• il y a 3 mois
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Bruno Bartocetti, secrétaire national délégué de la zone sud d'UN1TÉ, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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Transcription
00:00Sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le syndicaliste policier Bruno Bartossetti.
00:06Secrétaire national, délégué de la zone sud du syndicat Unité. Bonjour Bruno Bartossetti.
00:12Bonjour.
00:13Bienvenue à vous sur Europe 1, merci d'être en ligne avec nous tôt ce matin.
00:16Hommage ce matin de toute la profession, de toutes les forces de l'ordre à Éric Comin.
00:21Donc c'était votre collègue, il était adjudant gendarme au peloton autoroutier de Mandelieu.
00:26Il avait 54 ans, il a été fauché hier lors d'un contrôle routier, fauché par une BMW noire.
00:32Il était aux alentours de 20h40. Ce gendarme est décédé de ses blessures un peu moins d'une heure plus tard.
00:38Qu'est-ce qu'on sait exactement ce matin de ce qu'il s'est passé en détail, Bruno Bartossetti,
00:43en complément de ce que je viens de raconter aux auditeurs d'Europe 1 ?
00:46Qu'est-ce que l'on peut rajouter comme information ce matin ?
00:50Oui, j'aimerais, si vous le permettez, m'exprimer à l'endroit de la famille de notre ami gendarme et de ses enfants.
00:5812 et 16 ans, c'est terrible. Ce gendarme de 54 ans a perdu la vie, comme le sait, dans des circonstances terribles.
01:05Nous avons un criminel qui a forcé un barrage et qui a tué un des nôtres.
01:09C'est toutes les 20 minutes en France, ce genre d'attitude inexcusable.
01:14On parle de refus d'obtempérer, mais nous sommes sur des criminels.
01:17Ce sont des tentatives d'homicide et parfois l'homicide a lieu, ça a été le cas pour hier.
01:21Ce conducteur a été activement recherché toute la nuit, toute la soirée d'hier.
01:26On avait quelques indices pour pouvoir l'interpeller de toute façon dans la journée.
01:32Et de lui-même, il s'est présenté dans la nuit, sous la pression de sa famille.
01:37Il s'est présenté de lui-même au commissariat de Cannes, où il a été interpellé.
01:42Actuellement, il répond de son geste et des motivations pour lesquelles il a forcé ce barrage,
01:47jusqu'à tuer un gendarme dans l'exercice de ses fonctions.
01:52Et avez-vous des éléments, ce matin, à nous donner sur Europe 1 ?
01:55Bruno Bartossetti sur le pédigré de ce chauffard ?
01:58Est-ce qu'on sait s'il avait bu de l'alcool ?
02:00Est-ce qu'il y a des raisons qui l'auraient poussé à forcer ce barrage de gendarmes ?
02:04Alors malheureusement, je n'ai pas de précisions.
02:07Bien souvent, ça peut être pour des raisons anodines.
02:12Dans le sens où, est-ce qu'il était sous l'emprise alcoolique ?
02:16Est-ce qu'il avait une suspension de permis ?
02:18Vous savez, parfois, ce sont des réactions qui les poussent à commettre le pire.
02:22Et donc, je n'ai pas toutes ces précisions.
02:24Mais est-ce que cet individu était recherché ? Je ne le pense pas.
02:28Est-ce qu'il était connu de la police ? On le saura dans la matinée.
02:32Je n'ai pas toutes ces précisions.
02:33En tout cas, ce sont des réflexes complètement stupides et irresponsables
02:37que certains chauffards, que la plupart des chauffards ont,
02:40avec parfois un défaut d'assurance, avec à la clé pas grand-chose,
02:44un délit routier, et ça en devient des criminels.
02:48Nos confrères de TF1 révèlent à l'instant qu'apparemment,
02:51ce chauffard était connu de la justice.
02:53On ne sait pas encore en détail pourquoi.
02:55Vous nous révélez, Bruno Bartosetti, que le chauffard s'est rendu de lui-même
03:00dans la nuit au commissariat de Cannes.
03:02Vous avez donné ce chiffre absolument ahurissant, Bruno Bartosetti,
03:06des refus d'obtempérer.
03:0825 700 en moyenne par an depuis 2007.
03:12Vous nous dites que c'est un toutes les 20 minutes.
03:14Alors, on peut remarquer une chose, Bruno Bartosetti,
03:16c'est que les refus d'obtempérer, on en parle beaucoup
03:19quand ce sont les policiers qui ouvrent le feu sur un véhicule
03:21qui tente de fuir.
03:22C'était le point de départ de l'affaire Nahel et des émeutes
03:25qui s'en sont suivies.
03:26Est-ce qu'en comparaison, vous, de votre point de vue force de l'ordre,
03:30vous considérez qu'on en parle suffisamment quand ce sont les gendarmes
03:33qui se retrouvent en face d'un véhicule qui leur fonce dessus ?
03:36Alors, on n'en parle effectivement pas assez, bien sûr,
03:41et je vous remercie de me donner la parole pour en parler
03:44lorsque le pire arrive.
03:46Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on part sur le policier
03:50qui a sa main à l'arme, à la ceinture,
03:53et c'est certainement pas pour jouer les cow-boys,
03:55c'est qu'il se sent en danger, c'est qu'il peut à tout moment
03:58réaliser un conducteur qui fonce sur les gendarmes ou sur les policiers.
04:02Vous savez, il y a cette augmentation depuis 15 ans
04:05de refus d'obtempérer qui sont, comme je le dis,
04:07pour moi, des tentatives d'homicide.
04:09Ça a été multiplié par deux, voire deux et demi,
04:11le nombre de refus d'obtempérer.
04:13Et c'est pas pour autant qu'on a sorti notre arme
04:16et qu'on a fait usage dans...
