Un gendarme tué après un refus d'obtempérer : sa veuve l'affirme, «La France a tué mon mari»

  • le mois dernier

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, retour sur le drame d'un gendarme mort suite à un refus d'obtempérer. Alors que sa veuve affirme que "la France a tué mon mari", ses propos divisent la classe politique.
Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d’Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur les grandes thématiques développées dans l'émission du jour.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

Category

🗞
News
Transcript
00:00La France a tué mon mari, c'est l'actualité dramatique que vous connaissez. La France a tué mon mari par excès de tolérance.
00:06Harmonie Comine, la veuve d'Éric Comine, gendarme tué par un chauffard récidiviste
00:12lundi lors d'un refus d'obtempérer a crié hier sa colère.
00:16Elle a tout dit, comment finir avec ces drames ?
00:18La question que nous allons vous poser ces prochaines minutes, je vous propose de réécouter quelques secondes d'Harmonie Comine.
00:26Je l'affirme haut et fort, la France a tué mon mari.
00:30La France a tué mon mari, le père de mes enfants.
00:37La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance.
00:43La France a tué mon mari.
00:45Elle parle également du laxisme de la justice et ce sont des débats qui sont ouverts une nouvelle fois
00:51parce que ce sont des débats récurrents qui sont ouverts depuis hier.
00:55Déferrement immédiat, en attente de jugement, trois repas chauds par jour, aide sociale dans les geôles.
01:02Puis réduction de la peine pour bonne conduite, liberté, il recommence.
01:08Et nous alors, plus de papa, plus de mari, mais nous par contre on a pris la perpétuité.
01:15Pierre-Marie Sève est directeur de l'Institut IU pour la justice.
01:19Il était l'invité de Dimitri Pavlenko ce matin sur Europe 1.
01:23La justice ne sait plus ce qu'elle veut.
01:26Elle ne veut plus punir sous l'effet de dizaines d'années de réflexions pseudo-intellectuelles, universitaires
01:33dans lesquelles on nous dit que la prison crée la récidive ou on nous dit que la prison n'est pas la solution
01:39ou que la pauvreté est l'unique cause de la délinquance.
01:42Donc on a toutes ces réflexions-là qui énervent tout le monde universitaire.
01:46Moi, en faculté de droit, je l'ai vécu ça.
01:48On me disait, oui, il faut toujours éviter la prison.
01:51Enfin, oui, c'est bien ça que le système cherche.
01:53C'est éviter la sanction, éviter la prison.
01:56Donc notre justice ne veut plus punir.
01:59Elle ne sait même plus punir.
02:00Avant d'être en direct avec l'adjudant-chef de réserve, Franck Gulli,
02:05qui était un ami de M. Éric Comines, je vous propose d'écouter quelques déclarations.
02:12Sébastien Chenu, qui est député Rassemblement National,
02:15invité ce matin sur CNews et Europe 1.
02:17Vous l'avez dit, c'est un Cap-Verdien multicondamné, multirécidiviste.
02:20Qu'est-ce qu'un Cap-Verdien ?
02:22Il vient d'un pays qui n'est pas en guerre.
02:24Il vient d'un pays dans lequel il pourrait retourner sans trop de problèmes.
02:28Fait sur notre territoire après avoir été multicondamné.
02:30Il y a un principe sain et qu'il faut absolument insérer,
02:34j'allais dire, dans la pensée politique aujourd'hui que nous, nous portons,
02:38c'est que tout étranger sur notre sol qui commet un délit ou un crime doit être expulsé.
02:44Et c'est une parole, évidemment, de bon sens.
02:46Lucie Castex, qui est candidate du Nouveau Front Populaire pour Matignon.
02:51Je crois qu'elle ne l'est plus, d'ailleurs.
02:52Elle était ce matin sur BFM.
02:54Pour moi, le sujet, c'est le fonctionnement de la justice.
02:56D'ailleurs, cette dame le dit dans sa grande douleur.
02:59Elle dit quand même, je ne parle pas d'étrangers.
03:01Elle parle du fonctionnement de la justice.
03:03Je pense qu'il faut se garder de tirer des conclusions hâtives sur la base d'un fait divers.
03:07Je pense que là, la question, c'est les moyens de la justice,
03:10l'efficacité de la justice.
03:11Il faut une justice qui rende ses décisions rapidement
03:13et qui soit en mesure de travailler sereinement.
03:15C'est terrible de dire ça.
03:17Et on essaie de ne pas se mettre en colère.
03:18Mais ce n'est pas un fait divers.
03:20C'est un fait de société.
03:22Ce n'est pas un fait divers.
03:23Quand, régulièrement, les mêmes faits reviennent à intervalles réguliers,
03:30ça ne devient plus un fait divers.
03:32Un fait divers, par définition, c'est quelque chose qui arrive une fois.
03:36Mais quelque chose qui arrive tous les jours.
03:38Des refus d'obtempérer, il y en a un tous les 20 minutes.
03:43Donc ce n'est pas un fait divers.
03:45C'est ça qui est tuant, cette volonté de ne pas dire,
03:48de ne pas voir les choses chez certains.
03:51Et notamment, disons-le, à gauche, Clémentine Autain, députée Nouveau Front Populaire,
03:56elle était sur LCI ce matin.
03:58Croire que c'est en augmentant, par une inflation sans fin des peines
04:04qu'on empêche des délits et des crimes de se perpétrer,
04:07est une erreur factuelle.
04:09Vous voyez ce que je veux dire ?
04:10Ce n'est pas une opinion.
04:11Je ne suis pas en train de vous donner mon opinion.
04:12Je constate.
04:13Donc l'entrée n'est pas la bonne.
04:15L'entrée consiste à dire qu'à chaque fois qu'on est face à quelque chose qui est insupportable,
04:19et je partage, je trouve ça inacceptable,
04:21qu'un gendarme, c'est-à-dire quelqu'un qui a une fonction de nous protéger
04:25sur un enjeu qui est la route,
04:28où tout le monde doit pouvoir être en sécurité sur la route,
04:31et il est face à un délinquant,
04:33c'est-à-dire quelqu'un qui refuse d'obtempérer,
04:35qui en plus est multirécidiviste,
04:37c'est insupportable et il le tue.
