Zoom d'été - Général Didier Tauzin - Rwanda, la vérité sur l’opération Turquoise

  • le mois dernier
Pour cette sélection d’été, j’ai choisi de vous reproposer l’échange que nous avons eu avec le général Didier Tauzin, au mois de janvier. Celui-ci m’a marqué à plusieurs titres : humainement d’abord, car en dépit de sa brillante carrière d’officier parachutiste, le général Tauzin fait montre, face comme hors caméra, d’une profonde humilité. Par ailleurs, ses récits d’OPEX, notamment en Afrique subsaharienne, m’ont fasciné… Voilà des opérations dignes d’un roman, qui rappellent combien la France a compté dans l’histoire récente du monde ! Enfin, le souci de transmettre irrigue l’ensemble du propos de Didier Tauzin ce qui, dans l’époque troublée que nous traversons, me semble être particulièrement salutaire.

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Transcript
00:00– Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:05– Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouveau numéro du Zoom de TV Liberté.
00:16Aujourd'hui, j'ai le grand bonheur d'accueillir le Général Didier Tauzin.
00:20Bonjour mon Général. – Bonjour Rémy.
00:22– Vous avez fait du service de la France le fil rouge de votre vie,
00:26à la tête notamment du premier et du très prestigieux premier RPIMA,
00:30puis en politique.
00:31Vous publiez aujourd'hui vos mémoires chez Mareuil Editions,
00:36des mémoires bien évidemment disponibles sur la boutique en ligne de TVL.
00:40Leur titre, Apprends-lui à aimer la France à encrever,
00:44ce titre mon Général, est une citation.
00:47Pouvez-vous nous dire de qui elle est et dans quel contexte elle a été écrite ?
00:51– Elle surprend quelques personnes, cette citation,
00:54ce titre surprend quelques personnes.
00:56Il vient d'une lettre écrite par mon père à ma mère,
01:02le 30 mai 1954, je n'avais pas encore 4 ans, n'est-ce pas ?
01:07Et ma mère a reçu la lettre en juillet 1954, j'étais à côté d'elle,
01:12elle s'est écroulée en pleurs.
01:14Je saute ce soir sur Dien Bien Phu,
01:16fais de mon fils un officier et apprends-lui à aimer la France à encrever.
01:20Donc ce titre, je l'ai repris pour rendre hommage à mon père,
01:25qui est rentré de Dien Bien Phu mais très grèvement blessé,
01:27ça a beaucoup marqué notre famille jusqu'à la fin de ses jours.
01:31– Votre papa qui a connu les camps Vietmine,
01:33il vous racontait dans vos mémoires qu'il a fallu 4 mois
01:36entre la réception de cette lettre et le moment où votre famille apprend
01:39que votre père est sain et sauf.
01:40– Exactement, c'est ça, nous avons passé 6 mois,
01:44enfin 4 mois ou 6 mois, peu importe, sans avoir de ces nouvelles.
01:50Et puis il est revenu, ma mère ne l'a pas reconnu
01:53tellement il avait maigri, abîmé, etc.
01:55Et puis donc il s'est progressivement remis.
01:57– Alors en général, vos mémoires débutent par une anecdote vraiment très forte,
02:02nous sommes en 1981, vous commandez à l'époque la 1ère compagnie
02:05du 2ème régiment parachutiste d'infanterie de marine à La Réunion,
02:10à la nuit tombée, vous effectuez un saut de 300 mètres et que se passe-t-il ?
02:14– Alors c'était un saut d'entraînement
02:15comme on en fait souvent bien sûr dans les parachutistes,
02:18et donc sur une zone de saut très plate, il y avait des cailloux,
02:22il y avait des petits cactus, mais il n'y avait pas d'arbres.
02:24Les arbres étaient hors de la zone de saut, environ 300 mètres de l'axe de la zone,
02:29et nuit noire, et pas un brin de vent, rien du tout.
02:34Nous sautons à 300 mètres d'altitude, je passe la porte,
02:38le parachute entorche, déjà fait 100 mètres au moins, le parachute entorche.
02:43– Pour nos téléspectateurs, entorche ça signifie qu'il ne s'ouvre pas en fait.
02:46– Il ne s'ouvre pas, il est emmêlé.
02:49Donc, comme cela se fait, j'actionne le parachute ventral, entorche également.
