16:04qui se multiplient.
16:06Prise Katefno hier à Meudon,
16:08la porte-parole du gouvernement.
16:10Sa collaboratrice et un militant ont été hospitalisés.
16:12Ils ont été pris à partie alors qu'ils collaient des affiches.
16:14Un peu plus tôt dans la journée, toujours hier,
16:16c'est une candidate RN, Marie Dauchy,
16:18qui a été prise à partie sur un marché en Savoie.
16:20Bilan, huit jours d'ITT.
16:22Écoutez, avant de vous entendre,
16:24la réaction de Jordan Bardella
16:26après l'agression hier de Prise Katefno.
16:28C'était hier soir. Écoutez.
16:30On a vu, depuis maintenant plusieurs semaines,
16:32se multiplier des violences, en lien avec la campagne électorale,
16:34pour partie issue de l'extrême-gauche,
16:36pour partie issue de l'ultra-droite.
16:38Je pense que tous les responsables politiques, là,
16:40doivent appeler maintenant au calme et à l'apaisement.
16:42Il est temps que ça se termine,
16:44Léna Kebab ?
16:46Il est temps que ça se termine, oui et non.
16:48Le débat est nécessaire quand même dans notre démocratie.
16:50Il est un peu mis à mal, mais il est nécessaire.
16:52Néanmoins, les violences qui en découlent,
16:54évidemment, elles sont condamnables.
16:56J'ai des collègues qui me disent
16:58qu'actuellement, ils craignent une véritable recrudescence
17:00des violences jusqu'à dimanche,
17:02malgré la trêve qui viendra
17:04vendredi soir.
17:06Ils ont des informations là-dessus,
17:08ou ils le craignent ? Ce qui n'est pas la même chose.
17:10Quand on craint, c'est qu'on a des informations.
17:12Dans la police, généralement, oui.
17:14Je ne m'étalerai pas sur le sujet, mais oui,
17:16il y a de sérieuses craintes quant à des violences
17:18qui pourraient venir
17:20aussi bien de l'ultra-gauche que de l'ultra-droite
17:22après le scrutin dimanche soir.
17:24Après le scrutin et avant le scrutin,
17:26vous nous dites aussi ?
17:28De toute façon, vous venez d'en parler. Il y a déjà des violences.
17:30Vous me dites qu'il est temps
17:32que ça s'arrête. Malheureusement,
17:34les campagnes, d'autant plus quand elles sont polarisées
17:36comme c'est le cas actuellement,
17:38sont souvent violentes. Je rappelle qu'en 1995,
17:40des couleurs d'affiches pour le Front National
17:42ont tiré sur des adolescents et en ont tué.
17:44Malheureusement, ça a toujours existé.
17:46Et là, évidemment, on en parle. C'est nécessaire.
17:48Mais c'est un fait.
17:50Notre dispositif policier est-il suffisant ?
17:52Je rappelle qu'on a quand même des troupes
17:54qui sont mobilisées.
17:56On l'évoquait il y a quelques instants, notamment en Nouvelle-Calédonie
17:58et en masse.
18:00Surmobilisation, c'est un véritable sujet
18:02en interne parce qu'on a les premiers renforts
18:04pour les Jeux Olympiques qui viennent d'arriver à Paris.
18:06On a déjà quelques milliers de policiers qui ont débarqué
18:08dès lundi, avec, je tiens à le préciser,
18:10des petites difficultés
18:12logistiques de la part de la préfecture de police.
18:14Les QR codes, visiblement,
18:16il n'y a pas les appareils. C'est ce qu'on m'a raconté hier
18:18un commerçant qui m'a raconté qu'on n'avait
18:20pas l'appareil pour scanner
18:22les QR codes pour les gens qui vont devoir passer.
18:24C'est vrai ça ou pas ?
18:26Ça, c'est encore une question de biétrie.
18:28Mais là, depuis lundi, on a des agents
18:30qui arrivent de province, qui sont supposés
18:32être hébergés et bénéficier
18:34par exemple d'outils et de moyens logistiques
18:36de la part de l'administration. C'est absolument
18:38pas à la hauteur. Donc on a à craindre quand même
18:40que lorsque les renforts seront encore plus nombreux
18:42à partir de la semaine prochaine. Je rappelle qu'il y a des élèves
18:44gardiens de la paix qui arrivent la semaine prochaine. Ce ne soit
18:46pire. Déjà, côté logistique, il y a
18:48à revoir. Et puis après, évidemment, il y a cette
18:50surmobilisation. Notamment, vous l'avez
18:52dit, parce que sur des zones
18:54insulaires comme l'archipel de Nouvelle-Calédonie ou
18:56à Mayotte, il y a des violences qui continuent.
18:58Alors, on n'est pas sur la crise qu'on a connue il y a quelques
19:00semaines. Mais néanmoins, tous les matins,
19:02mes collègues démantèlent
19:04également aux côtés des gendarmes des barrages.
19:06La situation est toujours tendue.
19:08Il y a toujours des CRS dites
19:10nouvelles générations. Vous savez, les fameuses forces
19:12d'action rapide qui sont sur place
19:14et qui sont sur sollicitées.
19:16À ce stade-là, si on y ajoute
19:18des violences urbaines qui pourraient
19:20arriver la semaine prochaine
19:22ou des conflits pour des raisons politiques,
19:24je vous le dis très sincèrement, ça risque d'être
19:26un petit peu compliqué.
19:28C'est pas tenable. On travaille déjà
19:30à flux tendu. On enchaîne crise sur
19:32crise. Alors, on revient toujours sur l'histoire. Mais
19:34les gilets jaunes, le Covid,
19:36les émeutes de l'année dernière,
19:38les JO, il y a tout cet imprévisible,
19:40notamment les violences dont vous parliez,
19:42font que, de toute manière,
19:44aujourd'hui, les policiers sont à flux tendu en permanence.
