Les agriculteurs cherchent un nouveau gouvernement

  • il y a 3 mois
Avec Nicolas Turquois, député du MoDem de la 4ème circonscription de la Vienne depuis 2017 et Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA et agriculteur en GAEC polyculture élevage lait, viande.

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##LES_GRANDS_DEBATS_DU_MATIN-2024-07-31##

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Transcription
00:00Ils font le plaisir d'être avec nous ce matin et je les en remercie par avance, Nicolas Turcot, bonjour !
00:05Bonjour !
00:06Et bienvenue sur Sud Radio, vous êtes député modem de la Vienne depuis 2017, quatrième circonscription,
00:12et puis avec nous également Luc Smessard, bonjour !
00:16Bonjour !
00:17Et merci d'être avec nous également ce matin sur Sud Radio, vice-président de la FNSEA,
00:22agriculteur en polyculture, élevage, lait, viande, au sein d'un groupement agricole d'exploitation en commun.
00:28Luc Smessard, pour commencer avec vous, la moisson s'annonce, il y a une réelle inquiétude là-dessus, sur les rendements ?
00:36Alors, la moisson est bien avancée, on est entre moins 20, moins 30, voire même moins 40% de production pour les blés, les orges,
00:48et puis bien au-delà, aujourd'hui il y a une récolte catastrophique en miel, c'est très compliqué en légumes,
00:56sur la vigne c'est compliqué parce qu'il y a énormément de maladies, l'excès d'eau depuis l'automne,
01:02aujourd'hui fait que ça va être très compliqué, surtout que nos charges sont très élevées.
01:09Et puis cet enchaînement niveau météo, on passe du tout au rien, la canicule juste après, les fortes intempéries, ça forcément ça a des conséquences, Luc Smessard ?
01:19Alors ça a des conséquences, pour les vacances on se dit, ben oui je ne vais pas pouvoir aller me promener,
01:24pour un agriculteur en ce moment, le moral il est à zéro, on n'arrive pas à récolter comme il faut,
01:30et puis par exemple, nous on avait du lin hier, on a commencé à rouler, ce matin tout est tourné parce qu'on a eu un gros orage cette nuit,
01:40les orages ont fait encore mal, et ça se répète, ça n'arrête pas, il va falloir enfin retrouver un temps beaucoup plus clément,
01:50et puis il va falloir surtout faire les comptes rapidement, parce que les trésoreries vont être complètement dans le rouge.
01:56Justement, Nicolas Turcot, gouvernement démissionnaire, Emmanuel Macron, qui ne nommera pas de nouveau Premier Ministre avant au minimum la mi-août,
02:04est-ce que le gouvernement peut prendre des décisions pour venir en aide aux agriculteurs,
02:08je pense notamment à le fait de débloquer une enveloppe pour aider ces agriculteurs qui sont en souffrance cet été ?
02:15Bonjour à tous, c'est l'agriculteur qui vous parle aussi, je suis agriculteur et il vient de moi de finir mes moissons,
02:23et je vois le côté très chahuté du climat, autant c'est sûr que les trésoreries vont être dans le rouge,
02:32autant on n'est pas sur une histoire de deux jours, il faut prendre du recul, analyser les situations,
02:36c'est très variable d'une région à l'autre, notamment la question des orages,
02:42qui peut être très ponctuelle, quand ils sont associés à de la grêle parfois, et ils peuvent être très catastrophiques en termes de conséquences,
02:50il faut mettre des dispositifs, mais on n'est pas sur une urgence du jour ou de la semaine,
02:58le ministre démissionnaire peut prendre un certain nombre de décisions budgétaires,
03:02sur des décisions de plus long terme, ça peut attendre quelques semaines.
03:04Et ça veut dire des décisions budgétaires, quand je parle d'enveloppe que le gouvernement pourrait débloquer,
03:10même s'il est démissionnaire, il peut en tout cas prendre de telles décisions, c'est ça ?
03:16Si on est de l'ordre, mais dans le cadre du budget qui a été voté,
03:20il a le droit de prendre un certain nombre de décisions,
03:22on n'est pas sur, je vous dis, dans les réponses immédiates à apporter,
03:27il peut le faire dans des choses de plus grande ampleur,
03:30il faudrait que ce soit un ministre de plein exercice qui puisse prendre la décision.
