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Danièle Obono, députée LFI de Paris, était l'invitée du "8h30 franceinfo", mardi 13 août 2024. Bilan des Jeux Olympiques, fin de la "trêve olympique", futur Premier ministre... Elle répondait aux questions de Brigitte Boucher et Benjamin Fontaine.

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Transcription
00:00Bonjour Danielle Obono, les Jeux olympiques viennent de se terminer, en attendant les Jeux paralympiques.
00:06Certains de vos opposants à droite et au centre ont reproché aux élus LFI et de gauche, plus globalement,
00:11une grande discrétion pendant ces Jeux. Est-ce que vous êtes fière, vous, de ce qui s'est passé pendant cette quinzaine ?
00:15Je pense que les Jeux olympiques et paralympiques qui vont avoir lieu sont toujours l'occasion de performances assez extraordinaires et admirables.
00:23Et donc, je crois que l'ensemble des athlètes, mais aussi toute l'organisation, parce qu'il n'y a pas que les athlètes,
00:28il y a celles et ceux qui travaillent avec LZE, il y a toute l'organisation, ces dernières semaines ont été particulièrement intenses.
00:39Et donc, on félicite bien entendu toutes celles et ceux qui ont eu des performances extraordinaires, qui ont eu des médailles.
00:47Mais vous êtes fière de ce qui s'est passé ?
00:49Mais je ne crois pas que ce soit nécessaire de créer des polémiques à tout va.
00:54Je vois que les critiques anti-LFI ne prennent jamais de vacances, mais je pense que voilà...
00:59Mais Daniel Obono, sur votre X, par exemple, il n'y a pas un mot sur les JO, il n'y a pas un retweet d'une des performances françaises.
01:06Et puis, on a vu aussi sur le X de votre collègue député Thomas Porte, qui soutenait l'équipe américaine de basket,
01:12alors que la France était tout près de remporter le match. Certains ont trouvé que ce n'était pas très patriote.
01:18Écoutez, là, c'est un autre débat. Vous êtes en train d'expliquer qu'il faudrait absolument tweeter pendant des semaines quand il y a une pause estivale.
01:29Vous permettez quand même qu'on prenne un peu de vacances les uns et les autres.
01:34Et puis, on n'est pas obligé non plus de donner son avis sur tout. Je pense que c'est aussi une marque de respect par rapport aux performances sportives pour qu'elles puissent être appréciées.
01:43On peut apprécier les épreuves, on peut y être indifférent. Et puis, on apprécie le sport. Donc, je crois que tout ce débat-là a encore eu une polémique.
01:51Il y a des vidéos qui avaient été exhumées sur Internet aussi, qui montrent que Jean-Luc Mélenchon était contre ces JO au départ.
01:57Ça, c'est un autre débat. Il y a des critiques qui sont tout à fait légitimes sur l'organisation des JO.
02:04Ce ne sont pas uniquement celles de Jean-Luc Mélenchon ou de la France Insoumise.
02:10Mais vous savez qu'il y a des citoyens qui se mobilisent, qui sont mobilisés sur cette question à Paris, mais aussi dans les autres villes qui ont accueilli les JO ou qui vont les accueillir.
02:17Et vous, vous avez des critiques à formuler sur ces JO ?
02:20Oui, il y a des critiques du point de vue de l'impact social, les questions écologiques et les questions économiques.
02:33C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avons lancé une commission d'enquête populaire sur ces questions.
02:39Je pense par exemple à deux sujets importants qui touchent particulièrement le nord-est parisien et d'autres territoires où ont eu lieu les jeux.
02:48Il y a plus de 80 associations qui se sont mobilisées depuis plusieurs mois et qui ont interpellé les pouvoirs publics sur ce qu'elles ont appelé le nettoyage social en cours.
02:57Plus de 12 000 personnes en un an ont été expulsées de leurs abris et campements précaires.
03:05Mais relogées ?
03:06Non, pour l'essentiel, elles n'ont pas été relogées.
03:10Et donc, il y a un certain nombre de questions que cela pose puisque c'était en vue des JO.
03:16Et puis, toutes les questions de vidéosurveillance accentuées, ce qui pose des questions en termes de liberté et les questions écologiques.
03:24Puisque je vous rappelle, l'un des principaux sponsors des JO est l'entreprise Coca-Cola qui est le producteur mondial de plastique.
03:31Et on a encore vu, France Nature Environnement a montré qu'il y avait une utilisation extrêmement importante de plastique lors de ces JO, contrairement aux engagements qui ont été pris.
03:43Donc, il n'y a pas de questions que cela pose. Et nous allons avoir à nouveau ce débat puisqu'il y a les Jeux Olympiques d'hiver que la France entend accueillir.
