Paris 2024 : quel bilan pour la sécurité de ces Jeux olympiques ?

  • le mois dernier
Les Jeux dans tous leurs états, présenté par Maxime Lledo et Clément Arion, avec Reda Belhaj, porte-parole du syndicat de police Paris-IDF.

---

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr


##JO_REVERS-2024-08-12##

Category

🗞
News
Transcript
00:00Sud Radio, les Jeux dans tous leurs états, Maxime Liédo, Clément Arion.
00:06En direct et avec le camarade Clément Arion qui vous a fait vivre en direct sur Sud Radio
00:11tous les événements sportifs et toutes les compétitions durant ces semaines de Jeux Olympiques.
00:16Et on est rejoint par l'autre camarade, Jules Boscherini.
00:19Exactement Jules, ça y est, c'est terminé, les Jeux Olympiques de Paris 2024 sont clos depuis hier soir.
00:26Quelques images qui nous ont marqué sur ce dernier week-end,
00:30comme cette finale de bidgey-volley féminin entre le Brésil et le Canada.
00:35On en parle avec vous Jules Boscherini.
00:36Tout à fait, c'est dans le troisième set que cette image s'est produite.
00:40Les esprits s'échauffent entre les Brésiliennes et les Canadiennes,
00:43ça a même failli tourner à l'embrouille, les joueuses montent au filet,
00:46le ton montre lui aussi ce qui donne cette séquence.
00:48On a entendu aussi l'arbitre en fond qui appelle au calme, « Ladies, ladies ».
00:58Mais bon, rien ne fait, l'arbitre est obligé d'intervenir pour calmer le jeu.
01:01Et finalement c'est le DJ, Tony Rojas, 49 ans, qui fait redescendre la tension
01:06en passant à une petite musique, j'imagine que vous allez la reconnaître.
01:19Vous avez bien évidemment reconnu « Imagine » de John Lennon.
01:24Le DJ a bien fait de passer la musique puisque ça a fait sourire les joueuses.
01:28Et puis finalement, le calme est revenu, le DJ a même déclaré aux Parisiens
01:33« J'en ai eu la chair de poule et la musique a un pouvoir incroyable ».
01:36Finalement c'est le cas, ça a bien marché et le Brésil s'est imposé 2-1.
01:40Voilà, comme quoi la musique peut faire des miracles.
01:42Et si seulement elle faisait que des miracles, peut-être que les policiers
01:46ou peut-être que les forces de l'ordre n'auraient eu qu'à être quelques-uns dans la capitale,
01:49on aurait mis comme ça « Imagine » en grand dans la capitale
01:52et ça ne nous aurait, je crois malheureusement, pas amené au même résultat
01:56parce que plus de 30 000 policiers et gendarmes ont été appuyés
01:59par 15 000 militaires, 22 000 agents de sécurité.
02:02Vous en avez entendu parler même plus tôt dans l'émission.
02:04C'était un dispositif sécuritaire hors normes.
02:06Et nous sommes en direct avec Reda Bejjal, porte-parole du syndicat de police Paris-Ile-de-France.
02:11Bonjour.
02:12Bonjour.
02:12Bienvenue sur Sud Radio.
02:14Alors, Gérald Darmanin a déclaré que les policiers et gendarmes méritaient une médaille d'or
02:19alors qu'aucun incident majeur n'a été constaté durant ces Jeux, M. Belladj.
02:23Est-ce que vous méritez une médaille d'or ?
02:26Oui, je pense très largement que ce soit les policiers, les gendarmes, les militaires.
02:30Oui, une médaille d'or, je pense que ce serait bienvenu
02:33puisqu'on avait plusieurs risques en termes de sécurité.
02:36Un risque terroriste, une délinquance itinérante et on a su parer à l'ensemble de ces risques.
02:41Et puis, en bonus, on a eu cette communion avec la population
02:47et ça nous a permis de donner une image encore plus positive des forces de l'ordre.
02:54Et de fait, comme vous en parlez, on a vu des policiers très présents, très souriants aussi,
02:59des spectateurs étrangers qui prenaient des photos avec les forces de l'ordre.
03:03Est-ce que vous vous réjouissez un petit peu de cette image donnée aux forces de l'ordre ?
03:09Oui, parce que vous savez, que ce soit en termes d'investigation ou de police secours sur le terrain,
