Quel gouvernement après les législatives ?

  • il y a 3 mois
Nouvelle édition spéciale autour de la situation politique inédite que connaît la France et au lendemain de la démission du gouvernement Attal acceptée par Emmanuel Macron. Gouvernement qui reste en place en charge des affaires courantes notamment pendant toute la période des Jeux Olympiques. Pendant ce temps-là, la droite avance ses pions, elle a proposé un "pacte législatif" et le Premier ministre lui souhaite rencontrer les autres groupes politiques en vue d’un "pacte d’action". Comment sortir du blocage ? Constituer un gouvernement ? Et enfin commencera-t-on à y voir plus clair avec l’élection du ou de la présidente de l’Assemblée nationale ?

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00:00– Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:11– Bonjour, bonjour à tous, ravie de vous retrouver sur Public Sénat,
00:14édition spéciale cet après-midi consacrée à la situation politique inédite
00:19que connaît la France.
00:20Hier, Emmanuel Macron a accepté la démission de son gouvernement
00:24qui reste en charge des affaires courantes,
00:26notamment pendant toute la période des Jeux Olympiques.
00:29Pendant ce temps-là, la droite avant Sépion a proposé, hier, un pacte législatif.
00:34Le Premier ministre, lui, souhaite rencontrer les autres groupes politiques
00:38en vue d'un pacte d'action.
00:40Alors, comment sortir du blocage ?
00:42Comment constituer un gouvernement ?
00:44Comment sera-t-on à y voir plus clair demain,
00:47avec l'élection du ou de la Présidente de l'Assemblée Nationale ?
00:50Tout au long de cette émission, je serai accompagnée par Alexandre Poussard
00:54avec de nombreux invités politiques.
00:56Bonjour Alexandre et à tout à l'heure.
00:58Et on va aussi débattre sur ce plateau avec quatre invités.
01:01François Patria, bonjour.
01:02Bonjour.
01:03Vous êtes président du groupe des sénateurs Renaissance
01:05et sénateur de la Côte d'Or.
01:07Également avec nous, Marion Canales, bonjour.
01:09Bonjour.
01:09Vous êtes sénatrice socialiste du Puy-de-Dôme à côté de vous.
01:13Stéphane Piednoir, bonjour.
01:14Bonjour.
01:14Sénateur Les Républicains de Maine-et-Loire.
01:17Et enfin, j'accueille Joshua Auchard sur ce plateau.
01:19Bonjour.
01:20Bonjour.
01:20Sénateur Renaissance au Rassemblement National du Nord, pardon.
01:24Je ne suis pas sûr qu'il a clair, mais...
01:26On va essayer ensemble d'avoir un regard panoramique
01:29sur la situation politique en balayant la situation partie par partie.
01:34On va commencer par la gauche.
01:36La gauche où il n'y a toujours pas de fumée blanche
01:38au Nouveau Front populaire,
01:40arrivée en tête à l'issue du scrutin.
01:42Les réunions n'aboutissent pas.
01:43Ce matin, la secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier,
01:47a poussé un coup de gueule.
01:49On l'écoute.
01:50Je suis en colère.
01:51Je suis écœurée, j'en ai marre.
01:52Je suis fatiguée parce que ça fait quand même six semaines qu'on y est.
01:55Et je suis désolée du spectacle qu'on donne aux Françaises et aux Français,
01:58en particulier à celles et ceux qui nous ont élus.
02:00Donc, je pense qu'il faut dire maintenant les choses.
02:02Il faut dire que les communistes et les écologistes,
02:05depuis notre victoire, parce que, oui, nous avons gagné,
02:08que personne ne s'y attendait, que nous l'avons fait,
02:09que nous en étions extrêmement émus,
02:11nous et tous nos électeurs, on a suscité beaucoup d'espoir.
02:14Cet espoir s'est transformé en colère.
02:16Notre joie s'est transformée en honte.
02:18Moi, je suis comme les Français, je suis comme nos électeurs.
02:20Les écologistes sont comme vous.
02:22Ils regardent ce truc et ils disent,
02:23mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
02:26Marion Canales, est-ce que vous partagez cette colère, cette honte ?
02:29Est-ce que c'est à la hauteur de la situation ?
02:31On voit aussi la Une de Libération aujourd'hui
02:34qui montre le nouveau Front populaire en titrant « Matignon pour les nuls ».
02:38Non, on est en train de travailler.
02:40La démocratie, ça prend du temps.
02:42Il n'y a pas de honte, il n'y a pas de colère.
02:44Je ne suis absolument pas d'accord avec Marine Tendelier sur ce point.
02:48Je n'ai pas de leçons à donner à une représentante d'un parti.
02:50Mais ce n'est pas vrai.
02:52C'est normal que ça prenne du temps.
02:53On a tous envie...
02:54Plus de dix jours pour se mettre d'accord sur le nom d'un Premier ministre ?
02:57Bien évidemment.
02:58C'est normal qu'un parti qui a produit un programme, des mesures...
03:04Je comprends l'attente de tout le monde, y compris de nous au Sénat.
03:08Mais c'est normal que ça prenne du temps.
03:09C'est normal qu'on discute.
03:11C'est normal qu'on fasse ce travail, non pas de prendre du retard,
03:17mais prendre du recul pour avoir un élan suffisant pour bien gouverner ensuite.
03:21Ça ne montre pas que le nouveau Front Populaire, c'est une belle utopie
03:24qui résume désormais à une guerre de leadership
03:27entre LFI et le Parti Socialiste ?
03:31Non, parce qu'il y a plusieurs séquences dans la séquence.
03:33Et puis par ailleurs, je suis désolée,
03:34mais le gouvernement Attal a mis six semaines à se mettre en place, à se constituer.
03:41C'est la vie démocratique normale de prendre le temps de trouver les personnes
03:45qui font consensus et qui feront un gouvernement solide,
03:47qui porteront les propositions du nouveau Front Populaire.
03:49François Patria, est-ce que ce temps que prend le nouveau Front Populaire
03:53est pour vous normal ?
03:54Le Parti Socialiste, c'est votre ancienne famille politique.
03:56Est-ce que c'est le retour des gauches irréconciliables ?
03:59Je pense que nous vivons une situation inédite
04:03et que ce qui se passe devant les Français, bien entendu, peut les choquer aujourd'hui.
04:06Je comprends le découragement de certains membres du Parlement aujourd'hui
04:09devant une situation qui est, quoi qu'il arrive, appelée à durer.
04:13Appelée à durer parce qu'il y a trois blocs.
04:15Nous sommes dans une situation, je le dis, inédite.
04:18Que parmi ces trois blocs, aucun des blocs ne peut aujourd'hui gouverner seul.
04:22Et que, de toute façon, le bloc de la gauche, d'extrême gauche,
04:25je l'ai dit, du nouveau Front Populaire,
04:27aujourd'hui seul, ne peut pas gouverner.
04:30Malgré l'arrogance qu'il porte à dire, avec 193 parlementaires,
04:35nous sommes le premier groupe et nous devons gouverner.
04:37Comment ces gens qui, hier, nous reprochaient notre majorité relative à 260,
04:42peuvent-ils s'arroger une majorité relative à 190 ?
04:45Le Front Populaire, aujourd'hui, ne pourra pas...
04:46Dans les trois blocs, il est quand même arrivé premier, ce bloc.
04:48Ne pourra pas, il était nommé, à 190.
04:51Dans l'incapacité de gouverner, de former une coalition.
04:53Personne n'ira aujourd'hui avec l'LFI, personne, c'est clair.
04:56De l'autre côté, on a le Rassemblement National qui, lui, avec 144 députés,
05:01puisqu'il n'a pas d'alliés, dans l'incapacité de pouvoir former un gouvernement.
05:07Reste que la solution, elle est entre les deux extrêmes,
05:10entre l'LFI et entre le Rassemblement National.
05:13Que ça prenne du temps, je comprends,
05:15j'entends ce que dit Marion Canalès, qui, sans doute,
05:17est dans l'arc républicain, que je connais bien, par ailleurs.
05:20Mais, aujourd'hui, il faut bien comprendre que les Français voient bien
05:23que pour faire un accord électoral, on a mis 48 heures.
05:26On a fait un accord pour sauver les meubles, la boutique et puis les postes.
05:30– Ça va vite pour sauver les postes, vous dites,
05:32et moins vite quand il s'agit de trouver...
05:34– Et en plus, quand on a fait un programme,
05:36on sait particulièrement, parfaitement, qu'il est inapplicable aujourd'hui.
05:40Donc, je comprends que ça prenne du temps, j'entends bien,
05:43mais j'y vois là un début de désagrégation du Front Populaire pour le futur.
05:49– Stéphane Piednoir, votre regard sur la situation du Nouveau Front Populaire,
05:52il y a eu aussi ce tweet qui a beaucoup fait parler,
05:54celui de Sofia Chikirou, qui compare le hollandisme,
05:57et donc l'une des composantes de cette alliance,
05:59puisque François Hollande vient d'être réélu député Nouveau Front Populaire,
06:02à des punaises de lit.
06:04Ce sont des phrases qu'on ne dit même pas à un ennemi.
06:06Qu'est-ce que ça vous inspire ?
06:08Ça tourne dans votre ville ?
06:09Alors, du côté de LR, on n'a pas de leçons à donner,
06:11vu ce qui s'est passé il y a quand même quelques semaines
06:13avec le départ d'Éric Ciotti et toute la séquence que ça a donnée,
06:16mais qu'est-ce que ça vous inspire ?
06:17– Oui, sauf que le départ d'Éric Ciotti a entraîné le départ d'une députée avec lui.
06:22On a fait beaucoup de cas du souhait d'Éric Ciotti de s'allier au RN,
06:26c'est son choix, ce n'est pas celui des Républicains,
06:29et il n'a quasiment pas été suivi.
06:32J'observe qu'on n'a pas fait les mêmes reproches aux alliances de la gauche,
06:37d'une partie de la gauche avec l'extrême-gauche,
06:39alors que pour moi c'est du même acabit.
06:41Je mets ça dans la même catégorie.
06:42Et on voit qu'on a une implosion en plein vol.
06:46Ils se sont mis d'accord en deux jours,
06:48mais pas sur un programme de gouvernement en fait.
06:50Tout ce qui gênait a été mis sur le tapis.
06:52On voit bien qu'il y a des divergences qui sont profondes,
06:55mais sauf qu'il fallait sauver des circos,
06:57il fallait faire en sorte d'être présent à l'Assemblée nationale,
07:01c'est ce qui s'est passé parce qu'il y a ce fameux barrage dit républicain
07:06au RN dont on peut parler,
07:08mais en réalité c'est des gens qui ne sont d'accord sur rien,
07:10on voit la violence,
07:11et d'ailleurs la violence des propos que vous venez de citer
07:13me fait penser à celle qu'on a observée pendant la campagne des Européennes.
