Le Grand Jury du 25 août 2024

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Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 25 août 2024.

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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans cette nouvelle saison du Grand Jury en direct sur RTL, nouvelle
00:10saison et nouveau partenaire Public Sénat, vous pouvez regarder le Grand Jury tous les
00:15dimanches entre midi et 13h en direct sur Public Sénat.
00:20Bonjour Marine Tandelier.
00:21Bonjour et merci beaucoup pour votre invitation, je suis ravie de participer à la première
00:25édition de Public Sénat par ailleurs pour ce nouveau format.
00:28Merci à vous, vous êtes la Secrétaire Nationale des Écologistes, anciennement
00:31Europe Écologie Les Verts, vendredi vous étiez à l'Élysée avec le Nouveau Front
00:37Populaire, vous exigez que la gauche gouverne avec Lucie Castex, Première Ministre, mais
00:42avec le Nouveau Front Populaire, vous revendiquez le pouvoir sans majorité et sans garantir
00:47que vous ne serez pas aussitôt renversé par une motion de censure, que pouvez-vous
00:52encore dire à Emmanuel Macron ? Bienvenue dans ce Grand Jury, Marine Tandelier.
00:57A mes côtés pour vous interroger aujourd'hui, Périne Tarnot de Public Sénat, Pauline Buisson
01:02de M6 et nous serons rejoints par Jim Jarassé du Figaro.
01:06Dans ce Grand Jury, Marine Tandelier, vous serez soumise aux questions expresses, des
01:11réponses par oui ou par non, tout simplement.
01:13Nous parlerons bien évidemment du Parlement, là où ça va se passer plus que jamais,
01:18et puis vous aurez aussi le droit à un moment 2027 et au Grand Jury inattendu en fin d'émission,
01:24nous ouvrons tout de suite le premier chapitre.
01:27Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
01:30Et la dernière actualité de cette semaine, c'est un suspect qui a été arrêté après
01:34l'attaque contre la synagogue de la Grande Motte.
01:36Quelle est votre réaction, Marine Tandelier, après cet acte ?
01:41Comme trop souvent, on commence par l'effroi, parce que ce genre d'acte est effroyable.
01:46Immédiatement, on apporte notre soutien franc et massif à l'entièreté de la communauté
01:51juive de ce pays, parce que même si on n'est pas à la Grande Motte, même si on ne fréquente
01:55pas une synagogue en particulier, on se sent forcément visé, menacé.
01:58On sait que de longue date et a fortiori depuis les 7 octobre, des personnes de confession
02:03juive ont dû enlever et compris la mézouza de leurs portes, par exemple, ou se sentent
02:08en difficulté ou menacées quand ils conduisent leurs enfants à l'école, et que ça, ça
02:11n'est pas tolérable dans un pays comme la France, ni nulle part d'ailleurs.
02:15Et puis, se dire aussi que la lumière doit être faite, j'ai vu qu'on avait identifié
02:21le suspect, on n'a pas encore les motivations de son acte, mais voilà, on imagine un peu
02:26les choses, et que l'antisémitisme est un fléau, je tiens à le réaffirmer ici.
02:30Je tiens à réaffirmer que dans notre programme du Nouveau Front Populaire, on avait fait
02:33des propositions assez précises pour renforcer les protections de sécurité devant les lieux
02:38culturels et cultuels, qu'ils soient musulmans, juifs, catholiques, etc.
02:43Et puis qu'on avait proposé aussi un grand plan de lutte contre l'antisémitisme, un
02:47plan qui soit interministériel, qui mette vraiment en action toutes les composantes
02:53gouvernementales, parce que la réalité, c'est que la lutte contre l'antisémitisme n'est
02:57pas qu'une question de sécurité publique, ça doit commencer à l'école, il y a plein
03:01de domaines d'action ministérielle qui sont concernés, et que si on veut vraiment
03:05faire reculer l'antisémitisme, alors ça doit se passer, voilà, dans plein de champs
03:10thématiques.
03:11Ce matin, dans le Parisien, Christian Estrosi, le maire de Nice, dénonce les irresponsables
03:16qui soufflent sur les braises de l'antisémitisme, ils doivent rendre des comptes, dit-il.
03:21Est-ce que vous vous sentez visée à gauche ?
03:23Absolument pas.
03:24Jean-Luc Mélenchon, par exemple, dans sa réaction sur Twitter, sur X, n'a pas mentionné
03:29le mot antisémitisme.
03:31Pour moi, c'est plus clair quand on le fait, et sûrement faut-il désormais toujours le
03:37faire pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté.
03:39Il est donc dans le déni de ce mal qui ronge la France ?
03:41Il y a eu beaucoup trop d'actes antisémitismes depuis des mois, et je pense que sur certains,
03:47le mot antisémitisme a posé très clairement, et nécessaire, parce que je pense que peut-être
03:51pour des gens qui nous regardent et qui nous écoutent, on ne se rend pas immédiatement
03:54compte du côté antisémitique de l'acte.
03:56Quand quelqu'un pose une bombe dans une synagogue, le caractère antisémite de cette
04:03action, il n'est pas mystérieux, il n'est pas ambigu, il n'est pas caché, il n'y
04:08a pas besoin que les politiques révèlent le caractère antisémite de cet acte, c'est
04:11évident.
04:12Une bombe a été posée dans une synagogue.
04:15Une nouvelle ambiguïté de Jean-Luc Mélenchon ?
04:16Je pense qu'il ne fait aucun doute pour Jean-Luc Mélenchon et pour aucun membre
04:19de la France Insoumise, mais par ailleurs je ne suis pas leur porte-parole donc vous
04:21leur poserez la question, sur le caractère antisémite de cet acte.
04:24Une bombe a été posée dans une synagogue, il n'y a aucun débat à avoir.
04:29Mais quand Jean-Luc Mélenchon n'écrit pas le mot antisémitisme ?
04:32Il se trouve que dans mon tweet, j'ai relu mon tweet de réaction immédiate, je n'ai
04:35pas mis le mot antisémitisme, j'ai apporté mon soutien immédiat à toute la communauté
04:39juive de ce pays, et personne ne m'a dit que Marine Tondoni n'a pas mis le mot antisémitisme,
04:43elle ne reconnaît pas le caractère antisémite.
04:44Jean-Luc Mélenchon ne parle pas de la communauté juive, il parle de fidèles.
04:47Je n'ai pas regardé son tweet pour tout vous dire, mais quand quelqu'un pose une
04:50bombe dans une synagogue, il n'y a aucun débat à avoir sur le caractère antisémite,
04:55c'est compris dans l'énoncé de l'attentat, enfin excusez-moi, c'est une synagogue,
05:00il n'y a aucun doute sur le fait que ce bâtiment n'a pas été ciblé par hasard,
05:04et au Nouveau Front Populaire, nous avons une seule ligne sur l'antisémitisme, c'est
05:08celle que je viens de vous relater, il y a une page qui est consacrée au sujet, et voilà,
05:13les choses sont claires pour tout le monde, nous avons écrit ce programme ensemble, nous
05:16l'avons signé et porté ensemble, toute personne qui s'éloignerait de ce programme
05:20s'éloignerait du Nouveau Front Populaire, et aujourd'hui pour moi, personne ne s'en
05:24est écarté, il est évident pour tout le monde que c'est un acte antisémite, il
05:27est évident pour tout le monde qu'il faut le condamner, et il est évident pour tout
05:30le monde qu'il ne faut pas se contenter de le condamner, mais qu'il faut agir, c'est
05:33pour ça que nous avons fait des propositions, et que si nous sommes nommés par Emmanuel
05:36Macron, nous pourrons enfin les mettre en œuvre.
05:38Mais si on parle de Jean-Luc Mélenchon, c'est parce qu'il avait lui-même assuré
05:41que l'antisémitisme en France était résidu et qu'il ne le serait pas.
05:44Et c'était une erreur, et je peux vous dire que c'est des sujets qui ne m'amusent
05:49pas, et que quand cette erreur avait été commise, j'ai eu une discussion avec lui
05:53assez franche, comme nous en avons au sein du Nouveau Front Populaire.
05:56Et que vous avez-t-il dit ?
05:57Ce que je veux vous dire, c'est que je ne mets pas de poussière sous le tapis, je ne
06:03regarde pas ailleurs quand ça me dérange et quand je trouve ça inconfortable, nous
06:06sommes écologistes, on est habitués à affronter les problèmes de face, de front,
06:11et donc il y a des sujets qui sont pour nous intangibles, sur lesquels il faut être extrêmement
06:16ferme et sérieux, parce que ça touche des vies.
06:17C'est valable pour l'antisémitisme, mais c'est valable pour d'autres sujets aussi.
06:20Il y a aussi des personnes de confession musulmane qui se sentent ciblées dans ce pays.
06:24Je vais vous dire, moi par exemple, hier aux journalités des écologistes, il y a une
06:28associative très connue de la cause palestinienne, une asso qui est consacrée à ça depuis
06:33des années, qui est venue me voir en me disant « Marine, tu as vu cet attentat à la synagogue,
06:36c'est terrible ? » Et je lui ai dit « Est-ce que tu as vu qu'il y a des images de vidéosurveillance
06:40qui viennent d'être retrouvées, et que la personne qui a posé la bombe, présumée
06:44mais il y a quand même peu de doute, portait un drapeau palestinien, et la personne s'est
06:48effondrée ? » Elle m'a dit « C'est terrible pour la cause palestinienne, parce que toutes
06:52les personnes qui défendent cette cause palestinienne dans le pays, et qui en prennent aussi plein
06:56la figure, vont porter l'amalgame de cet attentat ». Et donc on vit dans un moment,
07:01M. Estrosi, il y a un truc sur lequel il a raison dans sa question, c'est qu'il faut
07:03arrêter de jeter de l'huile sur le feu. Et ça vaut pour tout le monde. Parce qu'on
07:07a un moment de tension dans ce pays, qui devient extrêmement grave, et qu'il faut faire
07:11descendre, parce que ça devient invivable, ça devient invivable pour tout le monde,
07:15et on construit une société finalement où on est en train de vivre face à face plutôt
07:19que côte à côte. Oui, ce n'est pas la société que je souhaite.
