• il y a 5 mois
Regardez RTL Matin - Spéciale Législatives avec Amandine Bégot et Yves Calvi du 25 juin 2024.

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Transcription
00:00RTL Matin jusqu'à 10h
00:07Yves Calvi et Amandine Bégaud
00:099h, l'heure du débat désormais sur RTL
00:11comme chaque matin et jusqu'à 10h
00:13désormais on décrit cette folle campagne des législatives
00:15ce matin, une guerre civile
00:17un Big Bang à l'école et à la télé
00:19ce soir, un fauteuil pour trois
00:21Je veux maintenant m'adresser à tous les français
00:23dont le coeur saigne en regardant l'état du pays
00:25On est foutus ! Le pays explose ou c'est la guerre civile ?
00:27Alors lui pour mettre le feu il est toujours là
00:29Le président de la république ne devrait pas dire cela
00:31Je combattrai de toutes mes forces
00:33les théories de la guerre civile
00:35J'entends par ailleurs refaire de l'école un asile inviolable
00:37et cela passe par un Big Bang de l'autorite
00:39Bon, le gars confond école et casernes
00:41Dès la rentrée, les téléphones portables seront interdits
00:43dans les établissements scolaires
00:45C'est pas un projet pour l'éducation nationale, c'est un projet pour l'armée
00:47Le vouvoiement des enseignants sera obligatoire
00:49Est-ce que c'est clair ?
00:51Je vais vous le redire, je ne suis candidat à rien
00:53Cette chose mine notre campagne
00:55Je crois qu'il y a un malentendu absolu
00:57depuis le début
00:59Et beaucoup de jalousie, candidat à rien
01:01Est-ce que c'est clair ?
01:03Oui j'ai bien compris
01:05C'est bon pour vous ?
01:07C'est bon pour tout le monde
01:09Vous l'avez entendu la France
01:11au bord de la guerre civile
01:13C'est en tout cas ce que dit notre président
01:15On va en débattre bien sûr dans un instant
01:17Avant cela, l'essentiel de l'actualité
01:19Et l'euro de football ?
01:21Les bleus qui jouent ce soir leur dernier match des phases de poule
01:23face à la Pologne, coup d'envoi 18h
01:25Et RTL qui bouleverse ses programmes
01:27puisque vous suivrez la rencontre en direct
01:29et en intégralité, RTL Food Special
01:31dès 17h55
01:33Depuis hier soir, les hommes de Didier Deschamps
01:35sont qualifiés pour les 8e
01:37puisque quoi qu'il arrive, ils sont assurés désormais
01:39de finir parmi les meilleurs 3e du 1er tour
01:41L'Angleterre et les Pays-Bas
01:43sont également qualifiés, hier soir l'Italie
01:45en arrachant le match de l'1 partout contre la Croatie
01:47a également gagné son ticket
01:49et affrontera la Suisse en 8e de finale
01:51Saint-Martin-Vésubie
01:53C'est nouveau inondé, la commune des Alpes-Maritimes
01:55a déjà été frappée durement
01:57ces dernières années par des tempêtes
01:59là ce sont les pluies et la fonte des neiges
02:01qui font déborder la rivière
02:0352 personnes ont dû être évacuées, il n'y a pas de blessés
02:05J-5 donc avant le 1er tour
02:07des élections législatives
02:09et on retient notamment ce matin
02:11notre sondage Aristolouna pour RTL
02:13fondé pour la 1ère fois sur l'offre réelle
02:15c'est-à-dire que l'Institut a proposé au sondé
02:17les candidats de leur circonscription
02:19et on reste sur les mêmes grands équilibres
02:21entre les 3 blocs principaux
02:23le RN et les LR d'Eric Ciotti
02:25entre 230 et 275 sièges
02:27donc sans majorité absolue en l'état
02:29le nouveau Front Populaire entre 150 et 180 sièges
02:31et le camp Emmanuel Macron
02:33entre 85 et 130 sièges
02:35et puis à l'étranger
02:37un mot de Julian Assange qui est libre
02:39selon Wikileaks, le fondateur
02:41de l'organisation est incarcéré depuis 5 ans en Grande-Bretagne
02:43pour avoir révélé des milliers de documents militaires américains
02:45il a trouvé un accord
02:47avec la justice américaine, il va donc
02:49être découpable et ressortir libre
02:51demain à l'issue d'une audience
02:53Merci beaucoup Olivier Bois, RTL, 9h03
02:55RTL Matin
02:57avec Yves Calvi et Amandine Bégaud
02:59Et avec nous ce matin
03:01Jean-Sébastien Ferjou, fondateur du site Atlantico
03:03et Jean-Michel Apathie qui est éditorialiste
03:05Bonjour à tous les deux et bienvenue sur RTL
03:07Et on commence si vous le voulez bien
03:09avec la chanson du jour
03:11Tu parles trop, j'entends du soir au matin
03:13Les mêmes mots, toujours les mêmes refrains
03:15Tu fais bla bla bla
03:17Bla bla bla
03:21Tu parles trop
03:23Voilà sans doute ce que se disent
03:25un certain nombre de personnes
03:27à la fois dans le camp d'Emmanuel Macron
03:29et celui de Jean-Luc Mélenchon mais visiblement
03:31c'est plus fort qu'eux
03:33Emmanuel Macron, d'abord
03:351h52 de podcast hier
03:37C'est beaucoup hein
03:39C'est beaucoup Jean-Michel Apathie, on va l'entendre
03:41Cette déclaration qui a été d'ailleurs très largement commentée
03:43d'hier soir, écoutez
03:45Pourquoi ils vont vers des extrêmes ?
03:47Parce qu'ils ont souvent une colère ou quelque chose auquel on répond pas
03:49Si la réponse passe par la stigmatisation
03:51ou la division, on est foutu
03:53Le pays explose ou c'est la guerre civile
03:55Et c'est ça mon grand désaccord avec les deux extrêmes
03:57Et le Rassemblement National et la France Insoumise
03:59Elles répondent à des vrais problèmes
04:01Mais elles y répondent mal à mes yeux
04:03parce qu'elles y répondent en accroissant la conflictualité et la guerre civile
04:05Et je combattrai de toutes mes forces
04:07les théories de la guerre civile
04:09Alors lui pour mettre le feu, il est toujours là
04:11Un président de la République ne devrait pas dire cela
04:15La guerre civile, il y va fort quand même Jean-Michel Apathie
04:17Il le répète en plus
04:19Oui, trop fort
04:21C'est même
04:23Où est la guerre civile ?
04:25Nous sommes dans une compétition électorale
04:27que le chef de l'Etat a voulu
04:29Il participe des formations
04:31représentées au Parlement
04:33donc participant à la démocratie
04:35Qu'est-ce qui lui permet de dire
04:37que nous sommes à la veille d'une guerre civile ?
04:39En tout cas il ne l'explique pas
04:41On a du mal à comprendre
04:43Et puis il y a quelque chose
04:45de plus douloureux
04:47dans l'expression d'Emmanuel Macron
04:49avec cette phrase
04:51Nous risquons la guerre civile
04:53si des extrêmes
04:55arrivent au pouvoir
04:57Il dirige le pays depuis 7 ans
04:59C'est donc lui qui a créé
05:01involontairement sans doute, on peut l'admettre
05:03du fait d'une action
05:05malmenée ou qui n'a pas obtenu les résultats
05:07qu'elle aurait dû obtenir
05:09C'est lui qui a créé les conditions
05:11avec lesquelles nous nous trouvons
05:13C'est donc une forme d'autocritique
05:15et même une autocritique au deuxième degré
05:17puisque s'il s'en était tenu au résultat
05:19des élections européennes
05:21les institutions auraient continué à fonctionner
05:23Et donc le moment de la guerre civile
05:25qu'il annonce, c'est lui qui l'a créé
05:27C'est donc une autocritique par rapport
05:29à sa décision de la dissolution
05:31Franchement, je trouve qu'Emmanuel Macron
05:33n'est pas sur le rail du débat
05:35Il est à côté
05:37Je trouve qu'Emmanuel Macron a quelque chose
05:39Il peut paraître excessif, mais quand j'entends ça
05:41je le ressens comme ça. Il a quelque chose de l'homme
05:43perdu dans le débat politique
05:45Il n'est pas dans le débat politique
05:47A moins qu'il soit une sorte de pompier pyromane
05:49Jean-Sébastien Ferjou, qu'en pensez-vous ?
05:51Oui, parce qu'effectivement il y a un côté un peu ridicule
05:53à se désoler des risques de guerre civile
05:55tout en ayant provoqué cette élection-là
05:57Parce que si vraiment il pensait qu'on était au bord de la guerre civile
05:59alors que rien ne l'obligeait à dissoudre
06:01l'Assemblée Nationale, pourquoi la dissoudre ?