07:16Souvenez-vous de ce qui se disait entre Manon Aubry et Raphaël Glucksmann,
07:20c'était là aussi d'une très très grande violence,
07:23et on voyait qu'il y avait des divergences profondes entre ces deux camps-là.
07:27Comme par un coup de baguette magique,
07:29on nous a fait croire qu'ils étaient d'accord pour gouverner,
07:31mais en réalité, vous voyez, ils ne sont même pas d'accord
07:33pour avoir un leadership et encore moins un programme de gouvernement.
07:36Donc ce n'est pas sérieux.
07:38Je réfute la présentation aussi très caricaturale de François Patria,
07:43il n'y a pas trois blocs, c'est plus compliqué que ça aujourd'hui.
07:46L'échiquier politique, c'est la fin de la démonstration d'Emmanuel Macron en fait,
07:50de l'implosion de l'échiquier politique.
07:51– Il n'y a pas trois blocs, alors qu'est-ce qu'il y a pour vous ?
07:53– Il n'y a plus que trois blocs, les nuances sont beaucoup plus profondes que ça.
07:56Quand j'entends Stella Dupont qui faisait partie de Renaissance,
07:59qui est de mon département, qui dit vouloir incarner le centre-gauche,
08:02elle a parrainé Benoît Hamon à la présidentielle de 2017,
08:07ce n'est pas tout à fait ce que j'imagine être le centre-gauche.
08:10– Vous dites qu'il y a aussi une implosion au sein du Parti central ?
08:12– Il y a une implosion aussi du Parti Renaissance,
08:15et on voit bien avec, d'ailleurs, ils ont choisi un acronyme qui est assez drôle,
08:20ça s'appelle Ensemble pour la République, EPR, c'est radioactif désormais,
08:25Renaissance à l'Assemblée nationale.
08:26– Vous êtes tous pro-nucléaire maintenant, vu la période.
08:29– Je serais curieux d'avoir la position des socialistes
08:31sur un programme de gouvernement.
08:33– Votre réponse quand même Marion Cananet, quand on vous dit.
08:35– Je ne suis absolument pas d'accord avec ce que mon collègue vient de dire,
08:38c'est faux, il y a eu un programme de gouvernement,
08:40il y a beaucoup plus de points de convergence que de divergence,
08:43il y a effectivement des…
08:45Dans toute famille, il y a toujours un cousin un peu marginalisé,
08:48ben oui, là c'est Madame Chikirou qui a des propos absolument scandaleux,
08:51qui brutalise la vie politique, mais il y a toujours…
08:53– Mais c'est votre alliée, elle fait partie de vos alliés.
08:57– C'est une composante d'un accord programmatique
09:00qui est beaucoup plus fort et profond sur des points de convergence
09:03que vous ne le laissez sous-entendre.
09:05J'aimerais savoir en quoi, dans le nouveau front populaire,
09:07il y a des choses qui traduiraient des gauches irréconciliables,
09:10sur l'Ukraine, enfin il y a beaucoup de choses
09:12sur lesquelles on a beaucoup négocié pour avancer.
09:14– Joshua Ocha, on ne vous a pas encore entendu sur ce plateau,
09:16mais en fait vous n'avez presque besoin de rien faire,
09:19c'est dubtilé pour vous ce type de situation,
09:21aujourd'hui pour le Rassemblement national ?
09:23– Mais non, je pense qu'on ne peut pas se réjouir d'une situation
09:25telle que la France est maintenant plongée depuis la dissolution,
09:28mais surtout depuis le premier tour des législatives.
09:31– Je pense que vous aviez aussi réclamé,
09:32vous aviez été les premiers à avoir demandé.
09:34– Bien sûr, c'est une solution qu'on a réclamée, qu'Emmanuel Macron a acceptée,
09:36je pense que c'est sérieux d'avoir accepté la dissolution,
09:39d'avoir renvoyé les Français devant les urnes,
09:41et d'ailleurs ils ont été majoritaires à s'exprimer,
09:43parce qu'ils ne s'étaient pas exprimés en un aussi grand nombre
09:45depuis pas loin de 40 ans.
09:47– On voit que c'est le chaos qui suit cette dissolution,
09:48y compris celle que vous expliquez.
09:49– Le chaos, on l'avait dit le lendemain du premier tour,
09:52quand le barrage dit républicain,
09:53un barrage qui commence d'ailleurs à prendre de plus en plus l'eau,
09:56s'est mis en place par rapport au candidat du Rassemblement national.
10:00On avait dit que nous étions la seule force politique
10:03à ne pas avoir la majorité absolue seule,
10:05avec les quelques alliés d'Éric Ciotti,
10:07les quelques républicains courageux effectivement,
10:08qui ont fait le choix de nous rejoindre pour célébrer l'élection législative.
10:13Nous étions la seule force politique à pouvoir avoir une majorité absolue,
10:16en tout cas en s'en rapprochant grandement de nous.
10:17Les fonds populaires en étaient incapables d'ailleurs,
10:19le résultat l'a bien montré,
10:21et Renaissance et toutes ses composantes ont été incapables.
10:24– Le pays est dans un bourbier totalement politique.
10:26– Je vais me permettre de vous arrêter, Jocho Charles,
10:28simplement parce qu'il y a un petit problème technique sur votre micro,
10:30on va tout de suite faire en sorte de régler ce problème.
10:34Je vous redonne la parole Marion Canalet,
10:36je voudrais également vous faire réagir à cette tribune dans le monde
10:38qui s'adresse aux dirigeants du Nouveau Front Populaire,
10:41qui dit dirigeants du Nouveau Front Populaire,
10:42soyez à la hauteur des espoirs et des attentes de la population.
10:45Et ça c'est une question plus large que je vous pose à tous.
10:47On est quand même à un moment où l'ensemble des Français,
10:49quel que soit leur vote, ont voulu exprimer quelque chose,
10:52des espoirs dans le Nouveau Front Populaire.
10:54Mais est-ce que dans cette séquence, pour beaucoup de Français,
10:57on n'est pas en train quand même d'abîmer la politique ?
11:01– Non mais on voit qu'il y a eu quand même une énorme participation
11:03aux élections législatives, les Français et les Françaises
11:06ont voulu participer à ce moment politique fort.
11:11Le barrage républicain, il doit aller jusqu'au bout,
11:13le front républicain, il doit aller jusqu'au bout à l'Assemblée Nationale,
11:17et pour mon collègue…
11:19– On va en parler, parce que vous ne voulez pas de poste
11:21de responsabilité pour le Rassemblement National.
11:23– Non, et j'espère que toutes les forces républicaines
11:25de l'arc républicain le tiendront, le feront,
11:28et par ailleurs, le barrage républicain, il a beaucoup,
11:31dans ma région Auvergne-Rhône-Alpes, beaucoup privilégié
11:34les députés LR Auvergne-Rhône-Alpes, et donc l'arrivée de Laurent Wauquiez
11:37quand même à la présidence de ce groupe, ça a fonctionné pour tout le monde,
11:41et ce n'était pas simplement pour sauver quelques postes,
11:43comme j'ai pu l'entendre tout à l'heure.
11:44– Allez, tout de suite, on va se rendre en salle des conférences,
11:47on va rejoindre Alexandre Poussard qui se trouve avec la présidente
11:49du groupe communiste, Cécile Kuckermann, qui elle aussi a participé
11:53à toutes ces négociations au sein du Nouveau Front Populaire.
11:57– Bonjour Cécile Kuckermann. – Bonjour.
11:58– Alors, on l'a entendu, la patronne des écologistes Marine Tendelier
12:01s'est dite écoeurée par cette bataille infructueuse
12:03entre insoumis et socialistes pour les postes de Matignon,
12:07également pour la présidence de l'Assemblée Nationale.
12:09Quel est votre sentiment, vous, sur cette situation ?
12:11– Tout d'abord, je crois que quand on fait de la politique,
12:15on doit éviter le plus possible les émotions et nous sommes
12:18dans une période compliquée où il n'y a pas à être ni passionné,
12:23ni écœuré, il y a à garder plutôt le sang-froid.
12:26Et je crois que nous en aurons toutes et tous besoin
12:28pour les semaines, les jours à venir.
12:31Donc, il y a une nécessité…
12:34– Marine Tendelier a manqué un petit peu de sang-froid dans sa tête ?
12:36– Non, mais je pense qu'il n'y a pas à être écœuré.
12:38Tout d'abord, aujourd'hui, il n'y a pas de nouveau Premier ministre
12:41qui a été nommé, donc le temps continue.
12:44Nous devons, et nous le souhaitons, les communistes à travers Fabien Roussel
12:48l'ont rappelé, la nécessité de nous revoir.
12:50Après, tant qu'on ne se voit pas, on n'avancera pas.
12:53Donc, nous en sommes là, et je crois qu'il faut maintenant
12:58peut-être aussi laisser le calendrier institutionnel fonctionner.
13:01Il y aura demain l'élection de la présidence de l'Assemblée Nationale,
13:04se revoir, mais en tout état de cause, il y a aujourd'hui des difficultés
13:09qui ne sont pas nouvelles.
13:10Et je crois qu'il ne faut surtout pas mentir aux Français dans cette période.
13:13Les difficultés qu'il y a aujourd'hui à gauche, à faire émerger
13:17une proposition de candidature qui satisferait, ou en tout cas
13:21dans lequel l'ensemble des formations politiques pourraient se retrouver
13:24au regard des résultats électoraux des élections législatives,
13:28est complexe, et nous avons décidé collectivement d'y arriver par le consensus.
13:32Le consensus prend du temps, demande de la responsabilité,
13:36et donc demande de continuer de travailler ensemble.
13:38En tout cas, les députés communistes, s'il n'y a pas de consensus,
13:41ils demandent un vote pour ce candidat du Nouveau Front Populaire
13:45au poste de Matignon.
13:48Quelle pourrait être la forme de ce vote ?
13:49C'est un vote à choix multiple, et le candidat qui a le plus de voix l'emporte ?
13:52Écoutez, je ne vais pas commenter le choix, y compris de mes homologues
13:56à l'Assemblée Nationale.
13:57Tout d'abord, je veux simplement rappeler que un gouvernement
14:01est responsable devant le Parlement, donc autant devant les députés
14:04que devant l'Assemblée Nationale.
14:05Certes, les députés ont la capacité de faire tomber un gouvernement,
14:08mais je rappelle quand même qu'au Sénat, le gouvernement vient aussi
14:12présenter ses textes à des questions d'actualité.
14:15Nous pouvons l'interpeller, nous avons une obligation,
14:17et c'est dans nos missions, de le contrôler dans l'exercice de ses pouvoirs.
14:21Donc ça ne peut pas être seuls les députés qui décident demain
14:24de qui sera ou qui ne sera pas Premier ministre,
14:27parce que ce choix-là impactera l'ensemble du Parlement,
14:29mais plus largement l'ensemble des Français.
14:31Donc les sénateurs de gauche doivent aussi voter ?
14:33Je ne sais pas s'il faut des votes.