07:22Sur cette question de la France insoumise et de l'antisémitisme, êtes-vous embarrassé
07:26par le fait que Rima Hassan, députée européenne LFI, ait défilé aux côtés de Proamas
07:32en Jordanie cet été ? C'est des sujets hyper compliqués. On ne
07:37peut pas comme ça dire « je condamne, j'approuve ». Rima Hassan, elle est palestinienne. Elle
07:41est née dans un camp de réfugiés. Elle a pu en sortir enfant parce que ses parents
07:45ont divorcé et que sa maman a pu rejoindre la France avec quelques-uns de ses enfants,
07:49pas tous, qu'elle a pu les faire venir un par un, que c'est comme ça que Rima est
07:52arrivée en France, que son papa y vit encore, que je crois savoir qu'elle a retrouvé
08:01cet été pour la première fois depuis des années et qu'il a 78 ans, qu'il est né
08:05dans ce con et que vraisemblablement il y mourra. Et je pense qu'il faut se mettre
08:09à la place des gens. Moi, sur le 7 octobre, je n'ai eu aucun doute. C'était facile
08:13et évident pour moi. Mais elle, visiblement, elle a des doutes puisqu'elle est née dans
08:17un camp de réfugiés palestinien dont son père n'est jamais sorti de sa vie. C'est
08:24une violence symbolique incroyable. Et donc, moi, je ne suis pas là pour distribuer les
08:27bons points, les mauvais points, les leçons de morale. La ligne des écologistes, vous
08:30la connaissez. Je suis convaincue que c'est la bonne et que c'est la seule qu'il faut
08:35porter. La ligne de la paix au Moyen-Orient, la ligne du cessez-le-feu, la ligne aussi
08:40de l'arrêt de la colonisation illégale et des humiliations en Cisjordanie. C'est
08:44une évidence pour nous de la libération des otages. C'est une poudrière. On voit
08:49bien ce qui se passe au Liban encore ce matin, ce qui n'est pas encore très clair pour
08:53tout le monde. Si on ne fait pas des efforts diplomatiques...
08:55Donc, il ne faut pas avoir de paroles ambiguës, mais quand Rima Hassan dit que le 7 octobre,
09:00ce n'est pas une attaque héroïque...
09:01Je ne suis ni l'avocate, ni la porte-parole de Rima Hassan. Vous le savez, les vers sont
09:06extrêmement clairs sur le sujet. Nous l'avons été à la minute le 7 octobre dernier et
09:11chaque jour de vue.
09:12Ce sont vos partenaires politiques, c'est pour ça qu'on oppose l'action.
09:13Ce sont mes partenaires politiques qui ont signé ce programme et sur la lutte contre
09:18l'antisémitisme et sur le conflit israélo-palestinien. Il est très clair. Il est d'ailleurs beaucoup
09:23plus clair.
09:25Je pense que j'ai été claire sur le sujet. On peut faire toutes les missions là-dessus
09:28si vous le souhaitez. Je n'ai pas de problème. Je peux répondre encore longtemps. Ce que
09:31je vais vous dire, c'est que c'est un sujet bien plus important que des questions de joute
09:36politique. C'est un sujet bien trop sérieux pour en faire ce que nous sommes en train
09:40d'en faire là, c'est-à-dire revenir quatre fois sur la même question à laquelle j'ai
09:42d'ailleurs déjà répondu. Vous ne me mettrez pas en difficulté sur ce sujet parce que
09:45les écologistes et le Nouveau Front Populaire sont solides sur leurs appuis. Par contre,
09:50ce que je trouve extrêmement ambigu, c'est que la France, par exemple, qui me semble-t-il
09:55est encore pour une solution à deux États sur place, refuse de reconnaître l'État
10:01palestinien officiellement. Et donc, comment on peut porter une solution à deux États
10:04quand on ne reconnaît pas l'un des deux ? Comment on peut demander une trêve olympique
10:08juste pour des questions politiciennes intérieures sans en demander une pour Gaza et pour les
10:12massacres qui sont en cours là-bas ? Comment on peut ne pas mobiliser l'entièreté de
10:17la diplomatie au service de cette cause, au service de la paix ? Et même si on est
10:21égoïste et qu'on s'en fout du Moyen-Orient, rendons-nous compte de la manière dont c'est
10:25en train de fracturer notre société jusqu'à la France. Et si ce que l'on veut, c'est
10:30une société apaisée où l'on vit côte à côte et pas face à face, il va falloir
10:34traiter les sujets ici et là-bas et être un peu courageux diplomatiquement. La France
10:39a su dans le passé avoir une parole singulière qui nous avait tous rendus fiers sur cette
10:44zone du monde, avec Dominique de Lupin notamment. Je souhaite que l'on renoue avec de l'ambition
10:48diplomatique, qu'on retrouve notre place parce qu'on a perdu la face en fait dans
10:53ce conflit. On n'a pas été à la hauteur de notre rang, de nos ambitions et ça aura
10:57des conséquences y compris dans nos relations avec tous les pays du Moyen-Orient. Je pense
11:03qu'on est en train de perdre notre stature dans cette zone du monde et c'est dommage
11:06parce que c'était des leviers importants dont on aurait eu à servir pour porter la
11:10diplomatie française et la paix.
11:11Avec tous ces sujets graves et dans ce contexte, on a vu quelques images de vous hier, Périne Tarnot.
11:18Effectivement, on a vu quelques images de vous hier soir dansant avec Olivier Faure.
11:22Il y avait un DJ qui portait un masque d'Emmanuel Macron. C'est vrai que dans cette période,
11:26dans ce contexte tendu qu'on vient de rappeler et après cette attaque contre la synagogue
11:30de la Grande Motte, est-ce que vous comprenez que certaines personnes aient pu être choquées
11:34de vous voir danser comme ça avec un autre responsable politique de gauche, Olivier Faure ?
11:38Écoutez, si ça choque certaines personnes, je m'en excuse. Après, je ne vais pas passer
11:43la matinée à m'excuser. Je suis une femme politique sincère, franche, exemplaire. Je
11:48ne bois pas, je ne fume pas, je ne prends aucune drogue, je ne bois même pas de café.
11:52Je danse. On me dit parfois « qu'est-ce que tu prends pour tenir ? » Rien en fait,
11:55c'est ça le secret. Je danse. Il y a une phrase, c'est les écologistes qui disent
11:59« si ta révolution ne sait pas danser, ne m'invite pas à ta révolution ». C'est
12:04une manière de porter le combat dans plein de pays, dans plein de pays bien plus durs
12:08que la France. Les femmes, les résistants dansent aussi parce que c'est une manière
12:12de tenir. Et en fait, la vie est grave tout le temps. Alors qu'est-ce qu'on va faire ?
12:16On va s'arrêter de danser, de chanter, de rire. C'est ça la France qu'on veut ?
12:20Moi, je suis désolée. Si certains, ça les choque vraiment, je m'en excuse. Mais si
12:26ça les choque plus d'avoir des ministres qui dansent quand ils sont dans une fête,
12:31dans un mariage, en famille, avec des amis, que d'avoir des ministres qui ne font pas
12:34la différence entre l'extrême droite et le reste des forces politiques qui ne sont
12:37pas capables d'appeler à voter contre le rassemblement national entre les deux tours,
12:41ce qui s'est produit, voilà. Si c'est ça la France, alors ce n'est pas dans ce
12:47pays que j'ai envie de faire de la politique. Il se trouve que c'est ici que j'en fais,
12:49que je suis fière d'en faire, que je suis fière d'en faire à notre manière et que
12:52le nouveau front populaire est populaire. Nous sommes des gens normaux, je suis désolée
12:58de vous le dire. Et moi, je viens aussi d'un territoire, je n'ai peut-être pas les mêmes
13:00codes que certains, que certains en politique, que certains dans le journalisme. Je viens
13:04du bassin minier du Pas-de-Calais, qui est un territoire éminemment populaire, où
13:07le week-end, dans les repas avec les aînés, on danse, y compris mon maire rassemblement
13:11national, y compris Marine Le Pen, qui est députée de ma circonscription et qui, voilà,
13:16quand il y a un karaoké, etc., va prendre le micro. C'est une manière populaire de
13:20faire de la politique. Alors, on va me dire, pourquoi tu as dit du bien de Marine Le Pen,
13:24je viens d'un territoire où c'est comme ça. Et donc, soit en France, il n'y a qu'un
13:27code, qu'une norme, qu'il faut tous appliquer, on se ressemblera tous et ce sera triste.
13:34Ce n'est pas ma manière de faire.
13:36Vendredi, ce n'était pas une danse, peut-être un ballet à l'Elysée des différents partis
13:40politiques et vous en faisiez partie. Et depuis, Jean-Luc Mélenchon a ouvert la voie à un
13:46gouvernement de gauche sans ministre.
13:49On va passer toutes les missions sur Jean-Luc Mélenchon, mais là, on va avoir du bien
13:50à dire, vous allez être très déçus.
13:51Non, parce que c'est la dernière actualité. Jean-Luc Mélenchon, je le disais, a ouvert
13:55la voie hier à un gouvernement de gauche sans ministre LFI. Est-ce que ce geste pourrait
14:00débloquer les négociations ? Et déjà, est-ce qu'il vous avait prévenu ?
14:04C'est une question qui intéresse beaucoup les gens. Est-ce que Jean-Luc Mélenchon vous
14:07prévient à chaque fois qu'il parle ?
14:09Vu que vous expliquez que vous êtes un bloc uni, c'est normal que vous fassiez cette
14:14question.
14:15Je trouve que ce qu'a fait Jean-Luc Mélenchon hier est extrêmement intéressant parce que,
14:19comme depuis le départ, on ne se laisse pas prendre au piège. Je vous rappelle que le
14:239 juin dernier, quand Emmanuel Macron a prononcé sa dissolution surprise, il n'avait consulté
14:27personne. C'était l'étonnement général. Et il a vraiment fait le pari de la stupéfaction
14:31chez nous, du fait qu'on n'arrive jamais à se mettre d'accord et qu'on sombre.
