• il y a 4 mois
L'épisode 3 de la saison 2 de la série télévisée "Les Héritiers" (Rich Man, Poor Man - Book II) continue de suivre les personnages principaux, notamment Rudy Jordache, dans leur quête de justice et de réussite. Cette série dramatique américaine, diffusée en 1976, est la suite de "Le Riche et le Pauvre" et se concentre sur les défis auxquels sont confrontés les descendants de la famille Jordache dans l'Amérique des années 60 et 70. Rudy Jordache, l'un des personnages centraux, cherche à se venger de l'homme responsable de la mort de son frère Tom, tandis que d'autres membres de la famille naviguent entre ambitions personnelles et dilemmes moraux.

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00:30...
01:01...
01:06Salope !
01:08Espèce de salope !
01:11Il s'est livré à des gestes douteux sur ma femme
01:14et à d'inqualifiables violences sur ma personne.
01:17Inutile de vous dire que Wesley a été renvoyé.
01:21Avant de mourir, elle m'a parlé de toi.
01:24Elle a souhaité que nous devenions amis.
01:27Vous pouvez en faire votre deuil.
01:28Parce que je ne vous aime pas.
01:31Je vous ai toujours détesté.
01:35Je ne vous ai pas présenté Porter, ma collaboratrice.
01:39Woody Jordache, Maggie Porter.
01:41Enchantée.
01:43Dans cette maison, les règles de la bienséance sont respectées.
01:46Et force-toi de t'y conformer.
01:48Aussi longtemps que tu seras ici, tu feras ce que je te dirai.
01:50Tu peux te fouiller.
01:52Je te demande de tenir la promesse que tu m'as faite
01:55quand on était au Vietnam.
01:56Je me présenterais à ton copain, tu sais bien.
01:59Alors, tu n'as qu'à me présenter à un autre.
02:01Écoute, mon vieux, quand on fait une promesse, on la tient ou bien...
02:04Murphy.
02:09Salut.
02:11Entre.
02:15Lily, Wesley.
02:17Enchanté.
02:22Si modeste que soit la demeure,
02:24c'est chez soi qu'on est le mieux.
02:26Merci.
02:56Je t'aime.
03:26Je t'aime.
03:57Vous arrivez juste à temps pour voir le monstre dévorer la gênée.
04:03Ça va me manquer.
04:07J'aimerais qu'on ait une petite conversation.
04:10Ça s'annonce bien.
04:19Alors,
04:21tu veux qu'on parle ?
04:23Non.
04:24Alors,
04:26venons-en aux faits.
04:29Pourquoi est-ce que tu es venu ?
04:30Parce que j'étais fauché.
04:32C'est la seule raison ?
04:34Non, l'autre est que je n'ai plus un sou.
04:36Tu n'as pas cherché du travail ?
04:38Si, et j'ai des projets.
04:43Est-ce que par hasard vous auriez peur que je m'installe ici à demeure ?
04:47Eh bien, c'est une possibilité, je suppose.
04:50Qu'est-ce que vous espérez de moi ?
04:51C'est vous qui m'aviez offert de venir quand j'étais au Vietnam.
04:53Viens à Whitby.
04:55Mais si vous n'êtes plus d'accord, dites-le et je prends la porte.
04:57Non, mon offre tient toujours.
04:59Mais j'aimerais savoir ce qui a pu te pousser à l'accepter.
05:02Pourquoi ?
05:03À cause de ce que je vous ai dit quand ma mère est morte ?
05:05Après cela, en effet, je pensais ne jamais te revoir.
05:09Et cela m'aurait laissé indifférent.
05:13Je vais vous dire franchement,
05:15j'ai bien hésité avant de venir.
05:17Et j'aurais parié que la porte me serait claquée au nez.
05:19Quelque chose m'en a empêché.
05:22On peut savoir quoi ?
05:24Plusieurs raisons.
05:26Une dette envers ma mère ?
05:28Peut-être.
05:30Mais j'ai pris la décision d'ouvrir les portes à l'avenir, pas de les fermer.
05:35J'ai de la veine d'être le fils de la regrettée Julie Jordache
05:38et d'avoir choisi mon honneur.
05:51C'est ce que j'ai dit qui vous dérange ?
05:57Non.
05:59Je viens de prendre conscience là, brusquement, d'une vérité toute simple.
06:03On peut savoir quoi ?
06:05Oui. En te voyant devant moi, je me remémore le temps où tu étais enfant
06:08et je me dis que j'étais un fichu beau-père.
06:11Et ça vous revient là, comme ça, d'un coup ?
06:12À vrai dire, je me sentais un peu coupable.
06:15Et je m'efforçais de te consacrer un peu de temps.
06:17Mais en vain.
06:18J'étais chaque fois repris par le tourbillon des affaires.
06:22Seulement, vois-tu, je ne faisais que me donner un prétexte valable.
06:26La vérité était beaucoup plus simple. Je ne t'aimais pas, Billy.
06:31Je viens de m'en rendre compte.
06:34Mais c'était réciproque.
06:35Je sais. Plus d'une fois, tu t'es chargé de me le faire comprendre.
06:39Bon, excusez-moi d'avoir fait resurgir tout le passé.
06:42Et je vais vous dire pourquoi je repasserai sans regret le seuil de cette porte.
06:48Je déteste la couleur de cette maison. Je la déteste.
06:51Je déteste ce salon, cette cuisine.
06:54Je déteste cet escalier.
06:56Mais surtout, ce que je déteste, ce qui me fait horreur, c'est ma chambre.
06:59Je n'ose même pas monter me coucher.
07:02Cette chambre est pour moi chargée de mauvais souvenirs.
07:05Quand je venais ici pour les vacances de Noël,
07:07on m'envoyait me coucher, mais à travers les murs, quand je ne dormais pas.