14:35Moi, j'en reste à la décision qui a été faite par les partis politiques,
14:38parce que les partis politiques ont un rôle également dans notre Constitution,
14:42et je trouve que depuis quelques jours,
14:43tout le monde s'amuse à piétiner cette Constitution.
14:46Il me semble que nous avons décidé que ce travail se ferait au consensus.
14:50Donc soit les partis politiques décident de ne plus aller au consensus,
14:54soit ils continuent de le décider et nous continuons d'avancer ainsi.
14:57Je peux entendre la précipitation et l'envie que tout le monde sorte
15:01de ce que certains qualifient de psychodrame, d'écœurement ou d'inquiétude,
15:05mais oui, la vie politique est exigeante,
15:07et finalement, la démocratie prend du temps.
15:09Et dans cette société où tout va vite,
15:10sachons reprendre du temps pour l'intérêt des Français.
15:13Merci beaucoup, Cécile Kuckermann.
15:15Merci, merci beaucoup, Alexandre.
15:17François Patria, est-ce qu'on est dans une séquence où il faut prendre du temps ?
15:21On voit que c'est une séquence où on voit beaucoup de partis débattre,
15:25voire se déchirer.
15:27On a eu Emmanuel Macron qui a dit la semaine passée
15:30que le spectacle donné par son propre camp avait été désastreux.
15:34D'abord, je pense qu'aujourd'hui, il faut dépasser les problèmes de personnes.
15:38On ne parle que des personnes, que telle ou telle candidature matinée en Assemblée.
15:41Il faut dépasser le problème des personnes
15:43et revenir au problème des propositions et des idées.
15:46C'est ça, et c'est ça qui fait le dialogue entre nous.
15:48Mais vous voyez ce qui coince, c'est les personnes, quand même.
15:50Non, mais attendez, il n'y aura pas de personnes
15:53s'il n'y a pas eu un dialogue et des ententes avant,
15:56ou des accords, ou en tout cas des compromis.
15:58Deuxième chose, qu'est-ce que nous ont dit les Français ?
16:01Les Français ont dit, je ne donne pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale.
16:04Il faut que vous vous débrouillez entre vous.
16:06Ça prend du temps.
16:07Voilà, effectivement, comme il faut aujourd'hui trouver des accords
16:10puisqu'il n'y a pas de majorité, il faut bien dialoguer.
16:12Et comme chacun, pendant un premier temps, reste sur ses positions sans bouger,
16:17les choses vont évoluer par la force des choses,
16:18parce qu'il faudra bien gouverner ce pays, répondre à la crise financière,
16:22répondre aux attentes des Français sur le pouvoir d'achat,
16:24sur la sécurité, sur l'immigration, sur l'environnement, etc.
16:28Donc il faudra le faire.
16:29Je pense que les parlementaires seront suffisamment à la hauteur pour y arriver.
16:32Maintenant, avouez que, parlez, je trouve qu'il y a des gens qui avancent des propositions.
16:38Il y en a d'autres qui avancent des noms.
16:39Alors qu'est-ce qui avance des propositions pour vous ?
16:40J'ai entendu, je crois qu'aujourd'hui le Premier ministre en a avancé,
16:43moi je ne suis pas au courant de ce qu'il a dit.
16:45Les Républicains en ont avancé, j'ai vu des centristes qui en avancent aussi.
16:49Je n'ai pas vu aujourd'hui, dans un groupe comme dans l'autre,
16:52des propositions avancées, en tout cas pour dialoguer avec d'autres forces.
16:56Or, je réponds à Stéphane Pied-Noir que, contrairement à ce qu'il dit aujourd'hui,
17:00il y a eu un vote de tout le monde au groupe EPR au début de semaine,
17:05tous les députés étaient présents, il y a eu sept abstentions et sept votes blancs dedans,
17:09il y a un groupe qui est uni aujourd'hui,
17:10mais le groupe EPR, comme vous dites, il a toujours été fait de gens de droite et de gens de gauche.
17:15C'est même l'ADN du macronisme.
17:16– Le même temps.
17:17– Non, ce n'est pas le même temps, c'est le dépassement, ce n'est pas pareil.
17:20Non, non, mais ce n'est pas le même temps, c'est le dépassement.
17:22C'est-à-dire qu'on est capable aujourd'hui de dépasser
17:25l'appartenance politique à laquelle on est pour trouver des solutions pour les Français.
17:28Et c'est bien ce qu'ils attendent aujourd'hui.
17:30– Et vous êtes d'accord avec ce dépassement, Stéphane Pied-Noir ?
17:32Car on voit certains, au niveau notamment de Renaissance ou Gérald Darmanin,
17:38qui font des appels du pied à LR.
17:41– D'abord, François Patriot n'a pas répondu totalement à votre question
17:44sur la déception du président de la République vis-à-vis du groupe Renaissance.
17:49Bon, je comprends qu'il n'ait pas répondu à cette question.
17:53– Il l'a appelée à la cohésion.
17:55– Moi je veux bien qu'on ait des accords et des compromis,
17:57mais à un moment donné, on ne peut pas…
17:59Le dépassement, il y a des choses sur lesquelles on doit trancher.
18:03Sur la politique nucléaire, je suis désolé,
18:05on sait tous le revirement d'Emmanuel Macron en cours de mandat,
18:09en cours de son premier quinquennat.
18:11On ne peut pas dire, oui, on fait un peu…
18:13Non, enfin, est-ce qu'on y va ?
18:15– Non, on s'est dépassé parce qu'on a voté avec vous pour le nucléaire,
18:17regardez, on a su le faire, on a bien su le faire.
18:19– Ce qui crée d'ailleurs un détachement du groupe Renaissance
18:22puisque ceux qui sont plutôt opposés à cette politique vers le nucléaire
18:26ont clairement exprimé des aveux plus ou moins francs.
18:29– Mais ils l'ont voté.
18:29– Non, ils ne l'ont pas tous voté d'ailleurs.
18:31Ils ne l'ont pas tous voté, donc, à un moment, on a des convictions.
18:34Moi je veux bien, les LR, les Républicains ont fait,
18:37ont proposé un pacte législatif parce qu'on a des convictions.
18:40On veut que le travail paie,
18:41on veut que le projet de loi immigration qui a été voté ici au Sénat,
18:44intégralement avec les encouragements de Gérard Darmanin en disant
18:47je vous soutiens sur telle ou telle disposition.
18:49Et finalement, le Président de la République,
18:51qui signe lui-même un arrêt,
18:53enfin une demande auprès du Conseil constitutionnel
18:55pour réviser ça en encourageant presque une censure, presque à un tiers.
19:00– Une censure liée notamment à tous les cavaillers législatifs.
19:01– Donc on a des convictions, on a un pacte législatif
19:03et nous, au-delà des personnes, et moi je plains franchement la personne,
19:06le Premier ministre qui va finalement sortir du chapeau du Nouveau Front populaire
19:10parce que ça va être la sixième, septième ou dixième personne proposée.
19:13Enfin, on voit bien que ça va être un second ou un troisième choix.
19:16Vraiment, parce que là, c'est quand même une histoire de personnes
19:18et chacun est allé de son nom jusqu'à André Chassaigne
19:22pour qui j'ai beaucoup de respect et d'amitié,
19:24mais qui représente un tout petit groupe.
19:26Chacun y va de ses propositions.
19:29Cécile Kucarmane dit il faut qu'on se parle, mais ok.
19:31Mais en fait, on voit bien que chacun y va de lancer son nom
19:34et puis on voit si ça prend ou si ça ne prend pas.
19:36Et en fait, ça ne prend pas.
19:37Donc le consensus, ok, mais on est obligé de respecter ses propres convictions.
19:42Sinon, ce n'est plus de la politique, c'est de la tambouille.
19:44– Joshua Ochair, on a l'impression que maintenant,
19:46effectivement, le poste de Premier ministre,
19:47notamment au niveau du Nouveau Front Populaire,
19:50c'est presque plus très attirant, vu le contexte politique actuel.
19:53– Ils ont quitté, en tout cas les filles,
19:55effectivement, la table des négociations en attendant la nomination,
19:58l'élection de la Présidente de l'Assemblée Nationale.
20:00J'entendais M. Patria dire qu'il y avait le temps des propositions.
20:03Le temps des propositions, il est passé.
20:04On a eu la campagne électorale pour faire les propositions
20:07sur lesquelles le Nouveau Front Populaire s'est allié,
20:08sur lesquelles les candidats d'Emmanuel Macron, les votes se sont alliés.
20:12Dans certaines circonscriptions avec les Républicains,
20:15les Français nous ont donné un rôle,
20:16ils nous ont placé en tête de cette élection législative avec 10 millions de voix,
20:20quasiment 11 millions avec les alliés LR d'Éric Ciotti,
20:23et ils nous ont placé comme le premier parti de France,
20:25et notamment le premier parti d'opposition à l'Assemblée Nationale.
20:27On ne sait pas encore à qui on va s'opposer,
20:29puisqu'ils n'arrivent pas à se mettre d'accord
20:30sur le nom du Premier ministre et du gouvernement,
20:32mais effectivement, nous, on a été élus,
20:33nos 144 députés ont été élus pour s'opposer aux politiques mortifères.
20:38Après, nos députés ont prouvé depuis deux ans une politique de bon sens,
20:41et on votera systématiquement tous les textes qui vont dans le bon sens.
20:44M. l'a rappelé, c'était le cas du texte, effectivement,
20:46avec la loi sur l'immigration pour lequel nos députés l'ont voté,
20:49et tout un tas d'autres textes.
20:50– Autant qu'ils ne voteraient pas et qu'ils l'ont finalement voté.
20:52– Nous, à dépasser les barrages sectaires,
20:54ce qui est rarement le cas à gauche et à droite,
20:57que ce soit à l'Assemblée Nationale ou au Sénat d'ailleurs.
20:59– Allez, on continue.
21:00En tout cas, actuellement, on a vu la gauche qui se déchire,
21:03qui ne parvient pas à donner de nom pour Matignon.
21:05Le gouvernement, lui, il est toujours en place et aux affaires courantes,
21:10alors qu'hier, le Président de la République a accepté
21:12la démission du gouvernement Attal, qui reste cependant aux manettes,
21:15puisqu'il gère, je le disais, les affaires courantes.
21:18Est-ce que c'est une incongruité ?
21:19Est-ce que c'est une anomalie, Stéphane Piednoir,
21:21cette situation dans laquelle nous sommes,
21:23et qui va aussi mener 17 ministres démissionnés demain à voter,
21:28et les jours suivants à l'Assemblée Nationale ?
21:30– Alors, d'un point de vue constitutionnel, ce n'est pas une anomalie,
21:32c'est prévu dans les textes, tout ça a été documenté depuis,
21:36parce qu'évidemment, ça interroge chacun d'entre nous,
21:38mais évidemment, c'est une situation qui est, pour le moins,
21:42inattendue, voire inconfortable, parce qu'on va avoir des ministres,
21:46pas en plein exercice, mais en exercice pour les affaires courantes,
21:49comme on dit, qui vont siéger à l'Assemblée Nationale,
21:53un gouvernement qui ne pourra pas prendre de décisions
21:55qui dépassent des textes qui élargit le périmètre de textes précédemment votés.