03:15on fait souvent plus face à des larmes qu'à des sourires.
03:19Et on l'a vu pendant ce GIO chaque jour, à chaque fois que notre organisation syndicale allait sur le terrain
03:25pour aller voir les collègues sur les lieux de ravitaillement, on avait les mêmes retours.
03:29On dit que ça fait du bien d'avoir des sourires.
03:31Et il y avait des consignes particulières, puisqu'on a vu beaucoup de vidéos tournées sur les réseaux sociaux, etc.
03:38Il y avait des consignes particulières pour les policiers ?
03:40Non, il n'y avait pas de consignes particulières.
03:44Néanmoins, c'est le cœur de notre métier, mais quand on est plus souvent confronté à la violence,
03:50il y a des contraintes qu'on impose à des gens.
03:53Et du coup, on voit que l'aspect négatif, très souvent, de la société.
03:57Et là, en fait, c'est tout l'inverse, malgré les contraintes qu'on a imposées aux gens,
04:01puisqu'il y avait la gestion de la densité de circulation, la gestion de la densité de circulation de la population des femmes et des étrangers.
04:09Et malgré les contraintes, les gens souriaient parce qu'on arrivait à un tel point de sentiment d'insécurité
04:15que se sentir protégé avec un policier ou un gendarme tous les 20 mètres, ça fait du bien.
04:22Vous avez parlé de la densité, notamment aux abords des lieux de compétition.
04:27Moi, je suis allé au Stade de France pendant ces Jeux Olympiques.
04:30C'est vrai que parfois, en l'espace de deux heures, il fallait déplacer 80 000 personnes
04:35pour que 80 000 autres personnes re-rentrent dans le stade.
04:40Tout s'est bien passé, il n'y a pas eu de soucis majeurs.
04:44Oui, on a eu une expérience négative, mais en tout cas, on n'a pris que le positif de cette expérience
04:52avec la finale de la Ligue des Champions de Liverpool et Real Madrid,
04:57où on a vu des aimants qui ont choqué, des problématiques de gestion de densité de personnes qui se déplaçaient pédestrement.
05:05C'était quand même un gros échec pour nous, et puis les yeux du monde étaient tournés sur nous à ce moment-là.
05:11Donc là, le défi était semblable, mais sur des points différents.
05:15Et pendant quasiment trois semaines, le défi a été relevé et ça s'est extrêmement bien passé.
05:22Aujourd'hui, on est fiers, on est vraiment fiers, parce que notre principal objectif était de protéger, et c'est ce qu'on a réussi à faire.
05:30Alors, on le rappelle, il y avait 30 000 policiers et gendarmes, appuyés par 15 000 militaires, 22 000 agents de sécurité.
05:37Comment vous voyez la suite ? Une image, entre guillemets, un petit peu redorée pour les policiers, les forces de l'ordre.
05:44Comment ça va se passer dans les jours à venir ? Est-ce qu'il y a eu beaucoup d'appui des régions, notamment à Paris ?
05:51Comment ça va se passer, la suite ?
05:53Écoutez, la suite, ce n'est pas moi qui décide, c'est en fonction du futur gouvernement, en fonction de l'État, du chef de l'État.
06:01Ce qu'il va décider, est-ce qu'il va se servir de jurisprudence et dire qu'aujourd'hui, est-ce qu'on n'a pas fait ce qu'attendaient les Français ?
06:09Peut-être changer, peut-être améliorer la politique sécuritaire, et peut-être essayer de privilégier le rapprochement avec la population, ce qui serait, je pense, une très bonne chose.
06:19Qu'est-ce que vous dites, Réda Belgeal, porte-parole du syndicat de police Paris-Île-de-France, à tous ceux, notamment en région parisienne, notamment dans la capitale,
06:26qui s'inquiètent, mine de rien, d'une certaine banalisation de la présence policière ?
06:30Si certains peuvent s'en réjouir, d'autres craignent une utilisation beaucoup plus régulière de l'intelligence artificielle, des QR codes.
06:37Comment vous, vous réagissez en tant que forces de l'ordre à ça ?