03:53Nous avons entendu des discours aussi du côté du gouvernement du président de la République qui dit qu'en gros, lorsque la France va bien, qu'elle est fière d'elle, de ce qu'elle fait, ça ne fait pas les affaires des extrêmes, de l'extrême gauche et de l'extrême droite. Ils vous visent aussi ?
04:05Écoutez, Emmanuel Macron ferait mieux de s'intéresser à faire en sorte que la France aille mieux en ayant un gouvernement issu des urnes plutôt que, là aussi, d'instrumentaliser cet événement sportif à des fins politiciennes et pour essayer de se redonner une image.
04:25Ça n'a rien à voir avec le fait d'apprécier le sport ou qu'il y ait une ferveur populaire. Ce qu'il dit là, c'est, on l'a vu au cours des dernières semaines, une volonté de se redonner une espèce de légitimité.
04:39Mais tout cela, je pense, personne n'est dupe, y compris toutes celles et ceux qui ont apprécié, et des millions de personnes à travers le pays et à travers le monde ont apprécié ces jeux, ne sont pas dupes du fait qu'Emmanuel Macron est en train de continuer ce coup de force antidémocratique.
04:53Parce qu'il dit que la France a retrouvé son vrai visage, une France fraternelle, heureuse et unie. C'est votre France aussi ?
04:58J'espère bien que c'est la mienne. Et je crois que ça ne devrait pas être uniquement à l'occasion de ce type de compétition qu'on a et qu'on partage des moments d'unité, de fraternité. Et je crois que pour cela, en tant que responsable politique, puisque c'est mon rôle...
05:17Vous appelez au calme alors que vous vous appelez plutôt au bruit et à la fureur. C'était les propos de Jean-Luc Mélenchon.
05:22Mais ce n'est pas une question d'appeler au calme. Moi j'appelle à la responsabilité. Et la responsabilité politique actuellement, je vous rappelle, je sais qu'il y a encore cet état estival et des Jeux Olympiques, mais on est quand même dans une situation, et vos confrères étrangers l'ont aussi noté à plusieurs reprises,
05:40on est dans un pays où le président de la République a été battu à deux reprises dans les urnes et il continue à refuser de reconnaître ce résultat. Dans n'importe quel autre pays, notamment si on parlait de pays en Afrique ou en Amérique du Sud, ça créerait plus que des mois dans les chancelleries occidentales et on pointerait le coup de force antidémocratique que représente le refus d'Emmanuel Macron de reconnaître la victoire du nouveau Front populaire.
06:08Ça c'est une situation extrêmement grave et c'est une question de responsabilité de le dire.
06:12On va revenir là-dessus. Juste un mot encore sur ces Jeux Olympiques puisque vous avez remarqué certainement le soutien de la population aux forces de l'ordre qui ont assuré une sécurité on peut le dire exemplaire pendant ces JO.
06:21Ce matin dans une interview au Figaro, Gérald Darmanin fustige les craintes exprimées par les extrêmes qui veulent, je cite, que le pays rate, se casse la tête. Ce sont des tireurs dans le dos. Le patriotisme c'est tout faire pour que le pays soit heureux. Vous vous sentez visé là-dessus ?
06:36Je pense que le ministre démissionnaire Gérald Darmanin n'est pas le mieux placé pour se prendre pour un responsable qui fait tout pour que le pays soit heureux.
06:51Il a à son bilan, je pense, y compris en matière d'organisation d'événements sportifs, plus que quelques polémiques et ce n'est pas nous qui les avons portées. Ce sont un certain nombre de délégations étrangères et je pense notamment à l'organisation de tournois de football dans notre pays pour une part.
07:12Et puis par ailleurs son bilan en matière de sécurité est plus que problématique et il a été remis en cause par des institutions aussi bien nationales qu'internationales pour la remise en cause de l'état de droit, pour l'usage excessif de la force.
07:27Donc je pense que Gérald Darmanin n'est pas le mieux placé pour donner des leçons à qui que ce soit et par ailleurs je le rappelle les urnes et les français et les françaises ont dit ce qu'ils pensent du bilan de monsieur Darmanin en faisant battre sa politique dans les urnes et il devrait le reconnaître et plus que se taire en la matière.
07:51Il nous a entendu peut-être ce matin, il vous a entendu Daniel Lebonneau, député à Lafitte de Paris. On poursuit cette discussion dans un instant avec vous, on va évoquer notamment la suite et la constitution du prochain gouvernement, ce sera juste après les titres de 8h40 avec Marie Maheu.