03:36C'est donc très clair là-dessus.
03:38Luc Smessard, justement Nicolas Turcot en parlait sur la question du timing,
03:44il n'y a pas besoin de réponse en tout cas immédiate,
03:47le gouvernement d'ailleurs a donné rendez-vous dans dix jours en ce qui concerne les céréaliers,
03:52pas d'inquiétude là-dessus, ça ne presse pas ?
03:55Alors, comme le disait le député, c'est sûr qu'aujourd'hui il faut faire les comptes,
04:01on va avoir des situations complètement différentes d'un agriculteur à l'autre,
04:05ne serait-ce parce qu'il aura investi ou pas,
04:07donc ce qui est urgent c'est que le gouvernement soit là au rendez-vous,
04:12gérer finalement le quotidien c'est gérer les crises
04:16et c'est être capable de répondre à des prises en charge de cotisations sociales
04:21pour les plus endettés, c'est gérer la capacité,
04:25on est en train de le faire avec les banques,
04:26reporter notamment jusqu'au versement des aides de la PAC au mois d'octobre,
04:31c'est la prise en charge des cotisations sociales,
04:34TFNB, taxes foncières non bâties,
04:38pour que justement demain on puisse baisser la pression de nos charges
04:42et puis surtout c'est regarder devant, redonner,
04:46les agriculteurs ont été dans la rue,
04:48n'ont jamais fait un mouvement aussi fort en début d'année,
04:51on a eu beaucoup d'engagement
04:53et aujourd'hui les agriculteurs ont l'impression d'être pris en otage de cette situation politique,
04:57il est urgent que le Président de la République
05:02et les députés puissent prendre des décisions
05:07pour justement accompagner notre agriculture
05:10qui passe un moment difficile mais au-delà de ça,
05:12qui a besoin d'avoir une vision à moyen long terme,
05:15c'est ce qui avait été fait avec certains textes
05:17mais aujourd'hui tout ça est un peu complètement à l'arrêt,
05:21aujourd'hui c'est clair qu'on ne peut pas jouer avec notre agriculture
05:24parce que derrière c'est des femmes, des hommes,
05:26je peux vous dire que le moral il n'est pas là
05:27et nous aujourd'hui syndicalement,
05:29on est là pour faire le point département par département,
05:32agriculteur par agriculteur
05:33et surtout gérer cette situation de mal-être.
05:36Justement Nicolas Turcot, député MoDem je le rappelle,
05:39agriculteur également,
05:40vous avez voté en première lecture le projet de loi agricole,
05:43c'était l'une des principales réponses du gouvernement
05:48à cette crise des agriculteurs dont parlait à l'instant Lux Messard,
05:52est-ce qu'on peut avoir la certitude pour les agriculteurs aujourd'hui
05:55que ce texte sera un jour appliqué ?
05:58Bien sûr que non, dans le contexte actuel,
06:03il faut que se dégage un consensus
06:05ou une large majorité à l'Assemblée pour pouvoir le reprendre
06:10et pour pouvoir continuer son examen,
06:11donc là il n'y a pas de certitude sur le sujet,
06:14après concernant le texte en question,
06:17il était une brique très importante
06:19notamment sur le renouvellement des générations,
06:22on est sur un enjeu plutôt de moyen et long terme,
06:25alors que les difficultés que nous évoquions à l'instant
06:28étaient des difficultés du quotidien
06:31avec la variabilité du climat,
06:34donc c'est deux choses différentes,
06:37il me semble que c'est fondamental de renouveler les générations
06:40pour avoir non seulement les agriculteurs demain
06:42mais aussi la capacité de la France
06:44à produire l'alimentation dont elle a besoin,
06:47donc ça c'est un texte qui me semble important.
06:49Notamment sur la formation et l'aide financière aussi pour l'installation.
06:54Oui, comment on transmet,
06:56parce que l'agriculture c'est énormément de capitaux
07:00qui sont mobilisés quand vous devez acheter du matériel,
07:03quand vous devez acheter des animaux,
07:05quand vous devez investir dans des bâtiments, dans des cultures,
07:07c'est énormément de capitaux
07:09et pour des jeunes,
07:11déjà pour des moins jeunes c'est plus compliqué aussi,
07:13mais pour des jeunes c'est très compliqué
07:15d'avoir accès à ces capitaux
07:16et comment on les aide à pouvoir financer l'outil agricole
07:22dont ils ont besoin, sur lequel ils pourront travailler.