02:55Là, je devais être au maximum à 150 mètres,
02:58et comme je savais qu'il ne me restait plus que quelques secondes à vivre,
03:01parce que l'issue est fatale, et je dis, Saint-Michel, à toi de jouer.
03:05Eh bien, Saint-Michel m'a fait faire un déplacement latéral de 300 mètres,
03:08et je me suis retrouvé dans des arbres à 300 mètres de la zone de saut.
03:11J'étais à 100 mètres environ, j'ai fait 300 mètres en latéral,
03:15ça, j'en témoigne, je l'ai vécu, je me suis retrouvé accroché dans des arbres,
03:19j'aurais pu être écharpé, enfin, abîmé par les branches mortes.
03:23Rien, pas une blessure, et il faisait nuit noire,
03:27je ne savais pas à quelle hauteur j'étais du sol,
03:29j'enlève mon casque, je le lâche, j'étais à 50 centimètres du sol,
03:33c'est-à-dire que l'arbre était plus court de 2 mètres,
03:37j'avais les jambes enfoncées jusqu'au thorax, voilà.
03:39– Après un saut de 300 mètres depuis un avion dans le ciel de la Réunion.
03:43C'est un souvenir tout à fait étonnant.
03:46– Alors justement, en général, la foi, la foi catholique,
03:49il rigue vraiment vos mémoires,
03:52elles semblent consubstantielles à votre vocation,
03:56ces mémoires vous témoignez notamment d'une retraite spirituelle décisive en 1975,
04:01quel lien faites-vous entre l'engagement, votre engagement pour la France
04:06et l'engagement du croyant au service de Dieu ?
04:09– Alors, cette retraite initiatienne, j'y étais amené par un couple d'amis,
04:16des gens qui ont maintenant passé 90 ans,
04:19qui, après ma première opération,
04:22j'étais parti comme garde du corps de fouet de Bonny,
04:24et là, après deux ans à Saint-Cyr, l'école d'application,
04:28un an au 1er PIMA, beaucoup de formation déjà,
04:31je prends enfin conscience de ce que je peux tuer,
04:36faire tuer des jeunes, des camarades, et me faire tuer.
04:39Et je me suis demandé, mais à quoi ça sert ?
04:42Parce qu'à l'époque, j'avais une foi qui est tout à fait banale,
04:46c'était bien, conventionnelle, disons.
04:49Et donc, voyant mon désarroi, ces gens m'ont dit,
04:53mais ils m'ont amené faire une retraite initiatienne,
04:55Saint-Ignace de Loyola,
04:57et ça a été le changement radical de ma vie,
05:00juste avant cela, j'envisageais vraiment de quitter l'armée
05:03parce que je ne voyais pas l'utilité de se faire tuer,
05:06je ne voyais pas, très bien,
05:08et c'est le changement radical de ma vie
05:10qui a conforté d'abord ma vocation militaire,
05:13et ma vocation donc au service de la France,
05:15mais comme soldat et comme chrétien.
05:18– Vous dites, je retrouve la page à l'instant,
05:20à la fin de cette retraite,
05:22j'ai eu une révélation à la fois intérieure et sensible
05:24qui a révolutionné ma vie.
05:26Depuis ce 23 août 1975 à 11h30,
05:29je sais avec une totale certitude,
05:32non seulement que Jésus est vrai Dieu et vrai homme,
05:34mais qu'il est mort et ressuscité.
05:36C'est extrêmement fort.
05:37– Oui, oui, c'était très, très, très fort
05:40et je la revis pas quotidiennement, mais presque.
05:42– Alors mon général, un autre élément central de votre vie,
05:46c'est l'Afrique, vous y êtes né, vous y avez grandi,
05:48mais surtout votre brillante carrière militaire
05:51vous a conduit en Afrique subsaharienne à de multiples reprises,
05:54Rwanda notamment,
05:56ce n'est pas le seul pays d'Afrique subsaharienne
05:57dans lequel vous êtes intervenu,
05:58mais vous avez dirigé deux opérations majeures,
06:01dont l'une, l'opération turquoise,
06:03qui a rencontré un écho international,
06:05et pour cause, elle s'est déroulée en réponse au génocide rwandais.
06:10Dans vos mémoires, vous entendez rétablir la vérité
06:13sur cette opération turquoise, expliquez-nous.
