Avec Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement
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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-10-17##
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00:00— SUDRADIO, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin. — Il est 8 h 34. Merci d'être avec nous sur l'antenne de SUDRADIO.
00:10Toujours plus nombreux. Et ça nous réjouit. Maude Bréjon est notre invitée ce matin. Porte-parole du gouvernement.
00:16Maude Bréjon, bonjour. — Bonjour. — Merci d'être là. La Commission des finances de l'Assemblée nationale
00:21demande officiellement de pouvoir enquêter sur le déficit des comptes publics. La demande sera transmise à la présidente de l'Assemblée.
00:30Nationale, Yael Broun-Pivet, puis notifiée au gouvernement. Est-ce que le gouvernement souhaite cette commission d'enquête ?
00:37— Il est tout à fait légitime que des parlementaires veuillent comprendre ce qui s'est passé dans des gouvernements précédents.
00:44Donc moi, j'y suis évidemment par principe plutôt favorable. — Vous soutenez cette initiative.
00:49Le gouvernement soutient cette initiative. — Il y a une différence entre vouloir comprendre ce qui s'est passé
00:55et chercher des coupables, mener une chasse à l'homme contre des anciens ministres. C'est pas la même chose.
01:01Donc si l'objectif, c'est de regarder lucidement pour que ça ne se reproduise pas, on ne peut qu'y être favorable.
01:08Si l'objectif, c'est de pointer les uns et les autres du doigt en essayant encore une fois de trouver des coupables, de... Voilà.
01:15Encore une fois, je dis faire des chasses à l'homme. — Vous garantissez qu'il n'y a pas de culpabilité, qu'il n'y a pas volonté
01:20de falsification des comptes, qu'il n'y a pas volonté de dissimulation des comptes ? — Vous savez, moi, j'étais députée depuis 2 ans.
01:26— Oui, je sais. C'est pour ça. — J'ai vu Bruno Le Maire répondre à l'Assemblée nationale, au Sénat, à chaque fois qu'il était auditionné,
01:35s'exprimait dans les médias. Je ne peux que constater la transparence dont il a fait preuve. Et je note d'ailleurs qu'il s'est exprimé
01:45favorablement suite à cette demande de commission d'enquête en disant qu'il était à disposition du Parlement.
01:52— De toute façon, c'est l'Élysée qui décidait, non ? — Pardonnez-moi. Il faut regarder un petit peu dans le rétroviseur.
01:57On a traversé des années de crise, le coronavirus, l'énergie, l'inflation. On a mis des aides exceptionnelles. Vos auditeurs en ont
02:06probablement bénéficié, que ce soit les particuliers ou les entreprises. Je n'ai pas souvenir, Jean-Jacques Bourdin, à l'époque,
02:12d'entendre beaucoup les oppositions nous dire qu'il ne fallait pas prendre en charge le salaire des Français durant le Covid,
02:18qu'il ne fallait pas déployer 50 milliards d'euros au sein du bouclier tarifaire pour l'énergie. Non seulement tout le monde était d'accord,
02:25mais en plus, on nous en demandait plus. Donc voilà, que chacun fasse preuve un petit peu, je pense, de modestie par rapport à la situation,
02:35on doit en faire preuve également. Et cette commission d'enquête doit permettre de mettre la lumière sur des choses qui ont peut-être mal fonctionné.
02:44— Alors le budget, le Nouveau Front populaire et le RN ne veulent pas voter votre budget. Nous verrons bien à la fin des discussions.
02:53Est-ce qu'à la fin des discussions, il y aura une utilisation éventuelle du 49-3 ? — Ce qui est certain, Jean-Jacques Bourdin,
02:59c'est qu'il faudra un budget pour la France. — Voilà. Donc par 49-3, si c'est nécessaire. — Il faudra un budget pour payer les fonctionnaires.
03:06Il faudra un budget pour financer les services publics. Notre souhait, c'est que la discussion et le débat puissent se tenir
03:12aussi longtemps que nécessaire. Il a commencé hier soir en commission des finances. Il sera en séance à l'Assemblée nationale la semaine prochaine.
