Les salariés ont-ils le droit de regarder les épreuves des JO sur leur lieu de travail ?

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Transcript

00:007h35, c'est Jeux Olympiques qui réalisent des records d'audience dans le monde entier.

00:096 millions de spectateurs, par exemple, ont suivi les exploits de Léon Marchand, rien qu'en France.

00:14Mardi soir, des épreuves qui ont également lieu en journée, que certains veulent suivre sur leur lieu de travail.

00:19Alors, a-t-on le droit ou non de suivre les JO pour nous donner des réponses ?

00:23Avec nous, Benoît Serre, vice-président délégué de l'Association Nationale des DRH. Bonjour !

00:28Bonjour !

00:29Alors, il y a un tiers des Français, même plus, 35% des Français qui ont prévu de suivre les JO coûte que coûte.

00:35Quels sont leurs droits quand ils sont au travail ?

00:37En fait, le principe, c'est que quand vous êtes au travail, vous n'êtes pas censé avoir des activités dites privées.

00:43Donc, ça, c'est le principe.

00:45Alors, évidemment, théoriquement, vous ne pouvez pas vous arrêter de travailler pour regarder les JO ou une finale, ou je ne sais pas quoi, et puis recommencer derrière.

00:52Ça, c'est la théorie.

00:53Dans la pratique, il ne faut pas exagérer quand même. Certaines finales ne durent pas très très longtemps.

00:59Donc, si vous prenez la vitesse des démarchants, ça va. En 1 minute 50, il a gagné.

01:03Donc, ce n'est pas une grosse perturbation d'activité.

01:05Après, c'est toujours le même sujet.

01:08C'est-à-dire que si le fait de regarder les JO perturbe votre activité, ou met en danger la sécurité,

01:15si vous êtes dans un endroit où vous devez rester concentré, effectivement, vous pouvez avoir des difficultés.

01:20Mais, généralement, ce n'est pas ce qui se passe.

01:22Et on sait ça, si ça a un impact sur la productivité au travail, de suivre des épreuves sportives ?

01:27Non, parce que, d'abord, les principaux exemples qu'on a, c'est plutôt les finales de coupe du monde de football ou autre qui durent 1h30.

01:35Donc, forcément, là, vous avez un impact sur la productivité puisque vous regardez pendant 1h30.

01:40Si vous regardez par petites touches les JO, ce n'est pas très grave.

01:44Et je pense, d'ailleurs, qu'une entreprise qui viserait à empêcher les gens de regarder absolument

01:50pourrait voir sa propre productivité perdue.

01:53Parce que, imaginez qu'une entreprise interdise de regarder les JO, les gens trouveront des moyens de contourner pour la regarder quand même.

01:59Donc, je pense que ce n'est pas forcément la bonne méthode.

02:02Et lorsqu'il y a une interdiction comme ça, l'employeur, il faut quand même le rappeler, risque des sanctions ?

02:07Oui, bien sûr.

02:09C'est évident que lorsque vous prenez ce type de mesures,

02:12d'abord, les deux risques des sanctions, d'un côté l'employeur pour mesures excessives

02:17et, de l'autre côté, l'employé pour non-respect des normes de sécurité ou des décisions de l'entreprise.

02:22Donc, c'est une situation un peu ubuesque qui, je l'espère, existe extrêmement rarement.

02:27C'est une opportunité, ces JO pour les employeurs, pour rassembler peut-être autour d'une cohésion d'équipe ?

02:33Oui, moi, c'est ce que je pense.

02:34Je pense que dans la mesure du possible.

02:36En plus, ce n'est pas possible, vous êtes une usine, c'est pas possible.

02:40Mais quand c'est possible, c'est un formidable moyen de créer un moment collectif.

02:43D'ailleurs, vous savez, lorsque vous avez des finales importantes ou des moments sportifs très importants,

02:47vous avez, lorsque c'est possible, beaucoup d'entreprises qui mettent des télévisions, par exemple,

02:52à disposition dans leurs locaux, de manière à ce que tout le monde regarde ensemble.

02:55C'est quand même beaucoup plus sympa que chacun se cache pour essayer de regarder ça sur son téléphone.

03:00Donc, oui, ça peut être un très bon moyen de dynamique collective, de regarder ensemble.

03:06Les finales de Léon Marchand hier, c'était très tard, donc ce n'est pas forcément le cas.

03:10Mais sinon, c'est un bon moyen de management, en fait.

03:12Oui, parce que, par exemple, le triathlon, c'était aux environs de 8h-9h jusqu'à 11h hier matin.

03:19Là, forcément, on est au bureau.

03:21Alors là, on est au bureau.

03:22Alors, c'est vrai que le triathlon, ça dure longtemps, quand même.

03:24Donc, c'est peut-être pas forcément nécessaire de mettre tout le monde devant un écran de télé.

03:28Mais en tout cas, lorsque vous avez un écran de télévision où les gens peuvent suivre d'un oeil tout en faisant leur travail,

03:33et puis, ils vont s'arrêter trois minutes parce que c'est l'arrivée, ou je ne sais pas quoi, ou la remise de médailles,

03:37sincèrement, ce n'est pas extrêmement gênant.

03:39C'est quand même des gens qui sont au mois d'août, qui sont en train de bosser au mois d'août,

03:42alors qu'ils sont en vacances, il n'y a peut-être pas la peine d'en rajouter.

03:45Et puis, cet engouement, globalement, en France, c'est plutôt positif pour l'ambiance actuelle ?

03:50Bien sûr. C'est pour ça que vous me parliez de productivité tout à l'heure.

03:53L'engouement qu'on voit, les gens qui se passionnent pour des sports dont forcément ils ne se passionnaient pas toujours avant,

03:59c'est un moment extraordinaire.

04:02Et les ambiances que vous voyez dans les stades ou dans les sites olympiques,

04:07vous les retrouvez probablement dans l'entreprise, en petit,

04:10entre des collaborateurs qui se passionnent pour regarder telle ou telle finale de tel ou tel sport.

04:14Donc, c'est un moment formidable pour le pays, et donc un moment formidable pour les entreprises.

04:20Et vous-même, vous suivez les Jeux olympiques ?

04:22Bien sûr, bien sûr. Alors, moi, je l'entends, c'est que je suis en vacances.

04:25Donc, voilà.

04:28Mais oui, c'est un très beau moment, en fait.

04:31Depuis la semaine d'ouverture, on a vu une espèce de dynamique collective qui s'est installée, et ça, c'est formidable.

04:37Et donc, qui peut servir au milieu professionnel ?

04:39Bien sûr, bien sûr. C'est quand les gens sont heureux, c'est quand même plus.

04:43C'est là où ils sont les plus productifs. Ça, c'est une vieille règle.

04:45Merci beaucoup, Benoît Serre, vice-président délégué de l'Association nationale des DRH.

04:50Très bonne journée à vous.

04:52Dans un instant, les plus grandes affaires criminales qui ont marqué notre époque,

04:56avec Julie Rigoulet, du Nouveau Détective, et puis les chansons revues et corrigées par Guy Carlier.

05:01À tout de suite.

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