• l’année dernière
Les cinq sens sont mis à l’honneur avec l'emblématique Maison de Haute-Parfumerie Dorin, Maîtres parfumeurs depuis 1780. Aux côtés de Natalia Krassikova et Laurent Poultier du Mesnil, Baschar Nasri vous livrera les secrets des collections de parfums intimement liées au Château de Versailles.

Le fard à joue du roi Louis XVI, la poudre compacte de Marie Antoinette, autant d’histoires et de produits de beauté qui traversent le temps.
Transcription
00:00Musique douce
00:03...
00:24Bonjour Laurent. Bonjour Natalia.
00:27Ça va ? Oui.
00:29Alors aujourd'hui on va regarder l'art de français.
00:34L'art du français ? Dans A La Française ? Qu'est-ce qu'on va voir ?
00:38Je t'écoute avec attention. Répète s'il te plaît.
00:42Je répète ? Donc aujourd'hui dans A La Française, c'est le nom de l'émission, quel art va-t-on étudier ?
00:47Quel art on va-t-on étudier aujourd'hui ?
00:50Dans La Française ? Dans La Française.
00:52Dans La Française ou dans A La Française ?
00:55A La Française c'est mieux. A La Française ? A La Française.
00:58Alors, dans A La Française, aujourd'hui nous allons étudier l'art du parfum.
01:03Parfum. Moi j'adore ce thème.
01:06Ça te va ?
01:07Oui.
01:37Nous arrivons Bachar, nous arrivons.
01:58Avec du calanque déjà.
02:00Voilà, regarde.
02:02Vous êtes vraiment le bienvenu.
02:04Nathalia, qu'elle est adorable.
02:07Bonjour.
02:08Et moi pas du tout. Je ne suis pas adorable.
02:11Ecoute, je t'embrasse.
02:12Volontiers.
02:13Merci Laurent.
02:14Merci pour ça.
02:15Merci, vous en prie. Entrez, vous en prie.
02:18Quel honneur pour moi.
02:20J'espère bien.
02:21Vous êtes vraiment le bienvenu et j'attendais votre visite.
02:24Nous sommes très heureux d'être avec vous aujourd'hui et nous sommes prêts à plonger dans votre art.
02:31Oh la la, quel honneur pour moi.
02:33Entrez, vous en prie.
02:36Je vais vous montrer ici qui a initié la marque Dorin.
02:43C'était une mademoiselle qui s'appelait Marguerite Montancier.
02:46Une grande actrice de l'époque de la reine Marie-Antoinette.
02:50Montancier, c'est elle qui dirigeait tous les bals de Château de Versailles.
02:54Et elle était directrice générale de plusieurs théâtres à Paris.
02:57Le premier directeur général de théâtre paléo-royal.
03:00Et voilà Marie-Antoinette qui a appris à jouer le théâtre aussi.
03:05Au petit Trianon.
03:07Et M. Dorin qui a repris la marque Dorin après Montancier.
03:12Louis XVI a offert une partie des jardins de Château de Versailles à Montancier
03:18qui l'a construite elle-même avec ses finances.
03:22Le théâtre Montancier qui est devenu le théâtre de Versailles.
03:27Théâtre Montancier.
03:36Qu'est-ce que vous avez ici ? C'est magnifique.
03:39C'est beaucoup de pièces.
03:41J'ai peur de compter.
03:43D'accord.
03:44Écoutez, ici nous avons le musée Dorin.
03:46Pourquoi musée ?
03:48Parce que depuis le XVIIIe siècle jusqu'au début du XXe siècle,
03:53on a collectionné ici tous les produits de beauté de Dorin.
03:58Et les parfums aussi.
04:00Mais initialement, la marque était pour les produits de beauté cosmétiques.
04:07Plutôt comme on dit aujourd'hui.
04:09Et Montancier, notre chère grande actrice de l'époque,
04:13qu'est-ce qu'il a inventé ?
