Génétique holstein nord-américaine
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00:00Bonjour, nous allons tout de suite aborder la génétique américaine, la génétique
00:13Holstein américaine et canadienne. Pour en parler, je suis avec Julien Thaumin. Julien,
00:18bonjour. Donc vous êtes expatrié au Canada depuis quelques temps. Vous êtes responsable
00:25génétique pour la partie Canada et Europe, du moins en France, de Transamerica Genetic,
00:32aussi appelé TAG. Alors Transamerica Genetic, qu'est ce que c'est en quelques mots?
00:36Transamerica Genetic, c'est une entreprise basée en Amérique du Nord, exactement à
00:41Saint-Hyacinthe, qui rentre aujourd'hui dans sa sixième année d'activité et qui
00:45aujourd'hui commercialise des taureaux laitiers en Ralsolstein, Aichir et également Jersey
00:51dans pas moins de 34 pays dans le monde. Des taureaux axés sur une sélection nord-américaine
00:57dominante pour des caractères comme le GTPI et extrêmement améliorateur pour des caractères
01:01de santé. On parle de fertilité des filles, on parle de vie productive, on parle de cellules
01:06somatiques. Donc la philosophie de l'entreprise, c'est d'améliorer la ratabilité de l'éleveur
01:11à travers la génétique. OK, donc ça veut dire que vous avez vos propres vos propres
01:16schémas, vos propres programmes de sélection, vos propres animaux? Absolument. Nos devoirs
01:21d'orientation au niveau de la sélection, c'est d'une part sélection au niveau d'un
01:24troupeau que l'on manège avec des femelles dominantes que l'on gère, qu'on en exploite
01:29sous forme de ponctions vocitaires. Et puis la deuxième fois, c'est aussi la voie contractuelle,
01:34donc des contrats qu'on passe essentiellement aux Etats-Unis, également au Canada. Et puis
01:38on regarde de plus en plus au niveau de l'Europe, la France, qui constitue une source de génétique
01:43variable. Donc on essaye de se libérer un petit peu de temps pour être de plus en plus
01:49en contact avec ces éleveurs. D'accord, donc ça veut dire trouver des génies intéressantes.
01:54Il y a beaucoup de concurrence, notamment aux Etats-Unis, pour trouver des génies intéressantes
02:01d'un point de vue génétique. En Amérique du Nord, en général, on est sur un marché
02:04extrêmement compétitif. Beaucoup de joueurs au niveau de l'industrie, des taureaux qui
02:08sont quand même offerts un petit peu partout. Donc, on n'a pas le choix de nous se distinguer
02:12au niveau de la qualité, à la fois génétique, mais également au niveau de la qualité du
02:16pays. Aujourd'hui, TAG rencontre une forte décroissance au niveau de ses marchés à
02:21l'international. Une des principales raisons, c'est aussi, au-delà de la qualité des taureaux,
02:26les taux de gestation supérieurs que l'on peut avoir, qui s'expliquent tout simplement
02:30par le fait qu'on positionne trois fois plus de semences au niveau de la dose. Donc l'idée,
02:35l'objectif premier, c'est évidemment de... Donc vous concentrez le nombre de spermatozoïdes
02:40par dose, c'est ça ? Exact, on se donne le devoir de mettre beaucoup plus, puisque l'objectif
02:46premier d'une semence, c'est au-delà de la qualité génétique, d'améliorer la qualité
02:50génétique d'un troupeau, c'est tout simplement de rendre la vache gestante. Donc par cette
02:54voie-là, par une concentration plus importante, on améliore les taux de gestation au niveau
02:58de nos éleveurs. De combien de points, à peu près ? Il n'y a rien de très fixé,
03:02mais ce que l'on observe dans les tests, lorsqu'on est mis en compétition, par exemple dans
03:05des gros élevages nord-américains, en général, c'est un 10% que l'on peut observer en plus
03:10en faveur de nos taureaux, un 10% de taux de gestation. Plus de 10 points en concentrant
03:14un peu la dose. D'accord. Donc vous distribuez dans, vous m'avez dit, plus d'une trentaine
03:20de pays. En France, en Europe, ça se passe comment ? En France, en fait, pour la partie
03:26européenne en général, on a une personne qui est Oscar Routes, qui gère la distribution
03:30au niveau de l'Europe. Pour la partie française, on a notre distributeur Jean-Luc Desmas, qui
03:36est gérant de la société GLD Génétique, qui développe son équipe et qui positionne
03:41nos taureaux sur le marché français. Donc l'objectif de ma venue cette semaine, c'est
03:46tout simplement de présenter TAG au niveau des éleveurs français. Quelle est la philosophie
03:50? Et puis comment est-ce qu'on positionne ces taureaux TAG au niveau de leur élevage ?
