En 1987, les corps mutilés de plusieurs femmes ont été retrouvés dans le Delaware. Ces meurtres horribles étaient l'oeuvre du premier tueur en série du Delaware. La poursuite de cet homme va mener les enquêteurs sur une piste sinueuse, qu'ils n'ont jamais oubliée. Certains d'entre eux racontent cette traque.
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00:00 J'avais 6 ans quand ma mère a disparu.
00:05 Au début, je croyais qu'elle allait rentrer à la maison.
00:11 J'ai retrouvé ce poème il y a quelques jours.
00:23 C'est de mon grand-père.
00:25 En levant les yeux vers le magnifique ciel étoilé, ta famille trouve la paix sachant
00:37 que tu y es.
00:38 Nous prions.
00:44 Nous prions pour que tu aies trouvé une paix éternelle.
00:48 Et nous essayons d'accepter le passé.
00:53 C'est très émouvant.
00:57 Je ne pourrai jamais oublier ou pardonner.
01:13 On ne peut pas comprendre quelqu'un qui a commis un tel acte.
01:17 C'est un acte de Dieu.
01:39 C'est un acte de Dieu.
01:59 Il était 9h30 ou 10h quand on m'a appelé.
02:18 C'était un de mes collègues qui m'informait d'un homicide dans la zone du parc Baltimore
02:25 Park.
02:26 Il m'a dit qu'on avait trouvé un corps.
02:30 Le 29 novembre 1987, l'inspecteur Joseph Swisky intervient sur une scène de crime
02:37 où l'on vient de trouver un corps.
02:38 Elle était étendue au bord de la route à un mètre du bitume, sur le dos.
02:54 Son pantalon était descendu aux chevilles, sa chemise était ouverte, sa poitrine nue.
03:03 Il n'y avait aucune trace de lutte ou d'agression.
03:09 Comme si elle avait été déposée là où on l'avait trouvée.
03:16 On a découvert un morceau de chatterton dans ses cheveux.
03:20 Il avait été utilisé pour lui scotcher la bouche.
03:24 Elle avait des blessures sur les seins, sur le ventre et sur les mains.
03:33 Elle s'était battue avec son agresseur.
03:38 J'étais sûr qu'il s'agissait d'un meurtre, mais certains éléments me semblaient très
03:44 étranges.
03:45 Je ne comprenais pas encore tout à fait ce que j'avais sous les yeux.
03:47 Les enquêteurs parviennent à identifier la victime.
03:55 Il s'agit de Shirley Ellis.
03:58 Il se rende chez sa mère pour lui annoncer la nouvelle de sa mort.
04:00 L'une des clés d'une enquête pour homicide, c'est l'étude de la victime.
04:17 Comprendre autant que faire se peut son mode de vie, son parcours, ses choix.
04:23 Shirley Ellis avait passé une bonne partie de sa vie dans la rue.
04:35 Elle avait déjà été arrêtée pour prostitution.
04:37 Elle avait été toxicomane.
04:39 Nous savions qu'elle évoluait dans des cercles louches, où la drogue et la prostitution
04:46 étaient menées courantes.
04:47 Sa mère nous apprend que le soir de sa disparition, elle allait voir des amis à l'hôpital.
05:00 Elle faisait toujours du stop pour se déplacer.
05:02 Sa sœur l'avait vue marcher sur la route 40, vers Wilmington, sur le trottoir.
05:10 Il était aux alentours de 18 heures.
05:14 Shirley n'arrivera jamais à l'hôpital.
05:18 Pour l'inspecteur Swisky, la piste d'une agression sexuelle est envisageable.
05:23 En découvrant la scène de crime, mon premier réflexe est de penser à un viol.
05:43 Mais la victime n'avait pas été violée.
05:47 Il n'y avait aucune trace de fluides séminales, pas de sperme, rien.
05:52 Pas de viol.
05:54 En tout cas, pas au sens habituel du terme.
05:57 Ses deux seins avaient été mutilés avec une sorte de pince, probablement avec une
06:05 pince crocodile ou quelque chose comme ça.
06:08 Elle avait aussi des marques au niveau des chevilles et des poignets.