06:16– C'est sur le rôle de l'armée française au Rwanda
06:22que je veux préciser les choses.
06:24Nous avons été calomniés, moi en particulier,
06:27nous avons été lourdement calomniés sur notre rôle,
06:31nous, militaires français, notre rôle au Rwanda.
06:34Certains ont dit que nous avions, moi en particulier,
06:39participé à l'organisation du génocide,
06:41que j'avais organisé des viols de masse,
06:43enfin des choses ahurissantes.
06:44Ce sont de pures calomnies, de pures calomnies,
06:48sachant que la calomnie, c'est dire des choses fausses sur l'homme,
06:53sur quelqu'un, bien.
06:55Et donc, oui, bien sûr, cette opération m'a permis,
07:00par la communication, n'est-ce pas,
07:02de rétablir un petit peu, mais jamais complètement,
07:05ce n'est pas vrai, parce que les journalistes
07:07ont beaucoup plus d'audience que moi,
07:10même à l'époque, ils ont beaucoup plus d'audience que moi,
07:12ils ont beaucoup plus de moyens que moi de continuer leur travail,
07:16ou leur faux travail, pour certains,
07:19parce qu'il ne faut pas mettre tous les journalistes dans le même panier,
07:21comment dire, en campagne, n'est-ce pas ?
07:25Mais c'était effectivement, ma vision de l'opération turquoise
07:30était aussi orientée vers cela, d'abord, rétablir la vérité.
07:35Cela n'a été fait que très partiellement,
07:37parce que le flot de calomnie que j'ai subi
07:41est arrivé après Turquoise.
07:43– Est-ce que vous pensez, mon général, on a un petit peu de temps,
07:46avec le recul, vous avez mené des opérations spéciales
07:49intégrant une forte dimension de renseignement,
07:51est-ce que vous diriez aujourd'hui que des puissances étrangères
07:55ont pu tenter de salir la France à l'occasion de l'affaire rwandaise ?
07:59– Je le dis, je le pense, je n'ai pas d'argument suffisant
08:04parce que tout cela se fait dans l'ombre, dans le secret, etc.
08:08mais j'en suis persuadé, j'en suis persuadé.
08:10Écoutez, un tout petit exemple, complètement banal,
08:13pendant l'opération turquoise, nous voyons un jour arriver
08:16deux journalistes américains,
08:21et puis un sous-officier qui était avec moi me dit,
08:23mais on les a vus ceux-là ?
08:26Ah oui, on les a vus en Somalie, ils transportaient des sacs de riz,
08:29ils étaient dans l'humanitaire, alors je les ai salués,
08:32bonjour la CIA, ils se sont renfroignés aussitôt,
08:35je crois que j'avais frappé juste, n'est-ce pas ?
08:37C'était la CIA.
08:39– Vous racontez d'ailleurs dans vos mémoires…
08:40– Je raconte ça.
08:41– … que ces journalistes, ou en tout cas présentés comme tels,
08:46vous allez les surveiller quand même de façon un peu discrète
08:49pendant la suite de l'opération,
08:51et leur demander de même de transmettre vos amitiés au patron de la CIA.
08:54– Voilà, c'est ça, bien sûr, on leur a donné quelques fausses informations,
08:58mais ça c'est banal, c'est de la banalité.
09:01– Alors au début de l'année 2006, mon général,
09:03vous démissionnez de l'armée de terre qui vous promeut
09:06en même temps un général de division,
09:09vous expliquez dans vos mémoires avoir dû choisir
09:11entre servir ou trahir la France,
09:14c'est-à-dire que servir l'armée française,
09:17aujourd'hui en tout cas c'est trahir la France.
09:19– Surtout pas, je n'ai jamais dit, je n'ai jamais pensé,
09:22non, jamais, c'est faux.
09:24La totalité des garçons et des filles qui s'engagent dans l'armée,
09:28surtout quand ils sont jeunes, n'est-ce pas,
09:30s'engagent pour servir la France, c'est vrai.
09:32Bon, ensuite avec le temps, quelques-uns pour l'avancement,
09:37d'accord, se laissent manipuler,
09:39mais non, les gens s'engagent dans l'armée pour servir la France,
09:42ça j'en suis absolument persuadé.