07:11Votre voix était le seul bruit que j'entendais.
07:14Je vous entendais rire, ploter ma mère, la pousser.
07:16La pousser à boire.
07:19Au point que vous me fassiez regretter de ne plus être en pension.
07:23J'ai payé mes erreurs très chères, Billy.
07:28Alors, je vais vous faciliter la tâche.
07:31C'est moi qui vais claquer la porte.
07:34Je ne me sens plus coupable.
07:37Simplement, je regrette.
07:39Eh bien, tant pis, c'est trop tard.
07:43Écoute,
07:45il est possible que tu sois revenu parce que tu n'avais plus d'argent
07:48et que tu veuilles repartir sur un simple coup de tête.
07:52Tu ne m'aimais pas, et moi non plus, mais c'est le passé.
07:56On peut essayer de repartir à zéro.
07:57Ne pariez pas votre chemise, ce serait risqué.
07:59Oh, toi non plus, c'est plus prudent.
08:01Mais suppose un instant qu'on puisse arriver
08:03à se comprendre et à s'entendre, toi, moi et Wesley.
08:07On pourra peut-être gagner
08:09et faire ce que nous m'aurions d'envie de faire.
08:12En autre manière, bien sûr.
08:14Mais quand même, Billy, ce sera une famille.
08:20N'y comptez pas trop, Rudy.
08:21Je prends le risque.
08:36J'ai mal entendu, vous avez dit quelle page ?
08:42Non, non, ça va.
08:46C'est noté.
08:47Et maintenant, le projet de forage passe quand en commission ?
08:51Mardi.
08:55Mardi.
08:59D'accord, je viendrai.
09:02Je vais vous demander de repousser le rendez-vous
09:04avec le sénateur Fulbright à vendredi.
09:07Je prends l'avion samedi matin.
09:10Oui, ça peut aller, merci.
09:13Je vous laisse, c'est tout. Au revoir.
09:31Wesley, descends, veux-tu ?
09:43Bonjour.
09:44Tu viens de te lever ?
09:46Il est à peine 9h30.
09:48Tu m'as dit que tu voulais travailler, n'est-ce pas ?
09:50Il faudra apprendre à te lever tôt.
09:52Je t'emmène à l'usine de composants électroniques.
09:56Où tu pourras travailler de tes mains.
09:58Mais, j'ai pas déjeuné.
10:00Tu as dévoré hier soir de quoi nourrir une escouade.
10:05Prends-toi bien soin d'eux.
10:07Je vous laisse.
10:08Tu as dévoré hier soir de quoi nourrir une escouade.
10:12Pendant 8 jours.
10:13Oui, mais j'ai faim, moi.
10:14Déjeune en esprit.
10:22Au secours, on m'assassine.
10:24Personne ne t'entend.
10:26Tu es un affreux esclavagiste.
10:27Personne ne te croira.
10:29On m'emmène contre ma volonté.
10:31Tu oublies une chose.
10:32Et quoi donc ?
10:33C'est que ceux qui t'entendent s'en fichent éperdument.
10:36Sans boire et sans manger ?
10:37La trace, c'est...
10:39Sauvez !
11:08Un an plus tard.
11:24Allô Greenway Record ?
11:25Phil Greenberg, je vous prie.
11:27De Billy Abbot.
11:29Oui, j'ai déjà appelé.
11:31J'avais laissé un numéro de téléphone.
11:33C'est pour laisser un autre numéro.
11:35J'habite chez le sénateur Jordache à Whitby.
11:38C'est ça, le sénateur Jordache.
11:40Le numéro de téléphone est...
11:44Allô, monsieur Greenberg ?
11:47Oui, très bien, merci.
11:48Et vous-même ?
11:50Oui, oui.
11:52Le sénateur ?
11:53Eh bien, je suis de la famille.
11:57Mais à l'heure qui vous conviendra ?
12:0017h, parfait.
12:02Alors, à tantôt.
12:03Au revoir.
12:26Bonjour, monsieur Greenberg.
12:28Bonjour.
12:34Oh, monsieur Jordache.
12:36Bonjour, monsieur le sénateur.
12:38Alors, vous reprenez un nouveau là-bas ?
12:40Eh bien, il y a un peu de ça.
12:43Oh, monsieur Scott vous attend dans la salle du conseil.
12:46Monsieur Scott ?
12:47Le délégué du syndicat du personnel.
12:49Wesley, attends-moi là, je t'appellerai.
12:52C'est votre fils ?
12:54Oh, non, non, c'est mon neveu, Wesley.
12:56On peut se tromper.
12:57À cause de la ressemblance.
13:03Merci.
13:10Monsieur Scott.
13:12Bonjour, monsieur.
13:14Asseyez-vous.
13:15Non, merci.
13:19Qu'est-ce qui me vaut le plaisir ?
13:22Le bruit court en ville que vous cédez l'entreprise
13:24et que l'acheteur va la transférer à Atlanta.
13:26C'est comme vous venez de le dire, un bruit sans plus.
13:29Mais s'il se révèle exact les 500 ouvriers et employés que je représente,
13:32ne seront pas du voyage.
13:34Je suis à peu près sûr que pour vous, le mot chômage ne veut rien dire.
13:37Mais pour eux, ça veut dire une assiette vide.
13:39Allons, monsieur Scott, je viens à peine de me réinstaller ici.
13:42Je vais d'abord examiner la situation,
13:44et après seulement, je prendrai une décision.
13:47Vous ne vous souvenez pas de moi ?
13:49Mais je me souviens de vous.
13:51Depuis la dernière fois, vous aviez pris des décisions.
13:53De quoi voulez-vous parler ?
13:57Quand vous aviez réorganisé l'entreprise.
14:00Et je vous avais licencié.
14:01Oui.