22:01Une situation inconfortable, et pour tout dire,
22:03moi, ce qui me désole dans tout ça,
22:05c'est qu'on a un pays qui va être à l'arrêt, tout simplement.
22:08J'en reviens à l'opportunité de cette décision dans ce timing-là,
22:11en plein… – Juste avant les JO.
22:14– Des JO, sur une élection européenne, d'ailleurs,
22:16qui n'engageait pas forcément la nécessité d'une telle dissolution,
22:20moi, je ne suis pas forcément partisan de ce truc-là,
22:22le timing est désastreux, et on voit bien qu'on arrive
22:25à une situation politique totalement bancale,
22:29qui ne fait pas avancer le pays, qui le fait stagner,
22:32et on peut craindre que cette situation dure,
22:35probablement, jusqu'à la rentrée de septembre.
22:37– Oui, Marion Canales.
22:38– Oui, simplement, les affaires courantes, qu'est-ce que c'est ?
22:40Parce que là, le gouvernement, la semaine dernière,
22:42en fin de semaine dernière, a quand même dérogé
22:45au droit du travail pour les personnels qui font les vendanges,
22:48en supprimant le repos hebdomadaire,
22:50donc moi, je suis quand même un peu inquiète
22:51sur qu'est-ce qu'une affaire courante,
22:53parce qu'empêcher le repos hebdomadaire des vendangeurs,
22:56qui sont des travaux précaires, difficiles,
22:59et beaucoup de personnes issues d'immigration,
23:01voilà, il va falloir un peu circonstruire ce que c'est.
23:03– Ils n'étaient pas encore en affaires courantes
23:04au moment où cette décision est venue.
23:05– Et c'est le Conseil d'État qui va trancher à chaque fois.
23:06– Voilà, et puis, je voulais quand même dire tout à l'heure,
23:08sur les majorités relatives, parce que c'est le cas,
23:10majorité relative, quand même, Jordan Bardella,
23:12quand il avait été question que ce serait peut-être
23:14une majorité relative, il avait dit je ne serai pas Premier ministre,
23:16il y a des chances que je ne veuille pas exercer le pouvoir.
23:18On prend nos responsabilités au Nouveau Front Populaire,
23:20ça demande du temps, ça demande de faire une gauche
23:24qui est là pour faire des réformes,
23:25il y a une partie de cette gauche, de ce Nouveau Front Populaire,
23:27qui est encore dans la contestation,
23:29ben écoutez, s'ils ne viennent pas, ils ne viennent pas,
23:31mais la gauche de réforme, elle est en train de discuter,
23:34il y a plus de 180 députés, et on parviendra à se mettre d'accord
23:37sur des personnalités, parce que déjà, sur le fond,
23:40oui, on ne sera pas d'accord avec plein de choses,
23:41vous parlez du fait qu'on n'a pas de programme,
23:42on a un programme au Nouveau Front Populaire, on l'a avancé.
23:45– Législature qui a été…
23:47– Laurent Wauquiez dit pas d'augmentation des impôts,
23:49ben nous, on est pour, par exemple, la remise en place de l'ISF,
23:53c'est une forme d'augmentation des impôts.
23:55Laurent Wauquiez dit qu'il va vouloir réformer la justice des mineurs,
23:58le propre de la puissance est de protéger, disait Blaise Pascal,
24:01ben là encore, on voit que la droite va être plus pronte
24:03à venir taper sur les mineurs plutôt qu'à encadrer, accompagner…
24:06– Vous dites que finalement, il y a quand même des programmes assez clairs,
24:09finalement, à droite, à gauche, on commence à avoir des…
24:11– C'est extrêmement clair, on a eu l'occasion de les défendre les uns les autres
24:13dans toutes les circonscriptions dans lesquelles on est allés,
24:15et aujourd'hui, il y a eu un barrage républicain
24:18qui doit aller jusqu'au bout, maintenant, à l'Assemblée Nationale.
24:20– C'est très bien qu'il aille jusqu'à l'FI, ce barrage républicain.
24:23– Ah ben… – Marion Canales ?
24:24– On verra, je ne pense pas que la LFI soit candidate à des postes au perchoir, on verra.
24:28– La gauche est toujours très mal à l'aise quand on parle de la LFI.
24:30– Ah mais pas du tout, moi je ne suis absolument pas mal à l'aise avec la LFI.
24:32Moi-même, j'ai fait la campagne pour une candidate à la LFI,
24:36il y a des candidats, des personnalités à la LFI qui crispent tout le monde,
24:40et on le sait, président Larcher l'a très bien dit.
24:43– Vous dites, la France Insoumise, ce ne sont pas que les personnages qui crispent.
24:45– Oui, c'est parce que, je suis désolée,
24:47mais on fait un teint amarre autour de quelques députés, il n'y a pas que eux,
24:51et puis s'ils veulent rester dans la gauche contestataire,
24:53qu'est-ce que je vais vous dire, je ne suis pas députée,
24:55moi j'ai envie de leur dire, s'ils veulent rester dans la contestation
24:57et ne pas rejoindre le mouvement de réforme, de la gauche de réforme,
25:00attendu par les citoyens, ben écoutez,
25:02même si Kirou, elle pourrait encore électer sur les réseaux sociaux.
25:04– Sans LFI, vous n'êtes même pas de majorité relative,
25:06sans LFI, vous êtes largement affaibli à l'Assemblée Nationale,
25:09vous avez besoin des voix de LFI pour faire passer votre tête à l'Assemblée Nationale.
25:11– Vous n'êtes plus en tête dans les trois blocs.
25:12– Là, il y a une majorité relative pour tout le monde.
25:14– Sans LFI, vous êtes loin derrière,
25:19le Rassemblement National, ils repassent devant vous.
25:21– Je crois que Marine Le Pen ne dit pas tout LFI.
25:23– Si vous voulez, il y en a déjà qui sont partis au groupe écologiste,
25:25et puis si vous voulez, André Chassagne, il n'a pas attendu la LFI ou quiconque
25:29pour réussir à faire passer les retraites agricoles,
25:31il a créé une majorité, nous-mêmes au Sénat,
25:32on sait créer des majorités pour faire avancer les dossiers,
25:35les sujets très importants pour les Français.
25:37André Chassagne ou Christine Pierras-Bonne,
25:39quand il s'agit du pouvoir d'achat des familles modestes ou des retraites agricoles,
25:42ils ont créé des majorités alors qu'ils étaient dans l'opposition,
25:44donc voilà, aujourd'hui, il y a une force,
25:46il y a une force, une gauche qui s'est recentrée sur le Parti Socialiste,
25:49donc je suis désolée, à partir de ça, on avance,
25:52on discute avec les autres forces de gauche, s'il y a encore des contestataires…
25:54– Recentrée autour du Parti Socialiste,
25:56je pense que tout le monde ne s'est pas d'accord au niveau du nouveau populaire.
25:59– Écoutez, il y a quand même eu une forte progression,
26:01on a doublé nos députés, c'est extrêmement important,
26:04aujourd'hui, je suis désolée, il va falloir aussi rediscuter
26:07de la façon d'exercer, je ne suis pas députée,
26:09donc je n'ai pas mon mot à dire pour le groupe des députés,
26:12mais c'est important de le dire, les 14% de Raphaël Glucksmann,
26:15on a fait écho tout à l'heure, il y a quand même aujourd'hui
26:17quelque chose qui s'est passé à gauche, il va falloir prendre les conséquences.
26:21– François Patria, vous vous sentiriez de parler à cette gauche
26:23que représente Marion Canales, si elle s'expurgeait de LFI,
26:27puisqu'on a vu Gabriel Attal, et on va en parler,
26:30qui a dit qu'il voulait faire un pacte d'action
26:32et discuter avec les différents groupes politiques,
26:34est-ce que vous pouvez discuter avec eux ?
26:35– Complètement à votre question, je voudrais y revenir,
26:36à l'instant, pour répondre concrètement à cette question,
26:38oui, nous l'avons dit, moi je me suis opposé au désistement face au LFI,
26:42moi je n'étais pas d'accord qu'on le fasse, je l'ai dit,
26:44j'avais dit oui pour les socialistes, oui pour les communistes,
26:47oui pour les écologistes, mais pas pour LFI, je l'avais dit,
26:51et chez nous, dans nos territoires, nous l'avons maintenu.
26:53Maintenant, tout à l'heure, je voulais répondre à votre question,
26:57c'est qu'aujourd'hui, pourquoi Macron prend du temps ?
27:00Macron a raison de prendre du temps,
27:01mais on va dire pourquoi, parce qu'on voit bien que les choses évoluent,
27:04imaginez que le premier jour, il ait dit,
27:06ben voilà, aujourd'hui, le Front Populaire Majoritaire,
27:09je nomme M. Mélenchon, est-ce que la nomination de M. Mélenchon
27:13aurait répondu à l'urgence aujourd'hui qu'il y a dans la guerre,
27:17dans les combats, dans les attentats, ou dans la dette publique ?
27:19Absolument pas, aujourd'hui, on voit bien que les choses évoluent,
27:22parce qu'elles doivent aujourd'hui évoluer dans le sens du dialogue,
27:25et on voit bien qu'à gauche, les choses bougent,
27:28je pense que le Front Populaire va imploser, il implosera forcément,
27:32et moi, j'ai toujours été d'accord, pour répondre à votre question concrètement,
27:34de discuter avec les forces républicaines qui vont des républicains aux sociaux-démocrates.
27:40Des républicains aux sociaux-démocrates, moi, c'est pour ça,
27:43l'arc républicain, c'est celui que je défends.
27:44On va voir si vous pouvez avoir des propositions en commun,
27:47parce que de LR aux socialistes, ça peut être compliqué.
27:50Je dis que ça bouge à gauche, mais ça bouge à droite aussi.
27:52J'écoutais ce matin, avec attention, M. Pradié,
27:54M. Pradié, oui.
27:55Ce matin, j'ai entendu dire des choses un peu différentes de ce qu'il a dit,
27:58genre, deviens un homme libre, je veux faire mon groupe,
28:00et j'irai peut-être en inscrit, je ne suis pas d'accord avec la ligne des républicains.
28:03Les choses bougent aussi.
28:05Les choses bougent à droite, les choses bougent à gauche.
28:07C'est quand elles auront bien bougé que, vous savez, je crois qu'il y a quelqu'un,
28:09il y a une verte qui a dit, il faut attendre que les escargots dégorgent.
28:13Elle a dit, moi, je ne prends pas ce terme-là,
28:14parce que même si je suis bourguignon et vétérinaire…
28:16– Que les particules retombent, on peut aussi dire.
28:18– Comme telle, mais enfin, les choses évoluent.
