Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:00Europe 1 13h. De 13h à 14h sur Europe 1 avec vous Céline Giraud et pour décrypter l'actualité de ce mardi 27 août avec vous Olivier D'Artigolle,
00:08chroniqueur politique et Jules Therès, journaliste politique au journal du dimanche.
00:12Que je salue et que je suis ravie de retrouver, comment allez-vous ? Bonjour Céline, vous m'avez beaucoup manqué, vos articles sport m'ont manqué.
00:18Vous aussi, on a passé l'été ensemble avec Jules, figurez-vous, on a fait des bouclages très tardifs pendant les Jeux Olympiques pour le journal du dimanche
00:25et c'était vraiment génial. La magie des Jeux qui est d'ailleurs vite retombée parce que l'actualité nous a rattrapés tous. Bonjour Olivier.
00:33Merci Céline parce que vous avez pu nous mettre en partage avec vos écrits et ce que vous avez fait autour des Jeux, j'ai adoré.
00:38J'ai la chance d'être au cœur du réacteur et c'était assez génial de vivre cet événement incroyable en étant aussi près des athlètes.
00:46Je remercie d'ailleurs le journal du dimanche et Europe 1 pour cette belle opportunité.
00:50Et les judokas français.
00:51Et les judokas français qui nous ont régalé bien sûr. On fait ce métier pour vivre des moments comme ça aussi.
00:57Et on va parler maintenant d'actualité plus brutale, plus dramatique. On va commencer avec ce refus d'obtempérer et ce gendarme de 54 ans
01:07qui a donc été fauché par ce chauffard, ce délinquant de la route. On en sait un peu plus d'ailleurs sur son profil.
01:14Selon le ministre de l'Intérieur, il s'agit d'un Capverdien en situation régulière qui était détenteur d'un permis de conduire valide
01:22et qui était connu pour de nombreux délits routiers. La question qu'on peut se poser Olivier d'Artigolle c'est
01:28faut-il encore durcir les condamnations pour ce type d'infraction quand on sait qu'un refus d'obtempérer se produit toutes les 20 minutes sur notre territoire ?
01:38Oui, parce que ça devient un fait de société. 25 000 refus d'obtempérer par an en moyenne et un refus d'obtempérer sur 5 est un délit aggravé.
01:47C'est-à-dire qu'il expose un risque de mortel ou d'infirmité. Donc on voit bien que ça n'est pas rien.
01:54Et sur dépositaire d'autorité publique, voilà. Alors on en sait un peu plus. On attendait deux choses. D'abord le profil.
02:00Et on voit donc que c'est un multirécidiviste délinquant de la route.
02:04Qui avait quand même 9 points sur son permis encore.
02:06Et puis on attendait la qualification. Donc ça sera une enquête pour meurtre sur personne dépositaire d'autorité publique.
02:12Bon, on va voir la suite.
02:14Elle avait déjà été durcie la loi Jules Torres pour ce type d'infraction ?
02:17Bien sûr, mais le problème épatant la loi c'est la récidive. Notre ami William Molinier de Ropin nous montre qu'il était connu pour des violences en 2006,
02:25pour des outrages en 2009, pour des violences en 2010, pour délit de fuite en 2012, pour conduite sans permis en 2014,
02:30pour violences et outrages sur personne dépositaire de l'autorité publique en 2016, j'en passe et des meilleurs.
02:35Donc on a quelqu'un qu'on a accepté, qui était détenteur, qui était là sur le territoire de manière légale.
02:41Donc le problème ce n'est pas l'immigration illégale qu'on peut pointer très souvent, c'est bien l'immigration légale.
02:46Il avait un titre de séjour jusqu'en 2026.
02:48Donc là le sujet c'est, est-ce qu'on a le droit aujourd'hui en France d'accueillir et même peut-être d'expulser quelqu'un qui est né au Cap Vert
02:55et qui a commis un certain nombre de délits routiers ?
02:57Là on a plus de 10 délits, ce ne sont pas évidemment des crimes.
03:01La question qu'on peut poser c'est, oui cette loi sur le refus d'obtempérer, elle est plus dure aujourd'hui.
03:07Les gendarmes par exemple peuvent tirer plus facilement sur des voitures qui leur foncent dessus.
03:12Mais par exemple on sait que chez les policiers c'est une demande des syndicats depuis des années.
03:16Souvenez-vous même Bernard Cazeneuve en 2015 prévoyait de durcir cette loi pour protéger davantage les policiers.
03:23Bon là en l'occurrence il s'avère que M. Éric Commin était un gendarme qui officiait depuis plus de 30 ans et qui était adjudant.
03:30Mais c'est sûr que ça pose la question de la récidive et c'est toujours le même sujet en fin de compte.
03:34Oui c'est ça, et puis c'est vrai qu'on se demande si...
03:37Ce matin il y avait Bruno Bartocetti qui est secrétaire national délégué de la zone sud du syndicat Unité
03:41qui appelle à condamner plus lourdement lui aussi ces refus d'obtempérer.