04:38Ça, ce n'est pas possible.
04:39Ce n'est pas acceptable dans une démocratie.
04:41Donc il faut trouver la solution.
04:43Mais penser que la solution, ça serait de dire
04:46on va mettre tout le monde en prison,
04:47on va tuer les gens qui refusent d'obtempérer, etc.
04:50Non.
04:51Vous vous rendez compte, là aussi,
04:53et c'est ça qui est terrible,
04:54c'est que Mme Autain, elle dit n'importe quoi.
04:57Il ne s'agit pas de tuer tout le monde,
04:59d'y mettre tout le monde en prison.
05:01Il s'agit de mettre, effectivement,
05:03ou de faire passer par la case, prison,
05:06les gens qui font un refus d'obtempérer.
05:09Ce qui n'est pas la même chose.
05:10Je le dis tous les jours, on est six ici,
05:13ça ne peut pas nous arriver à nous.
05:15Personne ici, ni Géraldine Hamon,
05:17ni Laurent Tessier, ni Fabrice Laffitte,
05:20ni nos amis à la programmation,
05:24Olivier Guenec et Alexandre Marre,
05:28ne feront un refus d'obtempérer.
05:31Ce n'est pas possible, ça ne arrive pas.
05:33Donc ceux qui font un refus d'obtempérer,
05:37c'est souvent les mêmes,
05:38c'est 97% des hommes,
05:40donc déjà c'est quand même une catégorie très particulière,
05:4397% sont des hommes,
05:45et 75% ont moins de 30 ans.
05:47Et bien ces gens-là,
05:49il faut effectivement qu'ils passent par la case prison.
05:51Et oui, ce sera dissuasif.
05:53On tente, chiche Mme Autain,
05:56c'est insupportable d'entendre Mme Autain
05:59et cette pensée de gauche qui ne veut pas sanctionner,
06:03qui refuse de sanctionner,
06:05qui explique que la prison ne sert à rien,
06:07que la prison fait qu'il y a plus de multirécidivistes,
06:12bah on tente !
06:14Le problème c'est que vous savez bien que si on le tente,
06:16ça sera efficace,
06:17on l'a vu d'ailleurs avec les infractions
06:19qui ont multiplié sur la route,
06:21ça a changé la conduite des Français,
06:23parce que la peur du gendarme,
06:25ça fonctionne.
06:26En tout cas la sanction, ça fonctionne.
06:28Il est 11h14, la pause, on revient.
06:30Et vous pouvez réagir avec Pascal Praud
06:32de 11h à 13h sur Europe 1,
06:34un seul numéro, vous composez le 01 80 20 39 21.
06:39A tout de suite sur Europe 1.
06:40Europe 1.
06:41Pascal Praud et vous.
06:42De 11h à 13h sur Europe 1 et Pascal,
06:44vous êtes avec Franck Guéli,
06:45adjudant chef de réserve et collègue d'Éric Comines.
06:48Bonjour M. Guéli.
06:50Bonjour Pascal.
06:51Et merci d'être avec nous.
06:53J'imagine que ce matin,
06:56comme nous tous,
06:57mais vous peut-être davantage,
06:59puisque vous étiez un ami,
07:00vous êtes à la fois effondré
07:03et en même temps peut-être en colère.
07:06Ah oui.
07:07Depuis 24h, la colère a pris le dessus.
07:10Honnêtement.
07:11Déjà, je tenais à vous remercier, vous,
07:13d'avoir rectifié ce terme de faits divers.
07:16Rien que de le dire,
07:17ça me hérisse l'épaule sur le bras.
07:19Parce que je ne veux pas qu'on classe Eric
07:22dans les faits divers.
07:23Il a été tué.
07:25On l'a tué.
07:26Ce n'est pas un simple fait divers
07:28qu'on laisse comme ça.
07:30On va cocher dans les statistiques et tout.
07:32Ce n'est pas ça.
07:33Ce n'est pas ça.
07:34Et quand j'entends des politiques
07:37qui pour moi sont censés être
07:39intellectuellement au-dessus de la norme,
07:41qui sont censés être intelligents,
07:44cultivés,
07:45faire ça ou dire ça,
07:47je ne sais pas,
07:49c'est plus de la provocation
07:51envers ceux qui sont en deuil
07:53que d'avoir un minimum de respect
07:56pour la mémoire d'Eric.
07:58C'est tout.
08:00C'est intéressant de savoir
08:02pourquoi ils disent ça.
08:04Parce que ma conviction,
08:05et je le dis depuis ce matin à l'antenne
08:06puisque je les connais,
08:07les hommes politiques,
08:08c'est qu'ils savent ce qui se passe.
08:10Ils le savent.
08:11Ils disent d'ailleurs des propos en privé
08:13qu'ils ne disent pas en public.
08:15Alors pourquoi d'abord ne disent-ils pas les choses
08:18et pourquoi ne font-ils pas les choses ?
08:20Et mon analyse,
08:22et je peux me tromper,
08:23c'est qu'ils ont peur.
08:24Que les gouvernants ont peur.
08:26Ils ont peur des médias.
08:27Ils ont peur du candidaton.
08:29Ils ont peur d'être taxés de racistes, fascistes.
08:32Ils ont peur de passer pour des gens d'extrême droite.
08:34Ils ont peur d'être éjectés du système.
08:36Ils ont peur de perdre leur place,
08:37leur fauteuil.
08:38Il y a une forme de lâcheté.
08:40Ils sont pleutres.
08:42Ils sont timorés.
08:43Et sur le fond, ils sont lucides.
08:47Mais il faut beaucoup de courage
08:49pour affronter aujourd'hui une pensée dominante,
08:52notamment dans les médias.
08:53Elle n'est que dans les médias,
08:54cette pensée dominante.
08:55Elle n'est pas forcément ailleurs.
08:57Mais c'est quoi les médias ?
08:58C'est l'université,
08:59c'est évidemment les domaines artistiques,
09:02les domaines journalistiques,
09:04les domaines intellectuels, etc.
09:06Et pour affronter tout ça,
09:08ils préfèrent être dans la ligne de la DOXA.
09:11Donc c'est ce que dit Mme Autain, par exemple.
09:14La prison n'est pas la solution.
09:16Donc là, tu n'as pas de souci en disant ça.
