Dans les jupes de la mort Éduqué pour tuer

  • il y a 7 mois
Corey Breininger, dix ans, tue son père lors d'un accident tragique. Mais des années plus tard, Corey se remémore le rôle sinistre joué par sa belle-mère dans ce crime.
Transcript
00:00 "Est-ce que je suis une bonne ou une mauvaise maman ?"
00:17 "Une bonne maman."
00:30 "Allô ?"
00:31 "Maman ?"
00:32 "Oui ?"
00:33 "On peut parler ?"
00:34 "Quoi ?"
00:35 "J'arrête pas de penser à papa."
00:36 "Pardon ?"
00:37 "Est-ce que j'ai mis fin à sa vie trop tôt ?"
00:38 "De quoi tu parles ?"
00:39 "Est-ce qu'on a bien fait ?"
00:40 "Comment ça ?"
00:41 "Tu m'as dit qu'il avait une tumeur."
00:42 "Je sais."
00:43 "Mais il est où ?"
00:44 "Il est dans le bâtiment."
00:45 "Mais il est où ?"
00:46 "Il a une tumeur."
00:47 "Je vois pas de quoi tu parles."
00:48 "Je devrais voir un psy."
00:49 "Fais ce que tu veux."
00:50 "Je peux dire la vérité ?"
00:51 "Mais quelle vérité ?"
00:52 "De quoi tu me parles ?"
00:53 "De papa."
00:54 "Je parle de papa."
00:55 "Écoute, va où tu veux et fais ce qu'il te chante."
00:56 Je m'appelle Cory.
01:20 J'ai 30 ans.
01:21 Ça me fait encore bizarre de dire 30 ans.
01:25 Ma vie d'aujourd'hui, j'en suis assez fier.
01:28 J'ai un bon poste, une famille, mais c'est un miracle que j'en sois arrivé là.
01:37 Je ne sais même plus combien de fois j'ai frôlé la mort.
01:45 J'ai passé presque toute ma vie hanté par mon passé.
01:52 Un passé lourd et très sombre.
01:55 J'aurais pu baisser les bras ou devenir accro à quelque chose qui aurait anesthésié
02:02 mes souffrances.
02:03 "Service de secours."
02:04 "J'ai besoin de votre aide."
02:05 "J'ai besoin de votre aide."
02:06 "J'ai besoin de votre aide."
02:07 "J'ai besoin de votre aide."
02:08 "J'ai besoin de votre aide."
02:09 "J'ai besoin de votre aide."
02:10 "J'ai besoin de votre aide."
02:11 "J'ai besoin de votre aide."
02:12 "J'ai besoin de votre aide."
02:13 "J'ai besoin de votre aide."
02:14 "J'ai besoin d'aide tout de suite."
02:15 "Tu es où?"
02:16 "J'habite à Mark Center."
02:17 "Qu'est-ce qui t'arrive, mon chat?"
02:18 "Mon père a un fusil."
02:19 "Raconte-moi.
02:20 Calme-toi."
02:21 "Il a été touché."
02:22 "Par une balle?"
02:23 "Oui."
02:24 "Où ça?"
02:25 "À la tête."
02:26 Ça s'est passé en fin d'après-midi.
02:37 Je suis arrivé le premier sur les lieux et j'ai marché jusqu'à l'entrée.
02:44 "D'accord.
02:45 Tu es tout seul chez toi?"
02:46 "Oui."
02:47 "Comment s'appelle ta maman?"
02:48 "Judith."
02:49 "Judith."
02:50 "Tu l'as appelée?"
02:51 "Non."
02:52 "Nous, on va l'appeler, OK?"
02:53 C'est Corey qui m'a ouvert.
02:54 Je le connais depuis qu'il est tout petit.
03:07 À l'époque, il avait 10 ans.
03:10 Il m'a pris par la main pour m'emmener dans la chambre où se trouvait son père.
03:17 Je ne savais pas encore ce que j'allais voir.
03:19 Je suis entré dans la pièce et j'ai tout de suite vu son père, Robert.
03:27 Il était évident qu'il avait pris une balle dans la tête et il n'y avait plus rien
03:34 à faire vu son état.
03:35 Alors je suis sorti et je me suis retrouvé avec un petit garçon de 10 ans qui venait
03:43 d'être brisé.
03:47 Je pleurais et j'étais sonné, choqué, pétrifié.
03:57 Je savais que mon père était mort, mais je n'arrivais pas à y croire.
04:03 Je me souviens qu'il a dit "Sauvez mon père, c'est mon meilleur ami."
04:13 Je connaissais Robert Brenninger.
04:19 C'était quelqu'un de gentil, de doux.
04:22 Il avait l'esprit de famille.
04:24 Il a passé sa dernière journée avec Corey.