14:34Jour après jour, depuis le 9 juin, nous avons fait la démonstration à chaque étape, alors
14:38que tout le monde disait que ça ne marchera jamais. Quand on a lancé le nouveau Front
14:42populaire, ça n'allait jamais marcher. On ne trouverait pas d'accord électoral, on
14:45l'a fait. On ne trouverait pas d'accord programmatique, on l'a fait. On n'arriverait
14:48pas à faire campagne, on l'a fait. On ne pourrait jamais gagner, nous avons gagné.
14:52En plus, il n'y a eu qu'un jour de feuilleton sur « ils ne trouveront jamais de nom de
14:55Première Ministre ». C'est exactement ce qu'on a trouvé. Elle s'appelle Lucie
14:59Casté. Et le nouveau feuilleton, c'est « elle ne sera jamais nommée ». Et puis
15:03d'ailleurs, quand on sera nommé, on nous dira qu'ils n'arriveront pas à faire
15:05le budget, ainsi de suite. Ce n'est pas grave. C'est le jeu politique.
15:07Est-ce qu'Emmanuel Macron a cherché à vous piéger, puisque vous parlez de piège,
15:09vendredi ?
15:10Évidemment. Moi, je pense qu'Emmanuel Macron, c'est une expression qui lui est
15:14chère, c'est lui qui l'avait inventée. Il a fait son Gaulois réfractaire tout l'été
15:18en refusant de nommer. Il a fait, quelque part, le pari de l'effritement du nouveau
15:21front populaire.
15:22Excusez-moi, mais vous n'êtes pas sorti de l'Elysée en disant « il a cherché
15:26à nous piéger ».
15:27Non, mais peut-être qu'il a pensé cet été que le château de Cartres allait s'effondrer.
15:31Moi, je n'ai quand même pas bien compris. Si vous avez compris mieux que moi, expliquez-moi.
15:34Je sortirai plus intelligente et plus renseignée de cette émission. Pourquoi il nous explique
15:38que c'était irresponsable de nommer un Premier ministre en juillet ou en août,
15:41donc vraiment, il ne pouvait pas le faire ? OK, il a le droit de le penser. Mais alors,
15:44s'il pense qu'on ne peut pas changer de Premier ministre l'été, pourquoi il
15:46fait une dissolution entre juin et juillet ? C'est la question que je vais poser,
15:50d'ailleurs.
15:51Là, vous revenez très largement en arrière.
15:52C'est pour vous montrer que tout ça est une comédie plutôt même mauvaise, qui
15:59est mauvaise pour les Français, parce que les Français, ils ont été votés comme
16:01jamais. Ils ne s'étaient jamais déplacés aussi nombreux aux urnes depuis bien longtemps
16:05parce qu'ils ont cru que ce bulletin-là aurait du sens. Et donc, ils votent 73% des
16:09Français veulent une rupture politique avec le macronisme. Ils sont, quelques semaines
16:12plus tard, Gabriel Attal est toujours Premier ministre, Yann Broll-Pivet est toujours président
16:16de l'Assemblée nationale. Et donc, si on continue à ce rythme-là, en plus, on n'a
16:20du coup mis en place aucun changement.
16:21Sur la position de Jean-Luc Mélenchon, j'avance.
16:24Je finis là-dessus, mais la rentrée scolaire, le coût de la vie étudiante pour cette année
16:29va être 27% plus élevé qu'il ne l'était en 2017. Il y a 4 Français sur 10 qui ne
16:33sont pas partis en vacances. La réforme des retraites injustes s'applique encore.
16:36Ce ne sont que des choses qu'on aurait pu changer cet été. On perd du temps et Emmanuel
16:40Macron fait obstruction au changement.
16:42Sur la position de Jean-Luc Mélenchon, on y revient.
16:44Vous ne reconnaissez pas ça des fêtes. J'avais dit que c'était comme mon fils au Monopoly Junior.
16:46C'est exactement ce que je pense. Parce qu'un président de la République refuse d'avouer
16:50son échec, on en est là, il bloque tout le pays. Ce n'était pas une trêve olympique,
16:53c'était une pause démocratique. Alors, ce que fait Jean-Luc Mélenchon, pardon pour
16:58ce lapsus qui, à mon avis, va beaucoup énerver Jean-Luc Mélenchon, mais ce qu'a fait Jean-Luc
17:02Mélenchon hier est intelligent et courageux.
17:06C'est un coup de bluff, c'est quoi ? Parce qu'on a vu le camp central, également la droite.
17:09Il lance la preuve qu'il est bien plus ouvert et constructif que celles et ceux qui nous
17:12donnent des leçons de morale. Parce qu'il dit que si c'est nous le problème, on est
17:16prêts à se mettre en retrait. On est prêts à se mettre en retrait parce qu'on ne veut
17:19pas que la situation politique du pays tout entier soit bloquée juste par nous.
17:22Mais ne rien abandonner du programme.
17:24Comment ?
17:25Ne rien abandonner du programme.
17:26On parlera du programme. Enfin, si on mélange tout, on ne va pas réussir à bien décrire
17:29les choses. Mais attendez, Jean-Luc Mélenchon, on dit toujours qu'il n'écoute personne,
17:34qu'il est intraitable, qu'il est insoumis, qu'il est là, qu'il campe, etc. Lui, il
17:37dit hier que si c'est nous le problème, on se met en retrait. On ne veut pas être,
17:41dans une situation aussi grave, la force politique qui bloque tout le jeu politique français.
17:45Mais ce qui est intéressant dans ce qu'il fait, c'est que moi, je me tourne vers le
17:49camp macroniste en disant que c'était soi-disant eux le problème. Donc maintenant qu'ils
17:53disent ça, que vous répondez nous ? Je n'ai entendu aucune réponse de leur part depuis
17:5824 heures. Je pense que ça panique un peu dans le camp macroniste.
18:00On a entendu la droite rejeter l'idée d'un gouvernement sans ministre.
18:05Mais quand nous sommes allés voir Emmanuel Macron, qui nous a posé la question en disant
18:08que ce n'est pas moi vraiment qui vous la pose, mais j'ai entendu certains dire qu'ils
18:12ne voulaient pas de France insoumise au gouvernement, donc je suis obligée de vous demander, désolé
18:15M. Bompard, parce que vraiment c'est mon rôle de président de la République et de
18:18voir si une solution est possible, là vraiment ça semble bloquant. Moi, je lui ai répondu
18:23que le Nouveau Front Populaire, c'était quatre forces politiques. Les gens qui ont
18:26mis ce bulletin dans l'urne, même s'ils avaient une préférence sur un logo par rapport
18:29à un autre, ont mis un bulletin avec les quatre logos dans l'urne. Nous avons travaillé
18:33ensemble, fait campagne ensemble, gagné ensemble. Et depuis nous nous préparons
18:37à gouverner ensemble.
18:38Mais vous savez que ce n'est pas une question de personne, c'est une question vraiment
18:39de programme.
18:40Oui, mais les électeurs, on a le même programme, ensemble. Les électeurs de la France insoumise,
18:45dont je ne fais pas partie, ni comme membre du parti, ni comme électrice, ils ne valent
18:49pas moins que les autres. Ils ont d'ailleurs plutôt été au rendez-vous du Front Républicain
18:54beaucoup plus, de manière quasi instinctive. Ils ont tous été au rendez-vous du Front
18:58Républicain, là où certains membres du gouvernement n'avaient plus compris la différence
19:01entre l'extrême droite et la gauche.
19:02Vous dites que c'est un coup malin de la part de Jean-Luc Mélenchon. Qu'est-ce
19:05que ça change ? Ça ne change pas grand-chose sur la situation ?
19:08Si, parce que ça inverse la charge de la preuve. On va arrêter de dire que c'est
19:10nous le problème. Nous ne sommes pas le problème. Nous serons toujours la solution.
19:13Si, vous allez vous entendre dire que le problème c'est le programme.
19:15Parce que ce qui va se passer, ceux qui veulent, ceux qui disent qu'il ne faut pas laifier
19:18au gouvernement, c'est les mêmes qui disent, et ils ont raison de le dire, vous n'avez
19:21pas de majorité absolue. Certes, on s'en était rendu compte. On aurait préféré
19:24en avoir, on n'en a pas. Alors dans ces cas-là, soit on fait comme Jordan Bardella
19:27pendant les législatives.
19:29Attendez, Jordan Bardella pendant les législatives, il a dit, alors moi si je n'ai pas la majorité
19:33absolue, je n'irai pas. Lui, il y va que quand c'est confortable, royal au bar, tapis
19:37rouge. Si tout le monde fait comme Jordan Bardella, la France ne peut pas avoir de gouvernement
19:42jusqu'aux prochaines élections législatives, qui sont au minimum en juin 2025. C'est
19:46ça qu'on veut pour la France ?
19:47Mais vous avez marqué une tour de l'idée que si vous n'élargissez pas un peu votre
19:50majorité, vous n'aurez pas de coalition, que vous n'élargissez pas un tout petit
19:56peu. Et donc avec le programme Un Changer, ça ne sera pas possible.
19:59Alors vous voulez qu'on élargisse notre majorité. C'est d'ailleurs ce que nous
20:02disons, vous n'avez pas la majorité absolue, comment vous faites ? Et les mêmes personnes
20:04nous disent, commencez par enlever la France insoumise. C'est-à-dire que les gens qui
20:07disent on n'a pas une majorité assez grande, qui sont vraiment des bonhommes qui cherchent
20:10des conseils pour nous, commencent par vouloir enlever un tiers des députés. Et puis après,
20:13j'imagine que les écologistes sont les suivants sur la liste. Quand il n'y aura
20:16plus la France insoumise, ils diront oui, mais il reste quand même les écologistes.
