Souvenir de l’été 1999

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Tous les jours, Julien Pichené fouille dans les archives pour nous partager les souvenirs d’un été.
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00:00Le Club de l'été sur Europe 1 avec Jean-Philippe Longo et Julien Pichenay qui m'accompagnent, on passe encore ces instants
00:07ensemble, la fin de vos vacances peut-être, ou si vous avez repris, on est encore le Club de l'été cette semaine, et aujourd'hui jusqu'à 11h.
00:13Alors chaque jour, ça a été ainsi tout l'été, on revit les moments forts d'un été
00:17grâce aux archives Europe 1 et ce matin, Julien, nous partons 25 ans en arrière. Que s'est-il passé lors de l'été
00:241999 ? Le dernier été des années 1900, qui aurait dû d'ailleurs être le dernier été tout court, on y reviendra.
00:29Bon, qu'est-ce qu'on écoutait tout d'abord comme musique cet été-là ? Eh bien, on tombait la chemise, notamment avec Zebda.
00:41Ça animait pas mal de soirées à l'époque, en
00:451999, Zebda tombait la chemise. Il y avait aussi cet Allemand d'origine
00:48sicilienne et ougandaise qui avait repris un vieillard de Mambo de Perez Prado de la fin des années 40. Alors ça, on entendait ça partout,
00:55énorme tube de l'été 99, Lubega.
00:59Et d'ailleurs, est-ce que vous savez que c'est le single le plus vendu en France cette année ? Le Mambo No. 5 de Lubega, l'été, mais toute l'année.
01:13C'est survitaminé comme morceau, un petit peu comme le film qui est tourné au même moment cet été-là, Taxi 2.
01:20Dans moins d'une heure, ici, dans notre bonne ville de Marseille, nous allons recevoir le ministre japonais de la Défense.
01:26Alors j'ai mis au point une opération minutieuse que je vais vous exposer maintenant. Et cette opération, je l'ai baptisée
01:33l'opération Ninja.
01:37Le succès du premier volet, c'est-à-dire parti pour un tour et un film qui va chercher des millions d'entrées
01:42via le chemin le plus court, des cascades, des cascades et encore un peu de cascades. Pour le scénario, on verra ça plus tard.
01:49D'ailleurs, ça c'est moins drôle, il y a eu un mort sur le tournage. Il y a eu tellement de cascades que le tournage est endeuillé par la mort
01:54d'un cascadeur, mais ça n'a pas freiné ces jeunes automobilistes qui, encore au même moment, en juillet 99, font des courses sur l'autoroute A1.
02:02Bah oui, quelle bonne idée ! Le grand public découvre alors le tuning et ces amateurs qui gonflent leur moteur avec du protoxyde d'azote.
02:08Ils roulent à plus de 200 à l'heure. La gendarmerie, c'est le cas de le dire, est totalement dépassée.
02:13Tous les moyens sont bons, c'est-à-dire on va le plus vite qu'on peut aller. On double par la droite, par la gauche, des queues de poissons.
02:20Tout cela en pleine trafic, il n'y a aucune coupure de la circulation en la circonstance.
02:25Alors ça pose problème en temps normal, bien sûr, puisque l'autoroute A1 est très fréquentée de jours comme de nuits.
02:31La bêtise existait déjà en 1999, elle n'a pas été inventée après.
02:35Ils peuvent rouler plus lentement, heureusement ! Quoique, il y en a un qui a pris ce qu'il fallait pour rouler le plus vite possible, c'est Lance Armstrong,
02:41qui au même moment remporte son premier Tour de France. Vous connaissez la suite, on va lui retirer son titre.
02:46Et ceux des années suivantes, l'Américain aurait en effet triché.
02:49Vous voyez, c'est aussi en 99, Julien, qu'on franchit la barre des 20 millions de lignes mobiles actives.
02:55Début 99, il y avait 10 millions de téléphones portables en circulation en France.
02:59À la fin de cette année 99, 20 millions ! Vous vous rendez compte ? X2 !
03:03Le portable le plus vendu en 99, c'est le 3310 de la marque finlandaise Nokia,
03:08et la bande sonore de nos vies va s'en trouver bouleversée dans la rue, dans les restaurants, au travail, dans les transports, au cinéma.
03:15Il y a des bruits tout nouveaux qui apparaissent.
03:18Ça fait quelque chose d'avoir entendu ça ?
03:20C'est tellement crispant !
03:23C'est vrai qu'il n'y avait que des sonneries assez anxiogènes à l'époque.
03:26C'est ça, et puis c'est très métallique.
03:28On est tous accros, déjà accros au portable durant l'été 99, comme ce passager d'une compagnie aérienne anglaise.