06:12 A son cou aussi.
06:15 Lors de l'autopsie, nous nous sommes rendus compte qu'elle avait été frappée trois
06:20 fois à la tête avec un objet lourd et cylindrique, probablement un marteau.
06:25 Et cet objet avait défoncé sa boîte crânienne.
06:28 Kathleen Jennings est à l'époque la procureure adjointe de l'état du Delaware.
06:46 Elle avait très visiblement été torturée avant sa mort.
06:50 C'était très inhabituel et très dérangeant.
06:54 J'avais déjà vu des scènes de meurtres glaçantes, mais jamais rien de tel.
07:05 C'était une véritable mise à mort délibérée, préméditée, sans pitié, un assassinat
07:15 de sang-froid.
07:16 Les autorités sont persuadées qu'il ne s'agit pas d'une mort.
07:46 Il ne s'agit pas d'un meurtre classique.
07:47 Mais sans témoin ni ADN exploitable, l'enquête ne progresse pas.
07:58 Nous ne trouvions aucun suspect potentiel.
08:04 Nous n'avions aucune piste.
08:07 Nous étions très loin de pouvoir identifier le coupable.
08:12 Mais nous savions qu'il s'agissait de l'œuvre d'un sadique.
08:17 Et ce genre de meurtre est très rare.
08:20 Pendant sept mois, l'affaire stagne.
08:24 Le 29 juin 1988, au matin, on m'appelle sur une scène de crime située sur un chantier
08:39 aux abords de la route 40.
08:45 L'inspecteur Hedrick, qui travaille depuis quatre ans pour la police du comté de New
08:51 Castle, sort immédiatement sur place.
08:53 En arrivant sur les lieux, je découvre le corps d'une femme d'une trentaine d'années,
09:05 semble-t-il, complètement nue.
09:10 Le corps de Catherine D'Immoro, une mère célibataire de 31 ans, repose entre les arbres.
09:16 Il était évident qu'elle n'avait pas été tuée à cet endroit-là.
09:24 La scène de crime se situait ailleurs.
09:29 Et nous ne savions absolument pas comment la trouver.
09:32 En observant le corps, James Hedrick découvre des marques macabres, mais familières.
09:39 Les blessures présentes sur sa poitrine, les liens aux mains et aux pieds, ce ne sont
09:53 pas des choses habituelles dans une affaire d'homicide.
09:57 Nous connaissions tous les détails du meurtre de Shirley Ellis.
10:05 Alors, nous avons appelé les collègues qui y avaient travaillé pour qu'ils comparent
10:09 ce corps à celui retrouvé en 1987.
10:13 L'inspecteur Swisky arrive sur les lieux et comprend immédiatement ce qu'il a sous
10:26 les yeux.
10:27 En découvrant le corps de Catherine D'Immoro, j'en étais convaincu, c'était le même
10:33 meurtrier.
10:34 Ce deuxième corps confirmait nos craintes.
10:40 C'était bien un tueur en série.
10:47 Le propre du tueur en série, c'est qu'il continue jusqu'à ce qu'il se fasse coincer.
11:02 Nous savions qu'il y aurait d'autres victimes, trois, six ou dix, tant qu'il était en liberté.
11:08 Quand on a compris qu'on avait affaire à un tueur en série, l'enquête a complètement
11:29 changé d'ampleur.
11:30 Tous les experts nous assuraient qu'il y aurait d'autres victimes.
11:36 Les inspecteurs Edrick et Swisky n'ont jamais été confrontés à un tueur en série.
11:58 Ils sollicitent l'aide du FBI.
12:05 Nous leur avons fourni nos photographies, les relevés effectués sur les lieux et les
12:11 corps, tout ce que nous avions en notre possession.
12:14 Grâce à ces éléments, ils nous ont donné le profil de l'individu responsable de ces
12:30 morts.
12:31 Ce serait quelqu'un de très macho, qui aime la pornographie, le sadisme et le masochisme.
12:37 Je notais tout ce qu'il nous racontait.
12:41 C'était très éclairant.
12:42 Il se basait sur les entretiens réalisés avec les tueurs en série ayant opéré aux
12:47 États-Unis.