20:17Eux, on ne les aime pas trop. Les communistes vont, à mon avis, ne suivre pas trop longtemps
20:21après. Et puis sans doute même qu'une partie des socialistes ne seront pas assez
20:24dans l'arc républicain à leur goût. Arc républicain, vous avez compris que moi,
20:28je ne prenais pas de leçon de morale, vu ce qui s'est passé entre les deux tours
20:30en France. Et que beaucoup de députés macronistes ont été élus grâce aux voix de la France
20:34insoumise.
20:35Ça ne répond pas à la question, comment faites-vous pour élargir la majorité ?
20:36Non, mais attendez, ce que je vous dis, c'est que celles et ceux qui veulent nous diviser
20:39veulent nous affaiblir. C'est leur unique but. Ils ont tellement une majorité plus
20:43faible que la nôtre, que pour arriver à armes égales, ils doivent nous diviser et
20:46enlever une partie de notre France.
20:47Mais malgré tout, vous devrez élargir cette majorité. Sur quel compromis êtes-vous
20:50prêts à faire ? Le SMIC à 1 600 euros ? La retraite ?
20:53Alors, nous, nos objectifs, qui sont dans ce programme, et notre détermination demeurent
21:00inchangées.
21:01Donc le programme, rien que le programme.
21:02On a travaillé à ça, on l'a chiffré, on a été élu dessus. Par contre, ça, c'est
21:06un programme qu'on a écrit en juin, qui était fait pour être appliqué dès 8 juillet
21:11si nous avions la majorité absolue. Si nous avions la majorité absolue, le 8 juillet,
21:14on a brogé la réforme des retraites, on avait séquencé, c'était très transparent.
21:17Donc il faudra des compromis sur quelques points.
21:19On sait bien que ça ne va pas être aussi simple que ça. Mais on ne va pas arriver
21:23sur le plateau en disant, alors, page 12, on laisse tomber, la page 14, c'est fini,
21:27le SMIC, désolé les gars, vous ne le faites plus, ce n'est pas nous.
21:30Cet été, elle dit que le SMIC à 1 600 euros, ce ne peut être qu'un horizon. Elle se fait
21:35reprendre tout de suite par la France insoumise.
21:37Alors, j'ai eu une discussion avec Lucie Castelay là-dessus, et c'est vrai que je pense que
21:40le mot horizon, elle a reconnu elle-même le mot horizon.
21:44En fait, pour elle, horizon, c'est là où elle regarde, c'est-à-dire que c'est son objectif.
21:47Pour moi, l'horizon, c'est ce qu'on n'atteint jamais.
21:49Et donc, du coup, on n'avait pas la même...
21:51Et il y a deux sens à ce mot.
21:53Sur le SMIC, par exemple, le SMIC à 1 600 euros, c'est indispensable.
21:59Comment penser qu'on peut vivre à Paris avec un SMIC à 1 600 euros quand on a deux enfants
22:04et qu'on doit se loger à Paris ? On veut le faire, mais on ne peut pas le faire si
22:08on ne fait pas des mesures pour aider les PME et les TPE.
22:10Mais vous vous changez de question pendant ma réponse, donc je n'y arrive pas.
22:14Non, mais on ne changera pas le SMIC à 1 600, on veut le faire et on le fera à condition
22:18qu'on ait les aides pour les PME et les TPE, parce qu'on ne veut pas non plus que les artisans
22:21crèvent dans ce pays.
22:22Et donc, la question, ce n'est pas à moi qu'il faut la poser, c'est aux députés.
22:25Et c'est la meilleure manière de faire, parce que ça va être transparent, démocratique.
22:29On va dire, par exemple, taxes sur les super profits.
22:32Les super profits, vous savez, c'est des rendements comme ça, surprises, qui ne correspondent
22:37à aucun travail supplémentaire, aucun mérite supplémentaire, aucun talent supplémentaire.
22:41C'est une manne qui tombe du ciel.
22:42J'ai des entreprises souvent qui gagnent déjà beaucoup d'argent parce qu'il y a une crise énergétique,
22:46une guerre en Ukraine, le Covid, etc.
22:49Donc, c'est de l'argent qui n'est pas vraiment mérité.
22:51On propose de taxer ces super profits, c'est 15 milliards d'euros par an.
22:5480 % des Français sont pour.
22:56Le Modem avait d'ailleurs déposé une proposition de loi pour demander la même chose.
23:01Donc, quand nous allons arriver au budget 2025, en mettant ce sujet sur la table et
23:05en disant, nous voulons taxer les super profits, qui est pour, qui est contre,
23:07chacun prendra ses responsabilités.
23:09Et je pense que sur les déserts médicaux, sur l'école, sur les services publics...
23:12Mais vous ne répondez pas vraiment à notre question de savoir s'il y a des points de votre programme
23:16que vous pouvez faire évoluer pour essayer d'élargir votre majorité.
23:19Ce que je vous ai dit, c'est que ce n'était pas à nous.
23:22Vous savez, quand on pose ses fesses sur le tourbogan du renoncement, il glisse très vite.
23:26Ne comptez pas sur nous pour faire ça.
23:28Nous, notre ambition, elle est là et elle demeure intacte.
23:32Et nous ferons passer ce que nous pouvons faire passer, amendement par amendement, texte par texte.
23:37On va se battre, on va faire quelque chose d'assez intéressant qui se perd en politique ces temps-ci.
23:40On va essayer de convaincre.
23:42Parce que quand vous avez une pile de 49.3 sous la main, dont vous pouvez disposer,
23:46vous n'essayez plus de convaincre.
23:48Vous arrivez en disant, vous êtes d'accord ? Ah, vous n'êtes pas d'accord ?
23:50On s'en fiche, à vous manifester, on s'en fiche.
23:52Nous ferons différemment.
23:54La méthode va être différente, y compris avec les syndicats, y compris avec les corps intermédiaires.
23:57Quand vous verrez, vous serez de nouveau en contact avec Emmanuel Macron, probablement mardi,
24:02qu'est-ce que vous pouvez lui dire de nouveau ?
24:04Nous, ce qu'on avait à lui dire, on lui a déjà dit.
24:09J'ai d'ailleurs envie de lui dire qu'on lui a dit, dès juillet,
24:13on a redit la même chose fin juillet, début août, mi-août, fin août,
24:16nous avons le mérite de la constance.
24:21Jean-Luc Mélenchon, de lui-même, fait une ouverture
24:25qui montre qu'il n'est peut-être pas l'image que les gens ont de lui.
24:29Moi, ça me fait plaisir, quand c'est Jean-Luc Mélenchon qui fait ce mouvement.
24:33Deuxièmement, qui met la balle dans le camp de l'ex-majorité présidentielle,
24:38des soutiens d'Emmanuel Macron, qui leur dit, la France insoumise, c'était ça votre problème ?
24:41Il n'y a plus de problème. Alors, que faisons-nous ?
24:44Nous avons fait un compromis, à vous, qu'êtes-vous prêts à faire ?
24:46C'est eux que j'ai envie d'entendre.
24:48Et je le trouve bien muet depuis hier soir.
24:50On passe à la suite.
24:52Le Grand Jury. Questions express.
24:55Avec une série de questions et une réponse par oui ou par non,
24:58ou pour ou contre Marine Tendelier.
25:00Je crains le pire pour tout vous dire sur les questions de surprise.
25:03Ne vous inquiétez pas. Emmanuel Macron est-il un autocrate qui dirige tout seul ?
25:07C'est Jean-Luc Mélenchon qui l'a dit.
25:10On n'a pas le même sens du mot consultation, en tout cas.
25:13Avec Emmanuel Macron ?
25:14Ce ne sont pas les mots que j'aurais employés,
25:16mais il n'est pas non plus exactement l'inverse de ce que vous décrivez.
25:20Karim Bouamran, le maire de Saint-Ouen dont le nom a émergé cet été pour Matignon,
25:25est-ce que vous êtes partante oui ou non pour Karim Bouamran pour Premier Ministre ?
25:30Non, ce n'est pas contre lui.
25:31C'est que notre seul candidat est Lucie Castez.
25:33Un communiste, un socialiste, un écologiste ou un insoumis vous feraient exactement la même réponse.
25:37Même chose pour Bernard Cazeneuve ?
25:39Même chose pour tous les autres noms que Lucie Castez.
25:41C'est juste qu'on nous présente ces alternatives comme des solutions.
25:44Ce ne sont pas des solutions, c'est de la fiction.
25:46Si notre majorité n'est pas assez large, alors que c'est la plus large, la plus cohérente et la plus solide sur le marché,
25:50les noms que vous citez bénéficient de coalitions encore moins larges.
25:55Bernard Cazeneuve est soutenu par un parti du Nouveau Front Populaire.
26:01Un parti dont en plus il est parti.
26:03Cela commence quand même à devenir compliqué.
26:04Renonceriez-vous à la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR, oui ou non ?
26:10Ce n'est pas en deux ans que ça se joue.
26:12Ce n'est pas une question de la mandature qui s'avoue.
26:14La secrétaire nationale écologiste vous dit bien évidemment que l'argent doit être mis dans l'énergie renouvelable parce qu'elle se déploie.
26:20Oui, il faut abandonner les nouveaux EPR.
26:22Ce n'est pas là-dedans que l'argent doit être mis prioritairement.
26:25Ni pour la crise énergétique, ni pour la crise climatique.
26:27Une question sur la CAF de Grenoble qui réduit ou supprime les aides sociales allouées aux condamnés pour trafic de drogue.
26:33Grenoble qui est touché par une série de fusillades.
26:36Est-ce que vous êtes pour ou contre ?
26:39Moi je ne pense pas que ce soit par des mesures comme ça qu'on résolve ni la criminalité, ni la délinquance, ni le problème de sécurité dans ce pays.
26:47Donc plutôt non Marine Tendelier, secrétaire nationale des écologistes.
26:52Vous restez avec nous pour la seconde partie de ce Grand Jury.
26:55On va notamment parler du Parlement, de tout ce qui va se passer puisque le pouvoir sera en grande partie au Parlement pour la suite.