06:03Et au-delà de ça, pour faire une guerre civile
06:05il faut des armes
06:07Il y a des armes dans le pays, et s'il y a des armes dans le pays
06:09Emmanuel Macron, depuis 7 ans qu'il est président
06:11a-t-il fait quelque chose pour empêcher
06:13que ces armes soient en diffusion ? Parce que si réellement
06:15il est persuadé que nous sommes au bord de la guerre civile
06:17c'est tout, sauf des propos neutres
06:19Il faudrait quand même qu'il agisse en tant que président
06:21de la République. Il est d'ailleurs garant
06:23de la stabilité et de la continuité
06:25des institutions. Donc cette phrase-là
06:27effectivement, moi elle me choque
06:29parce que la démocratie, vous savez, ce ne sont pas
06:31que des règles institutionnelles. C'est aussi
06:33une réalité. Et parmi ces réalités
06:35il y a des principes comme l'alternance
06:37Il faut que l'alternance paraisse possible pour que la démocratie
06:39paraisse possible
06:41Là, en quelque sorte, il est en train de continuer
06:43à dire aux français, après avoir longuement expliqué
06:45qu'il détenait en quelque sorte le monopole de la raison
06:47parce qu'on a entendu un certain nombre de ses ministres
06:49expliquer ça. C'est comme si finalement
06:51il n'y avait qu'un seul camp qui était républicain
06:53qu'un seul camp qui était dans la raison et que
06:55tous les autres, par définition, ne l'étaient pas
06:57Mais si on a envie de voir de la guerre civile
06:59il me semble qu'on en a déjà des ferments
07:01sous les yeux. Il me semble aussi
07:03qu'Emmanuel Macron a pu hystériser
07:05le pays à certains moments. Les gilets jaunes n'auraient
07:07peut-être pas pris la tournure qu'ils ont prise
07:09s'il avait su mieux gérer
07:11les débuts de la crise notamment. Il se souvient de sa
07:13volonté d'emmerder les français non vaccinés
07:15Enfin bref, je ne crois pas qu'il soit
07:17le mieux placé pour venir donner des leçons
07:19sur ce terrain-là. Mais quel intérêt de dire
07:21ça ? On sait très bien que ça ne sert à rien
07:23quand on dit aux gens... Non mais faire peur
07:25ça ne marche plus ! Votre question est amusante
07:27parce que
07:29au fond on ne comprend plus Emmanuel Macron
07:31La question que vous posez, on se la pose
07:33à propos de la dissolution
07:35Emmanuel Macron
07:37est devenu une énigme, en fait
07:39Il prend la parole, il parle beaucoup
07:41et on ne comprend
07:43plus ce qu'il dit. Je trouve
07:45ça très inquiétant pour lui
07:47pour nous. Il y a quelque chose
07:49qui ne va pas... C'est de la pensée
07:51complexe comme on l'avait dit ? Non, ce n'est pas de la pensée
07:53complexe. C'est une...
07:55Ce sont des émotions mal gérées
07:57je crois, je crois vraiment
07:59et je pense que... Je pense qu'il est un homme seul
08:01on le voit. Qui le défend ?
08:03Ouvergne avec ses émotions, c'est ce que vous nous dites ?
08:05En tout cas, la décision de la dissolution, elle paraît
08:07surdéterminée par des émotions
08:09Qui défend aujourd'hui Emmanuel Macron ?
08:11Qui cherche à expliquer Emmanuel Macron ?
08:13Qui cherche à soutenir Emmanuel Macron ?
08:15Personne !
08:17Gabriel Attal, les gens de sa majorité
08:19enfin on en fait des caisses là-dessus avec raison
08:21Personne ne se réfère
08:23et ne défend Emmanuel Macron. Alors en voilà
08:25un autre que beaucoup à gauche aimeraient voir
08:27lui aussi se taire, c'est Jean-Luc Mélenchon
08:29invité hier soir sur France 2
08:33Je vais vous le redire et je demande
08:35que tout le monde m'entende. Je ne suis
08:37candidat à rien. Est-ce que
08:39c'est clair ? Pourquoi je serais le seul homme de
08:41gauche mis à l'oucasse par qui ?
08:43Par M. François Hollande qui a détruit la gauche ?
08:45Par qui ? Par M. Bushman
08:47qui nous a battus de trois points ?
08:49Tout ça est abusif et est fait pour me torturer
08:51m'humilier. Je dis à Olivier Faure
08:53Attention ! Si les
08:55électeurs insoumis ne viennent pas
08:57voter pour toi, tu ne seras pas élu
08:59Bon alors, je ne suis pas
09:01concernée par cette bataille, c'est ce qu'il disait hier soir
09:03sur France 2. Au cas où ça vous aurait
09:05échappé, petit rétro-pédalage
09:07sur ce qu'il disait samedi, 48 heures
09:09plus tôt. Moi j'ai l'intention
09:11de gouverner ce pays. C'est pas le foutoir
09:13C'est pas l'Assemblée Générale, le piapia des gauchistes
09:15qui passent leur temps à s'engueuler entre eux
09:17Bon, qu'est-ce
09:19qui se passe ? Il fait marche ailleurs ?
09:21Il nous prend pour des imbéciles ?
09:23A quoi joue-t-il ?
09:25Je pense que Jean-Luc Mélenchon, lui aussi, dans un certain nombre de circonstances
09:27est gouverné par ses émotions
09:29La République, c'est moi
09:31Mais je ne crois pas du tout que là, il s'agisse de ça
09:33Je pense que délibérément, il joue ça
09:35parce qu'il sait, il est suffisamment intelligent
09:37pour savoir qu'il est un repoussoir
09:39Il joue cette carte-là
09:41parce que manifestement, il ne souhaite pas
09:43Pour faire quoi ? Pourquoi faire quel intérêt ?
09:45Pour différents objectifs
09:47électoraux. Parce qu'il veut reprendre
09:49la main sur la gauche d'une part
09:51Peut-être parce qu'il souhaite d'une certaine manière
09:53aussi la victoire du RN
09:55pousser les feux du RN
09:57soit parce que dans un premier tour, d'une certaine manière
09:59si vous provoquez un vote utile
10:01et que les gens ont peur, ça peut générer plus de duels
10:03pour la gauche, ce qui est plus facile à gagner
10:05que des triangulaires. Mais aussi avec un objectif
10:07à mon sens, plus
10:09pernicieux. C'est-à-dire qu'il sait
10:11qu'il ne gagnera pas dans les urnes. Il est suffisamment
10:13lucide. Mais vous savez, François Hollande, c'était le changement
10:15c'est maintenant. Jean-Luc Mélenchon, c'est la révolution
10:17c'est maintenant. Ou jamais. Parce que son espérance de vie, c'est ça
10:19ça reste un Lambertiste. Le coeur de la France
10:21insoumise, ça reste les Lambertistes
10:23le parti ouvriériste international
10:25et donc, il se dit qu'avec une Marine Le Pen
10:27ou un Jordan Bardella au pouvoir, ça
10:29pourrait générer des troubles et ça pourrait
10:31dans ce cadre-là, générer des conditions
10:33favorables à une forme de révolution dans laquelle il
10:35ramasserait le pouvoir. Jean-Michel Pichon, c'est l'anti-Macron
10:37Lui, il est dans la campagne
10:39Je ne comprends pas bien toutes ces
10:41analyses complexes autour de Jean-Luc Mélenchon
10:43Jean-Luc Mélenchon, c'est l'homme fort de la gauche
10:45Mais donc la gauche ne veut pas
10:47C'est autre chose que ça
10:49Mais c'est l'homme fort, c'est-à-dire qu'il a été
10:51trois fois candidat à l'élection présidentielle
10:53avec 22% des voix
10:55à la dernière, c'est pas mal
10:57Il est à la tête du principal parti
10:59de gauche. C'est lui
11:01et ses amis qui ont écrit
11:03le programme un peu dingue, il faut bien
11:05le dire, du Front Populaire
11:07sur la partie économique
11:09quand même, c'est des cadeaux pour tout le monde
11:11c'est n'importe quoi, mais c'est quand même son parti
11:13qu'il a écrit. C'est lui
11:15qui est le plus capable de tous
11:17d'aller à Matignon
11:19Vous savez quand il dit hier dans une phrase
11:21mais beaucoup de gens peuvent l'inventer
11:23Bonport il peut aller à Matignon, Clémence Guettet peut aller à Matignon
11:25Mathilde Pannot peut aller, mais moi aussi je peux aller à Matignon
11:27N'importe qui, lui il peut y aller
11:29et il le sait, et je l'ai trouvé hier
11:31particulièrement bon
11:33et il n'y en a pas d'autre. Quand il dit là, dans l'extrait
11:35que vous avez passé, Olivier Faure s'il veut être élu
11:37il a besoin des voix des insoumis
11:39Vrai ou faux ? Vrai, évidemment vrai
11:41Lui il pense qu'il peut gagner, vous savez les hommes politiques
11:43quand ils s'engagent dans des combats, ils perdent
11:45cette lucidité. Ils pensent que toutes
11:47les montagnes peuvent être renversées. Je l'ai
11:49trouvé hier remarquable
11:51C'est pas d'accord ou accord, c'est pas le problème
11:53remarquablement bon face à
11:55Caroline Renaud. C'est sans doute l'un des
11:57meilleurs hommes politiques, le plus de talent
11:59Et le calcul politique, pardon Jean-Sébastien
12:01Vous en parlez de François Mitterrand en 81, faut peut-être pas exagérer, non ?
12:03Je ne sais pas. Vous savez, François Mitterrand
12:05on en a parlé après 1981
12:07comme d'un génie. Avant on en parlait comme d'un loser
12:09La preuve, les socialistes, certains
12:11voulaient investir au car. Vous savez, l'histoire
12:13une fois que vous êtes gagnant, elle permet de regarder
12:15différemment les individus
12:17Il a beau être l'homme fort de la gauche
12:19enfin dans l'opinion de Jean-Michel Apathy en tout cas
12:21Pas dans la vôtre ?