12:48 D'après les indices, ils nous ont donné des informations qui maintenant paraissent
12:55 évidentes, mais qui ne l'étaient pas pour nous à l'époque, parce que c'était notre
13:02 premier tueur en série.
13:04 Les indices dont nous disposions étaient la localisation des corps retrouvés, très
13:11 proches les uns des autres.
13:12 Les agents du FBI nous ont expliqué que le tueur opérait à proximité de la route
13:17 40, qui liait entre elles les victimes.
13:20 Il lui fallait un endroit pour torturer ces jeunes femmes.
13:29 Nous avions en tête l'idée qu'il le faisait dans un véhicule qu'il aurait aménagé
13:35 pour ça, pour tuer des femmes.
13:42 L'une des informations données par le FBI interpelle les enquêteurs.
13:46 Je leur ai demandé comment ils avaient réussi à déduire ça.
14:00 Ils m'ont répondu que le tueur utilisait des outils qu'il avait l'habitude de manipuler.
14:06 Il aurait l'apparence de quelqu'un de tout à fait normal.
14:28 Qui aurait un travail.
14:31 Pas quelqu'un qui ressemblerait à Charles Manson.
14:34 En 1988, il y avait environ 750 000 habitants dans l'état du Delaware.
14:43 On coupe en deux, une moitié de femmes, une moitié d'hommes, et on a le nombre de suspects
14:49 potentiels.
14:50 Puis, nous leur avons demandé ce que nous devions faire pour empêcher que le tueur
15:07 ne fasse une nouvelle victime.
15:09 Il n'y en avait eu que deux à ce moment-là.
15:15 Mais nous savions qu'il y en aurait d'autres.
15:17 Il fallait définir le meilleur mode d'action pour éviter qu'il repasse à l'acte.
15:28 Et s'il y a une nouvelle victime, que faire pour résoudre cette affaire et arrêter l'individu
15:37 responsable des meurtres ?
15:48 Les agents conseillent aux inspecteurs Swisky et Edrick de laisser le tueur venir à eux.
15:55 Avec l'aide d'une policière, nous lui avons tendu un piège.
16:00 Elle devait s'habiller comme les victimes, fréquenter les mêmes lieux qu'elles, et
16:08 s'adresser aux hommes comme une prostituée qui parle à un client.
16:10 Les inspecteurs Swisky et Edrick recrutent leur collègue Renée Taschner pour exécuter
16:26 leur plan.
16:27 Elle était toute jeune, vive et débrouillarde.
16:31 Je n'ai pas vraiment pris le temps d'y réfléchir parce que je venais de rentrer dans les forces
16:45 de l'ordre et que c'était un plan audacieux.
16:48 C'était l'opportunité de travailler sur une affaire d'homicide, ce que je n'avais
16:57 pas encore fait.
16:58 J'ai sauté sur l'occasion.
17:01 Renée Taschner, équipée d'un micro-espion, commence à marcher au bord de la route 40.
17:12 Elle discute avec les hommes qui s'arrêtent et les compare au profil donné par le FBI.
17:20 Je portais toujours un pistolet sur moi.
17:24 Il y avait une poche spéciale dans mon sac qui me permettait d'avoir toujours la main
17:29 sur mon arme, dirigée vers les hommes qui s'arrêtaient au cas où ils tenteraient quelque
17:34 chose.
17:35 Avec James, on écoutait le micro-espion et on enregistrait les interactions qu'elle
17:45 avait avec ses faux clients.
17:46 Je leur posais des questions du type « est-ce que tu es mariée ? Comment tu t'appelles ?
17:53 Est-ce que tu as un travail ? »
17:54 En général, ils lui disaient tout ce qu'elle voulait savoir, sans se poser de questions.
17:59 Nous étions sûrs que le tueur viendrait rapidement lui parler et que nous réussirions à le
18:07 reconnaître.
18:08 Ce ne fut pas le cas.
18:13 Ma mère était une personne très gentille et généreuse.
18:37 Elle avait toujours l'air heureuse.
18:43 Je crois que je ne l'ai jamais vue s'énerver.
18:47 J'aimerais me souvenir mieux d'elle.