14:02Ma femme a fait des journées,
14:04jusqu'à ce que je retrouve du travail comme veilleur de nuit.
14:07La Wesco a réembauché et j'ai retrouvé ma place.
14:10Je suis ici depuis sept ans.
14:11Monsieur Scott, je suis désolé.
14:14Je n'avais rien contre vous.
14:16J'avais fait ce que je croyais bon dans l'intérêt de l'entreprise.
14:23Et en ce qui concerne les revendications ?
14:25Vous les soumettiez à qui dans le passé ?
14:27A M. Calderwood.
14:28Mais lui, il n'était pas toujours à Washington.
14:31Je peux aisément faire l'aller-retour par le train
14:33entre ici et Washington en deux heures, si vous avez besoin de moi.
14:36Monsieur Scott, je vais vous faire une confidence.
14:40Je ne suis plus le même homme que celui
14:42qui voulait remettre la Wesco sur pied il y a huit ans.
14:45Je suis plus vieux.
14:46J'espère plus sage.
14:48Et surtout plus sensible à ce que vous appelleriez
14:50l'aspect humain du problème.
14:52Donnez-moi une chance de le prouver à l'occasion.
14:54Venez me voir.
14:56Discutez avec moi.
14:59D'accord.
15:01Vous avez autre chose à me dire ?
15:03Non, c'est tout.
15:05Alors, j'ai un service à vous demander.
15:11Wesley.
15:15Wesley, voici M. Scott.
15:16M. Calderwood.
15:17M. Calderwood.
15:18M. Calderwood.
15:20Wesley, voici M. Scott.
15:22Mon neveu, Wesley.
15:24Je désirerais qu'on lui trouve un emploi à l'usine.
15:26Je vous fais confiance.
15:27Il ne peut pas prendre la place d'un autre.
15:29Il n'en est pas question.
15:30Wes a fait des études.
15:32Il n'a jamais travaillé, mais il a de bonnes épaules.
15:35Et il est prêt à faire n'importe quoi.
15:37Et surtout pas de cadeaux.
15:42Je ne lui en ferai pas, sénateur.
15:50Joe !
15:51Arrête la chaise ! Il y a des problèmes !
16:03Ça va ?
16:19Ça va ?
16:50Hé !
16:53Vous m'en apportez un ?
17:08Où est-ce que vous allez ?
17:09Je vais à l'usine.
17:10Je ne peux pas.
17:11Je ne peux pas.
17:12Je ne peux pas.
17:13Je ne peux pas.
17:14Je ne peux pas.
17:15Je ne peux pas.
17:16Je ne peux pas.
17:17Je ne peux pas.
17:18Où est-ce que vous allez ?
17:19J'arrive.
17:20J'arrive.
17:47Où est-ce que vous vous croyez ?
17:49Descendez de ma machine.
17:52Ça va pour cette fois, mais que je ne vous y reprenne pas.
17:54Excusez-moi, j'ignorais...
17:55N'est plus au collège, mon garçon.
17:56Et un élévateur, ce n'est pas un jouet.
17:58Et que je n'ai pas à vous le répéter.
17:59Bien, monsieur.
18:09Merci pour le soda.
18:11De rien.
18:12Je m'appelle Ramona.
18:14Wesley.
18:15Vous êtes gentil, Wesley.
18:17Merci.
18:19Ce vieux machin aide à notre avis.
18:20Ne faites pas attention.
18:24Il est toujours d'aussi bon poil ?
18:25Pas toujours, non.
18:26Mais souvent.
18:27Parce que vous le connaissez ?
18:28Oui, un peu.
18:30Ce vieux machin est mon père.
18:47Bon, alors résumons la situation.
18:48Je veux savoir exactement où j'en suis.
18:51J'ai le regret de vous dire, sénateur,
18:53que la plus grande partie de vos avoirs
18:55est composée actuellement de valeurs des entreprises Calderwood.
18:58Quand le groupe a cédé certaines sociétés à très cortes
19:00pour un prix ridiculement bas,
19:02vous avez vu la tasse.
19:04Parlez-moi de cette usine de matériel électronique qui reste.
19:07Elle surnage, grâce aux commandes du Pentagone.
19:10Non, pas tout à fait.
19:12Parce qu'une fois la guerre terminée et les contrats annulés,
19:15j'ai peur de l'avenir.
19:17Sauf si vous pouvez réunir les 6 millions de dollars
19:20nécessaires à une reconversion.
19:23Je le crains aussi.
19:25Maggie fait un travail excellent
19:28pour clarifier votre situation financière.
19:30Et je vous suggère
19:32de la laisser s'occuper dorénavant
19:34de tout ce qui concerne vos affaires.
19:37Parce que vous ne les jugez plus dignes de vous, peut-être.
19:42La compétence de Maggie Porter n'est pas à mettre en doute.
19:45Je n'en dis ce qu'on vient pas.
19:50Mais avec tout le respect que je lui porte...
19:52Je préférerais un homme.
19:54En principe...
19:55Je n'ai rien contre les femmes.
19:56Beaucoup de femmes figurent au nombre de mes amis.
19:59Fin de citation.
20:00Seulement, il ne faut pas, n'est-ce pas, mélanger les genres
20:02et ce qui est bon pour le repos du guerrier
20:04ne l'est pas forcément pour le reste.
20:06Je reconnais volontiers que je suis de la race
20:08des abominables phallocrates.
20:11Bien.
20:12Dont acte.
20:16Et maintenant...
20:18que nous avons mis un point final à la guerre des sexes...
20:21Et si on continuait ?
20:22D'accord.
20:23Est-ce qu'on a suffisamment de preuves
20:25pour confondre les vrais responsables de cette casier-scroquerie ?
20:27Assez pour nous en prendre au menu frottin, sans plus.
20:30Pas au gros bonnet.
20:31Au gros bonnet, au singulier.