03:34Il avait refusé d'éteindre son téléphone portable pendant un vol, pendant l'été 99.
03:39Et bien figurez-vous qu'il avait été puni d'un an de prison ferme.
03:42Il a été jugé coupable de mise en danger de la vie d'autrui par négligence et par imprudence.
03:47Cette condamnation est une première, mais c'est aussi l'occasion de rappeler que l'utilisation des portables dans les avions
03:52peut provoquer des interférences avec les équipements électroniques à bord.
03:56À l'époque, on découvrait tout ça, évidemment.
03:59Il n'y avait pas de mode avion, effectivement.
04:01Voilà ce que j'ai retrouvé dans les archives d'Europe 1 de juillet 99.
04:04Été 99, on est donc accros au téléphone portable, peut-être par peur de la fin du monde.
04:09Oui, parce que cet été 99, on glinait.
04:11Et Jean-Philippe aurait dû être le dernier au moment de prendre sa retraite.
04:14Le couturier à Paco Rabanne, qui était voyant et médium à ces heures,
04:18annonce que Paris va exploser, c'est bientôt fini.
04:21La fin s'est prévue, selon lui, pour le 11 août 1999, pile au moment de l'éclipse de soleil.
04:26La station Mir devrait s'écraser sur le château de Vincennes à 11h22.
04:31Alors à tous, même à ceux qui ne le croient pas, Paco Rabanne répète presque machinalement que Paris,
04:36dans un peu plus de deux mois, ne sera plus qu'un champ de ruines.
04:39Donc, ne me croyez pas, ce n'est pas la peine de me croire,
04:42mais soyez à l'écoute des informations, des radios,
04:44et si on vous dit que tel jour à telle heure la station Mir va tomber dans le Pacifique,
04:48ne le croyez pas, allez loin de Paris.
04:51Où serez-vous ?
04:52En Bretagne.
04:53Ça me faisait peur, je ne sais pas si vous vous souvenez, on a quand même tous un petit peu eu peur.
04:56On commençait à le croire.
04:57Paco Rabanne dira même, si j'ai tort, je me tairai à jamais, il était sûr de lui.
05:01Bon, c'est vrai que ce jour-là, l'ambiance était assez étrange,
05:0411 août 1999, parce qu'il y avait une éclipse de soleil
05:06que tous les Français voulaient observer.
05:08Bon, attention, il fallait mettre ses lunettes.
05:09Ah oui, là c'est merveilleux, de nouveau on redécouvre.
05:13Ah là, c'est vraiment quelque chose de majestueux.
05:17Oh là là, super, super, super.
05:22Vraiment, c'est un dommage de louper cet événement.
05:24Mais enfin, le bon Dieu est avec nous, parce que là, on est complètement dégagé.
05:28Ah oui, il fallait qu'il reste beau, parce que certains ont raté à cause des nuages.
05:31La météo d'Evelyne Delial, il est top, top, top, ce jour-là.
05:34Bon, c'est merveilleux, disent les observateurs,
05:36qui n'ont pas vu la station Mir nous tomber dessus ce jour-là.
05:39Et pour cause, ça n'est jamais arrivé.
05:40À 11h22, heure à laquelle tout aurait dû péter selon Paco Rabanne,
05:44certains Parisiens se sont payés la tête du couturier et de ses prédictions.
05:47Ils s'étaient donné rendez-vous devant la boutique de Paco Rabanne
05:50pour organiser un grand apéro des survivants.
05:53Écoutez.
05:54Mettez vos casques, mettez vos casques, toujours rien à l'horizon.
05:575, 4, 3, 2, 1.
06:04On est vivants.
06:07Merci Paco.
06:08Disons qu'on le tourne en dérision,
06:09parce qu'on préfère déjà prendre ce genre d'événement avec le sourire.
06:12Et on aimerait quand même que des personnes comme Paco Rabanne,
06:15après ce genre de prédiction, puissent s'excuser publiquement
06:17pour avoir peut-être créé une angoisse chez des personnes sensibles.
06:19Ah oui, il y a eu de l'angoisse, mais il ne s'est pas excusé Paco Rabanne.
06:22En revanche, il a tenu parole, il n'est plus apparu ensuite médiatiquement.
06:26Voilà à quoi ça sert d'écouter les archives,
06:28à nous rappeler que parfois il y a certaines catastrophes qui sont annoncées
06:30qui n'ont tout simplement pas lieu.
06:32Merci Paco.
06:33J'aime beaucoup cette archive.
06:35Remettez vos casques.
06:36Merci beaucoup à vous Julien Pichenay.
06:39Le Club de l'été se poursuit, vous restez avec nous avant 11h.
06:41On sera avec Didier Barbelivien que vous connaissez bien.