03:54Vous proposez combien de taureaux au catalogue ? Vous avez quelques-uns à nous présenter ?
04:00Exact. Sur le marché français, en tant que tel, on a quelques taureaux qui se positionnent
04:06très bien, avec un exemple du taureau Dagon, qui affiche un rapport de 190 ISU pour quatre
04:11points trois en confirmation. Sur ce créneau-là, il est tout seul au niveau du marché français.
04:17A la fois en ISU et en confirmation. C'est ça, sur ce rapport-là. On a un autre taureau
04:22qui s'appelle Missouri, qui présente un profil extrêmement en phase avec notre philosophie
04:27de sélection, c'est-à-dire un GTPI dominant, une certaine variabilité dans son originalité,
04:33et associé de beaucoup de caractères production, des traits de santé infaillibles.
04:36Ça fait combien de points de GTPI ? C'est un taureau aujourd'hui qui a 2520
04:40points de GTPI, qui après avoir été utilisé beaucoup pour des contrats, aujourd'hui est
04:46largement utilisé au niveau des élevages. Et pour rappel à nos auditeurs qui ne sauraient
04:50pas, le GTPI, c'est l'indice de synthèse américain ?
04:54Exactement, c'est ce qui correspond à l'ISU français aux Etats-Unis. Et puis le dernier
05:00taureau qu'on positionne très bien aussi cette semaine au niveau du SPAS, un taureau
05:04qui répond un peu plus à ses éleveurs accrochés à la confirmation, c'est un taureau qui s'appelle
05:08Millenium, qui est un fils de Makuchen, sur Hero, sur l'outside double, une famille
05:12que TAG a énormément développée dans l'industrie. Et puis c'est un taureau pour la petite histoire
05:16qui affiche un plus 19 en confirmation, sans origine Goldwin dans le pédigree.
05:24Plus 19 sur quelle base ? Sur une base canadienne.
05:28Celui-là on l'explique sur une base canadienne. Donc aujourd'hui c'est un taureau qui touche
05:34la plupart des éleveurs au niveau du SPAS.
05:37Pour les fans de concours, comment s'organise la génétique en Amérique du Nord ?
05:43Est-ce que c'est un peu comme chez nous, c'est plutôt des systèmes coopératifs ou alors
05:47c'est vraiment des entreprises privées ?
05:49On retrouve les deux. On retrouve des coopératifs qui sont très puissantes, qui exploitent à
05:55la fois des troupeaux en interne au niveau du noyau et qui répartissent leurs taureaux
05:59un peu partout dans le monde. Puis aussi on a des joueurs privés qui rentrent dans le
06:04marché. Ce qui est intéressant là-dedans, c'est que par la compétitivité, la qualité
06:09est tirée vers le haut. Et puis pour l'éleveur, c'est le prix qui est tiré vers le bas.
06:13Donc ça fait en sorte que le produit s'améliore à un prix de plus en plus compétitif.
06:17Vous dites la qualité est tirée vers le haut. Pour quelles raisons ? Il y a des principales
06:22différences entre l'Europe et le fonctionnement américain ou canadien ?
06:26Il y a tout simplement différentes bases d'indexation. Nous on le sait au niveau de
06:30notre entreprise qu'on va axer notre sélection beaucoup plus sur un des indices américains
06:35quand on parle de GTPI. Pourquoi ? Tout simplement parce que ça correspond à l'anglais à travers
06:40le monde. C'est le langage universel. Donc à partir du moment où on veut se donner
06:44une notoriété en international, à partir du moment où on veut commercialiser en Amérique
06:48du Sud, quand on veut commercialiser en Afrique, en Asie, l'index le plus facile à présenter,
06:54ce qui est compris par la plupart de nos distributeurs, c'est malgré tout le GTPI.
06:59Le GTPI ça parle à tout le monde à travers le monde ?
07:01Absolument.
07:03Vous avez aussi des techniques, des biotechnologies un peu différentes pour accélérer le progrès génétique ?
07:08Ça c'est ce qui explique en partie le fait qu'aujourd'hui on arrive à se positionner
07:12très bien dans les classements. On va avoir tendance à être très agressifs au niveau
07:16des biotechnologies, des ponctions ovocitaires qui vont être réalisées sur des femelles
07:21à l'âge de 7-8 mois.
07:23Donc c'est très très jeune.
07:26La femelle est tout juste mature, on va lui prélever des ovocytes.
07:30Par exemple, des femelles qui, à l'âge de 1 an, auront déjà généré des gestations
07:36de 2-3 mois associées avec des tout jeunes taureaux.