03:19Nous, on arrive avec une copie, une équation qui fonctionne. Deux tiers de réduction de dépenses, un tiers de contributions exceptionnelles.
03:30Si les parlementaires ont des idées – et je vois qu'ils en ont beaucoup – pour faire différemment et mieux en respectant ce cadre budgétaire-là,
03:40qui est un cadre qui est très difficile, on est évidemment ouverts à toutes les propositions.
03:44— Est-ce que le 49-3 sera éventuellement déclenché avant la fin de la discussion budgétaire ? — Moi, je suis pas Mme Irma.
03:52Ce que je dis, c'est que notre volonté, c'est de tracer des chemins de compromis. Et je note que...
03:58— Donc pas de déclenchement du 49-3 avant la fin de la discussion budgétaire. — Encore une fois, notre objectif, c'est de laisser les débats se tenir.
04:05Maintenant, à la fin, il faudra un budget. On verra bien comment se passent les débats. On verra bien comment se passent les débats.
04:10— C'est possible de déclencher le 49-3 au milieu des débats ? — Vous savez, moi, en politique, j'ai appris à ne jamais dire jamais.
04:15— Bon, d'accord. Ne jamais dire jamais. Donc c'est possible. Contribution sur les revenus, c'est la première mesure votée hier en commission.
04:22Vous l'avez vue. Impôts supplémentaires, donc. Et ce ne sera pas limité dans le temps, contrairement à ce que voulait le gouvernement.
04:30— Notre position, elle est simple. C'est de dire qu'on est face à une situation exceptionnelle, à une situation d'urgence, à une situation qui est grave.
04:39Et donc on demande temporairement à ceux qui le peuvent le plus... On parle, pardonnez-moi, de plus de 500 000 € par an pour un couple.
04:48C'est pas tout à fait la classe moyenne. De contribuer davantage sur une durée de 3 ans. On estime que ça doit rester temporaire.
04:57— C'est pas ce qu'a dit la commission hier. — Mais la commission est tout à fait libre. Je vous dis qu'elle est la position du gouvernement.
05:01Et ce délai-là doit permettre de retrouver une trajectoire plus saine et de mener des réformes structurelles.
05:09— Alors Maude Bréjon, parlons du budget, puis nous passerons au nôtre sujet. La revalorisation des pensions de retraite sera-t-elle décalée de 6 mois ?
05:16Vous le confirmez. Vous tenez bon là-dessus ? — On a conscience que c'est un effort qui est un effort demandé aux retraités.
05:24Encore une fois, avec un engagement qui est le nôtre. C'est celui de maintenir une indexation avec quelques mois de décalage, mais de maintenir une indexation.
05:32— Donc oui. Vous dites oui. Nous gardons ce décalage. — Ensuite, c'est dans la proposition initiale du gouvernement.
05:37Je voudrais préciser quand même que les minimas de retraite seront eux bien revalorisés en janvier, comme c'est prévu, et redire quand même
05:45que les retraites ont été revalorisées les dernières années, notamment début 2024, à plus de 5 %, c'est-à-dire au-dessus de l'inflation.
05:56— Légèrement au-dessus. — Donc on fait cette proposition-là. Maintenant, on est ouvert à la discussion sur les plus petites retraites.
06:04Et tout ça se fera dans le cadre du débat parlementaire. — Alors vous épargnez les petites retraites.
06:08— Nous n'excluons rien. La seule condition qu'on met... — Donc ne serait concerné que les retraités au-dessus d'un certain seuil.
06:19— On est ouvert à la discussion. Et c'est bien normal. — Vous n'êtes pas contre ça.
06:23— On n'est pas contre par principe. Ça nécessitera en revanche d'avoir un équilibre global. Et donc ça veut dire faire plus de réduction de dépense ailleurs.
06:33— Alors j'ai deux autres questions sur le budget. Pouvez-vous me garantir ce matin... Parce que ça, ça importe beaucoup.
