Tous les matins, journaux et rubriques sur la culture et la vie quotidienne accueillent dans la bonne humeur les premiers téléspectateurs de la journée.
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00:00Quel bonheur d'accueillir en ce dimanche matin Agnès Jahouy.
00:05Bonjour, bienvenue.
00:06Bonjour, merci beaucoup.
00:07Je rappelle que vous êtes comédienne, scénariste, réalisatrice, romancière et chanteuse.
00:13Vous cumulez tout ça.
00:15Votre quatrième album, Agnès, est sorti avant-hier.
00:17On est pile poil dans l'actu.
00:18Votre quatrième album s'intitule « Attendre que le soleil revienne ».
00:22J'ai remarqué une chose par rapport aux précédents albums.
00:24Vous chantez en français maintenant.
00:26Vous avez le sens de l'observation.
00:28On est d'accord ?
00:29C'est une nouveauté parce que jusqu'à présent, vous chantiez plutôt en espagnol, en portugais.
00:33Pourquoi d'un seul coup le français ?
00:35Ce n'est pas d'un seul coup.
00:37C'est une longue maturation.
00:39Ça fait un moment que j'en avais envie.
00:42J'en chantais toujours une petite chanson de Barbara en général ou de Brassens.
00:46Mais je ne me sentais pas à l'aise dans cette langue.
00:49Je me sentais surtout très à l'aise dans les autres.
00:52En espagnol, en portugais, etc.
00:54On ne place pas sa voix de la même façon.
00:57Vous avez l'impression de difficilement savoir faire sonner les mots.
01:00Bref, il m'a fallu tout ce temps.
01:02Un long cheminement, on va dire.
01:04Une maturation.
01:06On va écouter un extrait.
01:07Regardez, ça s'appelle « La Seine à Rio ».
01:10Elle ne savait pas vraiment pourquoi
01:16Soudain, ce désir-là faisait sa loi
01:21Elle qui ne suivait pas les pas
01:26Qui pour les autres allait de soi
01:29D'être mère avait-elle le droit ?
01:32On a envie de chalouper comme ça.
01:34Elle représente quoi dans votre vie, la chanson Agnès ?
01:38Une grande amie.
01:41Une grande amie consolatrice.
01:44Je ne passe pas un jour, un moment, même sans musique.
01:48Les chansons, c'est ce qu'il y avait.
01:50On connaît la chanson d'Alain Resnais aussi.
01:52C'est l'importance.
01:54Même quand on croit qu'on ne les connaît pas, on les connaît.
01:58Elles accompagnent notre vie.
02:00Des fois, elles nous font plus de bien
02:02qu'un livre de philosophie ou de psychologie.
02:04C'est simple, mais on se sent un peu moins seul.
02:07Je le disais, dans cet album, vous chantez en français.
02:10Une exception, un duo avec Francis Cabrel.
02:14Ça s'intitule « Si tu me dises ben »,
02:16pas fait espagnol, mais ça veut dire « si tu me dis viens ».
02:19C'est beau.
02:21Vous allez nous raconter dans quelles circonstances
02:23s'est faite la rencontre avec Francis Cabrel.
02:25Je vous laisse savourer cet extrait.
02:27Si tu me dices ben,
02:30lo dejo todo.
02:32Si tu me dices ben,
02:34será todo para ti.
02:36Mis momentos más ocultos
02:39también te los daré.
02:41Mis secretos que son pocos
02:43serán tuyos también.
02:45Pero si tu me dices ben,
02:48lo dejo todo.
02:50Que no se te haga tarde
02:52y te encuentres en la calle
02:55perdida,
02:57sin rumbo
02:59y en el lodo.
03:03Qu'est-ce que c'est beau. J'adore, ça se voit.
03:06Comment s'est faite la rencontre avec Francis Cabrel ?
03:08Qui a eu l'idée de rencontrer qui ?
03:11Aurélie Cabrel est la patronne de Babou,
03:16le label.
03:18Patronne, c'est un peu bizarre, mais je n'ai pas trouvé le mot.
03:20Oui, la chef.
03:22Oui, ça fait bizarre aussi.
03:24Il doit y avoir un terme.
03:25La productrice du disque.
03:29Son nom vous indique que c'est la fille de Francis Cabrel.
03:33C'est à Stafford d'ailleurs que s'est passé l'enregistrement,
03:36les sessions.
03:37Sur les terres de Francis, dans le sud-ouest.
03:39Et puis de ses enfants.
03:41Et de son épouse.
03:43Bref, de ses amis.
03:45Il y a tout un clan extrêmement chaleureux, sympathique.