04:15C'est le poudre compact, le phare à joues de théâtre.
04:19Pourquoi le phare à joues de théâtre, le compact ?
04:22Dans les loges des théâtres, il y avait toujours le poudre qu'on mettait partout.
04:29Et finalement, avec le poudre compact, tout est propre, tout est compact.
04:34Et on se maquille facilement.
04:36Et le théâtre, c'est le rouge, le phare à joues.
04:41Et voilà le compact de Dorin.
04:44C'est bien qu'il y ait quelqu'un qui pense à des femmes.
04:47Pour faciliter la vie, c'est très bien.
04:51Qu'est-ce que vous voulez ? On ne pense qu'aux femmes aujourd'hui.
04:54Depuis hier, depuis l'éternité, et pour l'éternité du futur.
04:58Mais attendez, les femmes, les femmes.
05:01Et là, on fait la suite pour la création des gammes d'Aner.
05:16On a Aner de Paris.
05:19C'est un parfum ancien qui existe depuis le 20e siècle, même fin du 19e siècle.
05:261886 exactement.
05:29Et ce parfum-là, on l'a appelé Aner de Paris.
05:33Et il a la forme de Tour Eiffel.
05:36Une forme aussi très sensuelle.
05:40Quel travail vous faites, c'est incroyable.
05:43C'est comme un peintre.
05:47Aujourd'hui, avec Dorin, on a ce parfum-là.
05:50Ce parfum-là, à l'intérieur, le jus, il sent, direction, on l'appelle le parfum, les poudrés.
05:57Alors pourquoi poudrés ?
05:59L'origine des parfums dans l'OTAN, on parfumait les poudres qu'on mettait,
06:03le poudré libre qu'on mettait sur le corps, et on se parfumait avec.
06:08Donc quand on dit poudré, ça veut dire à l'ancienne.
06:13C'est une direction bien connue dans le monde des parfums.
06:18Ça, c'est l'ambre. Là, vous êtes au Vatican.
06:22D'accord.
06:24Comment vous dites, on doit fermer les yeux ?
06:27Toujours, on ferme les yeux.
06:30Ah, oui.
06:31Ça, c'est l'ambre.
06:33Bachar, merci. Qu'est-ce qui te touche le plus dans ton art ?
06:38L'odeur.
06:40Ça, c'est une réponse un peu facile quand même.
06:42Ah oui, pourquoi ? L'essence, l'essence.
06:45Voilà, il n'y en a pas.
06:47On a les yeux, on a le nez, on a les oreilles, la musique.
06:51Pour manger, pour goûter, pour toucher.
06:55On a les cinq sens, c'est magnifique.
06:57Alors, dis-moi comment tu les vois, tes cinq sens.
07:00D'abord, ton premier, celui du regard.
07:02Mon cher ami Laurent, on ne le voit pas.
07:06On le sent.
07:08C'est pour ça qu'on l'appelle l'essence.
07:10Mais t'as ton flacon. Ton premier, c'est ton flacon.
07:13C'est lui qui va attirer les yeux.
07:15Je vais te dire, si tu veux sentir quoi que ce soit, qu'est-ce que tu fais ?
07:20Avant de le sentir, tu fermes les yeux.
07:22Mais quand tu embrasses une belle femme, tu fermes les yeux.
07:25Je ne parle pas quand on fait l'amour, on ferme les yeux.
07:28Mais partout, on ferme les yeux.
07:30C'est magnifique, on se concentre.
07:32Comment t'en es venu au parfum ?
07:34Écoute, le parfum, c'est naturel.
07:36Je suis né à Damas, la plus ancienne capitale vivante du monde.
07:41On a la rose de Damas, la plus ancienne rose du monde.
07:45On a le jasmin, on a le foul.
07:47Ce qu'on a senti tout à l'heure.
07:49Scientifiquement, on l'appelle jasmin zampak.
07:53On ne le trouve pas en Europe.
07:55On a aussi le tubéreuse, la vraie tubéreuse de Damas.