18:54 Richard Finner a 5 ans quand il voit Margaret Lynn, sa mère, pour la dernière fois.
18:59 Mon dernier souvenir d'elle date du soir de sa disparition.
19:04 J'étais au lit avec mon frère, elle est montée pour nous dire qu'elle nous aimait.
19:09 Elle a éteint la lumière en nous disant « à tout à l'heure ». C'est la dernière
19:15 image que j'ai d'elle.
19:17 Elle nous a dit au revoir comme tous les autres soirs.
19:20 Et je ne l'ai plus jamais revue.
19:23 En août 1988, on nous signale la disparition d'une femme, Margaret Lynn Finner.
19:42 Elle se prostituait régulièrement et elle n'avait pas donné de signe de vie depuis
19:45 48 heures.
19:47 Ce n'était pas possible de penser qu'elle avait pu disparaître pour commencer une nouvelle
19:53 vie.
19:54 Elle avait deux enfants, sa mère, son père.
19:58 On a rapidement compris qu'elle avait été victime du tueur.
20:01 Trois mois après sa disparition, le corps est identifié.
20:15 Je pensais vraiment qu'elle allait rentrer à la maison.
20:37 Jusqu'au jour où j'ai vu ma grand-mère en pleurs, discutant avec des policiers dans
20:46 le salon.
20:47 C'est à ce moment-là que j'ai compris qu'elle ne reviendrait pas.
20:50 Il s'agit bien de Margaret Lynn.
21:01 Pour les enquêteurs, c'est incompréhensible.
21:06 Cela fait des mois qu'ils surveillent la route 40.
21:10 Apparemment, le tueur continuait à perpétuer ses crimes sous notre nez.
21:14 Les enquêteurs doivent absolument trouver un suspect.
21:19 Par chance, un témoin a vu Margaret Lynn le soir de sa disparition.
21:33 Dans son témoignage, il dit avoir vu une camionnette bleue avec des phares ronds s'arrêter
21:39 à côté de Margaret.
21:41 Il la voit parler avec le conducteur de ce véhicule.
21:47 Elle monte à ses côtés.
21:48 Ils se mettent en route.
21:49 Avez-vous vu le visage du conducteur ?
21:55 Malheureusement, il ne pouvait pas nous donner des informations plus précises.
22:02 Il n'avait rien vu d'autre que cette camionnette bleue.
22:07 La description du véhicule dans lequel est montée Margaret permet aux enquêteurs d'affiner
22:13 leurs recherches.
22:14 On cherche une camionnette bleue.
22:19 Et René Taschner aussi.
22:21 Après des semaines passées sur la route 40, nuit après nuit, la chance semble lui sourire.
22:29 La camionnette s'arrête et le conducteur me fait signe.
22:36 René Taschner s'approche du véhicule.
22:38 Les enquêteurs sont aux aguets.
22:39 Tiennent-ils le coupable ?
22:45 Chaque jour, nous avions peur que les choses se passent mal.
23:15 Peur que ça recommence.
23:16 Peur de découvrir une nouvelle victime.
23:20 Toutes les nuits sur cette route, il y avait des femmes seules.
23:24 Quelqu'un leur voulait du mal.
23:27 Et on ne savait pas quoi chercher, à part cette camionnette bleue.
23:32 Grâce au micro qu'elle dissimule, les enquêteurs entendent le conducteur insister pour que
24:01 René monte dans son véhicule.
24:02 C'est ce qui a éveillé mes soupçons.
24:09 Pourquoi voulait-il absolument qu'elle l'accompagne ?
24:12 Mais l'agent Taschner refuse et le conducteur reprend la route.
24:22 Cet homme devient un suspect potentiel.
24:25 Inévitablement.
24:27 Les enquêteurs relèvent la plaque d'immatriculation du véhicule.
24:35 Son propriétaire est un instituteur marié qui mène une vie tranquille.
24:40 Le FBI les avait prévenus.
24:44 C'est le profil de leur tueur en série.
24:47 Nous faisons la démarche pour obtenir un mandat de perquisition.
24:57 Nous allons chez lui.
24:58 Sa femme est là.
24:59 Nous commençons le travail.