20:32Son nom ?
20:33Charles Estep.
20:34Présidente de la Tricorpe Internationale.
20:38Parlez-moi de cet homme.
20:40Eh bien, il n'a pas tout à fait la classe des Paul Getty
20:43ni des Howard Hughes,
20:44mais il n'a encore que 42 ans.
20:46Il faut lui laisser le temps.
20:47Continuez.
20:48C'est un homme secret.
20:49On peut dire un maniaque de la vie privée.
20:52Et pour avoir au téléphone M. Charles Estep,
20:54autant essayer de le téléphoner au Kremlin
20:57et de leur demander copie de leur budget militaire.
21:02Je veux savoir tout ce que l'on peut savoir de lui.
21:05Vous y mettrez quelqu'un à temps complet.
21:07J'y ai déjà mis une demi-douzaine de personnes,
21:09sans aucun résultat.
21:10Excepté ceci.
21:11Encore dois-je dire que ce que j'ai pu apprendre de M. Estep
21:14est à la disposition de tout le monde.
21:16La liste des membres du conseil d'administration.
21:18Assez impressionnant, non ?
21:20Tiens, tiens, tiens.
21:21Cela m'explique un mystère.
21:23Lequel ?
21:24Ceci.
21:25Une invitation à une garden party à Long Island,
21:28chez Douglas Avilland.
21:30Douglas Avilland ?
21:31Ex-conseiller de plusieurs présidents,
21:33ancien ambassadeur à la cour de la Reine Elisabeth.
21:36J'ai rencontré ce personnage exactement deux fois.
21:39À Washington, pour la réception du général de Gaulle,
21:42et à un dîner à Georgetown,
21:43où il m'avait fasciné toute la soirée
21:45en racontant ses souvenirs sur Churchill et Staline.
21:48Et pourquoi, selon vous, M. Avilland,
21:49vous invite-t-il à cette garden party ?
21:51C'est ce que je me suis demandé.
21:53Jusqu'à ce que je lise ceci.
21:55Conseil d'administration de la Tricorpe Internationale.
21:58Un vice-amiral en retraite.
21:59Deux généraux.
22:00Un doyen d'université.
22:02Un banquier.
22:04Et l'honorable Douglas Avilland.
22:08Continuez les recherches.
22:10Et alertez la commission des opérateurs de bourse
22:12que nous prévoyons des poursuites contre la Tricorpe.
22:15Vous prenez quelque chose ?
22:16Non, merci, on m'attend.
22:17Mademoiselle Porter, je vous félicite.
22:21J'envisagerai la possibilité de vous confier mes affaires.
22:25Merci.
22:26Mais il faudra vous attendre, et c'est normal.
22:28Est-ce que j'exige de vous les mêmes choses que d'un homme ?
22:31Rien de plus.
22:32C'est facile.
22:34Vous avez, je l'espère, l'intention d'accepter l'invitation de l'ambassadeur.
22:37Vous savez, mademoiselle,
22:40pour qui veut savoir ce que le lion a dans la tête,
22:43le mieux est encore d'entrer dans la cage.
23:35Monsieur l'ambassadeur, excusez-moi.
23:37Le sénateur Jordache.
23:39Mais oui, bien sûr, bien sûr.
23:41Je suis ravi que vous ayez pu venir.
23:43Il y a là quelqu'un qui est anxieux de faire votre connaissance.
23:45Venez, je vous présente.
23:52Le sénateur Jordache, Charles Estep.
23:56Le sénateur Jordache, Charles Estep.
24:04Sénateur ?
24:06Monsieur Estep.
24:08Veuillez m'excuser, quelques vieux amis viennent d'arriver.
24:11Je vais vous laisser faire plus ample connaissance.
24:13Je vous en prie.
24:16Personne à jeter d'honneur ?
24:17Oui.
24:18Il doit vous être précieux, au conseil d'administration de la tricorde ?
24:21Indispensable.
24:23Est-ce que vous avez déjà visité le manoir ?
24:25Non, jamais.
24:27Je vais vous servir de guide, si vous le permettez.
24:40D'après l'ambassadeur, il s'est passé à Yalta des choses incroyables.
24:44Ça ressemblait à une partie de poker.
24:47Trois joueurs dont les jetons auraient été des pays.
24:50Suivez la Tchécoslovaquie, plus l'Allemagne de l'Est.
24:55Et Aviland était là, au centre de cette gigantesque partie de carte.
25:01Croyez pas que cela a de quoi vous donner le vertige ?
25:04Oui, sûrement.
25:10Vous prendrez bien quelque chose, sénateur ?
25:12Oui, ce cognac semble avoir été choisi pour nous.
25:15J'y goûterai avec plaisir.
25:18J'ai entendu dire que vous alliez abandonner la politique.
25:22Les nouvelles vont vite.
25:26Il n'y a pas de secret à Washington, sénateur.
25:29Vous êtes bien placé pour le savoir.
25:33A mon avis, vous allez commettre une erreur.
25:36Oui ? Dans quel sens ?
25:40Qu'est-ce que vous pensez de Richard Nixon ?
25:44C'est probablement notre prochain président.
25:47On peut aussi prévoir que son mandat sera renouvelé.
25:50Et que se passera-t-il ?
25:52Vous faites des projections sur 1976, c'est risqué.
25:55Huit ans, c'est long.
25:57Gamelina arborea. C'est un arbre.
26:00C'est un bois dur qui pousse au long du rase de 6 m par an.
26:04Je viens d'emplanter une véritable forêt de 500 000 acres.
26:08Parce que tout laisse prévoir que le monde manquera de bois de construction
26:12avant 10 ans au maximum.
26:15Des hommes comme vous ne peuvent pas se contenter de vivre dans le présent.
26:18Ils doivent regarder vers l'avenir.