12:23Qui est l'homme fort à gauche ? Bah personne
12:25C'est bien le problème
12:27C'est bien le problème de la gauche
12:29Bah si, puisque lors
12:31des dernières présidentielles, il n'y a que la moitié
12:33des électeurs de la France insoumise
12:35ou de Jean-Luc Mélenchon qui votaient pour
12:37Jean-Luc Mélenchon ou pour la France insoumise. Les autres
12:39c'est juste parce qu'ils souhaitaient la gauche
12:41ça n'est pas une adhésion à la vision de la France insoumise
12:43ça n'est pas une adhésion à la personne
12:45de Jean-Luc Mélenchon. Bah oui, mais ça ne fait pas vous une personnalité
12:47très forte quand vous êtes une personnalité qui est rejetée
12:49par toute une partie de votre électorat. Parce que là
12:51qu'est-ce que ça fait ? Et pardon, vous pourrez me répondre
12:53une fois que j'aurai exposé ce que je disais, vous verrez
12:55ce sera plus intéressant. Et donc
12:57là, qu'a-t-il fait ?
12:59Avec cette union-là, ils ont
13:01forcé la main, on le voit, ils ont forcé la main
13:03des socialistes et des communistes. Ils ont fait peur
13:05aux écologistes, parce que la France insoumise c'est aussi
13:07la peur, l'intimidation, quand Raphaël Glucksmann
13:09parlait de brutalisation des moeurs
13:11c'est ça, ou en tout cas
13:13une partie de la France insoumise.
13:15Il y aurait pu avoir une alliance entre les communistes, les écologistes
13:17et les socialistes qui aurait vraisemblablement
13:19produit des effets électoraux
13:21similaires à cette union-là
13:23tout en gérant des
13:25pactes de non-agression. Mais non, il suffit de regarder
13:27la carte électorale, pas forcément au même endroit.
13:29Effectivement, Olivier, Olivier Faure,
13:31il a besoin la France insoumise pour être élu
13:33mais vous avez des circonscriptions de tradition
13:35socialiste, où cet espèce de nouvelle gauche
13:37plurielle, si vous voulez, aurait pu
13:39être élu de la même manière. Mais il faut bien voir
13:41comment ils procèdent, ça reste des
13:43trotskis qui sont extrêmement bons
13:45dans les manœuvres. Et là, qu'est-ce qui va
13:47se passer au deuxième tour ? Vous avez une gauche
13:49qui est très forte au premier, et qui se
13:51retrouve dans la situation du RN avant
13:53ils n'ont pas de réserve de voix.
13:55Ils sont bons dans les manœuvres, ça c'est pas interdit dans la politique.
13:57Emmanuel Macron est mauvais
13:59mais Jean-Luc Mélenchon est bon.
14:01C'est le groupe public du Mélenchon.
14:03Oui, mais c'est pas une adhésion, c'est un regard.
14:05Mélenchon hier,
14:07regardez l'émission,
14:09autant il a été très mauvais dans
14:11ses leptos, agressif,
14:13de mauvaise foi, sur l'antisémitisme
14:15dérapant de nouveau, autant hier
14:17il a été très bon.
14:19Il a été très bon Jean-Luc Mélenchon, dites-vous.
14:21Hier, Jordan Bardella, vous l'avez trouvé comment ?
14:23Bon, mauvais ?
14:25Jordan Bardella a
14:27la mentalité d'un sportif de haut niveau.
14:29Il n'est jamais mauvais.
14:31Il peut être hésitant, il y a des dossiers visiblement
14:33il ne les a pas récupérés depuis longtemps
14:35donc il y a peu pénétré, mais il n'est pas mauvais.
14:37Je trouve que le mental
14:39de Bardella, moi, m'impressionne.
14:41Son mental. Voilà, le reste, après,
14:43le programme du RN, ça change tout le jour.
14:45C'est difficile d'avoir une opinion sur celui qui le présente.
14:47Le programme. Mais lui,
14:49il est quand même très bon.
14:51Mélenchon pourrait en revenir à ça.
14:53Si la gauche avait été divisée, s'il n'y avait pas eu 3 blocs,
14:55ça aurait été une élection
14:57tout à fait différente et beaucoup plus facile
14:59pour le Rassemblement National.
15:01Et on reprend ce débat dans un instant, si vous le voulez bien.
15:03A tout de suite sur RTL, il est 9h15.
15:139h18 sur RTL.
15:15Jordan Bardella a donc promis hier un
15:17Big Bang à l'école. Possible
15:19ou pas ? On en débat avec vous, Nicole
15:21Belloubet. Bonjour Madame Laminez. Bonjour.
15:23Ministre de l'Education Nationale, face à vous,
15:25Laurent Jacobelli. Bonjour. Bonjour.
15:27Porte-parole du Rassemblement National.
15:49Big Bang de l'autorité à l'école.
15:51Gabriel Attal lui avait appelé il y a quelques semaines
15:53un sursaut d'autorité.
15:55Quelle est la différence, Nicole Belloubet ?
15:57Ce n'est pas une compétition. Et moi, lorsque
15:59je lis le programme du Rassemblement National,
16:01j'y vois plutôt le trou noir de l'autoritarisme
16:03plutôt qu'un Big Bang de l'autorité.
16:05Les mesures
16:07que Jordan Bardella
16:09vient d'énoncer sont
16:11celles qui sont actuellement en place.
16:13Il y a même une forme de plagiat
16:15lorsque l'on regarde la question des téléphones
16:17portables, qui d'ailleurs n'a pas grand-chose
16:19à voir avec l'autorité. Les téléphones
16:21portables, c'est plutôt la question du harcèlement,
16:23de l'utilisation des réseaux sociaux,
16:25de la déconcentration des élèves,
16:27plutôt que la question de l'autorité.
16:29Donc ça, en plus, c'est une mesure
16:31que j'ai annoncée, que le Président de la
16:33République a souhaité également
16:35porter dans le cadre de la commission
16:37écran qu'il a mise en place et dont il
16:39devait annoncer les résultats avant
16:41la période électorale qui s'est
16:43ouverte. Donc tout cela
16:45me semble effectivement déjà
16:47construit et
16:49nous souhaitons le porter avec beaucoup de vigueur.
16:51Et par ailleurs, je pense que l'autorité,
16:53ce ne sont pas seulement
16:55une série de mesures.
16:57L'autorité à l'école, et j'en terminerai par là,
16:59c'est au fond une attitude
17:01professionnelle. C'est évidemment
17:03des règles, parce que dans toute société,
17:05il doit y avoir des règles, et elles doivent être
17:07respectées. Les règles, le respect.
17:09Mais c'est aussi une compétence professionnelle
17:11et c'est aussi une équipe qui va
17:13porter l'ensemble de ces règles
17:15et des valeurs éducatives qui les sous-tendent.
17:17Laurent Jacobelli, l'autorité, ça vous inspire ?
17:19Oui, ça nous inspire, et alors
17:21je me permettrai, avec le respect que je lui
17:23dois, d'appeler Madame la Ministre à
17:25un peu d'humilité, parce qu'il y a un bilan.
17:27Aujourd'hui, 56%
17:29des enseignants s'autocensurent
17:31dans l'enseignement, notamment dans l'enseignement de l'Histoire.
17:33Il y a eu pratiquement
17:35250 000 agressions physiques ou verbales
17:37d'enseignants l'année
17:39dernière, et donc je vois Madame
17:41Belloubet...
17:43Je me permets de
17:45continuer, je me permets de ne pas vous interrompre.
17:47Elle a la foi, peut-être, des
17:49nouveaux convertis, Madame Belloubet, qui déclarait
17:51il n'y a pas si longtemps qu'elle
17:53était contre les fariboles de la
17:55restauration de l'autorité ou de la blouse à l'école.
17:57Elle était, je crois, ce qu'on appelle
17:59une pédagogiste, c'est-à-dire...
18:01Je me permets de ne pas vous couper,
18:03je pense que le débat
18:05gagnera en clarté. Oui, il faut ramener l'autorité
18:07à l'école, comme il faut le ramener dans toute la société.
18:09Mais ça passe par le téléphone, l'éléphant, pardon.
18:11Quand un élève regarde TikTok pendant
18:13que le professeur parle, c'est un manque de respect.
18:15Le respect, c'est important aussi.
18:17Ça peut passer, évidemment, par la tenue
18:19unique, la tenue unique qui permet
18:21d'effacer, au moins pendant l'heure de cours,
18:23les différences sociales, les différences
18:25de religion, et puis ça passe aussi...
18:27Ça s'est expérimenté déjà par le gouvernement.
18:29Oui, il faut le dire, monsieur.
18:31C'est compliqué de finir une phrase.
18:33Et je comprends la gêne de Madame la Ministre
18:35devant ce bilan catastrophique.
18:37Mais ça passe aussi, bien évidemment,
18:39par le soutien au professeur.
18:41Quand un professeur voit dans sa classe
18:43des comportements communautaristes, qu'il voit des violences
18:45et qu'il les dénonce, aujourd'hui, le réflexe,
18:47c'est quoi ? C'est encore le pas de vague.
18:49On détourne le regard, voire pire,
18:51on dénonce le professeur et on le qualifie
18:53d'islamophobe.