06:40Les Français sont très attachés à l'aide au crédit d'impôt pour l'aide à domicile. Est-ce que vous pouvez me garantir
06:47que ce crédit d'impôt pour l'aide à domicile sera maintenu ? — Aujourd'hui, telle que la proposition du gouvernement est formulée,
06:54l'objectif n'est pas de revenir dessus. Maintenant, je peux pas préempter les débats. — Oui.
06:58— Voilà. Je ne veux pas préempter les débats. — Mais le gouvernement restera ferme sur cette position.
07:03— Je ne veux pas préempter les débats. Et je vous renvoie là pour le couvert à mon collègue Laurence Saint-Martin.
07:07Je sais que c'est quelque chose qui est important pour les gens. — Ça ne sera pas raboté.
07:09— Je sais que c'est quelque chose qui est important pour les gens, qu'apportent beaucoup. Beaucoup de familles l'utilisent.
07:16Mais on verra comment ça se passe durant les débats. On a bien conscience de l'importance en tout cas de la mesure...
07:20— Est-ce que l'augmentation des taxes sur l'électricité est maintenue ? — Notre objectif, c'est que les factures des Français
07:27sur l'électricité baissent et que les factures sur le gaz, parce qu'on en a beaucoup parlé ces derniers jours, n'augmentent pas.
07:34— Oui. Notamment dans votre gouvernement. — Donc on s'engage. On s'engage d'une part à ce qu'il n'y ait pas de hausse.
07:39En tout cas, c'est notre position. Le Parlement est souverain. Mais notre position, c'est aucune hausse des taxes sur le gaz.
07:45Il y a 12 millions de Français. 12 millions de Français qui se chauffent au gaz et qui n'ont pas à payer de poulain-fouet
07:51une augmentation des taxes décidées, je pense, au Parlement. Et ensuite, on s'engage à ce que l'électricité baisse.
07:58D'environ 10%. Pour 80% des Français qui, aujourd'hui, sont en tarifs réglementés, et pour les 20% restants,
08:04leurs factures ont déjà baissé, parce que les prix du marché ont déjà baissé. — Ce qui veut dire que la facture baissera, mais moins que prévu.
08:09La facture baissera, mais moins que prévu. — Elle baissera de 10%, de 10%, un peu moins que prévu, mais après... — De 10% quand ?
08:17— Février. C'est le temps de la mise à jour des tarifs réglementés en début d'année. Je rappelle que nous avons mis
08:2550 milliards d'euros dans le bouclier tarifaire. On s'en rendait pas compte au quotidien. Mais l'État est allé jusqu'à prendre en charge
08:31près de la moitié des factures d'électricité des Français, précisément en baissant les taxes. Et donc là, l'objectif est de revenir
08:39à un niveau normal, qui est celui d'avant-crise. Je crois que chacun comprend qu'après une période exceptionnelle où, croyez-moi,
08:45on a beaucoup aidé, et ça nous est d'ailleurs reproché par certains aujourd'hui, eh bien il faut qu'on retrouve un équilibre
08:53dans les comptes de l'État comme on le ferait dans les comptes des particuliers. — Est-ce que les gels des crédits consacrés à la ME seront gelés ?
09:06— Alors dans les lettres-plafond, dans les objectifs de dépense des ministères qui ont été transmis à chacun des ministères à l'été,
09:15il y avait une hausse d'environ, je crois, 100 millions d'euros de l'aide médicale d'État. Notre position, ce que nous, nous proposons,
09:25c'est de geler les dépenses de la ME par rapport à ce que c'était en 2024. Donc d'accepter un amendement qui proposerait que ces dépenses
09:35n'augmentent pas. En parallèle, pour contenir ces dépenses à long terme, il n'y a pas uniquement les amendements. Enfin on va se dire les choses.
09:43Si vous voulez freiner les dépenses de la ME, commencez par freiner l'immigration clandestine. J'ai l'impression d'ouvrir... Pardonnez-moi.
09:50— Justement. C'est ma transition, Maud Brigeon. — Non mais le bon sens, c'est quand même ça. — Bien évidemment.