26:21Dites-moi, sénateur.
26:23Êtes-vous aussi intéressé que je le suis par l'avenir de ce pays ?
26:26Certainement.
26:31Si l'on accepte le Vietnam, rien ne changera vraiment au cours du mandat Nixon.
26:36Et après 8 années de statu quo, le peuple va commencer à bouger.
26:40Il m'a éprouvé un certain besoin de changement et les démocrates le lui offriront.
26:44Cela veut dire que le parti républicain devra lui présenter une contre-offre.
26:49Autrement dit, un candidat jeune, dynamique.
26:54Un républicain style Kennedy.
26:58Vous êtes dans notre collimateur depuis longtemps.
27:00Vos interventions au congrès ont été remarquées.
27:02Vous êtes en quelque sorte un marginal et ça, nous l'apprécions.
27:06L'électorat aime bien l'homme politique qui ne hurle pas avec les loups.
27:21Je suis heureux que vous ayez accepté cette invitation.
27:24Ça vous sera très utile de rencontrer les gens qui sont là.
27:28Ils peuvent à eux tous financer en grande partie la campagne présidentielle.
27:32S'ils trouvent le bon candidat.
27:37Et le bon candidat doit présenter quel profil ?
27:41Avoir beaucoup de bon sens.
27:43Poursuivre les mêmes buts.
27:45Avoir les mêmes intérêts.
27:48Et en supposant que les intérêts en question soient contraires à ceux du pays ?
27:52Non, pas ça.
27:53Ce qui est bon pour Charles Estep et ses amis l'est aussi pour le pays, n'est-ce pas ?
27:57Sénateur, ne vous méprenez pas sur mes intentions.
28:00Croyez bien que je suis tout comme vous soucieux des intérêts du pays.
28:03Ils sont actuellement victimes de la foire d'encoigne et nous voulons y apporter un remède.
28:07Avec le minimum de casse.
28:09Ce but doit être aussi le vôtre, n'est-ce pas ?
28:14Cette offre à peine voilée que vous venez de me faire pour la présidence...
28:19est très flatteuse.
28:21Mais j'ai peur que vous et moi ne nous trouvions par ailleurs en conflit dans un autre domaine, monsieur Estep.
28:26Quel ?
28:27J'ai ce matin donné ordre à mon conseil juridique de saisir les autorités
28:31et de porter plainte au sujet de vos manœuvres contre les sociétés affiliées au groupe Calderwood.
28:35Allons, allons, sénateur.
28:37Vous n'allez tout de même pas attacher à ces petites rivalités d'affaires un intérêt excessif.
28:41Cela ne serait pas sérieux.
28:43Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous.
28:45C'est sérieux.
28:47Vous verrez.
28:48Je commence à croire que l'on s'est mépris sur vos qualités de jugement, sénateur.
28:52Et moi, je ne me suis pas mépris sur vous.
28:56Vous êtes un individu dangereux.
28:58Et si je peux vous faire coincer par la commission des opérations pour...
29:01utilisation de renseignements venus d'initiés ou toute autre opération frauduleuse,
29:05je ne m'en priverai pas.
29:16Dès qu'il se met à croire à ce qu'il voulait faire croire aux autres, il se fichue.
29:20Le sénateur Jordache est...
29:22Le malheur excellent en ce qui le concerne, c'est qu'il semble ignorer que...
29:26que les marginaux n'ont pas d'amis quand ils ont des ennuis.
29:29Jamais.
29:34On enregistre.
29:36N'oubliez pas, il faut faire une entreprise.
29:38Non, pas de questions.
29:40Comment ça, pas de questions ?
29:42Ça ressemblait à un concert de Cacatoresse dans une basse cour.
29:45C'était parfait.
29:47Vous avez un peu peur ?
29:48Non, pas du tout.
29:49Je vous en prie.
29:50Je n'ai pas peur.
29:51Je vous en prie.
29:52Vous avez un peu peur.
29:53Je vous en prie.
29:54Je vous en prie.
29:55Vous avez un peu peur.
29:56Je vous en prie.
30:02Je vous en prie.
30:04dans une basse-cour.
30:05C'était parfait.
30:06Vous verrez ce qu'on dira à Danny.
30:07Écoutez, Phil, si jamais vous essayez encore une fois
30:09de couler Danny...
30:10De le couler, moi ?
30:12Danny, qui est presque un frère ?
30:13Pourquoi est-ce que je coulerais mon propre frère ?
30:15Qu'est-ce qui s'est passé à son dernier album ?
30:17Vous avez refusé de le refaire, lui aussi.
30:19Et qu'est-ce qu'en a dit la presse sur deux colonnes ?
30:21Est-ce que Danny Miller a enregistré son nouvel album
30:23chez Phil Greenberg ou bien dans un vieux garage ?
30:26Manny, je me mettais trompé.
30:27Soit, mais je lui ai promis que ça ne se reproduirait pas.
30:31Repassez quand même le playback.
30:32Rentrez tranquillement chez vous.
30:33J'écouterai le playback et s'il n'est pas parfait,
30:35demain on recommande tout, d'accord ?
30:37D'accord.
30:39Mais je vous avertis, Phil,
30:40vous êtes sur un terrain glissant avec Danny.
30:42Est-ce que vous entendez ?
30:43Très glissant.
30:44Embrassez-le pour moi.
30:47Un baiser de Judas.
30:50Laisse tomber le playback.
30:52C'est dans la boîte.
30:56Qui êtes-vous ?
30:57Billy Abbott, M. Greenberg.
30:58Je vous ai téléphoné de chez M. le sénateur Jordache
31:01et vous m'avez donné rendez-vous.
31:03Ah oui.
31:04Je viens de rentrer du Vietnam.
31:06J'étais chargé de monter des spectacles
31:08de variétés, chanteurs, groupes et tout le reste.