07:25Luc Smessard, sur ce projet de loi agricole,
07:27il était j'imagine attendu chez les agriculteurs,
07:31là aussi il y a une inquiétude de savoir
07:33si ça sera impliqué un jour ou pas ?
07:37C'est clair qu'aujourd'hui on se dit que ce texte
07:40va avoir du mal à passer le Sénat,
07:43revenir à l'Assemblée qui est complètement différente.
07:48Et donc nous en tout cas,
07:50ce qu'on a besoin c'est deux réponses.
07:53Nicolas Turcot le disait,
07:54il est important de penser à renouveler,
07:57c'est-à-dire qu'installer des jeunes,
07:59pour installer des jeunes qu'est-ce qu'il nous faut ?
08:00Il nous faut avoir un revenu
08:02et donc il faut absolument que ce gouvernement
08:06puisse mettre en place vraiment déjà des textes
08:09qui existent déjà sur l'application des coûts de production,
08:13c'est les lois EGalim 1, 2, 3.
08:16Il faut absolument,
08:18parce que ce revenu est indispensable,
08:20c'est ça qui fera attirer les jeunes.
08:21Après l'accompagnement, formation,
08:24comme le disait Nicolas Turcot,
08:26mieux aider les jeunes parce que c'est des capitaux lourds
08:29à ce qu'ils puissent faire ce beau métier,
08:31notamment des jeunes qui ne sont pas issus de familles agricoles,
08:35c'est indispensable,
08:36c'est un super métier
08:37mais il faut aussi qu'on soit capable aujourd'hui
08:40que le gouvernement,
08:41la fiscalité nous aide à passer les années compliquées.
08:45Pour passer les années compliquées,
08:46c'est de pouvoir faire la bonne année,
08:47mettre un peu de côté,
08:49soit en argent,
08:50soit en forage
08:51pour pouvoir gérer sur plusieurs années.
08:55Là aussi il y avait des engagements de prix
08:58par le Premier ministre et le Président de la République.
09:00À ce jour,
09:01on a besoin de concrétiser tous ces éléments-là.
09:04On a un vrai sujet sur l'élevage aujourd'hui
09:07qui est plutôt en perdition
09:09pour éviter,
09:10pour stopper cette décapitalisation du cheptel français.
09:14C'est vrai en lait,
09:15c'est vrai en viande
09:17parce que c'est aussi source d'installation,
09:20c'est aussi ce qui permet souvent à des jeunes de démarrer
09:23et donc ce qu'on a surtout besoin aujourd'hui,
09:26c'est de retrouver ces éléments-là.
09:27Il y a des éléments aussi,
09:29je voudrais insister sur,
09:31quand on a fait nos manifestations,
09:33il y a 2500 propositions de simplification
09:36qui ont été faites par chaque département.
09:39Aujourd'hui,
09:40on voit que l'administration fonctionne comme avant.
09:44On n'a pas changé de logiciel.
09:45On n'en voit pas la couleur finalement
09:47sur cette question de la simplification
09:49qui vous l'avait dit, Luc Smezzin.
09:50Elle est capitale pour nos agriculteurs.
09:53Elle est capitale
09:54parce que déjà,
09:54ça permettrait de rendre ce métier un peu plus simple,
09:57ramener un peu de bon sens
09:58et puis surtout,
09:59c'est que cette paperasserie,
10:01cette incohérence de texte
10:04fait qu'aujourd'hui,
10:05ça coûte de l'argent.
10:06Le temps qu'on passe à remplir des papiers,
10:09à respecter des règles
10:11avec des dates qui n'ont aucun sens.
10:13Aujourd'hui, par exemple,
10:14on n'a pas le droit,
10:16après qu'on a récolté le colza,
10:17de déchaumer,
10:19c'est-à-dire de faire germer.
10:20Et cette année,
10:21on a énormément de limaces
10:23parce qu'il a plu énormément.