04:29 Il était très fier de son fils.
04:34 Je les connaissais tous les deux et de voir ce petit garçon de 10 ans comme ça, ça
04:42 m'a fendu le cœur.
04:45 Ce que j'avais vu était irrémédiable, je le savais.
04:50 Je ne pouvais lui être d'aucun secours.
04:51 Ce perron, c'est là que je me suis assis et que Corey a vu sa vie s'effondrer.
05:04 Il était sur mes genoux et il essayait de m'expliquer ce qui s'était passé.
05:12 J'ai expliqué à Cliff que j'avais passé le fusil à mon père avec le doigt sur la
05:19 gâchette alors que la sécurité avait été enlevée.
05:22 Et qu'en le prenant, mon père avait fait partir le coup.
05:25 Je suis resté abasourdi jusqu'à ce que d'autres personnes arrivent sur les lieux.
05:33 Là, je me suis ressaisi.
05:35 J'avais une mission à accomplir et je devais m'y atteler.
05:38 Tout à coup, il y a eu des voitures de police partout et une ambulance.
05:46 Corey a expliqué que son père était en train de lui parler de chasse et que le coup était
05:55 parti par accident.
05:56 Certains intervenants se sont interrogés sur la manière dont s'étaient déroulés
06:03 les événements.
06:04 S'il était en train de discuter avec son fils, ça n'était pas logique de le retrouver
06:11 dans son lit avec des bouchons d'oreille.
06:13 Corey a précisé au secouriste qu'après le coup de feu, il avait tout de suite lâché
06:21 le fusil.
06:22 Mais l'arme a été retrouvée de l'autre côté du lit.
06:25 Ce n'était pas cohérent.
06:27 Ces questions que se sont posées certaines personnes n'ont pas vraiment été creusées
06:35 à fond.
06:36 J'ai beaucoup laissé l'émotion prendre le dessus sur la raison ce jour-là.
06:43 Je n'ai pas envisagé que ça ait pu être autre chose qu'un accident.
06:46 C'est l'aversion que m'avait donnée Corey et c'est tout ce que mes yeux ont été
06:51 capables de voir sur le moment.
06:52 Judith, la mère de Corey, est arrivée et elle m'a demandé si elle pouvait l'emmener
07:05 loin d'ici.
07:06 Je me rappelle qu'elle s'était assise, qu'elle avait mis son bras autour de mon
07:13 cou et qu'elle me disait d'arrêter.
07:16 Je n'oublierai jamais à quel point elle était froide.
07:21 Je suis passée en voiture devant la maison juste après le drame et j'ai eu une drôle
07:30 de sensation.
07:31 Quelque chose n'allait pas.
07:35 On avait appris que c'était un accident et qu'il était question de chasse et que
07:41 Corey était tout seul avec son père.
07:44 Robert était un chasseur chevronné et maîtrisait les mesures de sécurité.
07:49 Ce n'était pas logique.
07:51 J'ai grandi dans un tout petit village de l'Ohio.
08:03 Il n'y avait qu'une seule rue et une voie ferrée.
08:06 Il devait y avoir 50 ou 60 habitants, pas plus.
08:11 Mes parents étaient Robert Branninger et Wendy Bell.
08:18 Mais avant même que je ne commence à avoir de vrais souvenirs, ils avaient déjà divorcé.
08:24 Ce dont je me souviens avant tout sont sans doute les moments passés avec mon père dans
08:31 la grange.
08:32 Il bricolait toujours des voitures.
08:34 Ma passion pour l'automobile vient clairement de lui.
08:40 Il avait une Mustang et j'ai vu tout l'amour et le temps qu'il lui consacrait.
08:46 J'adorais mon père et je voulais passer le plus de temps possible avec lui.
08:52 Dès que Judith est entrée dans notre vie, tout ça s'est envolé.
08:59 Je me souviens du jour où je l'ai rencontré avec mon père.
09:05 Je devais avoir 5 ans.
09:09 On s'est retrouvés au McDonald's pour déjeuner ensemble.
09:13 Je me rappelle très bien l'avoir appelée « la dame aux cheveux jaunes » parce qu'elle
09:20 était blonde.
09:21 Elle était très attentionnée.
09:24 Elle avait l'air gentille.
09:26 À cet âge, je ne savais pas que les gens pouvaient ne pas l'être.
09:31 Elle avait une fille de mon âge.
09:40 Mon père a décidé d'acheter une maison et elles ont emménagé avec nous.
09:48 Robert voulait faire le maximum pour sa nouvelle famille, notamment leur donner tout ce qu'il
09:54 était en mesure de leur offrir.
09:56 Il avait pris un nouveau poste dans une aciérie.