07:59Je suis né dans les fleurs de Damas, dans les centaures de Damas.
08:04Et donc, t'as toujours rêvé de ça ?
08:06Non, mais toujours. On est tous.
08:08On rêve toujours de nos mémoires.
08:10Écoute, les mémoires et le rêve, ils sont liés ensemble.
08:13Mais quand on sent quoi que ce soit, les deux commencent à bouger.
08:17Les deux commencent à fonctionner.
08:19On commence à dire, tiens, ça, ça me rappelle le centaure de ma mère,
08:24quand on est bébé.
08:26Dès qu'on est un bébé, on sent le maman, on sent le papa,
08:30on sent la maison, on sent tout.
08:32Et ça, c'est nos mémoires sur nos enfances.
08:34On grandit avec toutes ces mémoires.
08:36On grandit avec tous ces centaures.
08:38Comment est-ce que tu vois évoluer cet art du parfum ?
08:41Comment est-ce que tu vois les choses demain ?
08:44Moi, je vois la vie et le présent et le futur.
08:49Oui.
08:50On parle aujourd'hui de quelque chose d'extraordinaire,
08:53l'intelligence artificielle.
08:55Oups !
08:56Oui !
08:57Oui, mais alors, l'intelligence artificielle, ça a tout,
09:00sauf le pouvoir véritablement de créer un parfum.
09:05Un parfum, c'est du ressenti.
09:08L'intelligence artificielle n'a pas de ressenti.
09:10Bientôt, on va avoir des...
09:14Je ne peux pas vous dire, des carrés, là, le code.
09:17Oui, oui.
09:18Mais dedans, il suffit de regarder dedans et on va lire
09:23et on va avoir l'impression de quel parfum on va le sentir.
09:28On peut l'imaginer.
09:30L'imagination, aujourd'hui, ça change avec l'humanité.
09:33Malheureusement, c'est fini, le forêt,
09:36quand on était naturellement humain.
09:38Oui, mais c'était magique, dans la forêt,
09:40quand tu as les odeurs du mus, quand il n'y a plus,
09:42et que tu as les odeurs qui remontent.
09:44L'or, chère amie, je vais vous le dire,
09:46je dis que c'est dommage.
09:47Oui, oui.
09:48Tout ça devient artificiel aujourd'hui, malheureusement.
09:54La grande collection de Dorin, qui est collection Versailles.
09:59Dorin, fournisseur de Versailles à 1780,
10:03et voilà la collection Versailles.
10:05Nous avons créé six parfums.
10:08Le premier, il est 1780, c'est le poudré.
10:12Les jardins du château, ce sont les fleurs blanches
10:15du jardin du château de Versailles.
10:17Le floral, les figues, parce que Louis XIV,
10:20quand il a construit le château de Versailles,
10:23à l'époque, il a planté 400 figues
10:26dans l'orangerie du château de Versailles.
10:28Et puis, ça, c'est le fruitier.
10:30Et là aussi, c'est le boudoir turc,
10:32où s'est maquillé Marie-Antoinette.
10:34C'est une pièce magnifique qui est fabriquée en Turquie.
10:37Elle se trouve au château Fontainebleu.
10:40On l'appelle le boudoir turc.
10:42C'est l'oriental.
10:44Et puis, avant le dernier, c'est le bureau du roi.
10:48C'est Louis XV, son bureau qui était toujours désordonné.
10:51Il a fini avec une seule clé, une seule fourniture.
10:55Tous les tiroirs et tout ce qui est sur le bureau
10:59sont enfermés.
11:03Tour Eiffel d'Eudorin, série limitée.
11:08Et bientôt, ça va finir.
11:10Après, ça va être pièce d'art.
11:13T'en as fait combien ?
11:15On n'a produit que 500 pièces.
11:18T'as une poche, Natalia, s'il te plaît ?
11:21Sentez-le.
11:23Ça sent bon.
11:27C'est très original.