19:46Il suffit de pas grand-chose pour qu'on ne puisse plus rien tenir.
19:48J'adouce. Des candidats
19:50comme ça, des candidats et des
19:52candidats, c'est aussi ce qui m'interpelle.
19:54À ce point, prise
19:56pour cible, alors,
19:58l'inaccapable rappelait, c'est déjà arrivé.
20:00Mais là, est-ce que vous avez l'impression qu'on a franchi un nouveau cap ?
20:02Bien sûr qu'on a franchi un nouveau cap.
20:04On le dit depuis plusieurs années, nous, les avocats.
20:06Moi, je suis arrivée au début pour la défense des politiques,
20:08notamment sur les sujets de cyberharcèlement.
20:10Je vous dis ça parce qu'on a toujours dit,
20:12les avocats et les forces de l'ordre,
20:14sur ce sujet, qu'un jour, ces violences-là,
20:16elles dépasseraient le cyberespace pour
20:18rentrer dans une réalité. Et c'est ce qui arrive
20:20aujourd'hui. Et c'est notamment, pardon,
20:22aussi les conséquences
20:24qu'on voit électoralement. C'est-à-dire que cette défiance
20:26de l'élu, ce rapport qu'on commence à avoir
20:28avec lui depuis plusieurs années, qui consiste à dire
20:30qu'on peut, sur Twitter, l'insulter,
20:32le tutoyer, ne pas le respecter.
20:34Et inversement, pardon, certains élus
20:36qui répondent aussi sur des tons qui ne sont pas,
20:38à mon sens, celui du domaine de l'élu,
20:40on voit effectivement que ces sujets-là
20:42sont en train de sortir du cyberespace
20:44pour arriver sur ces agressions. Alors, celle
20:46de Prisca Thénault, ici. Moi, je défends beaucoup
20:48de maires qui sont énormément agressés, on l'a vu
20:50d'ailleurs, il y a plusieurs mois
20:52sur ce sujet. Donc, effectivement, on arrive à ça
20:54et il va falloir qu'on réfléchisse
20:56collectivement à ce que l'élu
20:58retrouve sa place et que cette défiance
21:00du citoyen, qui fait qu'aujourd'hui, pardon,
21:02on a un RN aussi puissant, c'est aussi cette défiance
21:04du citoyen face à ses élus et ce que
21:06le RN appelle ses élites.
21:08Et nous, en tant qu'avocat, on le constate vraiment
21:10depuis longtemps et on n'a pas voulu traiter
21:12ce sujet. On a considéré que tant que c'était dans
21:14le cyberespace et que cette espèce de liberté d'expression
21:16derrière laquelle on s'est retranchée pour dire
21:18qu'on pouvait interpeller de cette façon,
21:20je ne dis pas que la liberté
21:22sur Twitter a amené à l'agression physique,
21:24je dis juste que cette espèce
21:26de banalisation d'agressivité
21:28verbale, elle peut conduire aussi à l'agressivité physique.
21:30Mais donc, vous réclamez un
21:32durcissement des réponses qu'on apporte
21:34à ces violences verbales
21:36et parfois physiques. Je réclame
21:38non seulement, pas seulement un durcissement, mais surtout
21:40une analyse, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on ne sait pas retrouver
21:42les gens qui insultent sur Twitter. Le cyberharcèlement,
21:44c'est des cyberattaques qui sont
21:46multipliées et multipliables. C'est très rare
21:48aujourd'hui que sur du cyberharcèlement, vous ayez des gens
21:50qui soient poursuivis devant les tribunaux. La question
21:52pour moi, ce n'est pas le durcissement, ça c'est le problème
21:54de la justice et en tant qu'avocat, je suis rarement pour le
21:56durcissement, je pense que ce n'est pas ça la solution.
21:58C'est un problème de moyens et de présenter
22:00les gens à la justice. Déjà, ce n'est pas le cas.
22:02Lina Kabab, juste un mot
22:04et on fera réagir Robert Ménard et Jean-Michel Apathy.
22:06Je rebondis et je plussois en partie parce que
22:08les raids numériques qui ont été ces dernières années,
22:10en tout cas le législateur s'est
22:12intéressé au sujet des raids numériques et a
22:14lourdement sanctionné, en tout cas prévu
22:16des sanctions. Pareil pour le harcèlement
22:18en ligne de manière générale, mais
22:20vous parlez des élus locaux,
22:22on a tous en tête
22:24le maire de Lailé-Rose
22:26qui lors des émeutes l'année dernière
22:28a vu sa maison brûlée, sa famille manquait
22:30d'être assassinée, monsieur Jean Brun.
22:32Pardon, mais les auteurs n'ont toujours
22:34pas été retrouvés. C'est aussi des
22:36problèmes de moyens. Vous disiez il y a quelques instants
22:38au sujet des réseaux sociaux,
22:40le législateur est déjà passé par là.
22:42Il y a un réel manque de moyens, il y a les élus,
22:44mais il y a aussi, vous savez, des forces de l'ordre
22:46qui sont présentes sur les réseaux sociaux, j'en sais quelque chose
22:48mais d'autres représentants également du personnel
22:50au sein de la police.
22:52Régulièrement, on essuie des menaces de mort.
22:54Moi, j'essuie régulièrement des menaces de mort et de viol.
22:56C'est une chose qui aurait été impensable il y a
22:58dix ans. Déjà, insulter
23:00un policier sur la voie publique il y a dix ans, ça aurait
23:02fait l'objet d'une lourde condamnation pour outrage.
23:04Aujourd'hui, vous pouvez ouvertement menacer
23:06de mort un policier, le cibler, voire même
23:08afficher sa photo, faire du copwatching.
