• il y a 4 mois
Carsolel

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00:00...
00:07Bonjour et bienvenue pour cette nouvelle émission de la SPAS-TV.
00:10Je suis aujourd'hui en compagnie d'Hélène Champaud,
00:13qui est responsable du projet Carsolel à l'Institut de l'élevage.
00:16Nous allons donc parler des flux de carbone dans les sols agricoles.
00:20Bonjour, Hélène.
00:22Pourquoi vous intéressez-vous à cette thématique ?
00:25La thématique carbone est très importante sur 2 aspects.
00:29D'abord, la matière organique des sols,
00:32ce qu'on appelle le carbone organique,
00:34c'est la source de la fertilité, du maintien de la fertilité des sols,
00:37aussi bien en une source de nutriments
00:40que pour la partie eau, et donc résilience des systèmes.
00:43Et d'autre part, c'est aussi un enjeu environnemental important
00:47dans la partie climat,
00:49puisque tout le carbone qui est dans les sols n'est pas dans l'atmosphère,
00:52et donc ça va éviter, limiter l'impact climatique,
00:56et donc le réchauffement climatique.
00:57D'accord. Et quels sont les objectifs de ce projet ?
01:01En fait, on a pour objectif de créer un outil
01:05qui soit adaptable aux exploitations d'élevage,
01:08et qui prenne bien en compte le contexte des exploitations d'élevage,
01:10c'est-à-dire le fait qu'on ait des prairies et du maïs,
01:14et des céréales dans nos exploitations,
01:17et qu'on puisse intégrer ces différentes surfaces
01:20au niveau du conseil.
01:21Donc pourquoi c'est important ?
01:24Il y a déjà sur le terrain,
01:26disponible pour les agriculteurs,
01:28des outils liés au bilan humique sur la partie grande culture,
01:32mais on souhaite mieux intégrer les prairies,
01:36la gestion des prairies,
01:38qui sont vraiment importantes en France
01:40pour le maintien du stock de carbone.
01:42Alors, si vous voulez, une prairie en moyenne en France,
01:46elle contient les sols, 85 tonnes de carbone par hectare.
01:49Et en exploitation de grande culture,
01:51on est plutôt autour de 50 tonnes par hectare.
01:55Et depuis les années 60,
01:57on a perdu 5 millions d'hectares en prairie.
02:00Et donc, on baisse...
02:02Quand on passe d'une prairie vers une culture,
02:04on baisse le stock de carbone.
02:06Et donc, forcément, une partie part dans l'atmosphère.
02:09Donc c'est vraiment important pour les éleveurs
02:11qu'on puisse intégrer le bénéfice des prairies
02:14et qu'ils puissent avoir une approche globale sur leur exploitation
02:16en intégrant la prairie permanente,
02:18c'est 3 quarts des prairies en France,
02:20et aussi les rotations, prairies temporaires, cultures.
02:24D'accord, très bien.
02:25Et donc, actuellement, vous en êtes où, dans ce projet ?
02:27Alors, en fait, on a eu plusieurs phases dans le projet.
02:29Donc c'est un projet de recherche et développement
02:31qu'on mène avec l'INRA.
02:33Donc on a 4 unités INRA qui sont avec nous.
02:35Donc ça, c'est Pegas, qui sont sur l'ouest.
02:38Et puis, au niveau du massif central, donc UREP,
02:41et au niveau de Poitiers, en fait, l'URFP3.
02:45Voilà, donc on avait des sites expérimentaux.
02:47Et sur ces sites, en fait, on a pu caler des modèles de recherche
02:50aux conditions vraiment d'élevage qui sont assez contrastées,
02:54plus humides à l'ouest, un peu plus séchants sur Poitiers
02:56et plus froids sur le massif central.
02:58Donc ces modèles-là, ils ont été calés.
03:00Ensuite, on les a fait tourner sur un plan de simulation
03:04de l'étude 4 pour 1 000,
03:05donc qui est sorti par Pellerin et Hall en 2019.
03:10Et donc, on avait 500 000 simulations qui ont été faites.
03:13Et donc, on a développé un modèle statistique,
03:16voilà, qui est simplifié, de façon à pouvoir s'adapter,
03:19en fait, aux contraintes d'une exploitation.