28:20– Si seulement Emmanuel Macron avait pu prendre un tout petit peu plus de temps
28:23avant de dissoudre, ça aurait été pas mal.
28:25– En tout cas, cette proposition de parler aux uns et aux autres,
28:29c'est aussi celle de Gabriel Attal.
28:31Il a proposé hier de consulter les autres groupes politiques.
28:34Lui, qui a pris la tête du Goprenaissance ce week-end,
28:37veut conclure un pacte d'action.
28:39Ce sont ses mots, Jonathan Dupriès.
28:42– Gabriel Attal, démissionnaire, le voici chargé des affaires courantes,
28:46jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement le remplace.
28:49Mais à quelle échéance ? Et avec quelle force politique ?
28:52S'il exclut de briguer à nouveau Matignon,
28:55le Premier ministre entend être à la manœuvre
28:57pour faire sortir le pays de l'impasse,
28:59en proposant notamment aux autres forces politiques,
29:01hormis le RN et LFI, ce qu'il nomme un pacte d'action.
29:05– On travaille, et dans les prochains jours,
29:06on sera amenés à prendre une initiative politique,
29:09à faire des propositions pour un pacte d'action pour les Français,
29:12avec du fonds, des propositions de mesure,
29:15des propositions de compromis aussi,
29:17et avec un travail qu'on souhaite engager avec les autres groupes politiques,
29:21à l'exception des extrêmes, pour avancer au service des Français.
29:24– À gauche, certaines forces concèdent
29:26qu'il faudra des compromis pour gouverner,
29:28mais sûrement pas, derrière le leadership du bloc macroniste.
29:32– Il faudra trouver amendement par amendement,
29:34projet par projet, des majorités à l'Assemblée.
29:36Mais on ne va pas refaire un gouvernement du en même temps,
29:39ce n'est pas sérieux, ça n'a pas marché.
29:40– De son côté, le RN raille une situation politique inextricable.
29:44Marine Le Pen dénonce une classe politique qui tourne sur elle-même.
29:49– Je suis désolé de vous dire que j'avais prévu tout ça,
29:51je l'avais dit tout ça, je l'avais dit aux Français moi,
29:54je l'avais dit soit le RN aura une majorité absolue,
29:57et il est le seul à pouvoir en avoir une, donc à pouvoir gouverner,
30:02soit ce sera le Bourbier, bon ben c'est le Bourbier,
30:06tout cela a été prévisible.
30:07– S'il souhaite bâtir une coalition,
30:09Gabriel Attal devra convaincre la droite républicaine
30:12de rejoindre les macronistes, un pari loin d'être joué d'avance,
30:16car Laurent Wauquiez refuse toujours catégoriquement
30:19l'idée d'une coalition avec la majorité sortante.
30:22Le patron des députés de droite préfère plancher
30:25sur son propre pacte législatif pour porter des mesures issues de son camp.
30:30– Stéphane Piednoir, pas de coalition,
30:32ça vous êtes d'accord avec Laurent Wauquiez,
30:35mais un pacte législatif, revenir au texte par texte,
30:39qui a été quand même un refrain qu'on n'a pas mal entendu depuis 2022,
30:44ça c'est possible ou pas ?
30:45– En tout cas oui, c'est ce qu'on a pratiqué depuis 2022,
30:47il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale depuis 2022,
30:50au Sénat c'est une tradition aussi justement,
30:54on dit qu'il y a une majorité de droite et du centre,
30:55mais en réalité il y a des groupes qui sont aussi amenés à se parler,
30:59à tomber d'accord, parce que ça ne vient pas comme ça du premier coup si je puis dire,
31:04donc on a l'habitude de ces travaux parlementaires,
31:07la difficulté c'est que là, plus personne ne se dégage véritablement,
31:11donc nous ce qu'on propose aux Républicains c'est ce pacte législatif,
31:15Laurent Wauquiez a présenté ça,
31:17c'est une co-construction d'ailleurs avec le groupe LR au Sénat
31:21et avec Bruno Retailleau qui a beaucoup travaillé là-dessus,
31:25les choses sont claires, nous on a des lignes rouges à ne pas franchir,
31:27je l'ai dit tout à l'heure sur l'augmentation des impôts,
31:30sur l'absence de baisse des pensions,
31:32sur un discours plus ferme et des mesures plus fermes sur l'immigration,
31:36sur la justice des mineurs, il va falloir qu'on regarde ça de près aussi,
31:40il n'y a aucune raison pour ne pas…
31:42En fait, ce qu'on nous reproche,
31:43vous savez moi je suis président aussi de Fédération LR dans le Maine-et-Loire,
31:47les adhérents ce qu'ils nous disent c'est que sans doute on a raté des choses,
31:50on n'a pas su porter des discours qui étaient assez forts à un moment donné,
31:54si on reprend y compris les discours de François Mitterrand dans les années 80,
31:58aujourd'hui il serait sur l'échiquier politique très très très à droite avec ces propos-là,
32:03eh bien on n'a pas su tenir nos engagements,
32:05aujourd'hui les Français nous disent bon ben ras-le-bol,
32:07on veut, le message qui a été envoyé au deuxième tour de l'élection législative,
32:12c'est prenez des mesures fortes parce qu'on a besoin,
32:15la radicalité qui s'exprime, ça veut dire prenez des mesures fortes, on assume ça.
32:19– Marion Canalet, vous voulez réagir ?
32:20– Oui, après, prendre des mesures fortes,
32:23quand je vous entends dire que c'est les revalorisations des pensions et des retraites,
32:26vous avez voté contre la revalorisation de 500 millions en 2022, le groupe LR,
32:31pareil pour le SMIC, tout à l'heure on disait qu'est-ce qui…
32:34le bourbier dont vous parle Marine Le Pen sur le nouveau front populaire,
32:38ben nous on est d'accord pour augmenter le SMIC par exemple,
32:40alors que les Républicains ne le sont pas sur le pouvoir de vivre.
32:43Bon, voilà, il y a beaucoup plus de choses qui nous rapprochent de la LFI
32:47jusque aux écologistes en passant par le Parti Socialiste et les écologistes,
32:50pour pouvoir créer des conditions pour proposer des choses,
32:53moi je suis un peu surprise du pacte, du pacte législatif de Laurent Wauquiez,
32:58et puis juste pour rebondir aussi sur Gabriel Attal et la proposition,
33:01enfin je ne sais pas si Emmanuel Macron a compris par deux fois
33:04qu'il n'avait pas gagné auprès des Français quand même,
33:05parce que j'ai l'impression que tout doit tourner autour de lui,
33:09bon ben aux législatives mais aussi aux élections européennes,
33:12la majorité présidentielle s'en est pas trop mal sortie,
33:15parce qu'il y a eu le barrage républicain aussi en sa faveur sur les législatives,
33:18mais tout ne tourne pas autour du parti de M. Macron,
33:21il nous a quand même précipité dans ce calendrier qui nous fait aujourd'hui nous dire
33:26qu'on a besoin de temps pour discuter,
33:28on a besoin de temps pour proposer encore concrètement quelque chose de solide
33:32pour que le gouvernement puisse exercer pleinement des prérogatives
33:35et qu'il ne soit pas le bourbier dont parle Emmanuel Macron.
33:37François Patrida, il faut une reconnaissance vis-à-vis de ceux qui ont fait
33:40le front républicain contre le Rassemblement National,
33:43de votre part, de la part de votre camp ?
33:45Il semble que ce front républicain, c'était un accord qui était pour montrer
33:49que les Français majoritairement, malgré les 10 millions de voix qu'ils ont eues,
33:53ne souhaitent pas l'arrivée aujourd'hui du Front National dans ce pays.
33:56Le plafond de verre a une fois fonctionné parce que les Français majoritairement,
34:00majoritairement, n'en veulent pas.
34:01Il l'avait déjà montré avec les 10 millions de voix lors de la présidentielle,
34:0460, 40, 60% des Français sont hostiles aujourd'hui au Front National.
34:08Les choses sont claires, nous l'avons fait.
34:10Ensuite, il n'y a pas question d'hégémonie de la part du groupe Macronisme,
34:14puisque vous nous appelez comme tel aujourd'hui.
34:15Non, il y a simplement la volonté d'un parti responsable qui répond à deux choses.
34:19Leur est à la responsabilité, leur est au dialogue, leur est à l'apaisement.
34:23Ce que fait Gabriel Attal, il dit, nous sommes responsables,
34:26nous sommes aujourd'hui en situation de pouvoir discuter avec d'autres,
34:29nous allons faire des propositions, les Républicains vont en faire,
34:32si les socialistes veulent en faire, qu'ils en font,
34:34on confondra ces propositions.
34:36Attendez, mais c'est ça l'objet, la chose, c'est pas les noms.
34:39Je prends un exemple.
34:40Sur la loi immigration, voilà, on voit ce que propose le pacte législatif des Républicains,
34:46des quotas d'immigration votés chaque année par le Parlement,
34:48des aides sociales des étrangers conditionnés à une présence minimale sur le territoire,
34:51la suppression de l'aide médicale d'État pour la transformation en dispositif d'urgence,
34:55sur la réforme de la justice, le retour des peines planchées,
34:58la suspension des aides sociales pour les parents de mineurs délinquants,
35:00le direcissement de la justice des mineurs, tout ça, vous êtes d'accord ?
35:03Non, on va en parler, mais non, d'abord, on l'a déjà dit, attendez.
35:05Non mais, on n'a pas dit qu'on était d'accord sur le programme.
35:08On a remarqué.
35:09Attendez, non mais attendez, moi je veux bien.
35:12Le propre d'un compromis, c'est de prendre les programmes des autres,
35:16son programme à soi, et de trouver quelqu'un qui satisfasse tout le monde.
35:19C'est pas de prendre en bloc les mesures.
35:20Il y a des mesures, nous on a voté la loi ici sur la migration en 10 ans,
35:23que sur les mesures qui ont été retoquées, nous étions opposés.
35:26Le droit du sol, pour nous, c'est intouchable aujourd'hui.
35:29Vous avez voté des mesures parce que vous pensez qu'elles seraient retoquées.
35:32Non, par contre.
35:33Avec le soutien de Gérard Darmanin, quand même.
35:36J'assume ce que j'ai voté ici, en 10 ans,
35:38qu'il y avait des choses que nous soutenions, et puis que nous pouvons faire.
35:41Troisièmement, je réponds à Marion Cananet, aujourd'hui sur la justice.
35:44La justice des mineurs, c'est pas de gauche ou de droite.
35:47C'est simplement, est-ce qu'un jeune qui a commis un délit,
35:49doit-il être jugé dans les trois mois ou pas ?
35:51Tu as un délit qu'il a commis, c'est ni être de gauche ni être de droite.
35:54Les Français ne comprennent pas qu'il y ait des jeunes qui aient commis des délits
35:56il y a six mois ou huit mois dans les banlieues,
35:58qui ne sont toujours pas jugés aujourd'hui.