09:44Je suis un cas particulier, je ne suis pas le seul cas particulier, n'est-ce pas.
09:48À la fin de mon commandement des premiers RPIMA à Bayonne,
09:52il m'a été dit, je l'affirme, et je l'ai su ailleurs après par d'autres voix,
09:58que j'étais envisagé comme futur chef d'état-major des armées.
10:02Mais j'avais donc ces calomnies très très très lourdes à porter sur le dos,
10:09pour lesquelles je n'ai rencontré aucun homme politique pour me défendre,
10:14ah non, aucun, aucun pour me défendre,
10:16ils nous envoient là-bas mais ils ne nous défendent pas.
10:19Et donc là, il y avait une forme de faiblesse, si vous voulez,
10:24et donc une société secrète, dont je ne donnerai pas le nom,
10:27parce qu'il y en a de divers types, n'est-ce pas,
10:30est venue m'approcher et m'a dit,
10:32écoute, si tu veux le Rwanda, dans trois jours, on n'en parle plus,
10:35mais tu viens chez nous, voilà.
10:37Eh bien, j'ai refusé tout simplement, parce qu'on ne peut pas servir de maître,
10:41ça fait partie aussi de la culture chrétienne,
10:45depuis cette retraite ignatienne que j'ai faite à 25 ans, si vous voulez,
10:50j'ai vu les choses de manière, toujours comme chrétien,
10:55toujours comme chrétien, ce qui m'a amené à désobéir en opération.
10:59– À trois reprises, vous le dites, vous vous avez désobéi à trois reprises.
11:02– En opération, en opération.
11:04– Est-ce que vous pouvez nous rappeler ?
11:05– Oui, mais là je vais terminer avec ça.
11:08Donc, on ne peut pas servir de maître, nous dit Jésus,
11:12on ne peut pas servir Dieu et l'argent,
11:13on ne peut pas servir Dieu et une société secrète,
11:15on ne peut pas servir la France et une société secrète,
11:17ce n'est pas possible.
11:17Soit on sert la France, soit on sert une société secrète.
11:20Eh bien, j'ai choisi de servir la France.
11:22Ça a été à mes dépens, au lieu de passer général de très vite, très jeune,
11:27je ne sais pas, il m'a fallu beaucoup de temps,
11:28et puis je n'ai eu que des emplois très intéressants,
11:31mais qui n'étaient pas ceux auxquels j'étais promis initialement,
11:33et puis voilà, tant pis, je suis resté fidèle au service de la France.
11:37Quelle question vous me posez là-dessus ?
11:39– Oui, sur la désobéissance du militaire.
11:43Ça peut paraître un détail, ce que j'ai vécu,
11:45mais pour moi, sur le terrain, ce n'est pas un détail.
11:48J'étais au Rwanda, donc, et je reçois de Paris,
11:52quelqu'un que je ne nommerai pas bien sûr,
11:55l'ordre d'envoyer une patrouille en Ouganda.
12:00Et il faut savoir d'alors que, à ce moment-là,
12:03nous étions 67 du premier PMA face à 15 000, tout de suite.
12:10Donc, en enlevé 10, c'était beaucoup quand même.
12:14Et puis ensuite, envoyer des garçons, nous étions tous des Européens,
12:18tous blancs, en Ouganda, où à l'époque,
12:20il n'y avait quasiment pas de blancs.
12:22Mais c'était les envoyer à la mort, c'était les envoyer à la mort.
12:25Et je les ai refusés pour cela, parce que nous avions
12:29le renseignement suffisant pour faire notre opération,
12:32et puis je me refusais d'envoyer des garçons à une mort quasi certaine
12:38pour du renseignement dont nous n'avions pas vraiment besoin.
12:41Donc, j'ai refusé, tout simplement.
12:42J'ai pensé d'ailleurs être un patrier disciplinaire,
12:45vider de l'armée, j'ai été décoré.
12:49Donc, je pense que j'ai eu raison, je pense que j'ai eu raison.
12:51– Effectivement, que l'histoire finalement a reconnu
12:53le motif de votre désobéissance.
12:56– C'est-à-dire qu'il faut savoir certainement,
12:58le soldat chrétien, il est soldat, il est chrétien.
13:02Et donc, la conscience du chrétien doit le guider en permanence.
13:08J'en suis intimement persuadé.