18:55La police tout de suite ? Qu'on comprenne les choses.
18:57Le projet, c'est quoi ? C'est pas la police à l'école.
18:59Si vous estimez qu'il y a du désordre à l'école, comment on remet de l'ordre à l'école ?
19:01Yves Calvi, nous sommes peut-être de la même génération.
19:03Nous avons connu une école où,
19:05quand le professeur rentre dans la classe, on se lève,
19:07on le voit, on le respecte. C'est naturel.
19:09C'est ce qu'il faut réintroduire dans l'école.
19:11Vous savez, on est dans une société où l'élève
19:13est l'équivalent du prof, où le voyeux
19:15est l'équivalent du policier.
19:17Ça peut pas durer. Il y a les professeurs
19:19qui doivent détenir l'autorité dans la classe
19:21parce que notre société, elle est violente.
19:23Notre société, elle est insécure.
19:25Notre société, elle a perdu ses repères, notamment le respect.
19:27Et bien, c'est à l'école qu'on peut corriger ça.
19:29Et pour le corriger, il faut des mesures fortes.
19:31C'est ce qu'a annoncé Jordan Bardella.
19:33Le respect, c'est essentiel.
19:35Vraiment, je crois qu'il n'y a pas de
19:37cours qui puissent être efficaces
19:39ou d'enseignements qui puissent être
19:41réussis sans qu'il y ait
19:43des règles, je l'ai dit,
19:45et sans qu'elles soient respectées.
19:47En revanche,
19:49l'ensemble des mesurettes que vous évoquez,
19:51ce sont des éléments
19:53que nous avons déjà mis en œuvre.
19:55Vous parlez de la tenue unique.
19:57Vous savez très bien qu'à compter de la rentrée prochaine,
19:59nous expérimentons cette
20:01tenue unique dans un certain
20:03nombre d'établissements. Il y a déjà
20:05124 établissements qui se sont portés candidats.
20:07Certains l'ont d'ailleurs déjà mis en œuvre
20:09au moment où nous parlons.
20:11Vous avez des retours ? Sur ce qui s'est fait ?
20:13Oui, ça se passe tout à fait
20:15normalement. D'ailleurs, il faut dire que dans les territoires d'outre-mer...
20:17La question, ce n'est pas est-ce que ça se passe normalement, c'est est-ce que ça se passe mieux ?
20:19Je dis ici que
20:21l'expérimentation commence à la rentrée prochaine,
20:23en septembre prochain, et elle sera
20:25évaluée au bout d'un an pour que nous voyions
20:27dans quelle mesure cela contribue
20:29à apaiser le climat.
20:31Des parents d'élèves trouvent que c'est vieillot,
20:33rétrograde, que ça n'a aucun
20:35intérêt. J'en fais partie, moi.
20:37Des gens qui pensent que la blouse à l'école, ça ne règlera
20:39aucun problème. On s'en ferait dans des trucs des années
20:4150. Le débat politique...
20:43Tenez, Jean-Michel Apathy, je voudrais qu'on prenne
20:45Hassan, qui est avec nous. Bonjour.
20:47Oui, bonjour.
20:49L'auditeur d'Airtel. Alors, je vais être très honnête.
20:51Hassan, il nous a écrit par
20:53mail, en nous disant la semaine
20:55dernière, on parle de plein de choses dans cette campagne,
20:57mais pas d'éducation. Hassan, vous êtes
20:59à la retraite depuis un an, après avoir été professeur
21:01agrégé de maths, puis proviseur
21:03pendant 22 ans.
21:05Quand vous entendez les propositions
21:07de chacun, qu'est-ce que vous vous dites et qu'est-ce que
21:09vous avez envie de dire, d'ailleurs, ce matin, à nos invités ?
21:11D'abord, je rejoins un petit
21:13peu ce que dit Mme Biloubet
21:15sur l'autorité
21:17avec l'interdiction
21:19des téléphones portables. Je ne vois pas
21:21très bien le lien dans le programme des
21:23Rassemblements Nationaux.
21:25Mais au-delà de cette question d'autorité
21:27que l'on pose depuis plus de 30 ans
21:29et on n'a pas vraiment des solutions tangibles,
21:31moi, j'aurais
21:33voulu poser des questions un peu
21:35plus approfondies
21:37sur le programme des uns et des autres
21:39qui tourne autour
21:41de la pédagogie et du recrutement des enseignants.
21:43Moi, c'est ça qui m'intéresse le plus
21:45et qui va rejaillir sur ces questions
21:47d'autorité. Donc,
21:49par exemple, M. Roger
21:51Chudeau, qui est le M. éducation nationale du Rassemblement
21:53National,
21:55il parle d'un examen de passage du CM2
21:57en sixième. Je voudrais savoir si c'est toujours dans le
21:59programme, premièrement.
22:01Deuxièmement, est-ce que ça serait pour 2025 ?
22:03Et troisièmement, qu'est-ce qu'on
22:05va faire des élèves qui échoueraient à cet
22:07examen ? Alors, Laurent Jacobelli va vous répondre.
22:09Alors, il y a beaucoup de questions. Non, mais un examen
22:11du CM2 à la sixième ou pas ? Oui ou non ?
22:13Aujourd'hui, quand on arrive en sixième, il y a
22:15une proportion trop forte d'élèves qui ne
22:17savent pas bien lire et pas écrire. Et donc,
22:19c'est, pour eux, le passage
22:21systématique vers l'échec.
22:23Et ça, on ne le veut pas. Donc, ça veut dire
22:25qu'effectivement, on doit pouvoir dire à un
22:27élève qu'il peut redoubler une classe pour arriver
22:29plus armé en sixième, pour
22:31réussir les cours et pour se forger un
22:33avenir. Parce qu'aujourd'hui, on amène trop d'élèves
22:35vers l'échec, tout simplement par la
22:37normalisation, par le fait qu'on refuse
22:39tout type d'examen. Et puis, ça passe aussi par
22:41la revalorisation des métiers
22:43manuels. C'est-à-dire que, à vouloir,
22:45par le collège unique, une uniformisation
22:47des enseignements, ça donne un socle
22:49commun à tout le monde. Et ça, c'est bien. Mais ça
22:51ne permet pas à certains élèves qui seraient
22:53plus doués pour des métiers dont on a beaucoup
22:55besoin aujourd'hui, qui sont des métiers manuels,
22:57qu'ils ne peuvent pas l'exercer.
22:59Donc, ça demande une refonte. Et pour répondre
23:01sur la question du calendrier que Assa
23:03nous a posé, il y a le temps des
23:05réformes urgentes, le retour de l'autorité.
23:07Vous avez, merci de l'avoir fait, énoncé
23:09les mesures de Jordane Bardella.
23:11Puis, la réforme de l'éducation qui viendra
23:13après, à l'automne, en liaison
23:15avec les syndicats, en liaison avec les parents
23:17d'élèves et, bien évidemment, avec un travail
23:19parlementaire.
23:21Ça vous inspire, madame la ministre ?
23:23Non, ça ne m'inspire pas du tout.
23:25Ce que nous faisons, franchement,
23:27ce que nous voulons, c'est donner à chacun
23:29sa chance. Et pour donner à chacun
23:31sa chance, il faut donner un socle
23:33de maîtrise des enseignements
23:35et de culture générale. Cela veut dire
23:37que chaque année, nous avons
23:39des évaluations de nos élèves.
23:41Chaque année. Et cela nous
23:43permet, évidemment, d'ajuster
23:45les enseignements à chaque groupe
23:47d'élèves, à chaque type d'élèves
23:49en fonction de ces évaluations. C'est l'intérêt
23:51de ces évaluations. Il y a des évaluations
23:53à partir de l'année prochaine, chaque année, en CM2,
23:55en sixième, en cinquième, etc. Et donc, ça permet
23:57de positionner des groupes d'élèves et d'avoir des
23:59politiques éducatives adaptées. Et je trouve ça
24:01bien plus important.
24:03On a les résultats de ces évaluations.
24:05Juste, si je peux donner...
24:07Non, non, non. Les résultats de l'évaluation
24:09des enseignements...
24:11C'est en seconde, c'est-à-dire que ça fait 15 ans.
24:13Le résultat des dernières
24:15évaluations en sixième montrent
24:17que nos élèves ont progressé et
24:19en français et en mathématiques.
24:21Et cela est évidemment lié
24:23aux mesures qui ont été mises en place depuis 2017,
24:25c'est-à-dire le dédoublement des classes
24:27en CE.
24:29Mais bien sûr, ça prend du temps. Mais le
24:31système éducatif, il ne s'agit pas de claquer
24:33dans les doigts. Nous formons des jeunes.
24:35Nous sommes dans la matière humaine. Nous pétrissons
24:37des gens. Nous les aidons à se libérer de leur
24:39assignation de départ. Oui, cela prend du
24:41temps. Et je ne crois pas que les mesures proposées
24:43par le Rassemblement National pourront,
24:45par un coup de baguette magique, résoudre
24:47toutes les questions qui se posent.
24:49On marque une pause, si vous le voulez bien.
24:51La réponse est non. Du fameux collège
24:53modulaire, dans quelques instants, personne n'a très bien compris
24:55ce dont il s'agit. Et Hassan, notre auditeur, reste avec nous.
24:57Vous restez avec nous, Hassan.