23:10Il n'y a plus de suite judiciaire, non pas
23:12je pense pour des raisons idéologiques, mais je pense
23:14aussi pour des problèmes de moyens. La police n'a pas
23:16les moyens aujourd'hui, elle est surchargée, la justice
23:18de la même façon, et c'est un sujet en réalité
23:20qui n'est pas une priorité.
23:22On marque une pause, il est 9h27.
23:24RTL Matin
23:26avec Amandine Bégaud
23:28et Yves Calvi.
23:30RTL Matin avec Yves Calvi
23:32et Amandine Bégaud. Faut-il ou non redouter
23:34des violences à l'issue de ce second tour ?
23:36C'est l'autre question du jour, ce matin
23:38sur RTL. On parle aussi
23:40de ce climat, ces violences contre
23:42un certain nombre de candidats.
23:44Robert Ménard, on voulait vous faire
23:46réagir. Ça vous choque ?
23:48J'imagine bien sûr que vous allez le condamner, mais
23:50est-ce que vous sentez quelque chose de différent
23:52dans cette campagne par rapport à
23:54d'autres campagnes à l'égard des candidats ?
23:56Je pense qu'il y a
23:58quelque chose, qu'il y a une constance.
24:00Moi, des campagnes électorales, j'en ai suivi
24:02comme journaliste et j'en ai fait comme
24:04responsable politique. Il y a toujours
24:06de la violence, il y a toujours des abrutis
24:08quand ils voient quelqu'un coller une affiche
24:10qui va l'arracher, et si le ton
24:12monte, on en arrive aux mains. Ça c'est vieux
24:14malheureusement comme la politique.
24:16La différence essentielle, c'est Internet.
24:18C'est qu'aujourd'hui,
24:20cette espèce d'égout
24:22à ciel ouvert que sont les réseaux sociaux
24:24rend
24:26un certain
24:28nombre d'expressions
24:30insupportables, banales.
24:32Aujourd'hui, vous pouvez traiter
24:34de tous les noms d'oiseaux, dans l'anonymat
24:36le plus complet, n'importe qui.
24:38Moi, je porte plainte régulièrement,
24:40vous vous en doutez, comme maire,
24:42par rapport à des propos qui sont tenus
24:44sur les réseaux sociaux.
24:46– Et elles aboutissent, vos plaintes ?
24:48– Comment ? – Elles aboutissent, vos plaintes ?
24:50– Jamais. Comment voulait-on qu'elles aboutissent ?
24:52Enfin, on est sérieux. Il faut des
24:54tels moyens. Je le fais
24:56pour mémoire, d'une certaine façon,
24:58mais ça n'aboutit
25:00quasiment jamais
25:02et je ne fais le reproche à personne
25:04parce qu'il faudrait que je fasse des plaintes
25:068 fois par jour, tant il y a
25:08temps dans les réseaux. Enfin, vous y allez. Je suppose que
25:10ça vous arrive aussi de voir ce qu'on peut
25:12dire de vous. Les pires saloperies.
25:14Alors, il y a ça et puis il y a
25:16une partie de la classe politique
25:18qui accepte elle-même de
25:20parler dans des termes qu'on n'imaginait pas.
25:22À l'Assemblée nationale,
25:24jamais avant l'arrivée de la
25:26France Insoumise, il y a deux ans,
25:28les propos tenus, les noms d'oiseaux
25:30étaient changés avec cette virulence-là.
25:32Et puis, il y a les manifs.
25:34Enfin, attendez. Moi, je suis toujours étonné.
25:36Il y a tout un tas de manifestations
25:38de la gauche qui se tiennent.
25:40Alors, on me dit toujours, oui, les black blocs,
25:42ce n'est pas eux et tout, mais enfin, quand même.
25:44À un moment donné, on les tolère
25:46et après, on les dénonce et après,
25:48on explique que s'il y a ça et que
25:50si ça s'est dégradé comme ça,
25:52c'est à cause de l'extrême droite.
25:54Enfin, il y a des responsabilités. Un,
25:56traditionnelle, parce que la politique, c'est violent.
25:58Deux, les réseaux sociaux,
26:00parce que c'est encore une fois des égouts
26:02à ciel ouvert. Trois, parce qu'une partie
26:04de la classe politique accepte
26:06elle-même de tenir des propos ou tolère
26:08des comportements qu'elle n'aurait pas tolérés.
26:12La politique, hélas,
26:14à certaines périodes, c'est toujours violent.
26:16Ce n'est pas d'aujourd'hui. Je crois que les réseaux sociaux
26:18ne modifient rien.
26:20Ça n'accentue pas, vous ne pensez pas ?
26:22Non, je suis assez hostile. En règle générale,
26:24les réseaux sociaux ne modifient pas, hélas.
26:26La folie, parfois, qui nous saisit.
26:28Si on lève la tête, en Allemagne, un élu
26:30a été à l'hôpital très gravement
26:32amoché récemment. Il y a quelques années,
26:34je ne sais pas si c'était le Frexit ou des élections
26:36législatives en Angleterre, une candidate
26:38a été assassinée.
26:40En Espagne, le débat est d'une violence
26:42considérable. Hélas,
26:44c'est un peu l'ère du temps.
26:46Ça ne veut pas dire qu'il faut être
26:48tolérant avec tout cela. Et vous disiez, madame,
26:50je m'adresse à l'avocate de Jean-Luc Mélenchon,
26:52que les élus avaient aussi leur part de responsabilité.
26:54C'est un hasard, je vous le dis avec le sourire,
26:56mais hier soir, Jean-Luc Mélenchon était à Créteil
26:58ou je ne sais pas où. Il était quelque part, en tout cas.
27:00Et il m'a demandé de me taire.
27:02En me tutoyant à la tribune.
27:04Il y a mille personnes devant lui.
27:06Insatisfait de ce que j'avais pu dire.