10:03 Et à partir de ce moment-là, je dois dire que je ne l'ai plus beaucoup vue.
10:09 Rob travaillait de nuit et faisait beaucoup d'heures supplémentaires.
10:16 Quand il rentrait à la maison, il était particulièrement tendu.
10:22 Il se montrait assez irritable.
10:25 Il ne voulait pas qu'on le dérange.
10:28 Robert était la principale source de revenus du foyer et il incombait à Judith de s'occuper
10:39 des enfants.
10:40 C'était Judith qui me gardait, c'est-à-dire qu'elle s'occupait de moi et qu'elle me
10:46 surveillait.
10:47 Je ne sais pas comment le dire autrement, mais c'était elle qui régissait ma vie.
10:51 Tu faisais quoi pendant que je te montrais ça ?
10:53 J'étais en train de jouer.
10:56 Je ne passais plus beaucoup de temps avec ma mère biologique.
11:02 Alors Judith a décidé qu'elle allait m'adopter.
11:06 Elle était déterminée à faire toutes les démarches pour devenir son responsable légal.
11:13 Est-ce que je suis une bonne ou une mauvaise maman ?
11:17 Une bonne maman.
11:19 Cette femme avait fini par endosser le rôle des deux parents puisque son père n'était
11:28 plus très disponible.
11:29 Alors elle était devenue les deux, ce qui a été dur pour Corey.
11:35 Elle a commencé à raconter à mon père que j'étais un enfant difficile, que je
11:41 n'écoutais jamais et qu'elle ne comprenait pas pourquoi.
11:44 Qu'est-ce que tu fais ?
11:47 Je range ma chambre.
11:50 Pourquoi ?
11:51 Parce que maman me l'a demandé.
11:54 Et pourquoi donc ?
11:55 Je ne sais pas.
12:00 Judith se heurtait à ses problèmes de comportement pendant que Robert travaillait.
12:06 Elle me filmait et je ne me rendais pas compte de ce qu'elle faisait.
12:11 C'était un moyen de dire à Robert, regarde ce que je dois gérer toute la journée pendant
12:16 que tu travailles.
12:17 C'était rangé avant que tu mettes le bazar ?
12:20 Oui.
12:21 Mon père me demandait ce qui me prenait, pourquoi j'avais changé.
12:26 Je répondais que je ne savais pas.
12:28 Le fossé s'est creusé entre mon père et moi.
12:33 Pour lui, je n'étais plus que cet enfant à problème.
12:36 La mort de Robert a été classée comme accidentelle.
12:50 Je suis repassé chez eux le lendemain pour prendre des nouvelles de Corey, mais Judith
12:59 n'a pas voulu que je lui parle.
13:00 Ce qui me perturbait dans tout ça, c'est qu'elle l'avait ramené dans la maison et
13:09 qu'ils y étaient restés.
13:10 Ça me dérangeait.
13:13 La vie avec Judith après l'accident était bizarre.
13:20 Elle faisait comme si rien ne s'était passé.
13:23 Je crois que pour elle, ce n'était pas si grave.
13:28 On va reprendre une vie normale et faire ce qu'on a à faire.
13:32 Elle ne s'est pas beaucoup préoccupée de ce qu'il pouvait ressentir, du traumatisme
13:37 qu'il avait vécu.
13:38 Je ne savais pas quoi faire.
13:42 J'étais tiraillé.
13:43 Je ne voulais plus porter ce fardeau.
13:46 Corey s'est de plus en plus replié sur lui-même.
13:54 Il ne parlait à personne parce que Judith ne l'y autorisait pas.
14:00 La vie avait repris pour tout le monde, sauf pour moi.
14:05 Je n'avais pas le droit de participer aux fêtes de famille ou autre.
14:09 Je n'avais pas le droit de sourire ou de m'amuser.
14:12 On ne l'a jamais laissé être un enfant.
14:16 Je n'étais là que pour ranger, nettoyer, préparer le dîner et l'apaiser, elle.
14:25 Elle était très exigeante.
14:28 Tout devait être parfait.
14:29 La plupart des voisins avaient peur d'elle et trouvaient qu'elle en demandait trop à
14:36 Corey.
14:37 Les voisins n'appréciaient pas Judith.
14:45 Ils la trouvaient très fuyante.
14:50 Elle voulait que personne ne nous voit.
14:53 Les stores étaient toujours baissés.
14:55 Quand quelqu'un frappait à la porte, on n'avait jamais le droit d'aller ouvrir.
15:00 Il fallait se taire pour que les gens croient qu'il n'y avait personne.
15:03 Judith était persuadée que les voisins étaient des fouineurs qui l'espionnaient.
15:10 Mais elle avait installé des caméras pour filmer ce qu'ils faisaient.
15:16 Elle a fait des tas de choses étranges.