25:03 Les agents qui s'occupent de l'étage fouillent le grenier et trouvent une cache.
25:10 À l'intérieur, il y avait des films pornographiques, des jouets sexuels.
25:17 J'étais très choqué.
25:20 Nous nous rendons compte que cet individu mène une double vie.
25:29 De jour, c'est un instituteur respecté, un bon mari.
25:35 Mais de nuit, il fréquente des prostituées.
25:39 Il regarde des films pornographiques et a des pratiques sexuelles peu conventionnelles.
25:44 Nous l'interrogeons longuement.
25:55 Mais la police ne trouve pas de lien entre cet homme et les meurtriers.
26:09 Une nouvelle autopsie révèle un indice trouvé sur le corps de la deuxième victime, Catherine
26:21 DiMoro.
26:22 Les médecins légistes trouvent des fibres bleues sur son corps et on parvient à déterminer
26:31 que ce matériau provient d'une sorte de tapis assez particulier, très peu vendu
26:37 dans le Delaware.
26:39 Nous savons donc que ce sont les fibres d'un tapis bleu.
26:42 C'est un indice absolument crucial dans cette affaire.
26:50 La police se rend de nouveau au domicile de l'instituteur pour chercher un tapis similaire
27:00 dans sa maison ou son véhicule.
27:01 On voulait savoir si c'était le tueur ou non.
27:06 La question à un million de dollars, est-ce que c'est lui?
27:10 On démonte entièrement son véhicule dans l'espoir de trouver de nouveaux indices.
27:17 Mais rien, rien du tout.
27:20 Sans éléments liant cet individu au meurtre, les enquêteurs ne peuvent pas l'arrêter.
27:31 On avait fait tout ce qui était en notre pouvoir.
27:37 C'est assez frustrant dans notre travail.
27:40 Parfois, on fait tout parfaitement bien, mais ça ne donne aucun résultat.
27:46 Nous étions très tendus, parce que nous savions que le tueur était là.
27:55 J'avais peur que malgré tous nos efforts, nous n'arrivions pas à l'attraper avant
28:00 qu'il fasse une nouvelle victime.
28:01 C'était très dur.
28:05 Dans la région, les habitants étaient effrayés.
28:12 On ne savait plus si on était en sécurité.
28:15 Pendant que la police surveille l'instituteur, René Teschner continue à se faire passer
28:43 pour une prostituée, attentive aux camionnettes bleues qui sollicitent ses services.
28:47 Une nuit de septembre 1988, elle rencontre un homme qui correspond au profil recherché.
28:56 Il se penche vers moi, ouvre sa portière et je commence à discuter avec lui.
29:04 On parle comme si de rien n'était, mais dans ma tête, je me remémore ce que nous
29:27 a dit le FBI sur notre suspect.
29:30 Et cet homme en présente toutes les caractéristiques.
29:35 Instinctivement, je sais que c'est lui.
29:41 Je me sentais très mal à l'aise, parce que je ne savais pas s'il y avait quelqu'un
29:48 dans le coffre, je ne voyais rien.
29:50 Je lui demande s'il peut allumer la lumière pour que je puisse jeter un oeil à la décoration.
29:55 Et là, j'ai cru que j'allais vomir.
29:58 C'était incroyable.
30:00 C'était complètement recouvert de moquettes bleues.
30:04 Là, je me suis dit, oh, c'est pas vrai, parce que je savais que j'avais le tueur
30:10 en face de moi.
30:11 L'agent sous couverture René Taschner a reçu l'ordre de ne jamais monter en voiture
30:17 avec un potentiel suspect.
30:18 Mais ce tapis bleu pourrait établir la culpabilité de cet homme.
30:24 Elle ne peut pas laisser passer l'opportunité d'arrêter le tueur.
30:28 S'il faisait quoi que ce soit de
30:58 menaçant, si je ne pouvais pas me défendre, je savais que mes collègues interviendraient
31:06 immédiatement pour assurer ma sécurité.
31:08 J'ai décidé de prendre des fibres.
31:13 Je suis un peu fatiguée ce soir.
31:35 Pendant que les fibres sont analysées en laboratoire, les inspecteurs Swisky et Hedrick
31:53 cherchent l'identité du suspect.