27:08Pourquoi tu parles ?
27:10Il le formule comme ça.
27:12Tu devrais te taire.
27:14Ça fait partie du débat politique,
27:16mais vous avez raison. Quelquefois, les élus devraient
27:18prendre conscience de mettre le pied sur le frein.
27:20– Ce propos est une violence à votre encontre ?
27:22– Comment ? – Ce propos de
27:24Jean-Luc Mélenchon à votre endroit,
27:26est-il une violence verbale ?
27:28– Je m'en fous un peu, personnellement.
27:30– Vous nous en parlez quand même.
27:32Je pense que ça a un sens.
27:34– Parce que c'est la scène.
27:36Éric Zemmour avait fait la même chose.
27:38Quand on cite le nom d'un journaliste,
27:40dans une démocratie, devant une salle
27:42dont vous savez que la salle va siffler et crier,
27:44c'est une responsabilité.
27:46Ma vie n'est pas en danger.
27:48C'est la responsabilité de Jean-Luc Mélenchon
27:50qui me paraît mal assumée.
27:52– Oui, je vais répondre. Pas tant sur Jean-Luc Mélenchon
27:54parce que je le défends plutôt dans les tribunes.
27:56– J'en aurais pas parlé.
27:58– Non, ce que je voulais dire sur les élus,
28:00c'est que je suis désolée, mais pour suivre la politique
28:02assez intensément aussi, je crois que parfois
28:04la violence appelle la violence.
28:06Et que, effectivement, si on dit qu'il y a de la violence
28:08envers les élus, on doit voir aussi celle que
28:10l'État public, celle que tous les responsables
28:12publics peuvent créer comme violence
28:14envers des citoyens. Et quand on arrive
28:16à des situations de crispation, vous disiez
28:18les gilets jaunes, etc.
28:20Toutes ces situations politiques, où à un moment donné,
28:22la brutalité politique, et on vit un moment de brutalité politique
28:24intense, et ça je pense qu'on sera tous d'accord.
28:26– C'est un sens propre comme un sens figuré.
28:28– Bien sûr, quand on est sur une dissolution d'une violence
28:30aussi inouïe, sur des débats politiques en 15 jours
28:32avec, pardon, à la clé,
28:34un résultat politique qui va changer la face
28:36de notre République de façon
28:38importante, à mon sens, et je ne crois pas que ce soit
28:40pour un an ou deux ans, donc dans une situation
28:42de brutalité politique, la violence,
28:44elle sort aussi.
28:46Et c'est là où je veux dire que quand on fait de la politique
28:48brutalement, on peut développer...
28:50– Oui, je vous fais remarquer que...
28:52– Pardonnez-moi, je vous donne la parole tout de suite,
28:54quand on consulte le peuple, on ne peut pas parler
28:56de violences politiques.
28:58– Dans un timing aussi court.
29:00D'ailleurs, il avait été consulteur.
29:02– Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de pays dans le monde entier
29:04où ils aimeraient bien pouvoir voter au bout de trois semaines.
29:06– C'est le principe de la dissolution. La dissolution de l'Assemblée nationale
29:08comme la démission du Président de la République
29:10fait que derrière, les campagnes sont très courtes.
29:12On a vécu ça à d'autres moments. C'est constitutionnel
29:14et nous avons la maturité pour assumer cela.
29:16Mais je voudrais juste, comme le fait Yves,
29:18vous faire remarquer que qualifier
29:20le résultat possible, je ne sais pas s'il se produira,
29:22de l'accession du Rassemblement national
29:24aux affaires, ne peut pas être une violence.
29:26C'est démocratique ce qui se passe.
29:28On peut être hostile au Rassemblement national.
29:30Je n'ai aucune sympathie pour le Rassemblement national.
29:32Mais le résultat, s'il est déterminé
29:34par le suffrage universel,
29:36doit être accepté et ne peut pas être qualifié
29:38de violence politique.
29:40– Il peut être accepté, mais on peut aussi entendre...
29:42À mon avis, ça va arriver au sujet suivant,
29:44que des manifestations se déclenchent parce qu'on sait
29:46qu'il y aura une violence derrière.
29:48– Mais les manifestations ne sont pas légitimes.
29:50– Il y aura une violence politique derrière,
29:52notamment d'exclusion d'une partie de la population.
29:54Et ça, on le sait.
29:56Que le résultat soit pas une violence en soi,
29:58mais que le résultat du résultat soit de la violence,
30:00je pense que c'est d'ailleurs tout ce que nous craignons
30:02et tout ce dont nous allons débattre maintenant.
30:04– On marque une nouvelle pause.
30:06Une chose est sûre, nos forces de l'ordre sont épuisées.
30:08RTL Matin, avec Amandine Bégaud et Yves Calvi.
30:10RTL Matin, avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
30:12– Faut-il ou non redouter des violences
30:14à l'issue de ce second tour ?
30:16C'est notre question du jour.
30:18Ce matin, je voulais vous faire entendre
30:20Alain Bauer à ce sujet,
30:22notamment sur l'état des forces de l'ordre.
30:24Écoutez.
30:26– Les forces de sécurité sont épuisées.
30:28Elles sont sur le terrain depuis le début des Gilets jaunes.
30:30Ça fait six ans que policiers et gendarmes
30:32passent de crise en crise
30:34sans qu'aucune ne se termine.
30:36Jamais.
30:38J'espère qu'ils continueront à tenir
30:40en maîtrisant leurs émotions,
30:42leur propre colère face à ce qu'ils subissent
30:44entre insultes, agressions,
30:46menaces de mort
30:48et envoies de projectiles divers.
30:50Il y a là un enjeu particulier.
30:52– Lina Kebab, je rappelle que vous êtes
30:54policière secrétaire nationale du syndicat
30:56de police Unité.
30:58Qu'est-ce que vous diriez ce matin ?