15:19 Je crois qu'elle avait crevé les pneus des voisins.
15:22 Elle en avait toujours plus ou moins après tout le monde, vu qu'elle croyait qu'il
15:26 l'avait dans le collimateur.
15:27 Les voisins avaient un chien qui aboyait beaucoup.
15:33 Alors, elle lui a apporté du poison en espérant qu'il allait le manger.
15:40 Ils avaient aussi un arbre dans leur jardin.
15:44 Et pour une raison que j'ignore, ils dérangeaient Judith.
15:49 Alors elle a voulu l'arroser de Roundup.
15:52 En fait, c'est moi qu'elle a envoyé en pleine nuit verser des seaux de Roundup sur
15:56 l'arbre.
15:57 Je ne sais pas ce qu'elle cherchait.
16:02 Si elle essayait de prouver aux autres qu'elle n'était pas folle, c'était exactement
16:09 l'inverse qu'elle obtenait.
16:10 Je suis sûr que tout le monde pensait qu'elle était dérangée.
16:14 Elle a isolé sa famille du monde extérieur.
16:18 Elle n'avait pas besoin de solitude, mais de contrôle.
16:21 Pendant toute mon enfance, Judith a exercé son emprise sur moi.
16:30 Jusqu'à mes 18 ans, quand j'ai fui cette maison.
16:35 J'ai commencé à mieux connaître Cory quand il a eu 18 ans.
16:45 Il demandait aux gens s'ils avaient connu son père et il est venu me voir moi aussi.
16:52 Très peu de temps après, j'ai compris qu'il avait surtout besoin d'une présence.
16:58 Il avait terriblement besoin de l'amour et du soutien qu'il lui avait tant manqué.
17:04 Il avait commencé à venir nous voir régulièrement et on lui témoignait de l'affection.
17:11 Très vite, il est devenu comme un nouveau membre de la famille.
17:16 À 18 ans, la plupart des jeunes ont déjà vécu beaucoup de choses.
17:25 Moi, je pouvais être un enfant pour la première fois de ma vie.
17:27 On lui disait souvent qu'il était temps de prendre un nouveau départ.
17:34 Tu peux repartir à zéro.
17:35 Ça, c'est le sourire de celui qui n'a encore rien dit à personne.
17:44 Quand je suis parti de la maison, il ne restait plus que deux mois avant la fin du lycée.
17:57 En cours d'anglais, pour le diplôme, on nous a demandé une rédaction.
18:02 Le sujet était « Notre plus grand regret ».
18:04 Une nuit où je ne dormais pas, j'ai commencé à taper.
18:11 Et j'ai simplement écrit que ce qui était arrivé à mon père n'était pas vrai.
18:19 Il n'était pas mort comme tout le monde le pensait.
18:25 J'ai reçu un appel du shérif.
18:42 Il m'a expliqué que Corey avait raconté à ses professeurs que les choses ne s'étaient
18:49 pas passées comme il l'avait dit.
18:51 J'ai écrit que les événements ne s'étaient pas déroulés comme tout le monde le pensait.
18:57 Alors je suis allé au lycée de Paulding pour en savoir plus.
19:05 Même dix ans plus tard, je n'avais pas oublié ce qui s'était passé ce jour-là.
19:14 Présent dans cette salle, peux-tu donner ton prénom et ton nom ?
19:22 Corey Brenninger.
19:23 Ils m'ont fait asseoir et j'avais le cœur serré parce que j'étais convaincu que j'allais
19:30 finir en prison.
19:31 Tu te rappelles ce qu'il s'est passé ?
19:34 J'ai tué mon père.
19:37 J'ai raconté ce que Judith m'avait fait faire.
19:47 Corey a avoué qu'il avait tiré sur son père à la demande de Judith.
19:57 Comment en es-tu arrivé là ? J'imagine qu'elle ne t'a pas juste dit deux jours avant, tu
20:04 vas tuer ton père.
20:07 Je ne sais pas quand c'était, peut-être un mois avant.
20:10 Elle m'avait dit qu'il avait un cancer et que c'était son idée à lui.
20:14 Un jour, Judith m'a pris à part.
20:25 Elle m'a dit que mon père était en train de mourir d'une tumeur cérébrale.
20:29 Elle a précisé qu'il avait l'intention de mettre en scène un accident avec un fusil
20:36 pour mettre la famille à l'abri grâce à l'argent de son assurance-vie.
20:40 Je pense qu'elle l'a manipulé en le persuadant que c'était ce que son père voulait.
20:48 Je suis descendu du bus et elle m'attendait à l'arrêt.
20:58 Elle a posé sa main sur mon cou et elle m'a dit c'est aujourd'hui que tu vas tuer ton
21:04 père.
