• il y a 4 mois
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00:00Si on est à peu près certain depuis la nuit des temps que tel père égale tel fils, une question demeure
00:05de savoir ce qui fait de nous un père. C'est quoi être papa ? Est-ce la
00:10génétique ou l'amour d'un enfant qui n'est pas le sien ? A priori les deux font le père, c'est la leçon que nous enseignent le roman
00:17de Jim Film dans lequel vous excellez Karim Lecloux. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:22Merci Karim Lecloux, je suis tout seul.
00:25Merci d'être là, on est très très heureux de vous recevoir et on a adoré le film, on le dit en préambule, comme ça c'est fait.
00:29C'est gentil.
00:30Karim, est-ce que votre définition de la paternité depuis que vous avez tourné ce film, elle a évolué, elle a changé ?
00:35Oui, en tout cas elle m'a interrogé, c'est ce que je trouve beau dans le film, c'est qu'elle
00:38interroge vraiment la place du lien, du lien au-delà des liens du sang, du lien entre les êtres et effectivement
00:44pour moi aussi être père, c'est celui qui est là pour l'enfant au quotidien et qui l'élève et je trouvais ça très beau dans un film.
00:51Aussi d'interroger une position qu'on voit assez peu au cinéma, celle des beaux-pères, des belles-mères et comment on fait en cas de séparation
00:58quand on n'a pas de droit sur un enfant et aussi le lien intime qui se développe.
01:05C'est comme le personnage, en plus c'est un personnage qui n'est pas père et on assiste à la naissance d'un père,
01:10qui est une chose qu'il n'avait pas prévue puisqu'il assiste à l'accouchement d'un enfant auquel le lien se fait petit à petit.
01:18Je trouvais ça très beau, d'ailleurs dans le film, il y avait une chose qui me plaisait beaucoup, c'est un film qui attaque aussi beaucoup les conventions,
01:25les clichés, je veux dire par exemple l'accouchement, on dit souvent que c'est le plus beau jour de sa vie.
01:30Parfois pour le personnage, forcément, pas forcément, il apprend à faire connaissance et puis les six premiers mois,
01:37des fois un enfant ça peut être aussi comme un Tamagotchi pour quelqu'un, on le nourrit, on le change mais l'interaction se fait.
01:46Petit à petit et ce que je trouvais du coup très beau dans le film, c'est comment ce lien va se créer, comment il va devenir viscéral.
01:53En tout cas pour le personnage, c'est clairement Jim, c'est clairement son fils.
01:59Là où vous avez raison, c'est que ce film va à rebours de plein de conventions, de plein d'idées reçues.
02:04C'est l'adaptation d'un roman éponyme de Pierrick Bailly, ça traverse 25 ans de la vie d'une famille hors normes.
02:12On regarde la bande-annonce, on continue évidemment à en parler juste après.
02:42Pourquoi t'as pas le même nom que maman et moi ?
02:48On a décidé de pas faire comme tout le monde.
02:58Il faut laisser la possibilité à Christophe de faire connaissance avec son fils.
03:01Son fils ! Hop !
03:05Vous partagez l'affiche entre autres avec Laetitia Doche qui joue le rôle de Florence, elle aussi très émouvante.
03:12Il y a une problématique qui est assez bien résumée par une phrase qu'on entend et qu'elle prononce.
03:17Le père de l'enfant sera celui qui sera là au moment de la naissance.
03:21Et le film part de ce constat-là et ça ne se passe pas tout à fait comme prévu.
03:26Ce qui est bien dans le film, c'est que ce sont des personnages qui sont bousculés par les événements.
03:30Effectivement, à un moment le père biologique va revenir et ça va modifier un peu les équilibres de cette famille.
03:35Ce que j'aimais beaucoup dans le film, c'est que c'est pas un film en plus manichéen où on situe les gens dans le bien ou dans le mal.
03:42Et d'ailleurs Laetitia, qui est une actrice vraiment sublime du cinéma français,
03:46elle fait un travail assez exceptionnel avec beaucoup de couches de lecture.