08:04En Grèce, le corps d'une femme découverte dans une usine ravagée par l'incendie qui touche le nord-est d'Athènes. Usine située sur l'une des communes évacuées hier, la France envoie près de 200 pompiers, des camions et un hélicoptère en renfort sur place.
08:19La Guadeloupe se prépare à l'approche de la tempête tropicale Ernesto. Vigilance rouge pour fortes pluies et orages. Certaines routes ont été fermées, les habitants sont appelés à limiter leurs déplacements.
08:30Ils ne sont plus en détention provisoire mais doivent rester en Argentine le temps de l'instruction. Hugo Oradou et Oscar Gégou restent inculpés pour viol mais le parquet de Mendoza estime qu'il n'y a pas suffisamment d'éléments pour justifier la poursuite de leur incarcération.
08:46Et puis sur les routes du Tour de France Femmes, deux épreuves pour le prix d'une. Aujourd'hui, près de 70 km entre Dordrecht et Rotterdam dès 10h et un contre-la-montre de plus de 6 km dans l'après-midi. Hier, la néerlandaise Charlotte Cole a endossé le maillot jaune.
09:02France Info.
09:06Le 8.30, France Info. Brigitte Boucher, Benjamin Fontaine.
09:12Daniel Obono, vous avez une candidate, le Nouveau Front Populaire pour Matignon. Hier, Lucie Castet, donc cette candidate, a écrit à l'ensemble des groupes de l'Assemblée et du Sénat des Républicains, donc excepté le Rassemblement National, un courrier qui a été co-signé par tous les groupes de gauche.
09:28Le but, c'est de mettre la pression sur Emmanuel Macron pour qu'il la nomme à Matignon ?
09:33Écoutez, on ne devrait pas avoir besoin de mettre la pression. Le simple respect des institutions devrait amener Emmanuel Macron à appeler Lucie Castet, en effet, qui est la candidate du Nouveau Front Populaire pour la primature.
09:45Le Nouveau Front Populaire qui, je le rappelle, est arrivé en tête des élections législatives. Il avait été appelé par Emmanuel Macron, donc c'est lui-même.
09:52Très courte majorité relative.
09:53Certes, mais les Français et les Françaises ont jugé que notre programme devait être mis en œuvre et c'est la logique des institutions que d'appeler à Matignon, à la primature, la candidate du Nouveau Front Populaire.
10:08Mais cette courte majorité ne permettrait pas une stabilité du pays puisque vous n'avez pas suffisamment de voix pour pouvoir passer des tests ?
10:15C'est précisément pour cela que nous avons adressé ce courrier où nous présentons les cinq grandes priorités et appelons justement les députés républicains à poser la question sur l'ensemble de ces points.
10:30La question du pouvoir d'achat, de l'éducation, de la justice fiscale et de réfléchir ensemble à comment travailler.
10:37Je crois que la participation extrêmement importante lors de ces élections a montré aussi une volonté de changer la manière de fonctionner des institutions et de redonner une centralité justement à l'Assemblée nationale et aux débats parlementaires.
10:49Ça veut dire que vous êtes prêt à changer votre programme, à le faire évoluer ? On se souvient que Jean-Luc Mélenchon avait dit, rien que le programme du NFP, tout le programme du NFP au soir des législatives ?
11:00Oui et je pense que vous avez entendu Lucie Castex qui s'est rendue dans plusieurs régions de France au cours des dernières semaines et dont le propos est aussi clair et sans ambiguïté.
11:11Et d'ailleurs la lettre le dit. Ce que nous disons c'est que chacun devra se prononcer sur le fond des propositions.
11:17Que ce soit sur celles qui relèvent du gouvernement comme l'augmentation du SMIC et ça, ça peut être fait par le gouvernement dès les premières semaines de son entrée en fonctionnement.
11:30Ou la question du budget mais sur des questions précises. Je pense par exemple à la question de la justice fiscale qui est un sujet sur lequel Lucie Castex est particulièrement impliquée.
11:41Les parlementaires et les députés devront décider s'ils souhaitent ou pas qu'il y ait des moyens pour l'éducation nationale, pour l'hôpital public puisque c'est une de nos priorités, pour le partage des richesses.
11:55Et donc nous appelons justement à ce dialogue parlementaire, à préparer ensemble cette rencontre parlementaire dont nous espérons qu'elle apportera concrètement dans la vie des Français et des Françaises des réponses à leurs urgences.
12:06Et je pense que ça, ça alimentera et ça perpétuera le sentiment de fierté, de fraternité et de solidarité qu'on a connu ces dernières semaines.
12:18On l'a dit, vous avez une majorité relative. Sur qui pouvez-vous compter pour faire adopter ces réformes que vous souhaitez ?