31:00Vous êtes inquiète, très inquiète,
31:02plus inquiète que jamais ?
31:04– En fait, on est inquiets depuis quelques années.
31:06Je pense que l'inquiétude, elle va en montant.
31:08Là, il y a quelques instants, M. Bauer a parlé
31:10des Gilets jaunes. C'est vrai qu'il y a un enchaînement
31:12de crises qui n'ont jamais été socialement,
31:14réglées. Et de facto,
31:16nous, on a une braise permanente.
31:18C'est-à-dire, on a régulièrement d'ailleurs
31:20des Gilets jaunes qui se greffent à des manifestations.
31:22On a le sujet du coronavirus,
31:24du Covid qui revient régulièrement
31:26également dans des manifestations,
31:28etc. avec ce que ça génère parfois
31:30de défiance à l'égard des institutions,
31:32donc de violence à l'égard des forces de l'ordre.
31:34Ajoutez à ça le fait que
31:36tout événement sur la voie publique
31:38peut faire l'objet d'une reprise politique
31:40avec, par exemple, les émeutes
31:42de l'année dernière suite au drame de l'affaire
31:44Nahel. Eh bien, tout événement,
31:46à tout moment, laisse penser
31:48aux policiers. Et là, c'est vraiment leur fort intérieur
31:50que tout ce qu'ils font
31:52peut être un sujet qui peut, un, les emmener
31:54en prison, mais deux,
31:56amener le pays à la division
31:58et au feu. Et de facto,
32:00ça fait peser sur une responsabilité, mais
32:02personne ne s'interroge des conséquences.
32:04Je vous le dis très sincèrement. Vraiment, avec
32:06la plus grande gravité qui soit,
32:08personne ne s'interroge
32:10des conséquences psychologiques sur l'ensemble des forces
32:12de sécurité intérieure en France, qui enchaînent
32:14depuis plusieurs années la responsabilité
32:16de devoir régler tous les conflits sociaux,
32:18économiques, politiques du pays
32:20sans qu'ils ne soient, d'un côté,
32:22entendus et sans que ces problèmes ne soient
32:24réglés. Et moi, j'entends
32:26parfois, j'en profite parce que
32:28là, on est sur une période électorale, mais
32:30beaucoup font des discussions sur
32:32le vote des policiers, le vote des gendarmes,
32:34le vote des militaires, etc.
32:36Mais personne ne s'interroge, en fait, du fort intérieur
32:38de ces gens-là, et ne se demande
32:40à quoi ils servent, en fait. Ils sont
32:42la variable d'ajustement politique, ils sont
32:44le lampion, ils sont en permanence agressés.
32:46Ils vont mal, nos policiers, aujourd'hui, c'est ce que vous avez dit ce matin.
32:48Oui, ils vont mal, alors ils ont une résilience incroyable,
32:50mes collègues ont une résilience incroyable.
32:52Néanmoins, personne ne
32:54s'intéresse à ce qui se passe à l'intérieur.
32:56Est-ce que ça veut dire, Linda Kebab, que de faire un simple
32:58contrôle d'identité aujourd'hui est
33:00devenue une source d'angoisse pour nos policiers ?
33:02Absolument, absolument. Il y a une inquiétude
33:04permanente. Vous avez le sentiment, à tout
33:06moment, qu'un smartphone peut être dégainé,
33:08que des vidéos peuvent être tronquées,
33:10que votre action puisse être
33:12caricaturée. Moi, pour ma part,
33:14il y a un an et demi, j'étais en
33:16stage dans un commissariat, donc en tenue
33:18dans le 93 à Saint-Denis. On interpelle
33:20un individu qui vend de la cocaïne
33:22dans un square
33:24à la vue des enfants. Il nous injurie,
33:26il nous crache dessus. Je vous avoue que
33:28l'interpellation ne s'est pas faite de la manière
33:30la plus douce qu'il soit, on l'a noté. Non, c'est normal.
33:32Assez durement et assez légitimement.
33:34La première chose qu'on a eue, c'est quand même des mamans
33:36qui sont venues nous injurier, nous invectiver
33:38de pourquoi vous le brutalisez.
33:40Des mamans du parc ? Oui, alors que même, on aurait
33:42imaginé peut-être qu'elles seraient plutôt de notre côté
33:44puisqu'on avait quand même quelqu'un qui vendait.
33:46Aujourd'hui, il y a ce sentiment, en fait,
33:48de devoir. Il y a un sentiment de devoir
33:50de la part des forces de sécurité intérieure. Il y a un devoir.
33:52On doit répondre à la commande politique parce qu'on
33:54est aussi garant du respect
33:56du choix démocratique.
33:58Il y a la question de la sécurité publique,
34:00il y a la question du renseignement. Parfois, on nous envoie aussi
34:02des questions de souveraineté, notamment sur les questions migratoires
34:04et de surveillance des frontières. Tout s'accumule
34:06et à la fin, vraiment,
34:08il y a quelque chose qui naît depuis plusieurs années
34:10chez les forces de l'ordre, et c'est vraiment un appel à l'aide.
34:12Il faut arrêter d'en faire
34:14un sujet politique, mais plutôt
34:16un sujet psychologique. Il y a un syndrome de citadelle
34:18assiégée au sein de la police. Il y a un syndrome
34:20de policiers qui se disent que, de toute manière, ils sont
34:22seuls contre tous. C'est-à-dire qu'il y a ceux
34:24qui font semblant de les aimer, mais qui, à tout moment,
34:26peuvent les lâcher. Et puis, il y a ceux qui, ouvertement,
34:28démontrent, dans une forme très violente,
34:30une haine à l'égard des forces de l'ordre qui amalgame,
34:32qui essentialise, et qui en ont fait
34:34un sujet électoral. Et aujourd'hui,
34:36les institutions ne reposent, malheureusement,
34:38en partie que sur les agents des forces de sécurité
34:40intérieure.