07:39Et en France, on n'est pas encore capable ? On n'a pas les technologies pour faire ça ?
07:43Je pense que les techniques se développent. La ponction ovocitaire est en train de se mettre
07:46en place. Après il y a aussi une notion de coût qu'il faut associer à ça.
07:49Et puis c'est sûr que ces investissements d'un point de vue de création génétique
07:53doivent après retrouver une certaine rentabilité au niveau de la commercialisation.
07:57Donc c'est un équilibre qui doit être trouvé.
07:59Et les éleveurs américains ou canadiens, il y a sûrement des différences en termes
08:04de choix de sélection. C'est quoi leur type de vache ? Qu'est-ce qu'ils aiment comme vache ?
08:10Il y a autant de types de vaches qu'il y a d'éleveurs au niveau de l'Amérique du Nord.
08:14Après, je pense qu'il est véritablement important que chaque éleveur fasse l'effort
08:19de préciser exactement quels sont ses objectifs de sélection, vers quoi il veut s'orienter
08:25pour, en fonction de ça, être capable d'identifier des taureaux qui vont faire en sorte
08:29qu'il va répondre au maximum à ses objectifs.
08:32S'il faut donner une règle générale, notre marché de masse se développe vers des troupeaux
08:37commerciaux extrêmement productifs, extrêmement axés sur les critères technico-économiques
08:42qui veulent des vaches faciles à vivre mais avec beaucoup de production.
08:46Encore une fois, ce que je mentionnais en introduction, des caractères de santé irréprochables.
08:51Il faut que ça soit très positif en lait, en lait brut et avec de la santé.
08:57C'est quoi les caractères ?
09:00Les trois caractères essentiels sur lesquels on est intransigeant et pour lesquels on sélectionne très fort,
09:05c'est la vie productive, c'est la fertilité des filles.
09:08Aujourd'hui, il n'y a pas un seul éleveur qui a besoin d'un taureau négatif au niveau de la fertilité des filles.
09:13La race n'en a tout simplement pas besoin.
09:15Il y a aussi un critère important au niveau de la traite et sur la paye de lait,
09:19c'est le comptage des cellules somatiques.
09:21Encore une fois, des vaches élevées en cellules somatiques, en même temps cliniques,
09:25les éleveurs n'en ont tout simplement pas besoin.
09:27Ces critères que vous énoncez, ça change un peu la pondération des caractères
09:32entre le GTPI et l'ISU français ou les index de synthèse allemand ou autre ?
09:39Bien sûr. Chaque pays définit son orientation technico-économique,
09:43donc définit son indice de synthèse global.
09:45Après, ce qui est important, c'est encore une fois que l'éleveur arrive à jongler dans chacun de ses différents indexations
09:52et surtout qu'il sache définir son objectif.
09:55Parfois, ce n'est pas un indice global, ça va être des critères sur lesquels il va se fixer des seuils.
10:01Tout simplement à lui de faire ce travail-là.
10:04On a l'impression que les taureaux français ont quand même du mal à arriver dans les top,
10:08dans les classements internationaux. Est-ce que c'est vrai ?
10:12Malgré tout, je pense que c'est depuis l'indexation du mois d'août dernier,
10:16il y a deux taureaux français qui sont apparus dans le top 100 GTPI,
10:19ce qui, je pense, est une très bonne chose pour la génétique française,
10:23pour la notoriété de la génétique française.
10:25Après, on a parlé de cette tension d'intervalle de génération qui est importante.
10:28À partir du moment où la France ne sera pas capable de concentrer ses efforts sur les jeunes donneuses,
10:36c'est sûr que dans la course, ça va être difficile à se positionner,
10:39à la fois au niveau des mâles et des femelles.
10:42Les éleveurs français ont tout intérêt à prendre du progrès génétique le plus récent possible.
10:50Absolument. Encore une fois, définir leurs objectifs, savoir vers où ils s'enlignent.
10:55Au niveau de TAG, on essaie de développer une gamme la plus large possible
10:59pour être capable de répondre à chacun de ces objectifs au niveau de ces élevages.
11:03Je leur invite, tout simplement, une fois qu'ils les ont fixés,
11:06à venir prendre contact avec GLD génétique pour retrouver des taureaux qui répondent à cette offre-là.
11:12Et puis, nous challenger aussi au niveau des taux de gestation,
11:15pour tout simplement nous mettre au défi, à savoir si ça marche,
11:18si cette concentration est la plus importante.
11:20Ça, on laissera les éleveurs choisir.
11:22Julien Thomas, je vous remercie et à bientôt.
11:25Merci beaucoup.