03:50Je trouvais le film très émouvant, très touchant dès la lecture du scénario.
03:55Et en plus avec beaucoup d'humanité comme les frères Lariot savent le faire.
03:59Je suis ravi d'avoir eu la chance de tourner là-dedans.
04:03Il y a beaucoup d'humanité.
04:04Excusez-moi.
04:05Ça va ?
04:06Il y a beaucoup d'humanité.
04:07On va mourir en direct.
04:08Prenez un verre d'eau.
04:09On prend le temps.
04:11Prenez un verre d'eau, vraiment.
04:12Il y a beaucoup d'humanité, c'est ça que je voulais dire dans ce film des frères Lariot.
04:17Et surtout dans votre personnage, qui est un personnage un vrai gentil.
04:21Est-ce que c'est facile d'être gentil ?
04:22Parce que le dernier rôle dans lequel je vous avais vu, c'était dans Goutte d'Or.
04:26Là, on était complètement sur un autre registre.
04:28Oui, on était sur le registre d'un escroc.
04:30Mais ce que j'aime dans le film des frères Lariot, c'est qu'effectivement,
04:35c'est d'avoir un personnage principal qui met en valeur cette douceur et cette gentillesse.
04:39Et dans le bon sens, c'est-à-dire que gentillesse ne veut pas dire bonnet,
04:44ne veut pas dire naïf.
04:45Mais justement, une élégance presque…
04:47C'est ce qu'on peut avoir quand même dans l'histoire.
04:48Oui, mais c'est un personnage qui reste digne et qui a une élégance émotionnelle.
04:51Et qui est surtout guidé par l'amour de cet enfant.
04:54Et je trouvais ça assez joli aussi d'avoir un personnage populaire,
04:57venant d'un milieu populaire, qui ne cède pas à la violence.
05:00Et qui, du coup, est un personnage résilient, qui fait face aux difficultés.
05:03Un personnage comme on le rencontre souvent dans la vie.
05:05Je veux dire, les gens qui font face à des difficultés,
05:08mais qui continuent d'avancer dans leur vie.
05:10Ça me semblait être un destin assez commun.
05:12Et du coup, je trouvais même le film à une portée assez universelle et très forte.
05:18Comme j'en ai rarement lu et joué dans un film qui a une portée aussi universelle
05:24et avec une approche simple et très belle.
05:27On voit ici plusieurs affiches des films des frères Larrieux,
05:31Un homme, un vrai, Peindre ou faire l'amour, Tralala,
05:34qui explorent depuis des années les méandres de la société.
05:37Les méandres d'une forme de normalité ou d'anormalité.
05:40Comment on fait quand on est Karim Leclouc ?
05:42On joue dans ce film puissant pour ne pas tomber dans le mélo ?
05:46Tout était déjà dans l'écriture.
05:48Il y a vraiment un très beau scénario.
05:50Et puis, j'ai de la chance d'avoir des partenaires aussi complètement dingues,
05:53que ce soit Laetitia Doche, Sarah Giraudot, Noé Habita, Bertrand Belin.
05:57Il y a vraiment Andranik Manet. Il y a un très, très beau casting.
06:00Et puis, je dirais que vraiment, c'est très bien écrit.
06:03Et le film, d'ailleurs, n'est pas du tout un tir l'arme.
06:05Il n'a pas une volonté d'aller tirer la larme au spectateur.
06:08Et c'est très pudique.
06:09J'ai été très touché par la pudeur de l'émotion.
06:12Et c'est en plus un homme qui pense maîtriser les choses par amour.
06:15Parce qu'on a souvent cette illusion dans la vie de maîtriser son couple,
06:19son enfant, par amour, et que tout d'un coup, il soit dépassé par les événements.
06:23C'était quelque chose qui me plaisait.
06:25Il y a un très bel extrait, justement, une très belle scène
06:27qui illustre cette pudeur, à mon sens.
06:29Je vous propose qu'on regarde ensemble.
06:32Oh, c'est beau, putain !
06:37Oh !
06:38Oh !
06:42Oh, je revis.
06:46Oh, putain.