27:02De ce que vous pourriez faire, votez ou pas.
27:04A tout de suite.
27:09Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
27:12Marine Tendelier, secrétaire nationale des écologistes et notre invitée ce dimanche à mes côtés pour vous interroger.
27:18Perrine Tarnot de Public Sénat et Jim Jarassé du Figaro.
27:24Le Grand Jury, ça se passe au Parlement.
27:28Quel que soit le futur Premier Ministre, l'Assemblée Nationale fera sa rentrée le 1er octobre.
27:33Et le 31 octobre prochain, le Rassemblement National inscrit dans sa niche parlementaire.
27:37C'est le moment où il peut présenter ses propres propositions de loi.
27:40Une abrogation de la réforme des retraites.
27:43Est-ce que les écologistes pourraient voter cette loi du Rassemblement National, Marine Tendelier ?
27:48Votre séquence s'appelle, ça se passe au Parlement.
27:50Et vous parlez du 31 octobre, qui est quand même un peu loin.
27:53Normalement, d'ici le 31 octobre, Lucie Castex aura été appelée à Matignon.
27:58Et l'une des premières mesures que nous avons prévues de prendre, c'est l'abrogation par décret de cette réforme injuste des retraites.
28:06Arrivé au 31 octobre, le texte que veut inscrire dans sa niche le Rassemblement National sera sans objet.
28:12Le problème sera déjà réglé.
28:14Dans l'hypothèse que je n'imagine pas, mais imaginons-la quand même,
28:18où Lucie Castex ne serait pas nommée Première Ministre.
28:20Pour moi, ça ne se passera pas à l'Assemblée, ça se passera au local des Verts,
28:23puisqu'il ne vous échappera pas que je ne sois pas députée.
28:26J'ai toujours fait entièrement confiance à mon groupe parlementaire pour prendre les bonnes décisions.
28:30Nous n'avons aujourd'hui jamais voté de texte ou d'amendement déposé par le Rassemblement National.
28:37On a eu une jurisprudence constante sur le sujet.
28:40Vous seriez embarrassée par ce projet de loi du Rassemblement National ?
28:43J'entends là qu'ils pourraient déposer notre texte.
28:45C'est ça qu'ils cherchent un peu le tour de passe-passe, ils pourraient déposer notre texte.
28:49Je compte sur les députés pour prendre la bonne décision.
28:53Je leur fais entièrement confiance.
28:55Je sais qu'ils en discuteront au groupe écologie.
28:57Je sais qu'ils en discuteront avec leurs partenaires du Nouveau Front Populaire.
29:00Je viens d'une ville, Rassemblement National.
29:03Ça fait dix ans qu'à chaque conseil municipal, il m'arrive de voter des choses avec eux.
29:08Je ne sais pas quelle image vous avez de moi en tant qu'écolo,
29:12mais quand on est conseiller municipal dans une ville,
29:14je ne vais pas voter pendant dix ans contre tout, tout le temps,
29:18y compris le fait que les gamins puissent aller à la piscine en bus scolaire, etc.
29:21Il y a un moment où, sur le budget, je vote contre.
29:23Vous n'avez pas comme principe de ne pas voter avec le Rassemblement National ?
29:25Mais la différence c'est qu'ils sont aux manettes et je suis dans l'opposition.
29:28Mais c'est pour vous montrer que même quand on est en opposition municipale au RN,
29:30il y a 90% des textes qu'on vote.
29:32Là, ce n'est pas pareil. Ils sont, eux, dans l'opposition.
29:34Et nous, on ne sait pas si on sera dans la majorité ou dans l'opposition.
29:37Marine Tendulier, restons encore une seconde dans l'hypothèse
29:39où le NFP n'accède pas au gouvernement.
29:42L'autre dossier de la rentrée au Parlement, ce sera bien évidemment le budget.
29:45Si le NFP ne gouverne pas, est-ce que vous censurerez automatiquement
29:49un budget qui ne serait pas le vôtre ?
29:51Je pense que toutes les questions qui comprennent le mot « automatiquement »
29:56ne peuvent pas être répondues comme ça.
29:58Il ne va plus rien avoir d'automatique.
30:00On arrive dans une séquence politique qui est totalement inédite.
30:03Et donc toutes celles et ceux qui vous disent
30:05« moi je sais exactement ce que je veux faire à chaque étape »,
30:07ils vous mentent.
30:09Ou alors ils nous mettent volontairement dans l'impasse.
30:11La position des écologistes, qui, vous le savez,
30:13pour les sujets environnementaux, savent anticiper, prédire, prévoir,
30:16et s'adapter, c'est ça qu'on va faire.
30:19On va s'adapter.
30:21Les difficultés possibles, on les a anticipées.
30:23Mais moi je ne vais pas passer mes journées
30:25dans la politique fiction, dans la projection,
30:27dans l'imagination de ce que pourrait être un monde...
30:29Pardonnez-moi, mais c'est un peu de la politique fiction.
30:31Vous faites avec Emmanuel Macron, vous dites
30:33« nommez Lucie Castex et puis vous verrez bien ».
30:35C'est un peu ce que vous faites.
30:37Il y a 1000, 10 000, 100 000 questions possibles
30:40dans les mois qui viennent.
30:41Donc soit je passe ma journée à me les imaginer
30:43et ça tourne dans mes têtes et je ne suis plus capable d'être dans l'action.
30:46J'ai choisi, depuis le 9 juin dernier,
30:48d'être en permanence dans l'action.
30:49C'est d'ailleurs ce qui fait que nous avons battu Jordan Bardella
30:51et que nous étudions encore l'hypothèse
30:53d'autre chose que lui et Amatignon.
30:55Et donc jusque mardi,
30:57je fais aussi un truc très écolo
30:59qui s'appelle l'efficacité énergétique.
31:01Je me concentre sur des priorités.
31:03Jusque mardi, ma priorité, j'en ai une
31:05et une seule, unique,
31:07Lucie Castex doit être nommée Amatignon.
31:09C'est là que je concentre mon énergie.
31:10Et si elle ne l'est pas,
31:12on trouvera les solutions comme on l'a fait jusque maintenant
31:14à chaque obstacle qu'on a eu à traverser
31:16et qu'on a traversé avec succès.
31:17Justement, dans l'hypothèse d'un gouvernement de gauche,
31:20l'objectif, ça va être la préparation
31:22du budget 2025.
31:26Ça va être évidemment le grand enjeu
31:28de cette rentrée parlementaire.
31:29Ça va aller très très vite.
31:30Vous aurez à peine une semaine ou deux pour le boucler.
31:32Or, il va falloir se mettre quand même d'accord
31:34La faute à qui d'ailleurs ?
31:35Il va falloir quand même se mettre d'accord
31:37à l'intérieur du nouveau front populaire
31:39et encore discuter, arbitrer ce budget.
31:41Notamment, les socialistes ont prévu
31:43de le faire la semaine prochaine
31:44lors de leur université d'été à Bois.
31:46Est-ce que vous serez prêts ?
31:48Alors, première chose, c'est que vous présentez
31:50comme une hypothèse le fait qu'on arrive à Matignon.
31:52Moi, j'ai décidé d'être très positive
31:54pour cette rentrée politique.
31:56Et j'ai dit à Emmanuel Macron d'ailleurs
31:58face à face quand nous étions dans son bureau
32:01que je choisissais de voir de manière extrêmement favorable
32:04le fait qu'il nous ait reçus en premier
32:06dans leur protocolaire,
32:07qu'il nous aurait su ensemble,
32:08qu'il ait accepté que Lucie Castex soit présente.
32:10J'ai considéré, j'ai choisi d'y voir
32:12le fait qu'il cheminait vers cette hypothèse.
32:15La deuxième chose, vous nous demandez
32:17vous nous dites qu'on aura peu de temps.
32:19Je le déplore, c'est inadmissible
32:21et c'est un scandale démocratique.
32:23La réalité, c'est que chaque jour qui passe...
32:25Vous allez devoir vous adapter en bonne écologiste
32:27Oui, mais il faut quand même expliquer aux Français
32:29parce que d'un point de vue démocratique,
32:30ce qui s'est passé cet été est inadmissible.
32:32On a eu un gouvernement démissionnaire,
32:33donc un gouvernement démissionnaire,
32:35il est censé expédier les affaires courantes.
32:37Il n'a pas le droit de prendre des mesures structurantes,
32:39politiques fortes.
32:40Et ce gouvernement démissionnaire a préparé un budget
32:43avec 10 milliards d'économies dedans,
32:45alors que nous sommes déjà à l'os.
32:46Un budget qui va sabrer un peu plus
32:47les services publics, l'environnement,
32:49l'école de vos enfants, l'hôpital
32:51et qui refuse d'aller chercher l'argent là où il y en a,
32:53c'est-à-dire chez les plus riches,
32:55c'est la base de la justice sociale.
32:5740 milliards de cadeaux fiscaux ont été faits
32:59aux plus riches par an
33:00et c'est ça qu'il faut changer.
33:02Pour parler des milliards, justement.
33:03Attendez, je vous dis quand même un truc,
33:04ça veut dire que le gouvernement démissionnaire
33:06considère que supprimer encore 10 milliards d'euros
33:09sur l'assurance chômage, sur des choses qui nous touchent,
33:12c'est en fait des affaires courantes.
33:14C'est normal, c'est ce qu'ils ont fait pendant 7 ans.
33:16Mais je vous le dis quand même,
33:17parce que j'entends beaucoup de leçons de leur part.
33:19Le prochain gouvernement sera celui qui fera le budget.
33:21C'est de ça dont on parle.
33:22Vous voyez bien que le fait d'avoir fait une sorte d'obstruction,
33:24d'avoir fait le cul de plomb,
33:26rend plus difficile la mission de ceux qui vont arriver.
33:28Dans le budget proposé par le nouveau Front populaire,
33:30il y a 125 milliards d'euros de nouvelles dépenses
33:33et autant en recettes, vous dites,
33:35en taxant les riches.
33:36Et donc c'est équilibré.