11:29Je vais vous dire pourquoi c'est original.
11:33Parce que, comme vous le savez,
11:37Tour Eiffel n'est pas posé sur terre.
11:40Il y a de l'eau qui le sépare de la terre
11:43avec quatre gros pistons
11:45pour l'équilibre, toujours total,
11:48tremblement de terre ou le vent, etc.
11:51D'où quand on est là-haut,
11:53il bouge.
11:55Un millimètre, deux millimètres,
11:57un centimètre, deux centimètres,
11:59ça donne un vertige.
12:01Où on a mis le whisky ?
12:04D'accord.
12:06Voilà.
12:12Et la surprise ! J'adore les surprises !
12:15Ah !
12:17Attendez.
12:19Attendez.
12:21On va aller là-bas,
12:23dans le salon vert de Dorin.
12:27Suivez-moi, s'il vous plaît.
12:30On a deux invités,
12:32Sacha et Atika.
12:35Deux talents.
12:37Atika, la beauté.
12:39Sacha, la voix.
12:41Le soprano.
12:43Magnifique.
12:45Bachar, je crois,
12:47c'est le Dieu de Laurent.
12:49Je peux deviner ce qu'il va faire.
12:52Vous êtes chanteuse ?
12:54Oui, bien sûr.
12:55Eh bien, prouvez-le !
12:56Avec plaisir.
12:58C'est l'histoire d'un amour
13:01éternel et banal
13:03qui apporte chaque jour
13:06tout le bien, tout le mal.
13:08Avec l'eau, l'on s'enlasse.
13:12C'est l'eau, l'on se dit adieu.
13:16Avec les soirées d'angoisse
13:19et les matins merveilleux.
13:33Bachar, pourquoi nous emmener ici ?
13:35Tout simplement,
13:36parce que nous sommes dans un endroit historique.
13:38C'est l'histoire de Paris,
13:40les environs de Paris.
13:42Ici, on est dans l'île de Château,
13:45l'île des Impressionnistes.
13:46Mais pourquoi les Impressionnistes ?
13:48Parce que c'est ici
13:50que le premier train qui est sorti de Paris,
13:53au banlieue de Paris,
13:54est arrivé ici.
13:56Et toute la famille et les gens,
13:59les Parisiens,
14:00venaient ici pour passer le week-end.
14:02Et aussi nos amis,
14:04les peintres de l'époque,
14:06ce qu'on appelle les Impressionnistes.
14:09Et voilà, nous sommes ici,
14:11dans l'île des Impressionnistes.
14:13C'est une île magnifique.
14:14Et là, on est tout près et jusqu'à côté
14:18d'un restaurant qui s'appelait
14:21le Fournaise.
14:23Voilà, Fournaise, c'est un auberge.
14:26Et M. Fournaise, à l'époque,
14:28il recevait tous ses hôtes ici,
14:30y compris les pauvres Impressionnistes.
14:33Alors, ils ne pouvaient pas payer leur nuit de jeûne
14:37ni leur nuit dans cet auberge à l'époque.
14:40Mais qu'est-ce qu'ils faisaient ?
14:41Ils étaient obligés, M. Fournaise,
14:45d'accepter leur toile de peinture de l'époque.
14:51Et ni lui, ni eux, les Impressionnistes,
14:56pensaient un jour que chaque toile valait,
15:01comme le prix d'aujourd'hui,
15:03600, 700 millions de dollars.
15:06Renoir, il a dessiné la peinture,
15:10la toile la plus connue,
15:12les Dejeuners des Canotiers.
15:15Ce sont les chapeaux qu'on appelait les Canotiers.
15:18Elle est très connue.
15:20Le monde entier connaît cette peinture.
15:29Nous arrivons à la séquence,
15:30les 10 questionnements.
15:32Bachar, il faut que tu répondes rapidement,
15:34très rapidement, sans réfléchir.
15:36Sans réfléchir.
15:37Spontanément.
