Elisabeth Lévy : "Non, ce n'est pas choquant d’investir un homme condamné pour violences conjugales"

  • il y a 4 mois
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##LEVY_SANS_INTERDIT-2024-06-18##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Benjamin Gleize.
00:05Sud Radio, il est à 8h11, Lévis Sans Interdit, tout de suite avec vous Elisabeth Lévy.
00:10Bonjour Elisabeth.
00:11Bonjour Benjamin, bonjour à tous.
00:13Vous voulez revenir ce matin sur le forfait d'Adrien Quatennens pour ses législatives,
00:17qui ne satisfait pas son adversaire féministe.
00:21Oui, Ami Ba, la présidente de Nous Toute L'Île, qui se présente comme une femme racisée,
00:27elle n'est pas contente, et elle le fait savoir dans un entretien publié par Libération ce matin.
00:32Alors il faut un peu rappeler les épisodes précédents, parce que ça va vraiment...
00:36Tout va très vite, cher Benjamin.
00:39Alors que LFI a investi Quatennens dans la première circonscription du Nord, Saint-Circo,
00:45Ami Ba, dont l'activité essentielle semble être de marquer Quatennens à la culotte,
00:50pardon si vous me permettez cette formule,
00:52eh bien elle annonce elle aussi sa candidature.
00:55Elle est soutenue par Martine Aubry, par les socialistes lillois,
00:58et à la tête de sa petite troupe hargneuse, vous savez, elle se déplace partout avec leur pancarte,
01:02elle s'apprête à coller au basque du candidat, c'est-à-dire à lui pourrir sa campagne.
01:07Et pendant ce temps-là, à Paris, on en a entendu beaucoup,
01:11le cas Quatennens déchire les États-majors, Sandrine Rousseau bien sûr ne décolère pas,
01:16et après la purge de Corbière, de Garrido et des autres,
01:20eh bien Ruffin, François Ruffin, dresse ses amabilités à la direction de son parti,
01:26vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales,
01:30à des camarades qui ont l'impudence d'avoir un désaccord avec le grand chef.
01:33Bref, finalement, dimanche, Quatennens jette l'éponge pour ne pas nuire à son parti, dit-il,
01:39et donc LFI investit son bras droit, Aurélien Lecoq.
01:42Alors entre les lignes de la presse, y compris régionales,
01:45on comprend que la journée d'hier a été celle des coups tordus,
01:49des détractations et des intimidations.
01:53Bon, en tous les cas, ce dit victime de pressions incommensurables pour se retirer dans Libération,
01:59mais elle n'en démord pas, après cette première victoire, le forfait de Quatennens,
02:04elle exige qu'il soit remplacé par, je cite,
02:07« une candidature féministe, sociale, antiraciste et écologiste ».
02:11C'est un portrait robot d'elle-même.
02:14L'investiture de Lecoq, dit-elle encore, reste avec,
02:18vous savez, ça c'est le jarbongon, le sabir néo-féministe,
02:21donc l'investiture de Lecoq reste dans le système de la complicité et de l'impunité des agresseurs.
02:26On se demande s'il ne va pas revenir.
02:29Attention, attention, le grand méchant loup rôde toujours.
02:33Oui, Élisabeth, symboliquement, c'est quand même un peu choquant,
02:36d'investir un homme condamné pour violence conjugale.
02:40Moi, je ne trouve pas, désolé, Adrien Quatennens a été condamné à 4 mois de prison avec sursis
02:45pour avoir donné et reconnu, et d'ailleurs regretté, évidemment, une gifle,
02:50ce qui d'ailleurs, une gifle, ne fait pas encore de lui un cogneur pathologique.
02:54Il a donc commis une faute, il n'a pas été condamné à la mort sociale.
02:59Et justement, ce qui est choquant, et même effrayant, et même gravissime,
03:03c'est pour ça que je tenais à y revenir,
03:05c'est de considérer qu'un homme qui a commis une faute, et qui a été jugé et condamné,
03:10et bien que tant pis, il n'aura jamais, jamais payé sa dette,
03:14bagnard à vie comme Jean Valjean dans Les Misérables,
03:17tricard à vie, et ses tricoteuses se croient au-dessus des lois et de la justice.
03:22D'ailleurs, elles ne croient pas à la justice, elles croient à la vengeance.
03:25Et personne ne mouffe, personne ne dit rien,
03:28sinon pour des histoires, d'ailleurs, de place et de parti.
03:31Alors moi, je croyais que la gauche, c'était le camp de Jean Valjean,
03:34le camp de la deuxième chance, mais non,
03:36la voilà qui se prosterne devant des meutes fanatisées,
03:40qui s'enrichent en tribunal révolutionnaire,
03:42et bien c'est comme ça qu'on s'acclimate à la terreur, cher Benjamin.
03:46Merci à vous, Élisabeth Lévy.
03:50Éric Reuvel et Olivier Dardiegole nous ont rejoints.
03:53Une réaction pour commencer, Éric Reuvel.
03:55Oui, d'abord, admiratif de prononcer comme Élisabeth Lévy vient de le faire,
03:58le cacaqunasse.
03:59Pas évident.
04:01C'est pas évident.
04:02C'est pas évident.
04:03Merci, Éric.
04:04Non, c'est vrai, vous l'avez bien franchi l'obstacle.
04:07Non, mais sur le fond, oui, je partage le point de vue d'Élisabeth Lévy.