31:55 L'individu à qui appartenait cette camionnette s'appelait Steven Pennell.
32:00 C'était un homme très fort, très puissant physiquement.
32:03 Il avait une vie tout à fait normale.
32:06 Il était électricien, marié, deux enfants, rien de spécial.
32:10 Son comportement en avait une louche.
32:14 On ne pouvait vraiment pas dire que ce type a un problème.
32:19 On a fait des recherches approfondies.
32:22 Rien de particulier apparemment.
32:25 C'était un électricien bien connu.
32:28 Il avait passé le concours pour devenir policier à Wilmington.
32:34 Tout ce qu'on découvrait sur lui nous faisait penser que c'était quelqu'un sans histoire.
32:39 Steven Pennell est-il le tueur en série recherchée ?
32:55 Les inspecteurs Swisky et Hedrick surveillent tous ses faits et gestes.
33:00 On a décidé de faire de la surveillance ciblée.
33:06 On le faisait suivre le soir et la nuit pour savoir ce qu'il faisait.
33:11 Steven Pennell semble ne rien cacher.
33:15 Les agents le suivaient jusqu'à chez lui.
33:19 Ils l'observaient toute la soirée jusqu'à ce que les lumières s'éteignent.
33:24 Il ne faisait rien de particulier.
33:29 Le 22 septembre, on trouve un nouveau corps flottant dans le canal.
33:54 Nous savions que ce meurtre était lié aux autres parce que les blessures subies par la victime ressemblaient à celles de Catherine Di Moro et de Shirley Ellis.
34:07 Ses pieds et ses mains avaient été attachés.
34:10 Nous savions que le tueur en série avait à nouveau frappé.
34:16 Il s'agit de Michel Gordon, 22 ans.
34:42 Les enquêteurs n'en reviennent pas.
34:46 Alors qu'ils surveillaient Steven Pennell, le tueur a fait une victime de plus.
34:52 Filtre-t-il le mauvais homme ?
34:57 Faut-il changer de tactique ? Est-ce que c'est lui ou pas ? Steven Pennell a l'air tout à fait normal.
35:04 Tous nos agents impliqués dans cette enquête se donnaient à 100% tout le temps.
35:11 Mais nous n'avancions pas.
35:15 C'était notre faute.
35:24 Mais Renée Taschner a été au contact direct de Steven Pennell.
35:29 Et elle est certaine qu'il a des secrets à révéler.
35:33 C'était quelqu'un de très sombre.
35:35 Et pour moi, c'était sûr qu'il cachait des choses.
35:38 Malheureusement, je ne savais pas quoi.
35:44 En attendant les résultats d'analyse des fibres du tapis bleu,
35:48 la seule certitude des enquêteurs, c'est que le nombre de victimes continue d'augmenter.
35:55 Le FBI nous avait expliqué que les tueurs en série avaient parfois des phases frénétiques,
36:00 où ils tuaient de plus en plus souvent.
36:03 C'était le cas ici.
36:07 Je savais que ce n'était pas fini.
36:09 On a fait tout ce qu'on a pu, sans résultat.
36:15 Ce qui m'inquiétait le plus, c'était de me dire qu'on avait peut-être vu le tueur,
36:19 mais qu'on ne l'avait pas arrêté.
36:21 Mais les jours du tueur en série du Delaware sont comptés.
36:28 Je ne peux même pas imaginer ce que ça fait d'être à la merci totale d'un monstre qui vous torture
36:36 et qui forcément va finir par vous tuer.
36:41 À quoi ressemble un tueur en série ?
36:55 À votre voisin, à votre collègue, à quelqu'un de normal comme vous et moi.
36:59 Mais quelque part dans sa tête, il y a une zone très sombre
37:03 dans laquelle il puise pour commettre des atrocités.
37:07 C'est ce qui est particulièrement terrifiant.
37:10 Le tueur en série est juste à côté de vous.
37:31 Les inspecteurs Swisky et Hedrick surveillent Steven Pennell en continu depuis plusieurs jours.
37:37 Si cet électricien sans histoire se révèle être un tueur en série prenant pour cible des prostituées,
37:49 il le cache très bien.