03:49Et donc, ça s'est fait assez naturellement.
03:53Mais ce qui est drôle, c'est que c'est Francis
03:55qui m'a proposé ce titre-là.
03:58Et qu'à l'origine, c'est Los Panchos qui le chantent.
04:02Et c'est mon trio préféré.
04:04Tout était aligné.
04:06Des planètes étaient alignées.
04:08Je parlais d'artistes protéiformes en vous présentant.
04:11C'est vrai que le grand public vous aime aussi
04:13pour votre carrière de comédienne, de réalisatrice,
04:15ou de scénariste.
04:16J'ai rassemblé quatre films, Agnès,
04:18histoire de se souvenir ensemble.
04:20Il y a Cuisine et Dépendance, évidemment,
04:21Le Goût des Autres,
04:22Smoking No Smoking,
04:23Moinère de Famille.
04:24Trouvez-vous des points communs
04:26entre le scénario d'un film
04:30et l'écriture d'une chanson ?
04:31Est-ce qu'il y a quand même des...
04:33Très curieusement, évidemment, il y a des points communs.
04:35C'est que c'est des mots...
04:36Et on raconte une histoire, c'est ça ?
04:37Et on raconte une histoire, pas toujours.
04:39Enfin, il y a des chansons qui sont des petites histoires,
04:41puis d'autres, pas forcément.
04:43Mais je trouve ça très, très, très différent.
04:47C'est pourquoi j'ai mis tant de temps aussi...
04:49Il y a des gens qui vous disent, par exemple,
04:50des romanciers qui écrivent facilement un livre
04:52et qui ont du mal à écrire une chanson
04:53parce que c'est beaucoup plus ramassé,
04:54beaucoup plus concis.
04:55Ah, mais complètement.
04:56C'est mon cas, c'était le cas de Jean-Pierre Bacry.
04:58Vraiment, oui, non, c'est pas le même exercice.
05:00Ça s'apparente plus à de la poésie,
05:02art que j'ai jamais pratiqué, en fait.
05:06Vous évoquiez la mémoire de Jean-Pierre Bacry,
05:08qui nous a quittés il y a trois ans.
05:10Est-ce que vous pensez encore à...
05:11Par exemple, quand vous avez ce projet,
05:13ou quand vous avez...
05:14Là, vous êtes à l'affiche d'un film,
05:15Ma vie, ma gueule, de Sophie Filière,
05:16actuellement en salle,
05:17notamment auprès de Philippe Catherine
05:19et de Valérie Donzelier.
05:20Est-ce que vous pensez au conseil qu'il aurait pu vous donner
05:22ou les réactions qu'il aurait eues,
05:24comme vous qui l'avez tant et si bien connu ?
05:27J'y pense tout le temps, oui, bien sûr.
05:33César Donner, vous avez eu un César Donner.
05:34Vous avez eu un César Donner, Agnès, il y a quelques mois.
05:37Et d'ailleurs, vous avez eu un César Donner.
05:38Et quoi ? Six Césars, quoi, au cours de votre carrière.
05:40Ça, six plus un.
05:41Ça représente quoi, ce César Donner
05:43que la profession vous a remis ?
05:48Pardon, excusez-moi, je vois cette photo de...
05:50Oh là là !
05:51Ça, c'est vos débuts.
05:52Oui, complètement.
05:53C'est Navarro.
05:54C'est un épisode de Navarro, dites-donc.
05:56J'avais jamais vu cette photo depuis.
05:59On vous l'enverra en cadeau.
06:01Avec plaisir, merci.
06:03Ça représente...
06:05Je le prends vraiment comme un geste d'affection
06:08de la part de...
06:10La profession ?
06:11De la grande famille du cinéma, qui n'existe pas,
06:13mais qui, quand même, de temps en temps,
06:16est saleureuse, voilà.
06:18Vous restez avec nous encore quelques minutes, s'il vous plaît.
06:20Votre album est sorti avant-hier.
06:22Il s'appelle Attendre que le soleil revienne.
06:23D'ailleurs, vous faisiez référence tout à l'heure à Barbara.
06:25C'est vrai qu'elle, c'était Attendre que ma joie revienne,
06:27je crois, qui était un titre de Barbara.
06:30Entre connaisseurs et entre amoureux de la chanson française.
06:33Restez avec nous.
06:34Philippe Collignon, dans quelques instants, va nous rejoindre.
06:36Vous avez un balcon, un petit terrain.
06:38Un petit balcon, j'adore.
06:40Plein de conseils grâce à Philippe.
06:42À tout de suite.