15:38Première question, Nathalia.
15:40Votre artiste préféré ?
15:42Tout le monde.
15:43Mais attendez, tout le monde.
15:45Chacun est un artiste.
15:46Et chacun est différent dans le monde.
15:48Si tu me fais ça sur les autres questions,
15:50ça ne va pas le faire.
15:52Ton oeuvre préférée, Bachar ?
15:54Eh bien, l'oeuvre que tu l'as faite aujourd'hui.
15:56Tu vas rencontrer tous mes amis.
15:59Qu'est-ce que tu veux mieux que ça ?
16:01Ce n'est pas une oeuvre.
16:03C'est un chef-d'oeuvre.
16:04C'est chef-d'oeuvre.
16:05Bon, maintenant, question.
16:07Quel personnage historique aimerais-tu dîner ?
16:10J'aimerais bien dîner avec un grand musicien
16:15qui, il paraît, est venu chez moi,
16:18où j'habite aujourd'hui,
16:20avec son piano, ou le piano,
16:23de l'époque de 1837.
16:27Bleyel.
16:29Je cherche, je cherche.
16:30Et il s'appelle Chopin.
16:33Rien que ça ?
16:34Oui, Chopin, j'adore Chopin.
16:36Il est venu chez toi ?
16:37Dans ta maison ?
16:39Chez moi, un des propriétaires,
16:42il appartenait à quelqu'un
16:44qui avait ce piano de 1837.
16:46Et Chopin, il avait le même piano.
16:48Et il semblerait que Chopin
16:50venait jouer dans ma maison
16:53où j'habite aujourd'hui.
16:55C'est génial, ça.
16:56Le métier que vous n'auriez pas aimé faire ?
17:00D'avoir un patron.
17:02Ah oui, d'accord.
17:03Donc tout métier où il y a un patron,
17:05ce n'est pas fait pour toi ?
17:06Non, ce n'est pas fait pour moi,
17:07parce que je ne serai jamais d'accord,
17:09parce qu'il y a toujours ma création en moi.
17:12J'insiste, j'insiste.
17:14Bon, on a compris.
17:15Alors maintenant,
17:16ta gourmandise préférée ?
17:18Ah, ça, il n'y a pas de préférée.
17:21Tout c'est bon, tout c'est bon.
17:24Donc tu es quelqu'un qui est gourmand,
17:25gourmet ou gourmand ?
17:26Mais je vais te le dire, je vais te le dire.
17:29Tu sais, pour payer mes études de doctorat
17:31de géophysique,
17:32quand je suis arrivé en France,
17:34j'ai ramené avec moi un appareil
17:35pour faire des sandwichs
17:37qu'on appelle chez nous les shawarma,
17:40avec la vraie viande,
17:42des agneaux, les épaules
17:45et les cuisses et les gigots.
17:49Question suivante,
17:50le bruit, le son que vous aimez ?
17:53Les oiseaux.
17:55J'adore les oiseaux.
17:56Question inverse,
17:57le bruit, le son que tu n'aimes pas ?
18:01Le silence.
18:02Ah oui ?
18:04Je me trouve dans un vide
18:06et je repars dans des rêves
18:09qui sont toujours lointains,
18:11mes rêves toujours lointains.
18:13Et j'espère que j'aurai le temps
18:15d'exauter mes rêves.
18:17Quel autre art de passion ?
18:18Écoute, je suis un très mauvais chanteur.
18:22Tu aurais chanté ?
18:23Je n'ai jamais chanté.
18:24Oui, c'est l'art que tu aurais aimé.
18:26Je pouvais chanter quand j'étais guitariste,
18:29quand j'étais jeune
18:31et je jouais à l'époque des Beatles
18:33qui sont arrivés.
18:34Il y avait l'époque de
18:35Shadows, Cliff Richard
18:37et les Shadows,
18:45les Beatles qui arrivaient,
18:47mais on chantait en bande.