21:05 Je me souviens que j'ai levé les yeux vers elle et elle m'a forcé à regarder devant
21:12 moi en ajoutant que le fusil m'attendait dans la buanderie.
21:19 Elle m'a aussi demandé d'attendre quelques minutes, le temps qu'elle et sa fille partent
21:27 chez sa mère à elle.
21:29 Après quoi, je devais aller dans la chambre où mon père dormait.
21:33 Comme on était censé avoir parlé de sécurité des armes à feu et de chasse, elle avait
21:41 acheté des magazines et même un bonnet et des cibles.
21:45 C'était moi qui devais les poser là pour tout simplement que ça ressemble à ce qu'elle
21:53 avait décidé.
21:54 Elle m'avait dit que dès que c'était fait, je devais appeler les secours et leur dire
22:03 que en passant le fusil à mon père, le coup était parti.
22:09 Je suis allé dans sa chambre.
22:12 Il était en train de dormir avec des bouchons d'oreille et je l'ai regardé.
22:20 Je pleurais et j'étais presque en hyperventilation.
22:25 J'ai levé le canon sans regarder, j'ai appuyé et il ne s'est rien passé.
22:34 Il a juste fait un petit claque.
22:39 J'ai commencé à paniquer parce que je ne savais pas ce que ça voulait dire.
22:45 Je ne connaissais rien aux armes à cette époque, mais je suis allé dans le salon
22:49 pour essayer de comprendre.
22:51 Je me suis dit qu'il était peut-être cassé.
22:54 À 10 ans, je n'en savais rien.
22:56 Quand je suis retourné dans la chambre, j'étais persuadé qu'il était cassé et qu'il ne
23:02 tirerait pas.
23:03 J'ai à nouveau levé le fusil et j'ai tiré.
23:09 Je ne le tenais même pas bien parce que je le croyais cassé et le coup est parti.
23:14 Je me suis cogné parce que je ne le tenais pas correctement et ça s'est passé comme
23:30 ça.
23:31 Je suis resté un peu juste après.
23:40 Je n'oublierai jamais ça.
23:46 J'ai entendu mon père prendre une dernière longue inspiration.
23:51 Après le coup, j'étais abasourdi parce que j'étais sûr que le fusil n'allait pas fonctionner,
24:01 mais c'était fini.
24:02 Je savais qu'il était mort parce que je le voyais bien.
24:07 J'ai appelé les secours.
24:18 Je leur ai dit que mon père avait pris une balle.
24:22 J'ai besoin d'aide tout de suite.
24:25 Mon père, il a été touché.
24:28 Je n'ai pas été à la hauteur ce jour-là.
24:31 Je n'ai pas entendu ni vu ce qu'il y avait à relever.
24:34 C'est dur à admettre, mais c'est bien ce qu'il s'est passé.
24:38 Je me suis senti coupable et ça me mine encore.
24:47 D'une certaine manière, c'était une affaire classée, mais un peu différente des autres
25:05 parce que personne ne contestait qu'on avait devant nous la personne qui avait tiré quand
25:09 on s'adressait à Corey.
25:11 Mais là, on s'adressait à l'adulte.
25:13 Le but était donc de corroborer le témoignage du jeune homme de 19 ans.
25:17 On avait suffisamment d'éléments pour envisager que c'était elle qui avait tout orchestré.
25:23 Et à partir de ce moment-là, je suis revenu sur tout ce qui s'était passé le jour du
25:27 meurtre.
25:28 Tu n'as pas bien analysé les faits il y a 10 ans, fais-le maintenant.
25:33 Il fallait qu'on en sache plus sur Judy Toki.
25:39 On trouve des indices pour comprendre les comportements et le fonctionnement de la famille.
25:46 On a passé toute l'année suivante à rassembler et à rapprocher des éléments pour monter
25:53 le dossier.
25:54 Les enquêteurs ont interrogé le plus de témoins possibles, des gens qui avaient côtoyé Judy
26:02 Tokori pendant plusieurs années, des enseignants, d'anciens compagnons.
26:06 On ne pouvait pas creuser ces allégations si elles ne nous semblaient pas crédibles.
26:11 Au bout d'un certain temps, après avoir parlé à d'anciens partenaires qu'elle avait isolés
26:24 de leur propre famille et dont elle avait gâché la vie, on a conclu qu'elle était bien comme
26:32 Cory nous l'avait décrite.
26:36 Il est devenu très clair que Judy avait une personnalité très dominante et qu'elle
26:45 avait tendance à exercer un contrôle presque étrange.
26:49 Cette femme était capable de détruire tout ce qui se mettait en travers de son chemin
26:59 et elle devait être aux commandes.
27:02 Il nous a fallu dix ans pour comprendre ce qui s'était passé ce jour-là.
