• il y a 4 mois
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Tous les jours, Julien Pichené fouille dans les archives pour nous partager les souvenirs d’un été.
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Transcription
00:00Le Club de l'été sur Europe 1 jusqu'à 11h avec notre invité Antoine à mes côtés, Jean-Philippe Longo et Julien Pichenay, c'est le moment
00:07du Club de l'été, Julien, de remonter le temps. Vous nous replongez dans l'ambiance et l'actualité d'un été qui a compté dans la vie
00:14de notre invité, Antoine, et on revient donc sur l'été 1966.
00:18Pourquoi 1966 ? Parce que c'est cette année-là que les Français vous découvrent, Antoine, avec vos chemises à fleurs, vos cheveux longs,
00:24dont on parlait beaucoup à l'époque, votre charme, votre spontanéité, votre humour grinçant.
00:29En plus, vous faites l'actualité lors de cet été 1966, déjà le 6 mars 1966, précisément, vous êtes encore élève ingénieur à l'école centrale quand vous délogez
00:37Nino Ferrer et Mirza de la première place du 8 de parade avec vos fameuses élucubrations. Il y a un autre tube qui suivra durant l'été.
01:00Je dis ce que je pense et je vis comme je veux l'un des tubes de l'été 1966.
01:05Pendant les années 50, les fans de Gilbert Bécaud cassaient les fauteuils de l'Olympia pendant les concerts de Gilbert Bécaud.
01:12Le 2 juillet 1966 à Marseille, les fans d'Antoine, qu'est-ce qu'ils font ? Ils vont encore plus loin.
01:15Ils saccagent carrément toute la salle où vous étiez en train de vous produire. Ce soir-là, vous n'avez même pas pu chanter plus qu'un morceau.
01:22Le lendemain, c'est votre tante, Antoine, qui va leur témoigner sur l'antenne d'Europe 1. Écoutez.
01:26Les gens s'impatientaient. Quand il a commencé à chanter, les gens des rangs de devant se sont mis debout, se sont levés.
01:33Ceux qui étaient derrière voulaient les faire asseoir. Les autres n'ont pas compéni et ils ont tout cassé, ils ont tout démoli.
01:39Ça a été la bagarre dans la salle. Ce n'était pas contre Antoine.
01:42C'était pas Marseille, c'était en Corse. C'était un petit village à Anguillaune.
01:48C'est-à-dire qu'ils avaient laissé rentrer, je ne sais pas, quelques centaines de personnes dans un endroit qui est fait pour en tenir 100 ou 150.
01:58Alors, ça avait chauffé.
02:00Ce jour-là, le journaliste européen ne peut pas s'empêcher de questionner Tante Madeleine sur vos cheveux. Écoutez.
02:05Ses cheveux, écoutez. Moi, quand il est venu me voir l'an dernier à Marseille, je lui ai dit, écoute, je veux bien que tu viennes à la maison, mais tu enlèves ta perruque.
02:13Il m'a répondu, ma reine, c'est pas ma perruque, c'est mes cheveux. Alors je lui ai dit, tu viens quand même, et je l'ai gardé 8 jours chez moi à Marseille.
02:19Vous n'avez jamais coupé ses cheveux, vous ne l'avez pas écouté, évidemment. Les cheveux longs, c'est l'un des grands sujets de l'été 66.
02:24Écoutez ce lycéen interrogé par la rédaction d'Europe 1. Il vient tout juste sortir de l'écrit du baccalauréat.
02:31Ça a marché, monsieur ?
02:32Pas tellement bien, non. J'ai pris le sujet sur des cartes, sur le langage. Pas tellement content.
02:37Dites-moi, si vous passez l'oral, vous garderez vos cheveux longs ou vous avez des cheveux un peu comme Antoine ?
02:40Non, je ne peux pas les garder pour l'oral. Non, je ne ferai pas ça. C'est trop risqué, vraiment, de tomber sur une vieille fille ou quelque chose comme ça.
02:46C'est trop risqué d'être coiffé comme Antoine. Vous vous rendez compte de ce qu'on disait ?
02:50C'était grave, c'était dangereux. Moi, j'ai pas eu de gros problèmes. Mes musiciens, les problèmes, ils ont raconté souvent que c'était difficile, ces cheveux longs, à l'époque.
03:02Ils faisaient la route la nuit, ils m'accompagnaient et tout. Ils s'arrêtaient la nuit dans des bars.
03:06C'était pas aussi grave que dans Easy Rider, mais il y avait un peu de ça, quand même.
03:13On est deux ans avant Easy Rider, c'était assez préconçant.
03:15Et d'ailleurs, mes musiciens, dans le grand événement de cet été aussi, la chanson « Je dis ce que je pense et je veux comme je veux », un jour, avec eux, on s'est mis à faire une caricature de cette chanson,
03:27pour s'amuser, qui disait « Je dis n'importe quoi, je fais tout ce qu'on me dit ».
03:32Et on l'a enregistrée un jour, enfin, ils l'ont enregistrée, et du coup, leur vie a changé de groupe rock.
03:40Ils sont devenus les charlots.
03:42Ils sont devenus les charlots avec leur premier tube, c'était « Je dis n'importe quoi, je fais tout ce qu'on me dit »,
03:46qui était la parodie de « Je dis ce que je pense et je veux comme je veux ».