09:18Mais si tu commences à dire
09:20on va rouvrir un bagne,
09:22ce que je ne dis pas, bien sûr,
09:24mais si tu commences à aller sur des positions comme ça,
09:27là tu es exclu du champ médiatique, Franck Guéli.
09:31Oui, mais alors où est le courage ?
09:33Le courage du politique,
09:34le courage qui va faire qu'on va redresser les choses
09:37quand les choses ne vont pas,
09:38quand on veut aller de l'avant,
09:40quand on veut faire en sorte que
09:41ce qui n'est pas sur la route puisse se mettre sur la route,
09:44si on n'a pas des politiques avec ce courage-là.
09:47Oui, mais c'est...
09:50Vous savez, les périodes de courage,
09:53elles arrivent dans des moments de catharsis,
09:58dans des moments d'explosion parfois,
10:02et tout d'un coup, un homme arrive et propose quelque chose
10:06et qui change la donne.
10:09Mais cet homme-là, il est attendu, manifestement,
10:13ou cette politique-là d'ailleurs, elle est attendue.
10:16Ça peut être incarné aussi par un parti, pourquoi pas,
10:19par un groupe d'hommes, je ne sais pas.
10:21Puisqu'en plus, ça viendrait en résonance du plus grand nombre.
10:29Mais au-delà de ça,
10:31parce que ça c'est souvent des questions que nous avons,
10:33moi je voudrais que vous me parliez de votre collègue,
10:35Éric Comines, qui était-il ?
10:38Vous l'avez fréquenté,
10:39et c'est ça aussi qu'on a envie d'entendre.
10:42Éric, c'était ce qu'on appelle un bonhomme.
10:44Un bonhomme, c'est-à-dire,
10:47à travers lui transparaissait tout ce qu'on peut attendre d'un gendarme,
10:52c'est-à-dire l'honnêteté, la loyauté, l'intégrité, tout ça.
10:56Mais à part ça, c'était aussi un monsieur qui était respecté
11:00de tous ses camarades qui travaillaient au peloton.
11:03Et moi j'en avais aussi beaucoup d'écho par rapport à mon fils
11:07qui travaillait avec lui,
11:09et qui avait fait sa dernière patrouille avec lui samedi soir,
11:12juste avant le drame.
11:14Et voilà, c'était un monsieur, un monsieur avec un grand M.
11:20Un monsieur comme on aime les avoir en tant que camarades, les côtoyer.
11:24C'était ça.
11:26Et derrière tout ça, il y a ce drame
11:30qui va faire deux orphelins, qui va faire une veuve,
11:33et qui va plonger dans le doute toute une corporation,
11:38tout un métier, parce que, comme je vous dis,
11:41mon fils est là-bas parce qu'il est G.A.V.
11:43c'est-à-dire gendarme adjoint volontaire.
11:45Et ces gens-là sont imprégnés de ses mentors.
11:48Ils les appellent les mentors.
11:50C'est-à-dire que ces gens-là, c'est eux qui vont transmettre
11:53l'amour et le plaisir du métier.
11:55Mais si eux voient ces gens-là
11:58décimer les uns derrière les autres sans rien derrière,
12:02que voulez-vous attendre de la future génération de gendarmes ?
12:06Vous savez qu'il y a actuellement une hémorragie,
12:09autant dans la police nationale que dans la gendarmerie,
12:12où sur les cinq premières années, plus de 30 ou 35 %,
12:15je n'ai pas les chiffres en tête, démissionnent.
12:18Il faut se poser la bonne question.
12:20Eric, c'était le genre de gendarme
12:24qui retenait ses gamins,
12:27qui disait, ça vaut le coup, vas-y, engage-toi, tu verras,
12:31il y a du bon, il y a des choses à faire,
12:33tu en sortiras que plus grand et grandis dans tout le terme.
12:39Et quand il n'y a plus ces gens-là,
12:41quand il n'y a plus ces messieurs pour gérer ces jeunes,
12:45c'est quoi la prochaine génération ?
12:48Vous avez le sentiment
12:52qu'aujourd'hui, Gérald Darmanin,
12:55moi j'ai toujours le sentiment qu'il est proche des policiers,
12:57proche des gendarmes, qu'il fait le job, comme on dit,
13:00que lui-même hérite d'une situation qui n'est pas forcément facile,
13:03mais qu'il sait quand même trouver et les mots justes
13:06et les actions qu'il faut pour être présent
13:09auprès des policiers et des gendarmes ?
13:12Oui, je pense qu'à l'unanimité,
13:15on est tous sur ce même état d'esprit,
13:18concernant le ministre.
13:21C'est vrai que des choses ont été faites.
13:23Maintenant, la peur, c'est que les choses
13:26peuvent être des faites dans les jours à venir, forcément.
13:30Donc, que va-t-il devenir de la police, de la gendarmerie
13:34dans les jours à venir, d'un prochain gouvernement,
13:37d'une prochaine politique d'orientation gouvernementale ?
13:40Il va peut-être rester, d'ailleurs.
13:42Il est possible qu'il ait envie de rester.
13:44On va marquer une pause.
13:46Est-ce que vous avez été surpris par la prise de parole
13:49de Harmonie Comine ?
13:51Alors, autant vous dire que oui.
13:53Autant vous dire que oui, parce que
13:55quand j'étais à la cérémonie à Vendelieu,
13:58on était juste un peu à côté d'elle, là où se trouvaient les gerbes de fleurs,
14:02et moi j'étais pratiquement sur sa gauche,
14:06mais j'étais face au peloton qui était là, en garde à vous,
14:09qui écoutait la veuve.
14:11Et donc j'avais en ligne de mur mon fils et son camarade,
14:14qui étaient là, et je voulais voir comment ils allaient réagir,
14:16parce que tout le monde pleurait, vous vous en doutez bien.
14:18J'ai vu d'un coup les yeux s'ouvrir,
14:22vous voyez, de l'air de dire, mais qu'est-ce qui se passe là ?
14:25Qu'est-ce qui est en train d'être dit ?
14:27Et ce que je vais vous dire,
14:29ce que beaucoup ont dit ou n'osent pas dire,
14:32c'est justement qu'elle a dit ce que beaucoup pensaient tout bas.