13:09Ce qui m'amène aussi à dire que notre métier, c'est bien sûr la guerre,
13:14mais notre vocation, c'est la paix par le moyen éventuel de la guerre.
13:17La guerre en dernier ressort, et le moins possible, mais pour la paix.
13:23– Alors, mon général, après avoir commandé le premier RPIMA,
13:27vous avez travaillé en tant que prospectiviste pour l'armée.
13:31À cette occasion, vous mentionnez notamment la rédaction de plusieurs notes,
13:35évidemment adressées au plus haut niveau hiérarchique.
13:39Deux ont retenu particulièrement mon attention.
13:41L'une porte sur le déclin de la natalité mondiale,
13:45et évidemment, ce sujet est on ne peut plus d'actualité, notamment en France.
13:49L'autre évoque l'indispensable, sorti en tout cas, le jugez-vous,
13:53de la France, de l'OTAN.
13:55Alors déjà, quelle conclusion avez-vous tirée à l'occasion de ces travaux ?
13:59Et qu'en ont fait les autorités politiques et militaires ?
14:02Enfin, la hiérarchie militaire et les autorités politiques.
14:04– Je ne sais pas ce qu'en a fait l'hiérarchie militaire,
14:07elle a peut-être été transmise aux politiques,
14:08mais les politiques n'en ont rien fait.
14:11Sont-ce des politiques ?
14:14Au sens fort du terme, je dis non.
14:16Bien, en fait, ces études, si vous voulez,
14:18étaient dans le cadre d'une étude plus large.
14:20Nous devions imaginer, c'est en 94-15,
14:23nous devions imaginer ce que seraient les années 2020 à 2030,
14:29nous y sommes, n'est-ce pas, au niveau français, européen et mondial.
14:32Sachant que la prospective, c'est un travail intellectuel,
14:35à partir de données fortes du passé, du présent,
14:38avec des tendances lourdes pour l'avenir.
14:41C'est un travail intellectuel, ce n'est pas une révélation divine,
14:43ce n'est pas de la prophétie, ça n'a rien à voir.
14:45Et donc, nous avions, bien sûr, comme données lourdes de cette étude,
14:50la démographie mondiale.
14:52On savait déjà, à l'époque, depuis une vingtaine
14:55ou peut-être même une trentaine d'années,
14:57qu'il y aura un bouleversement démographique mondial
15:00et qu'il était en cours, n'est-ce pas ?
15:01La population africaine, d'Afrique sypsarienne,
15:04s'est développée énormément, de même la population indienne,
15:08de même la population des pays Turquie, Iran, Irak, etc.
15:14On savait déjà que la population chinoise
15:16allait commencer à régresser à partir de 2020, on le savait.
15:20Aucun journaliste n'en parlait, aucun homme politique ne le prenait en compte,
15:23mais les spécialistes de la démographie le savaient.
15:27Donc, nous avions pris cela en compte.
15:29De même, nous avions pris, donc, vu le travail sur l'OTAN,
15:35sachant que l'OTAN était une alliance défensive contre l'URSS.
15:39Or, l'URSS venait de disparaître, donc l'OTAN ne se justifiait plus.
15:44Ou alors, il fallait, comme le demandait la Russie renaissante,
15:48intégrer la Russie à l'OTAN et transformer l'OTAN
15:51pour en faire une alliance militaire de pacification du monde
15:56en vue de faciliter, d'aider au développement des pays sous-développés.
16:02Ils étaient beaucoup plus sous-développés que maintenant,
16:03les pays africains en particulier, mais les autres aussi, d'accord ?
16:07Eh bien, nos propositions n'ont manifestement pas été retenues.
16:13Je crois que les Américains n'en voulaient absolument pas de cette option.
16:17Nous avons vu, bien sûr, je ne sais plus qui exactement,
16:22mais à l'époque déjà, aux États-Unis, il y avait un courant de pensée,
16:26selon lequel, si la Russie se relève, on la détruira.
16:29Eh bien, moi je dis, j'affirme,
16:31que les racines profondes de la guerre en Ukraine, elles sont là.
16:37Dans le refus de l'OTAN d'intégrer la Russie,
16:39dans le fait que l'OTAN ait resté ce qu'il était,
16:42une alliance défensive qui n'ayant pas d'ennemis a dû s'inventer un ennemi.