04:19Enfin, on utilise notre arme sans pour autant tirer
04:23une fois sur cent, en moyenne.
04:25C'est très rare lorsqu'on sort notre arme de service.
04:28Je vais même aller plus loin, on a une telle pression juridique
04:30que sur les épaules qu'on hésite parfois,
04:32dans le cadre d'une légitime défense,
04:35à utiliser nos armes de service,
04:37jusqu'à perdre la vie.
04:38Vous avez des policiers qui ont perdu la vie
04:40parce qu'ils ont hésité à sortir leur arme
04:43dans des cas de légitimes défenses bien définies, bien retenues.
04:47Que dit la loi, justement, d'ailleurs ?
04:50Qu'est-ce qu'on risque en cas de refus d'obtempérer ?
04:54En cas de... Lorsqu'il se trouve qu'il y a,
04:56comme ça s'est passé hier soir,
04:58que ça va jusqu'à la mort d'un policier ou d'un gendarme,
05:01qu'est-ce que risque ce chauffard
05:03qui s'est donc rendu de lui-même, vous nous disiez,
05:05il y a quelques minutes, Bruno Bartossetti ?
05:11Alors, petit problème de liaison avec Bruno Bartossetti,
05:14qui visiblement appuie sur un bouton
05:16nous ayant mis en attente, semble-t-il.
05:20Vous êtes revenu, Bruno Bartossetti.
05:22Je vous entends très bien.
05:24Vous êtes toujours en direct sur l'antenne d'Europe 1.
05:26Je suis là, je suis désolé pour la coupure.
05:28Je vous en prie. Vous m'entendez, Bruno Bartossetti ?
05:31Je vous entends très bien, j'ai bien entendu la question.
05:33Alors, qu'est-ce qu'on risque lorsqu'il y a un refus d'obtempérer ?
05:36Aujourd'hui, c'est deux ans d'emprisonnement.
05:38C'est pas possible d'entendre ça.
05:40On ne doit plus qualifier des refus d'obtempérer
05:42à partir du moment où on accélère,
05:44on met en danger la vie des gendarmes, des policiers,
05:47mais aussi des cyclistes, des piétons.
05:49On prend tous les risques pour échapper à un contrôle.
05:51On risque de tuer, de blesser.
05:53Et on qualifie ceci de deux ans d'emprisonnement
05:56pour un refus d'obtempérer.
05:58Je vous assure, je vous parle avec un peu d'émotion.
06:00Non, mais risque pas seulement deux ans.
06:02Attendez, c'est pas possible.
06:03Exactement, c'est pour ça que je vous parle avec beaucoup d'émotion.
06:06On ne supporte plus les refus d'obtempérer.
06:08Et là, dans ce cas de figure, il va répondre d'un acte criminel,
06:11ça va pas être deux ans.
06:12Mais je ne supporte plus le refus d'obtempérer.
06:14Parlons d'homicide involontaire ou volontaire
06:16lorsqu'on force un barrage.
06:18C'est ce qu'on doit retenir, j'ai envie de dire.
06:20Systématiquement, nous avons des criminels aujourd'hui
06:22qui mettent en danger la vie d'hommes et de femmes
06:25qui font tout simplement leur travail.
06:27Alors, est-ce que ça doit tomber dans la catégorie
06:30où, vous savez, il y a cette proposition
06:32qui circule depuis quelques temps,
06:33qui avait été notamment présentée au Sénat
06:35par un groupe de sénateurs,
06:36de créer un délit d'homicide routier
06:38parce que, précisément, ça choque,
06:40c'est insupportable pour nombre de familles de victimes
06:43qu'un chauffard puisse être considéré
06:45simplement comme avoir exécuté un homicide involontaire
06:50quand, on ne sait pas forcément,
06:52parfois l'intention est absolument évidente
06:55ou simplement la qualification d'involontaire
06:57est insupportable pour les familles.
06:59Est-ce qu'il faut aller au-delà ?
07:00Créer ce fameux homicide routier
07:02qui est très compliqué juridiquement.
07:04Oui, c'est vrai que c'est très compliqué juridiquement
07:07mais ça va dans le bon sens
07:08et c'est une réflexion qu'on doit retenir.
07:11Et je salue justement le Sénat
07:13de faire cette proposition de loi
07:16qui sera, j'espère, présentée et adoptée en Assemblée.
07:20C'est vrai que ce n'est plus supportable.
07:22On a malheureusement pris trop de retard
07:25pour requalifier ces tentatives d'homicide
07:28parce que c'est ce qui se passe aujourd'hui.
07:30Il y a une banalisation du rôle de la police
07:34et de la gendarmerie dans notre société.
07:36On prend tous les risques, parfois,
07:38pour un simple défaut d'assurance.
07:40On pense que ça peut être juste une contravention
07:42si on se fait interpeller quelques heures après.
07:45Non, non, non.
07:46Il faut en permanence comprendre
07:49que quand on a une voiture
07:52et quand on conduit une voiture,
07:53on peut s'en servir comme une arme par destination
07:56et le conducteur doit répondre.
07:59Il doit s'arrêter, tout simplement, lorsqu'il y a un contrôle.
08:01Point final. Peu importe la raison.
08:03Merci beaucoup Bruno Bartosetti
08:05d'avoir été en ligne avec nous ce matin sur Europe 1.
08:07Je rappelle que vous êtes secrétaire nationale déléguée
08:09de la zone sud du syndicat Unité.
08:11Nous parlions de ce gendarme tué hier soir à Mougins
08:14lors d'un contrôle routier.
08:16Vous nous apprenez que le chauffard s'est rendu
08:18de lui-même en fin de nuit au commissariat de Cannes.

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