Législatives : "Emmanuel Macron qui voulait une grande clarification obtient la grande bordelisation"
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00:00Et politique pour commencer, nous sommes trois jours après ces législatives anticipées, les tractations pour le moins
00:06continuent dans une ambiance parfois tendue,
00:09intenses échanges à gauche comme à droite, on en parle avec vous Roselyne Fèvre, bonjour.
00:14On décrypte évidemment jour après jour ce qui est en train de se passer dans les différents camps
00:19et pour résumer la situation, et ça c'est valable pour tous, les tensions persistent.
00:24Elles persistent, elles s'aggravent, on voit chez les Insoumis que par exemple Clémentine Autain, Daniel Simonnet, les fameux Purgés et
00:31François Ruffin veulent faire un groupe
00:34or elle et fille avec, ils ont demandé aux écolos et aux communistes, bon pour l'instant ils n'ont pas de réponse.
00:40Chacun va perdre un petit peu donc ça va aller les
00:44à la marge les accords vont se mettre en place et effectivement en fonction du nombre
00:52de députés, on voit que le PS peut gagner des voix par
00:57voilà des désistements des uns et des autres et on voit que notamment chez les Républicains
01:04certains ne veulent pas
01:06aller du côté de Macron,
01:08à renaissance certains ne veulent pas de LFI et ne veulent pas non plus gouverner avec la droite, donc Emmanuel Macron qui voulait
01:16une grande clarification obtient la grande bordélisation.
01:19Voilà Emmanuel Macron, on en reparlera dans un instant, qui lui est en train de se rendre direction
01:25Washington au sommet de l'OTAN. En attendant, des noms fusent, des noms ont été lâchés ces dernières heures à gauche
01:33en vue de gagner Matignon, c'est toujours l'enjeu. Oui bien sûr chacun rêve tout habillé, en tout cas
01:40LFI a donné des noms, a jeté des noms en pâture, alors Clémence Guettet notamment,
01:47pour le PS Olivier Faure, donc chacun fait un peu son casting mais c'est pas de toute façon
01:53c'est pas eux qui décident, c'est le Président de la République qui décide qui il veut à Matignon, alors bien sûr en fonction des
02:01équilibres et des accords qu'il y aura.
02:04Ça de toute façon c'est les prérogatives du Président de la République
02:08de choisir qui il veut en étant un petit peu cohérent tout de même avec le résultat des
02:14des législatives. Mais comme personne n'a gagné, et je vous disais tout à l'heure en introduction,
02:18il n'y a plutôt que des losers plutôt que des gagnants, alors il y a des parties arrivées en tête
02:22mais qui vont peut-être avec, qui vont perdre certains députés et la force centrale va peut-être se retrouver à un moment
02:30du côté du PS
02:32voilà et donc ça va être
02:34très compliqué. Et pourquoi pas un Premier ministre de droite, Gérald Darmanin s'est dit prêt à tous les compromis ces dernières heures.
02:42Plein de scénarios sont envisagés.
02:45Lesquels ? Alors il y a le premier scénario qui a lieu en ce moment, c'est-à-dire que Emmanuel Macron joue
02:51le pourrissement, c'est-à-dire qu'il laisse passer les Jeux olympiques
02:55jusqu'en octobre et puis là ça donne le temps aux uns et aux autres de faire
02:59une coalition, de trouver en tout cas un terrain d'entente en continuant les conciliabules.
03:05Numéro 2, le scénario numéro 2 c'est un gouvernement avec des socialistes, des écolos et des
03:11communistes sans LFI, mais ce scénario est peu probable. Pourquoi ? Parce qu'il y a une ligne rouge sur les retraites,
03:18sur le nucléaire et Gérald Darmanin a dit qu'il ne voulait absolument pas
03:23d'écolos dans le gouvernement, en tout cas ceux qui ont défendu Sainte-Sauline. Et puis 3, le gouvernement avec les républicains mais pour l'instant personne
03:31n'est d'accord non plus chez les républicains. Apparemment ce serait Laurent Wauquiez qui s'apprêterait à prendre le groupe
03:37parlementaire des républicains et lui s'aligne
03:40c'est de faire un peu ce qu'a fait François Mitterrand avec les communistes, c'est-à-dire
03:46s'allier avec
03:47les communistes, donc là s'allier avec les communistes, avec le rassemblement national pour mieux les écrabouiller après.
03:54Donc ça c'est aussi une possibilité mais certains comme Olivier Marlex, vous voyez c'est compliqué, l'ancien
04:01président du groupe lui n'est pas du tout d'accord avec ça. Lui il veut gouverner avec les macronistes qui eux-mêmes ne veulent pas non plus
04:09DLR. Voyez on s'y perd, je ne sais pas si vous me suivez sinon il y a un quatrième, non mais je suis désolée.
04:13On s'accroche, on s'accroche.