31:10Je suis capable de faire de la production
31:12et la technique n'a pas de secret pour moi.
31:14Félicitations.
31:15Et j'estime beaucoup la qualité de vos productions.
31:17Je sais ce que la grenouille est capable de faire
31:19et j'aimerais y participer.
31:20Je suis très flatté.
31:21J'ai reçu des offres sur la côte ouest,
31:23mais je préfère de loin rester à New York.
31:26La Californie, vous connaissez,
31:27je n'aime pas tellement les sous-zones nuits.
31:29Oui, je vous comprends.
31:31Je suis né ici, à Whitby, et on y est bien.
31:33Ici, on se sent détendu et heureux.
31:35Bien sûr, moi aussi.
31:36C'est pourquoi je suis venu vous trouver
31:38avant de chercher ailleurs.
31:39Vous avez eu raison, mon garçon.
31:41J'aime bien travailler ici, M. Greenberg.
31:43Et oui, j'aimerais aussi.
31:45Et bien, dans ce cas, je commence quand?
31:47Désolé.
31:49Je n'ai rien à vous offrir.
31:53Sauf peut-être l'emploi de Jason.
31:56Jason?
31:57Oui, le garçon chargé de l'entretien.
32:00L'ingrat veut me quitter pour aller au collège,
32:02faire son droit.
32:05Mais ce n'est pas un poste digne de vous
32:08et de vos talents.
32:10Alors, faites mes amitiés au sénateur.
32:13M. Greenberg,
32:16je vais sans doute vous faire rire.
32:17Dites quand même.
32:19Je suis resté très longtemps absent
32:21et je sens qu'il faut repartir à zéro.
32:23Un conseil, acceptez les offres qu'on vous fait sur la côte.
32:25Vous vous ferez aux oiseaux de nuit.
32:27Oui, j'ai compris, M. Greenberg.
32:29Je vous l'accorde, vous avez absolument raison.
32:31Mieux vaut commencer par le commencement.
32:33Je ne veux pas gaspiller vos talents
32:35en vous offrant un emploi qui est payé de haricots.
32:39Vous savez, pour ce qui est du talent, M. Greenberg,
32:42j'en possède, ça, c'est un fait.
32:45Mais j'ai peut-être
32:48surestimé un peu mes capacités
32:51dans mon impatience.
32:53C'est probable.
32:57En tout état de cause, je suis prêt à accepter la place.
33:01J'aurais parié.
33:04Vous avez du culot et ça me plaît.
33:06Inscrivez votre nom sur le balai de Jason.
33:08Vous commencez demain.
33:11Merci, M. Greenberg.
33:13Vraiment, je vous assure, vous n'aurez pas à regretter.
33:16On verra.
33:24Ramona, salut. Où allez-vous ?
33:27Chez moi, j'attends mon chauffeur.
33:29On va boire une bière ?
33:30Non, pas maintenant.
33:32Demain ?
33:33Je n'en sais rien.
33:35J'ai une idée, suivez-moi.
33:37Qu'est-ce que vous faites ? J'attends la personne qui doit m'emmener.
33:40On ne va nulle part, vous n'allez pas le rater.
33:42Vous me faites confiance, non ?
33:45C'est pas possible.
33:47C'est pas possible.
33:49C'est pas possible.
33:51Vous me faites confiance, non ?
33:53Vous aimez la pizza ?
33:54Oui, j'aime la pizza. Seulement, je n'ai pas le temps.
33:56Moi non plus. Et les frites ?
33:58Oui, mais je viens de vous dire que...
33:59Je sais.
34:01Et le sport ?
34:02J'aime bien le baseball.
34:03Et la mer ?
34:04J'adore la mer.
34:06Parfait, on est fait pour s'entendre.
34:08Et voilà, je vous ai ramené à temps.
34:10Quoi ?
34:11Non, la première fois, je propose une balade.
34:13Si j'emmène une fille au cinéma, on se contente de regarder.
34:15Si je l'emmène dîner, on ne peut rien se dire parce qu'on a la bouche pleine.
34:18Mais en promenade, on peut causer.
34:20Et on fait connaissance.
34:22Ah oui.
34:23Et ça ne coûte pas trop cher.
34:25Maintenant qu'on se connaît, on se revoit quand ?
34:29Demain ?
34:30Pas demain, je n'aurai pas le temps.
34:32Après-demain ?
34:49Il vous a offert la présidence.
34:51Et vous avez dit ?
34:53Je lui ai dit que j'allais faire ouvrir une enquête.
34:55Et que selon ses conclusions, le cas serait porté devant la C.O.B.
34:59Je vous en prie, vous savez le temps que cela demande
35:01dès qu'on soumet une affaire au bureaucrate.
35:03Quel plaisir j'ai éprouvé.
35:05De me sentir là, devant lui, avec une arme chargée et pointée sur sa tempe.
35:09Quand je pense que le coup ne partira que dans trois ans.
35:11Je me souviens bien.
35:13Je me souviens bien.
35:16Quand je pense que le coup ne partira que dans trois ans.
35:19Vous allez au-devant de graves ennuis.
35:21Estep n'est pas homme à rester passivement sur la défensive.
35:25Vous savez, quand on est à Washington,
35:28on n'est pas long à s'apercevoir que le meilleur moyen de lutter contre l'inertie administrative,
35:32c'est de porter l'affaire devant l'opinion publique.
35:35Et par tous les moyens possibles.
35:38Parlez-moi de vos relations masculines.
35:41Je ne vois pas le rapport.
35:43Eh bien,
35:46vous êtes bien faite de votre personne.
35:49Vous semblez aimer la vie.
35:51Je suis sûr que vous ne manquez pas d'admirateurs.
35:55Je ne dis pas. Je sors, j'ai des amis.
35:58C'est ce que vous voulez savoir.