27:07 Et j'ai honte de l'attitude que j'ai eue parce que j'aurais dû réagir en enquêteur
27:14 et non en père.
27:15 Je m'étais uniquement préoccupé de la douleur de cet enfant de dix ans et je le regrette
27:25 encore aujourd'hui.
27:26 Il avait une belle âme et on l'a lui avolé ce jour-là.
27:32 Au cours de l'enquête, j'ai découvert que moins de douze heures après la mort de Robert,
27:47 Judy était déjà sur son lieu de travail pour débloquer son assurance vie.
27:54 Elle était particulièrement cupide et ne se souciait pas de Robert ou de Corey.
28:04 Elle ne s'intéressait qu'à elle-même.
28:05 Elle était mauvaise et vénale.
28:10 Plus l'enquête avançait, plus tous les membres de l'équipe étaient troublés,
28:22 choqués, perturbés par ce que Corey avait enduré.
28:26 On a demandé à Corey d'appeler Judith pour lui dire qu'il ne pouvait plus vivre
28:35 avec ce secret, avec ce mensonge qu'il gardait pour lui depuis dix ans.
28:40 Allô ? Maman ? Oui ? On peut parler ?
28:46 Tout ce qu'on a rassemblé cette année-là a confirmé ce que Corey nous avait raconté.
29:00 Alors on lui a demandé d'appeler Judith pour voir si elle lâcherait quelque chose.
29:04 Allô ? Maman ? Oui ? On peut parler ? Quoi ? J'arrête pas de penser à papa et à tout
29:24 ça.
29:25 Est-ce qu'on a bien fait ? Pardon ? Est-ce que j'ai mis fin à sa vie trop tôt ?
29:29 Et si on avait pu lui enlever cette tumeur ? Je ne sais pas de quoi tu parles.
29:34 Tu m'as dit qu'il avait une tumeur.
29:36 Je ne vois pas de quoi tu parles.
29:38 Je devrais voir un psy ? Fais ce que tu veux.
29:41 Je peux te dire la vérité ? Mais quelle vérité ?
29:45 Je crois que je vais aller en voir un.
29:48 Écoute, va où tu veux et fais ce qu'il te chante.
29:51 D'accord.
29:52 Au revoir.
29:53 Son fils envisage d'aller voir un psy.
29:56 C'est un appel à l'aide.
29:57 Vous l'avez entendu l'encourager à y aller ? Non.
30:00 Pas une seule fois.
30:02 Elle se fichait de ce qu'il pouvait faire.
30:03 Je m'appelle Anna Solter.
30:13 Je suis psychologue clinicienne.
30:15 J'ai été contactée par le bureau du procureur.
30:19 Ils m'ont demandé d'évaluer Corey Brenninger et de m'entretenir avec lui.
30:27 Il n'était pas très ouvert.
30:32 Il était en colère, très en colère.
30:36 Il était aussi terrifié.
30:40 Il a expliqué que s'il croisait quelqu'un qui ressemblait un tant soit peu à Judith,
30:47 il était bouleversé.
30:48 C'est très symptomatique des individus qui ont été maltraités.
30:55 Ils sont hyper vigilants à tous les détails qui leur rappellent l'auteur des abus.
31:02 Quand j'étais jeune, je n'ai jamais demandé aux autres enfants de l'école s'ils se faisaient
31:14 frapper ou quoi que ce soit d'autre.
31:16 Je partais du principe que oui.
31:20 Je ne savais pas que ce n'était pas normal.
31:23 Judith prenait soin de faire ça sans que mon père la voit.
31:30 Et il n'était absolument pas au courant.
31:32 Elle le traitait de manière inhumaine.
31:38 Elle était ignoble.
31:39 Il m'a dit qu'il avait été battu.
31:44 Qu'elle lui avait fait manger ses excréments.
31:47 C'est quoi ça ?
31:49 Elle les étalait sur lui.
31:51 Les enseignants nous ont dit avoir été perplexes sur la manière dont il était habillé.
31:58 Il portait des manches longues quand ce n'était pas la saison.
32:01 C'était parce qu'il avait des bleus sur les bras.
32:03 Quand trop de gens ont fini par lui en parler, elle a arrêté de me frapper.
32:16 Et elle s'est principalement attachée à me brûler ou me tordre le pénis parce que
32:24 personne n'irait regarder là.
32:25 Qu'est-ce que tu fais Corey ?
32:28 Quoi ?
32:29 Je me souviens d'un jour où j'étais dans la salle de bain.
32:33 Elle a approché un couteau à beurre de mes parties génitales en hurlant qu'elle allait
32:38 me les couper.
32:39 Là, j'ai entendu la porte d'entrée.
32:41 C'était mon père.