24:59RTL Matins
25:01RTL Matins
25:03avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
25:059h30 sur RTL.
25:07Le débat qui se poursuit pendant la pub.
25:09On parle école ce matin, face à face.
25:11Colbet-Loubet, ministre de l'Education nationale
25:13et Laurent Jacobelli, porte-parole du
25:15Rassemblement National. Alors, je voudrais qu'on s'arrête,
25:17si vous le voulez bien, sur une autre des propositions
25:19de Jordan Bardella. La fin du
25:21collège unique, avec ce collège
25:23modulaire. Réaction
25:25hier soir, écoutez, avant de vous entendre,
25:27d'une des porte-parole du Parti Socialiste.
25:31Lorsqu'il dit que nous allons faire
25:33la fin du collège unique, ce qu'il faut traduire,
25:35c'est que, dès le collège, on va
25:37trier nos enfants. C'est-à-dire qu'il y a
25:39ceux qui seront assignés à être
25:41en filières professionnelles
25:43et, de l'autre côté, en des filières
25:45générales ou technologiques. Comment
25:47choisir son avenir lorsqu'on n'a que 11 ans ?
25:49Comment choisir son avenir
25:51lorsqu'on n'a que 11 ans ? Alors, c'est peut-être pas tout à fait
25:5311 ans. C'est à partir de la quatrième, Laurent Jacobelli ?
25:55C'est ça ? Oui, je pense que c'est un peu caricatural.
25:57Mais vous savez, je pense que c'est un vieux fantasme.
25:59Quatrième, c'est 13 ans. Je dis juste pour...
26:01C'est un vieux fantasme des socialistes.
26:03Madame Belloubet a été socialiste,
26:05et on l'entend lorsqu'elle parle. C'est l'égalitarisme.
26:07C'est-à-dire, on prend tout le monde,
26:09on ne fait pas de différence, on leur apprend la même chose.
26:11Et puis, s'il y a une perte en ligne, on s'en fiche.
26:13Moi, je ne m'en fiche pas. Nous, on ne s'en fiche pas.
26:15On ne pense pas, comme le disait l'interlocutrice
26:17socialiste que vous venez de diffuser, que les filières
26:19techniques soient des sous-filières et que ce soit
26:21un mauvais choix pour les enfants. Nous, on pense, au contraire,
26:23que c'est important. Vous savez, moi, je viens de
26:25Moselle, un lieu où la sidérurgie a montré
26:27qu'un certain nombre de métiers techniques étaient vitaux.
26:29Vitaux pour l'emploi et vitaux
26:31pour l'économie de la France. Et moi, je suis très fier de nos sidérurgistes,
26:33même si ça a été des métiers techniques.
26:35Une fois encore, aujourd'hui,
26:37ça aboutit à quoi ? Que des élèves
26:39sont en échec scolaire, ils arrivent en seconde avec
26:41un niveau PISA lamentable et qu'ils
26:43n'auront pas de place dans l'avenir professionnel. Est-ce que c'est
26:45ça qu'on veut ? Bien sûr que non. On veut des métiers
26:47aujourd'hui, même des métiers techniques,
26:49qui comblent un certain nombre
26:51de filières en demande.
26:53Moi, je suis désolée, mais ce que je constate,
26:55c'est que vous avez un examen d'entrée
26:57en sixième, s'ils ne le réussissent pas,
26:59les élèves iront en classe d'adaptation.
27:01En quatrième, vous les orientez
27:03vers d'autres systèmes, des filières professionnelles.
27:05Moi, la question que je pose,
27:07c'est pourquoi, à 11 ans
27:09et à 13 ans, on devrait être assigné
27:11à un résultat scolaire
27:13qui n'est forcément que le reflet d'un moment ?
27:15Pourquoi est-ce que nos jeunes
27:17n'ont pas la liberté de progresser,
27:19de changer d'orientation ? C'est précisément
27:21l'objet du collège unique. Ce qui ne veut
27:23pas dire un collège indifférencié.
27:25Collège unique, ça veut dire des dispositifs
27:27que nous avons mis en place et qui répondent
27:29à des élèves qui sont à un instant T
27:31dans cette situation.
27:33Les groupes de besoin seront effectivement présents.
27:35Le travail sur
27:37l'orientation qui se poursuit tout
27:39au long du collège, avec d'abord la
27:41découverte des métiers, puis ensuite un travail
27:43sur l'orientation à titre personnel, puis
27:45un stage en troisième, puis un stage en seconde,
27:47qui par parenthèse a été une réussite, je tiens
27:49à le dire ici, bien que ce soit la première année.
27:51Bref, tout cela construit un
27:53parcours pour l'élève. Et ce n'est pas une
27:55surdétermination à un moment donné.
27:57Nous refusons cette assignation.
27:59Mais madame, ce n'est pas une assignation. Mettez-vous une seconde dans la peau.
28:01Je suis désolée, je pense que si.
28:03C'est votre problème, vous vivez dans votre tour d'ivoire.
28:05Oh non, malheureusement, je n'ai pas de tour d'ivoire.
28:07Vous savez, je vous laisse parler. Je vous
28:09respecte, j'aimerais que vous ayez le même envers moi.
28:11Mettez-vous à la place d'un enfant qui doit
28:13arriver en sixième, qui lit mal, qui écrit
28:15mal, qui compte mal, et qui va se retrouver
28:17dans une classe où il va être paumé, où il va avoir
28:19ce complexe d'infériorité, où son avenir
28:21va être bouché. Nous, on se dit que cet enfant-là,
28:23il mérite de l'attention. Et votre
28:25égalitarisme fait que ce sont les
28:27enfants les plus en difficulté...
28:29C'est dommage, cette capacité que vous
28:31n'avez pas à écouter les autres. Ces enfants
28:33les plus en difficulté ne doivent pas être au bord
28:35du chemin. Ils sont des enfants de la République comme les autres.
28:37Et nous, ce que l'on veut, c'est leur apporter une
28:39attention différenciée. Avoir un avenir
28:41différencié, qui leur convient,
28:43qui leur permet de se réaliser. Vous, vous êtes
28:45dans une machine... Oui, bien sûr.
28:47Et vous, vous êtes dans une machine à broyer.
28:49La machine à broyer ou les plus faibles, tant pis pour eux.
28:51Mais tout cela est unique. Ca n'a pas marché
28:53d'ailleurs. Ca ne marche pas. Et pourquoi
28:55ça ne marche pas notamment ? Parce qu'il y a un autre
28:57problème. Je termine. Une seconde.
28:59Et vous pourrez me répondre. C'est ça
29:01qui est intéressant. C'est que depuis l'arrivée au pouvoir
29:03d'Emmanuel Macron, selon les syndicats,
29:058000 postes ont été supprimés.
29:07Il y a 15 millions d'heures chaque année
29:09d'enseignement qui ne sont pas prodiguées.
29:11Vous savez, il y a aussi un problème
29:13dans les effectifs, dans la rémunération.
29:15On est dans un système scolaire
29:17fragilisé, comme l'est le système de la santé,
29:19comme l'est le système de la justice,
29:21comme l'est le système de la police, c'est-à-dire tous nos
29:23services publics. Et vous êtes là à nous dire
29:25que vous avez tout réussi. Mais vous savez, les parents d'élèves
29:27savent bien, aujourd'hui, quelles sont
29:29vos faillites. Nicole Belloubet, vous réagissez
29:31et on va retrouver Hassane. Un, nous n'avons pas tout réussi.
29:33Nous n'avons pas cette prétention, bien sûr.
29:35Deuxièmement, vous évoquez
29:37la police et la justice. Je vous ferai
29:39remarquer que mon collègue Dupond-Moretti,
29:41plus 10 000 recrutements,
29:43la police, plus 25 000
29:45recrutements, donc ne dites pas
29:47que rien n'a été fait. Quant aux enseignants,
29:49vous évoquez deux sujets.
29:51Vous sortez d'ailleurs, j'observe, que vous
29:53quittez la question du collège unique, parce que c'est une question
29:55vitale, vitale pour notre pays
29:57que d'élever tous les jeunes,
29:59que de porter tout le monde
30:01à un niveau suffisant de connaissances
30:03et de compétences. Bref,
30:05sur la question de l'école
30:07que vous évoquez et des professeurs
30:09qu'il y aurait en moins, cela est
30:11faux. Les chiffres du budget le montrent,
30:13monsieur. Nous avons eu
30:15400 000 élèves en moins
30:17dans le premier degré
30:19depuis 2017.
30:21400 000 élèves de moins. Et nous avons
30:23réinjecté 15 000 postes
30:25d'enseignants supplémentaires. Vous pouvez
30:27dire nom de la tête, vous savez, les chiffres du budget
30:29sont posés et ils sont accessibles
30:31à tous. Pourquoi est-ce que nous avons fait cela ?
30:33Parce que nous avons dédoublé des classes,
30:35parce que nous avons maintenu des écoles
30:37dans la ruralité le plus possible,
30:39parce que nous sommes au plus près des besoins
30:41de nos concitoyens. Cela, c'est la réalité
30:43et c'est l'objectif de l'école.
30:45Il ne vous a pas échappé, madame la ministre, qu'il n'y a plus d'envie d'être prof dans ce pays ?
30:47Alors, c'est un sujet, effectivement,
30:49mais quand vous dites dans ce pays, monsieur Kelvin,
30:51je me permets juste de vous corriger,
30:53c'est à peu près dans tous les pays de l'Union Européenne.