36:00Mais ces amis, je peux savoir de quoi ils vivent ?
36:03Et moi, pourrais-je savoir à quoi vous voulez au juste en venir ?
36:06Vous n'avez pas envie de répondre à ma question ?
36:10L'un de ces hommes est docteur.
36:12Un autre enseigne l'anthropologie à Columbia.
36:15Un autre est...
36:21Vous voulez sans doute savoir
36:23s'il a de mes chevaliers servants et journalistes.
36:28Eh bien, il y en a un, justement.
36:30De taille moyenne, élégant et très brun.
36:33Reporter au journal de Wall Street.
36:35Vous devriez avoir un entretien à propos de lui.
36:38Avoir un entretien à propos d'Estep et des procédés qu'il emploie,
36:41ça peut faire un sujet d'article.
36:44D'accord.
36:46Estep devient trop ambitieux.
36:49Il est temps de le remettre à sa place.
36:53Je me suis souvent demandée
36:55ce qui était finalement arrivé à ce petit garçon du comte d'Andersen.
36:59Celui qui avait dit naïvement que le roi était en chemise.
37:03Il dit sûrement recevoir une magistrale fessée.
37:14Anthony ?
37:16Je peux servir ?
37:20Tu as entendu ?
37:22Oui.
37:24Oui, j'ai entendu.
37:26Je t'ai fait des lasagnes.
37:28Comme tu les aimes.
37:30Tu es bien la meilleure.
37:34Où as-tu eu tous ces magazines ?
37:36À la bibliothèque.
37:38J'étais emprunté ta carte.
37:40Voyons, on n'a pas le droit de les découper.
37:42On doit les rendre intactes.
37:44Ils appartiennent à la municipalité.
37:46Tu exagères.
37:48Ils n'en sont tout de même pas à quelques numéros près.
37:51Et qui est-ce, cet homme dont tu découpes la photo ?
37:55Lui ?
37:57C'est celui grâce à qui je suis allé.
37:59C'est celui grâce à qui j'ai passé cinq ans de ma vie à l'ombre.
38:02Anthony.
38:04Regarde, c'est quelqu'un.
38:07Une belle maison à Whitby.
38:09Appartement en grand confort à New York.
38:14Et le gosse ?
38:16Le portrait craché de son père ?
38:18Non ?
38:20Souviens-toi, tu m'as donné ta parole d'une petite pensée.
38:24Oh !
38:26Tes lasagnes sentent si bon, petite sœur.
38:30Marie, tu es la meilleure cuisinière du monde.
38:33Tu es la reine.
38:35Ça refroidit. Allez, mange.
38:37Je vais d'abord me laver les mains.
38:54Il y a quelqu'un ?
38:57Oui.
38:58Où ça ?
39:01Cuisine.
39:08Où est Rudy ?
39:10Il est à la cuisine.
39:12Il est où ?
39:14Il est à la cuisine.
39:16Il est où ?
39:18Il est à la cuisine.
39:21Où est Rudy ?
39:23Il va passer la nuit à New York pour être à Washington de bonne heure.
39:27Tu veux boire quelque chose ?
39:29J'ai déjà une bière.
39:32Félicite-moi.
39:35Tu as devant toi le nouveau directeur artistique de la société Greenway.
39:41En quoi ça consiste ?
39:43Découvrir les talents, sélectionner les chansons, les arrangements et surveiller la technique.
39:49À vrai dire, j'en suis pas encore là, mais ça va pas tarder.
39:54Je suis dans la place.
39:56Et toi, tu as du travail ?
39:59Manutentionnaire à l'usine.
40:01Rudy ne s'est pas foulé.
40:04C'est moi qui ai choisi.
40:06À la rentrée, tu reprends le collier à sa machin ?
40:08Non, j'ai été viré.
40:10Non, tu as efflanqué le feu à la boîte.
40:13J'en ai marre des études.
40:15Moi non plus, j'aimais pas tellement ça.
40:18Mais si tu abandonnes les études, tu vas te retrouver en uniforme.
40:22J'espère que non.
40:24Mais le bon citoyen doit répondre à l'appel de son pays.
40:26Et puis, il y a le Vietnam, un pays magnifique, il faut voir ça.
40:30C'est là que j'ai appris ce qu'est la dignité, l'honneur, le sacrifice et le reste.
40:35Ce qui fait la grandeur de l'homme.
40:37J'ai participé à toutes les actions qui ont été faites.
40:39Mais à l'arrière, dans les services spéciaux.
40:42C'était moi qui les approvisionnait en distraction et en whisky.
40:45Et qui engageait les artistes qui venaient nous remonter le moral.
40:48Oui, je n'oublierai jamais le Vietnam.
40:50Je m'en suis payé.
40:52Mais j'y ai perdu ma mère.
40:56J'avoue qu'on n'avait jamais été très près l'un de l'autre.
41:01Mais c'était sur le point de changer.
41:03C'était comme si...
41:05Mais c'était sur le point de changer.
41:08C'était comme si on s'était enfin retrouvés.
41:11D'un coup, dans le fond.
41:14Elle était formidable.
41:17Tu as dû la connaître, ma mère ?
41:21Oui.
41:25C'est marrant.
41:26Toi et moi, on a grandi dans le même milieu sans jamais se connaître.
41:29Rudy est mon beau-père, il est ton oncle.
41:31Et qu'est-ce qu'on a, nous, des petits cousins ?
41:33Je n'en sais rien.
41:35C'est quand même curieux qu'on ne se soit jamais rencontrés.
41:40Il faut croire qu'à notre époque, la famille n'existe plus.
41:44Je veux dire celle où on fêtait Noël ensemble, avec le grand-père, la grand-mère.
41:49On chantait autour du piano.
41:51Tout le monde s'en connaissait.