10:24Le bon sens,
10:25je voudrais simplement qu'on puisse déchaumer
10:27pour que justement,
10:28on ne soit pas embêté cet automne.
10:30Il faut ramener du bon sens dans les fermes
10:32et puis faire confiance à nos agriculteurs.
10:34Ils ne font pas n'importe quoi.
10:36Luc Smezzin,
10:37vous restez avec nous,
10:38vice-président de la FNSEA,
10:39agriculteur en polyculture,
10:40élevage, lait, viande.
10:42Dans un instant,
10:42on vous retrouve aussi à Nicolas Turcot
10:44pour réagir,
10:45un député modem de la Vienne,
10:46quatrième circonscription agriculteur,
10:48pour réagir sur cette question
10:49de la simplification qui est aussi centrale.
10:52Parce qu'on attend toujours
10:53davantage de simplification.
10:54Elle n'est pas encore là,
10:56pas encore au rendez-vous.
10:59On voit cela.
10:59Vous restez avec nous dans un instant.
11:01A tout de suite.
11:07Sud Radio, 8h-10h, Benjamin Gleize.
11:10Sud Radio, il est à 9h29,
11:12on poursuit les débats
11:13avec nos invités Nicolas Turcot,
11:14député modem de la Vienne,
11:16quatrième circonscription agriculteur
11:17et Luc Smezzin,
11:18vice-président de la FNSEA,
11:21avec ce débat sur ces agriculteurs
11:23qui cherchent nouveaux gouvernements
11:25de toute urgence.
11:26Juste avant de reprendre les débats
11:28et puis d'aller au standard,
11:29dans un instant, au 0826-300-300,
11:31Laurie Leclerc,
11:32quelques informations importantes
11:33à donner à nos auditeurs,
11:34conséquences des orages
11:36dans le sud-est de la France.
11:37Pas de TGV sur la ligne sud-est,
11:39une panne en raison des orages dans Lyon,
11:42des arbres sont tombés sur les voies,
11:43sachez que les équipes sont arrivées sur place
11:44il y a environ un quart d'heure.
11:46Et on vous tient informés
11:47tout au long de cette matinée
11:48sur Sud Radio, 0826-300-300,
11:52on pourrait agir à ce débat.
11:53Jean-François est avec nous,
11:54bonjour Jean-François.
11:56Bonjour Benjamin,
11:57je dis bonjour à tous vos auditeurs.
11:59Vous êtes agriculteur céréalier,
12:00Jean-François,
12:01vous voulez parler des promesses
12:03du gouvernement ?
12:05Oui, le problème c'est qu'on nous a promis
12:07tant et plus,
12:08au mois de février et mars,
12:11M. Attal était venu,
12:13M. Fénon était venu, voilà.
12:14Vous étiez mobilisé sur...
12:16Oui, tout à fait, tout à fait.
12:18Comme 90% des agriculteurs du département.
12:21Et l'opération, on n'a toujours rien.
12:25On n'a toujours rien.
12:26On nous a fait un grand speech
12:29sur le gasoil,
12:30sur le GNR,
12:31mais aujourd'hui le GNR,
12:32même si la taxe que l'on avançait,
12:35on ne l'avancera plus,
12:37il y a quand même 60% de taxes sur le GNR.
12:40Ce n'est plus possible.
12:42Le problème cette année,
12:43c'est qu'on a un maximum de charges,
12:46on a un rendement qui est absent,
12:48et en plus de ça,
12:50on n'a plus de rendement,
12:54on a des charges qui ont augmenté,
12:55voilà, et on en est là.
12:59Voilà, le problème,
13:02c'est la triple charge,
13:05et on ne peut pas continuer comme ça.
13:08Jean-François,
13:09merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
13:11Jean-François, et bon courage surtout pour la suite.
13:13Merci beaucoup.
13:14Continuez d'être fidèle à Sud Radio.
13:16Nicolas Turcouat, député MoDem de la Vienne,
13:19agriculteur, vous avez entendu à l'instant Jean-François,
13:23c'est vrai qu'on a beaucoup parlé du projet de loi agricole,
13:25au point mort, après cette dissolution,
13:27il y a aussi les mesures d'urgence
13:28qui ont été prises par le gouvernement,
13:29on sent que pour Jean-François,
13:31ça a été insuffisant ?