30:55Nous avons eu l'autre jour une réunion
30:57à Bruxelles. Tous les pays de l'Union Européenne
30:59font le même constat. C'est la raison pour laquelle
31:01le Président de la République
31:03a souhaité modifier...
31:05Je vous entends bien, mais ce n'est pas une raison.
31:07Non, non, mais c'est la raison
31:09pour laquelle nous avons souhaité
31:11modifier la formation des enseignants.
31:13Hassan, vous êtes toujours
31:15avec nous au téléphone, retraité
31:17depuis un an. Vous avez été proviseur
31:19et professeur agrégé de maths.
31:21Comment on fait pour
31:23attirer des profs ?
31:25Il y a deux problèmes
31:27qui se posent.
31:29D'abord, la rémunération.
31:31On a beau nous dire depuis monsieur Blanquer
31:33qu'il y a eu une
31:35révalorisation importante,
31:37elle n'est pas suffisante.
31:39Mais ça concerne que les débuts de carrière,
31:41les professeurs en milieu de carrière
31:43n'ont pas été revalorisés.
31:45Le pacte enseignant,
31:47ce n'est pas de la revalorisation.
31:49Le pacte enseignant en rémunère
31:51des professeurs pour un travail supplémentaire
31:53qu'ils font. Pour moi,
31:55ce n'est pas de la revalorisation.
31:57Un professeur qui a 15 ans d'ancienneté,
31:59il n'a pas
32:01touché beaucoup.
32:03C'est sur les salaires qu'il faut jouer ?
32:05D'abord sur les salaires,
32:07mais il y a un autre point qui n'a jamais été évoqué
32:09depuis 2017,
32:11mais bien avant,
32:13c'est celui des mutations des professeurs,
32:15notamment dans le second degré.
32:17On a des jeunes professeurs,
32:19des étudiants qui veulent devenir professeurs
32:21qui sont dans une académie comme Bordeaux ou Toulouse,
32:23qui se retrouvent complètement déracinés
32:25dans le Nord, vers Amiens,
32:27vers Créteil, Versailles,
32:29mais avec aucune
32:31perspective de retour chez eux.
32:33Personne, je n'ai jamais entendu
32:35aucun ministre depuis
32:372017 poser le problème
32:39des mutations et de nous
32:41dire qu'est-ce qui va se faire ?
32:43Comment est-ce qu'on peut
32:45changer les choses ?
32:47On se focalise sur
32:49les rémunérations et à mon sens,
32:51ce n'en est pas suffisant.
32:53Il y a le problème des mutations, le problème
32:55des conditions de travail, le problème
32:57des débutants qui commencent dans des établissements
32:59extrêmement difficiles.
33:01Voilà,
33:03c'est ça les problématiques. Ce n'est pas en
33:05abaissant le concours
33:07au niveau de la licence, personnellement je suis d'accord,
33:09que l'on va attirer
33:11plus de candidats.
33:13Et l'autorité, c'est quelque chose qui se construit,
33:15ça ne se décrète pas ?
33:17Bien sûr, ça se construit au sein des équipes,
33:19ça se construit avec les équipes
33:21de direction. Ce ne sont pas
33:23des mesures techniques
33:25qui permettent d'avoir
33:27de l'autorité. C'est une notion
33:29qu'on peut très bien t'envoyer dans l'autoritarisme.
33:31Mais c'est
33:33tout un ensemble. Quand des
33:35professeurs sont bien dans
33:37leur établissement, bien l'autorité
33:39s'instaure relativement
33:41facilement. Quand des élèves
33:43sont bien dans leur établissement, c'est pareil.
33:45Merci à ça.
33:47Juste un petit mot sur
33:49les groupes...
33:51Excusez-moi, je veux dire les groupes de niveau.
33:53De besoin, de besoin. On les a appelés de niveau,
33:55Madame Belloubet les appelle de besoin.
33:57On ne va pas rentrer dans le
33:59débat technique, mais ce sont des groupes
34:01de niveau.
34:03Ce sont des groupes de niveau
34:05et on n'a jamais...
34:07Ça a été expérimenté
34:09dans plusieurs endroits depuis 30 ans
34:11et ça ne marche pas. La preuve, c'est
34:13que tout le monde est contre et
34:15qu'on n'a jamais vu un élève rentrer
34:17dans le groupe des élèves en difficulté
34:19en septembre pour sortir en juin
34:21dans le groupe des moyens ou des meilleurs.
34:23Ça ne marche pas
34:25et je ne comprends pas
34:27qu'un ministère impose
34:29un fonctionnement à des établissements
34:31scolaires alors qu'en parallèle
34:33on parle de l'autonomie des établissements.
34:35Une réponse courte de notre ministre.
34:37C'est difficile parce qu'il y a beaucoup de sujets sur les groupes.
34:39C'est le seul point sur lequel je ne suis pas d'accord avec
34:41Monsieur le Proviseur parce que précisément ce n'est pas
34:43ce que nous avons voulu faire et vous le savez très bien,
34:45nous avons mis en place des groupes pour aider
34:47les élèves quel que soit leur niveau.
34:49Juste un mot quand même sur la formation des enseignants
34:51parce que c'est le point cardinal,
34:53et ce que nous faisons c'est que nous mettons en place
34:55une formation dont le concours sera à Bac plus 3
34:57mais qui ensuite se poursuivra par deux ans
34:59de formation et de masterisation et les étudiants
35:01seront rémunérés.
35:03Juste un mot Laurent Jacobelli, l'augmentation du
35:05salaire des profs.
35:07Ça fait partie de l'équation.
35:09C'est dans le programme, vous aviez promis 3% en plus par an.
35:11Exactement, ce sera au programme de la rentrée
35:13en discussion avec l'Assemblée Nationale.
35:15Nous avons augmenté de 11%
35:17ces dernières années.
35:19C'est vital.
35:21Quelle chance.
35:23Merci.
35:25Il y en a de l'argent.
35:27Ce soir, il y aura un fauteuil pour trois.
35:29RTL matin.
35:31RTL matin.
35:33Avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
35:359h42 sur RTL.
35:37Ce sera donc l'un des temps forts du jour.
35:39Ce premier débat des premiers ministres.
35:41C'est ce soir sur TF1, 21h.
35:43Le match, je vous le rappelle, de foot à écouter
35:45sur RTL dès 18h.
35:47Ce débat peut-il ou non changer la donne ?
35:49On en débat toujours avec
35:51Jean-Michel Lapetit, Jean-Sébastien Ferjot et Philippe Moreau-Chevrolet.
35:53Il nous a rejoint. Bonjour.
35:55Spécialiste de la communication politique.
35:57Professeur à Sciences Po.
35:59D'abord, c'est un rendez-vous important.
36:01J'imagine que vous êtes d'accord tous les trois.
36:03Oui, c'est un rendez-vous créé quand même.
36:05On est dans une situation où le pays est extrêmement
36:07tendu et angoissé par ce scrutin.
36:09Voir les champions des différents camps s'affronter,
36:11oui, c'est un moment important de la campagne, bien sûr.
36:13Qu'est-ce qu'il va falloir surveiller ?
36:15Visuellement, est-ce qu'il va falloir surveiller quelque chose ?
36:17Il va falloir voir si Gabriel Attal
36:19a pris la mesure de ce qui s'était passé la dernière fois
36:21qu'il avait débattu avec Jordan Bardella.
36:23Gabriel Attal avait gagné au point.
36:25Techniquement, il avait gagné. Il était supérieur, etc.
36:27Mais il avait perdu dans les sondages.
36:29En sympathie, en humilité, en amabilité.
36:31Est-ce qu'il a tenu compte de ça ?
36:33Est-ce que la Macronie est capable de se réformer
36:35pour communiquer au bon niveau émotionnel aussi
36:37et ne pas paraître supérieur
36:39et méprisant ? Ça, c'est un vrai enjeu
36:41du débat.
36:43Je pense que Gabriel Attal
36:45avait en réalité gagné.
36:47Quand vous voyez le rapport de force politique
36:49dans le pays, le simple fait qu'il n'ait pas
36:51perdu dans les grandes largeurs ce débat-là
36:53était déjà une victoire, justement.
36:55Après, je crois que de toute façon, les débats,
36:57vous savez, il y a eu des tas d'études qui l'ont montré, ça n'a quasiment
36:59aucun impact sur les élections.
37:01C'est un grand moment démocratique par définition.
37:03Il faut vraiment qu'il y en ait un qui s'effondre.
37:05Les seuls exemples où on voit des débats qui ont eu
37:07un tout petit impact sur un résultat électoral,
37:09c'est par exemple Marine Le Pen, entre deux tours,
37:11en 2017. Une Marine Le Pen qui s'effondre.
37:13Mais sinon, vous savez, chacun est pris
37:15dans une bulle cognitive. Il y a eu des études
37:17neurologiques qui l'ont montré, qui fait que vous avez
37:19tendance à corriger les défauts de celui
37:21vers lequel se portent vos préférences
37:23et à accentuer, ou votre cerveau le fait à votre place,
37:25et à accentuer ceux de celui...
37:27— Donc si on est fan, on le trouve bien, et c'est ça ?
37:29— Exactement.