36:00Si vous l'entendez comme ça, si c'est être de gauche,
36:02que le laxisme s'installe et qu'on ne juge pas les gens qui commettent des délits,
36:04je veux bien, mais ce n'est pas être de gauche et de droite.
36:06Non, moi je disais simplement, pardon Claire.
36:08On peut ne pas parler des personnes,
36:10puisque finalement ça tourne autour des personnes ou des partis politiques.
36:14Ce qui fonde la Vème République, c'est les partis politiques.
36:17Aujourd'hui, que ce soit du centre, des LR ou de la gauche,
36:20on l'a sur ce plateau, ils ne se sont d'accord sur rien.
36:22Il n'y aura pas d'accord effectivement sur le SMIC à 1 600 euros,
36:25il n'y aura pas d'accord sur le nucléaire,
36:26il n'y aura pas d'accord sur le désarmement moral, physique des services de police,
36:30sur l'immigration, sur les pouvoirs d'achat.
36:32Mais ce qui inquiétant pendant ce temps-là,
36:33c'est que les Français, pendant que l'on cherche à nommer un Premier ministre
36:36de gauche, du centre, de droite,
36:38rien n'est fait sur l'aspect sécuritaire.
36:40Alors que les JO arrivent dans quelques jours maintenant,
36:42rien n'est fait pour lutter, pour améliorer le pouvoir d'achat des Français.
36:48Et pendant ce temps-là, effectivement, les 11 millions de Français,
36:50je suis désolé pour vous M. Patria, qui nous ont fait confiance,
36:52et vous parlez encore de barrage,
36:53mais finalement, ce n'est pas tant le barrage qui compte,
36:55c'est l'eau qu'il y a derrière qui pousse et qui, après l'élection,
36:58nous amène à la plus forte progression,
36:59ce qui est loin d'être votre cas.
37:01En nombre d'électeurs, il n'y aura pas d'allumez-vous non plus.
37:05Je pense que s'il y en a un qui a posé ses élections,
37:07c'est le camp d'Emmanuel Macron,
37:08mais vous avez du mal à en tenir compte quand même.
37:10Il y a 18 millions de Français qui ont voté contre le FN.
37:11Je vous parle de la plus grosse partie de Français qui a voté.
37:14Mais il y a aussi 10 millions de personnes qui ont voté.
37:16Mais il y a 18 millions de Français qui ont voté contre.
37:18Mais M. Darmanin est élu avec les voix de ceux qui considèrent
37:20que la police suit M. Patria, un peu de sérieux quand même.
37:23Mme Borne a été élue avec les voix de la France Insoumise et son 49.3,
37:27donc un peu de sérieux quand même sur les alliances contre nature.
37:29Les personnes qui ont voté pour M. Darmanin
37:31ne soutiennent pas le programme de M. Darmanin.
37:34Allez, on va continuer les réactions salle des conférences.
37:37On va rejoindre Alexandre Poussard,
37:39qui se trouve avec le président du groupe Union centriste,
37:43également président de l'UDI, c'est Hervé Marseille.
37:45Bonjour Hervé Marseille.
37:46Bonjour.
37:47Gabriel Attal veut rassembler le camp présidentiel,
37:50les LR et des socialistes autour de ce qu'il appelle un plan d'action.
37:53Est-ce que vous croyez à ce bloc central élargi ?
37:56Oui, bien sûr.
37:57Je pense qu'il n'y a pas d'autre solution.
38:00Il faut absolument que tous ceux qui partagent les mêmes valeurs
38:03puissent se retrouver.
38:05J'observe d'ailleurs que la proposition de Gabriel Attal
38:09répond au pacte législatif,
38:12qui est mis en musique par Laurent Wauquiez,
38:15président du groupe LR,
38:17et sur des propositions qui se rapprochent de ce que
38:23propose également Gabriel Attal.
38:25Donc, il y a matière à une politique pour la France
38:29pour les prochains mois, les prochaines semaines.
38:32Mais alors, pour mener à quelle politique ?
38:33Pour mener la même politique qui est menée depuis sept ans ?
38:36Alors qu'il y a quand même eu une défaite dans les urnes
38:38pour le bloc central.
38:39Il y a eu une défaite pour beaucoup de gens.
38:42Je veux dire, je n'ai pas vu de vainqueur à la sortie.
38:45Il y a des gens qui progressent.
38:48Je vois en plateau...
38:49La gauche, le RN et le Bloc central à la régression.
38:52Donc, il faut trouver des solutions.
38:54Sinon, il y aurait une majorité et ça se saurait.
38:56Donc, il faut trouver des solutions
38:58et les solutions ne peuvent être que dans le compromis.
39:01Il faut que chacun fasse un pas et qu'on rassemble.
39:04Il n'y a pas d'autre solution.
39:06Et c'est important pour le pays parce qu'il se passe
39:08un tas de choses dans le monde, en Ukraine, pas loin de chez nous.
39:12On a des problèmes avec Bruxelles.
39:15Il va falloir faire un budget à la rentrée.
39:16Donc, il va falloir trouver des solutions parce que les Français
39:19attendent des solutions.
39:20Alors, il y a des solutions économiques, bien sûr,
39:22et budgétaires, mais aussi un pan social parce qu'on sait très bien
39:26qu'il y a une demande sur le pouvoir d'achat.
39:27Il y a une demande sur le logement.
39:29Il y a un problème sur la santé, les déserts médicaux
39:32et les services publics. Donc, il y a beaucoup de travail.
39:34Alors, vous le disiez, un pacte législatif est proposé
39:37par Laurent Wauquiez et les Républicains avec des mesures
39:39de droite traditionnelles pour durcir la politique migratoire,
39:43durcir la politique pénale avec le retour des peines planchers
39:45ou lutter contre ce que Laurent Wauquiez appelle l'assistanat.
39:49Est-ce que le Bloc central, le camp présidentiel peut accepter
39:52certains textes de droite ?
39:53Pour vous, ça semble possible ?
39:54Écoutez, en tous les cas, on peut discuter parce qu'il faut
39:57prendre en considération ce qu'ont dit les électeurs.
40:00On voit très bien que de nombreux électeurs sont attentifs
40:02aux problèmes de sécurité, aux problèmes du régalien.
40:05Et donc, il y a certainement des progrès à faire
40:08pour obtenir davantage de résultats.
40:09On voit bien qu'il y a un souci avec la justice des mineurs,
40:13avoir des résultats, des réponses pénales plus rapides
40:16quand on voit les difficultés.
40:18Il faut tenir compte de ce qu'ont dit les électeurs.
40:21Mais si on partage les mêmes valeurs et si on a le souci du pays,
40:25on peut trouver des alliances et des accords pour un gouvernement.
40:30Dernière question, pour finir, vous êtes président de l'UD
40:33et soutien du camp présidentiel,
40:34mais vous êtes également président du groupe centriste au Sénat
40:36et composante de la majorité avec Les Républicains.
40:40Ça veut dire que personnellement, vous vous investissez
40:42pour renouer le dialogue entre la Macronie et les LR ?
40:45Écoutez, encore une fois, il faudra que tout le monde y mette du sien.
40:49Les camps ont un sens modéré, si je puis dire, aujourd'hui.
40:53Comme il n'y a pas de majorité,
40:55il faut que tous ceux qui partagent les mêmes convictions,
40:57qui sont des convictions républicaines et européennes,
41:00discutent, dialoguent pour trouver des solutions,
41:03chacun à partir de leur proposition.
41:05Et puis, toute dernière question, j'en rajoute une,
41:07Yael Brown-Pivet qui serait réélu à la tête de l'Assemblée nationale
41:10avec les voix du camp présidentiel et des LR, c'est possible ?
41:15Écoutez, c'est une bonne présidente,
41:16elle a montré ses capacités, son expérience.
41:19Donc, elle sera candidate, j'espère qu'elle sera réélue.
41:21Merci beaucoup Hervé Marseille.
41:23Merci, merci beaucoup Alexandrie.
41:25Il a fait campagne avec les macronistes, Hervé Marseille,
41:28il appartient à la majorité sénatoriale avec LR,
41:30ça peut être un artisan de votre rapprochement,
41:33Stéphane Piednoir et François Patria ?
41:35Hervé Marseille, oui, c'est un acteur, en tout cas,
41:42c'est un acteur essentiel déjà au Sénat.
41:44Je parlais tout à l'heure de discussions entre le groupe LR au Sénat
41:47et le groupe Union centriste, c'est naturel,
41:50on a une vieille tradition pour parler entre ces deux groupes
41:54pour arriver à des majorités assez conséquentes ici au Sénat.
41:59Oui, moi je lui fais confiance pour être,
42:01je ne sais pas comment vous pouvez le qualifier,
42:02mais en tout cas, facilitateur dans cette histoire.
42:05Moi, je veux rester, d'abord, je veux quand même qu'on reste à notre place,
42:08le groupe LR, moi je n'ai pas de prétention à dire
42:10on a dominé, on n'a pas gagné les élections,
42:12et ça, là-dessus, on est tout à fait clair.
42:14On a maintenu un groupe qui est malgré tout assez conséquent,
42:17en tout cas, on nous annonçait à 15 ou 20 députés.
42:21Vous n'espérez pas être faiseur de roi, comme on dit, dans cette circonstance ?
42:25C'est possible, mais en fait, vraiment, ce sur quoi on est attaché,
42:28c'est, nous, on a un bloc, on a des lignes rouges,
42:31on sait qu'on ne participera pas, on ne votera pas des textes
42:34qui vont à l'encontre de ces lignes rouges.
42:36Maintenant, je voudrais dire une chose aussi,
42:38que la désignation du Premier ministre,
42:39il me semble que c'est la prérogative du Président de la République.
42:42Moi, je suis étonné depuis le 7 juillet
42:44de ce cafarnaum ambiant sur des noms
42:50qui sont comme ça projetés par les uns et par les autres.
42:52Ça n'appartient pas au parti,
42:54c'est le choix du Président de la République de dire,
42:56compte tenu de la situation qu'il a lui-même créée,
42:58je pourrais dire du chaos qu'il a lui-même créé,
43:00de dire, voilà le Premier ministre à qui je confie cette situation
43:03un peu compliquée à gérer,
43:05et après qu'il se débrouille, lui, ce Premier ministre,
43:07pour constituer un gouvernement.
43:08C'est comme ça que ça devrait se passer.
43:10Mais qui pourrait-il nommer légitimement alors qu'on a…
43:12C'est son problème.
43:15D'abord sur Hervé Marseille.
43:16Hervé Marseille est un homme qui compte au Sénat.
43:19Il a souvent joué son rôle de médiateur,
43:22il discute, il a été majoritaire avec les Républicains,
43:25il est venu avec nous pendant la campagne,
43:27la dernière campagne électorale,
43:28il a rejoint le camp présidentiel pour participer,
43:31parce qu'il aspire aujourd'hui à ce que nous trouvions,
43:33cette majorité qu'il évoque.