16:46Eh bien, le nouvel ennemi, c'était la Russie.
16:49Voilà, et donc les racines profondes de la guerre en Ukraine sont là,
16:52dans cette affaire-là, dans ce refus de transformer l'OTAN.
16:56– Alors, mon général, après le service militaire,
17:00vient pour vous le temps de l'engagement politique,
17:03et en 2017, la candidature à l'élection présidentielle.
17:07Cette dernière a rencontré beaucoup d'enthousiasme,
17:10mais aussi de nombreux obstacles.
17:12Croyez-vous qu'il soit encore possible
17:14de changer les choses par l'engagement électoral ?
17:17– Je crois que la situation est un peu bouchée, effectivement.
17:26Parce que, très rapidement, officiellement, j'ai eu 84 parrainages.
17:34Certains bruits, dont je ne donnerai pas les sources,
17:38m'ont fait savoir que j'avais eu plus de 1 000 parrainages.
17:42Eh bien, où seront passées les autres ?
17:46Mais est-ce vrai, en plus ?
17:47Parce que je n'ai pas d'éléments pour le prouver.
17:51Mais des gens solides m'ont dit ça.
17:54Ensuite, ce que je sais, c'est qu'à un moment, il m'a été dit,
17:59écoute, si vous le voulez, mon général,
18:02acceptez-vous, mon général, d'être le candidat hors-parti face à Marine Le Pen ?
18:06L'une des conditions était d'entrer dans une société secrète.
18:08J'ai refusé.
18:09Donc, ça veut dire que le système est, comment dire,
18:14complètement manipulé, complètement fermé maintenant.
18:16Il est tenu par les puissances d'argent,
18:23les sociétés secrètes, quelles qu'elles soient,
18:25parce qu'il y en a de divers types, n'est-ce pas ?
18:27Et puis par les partis politiques.
18:30En fait, nous sommes maintenant dans une situation de tyrannie des partis politiques,
18:36de tyrannie des idéologies,
18:39sachant que toute idéologie, au bout du compte,
18:43même si elle prétend au départ le contraire,
18:45finit par asservir l'homme, asservir l'être humain
18:50à ce qu'elle recherche elle-même.
18:53Alors que la vocation de la politique,
18:56du moins dans la culture occidentale,
19:00qui est fondée sur le christianisme,
19:03la civilisation occidentale, il ne faut pas l'oublier,
19:05fondée sur le christianisme,
19:07qui a établi quelque chose que je crois exceptionnel
19:15et qui n'existe nulle part ailleurs à ma connaissance,
19:17l'homme étant ce qu'il y a de plus grand dans l'univers,
19:21tout doit être mis au service du développement de l'être humain.
19:24Aujourd'hui, avec le système des partis politiques,
19:26la tyrannie des partis politiques,
19:28eh bien, on aboutit à un asservissement progressif de tous les Français,
19:33que ce soit à l'argent, aux idéologies, aux systèmes, etc.
19:40Je crois qu'effectivement, il est très difficile aujourd'hui
19:43d'aboutir, de réussir en politique,
19:46si on ne fait pas allégeance au système,
19:50aux systèmes, les sociétés secrètes, l'argent, etc.
19:53Quelqu'un récemment m'a demandé si j'acceptais de me relancer pour 2017,
19:58en me disant, le gros problème,
19:59c'est de trouver un milliardaire pour nous aider.
20:01Eh bien, oui, c'est vrai, mais il n'y a pas que ça,
20:05il faut aussi prêter allégeance.
20:07Donc, je vois difficilement, voyez-vous,
20:10ce septembre, il est hors de question d'aborder la partie,
20:12parce que la France, c'est ma patrie, c'est notre pétrie.
20:18Et puis, elle a quand même 2 millions d'histoires derrière elle,
20:21elle est très mal en point en ce moment,
20:23mais moi, je suis persuadé qu'elle se relèvera.
20:26Quand ? Comment ? Je ne sais pas.
20:27– En général, justement, à défaut d'une solution politique,
20:30comparaison n'est pas raison,
20:31mais vous avez connu le théâtre africain, des guerres civiles,
20:35est-ce que vous ressentez un peu les ferments
20:38d'une confrontation de ce type aussi sur notre territoire ?