18:49Je voulais chanter tout seul,
18:51surtout l'opéra,
18:52mais je sais que ma voix
18:53n'est pas prête à faire ça.
18:55Ça c'est un don,
18:56on ne peut pas l'avoir.
18:57Tu dois vérifier.
18:59Je dois vérifier ?
19:00Oui.
19:01Eh bien, vas-y, au boulot.
19:02Je ne peux pas.
19:03Ah bon ?
19:04Je ne peux pas.
19:05Je ne peux pas.
19:06Pour chanter,
19:07il n'y a pas que l'exercice.
19:09Il faut beaucoup d'exercice,
19:11mais surtout il y a des dons,
19:13des dons physiologiques de la personne.
19:16Quel est le personnage que tu choisirais
19:19pour illustrer un billet de banque ?
19:26Normalement, on met des personnages.
19:28Oui.
19:29Moi, je préfère mettre un arbre.
19:31Un arbre ?
19:32Un arbre.
19:33Parce que le billet vient directement de l'arbre.
19:36Je préfère avoir des roses,
19:38avoir des arbres,
19:39avoir la nature,
19:40mais pas des personnages.
19:42Bon, OK.
19:43C'est ta réponse.
19:44Nathalia, dernière question.
19:46Votre plus belle folie ?
19:50Les amours.
19:52Les amours.
19:53Je tombe facilement amoureux,
19:55malheureusement.
19:56Pourquoi malheureusement ?
19:58Parce que je n'arrive pas à me contrôler.
20:00C'est mes sentiments qui me poussent.
20:02Ce n'est pas moi qui pousse mes sentiments,
20:04malheureusement.
20:05Mais tant mieux pour ces dames.
20:07Mais écoutez, tant mieux...
20:09Non, tant mieux pour les dames,
20:11mais tant mieux pour moi.
20:17Bon, alors, plus rien à dire.
20:23Question.
20:24Maintenant, un conseil.
20:26J'ai fait une petite erreur.
20:28Quand vous m'avez fait un très beau parfum
20:31à cette place,
20:33j'ai commencé à frotter.
20:35Et il ne faut pas faire ?
20:37Ah oui, il ne faut jamais faire.
20:39Et pourquoi donc ?
20:40Mais le parfum,
20:41le parfum a comme un homme,
20:43comme une vie,
20:44il a une vie.
20:45Une vie qu'on appelle
20:46la vie pyramide olfactive.
20:49On a nos notes de tête,
20:52nos notes de cœur,
20:54nos notes de fond.
20:56Et chaque note,
20:57elle a plein de composants.
20:59Comme même le thé,
21:00on a la même chose.
21:01Même le vin,
21:02on a la même chose.
21:03Alors, si on frotte,
21:06ça produit de la chaleur.
21:09Et tous les senteurs,
21:11ils vont être dérangés,
21:13mélangés.
21:15Et nos notes de fond,
21:17avec nos notes de tête, etc.
21:18On accélère finalement
21:20la vie d'un parfum.
21:22Un parfum, il faut qu'il vit,
21:24qu'il respire.
21:25On le laisse respirer.
21:27Et maintenant, Bachar,
21:28vous devez nous donner une citation.
21:31Alors, ma citation, ma citation.
21:34Écoutez, j'ai appris le français.
21:37J'arrivais en France,
21:38je ne parlais pas français.
21:39Ah, comme moi !
21:40Ah non !
21:41Ah oui !
21:42Alors, j'étais dans une école
21:44pendant trois mois
21:45pour apprendre le français
21:46et ils ont commencé
21:47à me parler de grammaire
21:48à la française.
21:49Et je ne connaissais rien du tout.
21:52Et je me rappelle,
21:54il y avait dans la grammaire
21:56à la française,
21:58quelque chose qu'on dit,
21:59c'est plus que parfait.
22:01Alors, je ne comprenais pas
22:02que ça veut dire plus que parfait,
22:03en grammaire française.
22:05Par contre, j'ai adoré
22:07cette phrase-là.