43:35Il s'entre aujourd'hui, il s'intémolite,
43:37il la souhaite et il la faudra bien.
43:39Ce pays devra être gouverné.
43:41Demain, s'il est gouverné,
43:42même s'il est gouverné demain par des techniciens,
43:45par des personnels non politiques,
43:46il ne sera gouverné qu'une majorité qui sera au centre,
43:49quelle qu'elle soit.
43:50Elle ne sera pas dans l'une des extrêmes aujourd'hui.
43:52Donc, je crois qu'Hervé Marseille aujourd'hui a raison de ce qu'il dit.
43:56Il est courageux en l'occurrence.
43:59Il a des capacités de dialoguer avec tout le monde.
44:01C'est un homme de dialogue et il peut participer aujourd'hui
44:04à ce compromis auquel nous aspirons.
44:07– Et vous êtes prêt à vraiment bien redialoguer avec LR
44:10alors qu'on a vu comment ça s'était passé sur le projet de loi immigration,
44:14comment ça s'était passé sur le projet de loi sur les retraites,
44:17où, certes, ça marchait bien avec le groupe au Sénat,
44:19ça n'avait pas du tout été la même ligne à l'Assemblée nationale.
44:21Vous aviez quand même fait beaucoup de concessions
44:23pour essayer d'arriver à ce titre.
44:25– Regardez les votes.
44:26Notre groupe a dialogué tantôt avec la droite, tantôt avec la gauche.
44:30Il y a des textes de loi que nous avons votés avec la gauche contre la droite
44:33et des textes de loi que nous avons votés avec la droite contre la gauche.
44:35Parce que ce qui compte pour nous, c'est l'intérêt du pays
44:37et que ce pays avance, socialement, économiquement.
44:40Tout ce qui est aujourd'hui, le travail, la richesse,
44:43pour tout ce qui compte aujourd'hui pour que les Français puissent sortir
44:47des difficultés dans lesquelles ils sont, nous avons voté pour.
44:49Donc, on est capable de dialoguer.
44:51Moi, je suis capable de dialoguer avec les Républicains, je le fais.
44:53Je suis capable de dialoguer demain avec les socialistes, bien entendu.
44:57– Joshua Auchard.
44:57– Oui, vous prenez l'exemple d'Hervé Marseille,
44:59effectivement, qui a une grande compétence,
45:01qui est un homme de dialogue, effectivement.
45:02Vous demandez à des sénateurs si les centristes, la gauche, la droite,
45:06peuvent dialoguer ensemble.
45:07Le Sénat a, depuis le mois d'octobre dans lequel je suis élu
45:09et j'ai fait mon entrée dans cette institution,
45:11cette capacité à dialoguer ensemble entre les différents groupes politiques
45:15pour trouver un accord.
45:15– Ça peut exister.
45:16– Ça existe au Sénat, on l'a bien vu sur différents textes
45:19et notamment sur les lois sécuritaires, sur la loi immigration, encore une fois,
45:22où même les LR du Sénat n'étaient pas d'accord
45:24avec leurs homologues de l'Assemblée nationale.
45:26Il y a une toute autre, finalement, politique,
45:28une toute autre ambiance à l'Assemblée nationale
45:29qui font que ces groupes sont souvent dans des postures politiciennes
45:33et n'arriveront pas à dialoguer.
45:35Donc on va se retrouver, effectivement, avec des majorités relatives
45:37et des accords, texte par texte,
45:40auxquels le Rassemblement national prendra sa part
45:42lorsqu'il estime que le texte va dans l'intérêt des Français.
45:44Il n'y aura pas de sectarisme chez nous
45:45et que le texte soit présenté par la gauche, par les LR ou par Renaissance.
45:49– Vous voulez bien jouer le jeu du texte par texte.
45:51– On l'a toujours fait, nous, on l'a toujours fait.
45:53Sans LFI, sans les écologistes, on continuera à le faire.
45:55– Voilà, moi, si je peux me permettre deux choses pour mon collègue.
45:58Le fait d'aller dans le sens des Français, etc.
46:02à l'Assemblée nationale, excusez-moi,
46:03parce que le groupe Rassemblement national existe à l'Assemblée nationale,
46:06il n'existe pas chez nous.
46:07Quand il a failli voter le rétablissement de l'ISF,
46:09c'est-à-dire plutôt dans le sens des Français,
46:11du peuple que vous souhaitez accompagner, etc.
46:14Vous n'avez pas voté.
46:15Quand il s'agit de mesures en faveur du rehaussement des minimas sociaux,
46:19vous n'avez pas voté ou vous vous êtes abstenus.
46:21– Vous allez vous déconner un peu avec la gauche,
46:23c'est ce que vous dit la gauche.
46:23– Ça, vous n'avez pas, en tout cas, été dans ce sens-là de ces majorités.
46:26– Oui, c'est vrai qu'on n'a pas souvent voté avec les dingueries de la France insoumise,
46:29on n'a pas eu de chance, on ne les a pas au Sénat,
46:31et qu'on n'a pas voté, ce qui nous a été reproché pendant cette campagne.
46:33– En gros, quand le Rassemblement national doit prendre ses responsabilités
46:35sur des textes en faveur du pouvoir d'achat des Français,
46:37il ne l'a pas fait à l'Assemblée nationale,
46:39que ça ait été présenté par les élus de chez Emmanuel Macron,
46:41les socialistes, les LR, de toute façon, c'est miette.
46:44– On est le groupe qui a le plus voté les textes qui venaient d'autres parties.
46:46– Et la deuxième chose, non, c'est les LR qui votent surtout les textes des macronistes.
46:49– Oui, ça…
46:50– Et par ailleurs, le SMIC, par ailleurs, pour François Patria,
46:56je me doute bien que Gabriel Attal, mais surtout Bruno Le Maire,
46:58voudraient remettre un peu tout le monde autour de la table,
47:00parce que quand on vient de rentrer en procédure en déficit excessif depuis hier,
47:03on se dit qu'effectivement, économiquement,
47:05il va falloir un peu refaire le tour de table.
47:07– C'est vrai qu'avec le SMIC à 1 600 euros, on va augmenter…
47:10– Ah mais, ça a été démontré, il y a 200 économistes, 200 économistes,
47:14avec des prix Nobel dedans, qui ont dit que le programme économique
47:17du Front populaire, il était tenable financièrement,
47:19on ne va pas refaire les démonstrations qui ont été très bien faites
47:21par mon collègue Alexandre Ouisy, par exemple,
47:23sur le SMIC, si on augmente le SMIC, on augmente également les cotisations,
47:26et derrière, il y aura un fonds de compensation sur les TPE.
47:28Mais je voulais quand même dire…
47:29– Ah oui, le fonds de compensation, on ne sait pas où on le trouve,
47:31mais on le trouve.
47:32– Avec la création de l'ISF, avec la recréation de l'ISF,
47:35ça a été déjà démontré largement mieux par d'autres que moi,
47:38mais quand même, je veux rappeler le Rassemblement national,
47:40qui en fait, essaye de jouer un peu l'arbitre entre nous,
47:42depuis tout à l'heure, je veux dire, entre M. Patria, tous les trois,
47:46mais non, le Rassemblement national, quand il a fallu voter des choses,
47:49il ne l'a pas fait en faveur, c'est une…
47:51Je suis désolée, c'est un peu extrême, ce que je vais dire,
47:53mais c'est un peu une arnaque sociale, on l'a démontré pendant la campagne,
47:57à ce qu'ils disent, ce qu'ils n'ont pas fait
47:59quand ils étaient en possibilité de le voter à l'Assemblée nationale.
48:01– Assez mal, parce qu'une dizaine de Français ont voté pour nous,
48:02et vous savez qu'on a voté des textes de la gauche…
48:03– Mais vous avez pu raconter des espoirs aussi…
48:04– On a voté des textes des centristes, on a voté des textes des Républicains,
48:07on a fait systématiquement, quand ça allait dans le bon sens,
48:09nous, quand nos députés ont proposé un texte sur l'endométriose,
48:12les députés de gauche ont tout fait pour ne pas le voter.
48:14Mais on ne va pas…
48:15Je pense que ce n'est pas ça que les Français attendent aujourd'hui,
48:17c'est qu'on puisse effectivement se mettre au travail rapidement
48:19sur des sujets qui les intéressent vraiment,
48:21sur le pouvoir d'achat, sur la sécurité, et pas sur des chamailleries…
48:24sur des chamailleries, je pense que la gauche est très douée pour ça,
48:26on va les laisser faire.
48:26– Alors, auparavant, avant de parler vraiment du fond,
48:29il va quand même falloir s'intéresser à la suite immédiate demain,
48:32c'est quand même le partage des postes,
48:34et ça va encore occuper la prochaine séquence parmi les points épineux.
48:37Faut-il accorder des postes de responsabilité au Rassemblement national
48:40ou, au contraire, maintenir un cordon sanitaire ?
48:43Votre collègue Laurent Jacobelli, député Rassemblement national,
48:45a bien sûr son avis.
48:47– Nous n'attendons pas tous les postes pour le Rassemblement national,
48:50mais nous estimons que l'extrême-gauche doit avoir des vice-présidents,
48:54que l'ancienne majorité présidentielle doit avoir évidemment des vice-présidents,
48:57et nous aussi, c'est comme ça que les textes ont été écrits,
49:00pour que dans l'Assemblée nationale,
49:01il y ait la juste représentation des Français.
49:04Comment peut-on expliquer qu'on veut faire barrage
49:07à ce qui serait anti-républicain Rassemblement national,
49:10ce qui est une fable, mais suivons le scénario de la fable,
49:13et se comporter soi-même de manière anti-républicaine ?
49:17– Faut-il des vice-présidents Rassemblement national
49:20ou faut-il un cordon sanitaire selon vous, François Patria ?
49:24– Ecoutez, je pense que les deux ont raison en l'occurrence.
49:26Moi, je vois mal, dans un pays démocratique,
49:28où des parlementaires sont élus démocratiquement,
49:32qu'ils soient éliminés de tous les postes de responsabilité à l'Assemblée.
49:34Je vous donne comme tel.
49:36Il est évident demain…
49:37– Donc, il faut des LFI et du Rassemblement national.
49:39– Écoutez, vouloir éviter demain, bien entendu.
49:41Je dis, demain, vouloir éviter.
49:42Ils sont députés aujourd'hui, ils sont députés.
49:44Et les Français leur ont accordé des millions de voix à chacun.
49:47Vouloir demain penser qu'il y aurait tous les vice-présidents
49:49d'un seul camp ou d'une seule majorité aujourd'hui,
49:51ça n'a pas de sens démocratique dans le fonctionnement habituel.
49:54J'étais député pendant 18 ans, je sais de quoi je parle en l'occurrence.
49:57Donc, évidemment, je pense que les extrêmes auront des postes de vice-président.
50:01– Et il le faut, c'est démocratique.
50:03– Quant aux postes de responsabilité,
50:05qui sont les postes, ou de caisseur, ou de commission, c'est autre chose.