37:52 Il nous paraissait complètement normal.
37:55 Il rentrait chez lui, allait se coucher.
37:58 Les lumières ne se rallumaient pas.
38:00 Le matin, il allait au travail. Rien de spécial.
38:04 Jusqu'à ce qu'une nuit, quand sa femme et ses enfants dorment,
38:12 Steven Pennell sorte de chez lui.
38:15 C'était un comportement très bizarre.
38:23 Faire semblant de dormir, avant de se réveiller brusquement,
38:26 de sortir, de prendre sa voiture et d'aller rôder sur la route où des femmes disparaissaient.
38:32 Au bout de plusieurs heures, il rentre chez lui.
38:39 J'étais sûr et certain que c'était lui le coupable.
38:44 Sans preuve, la police ne peut pas l'arrêter.
38:50 Et chaque nuit, Steven Pennell sort de chez lui pour aller voir les prostituées de la route 40.
38:57 Hey.
38:58 Je me suis réveillée ce matin à 3 et tu n'étais pas là.
39:02 Tout va bien ?
39:05 J'ai pris un vol.
39:08 Oh mon Dieu.
39:11 Tu es en train de te faire chier.
39:13 Je suis en train de me faire chier.
39:15 Tu es en train de me faire chier.
39:17 Je suis en train de me faire chier.
39:20 Tu es en train de me faire chier.
39:23 J'ai pris un vol.
39:26 Avec quelqu'un ?
39:29 Ne me demandes pas ça.
39:33 Les enquêteurs reçoivent enfin les résultats d'analyse qu'ils attendaient.
39:52 Les fibres retrouvées sur le corps de l'une des victimes correspondent au tapis de la camionnette de Steven Pennell.
39:58 La police peut enfin obtenir un mandat de perquisition.
40:02 Lors de la perquisition, nous avons remarqué un cabanon.
40:08 En poussant la porte, nous avons compris qu'il y avait un problème.
40:19 Il y avait une barre pour sécuriser la porte de l'intérieur,
40:23 pour que personne ne puisse voir ce qu'il s'y passait.
40:28 Nous avons trouvé un film pornographique près d'un poste de télévision,
40:34 qui était calé sur une séquence très dérangeante.
40:38 On y voyait une femme se faire torturer et un homme lui mutiler les seins.
40:44 Il y avait du satyrton,
40:48 des pinces,
40:50 un marteau,
40:52 et finalement, nous avons trouvé la preuve qui nous a permis de l'arrêter.
40:57 C'était une trace de sang de Catherine DiMoro dans son véhicule.
41:03 La femme et les amis de Steven Pennell ne peuvent pas y croire.
41:31 Pendant des années, il avait vécu une double vie en secret.
41:36 Tout le monde pensait que c'était un père de famille tout à fait normal.
41:42 Ce qui m'étonne beaucoup, c'est la propension à commettre des actes ignobles tout en continuant sa vie,
41:50 en passant du temps avec ses enfants, en faisant comme si de rien n'était.
42:00 Personne ne connaissait cette part maléfique, glaciale de lui.
42:05 A ses yeux, ces femmes n'étaient pas des êtres humains.
42:12 Elles étaient les objets de son plaisir.
42:19 Et le procès l'a démontré.
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42:33 Après huit jours de délibération, le jury reconnaît Steven Pennell coupable de deux homicides.
42:39 Le 14 mars 1992, sa peine de mort est exécutée.
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43:02 Oui, la justice a été rendue, mais cela ne ment pas ma mère.
43:09 Elle est partie depuis si longtemps et je ne la reverrai jamais.
43:18 On ne peut pas comprendre pourquoi un être humain voudrait en torturer un autre avant de le tuer.
43:25 Les tueurs en série n'ont pas de remords, jamais.
43:31 Leurs victimes n'ont aucune valeur pour eux et servent simplement à leur procurer le plaisir qu'ils ressentent en tuant.
43:38 On a tous nos secrets et on ne connaît pas ceux des autres.
43:46 On n'en sait rien.
43:48 Tout est si normal en apparence qu'on ne peut pas se douter de la réalité.
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