14:35Et cette colère latente, elle est justifiée à mon avis.
14:41Mais c'est vrai que sur le coup ça a surpris,
14:44et je voulais savoir jusqu'où ça aurait pu aller.
14:48Et là, tout à l'heure, quand vous avez repassé l'exprès,
14:50de l'entendre reparler, de fermer les yeux,
14:54ça m'a encore plus pris au trip que la première fois.
14:56Parce que la première fois, quand je l'ai entendu et que je l'ai vu,
14:59j'étais un peu pas préparé.
15:01Mais de la réécouter là, je peux vous dire que ça m'a pris au trip.
15:05Franck Guéli est avec nous.
15:07Il est adjudant chef de réserve.
15:09Et il était un des collègues d'Éric Comines qu'il connaissait.
15:13Vous connaissiez également son épouse ?
15:15Non, à Harmonie, je ne la connaissais pas.
15:17Non, c'était surtout mon fils qu'il la connaissait.
15:20On va marquer une pause.
15:22Restez avec nous, monsieur Guéli.
15:24C'est vrai qu'il y a beaucoup d'émotion dans ce que vous dites.
15:27Et puis il y a également aussi beaucoup de détermination
15:30et de volonté que les choses puissent évoluer à tout de suite.
15:33Et pour réagir de 11h à 13h, vous vous composez le 01-80-20-39-21.
15:38Vous êtes bien sur Europe 1.
15:44On est avec l'adjudant chef de réserve Franck Guéli
15:48qui faisait partie des renforts au sein du peloton motorisé depuis plusieurs années.
15:53Aujourd'hui, vous êtes toujours en place, monsieur Guéli ?
15:56Oui, je suis toujours au sein du groupement gendarmerie des Alpes-Maritimes
16:01qui est détaché à ce qu'on appelle la CRT Grasse.
16:03Et je fais des renforts sur tout le département en fonction des événements et des besoins.
16:08Donc les collègues aujourd'hui sont retournés sur le terrain
16:11et certains vont être dans la même situation que monsieur Comines aujourd'hui.
16:16C'est-à-dire qu'ils vont proposer à certaines voitures,
16:20à certains conducteurs de s'arrêter
16:22et ils sont sous la menace d'un refus d'obtempérer ?
16:25C'est ça, c'est ça.
16:27On va dire que c'est le pain de l'eau quotidien du gendarme ou du policier
16:32qui va faire son boulot.
16:34Et ce qui s'est passé là ne peut pas être effacé dans le genre
16:38bon ben ça a été un malheur et puis on va essayer de faire autrement.
16:42Vous n'avez pas 36 façons de faire un contrôle routier, il n'y en a qu'une.
16:46Il y a quelque chose qui m'a frappé et qui est peu dit d'ailleurs,
16:49c'est que ce jeune homme qui est, pas un jeune homme d'ailleurs,
16:52qui a 30 ans, qui est capverdien,
16:55qui était donc sous le coup de nombreuses infractions
17:01et qui peut-être n'a pas fait une seule journée de prison d'ailleurs.
17:04Qui avait d'ailleurs 9 points sur 12 sur son permis de conduire
17:08et à qui on a renouvelé son titre de séjour.
17:11Il roulait à bord d'une voiture de luxe, voiture de marque allemande,
17:17voiture puissante, je ne sais pas quels étaient ses revenus
17:21et je ne sais pas quel est son travail.
17:24L'enquête le dit ou le dira, mais pour le moment on n'a pas d'informations.
17:29Mais on peut être étonné aussi de cela, Franck Guéli.
17:33Alors, paradoxalement, pas tellement.
17:36Bon, on est sur la Côte d'Azur et sur la Côte d'Azur,
17:39le Mathieu Vu est quelque chose qui est malheureusement répandu de nos jours,
17:44sans avoir besoin d'avoir de gros gros revenus
17:46avec les leasing que proposent les concessionnaires auto
17:50de toutes marques confondues.
17:51Vous pouvez avoir une très bonne voignole pendant 3-4 ans, le temps du contrat
17:57et après la revendre ou la garder c'est au bout de voie
18:00et donc vous pouvez vous permettre ce luxe-là.
18:03Je ne dis pas qu'il est à la portée de tout le monde, mais il n'est pas exclusif.
18:08Il n'est pas exclusif.
18:09Donc que ce genre de personne se retrouve avec ce genre de véhicule entre les mains,
18:13ça ne nous étonne pas.
18:15Nous, quand on fait des contrôles routiers, qu'ils soient concertés ou non,
18:19quand on fait ça, on voit ça, c'est continué.
18:23C'est les voitures de sport dans les mains de gamins.
18:27Les contrôles routiers, quand vous en faites, vous allez contrôler combien de personnes ?
18:32Généralement, ça dure combien de temps un contrôle routier ?
18:34Entre 4h, 5h, 6h, vous êtes sur le terrain ?
18:37Non, ça dépend.
18:39Il y a deux sortes de contrôles routiers.
18:40Un contrôle routier, c'est sous la tutelle du chef de patrouille.
18:45Par exemple, si vous êtes dans une région où il y a eu beaucoup de cambriolages,
18:48un quartier où il y a eu des problèmes, des incivilités ou quoi que ce soit,
18:52vous vous mettez là pendant X temps,
18:54ce qui peut aller de 10 minutes à une heure selon le passage
18:57et selon les infractions qu'on peut constater ou voir.
19:01Et après, vous avez le contrôle qui est sous commission rogatoire.
19:04Et là, c'est le procureur qui dit,
19:06vous vous mettez à tel endroit de telle heure à telle heure,
19:08je veux tant d'effectifs, je veux le maître chien, je veux l'hélico, je veux ça, ça, ça.
19:11Et donc, à ce moment-là, c'est sous contrôle directement de la justice judiciaire.
19:17Et le dernier contrôle routier que vous ayez effectué, c'était quand ?
19:20La dernière opération que vous avez faite ?
19:22La dernière opération, c'était sur Montsartout.
19:27C'était sur Montsartout, sur un rond-point qui était accidentogène.
19:31Et vous êtes resté combien de temps ?
19:33On n'est resté pas longtemps.
19:36Je crois qu'on a fait deux fois 30 minutes,
19:38parce qu'en fait, on naviguait sur les deux ronds-points,
19:41parce qu'il faut que je vous explique quelque chose.