50:08Là, une majorité peut se dégager,
50:11parce qu'elle aura une politique à mener par eux et pas par les extrêmes,
50:13de pouvoir avoir des postes de responsabilité comme tel.
50:15Mais autrement, les écarter, a priori,
50:17faire un cordon sanitaire, comme l'a dit Marion Canade-Lattent,
50:20comme l'a dit Marion à cet instant,
50:22ce n'est pas possible d'écarter de tous les postes un parti…
50:25– Un cordon sanitaire, là-dessus ?
50:27– Vous parlez trop vite, excusez-moi.
50:28– C'est pas grave.
50:29Petit un, je pense que le Conseil d'État a déjà acté le fait
50:32qu'il y avait l'extrême droite, mais que la LFI n'était pas extrême gauche,
50:34mais on ne va pas revenir sur ces détails sémantiques.
50:36Deuxième chose, jamais je ne parlerai de cordon sanitaire,
50:39précisément parce que cette métaphore sanitaire
50:43qu'on a eue par la biais d'une députée à la FI sur les punaises de lit,
50:46notamment, on n'est pas en train de parler de maladie,
50:49on parle de politique, donc je ne parlerai jamais de cordon sanitaire.
50:52En revanche, banaliser, légitimer une force politique
50:59contre laquelle, moi je me suis engagée en 2002 précisément pour ça,
51:02en politique, à gauche, au Parti Socialiste.
51:05Nous avons fait le nouveau Front Populaire,
51:06nous avons fait le Front Républicain,
51:08nous l'avons fait parce que non, l'extrême droite dans un pays,
51:12c'est le début de la destruction de notre pays démocratique.
51:16Je suis désolée, il y en a d'autres, je suis désolée de le dire,
51:19mais c'est une conviction que je porte et que j'assume.
51:22– Mais ils sont élus, ça représente 10 millions de Français,
51:25est-ce que ce n'est pas contre-productif ?
51:26– Ce Front Républicain, on l'a fait.
51:27– Il faut que les gens aient voté plus pour eux.
51:29– Il doit aller jusqu'au bout,
51:31ce n'est pas parce qu'il y a un poste de vice-président de l'Assemblée Nationale ou pas,
51:35je pense que les gens…
51:36– Votre sectarisme vous perdra.
51:37– Donc le Front Républicain, il doit aller, selon moi, jusqu'au bout,
51:40donc pas au bureau de l'Assemblée Nationale.
51:42– Joshua Auchard.
51:43– Le sens de la question, est-ce qu'il doit y avoir des postes
51:45effectivement en Rassemblement National,
51:46comme si le Rassemblement National était le danger finalement
51:48pour cette institution de l'Assemblée Nationale ?
51:50– Ce que pense le nouveau Front Populaire ?
51:51– Le danger, s'il devait y en avoir un pendant ces deux ans qui sont écoulés,
51:54il venait de la France Insoumise,
51:56c'est eux qui ont bordélisé l'institution en permanence.
51:58Maintenant, pour être plus clair sur la question des postes,
52:00bien évidemment que la gauche, le centre et le Rassemblement National
52:04doivent avoir des postes à responsabilité.
52:06Les Français se sont exprimés, ils ont dégagé effectivement trois blocs,
52:10peut-être un peu plus en fonction des nuances,
52:12mais ces trois blocs doivent être représentés.
52:15Nous représentons aujourd'hui avec nos alliés quasiment 11 millions d'électeurs.
52:19Ils ne comprendraient pas, les Français ne comprendraient pas,
52:21qu'il n'y ait pas de postes à responsabilité.
52:23Nous, ces postes à responsabilité, on ne les prend pas pour nous,
52:26on les prend pour assurer l'esprit du règlement intérieur de l'Assemblée Nationale,
52:30qui le dit, qui doit assurer la représentativité à la proportionnelle de l'élection.
52:34Alors je sais que le règlement intérieur de l'Assemblée
52:36n'a pas valeur constitutionnelle, mais je pense que c'est de bon sens.
52:38– Vous avez vu ce qui s'est passé au Parlement Européen ?
52:41Aucune vice-présidence n'a été accordée au groupe
52:45auquel le Rassemblement National participe,
52:47c'est-à-dire le groupe des Patriotes pour l'Europe,
52:50avec notamment Victor Orban, etc.
52:52– Je ne pense pas que c'est parce qu'une chambre
52:53où le Grand Souvernement Européen est sectaire
52:55que l'Assemblée Nationale doit le faire également.
52:57Elle a dépassé le sectarisme en 2022,
53:00j'espère qu'elle dépassera le sectarisme en 2024.
53:02On a eu deux vice-présidents, Hélène Laporte et Sébastien Chenu,
53:04et Sébastien Chenu, d'un avis assez unanime d'ailleurs,
53:07pour l'ensemble des députés, il était plutôt…
53:08– Il faut se rappeler, notamment Yael Brod-Pivet qui avait dit
53:09que c'était un bon vice-président, c'était les mots de la…
53:12– Cette règle a été respectée pendant la dernière législature,
53:14elle a montré que l'Assemblée pouvait fonctionner,
53:17ce n'est en aucun cas aujourd'hui un quitus au Rassemblement National,
53:21c'est constater le fait que dans une Assemblée,
53:23avec des parlementaires qui ont été élus avec des millions de voix,
53:26ils ont le droit d'occuper des postes à la proportionnelle comme nous autres.
53:29– Non mais je rejoins tout à fait, il y a un règlement dans chaque Assemblée,
53:32je crois que c'est l'article 10 de l'Assemblée Nationale
53:35qui prévoit que les postes soient répartis à proportion de chaque groupe,
53:39il me semble que d'ailleurs NFP n'est pas un groupe à part entière,
53:43on est bien d'accord, donc la proportion doit se faire groupe par groupe,
53:47avec les 70 députés LFI, etc., ça s'est acté, ça a marché pendant deux ans,
53:52ça a fonctionné pendant deux ans, ça n'a posé de problème à personne,
53:54subitement ça pose un problème, le front républicain c'est de dire,
53:58c'est le choix de ceux qui le mettent en avant,
54:01je n'approuve pas forcément, il a eu lieu au moment du vote,
54:04maintenant les députés, il n'y a pas de députés, de sous-députés,
54:08ils ont tous la légitimité populaire due à leur élection,
54:11ils ont tous les mêmes droits,
54:13moi comprenez madame que je combats aussi dans mon engagement politique
54:17l'extrême gauche, les LFI pour moi c'est l'extrême gauche,
54:19et d'ailleurs si on voulait parler de front républicain,
54:22il faudrait faire un front républicain contre la France insoumise
54:25qui est un parti révolutionnaire,
54:27je vous demande si vous approuvez par exemple ce que promeut la France insoumise
54:30qui est la destitution permanente d'un élu,
54:33ils veulent pouvoir destituer en cours de mandat,
54:36comme bon leur semble, un élu à tout le moment de son mandat,
54:41c'est le contraire de notre république qui donne mandat justement,
54:44un mandat, c'est le peuple qui donne mandat,
54:47qui donne la possibilité d'exercer un pouvoir à tel ou tel élu,
54:51un député, un sénateur, un maire,
54:53la destitution permanente c'est la révolution permanente,
54:56c'est ça la France insoumise, il va falloir le dire aussi,
54:58et moi je combats ça, ce sont mes convictions profondes,
55:00moi aussi je me suis engagé en 88 pour la première fois dans un parti politique
55:03pour combattre cette extrême gauche-là qui est aux portes du pouvoir aussi,
55:07et ça je me refuserai toujours.
55:09– Et souvent par vos prises de parole, qu'elles soient publiques,
55:11qu'elles soient sur des médias,
55:12vous contribuez aussi à banaliser la violence de la France insoumise,
55:15je parle d'un parti politique…
55:17– Ah non, vous allez avoir du mal à trouver un exemple dans ma bouche.
55:19– Systématiquement à faire un barrage contre le Rassemblement national,
55:21comme ça a été le cas effectivement,
55:22M. Patria a dit que lui avait fait également barrage dans son département
55:25contre les élus de la France insoumise,
55:26en tout cas qui n'était pas pour aller jusqu'à un barrage
55:29entièrement au Rassemblement national,
55:30mais du centre OLR à la gauche vous avez tous contribué à banaliser
55:35un peu la violence de la France insoumise à l'Assemblée nationale,
55:38et à renforcer quelque peu la posture idéologique de la France insoumise
55:41qui maintenant veut s'accaparer de tous les postes de l'Assemblée nationale,
55:43quel bordel demain, ce sera eux qui auront l'ensemble des vice-présidents.
55:47– Un dernier mot François Patria, la candidate d'ensemble c'est Yael Brown-Pivet,
55:51la présidente sortante, c'est une bonne idée,
55:54elle a des bonnes chances d'être reconduite Yael Brown-Pivet,
55:57demain comme présidente de l'Assemblée nationale.
55:59– Vous savez les tractations entre ce soir et demain,
56:02entre les groupes politiques, je ne saurais aujourd'hui prédire l'avenir.
56:07Ce que je sais c'est que Yael qui est une amie,
56:09qui appartient à mon groupe politique aujourd'hui, au même groupe que moi,
56:12a fait la preuve pendant les deux ans qu'elle était une bonne présidente,
56:15qu'elle avait su gérer l'Assemblée dans le respect de chacun,
56:19elle souhaite être reconduite, maintenant il faut comprendre
56:21qu'avec 173 voix il faudra bien qu'elle ait des voix à côté
56:24pour pouvoir être élue demain.
56:25– Donc vous regardez à droite ?
56:27– Je regarde à tous ceux qui demain pourraient voter pour elle, on verra.
56:30– Non mais, puisqu'on a quand même un petit peu parlé des Français,
56:33est-ce que vous pensez que les Français comprendraient
56:35après le résultat des urnes de se retrouver avec la même présidente
56:38de l'Assemblée nationale, alors qu'il y a quand même eu,
56:42une des vérités c'est quand même la baisse du parti présidentiel ?
56:44– Regardez, si je vous écoute, comme il y a trois blocs aujourd'hui,
56:48en quoi d'autres blocs, d'autres candidats seraient-ils plus légitimes ?
56:52Par contre demain, c'est les députés qui vont voter,
56:55il n'y a pas de magouille, il y a un accord,
56:58c'est la présidente qui représentera le mieux la majorité de l'Assemblée nationale.
57:01– Écoutez, on laissera faire le vote.
57:04– Merci beaucoup à tous les quatre d'avoir participé à ce débat,
57:08à cette édition spéciale ce soir à 18h, ne manquez pas Science Publique,
57:11Thomas Hugues reviendra une nouvelle fois ce soir sur l'actualité politique,
57:14la situation de blocage, peut-être que cette émission-là
57:17illustre dans laquelle nous sommes, la veille de la reprise de l'activité du Parlement.
57:21Très bonne soirée sur Public Sénat.
57:23Sous-titrage ST' 501

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