22:10Et je l'ai considérée
22:11ma citation de la vie,
22:13plus que parfait.
22:15Ah oui !
22:16Et mon objectif dans la vie,
22:17de tout ce que je dois faire,
22:19je vise le plus que parfait.
22:22Mais je sais,
22:24c'est impossible,
22:25ça n'existe pas.
22:27Mais quand même,
22:28si j'arrive au parfait,
22:29c'est déjà extraordinaire.
22:31Même être au parfait,
22:32c'est très relatif.
22:34Eh bien, ma citation,
22:36elle est dite,
22:38plus que parfait.
22:40C'est très subjectif,
22:41mais on accepte.
22:42Voilà.
22:43C'est indicatif.
22:49Maintenant,
22:50j'ai une petite question.
22:52On va faire une petite promenade
22:54jusqu'à très belle place.
22:58Il y a belle lumière.
23:00Ah oui !
23:01Et après,
23:02j'ai regardé sur Internet.
23:06J'ai cherché.
23:07Une bonne question pour vous.
23:09Et j'ai trouvé,
23:10et j'ai envie de savoir,
23:11qu'est-ce que c'est ?
23:13Ah !
23:14Ça, c'est la question surprise, Nathalia.
23:16Voilà.
23:17La question surprise,
23:18les 100 des autres,
23:19qu'est-ce que c'est, Bachar ?
23:20Les 100 des autres.
23:22Un roman qui est écrit
23:23par Simon de Beauvoir.
23:25Oui.
23:26Et à l'époque,
23:28j'étais dans la production
23:32d'un haut-métrage.
23:33Oui.
23:34Et c'était une expérience
23:37très, très exceptionnelle aussi.
23:40Une des opportunités
23:41que j'avais parlé tout à l'heure.
23:43Et on avait une coproduction
23:45à faire avec
23:47un box-office des États-Unis.
23:50Eux, ils voulaient
23:51que les films soient tournés
23:53en Anglais,
23:54et nous, en Français.
23:56Et il a fallu choisir des acteurs
24:00qui parlent parfaitement
24:02Anglais, Français.
24:04Les 100 des autres.
24:06Un roman extraordinaire.
24:09Il a fallu avoir
24:10un très bon metteur en scène,
24:12Claude Chabrol.
24:14Le crème de crème de France.
24:16Donc, tu as fait travailler
24:17Claude Chabrol.
24:18Qui as-tu fait travailler d'autres
24:20comme réalisateur ?
24:22Dans d'autres films,
24:23comme Louisiane.
24:25Oui, Louisiane.
24:26Jacques Demy.
24:27Jacques Demy.
24:28Philippe de Brocaw.
24:29Philippe de Brocaw,
24:30c'est superbe, ça.
24:31Mais les films que tu viens
24:33de montrer,
24:34les 100 des autres,
24:36il a fallu trouver une actrice
24:38qui est américaine,
24:39qui parle l'accent américain
24:42et française.
24:44Alors, on a trouvé
24:45une jeune actrice
24:46qui venait de finir son film
24:48avec grand succès,
24:50qui s'appelle Taxi Driver,
24:52Jodie Foster, of course.
24:54Sa maman, elle est française,
24:56elle parle parfaitement français.
24:58Elle avait à peine 19 ans
25:00quand on l'a ramenée,
25:01waouh, en France.
25:03Quelle beauté.
25:05Quelle élégance.
25:07Quelle intelligence.
25:10Elle était magnifique,
25:12magnifique, magnifique.
25:14Et voilà,
25:15on a tourné ce film
25:17avec Jodie Foster.
25:19...
25:39Bon, Natalia,
25:40je peux conduire, s'il te plaît ?
25:42Euh...
25:43Non.
25:44Désolée.
25:45Non.
25:46Natalia, je peux conduire,
25:48s'il te plaît ?
25:49Je peux réfléchir,
25:50mais non, merci.
25:51...

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