04:11Évidemment, bon...
04:13Frapper une femme, c'est...
04:14Mais enfin, il a payé.
04:15Et puis, moi, je vais me mettre du côté du Front Populaire et de la France Insoumise,
04:19je pense qu'en plus, c'est un énorme guéchis,
04:21parce que Katniss, au-delà du fait qu'il était un peu l'héritier désigné politique de Mélenchon,
04:27c'est quelqu'un qui a du talent.
04:28C'est quelqu'un qui a du talent.
04:29C'est quelqu'un qui possède des compétences,
04:32une vision, une analyse.
04:33Évidemment que je ne partage pas, mais il faut le reconnaître.
04:36Et là, le type, bon, il est...
04:38Alors, maintenant, je ne sais pas à quelle pression...
04:40Ça, c'est ça qui m'intéresserait de savoir, peut-être qu'Élisabeth ou Olivier,
04:42parce que c'est un homme de gauche, on le sait,
04:44mais comment il a cédé à la pression ?
04:46Parce qu'il était parti pour avoir une investiture.
04:48Il l'avait, même.
04:49Et au bout d'un moment, il se fait débrancher.
04:51Alors, est-ce que c'est Garrido Corbière ou Ruffin,
04:55qui est en marge aussi du sérail mélenchoniste,
04:58est-ce que c'est Ruffin qui obtient...
05:00Qui était très critique, hein, Élisabeth l'a rappelé.
05:02Mais c'est ça qui me...
05:04Pourquoi est-ce qu'ils ont débranché Katniss ?
05:06Ce qui s'est passé, c'est simple.
05:08Il a en effet l'investiture,
05:10mais dans sa déclaration, quand il annonce qu'il renonce,
05:14il fait état de ce qu'il y a sur les réseaux sociaux,
05:18au sein même de la coalition de gauche
05:20et au-delà, sur les adversaires de cette coalition,
05:23en le ciblant personnellement, ad hominem.
05:26Et donc, il dit, je trouve d'ailleurs qu'il y a assez de hauteur,
05:29le concernant. Il faut savoir le...
05:31Il faut pouvoir le faire.
05:33Je ne veux pas être un handicap pour mon camp,
05:35alors qu'on annonce la possibilité d'une dynamique de gauche.
05:38Je ne veux pas être le caillou dans la chaussure.
05:40Après, je suis d'accord avec ce qu'a dit Élisabeth Lévy.
05:42C'est-à-dire que, si le camp de la gauche
05:44est le camp de la seconde chance,
05:46si le camp de la gauche, comme il m'est arrivé de le dire
05:49et d'affirmer que quand quelqu'un a payé,
05:52il a le droit à être réinséré,
05:54pourquoi est-ce que cela ne se traduirait pas,
05:56n'aurait pas une résonance, y compris dans l'activité politique ?
05:59Élisabeth Lévy ?
06:01Oui, non mais ça, c'est évident.
06:03Et si vous voulez, les mêmes qui d'ailleurs vous expliqueraient
06:06que la prison, déjà, ce n'est pas bien,
06:08que ce qui compte, c'est effectivement la réinsertion,
06:10ça, ça vaut pour tout le monde,
06:12si vous voulez, sauf pour ceux-là.
06:15Alors, je suis désolée,
06:17une gifle, c'est mal,
06:19mais ce n'est pas un viol.
06:21Non, sur les pressions,
06:23ce n'est pas un viol.
06:25C'est la même chose, il faut arrêter,
06:27elle mélange tout.
06:29J'ajoute juste à ce qu'a dit Olivier,
06:31il y avait tout ça sur les réseaux sociaux,
06:33tout ça est absolument dégoûtant,
06:35c'est vraiment abject,
06:37mais il y avait aussi la pression physique.
06:39Et moi, ça me frappe
06:41de voir à quel point
06:43j'ai vu la même chose,
06:45par exemple, pour des cinémas
06:47qui renonçaient à déprogrammer Polanski,
06:49ce n'est pas parce qu'il y avait des manifs
06:51de 15 000 personnes devant leur cinéma.
06:53Mais avoir 15 personnes
06:55avec leurs pancartes
06:57qui vous collent au basque
06:59partout où vous allez,
07:01vous êtes sur un marché,
07:03elles sont là, violeurs,
07:05etc., c'est vraiment des façons de faire
07:07qui sont des façons de faire de la terreur.
07:09C'est des façons de faire des tricoteuses.
07:11Et on ne peut pas en même temps
07:13demander la justice
07:15et pratiquer cette espèce
07:17de tribunal révolutionnaire
07:19autoproclamé
07:21de cette façon. Et moi, je suis frappée
07:23parce que, en fait,
07:25c'est plus grave que le K4.
07:27Même si je crois qu'Éric a raison,
07:31c'est plus grave que ça.
07:33Olivier Dertigole, pour conclure sur ce sujet.
07:35Il aurait été intéressant
07:37d'avoir le verdict des électeurs dans cette séquence.
07:39Oui, absolument.
07:41Et on ne l'aura pas.
07:43Merci beaucoup, Elisabeth Lévy.
07:45Merci à vous.
07:47Elisabeth, on revient dans un instant.
07:49Olivier Dertigole, vous restez avec nous.
07:51Et je vous rappelle, à 8h30, l'invité politique
07:53de Jean-Jacques Bourdin, ce sera François Bayrou.
07:55A tout de suite sur Sud Radio.

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