06:40Alors moi, j'ai pour habitude de voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide.
06:44Je pense qu'il faut rester positif, maintenant, il faut que tout le monde se batte, parce que CJO, c'était le moment de bénéficiation par le sport,
06:51mais il faut que tout le monde soit uni, que ce soit la justice, les services de sécurité intérieure, les collectivités territoriales,
06:59pour que, justement, on arrive, de manière pérenne, à mettre cet environnement en place, enlever complètement ce sentiment d'insécurité,
07:09et travailler tous ensemble. Mais pour ça, il faut qu'il y ait une volonté politique collective.
07:14Nous, vous savez, on a connu beaucoup de gouvernements, moi, en tout cas, personnellement, parce que j'ai eu pas mal d'années de police,
07:20mais on a connu beaucoup de gouvernements. Nous, on suit la politique, on suit les instructions.
07:24Si on nous dit, vous faites maintenant la priorité, ça va être ça, eh bien on fera ce qu'on nous demande.
07:27Donc c'est en général...
07:28Mais c'est mieux quand ça va dans votre sens, forcément.
07:30Écoutez, dans notre sens, vous savez, dans notre sens, c'est quoi ?
07:35Aujourd'hui, je suis affecté en brigade d'anticriminalité, je veux faire de l'anticrime.
07:39Aujourd'hui, je suis dans une brigade territoriale de contact.
07:41Mon boulot, c'est de faire de l'anticrime et d'être proche de la population et de faire de la prévention.
07:46Mais aujourd'hui, on n'y arrive pas parce qu'on n'est pas assez.
07:48Donc il faut déjà se poser une première question qui est très importante.
07:52Est-ce qu'aujourd'hui, la sécurité a un prix ? A mon sens, non.
07:55Et il faut renforcer les effectifs de police et de gendarmerie.
07:58Et puis, aussi, l'aspect missionnel qui va être très important.
08:02Il faut qu'on arrête de nous utiliser comme une police d'actualité.
08:04Il faut viser, il faut que politiquement, on nous dise
08:07« Voilà, maintenant, on va faire comme ça et on va voir comment ça se passe sur le long terme. »
08:11Alors Redabella, une dernière question parce qu'il y a un autre événement qui arrive,
08:16c'est les Jeux Paralympiques.
08:17Est-ce qu'il y aura autant de forces de sécurité pour ces Jeux Paralympiques ?
08:22Non, il n'y aura pas autant de forces de sécurité.
08:25Enfin, nous ne serons pas mobilisés de la même manière.
08:27On sera sûrement pas.
08:29Mais on aura des renforts encore de province.
08:31Vous avez des chiffres ?
08:33On n'a pas encore les chiffres.
08:35Vous savez, on est dans une période d'un peu de trouble, même nous, au niveau politique
08:41parce que forcément, on est touché par les choses gouvernementales.
08:45Donc, on attend de voir si ça bouge un peu plus là-haut.
08:48Mais sinon, oui, on sera présents, entre 80 et 100 % présents dans certains services.
08:53On sera renforcés également par la province.
08:57Là, ce sera vraiment du volontariat à volontariat
08:59où il y aura beaucoup de collègues qu'on a croisés sur,
09:01comme je vous disais tout à l'heure, sur les plots de ravitaillement
09:05où ils nous ont dit « moi, je reviens le 28 ».
09:07Donc, d'ores et déjà, il n'y aura peut-être pas autant de policiers
09:11mais en tout cas, il y en aura quasiment équivalent et les gens se sentiront bien aussi.
09:15Et la vigilance, j'imagine, au même niveau.
09:20Merci beaucoup, Red Albelh, porte-parole du syndicat de police Paris-Ile-de-France.
09:25On se retrouve dans quelques instants sur Sud Radio pour aller non pas du côté de la police
09:28mais de la gendarmerie parce que, figurez-vous, du côté des militaires,
09:31c'est un petit vivier de champion.
09:34Plus de 16 médailles pour des athlètes qui étaient dans des forces de gendarmerie.
09:38On revient tout de suite sur Sud Radio.
09:39Et ce sera en plus, après juste, la chronique du camarade Jules Boscherigna, tout de suite.

Recommandée