19:43Maintenant, avec les applications, vous ouvrez les portes.
19:47J'ai compris, ça vous vous êtes.
19:49Mais alors, quand vous arrêtez les gens, ça se passe,
19:52vous diriez que ça se passe plutôt bien,
19:55que les gens sont compréhensifs,
19:57ou que vous sentez une agressivité
20:01qui n'est pas agréable pour faire votre métier ?
20:04Alors, je dois être honnête sur ce coup-là,
20:07depuis l'histoire du Covid, on sent une agressivité.
20:10Avant le Covid, les gens se laissaient contrôler,
20:13je ne dis pas que c'était gentiment,
20:16mais ils comprenaient le contrôle.
20:18Quand il y a eu le Covid,
20:20on était obligé de faire des contrôles sanctions,
20:22parce que les gens n'avaient pas le droit de sortir,
20:24il fallait qu'ils sortent, je ne sais pas si vous vous rappelez,
20:26avec tous les documents pour justifier leur déplacement et tout,
20:29et c'était verbalisable de suite.
20:31Donc, il y a eu un mauvais essai qui a été laissé Covid,
20:34par rapport à ça, et donc maintenant,
20:36dès que vous arrêtez quelqu'un pour un contrôle,
20:39il y a une chance sur deux pour que ça hausse le ton.
20:43Et notamment, peut-être, si c'est un homme qui conduit,
20:46puisque manifestement, les refus d'obtempérer,
20:4897% sont des hommes, et s'ils sont plus jeunes,
20:51sans doute, il y a plus d'agressivité
20:53que chez un monsieur qui a un certain âge.
20:56Alors, dans ce cas-là, je dirais que le jeune aime le conflit.
21:00C'est attention, je ne fais pas de généralité.
21:04Non, mais 97% des hommes, c'est une généralité,
21:09d'ailleurs, moi, ça ne m'étonne pas du tout,
21:11parce que les hommes jeunes,
21:15lorsqu'ils conduisent, bien souvent,
21:18c'est compliqué.
21:20Ils ont un rapport à leur voiture,
21:22certains, bien sûr,
21:24mais quand je me fais doubler, je l'ai souvent dit,
21:26quand je me fais doubler dans Paris,
21:28et que quelqu'un fait n'importe quoi,
21:30tu peux être sûr que c'est un homme,
21:32et qu'il n'a pas 30 ans.
21:34Qu'est-ce que vous attendez ?
21:36Qu'est-ce que vous aimeriez comme solution radicale ?
21:40Par exemple, est-ce que vous pensez que
21:42tous les refus d'obtempérer, même ceux
21:44qui sont sans gravité,
21:46ceux qui ne sont sans conséquence,
21:48est-ce que vous pensez que quelqu'un
21:50qui refuse de s'arrêter, qui refuse d'obtempérer,
21:52et que vous retrouvez, doit passer par la casse-prison ?
21:54Est-ce que ce serait, selon vous, dissuasif ?
21:57Alors, pour moi, ça serait dissuasif.
21:59Le problème, a-t-on les moyens de faire ça ?
22:01Après, il faut se donner les moyens,
22:03c'est toujours pareil.
22:04Si on veut changer une politique pédale,
22:07il faut se donner les moyens,
22:09il faut construire des prisons,
22:11pourquoi pas imaginer des lieux nouveaux,
22:13et mettre en place, se donner les moyens.
22:15Autrement, la politique ne sert à rien.
22:17Ça ne sert à rien de faire de la politique
22:19si on n'a pas les moyens d'appliquer sa politique.
22:21Tout à fait d'accord avec vous sur ce coup-là.
22:23Moi, je pense que, oui,
22:25ce serait bien qu'il passe par...
22:27Alors, on dit 4 prisons, c'est le principe...
22:29Oui, le principe !
22:31C'est-à-dire qu'un gosse de 18 ans ou 20 ans,
22:33mettait 3 semaines de prison,
22:35peut-être que ça le fait réfléchir, en fait.
22:37Moi, je pense que, si on se donnait les moyens
22:39de faire ce qu'il faut pour faire des centres fermés,
22:41pour ces délinquants-là,
22:43où il y aurait uniquement ces délinquants-là,
22:45qui ne soient pas mélangés avec les droits communs
22:47dans des maisons d'arrêt ou dans des prisons,
22:49mais où ils soient renfermés, privés de leurs droits
22:51et de leurs libertés pendant X temps,
22:53je pense que ça peut calmer.
22:55Moi, je suis assez d'accord avec vous.
22:57Ce serait plus violent.
22:58Par contre, la récidive, ce serait plus violent
23:00que la récidive actuelle.
23:01C'est-à-dire que, quand il y aura récidive,
23:03ou quand il y a récidive avec blessure
23:05et entrée à mort ou non
23:07d'une personne d'un âge,
23:09là où je ne parle pas non plus
23:11uniquement de police ou de gendarmerie,
23:12mais dès le moment où on a causé du tort,
23:14où on a blessé quelqu'un et tout,
23:16là, par contre, c'est prison, prison ferme.
23:18Évidemment, ça, évidemment.
23:20Je vous remercie beaucoup, monsieur Guély.
23:22J'imagine vraiment la douleur.
23:25Et puis, à travers vous,
23:27c'est l'occasion de parler des gendarmes,
23:29des policiers qui nous écoutent peut-être,
23:31qui font un métier si difficile.
23:33C'est l'occasion de dire aussi
23:35à ceux qui sont arrêtés par les policiers,
23:37les gendarmes, aidez-les.
23:39Lorsque vous êtes arrêtés,
23:41ce n'est pas un moment forcément agréable
23:43à ce moment-là, parce que vous aviez peut-être
23:45prévu de faire autre chose,
23:47mais soyez, dans ce moment-là, courtois,
23:49agréables,
23:51ouverts, et je vous assure,
23:53ça se passera bien. Et au contraire,
23:55les policiers seront sensibles
23:57parce qu'ils sont parfois,
23:59on leur parle mal, ils sont parfois
24:01méprisés pour
24:03plein de raisons. Donc,
24:05lorsque vous adoptez
24:07un ton de courtoisie
24:09et même de soumission
24:11pendant ces quelques instants-là,
24:13croyez-moi, je suis convaincu
24:15qu'au bout de
24:173-4 minutes, lorsque
24:21l'infraction
24:23a été décidée,
24:25eh bien, tout ça
24:27peut rentrer dans l'ordre et peut
24:29se terminer de la
24:31manière des façons
24:33pour un contrôle banal, bien évidemment.