32:42 J'étais sûr qu'il allait la surprendre.
32:47 Mais elle lui a dit « Regarde Rob, il a essayé de se couper le pénis et je l'en ai empêché.
32:52 » Mon père m'a regardé et il a pété les plombs.
32:58 Je ne crois pas que cet enfant soit en pleine crise de colère.
33:16 Il n'y a pas d'animosité.
33:18 Il jette les objets sans aucune vigueur.
33:22 Ce n'est qu'un enfant triste, en train de pleurer, qui prend juste des choses et les
33:27 laisse tomber.
33:28 Il pleure tout du long du film et se tape la tête.
33:32 Je penche pour une mise en scène.
33:34 Elle me faisait dévaster ma chambre.
33:40 Je n'en avais aucune envie.
33:42 Je ne comprenais pas.
33:43 Elle m'y obligeait et elle me filmait.
33:46 Si Robert croyait vraiment que son fils se comportait toujours mal, ces images n'ont
33:54 fait que renforcer l'idée que c'était son fils le problème.
33:57 Tu mets tout par terre.
34:00 Judith voulait juste que mon père me déteste.
34:04 C'est bien ça ? Non.
34:07 Non ? Non.
34:09 Elle le mettait dans des situations qui étaient physiquement dangereuses, surtout pour lui
34:25 faire peur et le conditionner.
34:27 Elle a réussi à contrôler Corey en l'isolant, en le maltraitant lourdement et en dressant
34:41 contre lui la seule personne qui aurait pu lui venir en aide.
34:44 Tout ça lui a finalement permis de demander à cet enfant de tuer son père.
34:50 Ce qu'il a fait.
34:54 À 10 ans, il était en mesure de suivre ses instructions et de respecter le scénario.
35:03 Parce que bien sûr, il était terrifié d'avoir commis cet acte horrible.
35:10 Même s'il était convaincu de l'avoir fait pour de bonnes raisons, d'après ce qu'avait
35:17 dit Judith.
35:18 Je n'étais qu'un petit garçon qui ne se rendait pas compte.
35:23 Et je continue à ressasser tout ça de temps en temps, mais je ne comprenais pas ça.
35:30 Ça ne me semblait pas réel.
35:31 Elle m'a répété qu'il y avait une vidéo de ce qu'il s'était vraiment passé.
35:40 Et elle disait que si j'allais voir la police, ce serait la première chose qu'elle leur
35:47 montrerait et que j'irais en prison pour le restant de mes jours.
35:49 On a conclu qu'il n'était pas vraiment responsable de ce qu'il avait fait.
35:55 C'est ce qu'il a vraiment fait.
36:17 Et je ne sais pas ce que vous me voulez.
36:43 Je ne sais pas ce que vous voulez.
36:49 Je ne sais pas ce que vous voulez.
36:50 Je ne sais pas ce que vous voulez.
36:51 Je ne sais pas ce que vous voulez.
36:52 Je ne sais pas ce que vous voulez.
36:53 Je ne sais pas ce que vous voulez.
36:54 Je ne sais pas ce que vous voulez.
36:55 Je ne sais pas ce que vous voulez.
36:56 Je ne sais pas ce que vous voulez.
36:57 Je ne sais pas ce que vous voulez.
36:58 Je ne sais pas ce que vous voulez.
36:59 Je ne sais pas ce que vous voulez.
37:00 Je ne sais pas ce que vous voulez.
37:01 Je ne sais pas ce que vous voulez.
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37:18 Je ne sais pas ce que vous voulez.
37:19 Je ne sais pas ce que vous voulez.
37:20 Je ne sais pas ce que vous voulez.
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37:23 Je ne sais pas ce que vous voulez.
37:24 Je ne sais pas ce que vous voulez.
37:25 Je ne sais pas ce que vous voulez.
37:26 Je ne sais pas ce que vous voulez.
37:27 Je ne sais pas ce que vous voulez.
37:29 J'ai fait examiner Corey par un expert en la matière et...
37:33 et...
37:35 et il a corroboré bon nombre des allégations du dossier.
37:39 Les accusations de maltraitance reposent souvent sur des témoignages.
37:52 Il n'y a pas toujours de traces physiques.
37:55 Il est toujours difficile de prouver quelque chose 10 ans après les faits.
38:00 Ce n'est plus qu'une question de crédibilité.
38:03 On n'avait pas d'ADN.
38:08 On n'avait rien de ce genre.
38:10 On avait juste le témoignage d'une personne.
38:14 Tu aimes Maman J.D.?
38:16 Oui.
38:21 Il fallait faire en sorte que le jury voit devant lui un enfant de 10 ans et non un jeune de 19 ans.
38:27 C'était un vrai défi.