13:33Oui, mais clairement,
13:35il y a beaucoup d'agriculteurs qui sont en difficulté,
13:37et j'entends la demande de dire
13:41on va réduire les taxes sur le gasoil,
13:43et on réduira les taxes sur le gasoil,
13:45et ça ne suffira pas,
13:46il faudra réduire les taxes ou les charges sociales.
13:49Ce qu'il faut, c'est comment on construit une agriculture
13:52qui, entre guillemets, nourrit son homme,
13:54nourrit, permet d'en vivre.
13:56Et il y a des choses qui doivent être de court terme,
14:00parce qu'il y a des gens qui ont le couteau sous la gorge
14:03et qui ont du mal à payer les factures de fin de mois,
14:06et ça, c'est insupportable,
14:08mais il faut des mesures structurelles.
14:10Par exemple, la question du stockage de l'eau,
14:12on voit qu'avec le changement climatique,
14:14si on n'a pas accès à de l'eau,
14:16on n'emmène pas nos cultures jusqu'au bout.
14:18Je sais qu'il y a des gens qui sont farouchement opposés à ça,
14:21le stockage de l'eau est fondamental.
14:23Comment on favorise l'origine France ou l'origine locale ?
14:27Ça, ça a du sens,
14:28parce qu'on a une agriculture de qualité,
14:30qui est mise en permanence en concurrence,
14:33avec des produits corrects d'un point de vue de la norme,
14:37ce n'est pas ça la question,
14:38mais qui viennent de loin
14:41et qui sont un non-sens et pour l'agriculture française
14:44et pour la question de l'environnement.
14:50Et donc, c'est ces sujets-là qu'il faut avancer,
14:54et ça, ça ne sera pas un claquement de doigts.
14:56Donc, il faut avoir une réponse de court terme
14:58pour ces gens comme votre auditeur,
15:00qui est en grande difficulté,
15:01et des réponses de moyen terme
15:02pour construire une agriculture dont on vit.
15:06– Luc Smesser, vice-président de la FNSEA,
15:10je le rappelle, besoin de mesures d'urgence,
15:14encore à ce niveau-là,
15:15on en parlait à l'instant avec Nicolas Turcot,
15:17et puis, autre point aussi soulevé par Nicolas Turcot,
15:20c'est la question du stockage de l'eau.
15:21On sait que le gouvernement démissionnaire
15:23a soutenu un certain nombre de projets,
15:25ce sont des projets qu'on appelle de méga-bassines,
15:27est-ce qu'il y a une inquiétude avec un futur gouvernement
15:30que tout cela soit arrêté ?
15:33– Alors, moi, je voudrais déjà revenir
15:36sur ce que disait Jean-François à l'alléguteur,
15:38c'est tout à fait juste, c'est-à-dire que ce qui est nouveau,
15:42ce qui a monté en puissance ces dernières années,
15:44c'est nos charges.
15:45On a connu des mauvaises années, 2016, 2011, 2003,
15:50mais là, ce qui a changé,
15:52c'est que nos charges ont augmenté par hectare,
15:56donc au niveau des productions,
15:57et c'est clair qu'aujourd'hui, ces mesures-là,
15:59c'est aussi des charges qui pèsent très très lourds,
16:03bien sûr, il y a les charges sociales,
16:04mais il y a surtout tous les éléments qui ont augmenté à côté,
16:09l'inflation a fait qu'aujourd'hui,
16:12réparer un tracteur coûte beaucoup plus cher,
16:16et ça, ça n'a pas baissé aujourd'hui,
16:18donc ça, c'est des éléments importants.