24:35Merci beaucoup, monsieur
24:37Gayly, vraiment merci grandement à vous
24:39et bon courage pour la suite.
24:41Il est 11h41,
24:43nous sommes
24:45avec David, lui qui est père
24:47de gendarmes. Bonjour David.
24:49Bonjour monsieur Pro.
24:51Et merci d'être avec vous. Généralement,
24:53les fils de gendarmes sont parfois,
24:55les pères de gendarmes sont
24:57même parfois gendarmes. Est-ce que c'était votre
24:59cas ? Non, c'est pas mon cas.
25:01Je suis ouvrier,
25:03simple ouvrier, voilà.
25:05Il n'y a pas de simple ouvrier,
25:07vous êtes, croyez-moi,
25:09c'est un beau métier celui
25:11d'ouvrier. Alors, pourquoi votre fils ?
25:13Vous, vous avez quel âge ?
25:15Alors, moi j'ai 55 ans. Bon, vous
25:17bossez toujours 55 ans ?
25:19Je travaille toujours, oui, j'attends la retraite.
25:21Voilà, mais bon, sauf un autre sujet.
25:23Ah oui, mais bon, tous les sujets sont liés
25:25parfois. Quel âge est là votre fils ?
25:27Alors, mon fils arrive sur la trentaine,
25:29donc voilà, ça fait six ans
25:31qu'il est en service
25:33dans la gendarmerie. Où ça ?
25:35Il est sur Grenoble,
25:37à côté de Grenoble, Sassnage,
25:39exactement. Et vous, vous êtes
25:41dans quelle ville ?
25:43Je suis sur l'Ardèche, un petit village, Saint-Romain-de-l'Air.
25:45Ah ouais, donc oui, on entend un petit
25:47peu l'accent, donc vous ne le voyez pas tous les week-ends,
25:49votre fils ? Non, on le voit
25:51pour insinuer pas jamais, sauf quand
25:53il est en congé,
25:55voilà, et quand il vient avec sa conjointe, parce que sa
25:57conjointe est gendarme également. Oui, alors ça aussi,
25:59j'ai remarqué qu'il y a beaucoup de... d'abord
26:01ils se sont peut-être rencontrés, vous me direz,
26:03les journalistes, ils sont parfois avec des journalistes,
26:05parce qu'on rencontre quelqu'un
26:07là où on vit, et
26:09dans son lieu de travail, c'est un lieu
26:11où on vit souvent. Par exemple, monsieur Guinec,
26:13lui,
26:15il a eu une histoire
26:17dernière avec...
26:19Non, arrêtez, arrêtez !
26:21Avec une collègue ! Non, non, non !
26:23Mais bien sûr ! Non !
26:27Louis !
26:29Allez, allez, on fait cette musique !
26:31Ah, elle a été vite
26:33oubliée, Louise ! Allez, allez, Pascal,
26:35Pascal, c'est bon ! Elle a été vite oubliée, vous, vous êtes...
26:37Vous ne tournez pas les pages,
26:39vous les brûlez ! Oh ! Non, alors ça, ça me
26:41vexe beaucoup ! Elle a été vite oubliée ! Ça, ça me vexe beaucoup !
26:43Parce que la jeune Olwen a pris la place
26:45de Louise, et croyez-moi,
26:47j'ai mon cœur qui saigne !
26:49Je vais avoir des problèmes
26:51à cause de vous ! De mon temps, on ne
26:53passait pas comme ça d'une femme à l'autre !
26:55Ah bon ? Non ! Ah dis donc, oui !
26:57Vous êtes insentimental, vous ! C'était la dame aux
26:59camélias, pendant quelque temps...
27:01La dame aux ? La dame aux camélias !
27:03Oh non, mais là, je suis déjà perdu !
27:05Non, la dame aux camélias, mais dites-moi !
27:07Si tu me réfères à une dame qui pleure...
27:09D'accord, oui, tout simplement ! D'amour !
27:11La dame aux camélias, vous ne savez pas ce que c'est ?
27:13C'est pas une fleuriste, la dame aux camélias !
27:15C'est pas quelqu'un
27:17qui vend des fleurs
27:19au coin de la rue, la dame
27:21aux camélias ! Mais vous savez rien,
27:23quand même ! Vous êtes comme l'année dernière,
27:25vous n'en avez pas profité des vacances ?
27:27Non, non ! Je ne me suis pas du tout améliorée,
27:29je reste le même ! Pardon !
27:31Je vais vous dire le pitch tout à l'heure de la dame aux camélias !
27:33Bon, David, est-ce que vous êtes
27:35inquiet pour votre fils, lorsque...
27:37Est-ce que vous avez
27:39de temps en temps,
27:41un esthnomane noué ?
27:43C'est de l'inquiétude,
27:45de la peur permanente.
27:49Il a été victime, lui,
27:51il a été G.A.V.
27:53parce que j'ai écouté l'adjudant, que son fils était
27:55G.A.V. Mon fils a été justement
27:57victime d'un refus d'obtempérer.
27:59Ce que je vous ai écouté tout à l'heure, c'est tous les 20 minutes.
28:01Donc au début de sa carrière,
28:03on va dire sa courte carrière,
28:05il a été victime.
28:07Ce qui s'ensuit, il a cru voir
28:09son collègue mourir, sur le capot.
28:11Il a dû faire feu,
28:13mon fils a dû faire feu,
28:15et après tout ce que ça engendre derrière,
28:17donc il y a eu un poste trop, etc.
28:19Et depuis ce temps-là, je vais vous le dire,
28:21mon épouse et moi, c'est
28:23une crainte et une peur permanente
28:25de toute cette actualité.
28:27Encore aujourd'hui, le gendarme
28:29commune, quand on l'a appris lundi,
28:31ma première réflexion,
28:33c'était encore un.
28:35Et le nôtre, ça va être quand ?
28:37Notre fils.