09:55— Et ensuite, nous regarderons si des mesures supplémentaires... — Une réforme de la ME.
10:00— ...pour contenir la ME, si des mesures sont nécessaires... Nous n'y sommes pas fermés. Mais la première chose, pardonnez-moi encore une fois,
10:08pour contenir le budget de la ME, c'est de contenir l'immigration clandestine. C'est du bon sens. — Alors je vais y venir. Je vais y venir, Maud Brigeon.
10:13Mais la réforme de la ME sera-t-elle inscrite dans la loi immigration ? Cette fameuse loi qui est prévue pour quand, d'ailleurs, cette loi ?
10:21Attendez. C'est prévue pour quand ? — Début 2025. Les premiers mois de l'année 2025. Vous savez qu'il y a un certain nombre de lois qui devraient être
10:31discutées en début 2025. Il y a une loi sur la simplification. Il y a la loi sur la fin de vie. Il y a la loi sur l'immigration.
10:37— La loi sur la fin de vie, début 2025 aussi ? — En tout cas, c'est l'objectif. Ensuite... — Vous reprendrez le texte ? Vous reprendrez le texte ?
10:42— Il y aura des discussions d'abord avec les parlementaires, avec les différentes parties prenantes. Mais c'est, je crois, plutôt l'objectif
10:49du Premier ministre. Et il l'a formulé en ce sens. Faut le faire encore une fois sans polémique, sans idéologie. Donc tout ça pour vous dire
10:56qu'on a un certain nombre de projets pour le début de l'année 2025 et qu'on verra comment... — Alors la réforme de l'AME sera-t-elle inscrite dans la loi immigration ?
11:04— La réforme de l'AME, c'est soit du réglementaire, soit du législatif. Donc ça dépend un petit peu de ce qu'on veut faire dessus de façon plus générale.
11:11Sur cette réforme de l'immigration que j'ai moi-même annoncée chez vos confrères il y a une petite semaine de ça, j'entends les crispations
11:19que ça peut susciter ici ou là. Mais enfin, Jean-Jacques Bourdin, qui peut aujourd'hui prétendre que l'immigration est suffisamment contrôlée en France ?
11:27Qui peut aller devant les électeurs, devant les Français, en disant qu'il n'y a aucun problème, qu'en fait, tout va bien, que l'immigration
11:33irrégulière telle qu'elle est aujourd'hui ne pose pas de problème, que ça ne génère aucun problème dans la sécurité, que les dispositifs d'insertion
11:41fonctionnent bien ? — C'est une chance pour la France, l'immigration ou pas ? — Moi, je réponds pas de façon aussi manichéenne. Je vais vous dire...
11:45— Vous ne dites pas oui. Vous ne dites pas oui. Et vous ne dites pas non. — Je vous dis que quand l'immigration est irrégulière, qu'elle est incontrôlée,
11:53qu'elle génère de l'insécurité, qu'elle n'est pas adossée à des dispositifs d'insertion qui fonctionnent, non, ce n'est pas une chance pour la France.
12:01Quand l'immigration, encore une fois, est contrôlée, est choisie avec des gens qui travaillent, qui respectent nos lois, qui apportent dans les secteurs
12:10de l'agriculture, dans l'industrie, dans la restauration. Oui, elle apporte à la France. Mais donc il nous faut une immigration contrôlée et choisie.
12:18C'est du bon sens. — Bien. Des quotas. Qu'est-ce que ça veut dire, des quotas migratoires ? — Des quotas sur quoi ? — Des quotas professionnels,
12:27sur une immigration choisie, une immigration contrôlée. — Parce que des quotas, par exemple, sur le droit d'asile...
12:33— Comme par exemple le fait l'Italie ou comme le fait la Hongrie. M. Orban, qui nous dit qu'il n'y a pas d'immigration, ce qui est faux.
12:40Il y a une immigration de travail à Hongrie. — Oui. Il nous faut définir les secteurs – et on a commencé à le faire – dans lesquels on a besoin de main-d'œuvre.