16:20Après, je soutiens ce que dit Nicolas Turcot,
16:23les agriculteurs, il va falloir leur donner
16:25les moyens de produire,
16:26les moyens de produire, oui, c'est stocker de l'eau,
16:28il faut qu'on arrête ces oppositions stériles sur l'eau,
16:32quand un agriculteur stocke de l'eau,
16:35ce n'est pas que pour lui,
16:36c'est pour nourrir les gens déjà,
16:38et puis c'est aussi un vrai intérêt pour la biodiversité,
16:41et je crois que quand on voit qu'il est tombé 1200,
16:441m20 d'eau depuis le mois d'octobre,
16:47et qu'on n'a même pas retenu 1 à 2%,
16:50c'est parti à la merde,
16:51donc il faut juste qu'à un moment donné,
16:53il faut qu'on accompagne,
16:55qu'on soit capable sur un territoire,
16:58et puis qu'on se parle, qu'on discute,
17:01qu'on échange avec les maires,
17:03avec les communautés de communes,
17:05on peut demain faire des choses très intelligentes,
17:08et je crois qu'il faut qu'on arrête
17:10de se mettre comme ça à être clivant,
17:12alors c'est vrai sur l'eau,
17:13mais c'est vrai aussi sur la génétique,
17:15il faut qu'on avance pour qu'on ait les variétés adaptées,
17:19qu'on ait les bons cépages en vigne
17:22qui résistent davantage aux milieux,
17:24à différentes maladies, à l'odium,
17:26et donc c'est par tous ces éléments-là,
17:28donc investir davantage dans la recherche,
17:30accompagner aussi dans tout ce qui est le numérique,
17:34la data, pour nous donner des éléments
17:36pour mieux nous aider à anticiper en ce moment
17:39quand on voit les millimètres d'eau qui tombent,
17:42qu'on voie aussi la capacité,
17:44parce qu'en ce moment,
17:45quand il est tombé 40mm comme hier soir à certains endroits,
17:48ce matin il faut déjà intervenir pour protéger,
17:51protéger la vigne, protéger les cultures,
17:53protéger les betteraves, tous ces éléments-là,
17:55donc c'est ça qu'on a besoin et qu'il faut absolument,
17:59tout à l'heure on parlait de simplification,
18:00c'est éviter aussi tout ce qui est sur-transposition
18:03franco-française par rapport à l'Europe,
18:06on a un peu oublié qu'on a voté le 9 juin
18:10pour un nouveau Parlement européen,
18:12il faut qu'on ait un Parlement européen
18:14qui aussi fasse un choix de dire,
18:16il faut qu'on produise notre alimentation,
18:18c'est stratégique,
18:19et quand nous ont porté à la FNSEA
18:21cette notion de souveraineté alimentaire,
18:23le fait de rester compétitif,
18:25parce qu'on a beau faire,
18:28aujourd'hui on voit bien que les prix sont mondiaux
18:30et qu'on a beau faire une petite récolte en France de céréales,
18:34les prix aujourd'hui sont mauvais et ne sont pas bons
18:37parce que justement il y a plutôt un climat
18:39qui fait qu'au niveau mondial,
18:42il y a plutôt une bonne production, tant mieux,
18:46mais par contre ce qui fait qu'aujourd'hui,
18:48nous on en paye le double effet.
18:50Nicolas Turcot, député MoDem de la Vienne,
18:53agriculteur, au niveau de l'Assemblée nationale,
18:56pour le coup on a une forte instabilité,
19:00on n'a pas de groupe politique pour l'instant
19:01qui sortent véritablement du lot,
19:04s'il y a un changement de majorité,
19:06j'ai bien si parce qu'on n'en est pas sûr à 100%,
19:09s'il y a un changement de majorité,
19:10est-ce que ça pourrait avoir des conséquences majeures
19:14pour les agriculteurs ?
19:19L'agriculture est typiquement le genre de sujet
19:22sur lequel l'Assemblée pourrait trouver des solutions
19:25parce que ça dépasse largement les clivages traditionnels.
19:30On a des groupes, on peut en dire ce qu'on veut,
19:32mais entre le groupe central, le groupe de gauche
19:35et le groupe de droite,
19:37qui sont globalement à peu près équilibrés,
19:39donc si on veut proposer quelque chose
19:43qui soit utile pour le pays, qui soit stable,
19:45il faut arriver à faire des compromis
19:47et sur la question de l'agriculture,
19:49il y a des députés de sensibilités diverses
19:51qui peuvent se retrouver sur la question agricole.
19:55Donc, ça promet un laboratoire utile le sujet agricole
19:59pour trouver des majorités à l'Assemblée.
20:02Mais il y a certains sujets où pour le coup,
20:05ce sera difficile de se retrouver,
20:07de faire des sortes de collisions,
20:10de pactes de projets comme on le dit,
20:13pacte législatif beaucoup en ce moment.