33:37Pour trouver 125 milliards d'euros de nouvelles recettes,
33:41donc par des nouveaux impôts,
33:42est-ce que vous pouvez dire que c'est seulement les riches,
33:44chez qui vous allez les chercher ?
33:46Je rappelle, l'ISF, c'était 4 milliards et demi d'euros
33:50de recettes par année.
33:52Là, vous cherchez 125 milliards.
33:54À la fin, quand Emmanuel Macron l'a supprimé,
33:56c'était une deuxième réforme
33:58qui suivait la première réforme d'Emmanuel Macron,
34:00ministre de l'économie,
34:01qui avait déjà ras-le-boisé cet impôt.
34:03Comment on va éviter la crainte d'un matraquage fiscal ?
34:08Les choses sont simples.
34:10On va chercher des recettes
34:12et chaque recette supplémentaire trouvée
34:14permettra de financer des dépenses supplémentaires.
34:18Et on ira jusqu'où on peut.
34:20C'est ce que je vous dis depuis le départ.
34:21Non, mais la question, c'est que ce soit uniquement chez les riches,
34:23parce que pourvu les montants...
34:25Non, mais la réalité, c'est que quand vous mettez,
34:27par exemple, un SMIC à 1 600 euros,
34:29vous avez compris que c'était une ambition.
34:30Oui, mais quand vous augmentez la CSG,
34:32quand vous augmentez le nombre de tranches pour les impôts,
34:35tout ça, ça peut concerner au-delà des riches.
34:38La personne qui a du pouvoir d'achat supplémentaire,
34:41dépense plus d'argent.
34:42Et donc, mécaniquement, paye plus de TVA.
34:45Il y a un effet relance quand vous faites ça.
34:48Normalement, les carnets de commandes,
34:50les commerçants français vont se remplir.
34:54Il y a un effet relance qui se crée.
34:55Les gens iront mieux.
34:56Aujourd'hui, il y a 9 millions de pauvres.
34:57C'est un truc que j'ai envie de vous dire ce matin.
35:00C'est qu'on nous a beaucoup donné, à droite et au centre,
35:02des leçons d'économie, des leçons budgétaires.
35:04Leur programme, ça ne marchera pas.
35:06Le chiffrage, ça ne va pas.
35:07C'est irresponsable.
35:08En 1936, les gens, contre le nouveau front populaire,
35:11expliquaient que les 2 semaines de congés payés,
35:13ça les tue la France.
35:14La situation économique n'a aucun rapport.
35:16Et là, vous maniez des milliards.
35:18Les gens qui nous donnent ces leçons de morale,
35:20ont créé 1 000 milliards de dettes en plus en 7 ans.
35:23Ils sont passés de 2 000 milliards de dettes à 3 000 en 7 ans.
35:26Mais la dette, il y a de la bonne et de la mauvaise dette.
35:28Si on s'endette pour payer la transition écologique,
35:31ce que même Jean Pisani-Ferry, conseiller de Macron
35:33et grand économiste, recommande aujourd'hui,
35:35après 10 ans de bataille culturelle des écolos.
35:37Si c'est pour baisser la fracture sociale, pourquoi pas.
35:40Mais là, c'est de la dette au service des plus riches,
35:43par des cadeaux fiscaux.
35:44C'est Robin Desbois à l'envers,
35:45qui fait 9 millions de pauvres,
35:46chaque jour un peu plus nombreux,
35:47chaque jour un peu moins,
35:48qui est dans l'inaction climatique.
35:49Et donc, attendez.
35:50Moi, ce que j'attends de ces personnes,
35:52ce n'est pas qu'ils me présentent des leçons budgétaires.
35:54C'est qu'ils nous présentent des excuses.
35:56Je ne prends pas de leçons d'économie de ces gens-là.
35:58Aucune.
35:59Vous êtes pro-européenne ?
36:00Évidemment.
36:01Qu'est-ce que vous direz à l'Europe,
36:04qui a pour objectif d'avoir 3% de déficit pour la France ?
36:08Eh bien, l'Europe, son problème, n'est pas le niveau de dépense.
36:11C'est l'écart entre les recettes et les dépenses.
36:15C'est ça leur problème.
36:16Mais vous vous fichez quel objectif de diminution du déficit ?
36:18Quand un gouvernement,
36:20qui considère qu'il faut baisser la dette
36:23et faire très attention au déficit,
36:24c'est leur ligne politique.
36:25C'est la leur.
36:27Ils décident d'enlever 40 milliards par an de recettes fiscales.
36:31Ils font des cadeaux à des gens qui n'ont pas besoin de plus d'argent.
36:34Absolument pas.
36:35Et qui d'ailleurs, quand ils en ont plus,
36:36s'en servent pour consommer des choses qui détruisent la planète.
36:38Ou qui produisent plus d'exploitation des hommes, des femmes et des enfants dans le monde.
36:42Ça n'a aucun sens.
36:43Ni social, ni économique, ni écologique.
36:44Aucun.
36:45C'est leur décision.
36:46Même la Cour des Comptes.
36:47La Cour des Comptes,
36:48ce n'est pas des écologistes des nouveaux fonds populaires.
36:51C'est la Cour des Comptes.
36:52La Cour des Comptes, dans son rapport,
36:54dit que l'état économique et budgétaire de la France,
36:56c'est le résultat de ses choix politiques.
36:59Et donc nous, ce que nous disons,
37:00c'est que plutôt que de faire Robin Desbois à l'envers,
37:03on va faire Robin Desbois à l'endroit.
37:05Ce n'est pas très difficile à comprendre.
37:06C'est la base de la justice sociale.
37:08On passe à la suite.
37:13Tout est politique.
37:14Et la politique connaît aussi ses échecs.
37:16Avec quelques mois de recul,
37:18que retenez-vous, Marine Tandelier,
37:19de l'échec des écologistes aux européennes ?
37:23J'en retiens à une campagne
37:24qui a été menée de manière très courageuse par Marie Toussaint,
37:26que je remercie aujourd'hui.
37:27Parce que l'écologie avait,
37:29elle l'a beaucoup dit dans sa campagne,
37:30le vent de face.
37:31C'était vrai en France.
37:32Et c'était vrai partout en Europe.
37:34Et donc, vous savez,
37:35moi j'ai appris une chose en politique
37:36en me battant contre l'extrême droite
37:37dans le bassin minier du Pas-de-Calais.
37:39C'est que quand il y a des vagues,
37:41quand il y a même parfois des tsunamis politiques,
37:43vous pouvez être un très bon nageur,
37:44vous ne pouvez pas lutter contre la vague.
37:46Est-ce que c'est uniquement lié au contexte politique ?
37:48Marie Toussaint a reconnu que sa campagne
37:50avait été trop brouillonne, ces termes.
37:52Est-ce que vous confirmez ?
37:54Moi, déjà, je trouve qu'en politique,
37:56c'est extrêmement rare
37:58les personnes qui reconnaissent leur faiblesse,
38:00leurs erreurs.
38:01Je me suis moi-même retrouvée plusieurs fois à le faire.
38:03Je remarque que Marie Toussaint le fait aussi.
38:05Elle est comme moi, une jeune femme
38:07d'une nouvelle génération, peut-être,
38:08qui est plus sincère, plus franche avec les Français,
38:10qui est lucide.
38:11Et du coup, vous avez une part de responsabilité aussi, vous,
38:13sur cet échec ?
38:14J'aimerais qu'on puisse valoriser aussi ça en politique
38:16parce que c'est extrêmement rare
38:18les hommes politiques qui sont capables
38:19de faire ce qu'a fait Marie Toussaint.
38:20Et moi, quand je me suis trompée,
38:21je l'ai dit aussi.
38:22Ma responsabilité...
38:23Moi, je ne vais pas venir ici sur ce plateau
38:25dire le parti et Marine Tondelier
38:27est génial et Marie Toussaint a tout fait mal.
38:30En politique, on est solidaires.
38:32On gagne ensemble et on perd ensemble.
38:34L'erreur, c'était quoi ?
38:35C'était de ne pas avoir fait de liste commune
38:37avec les Insoumis ?
38:38Ecoutez, toutes celles et ceux qui nous disent ça,
38:40j'ai eu beaucoup la question, vous vous rappelez ?
38:42Puis à partir du 7 octobre, je ne l'ai plus eu du tout.
38:44Tout le monde a bien compris
38:46qu'on aurait été dans une difficulté aussi incroyable
38:48et que sur l'Europe, moi,
38:50si je devais le refaire, je le referais
38:52parce que c'est une élection disproportionnelle
38:55Moi, je suis pour le respect de la biodiversité en politique.
38:57Donc, quand les règles de la Ve République
38:59nous obligent à travailler ensemble
39:01dès le premier tour, on le fait.
39:03On le ferait quand même sinon, mais ensuite,
39:05sous forme de coalition après les résultats.
39:07Là, l'élection proportionnelle à un tour,
39:09si là, on ne met pas de bulletin vert,
39:11alors on n'en met jamais.
39:12Et on ne défend plus l'écologie.
39:13Vous parliez d'un vent de face.
39:15Comment l'expliquez-vous ?
39:17Je voulais juste terminer de répondre à votre question
39:19pour vous dire que moi, j'assume l'entièreté
39:21des décisions que le parti politique a prises
39:23dans sa campagne électorale. Pourquoi ?
39:25Parce que nous les avons prises ensemble.
39:27La stratégie qu'on a choisie aux européennes,
39:29elle a été adoptée par plus de 90% des adhérents
39:32en décembre 2022 au Congrès.
39:34Et quand en juillet, quelques mois plus tard,
39:36on leur a redemandé leur avis,
39:38parce qu'on se dit peut-être que les choses ont évolué,
39:40ils ont été le même nombre à revalider sa stratégie.
39:43La tête de liste, Marie Toussaint,
39:45a été choisie aussi par les adhérents.
39:47Il y avait deux choix. 60% des adhérents
39:49ont choisi Marie Toussaint.
