La Loire, par son passé minier et industriel est un territoire dynamique. Aujourd'hui, de nombreuses entreprises croient en la force du territoire ligérien pour s'installer et, pour certaines, lancer leur idée. Nous allons à la rencontre de Stéphane Foliard, vice-président entreprenariat de l'université Jean Monnet et Celine Duillon chargée de développement de l'incubateur Use'In. Mené par Télécom Saint Etienne et l'université Jean Monnet, cet incubateur permet aux jeunes sortis d'études de se lancer dans l'entreprenariat. Alina et Salomé ont toutes deux lancées leur entreprise grâce à cet incubateur, elles témoignent de l'aide que cela a été pour elles.
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00:00Dans la Loire ce sont une centaine de demandes de dépôt de brevets qui sont
00:05déposées chaque année. Au Verdron-Alpes est la seconde région
00:10française qui demande le plus de brevets après l'Île-de-France.
00:16Nouveaux produits, nouveaux processus de fabrication, que ce soit dans le textile,
00:21la mécanique ou l'agroalimentaire, les Ligériens innovent.
00:27Derrière toute innovation se cache une idée et une volonté de se lancer.
00:34Alors partons à la rencontre de celles et ceux qui font rayonner la Loire pour
00:39le monde de demain. Nous sommes à Saint-Etienne au coeur du
00:44campus manufactures de l'université Jean Monnet. C'est ici au sein de
00:50l'incubateur Usine hébergé par l'école d'ingénieurs Télécom Saint-Etienne que
00:55chaque année de nouveaux projets d'innovation prennent vie.
00:59Alors ici on est dans le quartier créatif et on est dans un bâtiment qui
01:03s'appelle le bâtiment des forges qui est dédié en partie à l'innovation,
01:08la créativité et l'entrepreneuriat. Ce bâtiment est sorti de terre il y a
01:13quatre ans maintenant et héberge au rez-de-chaussée la partie
01:17entrepreneuriat-créativité avec un fab lab, une salle de créativité, un espace
01:21de coworking et à l'étage où nous sommes Usine qui est l'incubateur de
01:26l'université Jean Monnet de Saint-Etienne. Il y a quelques mois Alina, venue de
01:31l'est de l'Europe, s'est elle aussi lancée dans l'aventure.
01:34Je suis alumnie de l'université Jean Monnet, je suis ingénieure de profession
01:40et ça fait déjà plus que six ans que j'habite en France.
01:46Je prends la langue française, c'est pas si facile mais je fais le mieux
01:51possible. Ma start-up s'appelle Ice-T, ça signifie
01:56Artificial Intelligence Styling. Derrière ces quelques mots d'anglais, il faut
02:00comprendre du stylisme rendu possible grâce à l'intelligence artificielle.
02:05Ice-T est un service numérique qui aide à chacune et chacun à choisir leur
02:10vêtement en fonction de leur apparence, leur style, leur budget.
02:14Mon compte est déjà créé. Vous pouvez télécharger votre photo de votre visage.
02:21C'est nécessaire pour que l'algorithme puisse analyser vos couleurs naturelles
02:25afin de vous proposer les couleurs qui vous vont le mieux.
02:30Souvent ils arrivent au stade de l'idée et il y a tout à construire derrière donc
02:34l'idée c'est de les accompagner à faire leur étude de marché, à construire un
02:38business plan, à construire la partie financière, voir toutes les parties
02:42juridiques avec les porteurs de projets et qu'ils arrivent à un stade où ils
02:47puissent commercialiser leurs produits ou leurs services et qu'à la fin des
02:51deux ans d'incubation ils puissent avoir idéalement un premier chiffre d'affaires
02:54et quelques clients. Nous avons un coaching personnalisé,
02:58nous avons les ateliers dédiés aux différents aspects de l'entreprise, par
03:07exemple comment négocier, comment faire la communication,
03:11comment définir son stratégie, stratégie de marketing.