28:39Ne dites pas ça.
28:41Ne dites pas ça, David.
28:43Mais aujourd'hui,
28:45on en est là, ça va être
28:47qui le prochain ? Quel père ?
28:49Quel enfant ? Quelle fille ? Quel fils ?
28:51Quel frère ? Quelle soeur ?
28:53Aujourd'hui, c'est ça.
28:55C'est une angoisse, je vous le dis sincèrement,
28:57c'est une angoisse réelle,
28:59permanente. On n'est pas,
29:01je vais vous dire, il arrive sur la trentaine,
29:03alors même lui, il nous appelle,
29:05pas une journée,
29:07ou même on épouse, l'appel,
29:09fin de journée, fin de service, pour savoir si tout va bien.
29:11Et même lui, il nous appelle
29:13des fois dans la journée pour prendre des nouvelles,
29:15mais je pense qu'il sait, il doit
29:17sentir notre inquiétude là-dessus,
29:19notre angoisse, et il nous appelle
29:21pour donner des nouvelles.
29:23On fait une pause, David,
29:25et on revient dans une seconde,
29:27il est 11h46, vous êtes sur l'antenne d'Europe 1,
29:29nous sommes de retour
29:31cette semaine, notre émission,
29:33notre petite troupe, Raldine, Laurent,
29:35Fabrice, Olivier,
29:37et le petit nouveau Alexandre,
29:39et nous marquons une pause, à tout de suite.
29:41Et vous pouvez réagir comme David, au 0180
29:4339 21,
29:45avec Pascal Praud, de 11h à 13h,
29:47belle matinée sur Europe 1.
29:49Europe 1, Pascal Praud.
29:51Dans la nuit du 6 au 7 juillet, après la victoire du
29:5315 de France en test match en Argentine,
29:55vous savez qu'une femme qui avait rencontré
29:57les joueurs de boîte de nuit, s'était rendue avec
29:59l'un d'eux à l'hôtel, dit avoir subi
30:01viols et violences de la part des deux.
30:03Et bien tout à l'heure, maître Antoine Vey,
30:05à partir de 12h, avocat
30:07des deux joueurs du 15 de France, Oscar
30:09Gégou et Hugo Auradou,
30:11sera avec nous et nous fera le point,
30:13on a le sentiment que les charges pèsent
30:15un peu moins lourdement
30:17sur ces deux joueurs
30:19de l'équipe de France. Il est entré dans ce
30:21studio, il est avec nous depuis lundi,
30:23mais c'est vrai qu'on l'a peu entendu, parce qu'il récupère
30:25de ses choses olympiques,
30:27où il a été triple médaille d'or,
30:29c'est le célèbre
30:31M. Boubouk, dit
30:33M. Guénec, à moins que ce soit le contraire.
30:35Le célèbre M. Guénec, dit M. Boubouk.
30:37Qu'est-ce qu'il y a, Pascal ?
30:39Pourquoi vous venez vers moi comme ça ?
30:41Vous voulez me dire quelque chose ? Vous êtes entré dans le studio, donc vous pouvez peut-être
30:43donner exceptionnellement un ou deux messages.
30:45Ah non, pas du tout, je n'ai pas du tout préparé ça, mais je suis dessus.
30:47Mais pourquoi vous êtes entré dans le studio ?
30:49Alors, d'habitude, vous êtes derrière la vitre,
30:51vous êtes en régie, avec votre ami
30:53programmateur,
30:55Alexandre Omar. Vous, vous n'êtes pas
30:57à la programmation, je le précise.
30:59Mais votre ami Alexandre Omar, lui, l'est.
31:01Oui, c'est son métier.
31:03Oui, mais le vôtre, c'est lequel ?
31:07C'est lequel, votre métier ?
31:09Écoutez, on va le déterminer, en attendant, vous êtes toujours avec David,
31:11si je puis me permettre.
31:13David qui est le père d'un gendarme,
31:15il a 55 ans,
31:17il habite en
31:19Ardèche, son fils habite
31:21à Grenoble, il a une trentaine d'années,
31:23son fils est marié à une femme
31:25qui est également gendarme, donc j'ai envie de dire
31:27il y a une forme de
31:29double inquiétude.
31:31D'ailleurs, avec
31:33ceux qui sont
31:35les parents
31:37de votre belle-fille,
31:39j'imagine que vous vous croisez
31:41de temps en temps pour les fêtes
31:43ou à d'autres occasions,
31:45j'imagine que vous échangez sur vos inquiétudes
31:47respectives de parents ?
31:49J'arrive, j'ai un coup
31:51de fille inattendu.
31:53C'est vrai ? Ah non !
31:55Donc là, on est dans la famille.
31:57Là, c'est David !
31:59David !
32:01David, j'ai l'impression que
32:03David nous avait un peu quittés,
32:05ce qui est normal, il y a peut-être autre chose à faire.
32:07Vous parliez à votre épouse ?
32:09Non, non, pas du tout,
32:11j'étais bien avec vous.
32:13C'est à moi que vous avez dit j'arrive, j'ai un coup de fille inattendu ?
32:15Ah non, pas du tout.
32:17Qui vous avait dit ça ?
32:19Personne, c'est pas moi.
32:21Non, non, attendez, je viens.
32:23Qu'est-ce qu'il se passe ?
32:25Est-ce que je peux expliquer un petit peu comment ça se passe l'émission ?
32:27Il y a deux tranches sur la console
32:29qu'a Fabrice Laffitte qui permet
32:31d'ouvrir la ligne des auditeurs. Il s'est trompé de ligne,
32:33Fabrice Laffitte !
32:35On a entendu l'autre auditeur.
32:37On a dû entendre l'autre auditeur.
32:39L'autre auditeur qui disait j'arrive,
32:41j'arrive Monique !
32:43J'ai un coup de fille inattendu !
32:45On peut féliciter Fabrice peut-être pour cette réalisation.
32:47Non mais Fabrice,
32:49je ne veux pas mettre en difficulté Fabrice.
32:51Il s'est trompé de potard.
32:53Merci Pierre !
32:55Ça peut arriver.
32:57Vous vous trompez
32:59jamais vous de potard ?
33:01Mais mieux vos potards
33:03que jamais !
33:05Merci Alexandre Marre.