38:29 Quand le procès a commencé, c'était une grosse affaire pour le comté de Defiance.
38:43 C'est une petite ville et il y avait beaucoup de tensions dans le tribunal.
38:49 Je voulais que le jury sache que ce n'était pas Corey qui avait appuyé sur la gâchette, mais Judith Hawkey.
38:56 C'est tout ce qu'elle avait fait à cet enfant qui l'avait poussé à tirer.
39:02 C'est ce petit garçon que le jury devait entendre.
39:09 Quand je suis venu à la barre, j'avais si peur que j'étais incapable de regarder dans cette direction.
39:16 Les souffrances que tu m'as infligées devraient te convaincre de ce que tu es.
39:27 Je ne sais pas si tu as vu la première fois que j'ai été enceinte.
39:32 Les souffrances que tu m'as infligées devraient te conduire en enfer.
39:39 Il a trouvé la force de raconter ce que ce monstre lui avait fait.
39:47 Sache que tu ne m'as pas brisé.
39:49 Après toutes ces maltraitances et négligences, regarde où tu te retrouves.
39:53 Tu n'auras que ce que tu mérites.
39:58 J'ai lu ce que j'avais à dire et elle s'est retournée vers moi.
40:02 Elle s'est mise à crier et à essayer de se jeter sur moi.
40:06 Il a tué son père et il a inventé toute cette histoire.
40:10 12 personnes qui ignoraient ce qu'il s'était passé ou dit à l'époque, ont écouté les témoignages pendant plusieurs jours.
40:20 Ils ont réussi à voir clair dans tout ça et à faire éclater la vérité.
40:25 Judith a été reconnue coupable de meurtre aggravé, de mise en danger criminelle de mineur et de fraude à l'assurance.
40:31 Des actes inqualifiables, je n'ai pas d'autres mots.
40:35 Le juge a condamné Judith à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.
40:41 Tout ça m'avait hanté pendant si longtemps, je n'arrivais pas à y croire.
40:50 Mais c'était un immense soulagement.
40:54 Justice avait été rendue.
40:57 Avant de partir, Judith a dit qu'elle était innocente et qu'elle reviendrait.
41:03 Pendant le procès, je savais qu'il allait y avoir des éléments susceptibles de me faire un crime.
41:19 Il allait y avoir des éléments susceptibles de justifier un appel.
41:22 Certains reposaient sur des will-dears et des pièces avaient été jugées recevables alors qu'elles n'auraient pas dû l'être.
41:29 C'est uniquement sur des détails juridiques, on ne peut plus technique, que l'appel s'est appuyé.
41:38 Quand Cory m'a parlé de l'appel, j'ai eu du mal à y croire.
41:46 Je pensais que j'étais enfin débarrassé d'elle, que tout ça était fini.
41:50 Et voilà qu'il fallait tout recommencer.
41:53 On a été très déçus et choqués par l'issue de ce procès.
42:06 Et encore aujourd'hui, je ne suis pas d'accord avec le jugement.
42:14 Mais c'est la cour qui a le dernier mot.
42:16 J'ai passé la majeure partie de ma vie à avoir peur d'elle.
42:30 D'ailleurs, elle n'arrêtait pas de me dire qu'elle me retrouverait toujours, où que j'aille.
42:35 Et j'ai toujours ça en tête.
42:40 Je ne peux pas dire qu'elle ne me fait pas peur, ce serait mentir. J'ai peur.
42:44 Il doit rester vigilant. S'assurer qu'elle n'est pas dans les parages pour se venger.
42:53 J'y pense toujours.
42:55 Qu'elle puisse être tapie dans l'ombre.
42:59 J'ai peur pour tous ceux qui l'ont côtoyée.
43:06 Je ne sais pas ce dont elle est capable aujourd'hui, mais autrefois, elle a détruit la vie d'un jeune garçon.
43:11 On imagine mal ce que vit Corey.
43:20 Il se lève chaque jour avec cette douleur.
43:24 Il ressent encore de la culpabilité.
43:29 Tous les ans, en novembre, il flanche.
43:33 C'est très dur. J'espère qu'il réussira à se pardonner.
43:36 Pour moi, il est le parfait exemple du guerrier.
43:42 Il aurait pu lui arriver tellement de choses, mais ça n'a pas été le cas. Je trouve que c'est un prodige.
43:48 Tous les soirs, avant de me coucher, je mentionne mon père dans mes prières.
43:56 Je pense à lui tous les jours.
44:01 Si je devais vivre une vie malheureuse, ce serait mépriser ce qu'il m'a transmis.
44:05 Alors je m'efforce d'être quelqu'un de bien pour lui rendre hommage.
44:11 [Logo de l'Ontario]
44:13 [Logo de l'Ontario]
44:15 [SILENCE]

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