34:42Ça vous interpelle quand vous entendez ça ?
34:44Bien sûr que ça m'interpelle. Bien sûr que ça m'interpelle.
34:46Et bien sûr, ce que vous dites aussi sur la crainte de démentement
34:48m'interpelle. Je vais quand même rappeler une évidence,
34:50mais en fait, qui, je crois, est importante, c'est que le droit
34:52de manifester en France est un droit fondamental.
34:54Et il faut le rappeler parce qu'aujourd'hui...
34:56De manifester, pas de...
34:58Oui, mais en réalité, je pense...
35:00Pas sortir pour casser,
35:02bien manifester et manifester.
35:04Si je peux finir mon propos, mais je pense que
35:06effectivement, il faut rappeler pour une raison simple,
35:08c'est qu'à chaque fois qu'on a attaqué ce droit de manifester,
35:10à chaque fois que... Et encore une fois,
35:12moi, je crois que le camp, c'est pas manifestant,
35:14VS, police. Moi, je parle de la justice
35:16aussi parce que, je pense que, un, c'est ce que je connais,
35:18deux, je crois que c'est ça aussi le curseur
35:20des choses. Et quand les manifestations
35:22sont interdites avant même qu'elles aient
35:24commencé, avant même que
35:26on ait pu savoir si elles étaient risquées
35:28ou pas. Quand on judiciarise
35:30un certain nombre
35:32d'atteintes, enfin,
35:34de choses, notamment lors des Gilets jaunes,
35:36je suis navrée, il y a eu une
35:38surjudiciarisation de ce mouvement
35:40politique. On est d'accord, on n'est pas
35:42d'accord avec lui. La question, elle n'est même pas là. La question, c'est
35:44qu'on voit que la doctrine de judiciarisation
35:46des mouvements politiques et manifestants
35:48a changé à ce moment-là.
35:50Se mêlent à ça, effectivement, des
35:52faits, je vais dire
35:54divers, je n'aime pas du tout ce mot,
35:56mais qui mènent aussi à un
35:58embrasement, etc.
36:00Et que si on veut protéger,
36:02y compris les forces de l'ordre qui font leur travail,
36:04comme les manifestants qui
36:06manifestent librement, il faut que chaque
36:08entité, parce que
36:10vraiment, le mot camp ne me convient absolument
36:12pas, et je pense que c'est ce qui fait qu'on en arrive là aujourd'hui, c'est
36:14qu'on ne peut plus parler d'un sujet sans parler
36:16de camp et de camp adversaire.
36:18Je sais que la modération, c'est facile.
36:20La modération, c'est facile quand on arrive à
36:22finir ses fins de mois. Mais en
36:24réaliser, on doit revenir sur ces sujets,
36:26et que si on doit pouvoir
36:28aller chercher, entre guillemets, les casseurs,
36:30même si, encore une fois, je crois que ce mot n'est pas toujours
36:32adéquat, on doit aussi laisser la manifestation
36:34parce que, effectivement, dimanche,
36:36des gens auront envie de manifester.
36:38Et ils n'auront raison que d'un pour-leur droit.
36:40J'étais un peu étonné de la tonalité
36:42générale de votre discours, Linda Kebab.
36:44La police protège. Et il est très dur
36:46d'être policier. Cependant,
36:48et puis la période, évidemment,
36:50je l'accepte.
36:52Cependant, la police, c'est encore
36:54organisé. Il doit bien y avoir
36:56des moyens d'essayer de comprendre
36:58la souffrance des policiers,
37:00à l'intérieur même de l'administration.
37:02Depuis des années, on a vu
37:04le budget de la police augmenter.
37:06On a vu des effectifs de police supplémentaires.
37:08Et la mission de la police
37:10étant de protéger la société,
37:12on peut imaginer que, tout de même,
37:14les citoyens,
37:16au travers de leurs impôts, leur donnent
37:18les moyens d'accomplir leur mission.
37:20Et je terminerai en disant que, hélas,
37:22la police est souvent un objet de polémique.
37:24Et la police y met parfois du sien.
37:26Nous n'arrivons pas, dans ce pays, depuis 20 ans,
37:28à régler le débat des contrôles au faciès
37:30qui suscite beaucoup de tensions.
37:32Ça existe. Et les derniers
37:34à les reconnaître, hélas, ce sont le syndicat de policiers.
37:36On marque une pause. Dans un instant,
37:38qu'est-ce que vous faites pour vos vacances ?
37:40La dissolution a visiblement un impact négatif
37:42sur le tourisme et sur les vacances d'été.
37:44On va aussi en débattre.
37:48RTL Matin
37:50Avec Amandine Bégaud et Yves Calvi
37:54RTL Matin
37:56Avec Yves Calvi et Amandine Bégaud
38:06Alors, pour l'instant, ce sont plutôt
38:08les vacances qu'on oublie, il faut bien le reconnaître.
38:10Avec ces élections en pleine
38:12vacances d'été, des élections nationales,
38:14c'est une première dans notre histoire.
38:16En tout cas, que les premiers chiffres des professionnels
38:18du tourisme ont de quoi inquiéter.
38:20Cette dissolution est-elle en train de gâcher
38:22les vacances ? C'est la question qu'on va se poser à présent avec vous.
38:24Corinne Joly, bonjour.
38:26Vous êtes présidente de PAP.fr
38:28particulier à particulier.
38:30A distance, avec nous, Didier Arino.
38:32Bonjour.
38:34Directeur général du cabinet pro-tourisme
38:36et Jean-Michel Lappaty est toujours avec nous.
38:38Je voulais vous citer juste quelques chiffres.
38:40À Paris, au mois de juin, chiffre d'affaires
38:42en baisse dans l'hôtellerie.