37:31— Excusez-moi, parce qu'on ne l'a pas encore fait depuis
37:33le début de ce débat. Gabriel Attal, Jordan Bardella,
37:35Emmanuel Bompard. — Oui, vous avez raison.
37:37— Comment on s'en parle, là ? Trois hommes ?
37:39— Trois hommes, oui.
37:41— Ou sont les femmes, je suis d'accord.
37:43— Bonjour, les mecs. Est-ce que
37:45Bompard aura ou pas...
37:47C'est un détail, une cravate, parce que là,
37:49on a un débat de Premier ministre. Pourquoi il est là, Bompard ?
37:51Qui a désigné Bompard ? Il tombe d'où,
37:53Bompard ? — Vous vouliez qui, à la place ?
37:55— Mais à la limite, puisque la gauche n'a pas de leader
37:57qui se veut, qui se veut, à la limite,
37:59Mathilde Panot, qui préside
38:01le groupe des députés... — Alors, Gabriel Attal
38:03et Jordan Bardella avaient dit « pourquoi pas
38:05Jean-Luc Mélenchon ? » — Mais bon, Mélenchon...
38:07— Dans les autres débats, ça sera Marine Le Pen.
38:09— On incarne tout ce que...
38:11— C'est la salade de la gauche.
38:13La gauche est bien...
38:15Comment dirais-je ? Légitime.
38:17— François Ruffin, il fait le trait d'union.
38:19— Non, c'est les journalistes. La gauche désigne qui elle veut.
38:21C'est pas nous, ça. C'est eux qui décident.
38:23Pourquoi ils désignent Bompard ? Par quelle procédure ?
38:25— La question d'Yves Calvi, c'est
38:27« ils décident comment ? » Ils ont tiré au sort à la courte parole.
38:29— Non, mais ça va tourner, s'il est bien compris, le débat...
38:31— Il décide comme il décide toujours dans la France insoumise. C'est une boîte noire.
38:33Il y a deux militants officiels à la France insoumise.
38:35— La personne la plus légitime, c'est celle qui...
38:37— Vous avez vu hier, comme moi, le tweet de Sofia Chikirou
38:39sous un message de soutien à François Ruffin.
38:41Elle répond « oui, comme la corde soutient le pendu ».
38:43Donc, de toute façon, évidemment que c'est une forme de dictature.
38:45— La personne la plus légitime, c'est celle qui...
38:47Puisque nous sommes dans une élection
38:49désélection législative anticipée,
38:51c'est la personne qui dirige
38:53le principal groupe de gauche à l'Assemblée nationale.
38:55Ça me semblait avoir une logique.
38:57Bompard, il tombe de n'importe où. Voilà.
38:59— Bon, après, visiblement, pour le débat avec France 2,
39:01ce sera, je sais plus...
39:03Marine Tandelier, et ils vont changer au final.
39:05J'ai une petite question pour vous trois.
39:07Un débat à trois,
39:09c'est pas un débat à deux. C'est pas la même histoire.
39:11— Non. Ça montre une chose.
39:13Ça montre qu'Ensemble est en train d'effectivement
39:15prendre la troisième place. Ils réussissent à se maintenir,
39:17mais ils ne peuvent plus définir les règles du jeu.
39:19Ce qui s'était passé pour le premier débat,
39:21c'est qu'on avait juste un duel.
39:23Et Ensemble était dans cette espèce de mise en scène.
39:25Soit nous, soit le CAO et le RN.
39:27Là, on a trois personnes.
39:29Ça veut dire deux partis dominants aujourd'hui
39:31dans les sondages qui sont le RN et le Nouveau Front Populaire.
39:33Et Ensemble.
39:35Et ce qui est intéressant et ce qui va être difficile
39:37pour Gabriel Attal, c'est qu'il va débattre
39:39contre Emmanuel Macron. Parce que ce que fait
39:41Jordan Bardella, qui est très habile,
39:43c'est qu'il reprend, si vous regardez bien, la mise en scène,
39:45les expressions, tout ce qui est utilisé par
39:47Emmanuel Macron en débat. Quand il débat
39:49face à ses opposants, il recite
39:51des extraits entiers
39:53de Macron. Il reprend la technique
39:55de macronisme qui consiste à imiter les anciens
39:57chefs d'État pour se présidentialiser.
39:59Le confrère de Quotidien avait repris, je crois,
40:01le débat.
40:03C'est pas moi. C'est Jean le Talentueux
40:05dans l'équipe de Quotidien qui ont repéré
40:07que Jordan Bardella utilisait
40:09contre Valérie Ayé
40:11des formules assez méprisantes
40:13que Emmanuel Macron
40:15avait utilisées contre Marine Le Pen.
40:17Il y a un deuxième degré. Là, je me
40:19demande comment Marine Le Pen a réagi
40:21en comprenant cela.
40:23Peut-être qu'elle ne le sait pas.
40:25Le débat à trois, c'est quoi ? Deux contre un, forcément ?
40:27Comment ça va se passer ?
40:29Des décisions dans dix minutes.
40:31Pourquoi trois ?
40:33C'est toujours l'éternel problème.
40:35Est-ce qu'il est normal
40:37qu'LR ne soit pas présent ?
40:39Est-ce qu'ils ont raison de déposer un recours ?
40:41Il y a au moins cinq marques d'LR.
40:43Il y a LR et Rennes. Il y a LR Ensemble.
40:45Il y a LR Indépendant.
40:47Il y a Horizon.
40:49Non, Horizon, c'est pas ça.
40:51Oui, mais pour les électeurs LR,
40:53c'est la même chose.
40:55François-Xavier Bellamy,
40:57Laurent Wauquiez.
40:59J'en sais rien.
41:01C'est intéressant.
41:03Horizon se présente
41:05dans les circonscriptions. Ils ont un accord électoral
41:07avec le modem
41:09et avec Rennaissance.
41:11Ils ne vont pas être sous l'étiquette LR.
41:13Je pense que les Français de droite s'avassent naturellement.
41:15Où est LR ? LR Canal Classique.
41:17Après, il y a LR Siotir allié au Rassemblement national.
41:19Mais après, sont-ils encore en position
41:21parce qu'ils peuvent faire des recours ?
41:23Je suis très étonné, d'ailleurs, de voir qu'on n'entend pas
41:25à l'exception de Xavier Bertrand,
41:27on n'entend pas les leaders de LR.
41:29Et pourtant, il y a des électeurs de droite dans le pays.
41:31Je pense même qu'ils sont relativement majoritaires dans l'absolu.
41:33Mais ils ont été totalement abandonnés
41:35à la fois par leur famille politique
41:37et totalement maltraités
41:39depuis des années.
41:41Ils sont à 7% dans notre dernier sondage.
41:43Exactement.
41:45Ils sont sous-estimés, d'après vous ?
41:47Encore faut-il qu'il y ait des candidats LR
41:49parce que LR n'est même plus en situation de présenter.
41:51On a présenté, me semble-t-il, des candidats
41:53dans 350 circonscriptions sur les 577 circonscriptions françaises.
41:55Ce que je voulais vous dire,
41:57c'est que quand vous prenez l'opinion par item
41:59sur l'économie, sur les questions sociétales,
42:01sur les questions économiques,
42:03les Français, majoritairement,
42:05expriment une vision qui correspond peu ou prou
42:07à celle, alors pas forcément de LR stricto sensu,
42:09mais d'une forme de centre droit.
42:11Et il se trouve que c'est une famille politique
42:13qui n'arrive plus, ce qui en dit long
42:15sur la médiocrité de leurs dirigeants actuels,
42:17qui n'arrive plus à imprimer.
42:19Je vais vous donner un conseil pour chacun des candidats ce soir.
42:21Je sais que ce n'est pas facile.
42:23Jordan Bardella, il n'a qu'à rester
42:25Jordan Bardella, éviter de parler politique
42:27au maximum, ou alors aller sur le terrain
42:29de ses adversaires comme l'éducation.
42:31C'est très malin parce que c'est le sujet d'Attal.
42:33S'il le prend à rebrousse-pied là-dessus, ça va être très très fort.
42:35Attal, il faut qu'il paraisse humble,
42:37sympathique, souriant, proche des gens.
42:39C'est la proximité et la sympathie
42:41qui comptent pour lui. C'est ça
42:43qu'il avait loupé durant le premier débat.
42:45Et puis, pour le Front populaire,
42:47il va falloir éviter de citer Mélenchon toutes les deux secondes.
42:49Ce serait déjà énorme parce que c'est un repoussoir
42:51absolu et paraître modéré. Et là aussi, peut-être
42:53sympathique, aimable, désirable.
42:55Et la cravate ?
42:57Non, il n'a pas à porter de cravate.
42:59Pour ses électeurs, non.
43:01On parle du vote utile dans un instant. A tout de suite.
43:03RTL matin.
43:05RTL matin.
43:07Avec Yves Calvi et
43:09Amandine Bégaud.
43:119h52, on continue d'échanger
43:13autour de cette campagne des législatives.
43:15Premier débat des premiers ministres
43:17ce soir autour de la table. Jean-Michel Lapatie,
43:19Sébastien Ferjou et
43:21Philippe Moreau-Chevrolet.
43:23Je voulais attirer votre attention sur un des arguments qu'on risque
43:25d'entendre ce soir. Le vote utile.
43:27La petite musique, elle commence à monter. Écoutez.