33:07C'est un DJ Fabien Méronneux ou quoi ?
33:09Ça c'est sa première.
33:11Baby Fabrice Laffitte !
33:13Vous lui avez vendu l'almanach vermoude l'année dernière ?
33:15Mes blagues carobes !
33:17Je ne recrute que des génies.
33:21Bravo Laurent Tessier !
33:23Laurent Tessier c'est le chef
33:25de la cellule recrutement.
33:27Sérieusement David,
33:29je disais
33:31que les parents
33:33de la compagne de votre fils
33:35je ne sais pas d'ailleurs s'ils sont mariés
33:37ou pas. Non ils ne sont pas mariés.
33:39Ils ont des enfants ?
33:41Non ils n'ont pas d'enfants.
33:43On n'a pas encore eu l'occasion de rencontrer justement
33:45les parents.
33:47Ils vivent dans le péché.
33:49On les absout pour le moment.
33:51Vous n'avez pas rencontré les parents encore ?
33:53Non pas encore.
33:55Ça fait deux ans qu'ils ne sont pas
33:57vraiment ensemble parce qu'ils ont
33:59une autre brigade à plusieurs kilomètres.
34:01Mais ils vivent ensemble ?
34:03Non ils ne vivent pas encore ensemble.
34:05Ils sont en brigade.
34:07Donc vous ne savez pas s'il y a de l'inquiétude
34:09pour ses parents puisque vous ne les connaissez pas ?
34:11Non on ne peut pas.
34:13Quand on se voit avec la belle fille
34:15on n'en parle pas.
34:17On ne parle pas d'angoisse.
34:19Vous avez combien d'enfants David ?
34:21J'en ai deux.
34:23L'aîné qui a 30 ans
34:25et le dernier qui a 14 ans.
34:27Ah oui il y a une petite différence.
34:29Une petite différence.
34:31Donc là à 14 ans
34:33il va rentrer en troisième ou en seconde ?
34:35Là il rentre en troisième
34:37et il veut devenir avocat.
34:39Alors je ne sais pas pourquoi.
34:41Je ne sais pas comment j'ai élevé mes enfants
34:43pour qu'un soit gendarme et un autre
34:45veut devenir avocat.
34:47Pourquoi lui par exemple est-il devenu
34:49gendarme votre fils ?
34:51Est-ce que vous avez vu ça d'un bon oeil
34:53lorsqu'il avait choisi cette profession ?
34:55Un très bon oeil.
34:57Une fierté.
34:59Une fierté d'avoir
35:01un fils
35:03pour servir
35:05le concitoyen.
35:07Servir la France.
35:09Servir une fierté.
35:11Sincèrement une fierté.
35:13Comment il est devenu ?
35:15Ça a toujours été
35:17un garçon droit.
35:19Très droit.
35:21Toujours à aider son prochain.
35:23Ne pas aimer l'injustice.
35:25Toujours respectueux.
35:27Il n'y a pas de secret dans l'éducation.
35:29Vous le savez très bien.
35:31Mais on a toujours essayé
35:33de l'élever
35:35dans le respect de l'autre.
35:37Pareil pour le deuxième.
35:39Un jour, il devait partir
35:41il devait être normalement
35:43dans le sport.
35:45C'était un grand footballeur.
35:47Il devait partir dans le sport et à un moment donné
35:49il voulait partir dans l'armée. Il a choisi la gendarmerie.
35:51Son premier mot
35:53ça a toujours été servir.
35:55Son mot c'est servir.
35:57C'est noble.
35:59Quel grade il a
36:01aujourd'hui dans la gendarmerie ?
36:03Il est gendarme.
36:05Je pense
36:07qu'il montra les échelons.
36:09Il a de la qualité
36:11et puis il est engagé.
36:13Il est engagé.
36:15Il continuera
36:17à grader.
36:19Je vous le dis, il y a des moments
36:21je n'en ai jamais parlé mais à des moments
36:23je me suis dit
36:25avec cette angoisse et cette peur qu'on a
36:27parce qu'il y a une fierté
36:29derrière d'avoir son enfant
36:31qui est gendarme, qui est dans les forces de l'ordre.
36:33Je me dis dans ce métier
36:35où ce drame de lundi
36:37gendarme commune
36:39entendre sa veuve hier
36:41sa prise de parole qu'elle a pris hier
36:43je pense que c'est tous les parents
36:45tous les collègues de gendarmes
36:47de frères et sœurs de ce qu'ils pensent
36:49et je me dis
36:51est-ce qu'il arrêtera un jour ?
36:53Je me dis des fois il serait peut-être préférable au moment qu'il arrête
36:55mais ça serait une prise de dire ça.
36:57Non parce qu'il ne faut pas parce que c'est sa vocation
36:59et puis il aime ça.
37:01Bien sûr et c'est important.
37:03Bon bah David merci.
37:05Merci d'avoir pris la parole à 11h57.
37:07Les vacances sont terminées ?
37:09Euh...
37:11sont presque terminées.
37:13Là vous êtes en vacances en ce moment ?
37:15Je suis en vacances.
37:17Et là vous êtes resté chez vous en Ardèche ?
37:19On va montrer en Ardèche qu'on y reste.
37:21Je ne suis pas originaire de l'Ardèche, je suis originaire de l'Île.
37:23Je suis un lillois.
37:25Mais c'est merveilleux l'Ardèche.
37:27C'est la patrie de Jean Ferrat.
37:29Notamment.
37:31Oui la montagne.
37:33Pourtant la montagne est belle.
37:35Qu'est-ce que vous avez fait pendant les vacances ?
37:37Alors on a été à Anglette
37:39une semaine parce que j'ai mon petit
37:41garçon qui fait du hockey sur glace.
37:43Donc il y a été un stage hockey sur glace
37:45à Anglette et Villars de Lens pas loin
37:47à Grenoble également.
37:49Donc des petites randonnées, la montagne,
37:51la mer et ensuite la montagne.
37:53Pourtant la montagne est belle.
37:55Merci.
37:57Manon, c'était un plaisir d'être avec vous.
37:59Manon, c'était un plaisir, merci.
38:01Il est 11h50 plus tard.
38:03Et merci pour les mots justes que vous trouvez.
38:05Et je vous remercie.

Recommandée