20:42– Ah oui, malheureusement, oui, c'est terrible à dire,
20:46et les choses s'affirment chaque jour, si vous voulez,
20:50avec tous ces coups de couteau, les viols de vieilles femmes, etc.
20:57La situation se tend de plus en plus dans notre pays,
21:00il suffit maintenant d'une étincelle pour que la situation dégénère.
21:05Alors, guerre civile, je ne suis pas certain
21:07que ce soit une guerre civile au sens où on l'entend habituellement,
21:10ça pourrait être une guerre à la fois, et pas uniquement en France d'ailleurs,
21:14c'est vrai pour l'Europe et c'est vrai en bonne partie
21:17pour la quasi-totalité du monde,
21:19sauf certaines régions qui sont bien protégées,
21:23mais ça serait une guerre à la fois religieuse, raciale,
21:27ethnique, sociale, politique,
21:31débouchant sur des désorganisations complètes,
21:36et donc des problèmes de nourriture, de la famine, etc.
21:41On n'y est pas, on peut encore l'éviter,
21:45pour ça il faut des gens qui veulent l'éviter.
21:48– Alors, dernière question, mon général,
21:49à l'amoureux de la France que vous êtes,
21:51la France peut-elle encore être sauvée, selon vous ?
21:55– Ah, moi je suis persuadé qu'elle sera sauvée,
21:58je suis persuadé qu'elle sera sauvée,
21:59par contre, si je peux m'exprimer ainsi,
22:04elle va prendre des baffes, par le destin,
22:06par la force des choses, parce que nous sommes partis…
22:10– C'est nécessaire peut-être pour une prise de conscience ?
22:13– Je pense que d'une certaine manière c'est nécessaire,
22:16parce que nous avons quitté, nous avons éloigné radicalement
22:20du grand fleuve civilisationnel auquel s'abreuvaient nos ancêtres,
22:25on s'en est éloigné radicalement,
22:27si bien que maintenant, au lieu d'être…
22:31t'sais, j'ai rencontré récemment un cardinal africain
22:35qui est à peu près à mon âge,
22:38et qui m'a dit, au cours d'une journée en voiture, tous les deux,
22:42il m'a dit, mais comment se fait-il que…
22:48Pourquoi la France, qui a porté le message du Christ
22:50pendant plus de 1000 ans,
22:51pourquoi maintenant elle porte le message de Satan ?
22:53C'est une parole de prêtre, de cardinal, mais c'est un peu ça,
23:00on a trahi notre vocation, la France a trahi sa vocation initiale,
23:03elle a trahi le message qu'elle devait porter,
23:07donc oui, je pense qu'elle va prendre de sérieuses baffes,
23:12mais elle se remettra, ça j'en suis persuadé,
23:13et je le vois quasiment presque tous les jours maintenant
23:17avec la jeunesse française, qui est une partie de la jeunesse française,
23:22mais ce sont toujours les petits restes qui refont les grandes choses,
23:28il ne faut pas oublier qu'en 1940 à Londres,
23:31autour de De Gaulle j'étais 40,
23:34sur les Champs-Élysées en 44, 40 millions,
23:37autour de Jésus il y en avait 12, dont un traître,
23:39et puis maintenant on est 3 milliards ou 5 milliards,
23:42donc ce sont toujours des petits restes qui refont,
23:45et ce petit reste en France, il existe, il existe et il va continuer,
23:49et puis il y a aussi un autre phénomène dont on ne parle jamais
23:52sur les plateaux de télévision ou dans les journaux,
23:54la conversion des musulmans, en France ou ailleurs,
23:58ça pose des problèmes dans certains pays musulmans,
24:01du Maghreb ou d'ailleurs, la conversion des musulmans au christianisme,
24:04aux diverses formes de christianisme, pas forcément au catholicisme,
24:06mais en France aussi, il y a des quantités de musulmans qui se convertissent,
24:11donc ça aussi ça va changer les choses, la France renaîtra, j'en suis persuadé.
24:16– Merci mon général pour ces paroles d'espérance,
24:19je rappelle vos très très belles mémoires,
24:22apprends-lui à aimer la France, à en crever,
24:25disponible sur la boutique TVL qui paraisse aux éditions Mareuil.
24:30Merci à vous de nous avoir suivis, n'oubliez pas de partager cette vidéo,
24:34de commenter, de liker, à très bientôt sur TV Liberté.

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