12:50On va pas non plus se mentir. — Donc régularisation. — On sait bien qu'il y a des secteurs aujourd'hui en tension, qui ne tournent pas sans une main-d'œuvre
12:58issue de l'immigration. Et d'ailleurs, on fait déjà appel à une main-d'œuvre issue de l'immigration. Est-ce qu'aller vers les quotas, tel que ça a été le cas avant,
13:07permettrait de gérer les problèmes ? J'en suis pas certaine. Moi, je crois qu'il y a trois échelles qui doivent être utilisées et qui sont pertinentes.
13:15C'est l'échelle internationale. Il faut qu'on assume des bras de fer avec les pays d'origine pour qu'ils reprennent leur ressortissant. L'échelle européenne,
13:21où il faut qu'on contrôle davantage les frontières à l'échelle de l'Union européenne, et l'échelle nationale, où on doit faire preuve d'une grande fermeté
13:29avec celles et ceux qui ne respectent pas nos lois. Gérald Darmanin – et moi, je veux saluer son action – a commencé à le faire avec la loi immigration,
13:37qui avait déjà fait couler beaucoup d'encre. Mais on ne va pas s'interdire de proposer au Parlement des mesures supplémentaires.
13:44— Mais à quoi sert une nouvelle loi ? C'est ce que dit Gabriel Attal, alors que les décrets d'application ne sont pas tous sortis,
13:50alors que la loi immigration n'est pas encore appliquée, la récente, la dernière. — Alors elle est déjà... Elle est en partie appliquée.
13:56— Mais c'est ce que dit Gabriel Attal. C'est pas moi, Maud Bréjean. — Elle est en partie appliquée. Mais est-ce qu'on estime que l'état actuel de la situation est satisfaisant ?
14:09Moi, je ne crois pas. Et je vais vous dire... Vous allez sur n'importe quel marché de France. Les gens vous en parlent. Les gens vous demandent d'agir.
14:15Qu'est-ce qu'on a proposé dans cette loi, par exemple ? Enfin on a dit aujourd'hui que les migrants en situation irrégulière qui présentent des profils dangereux,
14:25on veut pouvoir les maintenir en centre de rétention administratif plus longtemps, de 90 à 210 jours, le temps notamment d'obtenir les laissés-passer consulaires
14:34des pays d'origine pour les renvoyer dans leurs pays d'origine. En fait, c'est du bon sens qui peut s'opposer à ça ? Je sais pas, moi.
14:41Enfin la question derrière, pardonnez-moi, c'est celle de la sécurité des Français aussi.
14:46— Alors Maud Bréjean, Michel Barnier et Bruno Retailleau rencontreront demain les ministres italiennes des Affaires étrangères et de l'intérieur.
14:55L'Italie a conclu un accord avec l'Albanie qui permet à l'Italie d'envoyer des migrants dans ce pays. Est-ce que la France pourrait signer des accords semblables ?
15:02— En tout cas, c'est une volonté qui est portée par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
15:07— Des accords semblables ? — En tout cas, c'est à l'étude au ministère de l'Intérieur. Ça prend beaucoup de temps.
15:14— Oui. Mais ça, j'imagine. Donc nous, la France pourrait signer des accords avec des pays tiers. On est bien d'accord ?
15:21— On ne se l'interdit pas. — On ne se l'interdit pas pour accueillir des migrants. — On ne se l'interdit pas.
15:25— Avec l'Albanie aussi ? — On ne se l'interdit pas. Je rentrerai pas dans le détail des pays. Mais je note que mon collègue Bruno Retailleau,
15:32qui est extrêmement déterminé sur la question, a dit... — C'est un modèle à suivre ? — L'Italie ? — Oui.
15:38— En tout cas, cette solution-là doit être étudiée. Mais Bruno Retailleau l'a dit. Il a dit qu'il allait lancer des discussions
15:45avec différents pays pour voir ce qu'il était possible de faire. Ça prend beaucoup de temps. — Mais c'est un modèle à suivre.