04:14On s'accroche, il faut s'accrocher, il faut y croire. Le quatrième scénario il est, alors là il est complètement contre-intuitif mais c'est possible,
04:21c'est une contre-majorité, vous allez me dire mais qu'est-ce qu'elle raconte, c'est avoir un groupe pivot qui s'assure de ne pas chuter
04:29à la moindre motion de censure. Donc en quelque sorte ce serait une minorité qui gouverne
04:35mais qui s'assure que... Mais qui tient dans le temps.
04:37Oui mais ça ça prend du temps et sur quel sujet etc et ça ça peut prendre tout l'été donc c'est peut-être le scénario qui
04:43tient la corde.
04:44Voilà je sais pas si j'ai été claire parce que... Ah très claire, on n'a aucune issue en vue pour l'instant, il y a des scénarios mais pas d'issue.
04:49C'est-à-dire qu'en gros il faut comprendre
04:52tout le monde perd,
04:54personne ne gagne et personne pour l'instant ne se met d'accord et tout le monde rêve. En tout cas il y en a une qui rêve
04:58plus que jamais c'est Marine Le Pen qui vient d'être élue ce matin présidente du groupe
05:03RN à l'Assemblée Nationale.
05:05Les élus du Rassemblement National qui faisaient leur entrée au Palais Bourbon, je ne sais pas si on a l'image, ils procédaient à la traditionnelle
05:12photo de famille. Elle en a profité pour rappeler que
05:16son arrivée, son ascension au pouvoir n'était que partie remise.
05:19Oui c'est ce qu'elle dit. On a vu aussi Jordan Bardella faire son mea culpa en disant dans le fond je prends ma responsabilité.
05:27Ils ont tous les deux compris qu'ils avaient fait des erreurs et
05:32notamment sur les candidats parce qu'on a vu entre les brebis galeuses
05:37qui mettaient des casquettes nazis et les oseaux qui ne savaient pas aligner deux mots, c'était un petit peu compliqué.
05:43Donc il y a eu aussi des erreurs, là c'est des erreurs de DRH on va dire tout simplement, il y a eu des erreurs
05:50stratégiques et à mon avis l'erreur stratégique
05:53qui a été la pire, c'est l'histoire des binationaux parce que
05:57tout le monde s'est senti visé que ce soit des franco-italiens, des franco-portugais, des franco-femmes, tout.
06:03Voilà alors que dans la tête du Rassemblement National
06:07eux voulaient parler de bien d'autres binationaux, vous m'avez compris.
06:13Donc
06:14la possibilité, enfin ce qu'ils croient eux, c'est d'avoir la possibilité de gagner en 2027
06:20mais il me semble qu'ils sont en train de comprendre vu
06:25ce que je vous disais tout à l'heure sur le scénario Wauquiez, ils sont en train de comprendre qu'ils ne peuvent pas gagner tout seul,
06:31qu'ils ont atteint leur plafond de verre et qu'il faudra l'appoint de la droite
06:35plus que les pauvres siotistes qui sont partis avec le Rassemblement National mais qui peut se construire une énorme coalition
06:43avec la droite et l'extrême droite. Peut-être que c'est ça qui est en train de mûrir dans les têtes
06:49et suivez mon regard sur le papier de libération aujourd'hui sur quand même des
06:54grosses personnalités qui ont été dînés chez Thierry Solaire
06:58qui est un conseiller d'Emmanuel Macron, un conseiller de l'ombre, qui ont été dînés chez lui avec le Rassemblement
07:04National et Edouard Philippe et d'autres personnalités. Donc tout ça quand même est en train de
07:09mijoter si je puis dire. Donc voyez tout est vraiment en train de se bousculer, de s'inverser, de se coaliser
07:19tout ça dans une logique évidemment de 2027
07:22avec des prétendants qui vont sortir du bois, qui sont déjà sortis du bois, comme Edouard Philippe, peut-être Gabriel Attal, Darmanin,
07:30qui vont se retirer du gouvernement pour pouvoir s'investir dans le groupe Renaissance pour 2027.
07:37Un dernier mot rapide Roselyne sur le silence du chef de l'État Emmanuel Macron qui ne s'est toujours pas exprimé.
07:43Alors comme dit un des députés Renaissance, il parle quand il doit se taire et il se tait quand il doit parler.
07:50Bon il ne dit rien parce que
07:52son intérêt c'est de laisser les uns et les autres faire leur tambouille dans leur petit coin et puis au dernier moment
07:58sortir
08:00sa hache de guerre et
08:02décider qui le mettra à Matignon.
08:05Il fait mijoter, je pense que ça ne lui déplait pas et puis en tout cas il n'est pas là, il est à Washington donc il part
08:09deux jours, ce qui est long pour quitter le territoire français dans un tel
08:14dans un tel contexte mais il ne peut pas ne pas y aller non plus parce qu'il y a la guerre en Ukraine et qu'il va
08:19là-bas, il va aux Etats-Unis aussi pour
08:22rassurer les pays alliés de l'OTAN pour dire que la France est encore là, qu'elle peut bouger, qu'elle bouge encore et qu'elle
08:29est sur le pont au niveau de la politique étrangère.