03:16On a des profils très diversifiés au sein de l'incubateur, autant des profils IAE, IUT,
03:23Télécom Saint-Etienne, ce qui fait vraiment aussi la diversification des
03:27projets et donc on va autant les accompagner sur la partie
03:31entrepreneuriale mais aussi sur la partie technique. On a aussi bien des
03:34étudiants qui peuvent venir de médecine, de sociologie, d'histoire ou
03:39effectivement de Télécom Saint-Etienne. Durant leur incubation, les porteurs sont
03:44protégés du monde extérieur, mis dans une bulle le temps de développer leur
03:48idée. Mais ils préparent aussi la future vie de leur entreprise hors de
03:53l'incubateur. Au bout de deux ans, les porteurs doivent effectivement voler
03:57de leurs propres ailes et partir de l'incubateur, donc on garde
04:01toujours un lien très privilégié avec chaque porteur qui finisse leur
04:05incubation. Deux ans, ça peut paraître soit court, soit long, tout dépend dans
04:09quel horizon on se met. Dans le coeur du centre-ville stéphanois, nous avons
04:13rendez-vous avec Salomé. Bienvenue à Oyez Club, co-working place de l'hôtel de
04:18ville. Elle a lancé son entreprise à l'aide de l'incubateur,
04:21cette aide, elle la connaît bien. On est une agence de communication innovante
04:25qui a été créée il y a bientôt cinq ans. La communication innovante dont parle
04:31Salomé, ce sont ses projections dont vous avez sûrement déjà croisé le
04:36chemin. On est rentré dans l'incubateur fin 2019 à l'automne et on est parti il y a
04:44un an et demi, deux ans. Nous on a traîné un peu plus que les autres, mais on a eu la
04:48chance qu'on nous laisse décaler l'incubation vu qu'il y avait eu des temps
04:52morts à cause du Covid. On est seul, on est accompagné seul, mais on a tout plein
04:57d'autres startups. Il y a ce format un peu co-working dans un incubateur qui
05:00permet de ne pas être seul au quotidien. Depuis sa sortie de
05:04l'incubateur, les équipes de lightlab.io ont grandi, mais elles n'ont pas cessé
05:09d'innover. Un travail de tous les jours que nous décrit sa dirigeante avec
05:13passion. L'idée elle n'est qu'en vacances au mois d'août, en septembre on commence
05:17de creuser, de mettre des personnes autour, de brainstormer. On donne des
05:21sujets, on creuse, on teste, on fait les tests in situ. Des fois c'est nul et là
05:27on arrête tout et des fois on se dit waouh c'est génial et le fait d'être en
05:31co-working, donc même maintenant là dans notre co-working à nous, on appelle les
05:37gens, on va frapper à leur porte vous voulez venir voir, vous en pensez quoi ?
05:39On voit leur réaction, ah c'est top on peut essayer et puis on en parle
05:44autour de nous, on voit un peu les réactions. La nouveauté implique un peu
05:47l'innovation, de chercher des nouvelles techniques et en plus on est assez
05:51vernis avec toutes les techs qui sortent. L'intelligence artificielle c'est un
05:55terrain genre ça fait peur, il y a plein de choses mais nous tout de suite on s'est
05:57dit comment on fait pour l'intégrer sur de nouveaux process pour que ça soit
06:03fun pour les gens. Et on observe qu'il y a de plus en plus d'éduquants qui ont
06:07envie d'entreprendre et qui se rapprochent de l'usine pour voir un
06:12peu le projet, pour aussi être challengé, avoir un regard extérieur. Tous les
06:16étudiants de l'université doivent avoir une sensibilisation à l'entrepreneuriat
06:19donc en fait l'usine n'est pas la première étape mais la deuxième. Il y a un
06:22travail en amont d'information, de démystification de l'acte d'entreprendre.
06:26Je vois beaucoup beaucoup de projets très intéressants, innovants liés aux
06:33écologies, liés au point social, au point innovant. Donc le monde de
06:40l'entrepreneuriat bouge, nos étudiants ont envie aussi de faire bouger le monde
06:43donc il faut aussi les accompagner et l'usine permet de concrétiser finalement
06:47cette volonté et d'avoir cette énergie positive de la jeunesse plutôt pour
06:52essayer d'améliorer la situation plutôt que de juste manifester.
06:57Comme ceux d'Alina et de Salomé, ce sont 35 projets de start-up qui ont été
07:01accompagnés par Usine depuis sa création en 2011.