15:51— Et pourquoi pas ? En tout cas, regardons si ça fonctionne. — Oui. Je change de sujet, Maude Brigeon.
15:58— Parlons de Sanofi. À Compiègne, Élysieux, les salariés d'Opela, la filiale de Sanofi, se mettent en grève. Alors ils s'inquiètent
16:09pour leur avenir. Ils s'inquiètent pour leur emploi. Est-ce que vous bloquerez la vente de cette division de Sanofi ?
16:18Est-ce que le gouvernement peut et veut bloquer cette vente ? — Deux choses. D'abord, notre objectif, c'est d'obtenir
16:27les exigences nécessaires afin de ne pas avoir à prendre cette décision. C'est une évidence sur les emplois, sur la production,
16:34sur l'approvisionnement du pays. Ensuite... — Si vous n'obtenez pas ces exigences...
16:38— Si nous n'obtenons pas ces exigences, nous pourrons bloquer cette vente, oui. Parce que derrière, c'est une question
16:44de souveraineté française. D'ailleurs, je pense que vous savez, au-delà des salariés, que je comprends évidemment,
16:53c'est une affaire qui parle à tous les Français, parce que le doliprane, c'est le médicament du quotidien.
17:00Non mais c'est vrai. C'est ce qu'on prend quand on a mal à la tête. — Oui, mais c'est du paracétamol. Il y a de multiples...
17:07Ça, paracétamol, hein. Pardon. C'est une vieille molécule qui date de je ne sais trop quand. Plus de 100 ans, maintenant.
17:13— Oui, mais à l'heure où, quelques années après le Covid... — C'est une priorité industrielle, le doliprane ?
17:21— En tout cas, c'est une priorité industrielle d'avoir sur notre sol les sites de production, de préserver les emplois,
17:28de préserver le siège social. Et c'est ce que pousse le ministre de l'Économie et des Finances. Donc on demande des exigences
17:37extrêmement claires. Notre objectif n'est pas de bloquer la vente. C'est d'arriver par le dialogue à obtenir des engagements écrits.
17:45Et si on n'arrive pas à obtenir des engagements écrits, on ne s'interdit pas d'utiliser tous les autres leviers.
17:50Mais on souhaite évidemment que ça se passe bien pour les salariés, pour l'entreprise, pour les Français, les territoires concernés.
17:57— Montbréjon, M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU.
18:03Par conséquent, il ne devrait pas s'affranchir des décisions de l'ONU. C'est ce qu'a déclaré Emmanuel Macron au Conseil des ministres.
18:08Vous étiez en Conseil des ministres. — J'étais en Conseil des ministres.
18:10— Est-ce qu'il a dit cela, tout simplement ? — Ce propos – et je ne confirme pas le phrasé exact – s'inscrivait dans un cadre global.
18:20— Mais donc il a dit cela, parce que ça n'a pas été démenti par l'ONU. Donc il l'a dit.
18:24— Sur la nécessité des différents pays du Moyen-Orient de respecter les règles internationales.
18:33Moi, je vais vous dire... Je ne laisserai pas dire que le président de la République n'a pas été aux côtés d'Israël et du peuple israélien depuis un an.
18:42Et depuis... — Mais c'est-il livré... Pardon, mademoiselle. Je vous coupe. C'est-il livré à une affligeante distorsion de l'histoire ?
18:51Comme le dit Benyamin Netanyahou. Ce n'est pas moi, mais... — Non, non, non. Il a rappelé les uns et les autres la nécessité qu'ont les uns et les autres
19:01de respecter les règles internationales. Et pardonnez-moi... — Israël ne les respecte pas ?
19:08— Israël ne respecte pas les règles internationales ? — Il l'a dit dans un cadre global. La position de la France, elle est simple.
19:15La position de la France, c'est celle de la désescalade qui doit passer par la diplomatie...