39:50La liste a été travaillée par le parti,
39:52par les régions, par les groupes locaux,
39:54validée par notre Conseil fédéral, là aussi
39:56d'une manière extrêmement démocratique et quasi unanime.
39:58Et donc, c'est pour ça que je vous dis,
39:59on gagne ensemble, on perd ensemble.
40:01Le bilan des européennes, on va le faire.
40:02C'est important.
40:03En politique, on devait le faire en juin.
40:05Vous avez bien compris qu'on avait eu
40:07quelques urgences et on a bien fait
40:09de se concentrer là-dessus.
40:10Nous avons un Conseil fédéral en octobre
40:11où une méthode va être proposée.
40:13On ne va pas faire la campagne fait le bilan de la campagne,
40:15le parti fait le bilan du parti.
40:17On va le faire ensemble, parce que je veux
40:19qu'on retienne ce qui a marché dans cette campagne.
40:21Aujourd'hui, on a été des écologistes,
40:22beaucoup de militants qui sont venus me dire,
40:23par exemple, sur le plan de la mobilisation,
40:25il y a des techniques qui ont été utilisées,
40:27qui nous ont vachement aidés,
40:28et qu'on devrait expliquer à tous les nouveaux militants.
40:30On doit garder ça.
40:31On le fera.
40:32Mais il y a aussi des choses qui n'ont pas marché.
40:33Et donc, on doit pouvoir se le dire sereinement.
40:35Et je souhaite qu'un adhérent,
40:38de base, ou même un nouvel adhérent
40:41qui est arrivé après,
40:42et qui dit, moi je voulais quand même
40:43vous faire remonter quelque chose
40:44que j'ai vu, j'ai eu une idée,
40:45puisse le faire, individuellement,
40:47et que collectivement, aussi,
40:48les instances de notre parti,
40:49que ce soit le bureau régional de Picardie,
40:51le groupe local, un groupe local dans l'Aveyron,
40:53ou la conférence des secrétaires régionaux,
40:56que tous ceux qui veulent, individuellement,
40:57ou collectivement, dire quelque chose, le fassent.
40:59Il ne s'agit pas juste de faire une psychothérapie de groupe.
41:02On va analyser, et c'est intéressant,
41:04mais je veux aussi qu'on en tire des conséquences,
41:05pour qu'on ne refasse pas les mêmes erreurs.
41:08Je reviens sur le terme que vous employez,
41:09vent de face, pendant cette campagne des élections européennes.
41:11On le rappelle, votre pire score depuis 30 ans à ces élections.
41:14Est-ce que finalement, l'écologie que vous portez,
41:17et qui est notamment apparue comme une écologie punitive,
41:19en tout cas, ça faisait partie des arguments de vos adversaires,
41:22est-ce que ça, ce n'est pas, finalement,
41:23ce qui vous a plombé dans cette campagne ?
41:26Certes.
41:27Mais je vois bien aussi comment se sont passées les choses.
41:30Nous avons été désignés, en France et partout en Europe,
41:33comme la cause de tous les maux.
41:35Tout le temps.
41:36Dès qu'il y avait un problème, c'était la faute des écologistes.
41:38Mais ça, c'est le jeu politique.
41:39Ce qui était quand même assez dingue,
41:40attendez, ce qui était quand même assez dingue,
41:42c'est qu'y compris sur l'eau,
41:43vous vous rappelez sans doute René Dumont,
41:44qui avait levé son verre d'eau en 1974, je le dis,
41:47parce que c'est le 50e anniversaire de sa candidature.
41:50Il lève son verre d'eau il y a 50 ans en disant
41:51« Cette eau est rare, bientôt elle viendra nous manquer. »
41:53On a été précurseur là-dessus.
41:55On a été la risée de tout le monde.
41:56Personne ne nous a écouté.
41:57On a dit « Merci les écolos, on viendra vers vous. »
41:59Et quand il y a eu les problèmes de sécheresse,
42:00tout le monde nous est tombé dessus en disant
42:01« Ah bah alors les écolos, on fait quoi maintenant ? »
42:03Ça fait 50 ans qu'on vous dit qu'il va y avoir un problème.
42:05Donc oui, on a des solutions, on va vous expliquer.
42:07Mais vous voyez, même sur des problèmes
42:09qu'on a nous-mêmes mis à l'agenda,
42:10sur lesquels on a l'air depuis des années,
42:11ça se retrouve à être de notre faute à la fin.
42:12Ça ne vous interroge pas sur votre façon de faire de l'écologie ?
42:14Je pense que certains nous voient comme une menace politique.
42:17Sans doute ont-ils raison.
42:18Nous sommes une force politique ascendante.
42:20Partout en Europe, nous portons des idées nouvelles.
42:23Ce n'est pas ce qu'on a montré, c'est les résultats électoraux des dernières années.
42:26Non, peut-être avons sans doute nous, parfois, raison trop tôt.
42:30C'est quelque chose qui a souvent été reproché aux écolos aussi.
42:33Et puis, regarde les gens, Pisaniféri.
42:35Il nous dit l'ISF climatique, l'année dernière.
42:37L'ISF climatique, c'est ça qu'il faut faire.
42:39Il a écrit le programme de Macron en 2017.
42:41Ils ont passé leur temps à expliquer qu'il fallait supprimer l'ISF.
42:43Nous, on disait qu'on n'était pas d'accord.
42:45Ah, mais les écolos, c'est bon.
42:46Et puis après, il fait la même proposition.
42:48Et là, comme c'est lui qui l'a fait, c'est intelligent.
42:50Moi, je vois aussi ça.
42:51Je vois qu'Emmanuel Macron, les macronistes, les centristes, la droite,
42:55ont par principe une présomption de crédibilité.
42:58C'est-à-dire que quoi qu'ils disent, ça a l'air intelligent.
43:00Et que nous, si on dit la même chose,
43:01on a une présomption que ça n'a pas l'air sérieux.
43:03C'est un problème auquel on travaille.
43:05Je vois aussi que la roue en politique tourne très vite.
43:09Et je vois que dans les sondages d'images sur notre parti,
43:11de sondages de notoriété, d'opinions des gens sur nous,
43:14collectivement, individuellement,
43:15les choses, en quelques semaines, ont changé drastiquement.
43:18Que nous sommes redevenus le parti préféré des Français dès le mois de juillet.
43:21Que nous avons 15 000 adhérents,
43:23ce qui est notre...
43:24On vient de franchir notre niveau le plus haut historique de 2009.
43:26Que nous avons des dizaines de milliers de soutiens supplémentaires.
43:29On est arrivé à 200 000 sympathisants du parti, officiellement.
43:32Et qu'à nos journées d'été, dont je reviens qu'il y avait lieu à Tours cette semaine,
43:35on avait l'habitude, dans les grosses éditions, d'avoir 2 000, 2 500 personnes.
43:39On était près de 4 000.
43:40Une toute dernière question sur ce sujet.
43:41Est-ce que les militants les plus radicaux,
43:43ceux qu'on voit se battre contre les forces de l'ordre,
43:46on pense notamment à Sainte-Soline,
43:47est-ce que cela desserve la cause écologiste ?
43:51Oui, je pense que...
43:52Et politiquement ?
43:53Et vous font du mal politiquement ?
43:55Je ne suis pas non plus naïve sur pourquoi c'est arrivé et comment.
43:59C'est-à-dire que moi, je suis écologiste depuis plus de 15 ans.
44:02J'étais à la COP15 à Copenhague en 2009.
44:06Je me suis mobilisée à Notre-Dame-des-Landes.
44:08On a été beaucoup critiqués pour les modes d'action.
44:10Puis remerciés, parce que cet aéroport ne s'est pas construit,
44:13que ça aurait été une erreur historique.
44:15Qu'est-ce que vous vouliez dire par pas un hasard ?
44:17C'est-à-dire ?
44:18Non, vous disiez...
44:19Si vous voulez, je vous prends le dossier de l'eau et des mégabassines,
44:22pour que vous compreniez bien.
44:23C'est un projet contre lequel nous luttons.
44:25Le réservoir le meilleur pour stocker l'eau, c'est la nature qui l'a créée.
44:29Ça s'appelle la natréatique.
44:30Et donc il y a un truc...
44:31Les scientifiques disent que ça n'a pas de sens.
44:34Donc nous expliquons avec des arguments scientifiques,
44:36comme je viens de vous le faire.
44:38Je l'ai fait en manière un peu plus simple, mais voilà.
44:40Personne ne nous écoute.
44:41Les projets se montent.
44:43Nous les attaquons donc sur le plan juridique.
44:46Il y a un problème en France, c'est que quand vous faites des référés,
44:49des recours sur le plan environnemental,
44:50ils ne sont pas suspensifs.
44:52Ça prend très longtemps.
44:53Et donc comme ça prend parfois 3, 5, 10 ans,
44:56vous gagnez après le projet.
44:58A Sivince notamment, là où Rémi Fraisse malheureusement est décédé,
45:01ce qui a traumatisé l'entièreté de la famille Écolo.
45:03Rémi Fraisse est mort et le projet s'est arrêté subitement.
45:06Si Rémi Fraisse n'était pas mort, il aurait continué.
45:10On le sait, vous le savez, nous le savons, tout le monde le sait.
45:12Et quand la justice, quelques années après, a dit
45:15vous aviez raison les écologistes, ce projet était illégal,
45:17il ne s'était pas fait.
45:18Mais s'il avait continué, il aurait été jugé illégal après sa construction.
45:21Et le problème c'est que c'est des dommages irrémédiables pour l'environnement.
45:24Donc vous comprenez ces violences ?
45:25Non. Je vous dis qu'on ne peut pas, sur le plan scientifique, on n'est pas écouté.
45:29Sur le plan juridique, on se fait rouler dessus sans que la justice soit faite
45:33ou alors trop tard après les dommages irrémuniables.
45:35Et donc qu'est-ce qu'on fait ?
45:36On demande à pouvoir manifester, c'est un droit dans ce pays.
45:39Je veux que moi, mes enfants, mes parents, tout le monde,
45:42puissent manifester en sécurité pour les causes qui leur sont chères.