12:23Nous espérons construire ces majorités-là dans le travail parlementaire, à l'Assemblée nationale, auprès des députés qui devront juger sur pièce les propositions que nous font et qui devront aussi rendre compte aux Français et aux Françaises.
12:35Je vous rappelle que la participation très forte signifie aussi une volonté de la part de la population dans ce pays, que les choses changent, parce que la vie est dure et difficile.
12:47Effectivement, il y a de temps en temps des parenthèses comme cet été, mais franchement, on est à trois semaines de la rentrée scolaire.
12:52Il y a des gens dont la vie ne s'est pas arrêtée, concrètement à ce que dit et espère ou pense Emmanuel Macron, qui vit dans une bulle.
13:00Pour la majorité des gens, la vie ne s'est pas arrêtée cet été. Les difficultés ne se sont pas arrêtées.
13:04L'état de l'environnement, avec les canicules, avec les risques, comme on voit ce qui se passe en ce moment en Guadeloupe, tout cela ne s'est pas arrêté.
13:15Et donc, il y a besoin de mettre en oeuvre des politiques concrètes.
13:18Mais sur ces réformes, vous voyez par exemple des membres de la majorité à gauche vous rejoindre pour voter certaines réformes ou peut-être même au Rassemblement national ?
13:25Écoutez, nous, nous proposons un programme de mise en œuvre de mesures pour changer concrètement la vie des gens.
13:34Et chacun et chacune parmi les députés à qui nous nous adressons, qui sont les députés de l'arc républicain, devront voter en conséquence et en conscience.
13:47Et devront rendre compte ensuite aux électeurs pour savoir pourquoi elles et ils sont pour un budget qui permettrait, par exemple, de réouvrir les urgences qui sont fermées,
13:58de mettre effectivement des professeurs devant chaque élève à la rentrée scolaire qu'on devrait et pas n'importe quelle...
14:05Et aussi, Daniel Obono, d'abroger la réforme des retraites. C'est une des premières priorités érigées par Lucie Castex.
14:11Pour abroger cette réforme des retraites, c'est clair, à l'Assemblée nationale, il faut compter sur les voix du Rassemblement national. Vous leur tendez la main ?
14:18Non. Comme vous l'avez indiqué, nous avons adressé un courrier à l'ensemble des forces que nous considérons républicaines. Ce n'est pas le cas du Rassemblement national.
14:30Donc il n'y a pas de majorité pour abroger la réforme des retraites ?
14:32Et puis ensuite, chacun devra décider de son choix au niveau parlementaire.
14:39Est-ce un peu hypocrite de dire ça, de ne pas écrire au Rassemblement national mais de compter sur ses voix pour faire passer vos réformes ?
14:44Nous ne comptons sur les voix de personne d'autre que celles des députés parlementaires républicains pour pouvoir mettre en œuvre un programme de rupture.
14:56Après, chacun est libre de ses votes et chacun votera en consens et devra encore une fois rendre compte aux Français et aux Françaises de savoir
15:03pourquoi est-ce que quand la très grande majorité des Français et des Françaises se sont mobilisés et ont soutenu le retrait de la réforme,
15:10un ou une députée serait contre son abrogation. Et je crois que chacun devra ensuite en rendre compte.
15:18Je termine là-dessus, ce n'est pas simplement un débat parlementaire, c'est un débat dans l'ensemble de la société.
15:25Il y a, au mois de septembre, des appels à mobilisation sociale de la part des syndicats.
15:31Vous plaidez-vous aussi pour une grande mobilisation sociale à la rentrée ?
15:35Oui, bien sûr, et nous en aurons besoin, y compris si c'est nous qui sommes enfin appelés à gouverner ce pays, il faut que ce soit le cas.
15:42Mais nous aurons besoin de ce soutien, de cette participation, dans les mesures que nous prévoyons.
15:47Il y a l'augmentation du SMIC, des salaires minimums, mais aussi la proposition d'une discussion de branche pour l'élevation des salaires dans tous les secteurs
15:58et ainsi que redonner la main aux organisations syndicales, notamment et représentatives des salariés, sur la question de l'assurance chômage.
16:05Vous savez que ça fait partie des réformes antisociales menées par les gouvernements successifs d'Emmanuel Macron.
16:12Et donc oui, nous pensons et nous espérons et nous appelons à ce qu'il y ait des mobilisations les plus larges possibles pour accompagner les réformes que nous mettrons en œuvre.
16:22Merci beaucoup Daniel Obono, député LFI de Paris, d'avoir été l'invité du 8.30 France Info ce matin. Merci Brigitte.

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