19:20— Alors est-ce qu'Israël respecte les règles internationales ? — Pour la sécurité des peuples sur place et notamment du peuple israélien,
19:30la France se tient aux côtés d'Israël. La France a toujours soutenu Israël dans sa légitimité à se défendre, comme elle soutient aujourd'hui le Liban,
19:38parce que derrière, on parle de population civile, on parle de femmes, on parle d'enfants. Et donc le rôle de la France aujourd'hui, c'est de travailler
19:48à un dialogue diplomatique qui doit aller dans le sens de la désescalade, parce que si l'embrasement continue, il n'y aura aucun avenir
19:55dans cette région. Aucun avenir. — Maude Bréjean, est-ce qu'Israël respecte les règles internationales ? — En tout cas, Israël doit les respecter.
20:03— Est-ce qu'Israël au sud du Liban les respecte ? — Israël doit les respecter. C'est ce qu'a rappelé le président de la République.
20:09— Bon. — C'est ma réponse. — Bien. Bien. Phrase prononcée, donc, vous confirmez, par Emmanuel Macron.
20:15— Je ne confirme pas le mot à mot, mais c'était une phrase dans un contexte. — C'était une phrase dans un contexte, mais elle a été prononcée.
20:23Vous connaissez Renaval ? Oui, vous avez entendu parler. C'est le salon mondial de défense qui n'accueillera ni stand ni matériel israélien.
20:31Vous confirmez ? — Je ne le confirme pas ce matin. Et là, pour le coup, je vous renvoie vers mon collègue des armées.
20:37— De la défense, j'imagine. — J'entends bien. Non mais j'entends bien les discussions qu'on peut avoir sur ces sujets.
20:43Et ce sont des discussions qui sont importantes. Moi, ce que je veux redire, c'est encore une fois la position qui est celle de la France,
20:52qui est une position qui prend en compte les populations civiles, qui prend en compte l'histoire, qui prend en compte les complexités
20:58d'une situation au Proche et au Moyen-Orient, loin des positions très tranchées qu'on peut entendre en France.
21:06C'est pas tout noir ou tout blanc. Voilà. Et la diplomatie, c'est exigeant. Ça marche pas toujours.
21:12Quand on réclame des cessez-le-feu, on ne les obtient pas nécessairement. Et pourtant, c'est la seule voie de sortie possible.
21:18— Moi, je pense que beaucoup de Français le comprennent. — Oui. Oui. Et d'ailleurs, le président de la République a parlé de conférences
21:24à propos du Liban. — Oui. Le 24 octobre, elle se tiendra en France. — En France avec qui ? — Ça, ce sera précisé par l'Élysée encore une fois.
21:32— Israël sera invité. — Mais ce sera l'occasion... — Israël sera invité. — Ce sera l'occasion... Je vous renvoie vers l'Élysée.
21:37Ce sera l'occasion encore une fois de réaffirmer le rôle central qui est aussi celui de la France aujourd'hui dans la région,
21:46cette capacité qu'a le chef de l'État et qu'a historiquement notre pays à dialoguer avec les uns et les autres, ce qui nous confère quand même
21:54– et c'est important – sur le plan diplomatique une place qui est une place pivot. Et donc on doit mettre en avant ce rôle-là,
22:04parce que c'est un rôle que peu de pays aujourd'hui peuvent avoir. Quand les États-Unis appellent à un cessez-le-feu au Liban,
22:10il y a quelques semaines de ça, avec qui le font-ils ? Ils le font avec la France. C'est pas rien. Ça veut dire quelque chose.
22:16— Maude Brigeon, j'ai une dernière question. Paul Watson, vous savez, le fondateur de Sea Shepherd. Paul Watson demande l'asile politique à la France.
22:25Est-ce que nous allons lui accorder ? — Je pense que ce n'est pas tranché aujourd'hui. Donc j'aimerais vous répondre...
22:31— Ce n'est pas décidé. Bon, d'accord. — Moi, ce que je peux vous dire, c'est que j'ai un profond respect et beaucoup d'admiration
22:38pour la cause qu'il a portée. — Merci, Maude Brigeon, d'être venue nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
22:46Maude Brigeon, porte-parole du gouvernement. Après le journal de 9 heures, Patrick Roger sera là.