45:45Et à Sainte-Soline, je ne vous parle pas des images que vous avez vues,
45:47mais même des manifestations avant et de celles encore avant.
45:50Ces manifestations étaient interdites.
45:52On ne peut pas débattre scientifiquement, on ne nous donne pas justice légalement
45:58et on nous interdit de manifester.
46:01Je peux vous dire que moi je condamne fermement tout type de violence,
46:04partout, tout le temps, contre qui que ce soit.
46:07Contre la police mais aussi contre les manifestants,
46:09parce que j'ai été victime de choses que je ne souhaite à personne en tant que chef de parti
46:12et notamment d'avoir peur pour la vie de personnes avec qui j'avais milité ce jour-là
46:16et dont j'ai dû me battre pendant des heures pour faire venir de secours,
46:19quelqu'un que je ne connaissais pas, d'ailleurs avec qui je ne parlerai sans doute jamais,
46:23je n'ai pas ses coordonnées, mais c'est terrible.
46:26Gérald Darmanin, il aurait dû rendre des comptes là-dessus.
46:28Moi j'y étais, il a menti. Il a menti aussi sur ce qui s'est passé.
46:31Il est rentré, moi je suis rentrée chez moi traumatisée comme plein de gens
46:34parce que j'étais venue, alors il y avait des gens violents.
46:36Gérald Darmanin leur avait donné rendez-vous.
46:39Il les avait défiés, il leur avait donné rendez-vous.
46:41Mais il y avait plein de gens pacifistes, la plupart.
46:43Et attendez, quand vous voulez marcher avec le club de marche,
46:45avec des ornithologues et que vous voulez juste...
46:48Le Grand Jury 2027, c'est demain.
46:51Alors, vous n'avez pas entendu, mais le jingle disait 2027, c'est déjà demain.
46:56La prochaine présidentielle influence, voire paralyse déjà notre vie politique.
47:02Alors parlons-en dans ce nouveau rendez-vous du Grand Jury.
47:05Jean-Luc Mélenchon a dit vendredi soir, aux journées d'été de la France Insoumise,
47:08que la campagne pour 2027 avait déjà commencé.
47:11Est-ce que ça a déjà commencé la campagne pour 2027 ?
47:15Vous savez bien qu'à chaque échéance, le lendemain de l'élection,
47:18commence l'échéance suivante.
47:20Après, entre 2024 et 2027, il y a 2026, par exemple.
47:23Il y a les élections municipales.
47:25Moi, je suis écologiste. L'écologie, ce n'est pas que la couleur de ma veste.
47:28Et donc, on parle beaucoup de sujets, depuis tout à l'heure, très politiciens.
47:32En fait, on ne peut pas, quand on est politique,
47:35être obsédé que par les élections, par le feuilleton institutionnel,
47:38parce que quand on fait ça, on oublie la vie des gens.
47:41Moi, je me bats souvent dans les émissions, même dans des émissions d'une heure,
47:44pour pouvoir parler d'environnement.
47:46Vous voyez, il y a 90% des hirondelles qui ont disparu en Ile-de-France en 20 ans.
47:50Il y a 80% des insectes volants qui ont disparu en Europe en 30 ans.
47:5360% des oiseaux des champs ont disparu en 40 ans.
47:56Le potentiel puits de carbone de nos forêts,
47:58c'est-à-dire le stockage du CO2 par les forêts françaises en 10 ans,
48:01a été divisé par deux.
48:03C'est-à-dire que nos forêts ne peuvent même plus remplir leur rôle de puits de carbone,
48:06ce qui va être hyper grave pour les règlements climatiques.
48:09Est-ce qu'en 2027, pour défendre toutes ces causes,
48:11il y aura forcément un changement écologique ?
48:12Évidemment qu'il faut parler des élections, mais c'est un moyen et non une fin.
48:15Je veux juste rappeler ça, parce que je pense que les Français, des fois,
48:17ils nous écoutent et ils disent
48:18« Mais les gars sont toute la journée dans leur truc de la reconstitution,
48:21le feuilleton, je commente le Twitch, je réagis, je réagis. »
48:23Et je ne veux pas qu'on oublie pour qui on se bat, pour quoi et pour quoi faire.
48:27On se bat bien pour améliorer le quotidien et pour permettre les lendemains.
48:31Parce qu'on en est là.
48:32On n'est pas juste à améliorer le lendemain, mais à le permettre.
48:34Parce que les enfants qui naissent aujourd'hui,
48:36on ne peut pas leur garantir que la planète sera encore habitable dans 30 ans.
48:40Vous savez néanmoins que la question de la candidature en 2027 sera cruciale.
48:43Est-ce qu'il y aura un candidat écologiste en 2027 ?
48:47Écoutez, j'ai été la première à dire en mai 2023,
48:50personne ne l'avait encore dit,
48:52qu'il faudrait une candidature unique de la gauche et des écologistes en 2027
48:56et que je ne faisais pas du fait qu'il soit écologiste ou pas, un préalable.
49:00Quand vous êtes chef de parti, je peux vous dire que c'est courageux de dire ça,
49:03parce que dans votre parti, ils disent « Pourquoi, ce ne serait pas un écolo ? »
49:06Je n'ai pas dit d'ailleurs que ce ne serait pas un écologiste.
49:08Mais ne voyons pas un préalable.
49:10Et ça a d'ailleurs amené Olivier Faure à dire la même chose
49:13et, je l'espère, Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon à considérer la même chose.
49:18Ça peut être tout le monde.
49:20Mais il y a peut-être des idées qui sont meilleures que d'autres.
49:22Il faudra le désigner ensemble de manière démocratique.
49:25Je ne vous cache pas que vu l'urgence permanente
49:28de laquelle nous plonge Emmanuel Macron avec son feuilleton institutionnel,
49:31ce n'est pas à ça qu'on travaille en ce moment.
49:33Mais on sent qu'on va devoir le faire très rapidement.
49:35Parce qu'on voit bien que, comme il ne veut pas nous nommer,
49:37la solution, c'est de le remplacer.
49:43Avec les questions que nous n'avons pas encore posées,
49:45des questions sur vous, Périne Tarnot.
49:51On voulait se demander, vous avez fait de votre veste verte un emblème.
49:56C'est la première fois que je la remets depuis la rentrée.
49:58Une semaine sans, je l'ai mise juste pour vous faire plaisir.
50:00J'ai été très surprise de vous voir à l'Elysée sans veste verte.
50:02J'ai cru que vous l'aviez abandonnée.
50:03Qu'est-ce que vous avez fait les seuls pour en trouver et être habillée tout l'hiver ?
50:06Je vous parlais tout à l'heure d'efficacité énergétique.
50:10Quand on a une femme politique, c'est difficile parce que les hommes,
50:12ils ont deux costumes et mettent tout le temps le même.
50:14Ça leur simplifie beaucoup la vie.
50:16Nous, tous les matins, on se dit les chaussures et le pantalon.
50:18D'ailleurs, on est jugé tout le temps.
50:20Vous avez trouvé votre uniforme ?
50:21Lisez les commentaires Twitter.
50:22On est jugé toute la journée sur pourquoi il est habillé comme ça,
50:24ses cheveux et son maquillage.
50:26En fait, lâchez-nous la grappe.
50:27Commentez ce qu'on dit.
50:28Critiquez-nous sur ce qu'on dit.
50:30Certains ne s'en privent pas non plus.
50:31Et pas sur comment on s'habille.
50:33Cette tenue, c'est un ami qui m'a aidée à l'acheter
50:36le jour du lancement du Nouveau Front Populaire.
50:38Parce que je lui ai dit que j'avais ma veste depuis trois ans,
50:41que j'avais déjà achetée en deux secondes main.
50:43Elle est vraiment la plus présentable.
50:44J'arrive pas à en acheter une.
50:45Il m'en a ramenée trois une demi-heure avant.
50:47C'est celle-là qui allait le mieux.
50:48J'ai dit qu'elle était quand même très verte,
50:49mais les autres n'allaient pas.
50:50Je l'ai mise.
50:51Et comme tout le monde l'a adoptée,
50:52j'étais prisonnière de cette veste.
50:54J'en disais, viens me soutenir en législative,
50:55mais vraiment, n'oublie pas ta veste.
50:56J'ai même fini par dire à certains,
50:58si vous voulez, je vous envoie la veste.
50:59Et moi, je vais ailleurs.
51:00Et donc voilà, si ça permet d'identifier l'écologie,
51:02et si ça a été utile dans la séquence, tant mieux.
51:05Une toute dernière question.
51:06Vous en parliez.
51:07Vous êtes élue d'opposition à Hénin-Beaumont.
51:08Oui.
51:09Est-ce que vous avez envisagé un jour de déménager ?
51:12Jamais.
51:13Jamais parce que je suis née là.
51:15Il y a un arbre géologique qui montre qu'en 1730,
51:17ma famille était déjà à Hénin-Beaumont.
51:18C'est vraiment chez moi.
51:19J'ai des grands-parents qui sont agriculteurs.
51:20Le rapport à la terre, c'est important.
51:22Je n'ai jamais connu ailleurs.
51:23J'ai la chance d'avoir mes 4 grands-parents encore en vie qui vivent là-bas.
51:26Est-ce que sans déménager, vous pourriez être candidate ailleurs ?
51:28Non.
51:29Pour des municipales, non.
51:30Et d'ailleurs, vous voyez, aux législatives,
51:32je n'ai pas été choisie dans une circonscription confortable ailleurs.
51:34Je ne serai pas candidate ailleurs.
51:36Je suis conseillère régionale aussi des Hauts-de-France.
51:38Et cette région, je ne sais pas comment vous expliquer,
51:39mais le bassin de l'Unié du Pas-de-Calais, c'est tripale.
51:41Et candidate à la présidentielle ?
51:49Merci beaucoup.
51:52Merci beaucoup Marine Tondelier, secrétaire nationale des écologistes,
51:57ce dimanche pour le Grand Jury.
51:58A dimanche prochain.
51:59Bon dimanche à tous.