43:29Il y a eu des études
43:31extrêmement intéressantes. Quand vous avez un candidat
43:33ensemble pour la République au deuxième tour
43:35face au Rassemblement national, vous gagnez beaucoup plus.
43:37Et donc, le vote utile
43:39contre les extrêmes dès le premier tour,
43:41ce sont les candidats ensemble pour la République.
43:43Le vote, il sera inutile. Parce qu'il n'empêchera
43:45pas, Mélenchon. Il faut voter utile.
43:47Voter utile,
43:49c'est ça l'argument du moment ?
43:51Ça dépend de l'utilité, déjà, qu'on a
43:53à la base. Et puis, voter utile, ça veut dire
43:55voter pour quoi ? Pour un des partis qui est donné dominant.
43:57En gros, on a une rebi-polarisation
43:59qui se fait autour du RN, qui est en train de récupérer
44:01la droite, on en parlait il y a une seconde,
44:03et du Nouveau Front Populaire, qui est quand même
44:05la gauche. C'est quoi le vote utile ? C'est
44:07voter pour le Nouveau Front Populaire. Quand on est de gauche et qu'on veut
44:09éviter le RN, c'est difficile
44:11pour les électeurs. Chacun a son vote utile, quoi.
44:13Oui, puis le vote utile, en fait,
44:15ça avait un sens quand il y avait
44:17au premier tour, où on choisit,
44:19quand il y avait dans la coalition
44:21deux partis, donc voter utile,
44:23voter pour moi, parce que c'est moi qui serai au second
44:25tour pour battre l'adversaire. Là, il y a trois blocs.
44:27Donc, la notion de vote utile n'a
44:29pas beaucoup de sens, en fait.
44:31Quand Gabriel Attal dit « voter utile,
44:33c'est voter pour moi », oui, bien sûr,
44:35mais après, t'as quoi qu'on a lié ? Oui, c'est utile pour lui,
44:37mais c'en est utile que pour lui. C'est pas pour
44:39brancher un débat, c'est pas pour...
44:41Donc, vous savez, on est dans un paysage politique
44:43nouveau. Oui, et c'est du coup
44:45difficile de prévoir comment vont faire les électeurs.
44:47Le deuxième tour est très difficile à prévoir,
44:49par exemple. C'est difficile à prévoir, c'est si Ensemble aussi va donner,
44:51c'est parce qu'Ensemble devrait être dominé dans ce scrutin,
44:53si Ensemble va donner une consigne de second tour
44:55claire, en disant « on fait le Front républicain,
44:57le nouveau Front républicain,
44:59c'est le nouveau Front populaire... »
45:01J'rappelle qu'Ensemble, c'est Macron. Ensemble, c'est Macron, oui.
45:03Par ailleurs, ils changent de marque à chaque scrutin.
45:05C'était une force à un moment. C'est une faute politique ?
45:07C'est une faute, parce que quand le chef Macron était bon,
45:09il tirait tout l'ensemble et on n'avait pas besoin de marques,
45:11mais le fait de changer de marque à chaque scrutin fait que je suis sûr
45:13qu'il y a des électeurs qui ne vont pas comprendre
45:15que c'est Macron.
45:17Je pense surtout que c'est une élection à deux tours,
45:19et que deux tours, ça a été fait justement pour qu'au premier tour,
45:21on puisse exprimer ses convictions. Maintenant,
45:23si on regarde, malgré tout, la carte électorale,
45:25j'y reviens, s'il y a une forme de vote utile,
45:27en tout cas pour les gens qui voudraient
45:29éviter le Rassemblement national, qui est plutôt le vote
45:31Renaissance, parce que si vous votez...
45:33Encore faut-il que Renaissance soit qualifiée
45:35pour le deuxième tour.
45:37Encore faut-il qu'il soit qualifié pour le deuxième tour.
45:39Mais s'ils sont qualifiés et qu'il y a des triangulaires,
45:41ils sont en meilleure position dans un certain
45:43nombre de circonscriptions que les
45:45candidats du Nouveau Front populaire,
45:47et a fortiori que les candidats de la France insoumise.
45:49Regardez par exemple, dans la circonscription
45:51d'Elisabeth Borne, le Nouveau Front populaire
45:53a présenté un insoumis face
45:55au Rassemblement national. C'est une circonscription
45:57de tradition radicale. C'était la circonscription
45:59d'Alain Touret avant Olivier Stirne.
46:01Forcément, c'est une circonscription plutôt de centre-gauche.
46:03Vous voyez bien que s'il y en a un
46:05qui est mieux placé pour battre le Rassemblement national,
46:07dans une circonscription de centre-gauche,
46:09c'est celui qui est de centre-gauche, c'est pas l'insoumis.
46:11Et ce genre de cas, il existe dans
46:13beaucoup d'endroits. Donc il y a une forme
46:15de vote utile, effectivement. Chloé Morin,
46:17notamment, la politiste, a fait des études
46:19sur les circonscriptions.
46:21Oui, il peut être plus utile, si tenté
46:23qu'on se donne comme objectif d'éliminer
46:25le Rassemblement national, de permettre
46:27à Renais... enfin, à voir ensemble, d'être qualifié
46:29pour le deuxième tour.
46:30Le Président de la République a lancé une sorte de provocation
46:32hier, en évoquant le fait qu'aujourd'hui,
46:34dans son podcast, l'information
46:36n'était plus importante. Ce qui dominait, c'était
46:38l'émotion. J'aimerais vous entendre tous les trois en quelques
46:40mots là-dessus. Est-ce qu'il a raison ? Est-ce que
46:42ça change la communication ? Et surtout, est-ce que ça
46:44change in fine la vie politique ?
46:46Ça change complètement, pour ce qui est de Jordan Bardella.
46:48Jordan Bardella, il est populaire, pas parce qu'il fait de la
46:50politique, mais parce qu'il donne autre chose à voir.
46:52Il donne sa personne, parfois même
46:54son corps, et sur TikTok,
46:56on met en valeur ça.
46:58Ah, il met en scène son corps.
47:00Il fait donc de son corps.
47:02Moi, je ne juge pas d'un point de vue moral.
47:04On me pose une question de mise en scène, et je réponds
47:06d'une question... C'est presque pire, ce que je suis en train
47:08de vous dire. Je vous dis qu'il ne fait pas de politique.
47:10Mais bien sûr que si.
47:12Écoutez-moi, quand il communique sur TikTok,
47:14il n'y a pas de contenu politique.
47:16La communication vous intéresse ? Moi, je crois que
47:18les électeurs, Philippe, ne votent pas parce qu'ils regardent
47:20TikTok, ils votent parce qu'ils ont des problèmes
47:22d'insécurité. Ils ont des problèmes de chômage,
47:24ils ont des problèmes de voisinage.
47:26Tout le monde ne réagit pas avec un livre dans la tête.
47:28Il y a des adhésions à des hommes politiques
47:30qui, d'ailleurs, comme Macron... Mais peut-être n'avez-vous
47:32pas besoin de l'État pour votre vie
47:34à vous ? Il y a des électeurs dans ce pays
47:36qui ont besoin
47:38de l'État pour leur vie à eux.
47:40Donc, ils sont conscients des problèmes
47:42qui se posent dans l'école de leurs enfants.
47:44Ils sont conscients
47:46de l'impact que peut avoir une élection.
47:48Mais non, élire le Rassemblement national
47:50ou élire la France insoumise, ça n'aura
47:52pas le même impact sur leurs impôts. Ils sont
47:54conscients que ça n'aura pas le même impact sur l'immigration.
47:56Ça n'empêche pas d'être séduit par un homme politique.
47:58Évidemment que la communication, ça joue, mais enfin...
48:00Vous ne vendrez jamais
48:02le pire mauvais du monde, le meilleur emballage
48:04pas cassé.
48:06Je pense que l'émotion est très importante
48:08dans toutes les élections. Si il n'y avait pas
48:10eu d'émotion, si les électeurs avaient lu
48:12le programme de François Mitterrand en 1981,
48:14il n'aurait pas été élu. Si les électeurs
48:16avaient lu... Moi, j'ai assisté à la campagne,
48:18c'est la plus rigolote de tous les temps, la campagne
48:20de Jacques Chirac en 1995. Il racontait
48:22strictement n'importe quoi. Élu ?
48:24Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Parce que
48:26il représentait quelque chose de manière
48:28émotive par rapport à Baladur qui
48:30ne représentait pas grand-chose. Mais là, l'émotion
48:32qu'évoque
48:34Emmanuel Macron, j'allais oublier son nom.
48:36L'émotion...
48:38Là, vous en faites beaucoup.
48:40C'est un peu lourd.
48:42C'est assez rare chez moi, oui.
48:44L'émotion, elle est présente parce que
48:46lui-même, en procédant à la dissolution
48:48comme il l'a procédé, il a
48:50installé le débat sur des bases
48:52extrêmement émotives.
48:54Il s'en plaît aujourd'hui ?
48:56Il en a fait une affaire personnelle.
48:58L'émotion est un sujet politique
49:00par définition. Oui.
49:02Ce qu'on dit, c'est que Jordan Bardel est meilleur à utiliser l'émotion
49:04que les autres candidats.
49:06Sauf qu'il ne dit pas que ça. C'est le reste qui intéresse.
49:08Merci à tous les trois. On va retrouver Julien Courbet
49:10dans un instant. Merci infiniment.