03:51Et ça a lancé leur belle carrière par la suite.
03:53Bon, durant cet été 66, on parle presque autant de vos cheveux, Antoine, que du troisième mariage de Brigitte Bardot.
03:58C'est cet été-là, avec l'homme d'affaires milliardaire Gunter Sachs, vous avez failli lui voler la vedette,
04:04la star française bébé et le playboy allemand, qui se marie le 14 juillet 66, sur un coup de tête à Las Vegas.
04:09Ils se connaissaient seulement depuis quelques semaines.
04:11Allô ?
04:12Brigitte ?
04:13Oui ?
04:14Comment allez-vous ?
04:15Très bien.
04:16Vous avez passé une bonne nuit ?
04:17Ben, je me suis mariée cette nuit.
04:20Ce mariage, il était tout de même prévu depuis pas mal de temps, non ?
04:24Depuis exactement huit jours.
04:27Cette cérémonie en dix minutes, ça ne vous a pas un petit peu déçu ?
04:31Vous n'auriez pas préféré un grand mariage ?
04:33Non, non, moi, je trouvais ça fantastique.
04:36Huit jours de préparation, mariage de dix minutes, allez, vite fait.
04:39C'est expédié.
04:40C'est fait.
04:41Les cheveux d'Antoine, le mariage express de Bardot, tout ça, ça détend un petit peu.
04:44Les Français, après l'info sérieuse du début de l'été 66,
04:47on est en pleine guerre froide et la France procède en Polynésie française
04:50à ses tout premiers essais nucléaires.
04:52La France vient de procéder à la mise à feu d'une bombe nucléaire française,
04:57pour la première fois dans le Pacifique.
04:59Telles que sont les choses à l'heure actuelle, monsieur le ministre,
05:01peut-on dire que la bombe française, éventuellement,
05:03avec son vecteur avion, serait opérationnelle ?
05:06Elle est opérationnelle, dès aujourd'hui.
05:09Ça, c'est l'info marquante de l'été 66.
05:12La bombe atomique française est opérationnelle,
05:14prévient le ministre français des armées, Pierre Messmer.
05:17En revanche, sans transition, l'équipe de France de foot,
05:19elle, elle n'est pas vraiment opérationnelle durant l'été 66.
05:22Les Français perdent en poule de la Coupe du Monde qui se joue en Angleterre
05:25et ce sont justement leurs meilleurs ennemis, les Anglais,
05:27qui les éliminent définitivement de la compétition.
05:29La France aurait dû faire un match nul.
05:31C'est un beau match pour la France, c'est dommage.
05:34Je crois qu'il manque encore beaucoup de choses pour les joueurs français.
05:38Je crois que les sélectionnaires n'aient pas sa tâche.
05:40Je crois qu'on doit le mettre dehors.
05:43Les choses ne changent pas, c'est formidable.
05:45Quoiqu'il y ait une goye quand même qui est très 66.
05:47On a entendu avec le premier intervenant.
05:49Il faut virer le sélectionneur, effectivement, on entend déjà ça en 66.
05:53Bon, ceci dit, à l'époque, on n'avait encore rien gagné.
05:55Les années 60 n'ont pas été vraiment fast pour le foot français.
05:58Sinon, l'été 66, il y a eu le coup de téléphone d'Europe 1 à Brigitte Bardot
06:02et aussi ce coup de téléphone que passe la rédaction d'Europe 1 à Alain Delon
06:05qui nous a quittés hier.
06:07En 66, Delon est aux Etats-Unis où il est sous contrat.
06:09Il est jeune papa.
06:11Anthony va sur ses deux ans et il avoue, sur notre antenne,
06:13durant l'été 66, que la paternité l'a profondément changé.
06:16Écoutez.
06:17Est-ce que vous avez conscience au fond quand même d'avoir changé ?
06:20J'ai changé, oui. J'ai changé par ma femme, pour ma femme
06:23et pour moi-même ensuite.
06:25Et puis après, j'ai changé encore plus pour mon fils.
06:28Un enfant, qu'est-ce que ça apporte, Alain Delon ?
06:30Ça apporte tout.
06:32D'avoir un enfant, ça peut apporter beaucoup de choses.
06:34Ça peut apporter d'abord ce qu'on n'a pas eu soi,
06:36lorsqu'on était un enfant.
06:38C'est ce qu'on a envie de lui donner.
06:40On avait tous les numéros de téléphone en 66.
06:43On pouvait appeler Alain Delon comme ça chez lui aux Etats-Unis.
06:45C'est l'une des nombreuses archives européennes d'Alain Delon.
06:48Vous pouvez d'ailleurs, on bline, toutes les retrouver dans ce podcast d'Europe 1
06:51que nous avons préparé qui s'intitule Destin extraordinaire
06:54et qui est en ligne depuis hier.
06:55La vie d'Alain Delon racontée par Pascal Praud
06:57et émaillée de nos formidables archives européennes.
07:00Et puis émission spéciale, bien sûr, entre 11h et 13h avec Olivier Delagarde
07:03où vous pourrez d'ailleurs témoigner, auditeur d'Europe 1,
07:05si vous souhaitez appeler l'antenne 0180 20 39 21
07:09pour parler d'Alain Delon sur Europe 1.
07:11Merci beaucoup, Julien Pichenay.