38:44On est à 10%, moins 10%
38:46dans les grands magasins. Corinne Joly,
38:48quelle est la tendance du côté
38:50des locations entre particuliers ?
38:52Eh bien, on va dire que les vacances
38:54n'ont pas l'air d'avoir démarré.
38:56Toute la période du mois de juillet est en baisse
38:58par rapport à l'année dernière.
39:00On observe que finalement, elles démarreront
39:02surtout après les JO, puisque la
39:04vraie hausse, elle est après le 10 août.
39:06Donc au mois d'août.
39:08Après le 10 août, là, on a tout d'un coup
39:10plus 30% de réservation.
39:12Pour l'instant, on est à moins 15%.
39:14Pour la période des JO, pareil.
39:16Ça veut dire que les JO sont
39:18dissuasifs pour les touristes et pour les gens qui veulent
39:20venir à Paris. C'est extraordinaire, ça.
39:22Pour les Français, en tout cas, ça l'est. Il faut dire qu'il y a
39:24quand même eu énormément
39:26de bruit sur les prix,
39:28l'explosion des prix qui a quand même dissuadé
39:30les gens de venir, parce que la plupart
39:32des Français ne sont pas prêts à payer
39:344 fois le prix habituel pour venir passer leurs vacances
39:36en Ile-de-France.
39:38Donc déjà, les JO, c'était
39:40assez dissuasif. Il y a un autre facteur
39:42qui était dissuasif aussi, c'est la météo
39:44atroce qu'on a ces derniers mois.
39:46La météo ne ressemble quand même pas
39:48à celle d'un mois de juillet.
39:50Et donc tout ça décale,
39:52ne donne pas le sentiment qu'on est en vacances.
39:54Mais la dissolution, d'après vous, a un rôle là-dedans ?
39:56C'est-à-dire que la dissolution,
39:58ça confirme le fait qu'on est
40:00décidément pas en vacances en ce moment.
40:02Didier Arino, vous faites les mêmes constats ?
40:04Ce qu'on constate
40:06pour cet été, c'est le prolongement de ce que l'on
40:08vit depuis le début de l'année, c'est-à-dire une baisse
40:10des taux de départ en vacances de nos concitoyens,
40:12avec une chute tout à fait
40:14considérable des taux de départ
40:16des artisans,
40:18des indépendants.
40:20En fait, de tous ceux qui subissent
40:22la crise et qui
40:24ne sont pas protégés, alors qu'on a
40:26des taux de départ qui restent
40:28élevés pour les salariés
40:30des grandes entreprises. Aujourd'hui,
40:32les taux de départ de salariés des grandes entreprises
40:34ou de la fonction publique sont quasiment
40:36aussi élevés que les cadres.
40:38En revanche, c'est la France périphérique,
40:40c'est la France rurale
40:42qui a une chute tout à fait considérable
40:44des taux de départ en vacances.
40:46D'ailleurs, on peut aussi dire que
40:48moins les Français peuvent partir
40:50en vacances et plus
40:52ça se traduit dans les urnes, d'ailleurs, par
40:54des votes extrêmes.
40:56Donc, on voit que les vacances, c'est fondamental
40:58pour nos concitoyens. Ils sont prêts
41:00à beaucoup de sacrifices. En revanche, lorsque
41:02ça touche leurs vacances, là, véritablement,
41:04ça génère une révolte.
41:06Et cette année, il faut voir que
41:08plus d'un tiers de nos concitoyens
41:10ont un budget en baisse, alors qu'il n'y a que
41:1210% des vacanciers qui
41:14ont un budget en hausse.
41:16De plus, ils sont plus nombreux à partir
41:18à l'étranger. Il y a une reprise vers les départs à l'étranger.
41:20Donc, ça signifie très concrètement
41:22moins de réservations sur la
41:24destination France. Il faudra
41:26compter pour les acteurs du tourisme
41:28sur le retour des clientèles étrangères. Heureusement,
41:30d'ailleurs, les Européens sont bien présents
41:32sur pas mal de nos territoires
41:34et notamment dans l'hôtellerie de plein air,
41:36dans les campings. C'est la progression
41:38des clientèles étrangères qui permet de
41:40compenser la baisse des
41:42taux de départ et des réservations des clientèles
41:44françaises. Donc, quand on a
41:46un budget en baisse, on est obligé de s'adapter.
41:48Il y a un retour vers l'hébergement
41:50non marchand, gratuit, chez les parents, chez les amis,
41:52l'utilisation de la résidence secondaire.
41:54La débrouille, on peut dire. Et puis,
41:56à côté de ça, il y a une recherche
41:58d'hébergements qui permettent de faire
42:00des économies sur les à-côtés,
42:02notamment sur la restauration, sur les loisirs,
42:04d'où le succès des locations de meublé.
42:06Typiquement, que ce soit
42:08les gîtes de France, AirBnB ou toutes les autres
42:10marques. C'est plus compliqué,
42:12en revanche, pour l'hôtellerie.
42:14C'est plus compliqué pour des villages
42:16de vacances. C'est plus compliqué
42:18même pour les campings qui avaient progressé
42:20ces dernières années.
42:22Donc, on voit que
42:24cette année, c'est la fin des vacances
42:26quoi qu'il en coûte, parce qu'ils ont déjà
42:28investi dans leur budget les années précédentes.
42:30Et ça marque aussi la fin
42:32de l'augmentation des taux de départ qu'on avait
42:34connus depuis la fin
42:36du Covid, avec,
42:38il est vrai, des prix qui ont beaucoup
42:40augmenté. Aujourd'hui, on a une idée
42:42d'équation entre les prix pratiqués
42:44par les acteurs du tourisme
42:46et les budgets dont
42:48nos concitoyens
42:50arrivent à
42:52consacrer aux vacances.