20:15Je pense juste au stockage de l'eau.
20:18Au stockage de l'eau, pour le coup,
20:20si la gauche parvient à avoir un gouvernement
20:25sur le stockage de l'eau, ça sera très compliqué.
20:27On va changer du tout au tout, Nicolas Turcotte.
20:31Mais je ne sais pas comment vous faites vos calculs.
20:34La gauche, si vous l'entendez au sens du Nouveau Front Populaire,
20:38a des années-lumières d'avoir une majorité.
20:41Ça ne peut être qu'avec un travail de construction.
20:45Mais qui ne sera pas avec les écologistes.
20:51On peut imaginer, je portais sur le sujet,
20:55que le stockage de l'eau qui nécessite beaucoup d'argent public
20:59doit avoir une part de gouvernance publique.
21:03Il faut qu'il y ait l'agriculteur qui soit impliqué,
21:05les agriculteurs concernés, mais aussi les collectivités locales.
21:09Je pense qu'autour de ces sujets-là,
21:11sur des projets dont des gens raisonnables pourraient trouver des accords.
21:17Après, il y a des tout-extrémistes,
21:21et en écologie, il y en a aussi,
21:23qui n'amènent pas de solutions.
21:25Donc moi, je suis profondément un modéré,
21:27et je trouve que c'est en essayant de construire des solutions
21:31acceptables, compréhensibles par les uns et les autres,
21:35qu'on pourrait arriver à faire quelque chose de positif
21:39et pour notre pays, et pour l'agriculture française en l'occurrence.
21:42Luc Smessard, pour conclure en vice-président de la FNSEA,
21:45est-ce qu'il y a une forme d'inquiétude
21:47en fonction du nouveau type de gouvernement qu'on pourrait avoir,
21:51et en fonction de sa sensibilité ?
21:53L'inquiétude aujourd'hui, c'est justement le fait qu'il n'y a rien qui bouge.
21:57Nous, on est persuadés que l'agriculture peut rassembler
22:01une majorité absolue sur un texte
22:05qui reprendrait dans sa globalité l'ensemble des éléments.
22:09Je pense que ça fait partie d'un des secteurs sur lequel
22:13on peut trouver large des républicains jusqu'aux socialistes,
22:17voire des gens très sérieux comme André Chassaigne,
22:21Parti communiste, pour être capable de porter des éléments,
22:27comme on avait fait dans la loi d'orientation agricole,
22:29peut-être être encore un peu plus large, avoir une vraie vision.
22:32Et puis, ce qu'on a surtout besoin, on l'a su le faire par exemple
22:35sur les retraites agricoles, où à chaque fois on a eu des votes à l'unanimité.
22:39D'ailleurs, ce n'est pas vieux, ça a deux ans.
22:43Aujourd'hui, il y a besoin de concrétiser tous ces éléments-là,
22:45il y a besoin surtout d'agir.
22:48Et puis, je pense qu'il faut surtout aussi que la haute administration
22:54applique ce que les politiques, c'est-à-dire qu'il faut que les politiques
22:57soient un peu courageux et reprennent la main sur la haute administration
23:00pour qu'enfin, on ait en France un gouvernement.
23:04Et je pense qu'il faut que chacun laisse un peu de côté ses égaux
23:08pour que justement, on remette un peu la France en marche
23:11et qu'on redonne envie et qu'on donne du bon sens.
23:15Vous savez, le bon sens paysan, si on cultivait en France,
23:18je pense qu'on serait sur le niveau olympique.
23:20Voilà qui est dit.
23:22En tout cas, je retire, messieurs l'agriculture,
23:24qui peut être aussi effectivement un sujet de consensus,
23:27une base solide pour construire des compromis à l'Assemblée nationale.
23:30Merci beaucoup Nicolas Turcot, député modem de la Vienne.
23:33Quatrième circonscription agriculteur, merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
23:37Merci à vous également Luc Smessard, vice-président de la FNSEA,
23:41d'avoir été avec nous sur Sud Radio.
23:43Je vous souhaite une très belle journée.
23:45Et on a une pensée bien évidemment pour les agriculteurs.
23:47C'est parfois très compliqué.
23:49Courage à vous.

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