41:53Bien sûr.
41:56Moi, je me sentais rejeté.
41:59Pour le moral, ce n'est pas très indiqué.
42:03J'ai vécu un certain temps avec mon père.
42:07Il m'avait retiré de l'école pour vivre en France sur son bateau.
42:13Tant qu'on a vécu ensemble,
42:17j'ai été heureux.
42:21Je sais qu'on l'a assassiné.
42:23Je comprends ce que tu as dû ressentir.
42:25C'est comme moi avec ma mère.
42:28Oui.
42:29Excuse-moi, je me lève tôt.
42:59Où est-ce ?
43:13À moins que je sois devenu paranoïaque,
43:15j'ai l'impression que tu me bats froid quand je parle de ma mère.
43:18Qu'est-ce qu'il y a ?
43:19Rien.
43:20Si, il y a quelque chose.
43:21J'ai mieux de ne pas en parler.
43:23Je regrette, mais moi, je le veux.
43:25Je te dis que je ne veux pas en parler.
43:27Tu as l'air d'en vouloir à ma mère de je ne sais pas quoi.
43:29Et je veux le savoir.
43:30C'était une poivrote !
43:32Elle se saoulait 7 jours par semaine.
43:34Ça, je le savais déjà.
43:35Non, mais tu te prends pour Saint-Pierre ?
43:37Tu veux la juger ?
43:38D'accord, ma mère était une alcoolique.
43:39Et en quoi ça te concerne ?
43:41C'est à cause de ta mère si mon père a été assassiné.
43:46Qu'est-ce que tu me racontes ?
43:48Comme tous les soirs, elle était saoulée.
43:50Elle s'était fait embarquer par un type qui l'avait levée dans un bar.
43:53Quel type ?
43:54Celui qui a tué mon père à coup de couteau.
43:56Qu'est-ce que tu dis ?
43:57Mon père était allé la récupérer avant que Rudy s'en aperçoive.
43:59Et il a été tué le lendemain par la faute d'une poivrote.
44:02Oh, tais-toi !
44:03Mais sans cette salope, il vivra encore !
44:04Tu vas taire !
44:27Monsieur Jordache ?
44:30Roy Toyer, le second de votre frère sur la clôtile.
44:33Toyer, quelle surprise ! Comment ça va ?
44:35Je suis content de vous revoir.
44:37Je suis content, moi aussi.
44:38J'ai plusieurs fois essayé de vous joindre au téléphone,
44:40mais j'y suis pas arrivé.
44:41Je viens rarement ici.
44:42Mais...
44:43Entrez, venez prendre un verre.
44:46Alors, depuis tout ce temps, qu'est-ce que vous êtes devenu, Toyer ?
44:49J'ai rembarqué, j'ai fait le tour du monde.
44:51Oh, le vénard ! Je vous envierais presque !
44:53Bon, qu'est-ce que vous prenez ?
44:55Oh, ce que vous avez, ça m'est égal.
44:57Scotch ?
44:58Scotch.
45:00Écoutez, si vous venez nous voir,
45:02je voudrais que vous fassiez un petit déjeuner.
45:04Un petit déjeuner ?
45:05Oui, un petit déjeuner.
45:06Un petit déjeuner ?
45:07Oui, un petit déjeuner.
45:08Un petit déjeuner ?
45:09Oui, un petit déjeuner.
45:10Un petit déjeuner ?
45:11Oui, un petit déjeuner.
45:12Un petit déjeuner ?
45:13Écoutez, si vous veniez nous voir à Whitby un de ces jours,
45:17Wesley s'y est installé et il serait ravi.
45:19Je serais heureux de le revoir. Comment va-t-il ?
45:21Oh, c'est la crème des garçons.
45:23Je suis content de le savoir chez vous.
45:25J'avais peur qu'il soit en pension, en collège.
45:29Peur ?
45:32Si je voulais vous voir, c'est aussi à cause de lui.
45:35À cause de Wesley ?
45:38Vous vous rappelez de Falconetti ?
45:40Vous pensez, oui.
45:42Il est sorti de prison, il a été expulsé de France.
45:44Il est probablement ici, à New York.
45:46Je suis venu vous le dire, parce que tel que je le connais,
45:48il voudra se venger de ceux qui l'ont fait mettre en prison.
45:51Je ne sais pas si vous savez de quoi l'homme est capable.
45:54Non, je l'ignore.
45:56Eh bien, moi, je le sais.
45:57Je l'ai eu comme maître d'équipage.
45:59On peut dire que c'est un malade, un sadique.
46:01Il essaiera de se venger.
46:03Peut-être sur moi, sur vous,
46:06ou sur Wesley.
46:09Vous voyez ce que je veux dire, M. Jordache ?
46:13Bien sûr.
46:17Mais le faire arrêter, c'est malheureusement impossible.
46:19Oh, dites pas ça, vous en avez sûrement les moyens.
46:21Il n'a rien fait.
46:22Vous attendez qu'il fasse ?
46:25Écoutez,
46:28vous avez peut-être raison, vous avez peut-être tort.
46:32Il se peut que vos craintes ne soient pas fondées.
46:35En prison, un homme peut s'amender.
46:36Oui, ou devenir pire.
46:39Vous ne vous rendez pas compte.
46:41Vous vivez ici, bien tranquille.
46:44Vous vous croyez à des kilomètres de la jungle
46:46et des fauves qui l'habitent.
46:47Ce n'est pas vrai.
46:48La jungle est là,
46:50à deux pas de votre porte.
46:51Moi, j'y ai vécu et je la connais bien.
46:53Et j'y ai connu des brutes de la pire espèce,
46:55mais pas comme Falconetti.
46:58Alors, écoutez-moi, sénateur, et écoutez-moi bien.
47:00Il est là, dehors, libre
47:02et ivre de vengeance.

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