42:54Et cette année, d'ailleurs, le budget vacances est en baisse
42:56de 7% en moyenne.
42:58Didier Rinault, 20% des
43:0018-34 ans ont repoussé leurs
43:02vacances à cause de cette dissolution.
43:04C'est un chiffre que nous donnait Ipsos
43:06il y a quelques jours. Preuve que, bah oui,
43:08cette dissolution, elle joue aussi
43:10Corinne Jolie sur ça. Est-ce que vous
43:12redoutez que le résultat
43:14modifie la donne aussi ?
43:16Alors, le résultat,
43:18bon, on a quand même une bonne idée
43:20de ce à quoi ça va ressembler.
43:22Donc là, c'est vrai que la principale
43:24crainte qui est évoquée, c'est la crainte des manifestations,
43:26des débordements.
43:28Donc ça, c'est vrai que ça
43:30contribue, là encore, à faire de ce mois de juillet
43:32un mois, finalement, qui n'est pas du tout
43:34un mois d'été classique.
43:36Ça, pour nous, honnêtement,
43:38la première période de juillet, on pense que
43:40c'est impossible qu'elle se rattrape.
43:42Voilà, c'est un peu ça. C'est-à-dire qu'on sait
43:44qu'on la rattrapera pas. Là, c'est trop tard.
43:46On est quand même déjà début juillet.
43:48Normalement, le dernière minute aurait dû
43:50pouvoir servir à rattraper un peu.
43:52Mais là, on voit que les réservations qui ont lieu
43:54en ce moment même, concernent surtout
43:56août. C'est-à-dire qu'en fait, les
43:58prochaines semaines sont, pour ceux qui
44:00n'ont pas déjà prévu de partir,
44:02c'est pas maintenant qu'ils vont...
44:03C'est pas l'occasion de faire des bonnes affaires, là ?
44:05Pour ceux qui nous écoutent et qui veulent faire des bonnes affaires,
44:07très clairement, il y a des promos
44:09en ce moment sur les prochaines semaines, parce que
44:11les propriétaires ont des difficultés à louer.
44:13Donc oui, là, c'est totalement l'occasion
44:15de faire des bonnes affaires. Maintenant,
44:17est-ce que les Français sont
44:19prêts à partir dès maintenant
44:21ce samedi, avant d'avoir voté ?
44:23Je ne suis pas certaine.
44:24On peut encore faire procuration.
44:26Mais c'est vrai que la question...
44:28C'est vrai que les procurations sont assez faciles.
44:30Et puis c'est vrai que la question, je rejoins quand même ce qui a été
44:32dit sur la question du pouvoir d'achat, parce qu'on
44:34le voit dans ce qui a été réservé.
44:36Nous, on observe quand même une progression des
44:38mobil-homes, qui sont réputés pour
44:40être moins chers. On est aux alentours de 800 euros
44:42par semaine. C'est beaucoup mieux que 1 500
44:44euros par semaine pour une maison.
44:46Donc c'est vrai qu'on voit que la question du
44:48pouvoir d'achat joue. On a une progression
44:50dans l'étranger. Mais moi, je serai prudente. J'attendrai
44:52l'année prochaine, parce que je pense que ça a un rapport avec
44:54les JO. Nous, on a notamment
44:56l'Espagne qui passe devant la côte d'Azur
44:58pendant la période des JO. Donc ça, c'est quand même
45:00très clairement une stratégie d'évitement.
45:02C'est très curieux, parce qu'on
45:04nous avait dit qu'il y avait 10 à 12 millions
45:06de visiteurs à Paris, dans la région
45:08parisienne, pour les JO. Alors, ils ne sont pas
45:10venus ? Alors, déjà...
45:12Effectivement, les résultats concrets,
45:14après, comme ce qui a été évoqué, je pense que
45:16les Français, ils n'avaient pas prévu de payer
45:18le tarif fort pour assister aux JO. Il y en a beaucoup
45:20qui connaissent quelqu'un. Donc, il va y avoir de la débrouille.
45:22Il va y avoir des gens qui vont venir, mais
45:24en hébergement de Montmarchand.
45:26S'ils ont l'opportunité de venir, ils viendront.
45:28Maintenant, moi, je suis quand même prudente.
45:30Parce qu'il y a eu toute une communication extrêmement
45:32anxiogène autour de ces JO. Je pense
45:34notamment aux Franciliens
45:36qui ont vu, depuis 6 mois,
45:38rester chez vous pendant les JO.
45:40Encore une fois, on parlait de 10 millions
45:42de personnes.
45:44Il va y en avoir, mais les étrangers, ça fait très longtemps qu'ils se sont organisés.
45:46C'est-à-dire que c'est d'ailleurs eux qu'on fait exploser
45:48les prix. Parce que quand on vient de l'étranger
45:50pour des JO, on s'organise
45:52très longtemps à l'avance. Donc, un an à l'avance.
45:54Ça, c'est ce qui a eu lieu en septembre de l'année
45:56dernière. Ça a fait exploser les prix.
45:58Sauf que depuis quelques mois,
46:00ils ne sont plus là en train de réserver
46:02parce que c'est déjà fait. C'est trop tard.
46:04C'est pour ça que, là, on a vu les prix s'effondrer.
46:06Au final, nous, le bilan qu'on fait sur
46:08les prix pendant les JO à Paris, ce n'est que
46:1026% d'augmentation.
46:12En tout cas, Jean-Michel aimerait bien récupérer
46:1410 ou 12 millions de touristes.
46:16On n'y comprend pas où ils sont.
46:18Qu'est-ce qui se passe ? Ils nous vendent 10 millions.
46:20J'ai bien compris. Merci infiniment
46:22les uns et les autres d'avoir participé
46:24à cette émission. On va tout de suite retrouver
46:26Éric Jorjan.