03:45Oui, il faut que le...
03:46Il y avait ce délit de domicile routier aussi que proposait Yannick Allénaud.
03:50Il y avait ce délit de domicile routier, de mémoire une loi transpartisane votée à l'unanimité à l'Assemblée Nationale.
03:56Et c'est l'un des textes donc qui en jachère alors qu'il fallait l'initiative parlementaire avec le combat mené par M. Allénaud.
04:04Là, il y a deux questions.
04:06D'abord, en effet, c'est un étranger en situation régulière.
04:11Je ne sais pas s'il y a une sur-représentation des étrangers en situation régulière dans les refus d'obtempérer.
04:16Nous n'avons pas d'élément là-dessus.
04:18Mais ce qui se pose en effet, c'est qu'un étranger en situation régulière,
04:23ayant autant, pas que d'entorse, mais d'infraction à la loi amenant aujourd'hui jusqu'au meurtre,
04:32ça peut poser la question d'une situation qui n'a cessé de se détériorer sans que l'État n'intervienne en disant
04:42écoutez monsieur, votre comportement ne rentre pas dans ce qu'on avait contracté sur le fait qu'on vous a accepté dans notre territoire
04:52mais votre comportement aujourd'hui peut poser une question.
04:55Ça, j'ai envie de dire, c'est du bon sens.
04:58En fait, c'est très difficile aujourd'hui de concevoir qu'une personne qui a été condamnée à, mettons, dix délits,
05:05puisse aujourd'hui se balader tranquillement dans les rues de Mougins, en tout cas en sortant de l'autoroute A8,
05:11et tuer brutalement, mortellement un gendarme.
05:16Ce qui est assez dingue, je trouve, dans cette histoire, c'est que le sujet des refus d'obtempérer, il est connu.
05:21Olivier l'a rappelé, je crois qu'il y en a entre 25 et 26 000 par an.
05:24En gros, c'est 70 par jour, donc ce n'est pas quelque chose qu'on découvre.
05:28Il faut avoir discuté avec un seul policier ou gendarme dans sa vie pour savoir que...
05:33Qu'est-ce qu'ils risquent aujourd'hui ?
05:35Qu'est-ce qu'ils risquent aujourd'hui ? Ils risquent la mort, finalement.
05:38Je crois qu'il n'y a que 30% des refus d'obtempérer qui vont au bout de la machine judiciaire.
05:42Bien sûr. Souvenez-vous, c'était au début de ma carrière de journaliste,
05:46j'avais suivi le tragique décès de Mélanie Lemay.
05:50C'était dans le Lot-et-Garonne, c'était en 2020.
05:52Et bien, trois ans plus tard, en juillet 2023, la personne, en tout cas le meurtrier présumé...
05:58C'était une gendarme judoka, d'ailleurs.
05:59Une gendarme judoka, absolument.
06:01Et avait été libérée, le meurtrier présumé, en 2023, placée sous bracelet électronique
06:07parce qu'il y avait trop de gens en détention provisoire.
06:09Et c'est normal, en France, on peut faire trois ans de détention provisoire.
06:12Mais ça montre, non seulement on parlait de la récidive, mais aussi la lenteur parfois de la justice,
06:17alors qu'on est quand même dans une affaire qui implique un représentant de la loi.
06:22C'est-à-dire que moi, je suis plutôt pour, partisan, que la loi soit plus rapide
06:27quand on s'en prend à des personnes qui sont dépositaires de l'autorité publique.
06:31Ça ne me choque pas qu'on traite, que la justice traite plus rapidement
06:34une agression de policier qu'un citoyen lambda.
06:36Sous-officier de gendarmerie.
06:38Ce qui est terrible dans ce cas, comme pour d'autres, dont on a pu évoquer sur la dernière période,
06:45c'est qu'on sent qu'il y a comme un continuum, quand on voit en effet le pédigré judiciaire,
06:50qui va jusque au drame absolu.
06:53Sans que notre société soit en capacité, dès les premiers signaux faibles,
06:58et d'autant plus quand les signaux ne sont plus faibles du tout,
07:01à faire un arrêt, un stop, pour éviter justement l'ultime étape.
07:07Là-dessus, nous avons une vraie difficulté à mettre fin à ce type de continuum qui va au drame.
07:1413h27, on est ensemble jusqu'à 14h sur Europe 1, Europe 1 13h avec vous.
07:18Bien sûr, 01, 80, 20, 39, 21, si vous souhaitez réagir.
07:21Et dans quelques instants, avec Jules Torres et Olivier Dertigueul,
07:23on va continuer à parler, cette fois de politique, avec cette valse des consultations
07:28qui se poursuit évidemment.
07:30Vous avez le nom du prochain premier ministre ?
07:31Pas encore.
07:32Vous l'avez peut-être ?
07:33Non, pas encore.
07:34Restez avec nous, ça c'est du teasing, à tout de suite.