03:21Parce que nous, on n'a pas beaucoup de temps,
03:23donc on souhaite pouvoir, pendant la journée,
03:26que l'agriculteur puisse remplir
03:28et faire son calcul sur l'exploitation.
03:30D'accord. Et donc, concrètement, justement, cet éleveur,
03:32qu'est-ce qu'il pourra trouver dans l'outil ?
03:35Alors donc, l'éleveur, il va pouvoir rentrer d'abord,
03:38s'il a des analyses de sol, ses conditions locales.
03:42S'il n'en a pas, parce qu'on n'en a pas toujours
03:43pour tous les îlots,
03:45dans ce cas-là, l'outil va aller rechercher
03:47dans la zone qu'il aura sélectionnée,
03:49qui correspondra à ses parcelles,
03:50les valeurs moyennes des bases d'analyse de sol de l'INRA.
03:54Donc c'est un paramètre important.
03:56Ensuite, l'outil va aussi récupérer les données météo
04:00que l'éleveur pourra changer
04:01s'il pense qu'il a des conditions micro-météo différentes.
04:06Et ensuite, il va renseigner chacune de ses pratiques
04:11dans ses différents îlots.
04:12Alors il va distinguer la partie culture-culture,
04:14culture-prairie et prairie permanente, en général.
04:17Et ensuite, il va renseigner ce qu'il préfère
04:19au niveau fertilisation organique,
04:21au niveau minéral, au niveau des rendements
04:23et également les animaux,
04:26combien d'animaux viennent sur les prairies,
04:28qu'elles soient permanentes ou non.
04:30Et donc, avec ces différentes informations,
04:33le nombre d'années en culture ou en prairie,
04:36l'irrigation, je vous les passe,
04:37une fois que ça sera rempli, il va tout de suite avoir un résultat.
04:41Donc il va pouvoir savoir, dans ses différents îlots,
04:45lesquels gagnent ou perdent du carbone la matière organique.
04:49Par exemple, là, sur ce qu'on est au SPAS,
04:52on a fait sur un cas à l'ouest, en Bretagne.
04:55Et donc, on voit que sur cette ferme,
04:58qui est avec 50% de maïs dans la SFP,
05:03puis avec un chargement de 1,7 UGB par hectare,
05:06on a une sensibilité des sols
05:08qui perdent de la matière organique
05:10au niveau des assolements maïs-culture,
05:12malgré les intercultures et le fumier
05:14qui est mis par l'éleveur.
05:16Et par contre, à l'opposé,
05:18on gagne de la matière organique sur les prairies,
05:22qui sont en prairie temporaire 6 ans,
05:24une année de culture de maïs,
05:26avec de la fumure, du pâturage et de la fauche.
05:30Et puis, entre les 2, on a les îlots
05:34qui sont en prairie temporaire culture
05:37et qui sont uniquement pâturés.
05:38Et sans apport de matière organique
05:40sur cette condition-là de sol,
05:42on arrive à maintenir la matière organique.
05:44En fait, l'intérêt, c'est que vous allez pouvoir adapter
05:46et rentrer votre gestion.
05:48Parce qu'une même pratique...
05:51J'ai rentré dans le calculateur ici,
05:56sur la zone finistérienne.
05:57En fait, si je la bascule à l'est, par exemple,
06:01une même rotation avec les mêmes apports,
06:03on va avoir des différences.
06:05Et ces différences, elles sont liées à quoi ?
06:07Au sol, sur lequel on n'est pas sur le même sol
06:09et on n'est pas non plus sur le même climat.
06:11Et donc, ce qui va intervenir pour vous également
06:14en tant qu'agriculteur, c'est votre historique.
06:16Qu'avez-vous fait sur votre parcelle ?
06:18Si vous intégrez une nouvelle parcelle dans votre ferme,
06:21quel a été l'historique avant ?
06:23Vous avez une analyse de sol ou pas.
06:24Et donc, ça, ça va compter également
06:26sur le fait que vous arriviez, avec vos pratiques,
06:27à maintenir ou pas la fertilité de votre sol.
06:30D'accord, très bien. Merci beaucoup.
06:32Rendez-vous en 2022 pour voir l'aboutissement du projet.
06:35Et puis, je vous invite à retrouver tous les sujets environnement,
06:38carbone, sur webagri.fr.
06:41Merci.

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