Prix des engrais
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00:00Quant à la situation actuelle sur le marché des engrais, à commencer par la situation du marché des engrais azotés, il est clair et net que la situation est caractérisée par une très forte hausse depuis le mois de décembre, donc sur les deux à trois derniers mois, très forte hausse sur le marché des engrais azotés avec trois éléments d'explication pour ce mouvement haussier.
00:29Un, les couvertures tardives des opérateurs américains. Les opérateurs américains s'étaient couverts entre guillemets trop tôt l'an passé et avaient vu les marchés se détendre à partir du mois de janvier-février.
00:39Conclusion, ils ont attendu tardivement pour se couvrir, ils sont arrivés tardivement au marché tous ensemble, ce qui a créé un fort mouvement de hausse sur ce marché.
00:48Deuxième élément, c'est l'hiver. On a eu un hiver très rude et très froid, notamment sur les pays d'Europe de l'Est où se concentre une grande partie de la production d'ammonia, de nitrogène qui sert à synthétiser les engrais azotés.
01:01Cette synthèse se fait à partir du gaz naturel. Comme il y a fait très froid, la priorité a été donnée aux usages de gaz naturel pour le chauffage domestique.
01:11Cela a détourné une partie du flux de gaz de l'industrie de l'engrais et finalement diminué les capacités de production. Il y a même eu des arrêts de production.
01:20Cela a participé aussi au renchérissement des prix.
01:23Le troisième élément qui est plutôt franco-français, ce sont les difficultés et l'arrêt de l'usine de Rouen avec des problèmes techniques et quelques problèmes humains qui ont bloqué la situation sur le marché français.
01:34Ce qui fait notamment au niveau français que la situation sur les ammonitrates est relativement tendue.
01:39Au niveau mondial, dans les grands flux d'équilibre, on voit les cours de l'Urée au niveau de la mer Noire qui commencent un petit peu à se détendre.
01:46Pourquoi ? Parce qu'il fait tout de suite un petit peu plus doux. Il y a plus de gaz disponible pour l'industrie et un peu moins de couverture.
01:56Toujours est-il, en termes de perspectives, que les cours devraient, alors que la campagne d'utilisation de printemps commence dans les semaines qui arrivent,
02:05rester sur les niveaux actuels. Peut-être se détendre un petit peu, mais devraient rester assez élevés.
02:11Maintenant, à plus long terme, si on parle dans les mois qui viennent pour déjà dresser des perspectives sur la nouvelle campagne, c'est encore très difficile.
02:19On n'a pas encore beaucoup de lisibilité. Les opérateurs ne s'affichent pas beaucoup. La seule chose qu'on peut retenir, c'est que les prix du gaz naturel sont 35% plus chers qu'il y a un an à même époque.
02:31Donc, ça devrait expliquer des prix des engrais sans doute plus chers que la morte-saison de l'an passé, d'une part. D'autre part, il faut bien avoir en tête que le compétiteur des engrais agricoles, c'est la chimie lourde.
02:45La chimie lourde qui consomme les mêmes matières premières de base. Donc, si l'activité économique mondiale se reprend fortement, la chimie lourde va fortement concurrencer
02:54avec les engrais agricoles et ça va conduire à des prix élevés. Si l'activité économique mondiale reste moribonde, voire repart dans une déprime à venir, ça pourrait laisser de la place aux engrais agricoles.
03:07Donc, je dirais que des prix à perspective plus fermes que l'année précédente, dans quelle mesure ? Ça va dépendre de la reprise économique.
03:15Si il y a une forte reprise économique, des prix qui continuent de progresser. Si la reprise économique est modeste, des prix qui pourraient s'atténuer un petit peu.
03:23En ce qui concerne les engrais phosphoriques et potassiques, la situation est un petit peu différente des engrais azotés. Pourquoi ? Parce que c'est des produits qui sont extraits et non pas des produits qui sont synthétisés.
03:35Les coûts d'extraction sont des coûts fixes et ce qui ne permet pas, en fonction de la situation économique, une détente des marchés. C'est pour ça que ces marchés ont moins baissé que les engrais azotés.
03:48C'est pour ça que ces marchés restent sur des niveaux quand même historiquement fermes. Aujourd'hui, on a sur le phosphore une forte demande de l'Inde, du Pakistan qui garde le marché sur des niveaux élevés.
04:01On a aussi au niveau de la potasse une forte demande. On a aussi la spéculation qui vient se mettre sur le marché de la potasse et aussi au niveau des producteurs qui entretiennent la fermeté sur ce marché.
04:14Donc on a deux marchés plutôt fermes à l'échelle internationale.