06:52Oh, je suis content.
06:58Je suis content que tu sois là.
07:00Ça va, mon gamin ?
07:07On voit la retenue et la pudeur dont vous parliez,
07:10qui est parfaitement illustrée par cet extrait-là.
07:12Oui, oui.
07:15Bertrand Belin, qui a des couleurs, vraiment, je trouve, très belles dans le film,
07:20qui est un père qui revient suite à un drame
07:23et qui, tout d'un coup, va prendre une place un peu différente.
07:26Julia ?
07:27Il y a un truc assez étonnant dans ce film,
07:29c'est que vous parliez du mélo, du côté qui n'est absolument pas tire-larmes,
07:32mais c'est parce qu'en fait, on est dans la vie des vrais gens,
07:35on est dans une vraie vérité et il y a une justesse pour tout le monde.
07:38Et ces deux comédiennes qui vous accompagnent, elles sont incroyables
07:41parce qu'elles ne sont pas là seulement pour vous accompagner.
07:43Elles ont un rôle très fort et c'est assez rare de rôle féminin dans un film comme ça.
07:47Il y a un autre personnage, c'est la beauté des lieux,
07:50c'est le haut Jura qu'on voit beaucoup, les paysages sont dingues.
07:53Et il y a une scène où vous faites une randonnée
07:56et vous montez sur des échelles, les échelles sont à fleurs de montagne,
08:00vous avez un pont suspendu au-dessus d'un des milliards, justement.
08:04Et je me demandais comment s'était passée cette scène
08:07et est-ce que vous avez le vertige ?
08:09Cette scène est dingue, visuellement elle est sublime.
08:11Et alors à jouer ?
08:13Je n'ai pas joué, je n'avais vraiment pas le vertige.
08:16Il n'y avait plus d'acteurs, il n'y avait plus de réalisateurs,
08:18le but c'était de survivre.
08:20Je suis très content d'être ici à Télé Matin aujourd'hui.
08:22Malheureusement, j'espérais peut-être être sélectionné
08:26suite à ma performance aux Jeux Olympiques en escalade
08:29mais apparemment je n'ai pas totalement convaincu.
08:31Vous n'avez pas retenu les critères.
08:33Pas totalement, mais je suis arrivé au bout et j'avoue que c'est la première fois.
08:36Est-ce que vous avez moins le vertige maintenant qu'avant ?
08:38Je ne recommencerai pas forcément cette scène.
08:41Mais en tout cas, je suis ravi d'être vivant.
08:43Et ça m'a fait d'autant plus apprécier la projection de ce film.
08:47C'était une séquence, vous l'avez faite une fois.
08:49On l'a fait deux fois et c'était assez marrant
08:52puisqu'à la fin de la scène, il n'y avait plus d'acteurs.
08:54D'ailleurs, j'étais dirigé par un guide de haute montagne
08:56que je ne remercierai jamais assez,
08:58qui s'appelle Pépé et aussi Charlie Mathieu-Janté
09:00qui construit toutes les Via Ferrata.
09:02Mais il m'avait entraîné à 10 cm du sol,
09:05alors moi je croyais que j'étais à l'aise.
09:07Évidemment, quand on est à hauteur d'une échelle dans le vide,
09:09en plus le ciel était bleu,
09:11en bas c'était le lac de Vaux-le-Blanc, c'était parfaitement bleu.
09:13J'avais l'impression de monter au paradis,
09:15mais en même temps de me dire que je n'avais pas envie de mourir.
09:17Il y avait un truc qui n'allait pas.
09:19Mais je suis content d'être vivant et d'avoir fait ce joli film.
09:21Merci Karim Lecoux.
09:23Merci d'être venu sur le plateau de Télémathore.
09:25On rappelle évidemment le roman de Jim.
09:27C'est à partir d'aujourd'hui dans les salles.
09:29Film réalisé par les frères Larieux.
09:31Merci d'avoir accepté notre invitation.
09:33On part en pause avec une des chansons emblématiques de ce film.
09:37C'est signé Alain Souchon. A tout de suite.

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