Refus d'obtempérer : un gendarme décédé

  • le mois dernier

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, retour sur la mort d'Éric, gendarme de 54 ans, a perdu la vie hier soir après avoir été percuté par un véhicule lors d'un refus d'obtempérer.

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Transcript
00:00Bon, l'accueil est très dramatique, vous le savez, Eric Comines avait 54 ans, il était gendarme au peloton de Mandelieu-Lanapoule,
00:07il a été percuté hier soir à 20h40 après un nouveau refus d'Opton Perret lors d'un contrôle routier au niveau de Mougins à la sortie de l'autoroute A8.
00:14C'est un père de famille, un père qui n'est pas rentré chez lui hier soir et qui ne retrouvera jamais ses deux enfants âgés de 12 et 16 ans,
00:21et ses deux enfants ne le verront plus jamais, c'est un homme engagé depuis plus de 30 ans.
00:25Jusqu'à quand ces refus d'Opton Perret vont-ils durer dans la société française ?
00:32Il y a un refus d'Opton Perret toutes les 20 minutes en France, plus de 20 000 par an, voilà où on en est aujourd'hui.
00:38On peut peut-être écouter Gérald Darmanin avant d'être avec Mathieu Vallée qui est député européen du Rassemblement National.
00:43Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, était ce matin sur BFM.
00:46Il s'agit d'un Capverdien qui est étranger régulier sur le sol national,
00:52qui avait son permis de conduire, mais qui avait de nombreux faits de délits routiers, notamment de refus d'Opton Perret.
00:58Ce n'est pas la première fois.
00:59Moi, je suis heureux qu'il ait été très rapidement interpellé,
01:03mais j'ai évidemment une pensée pour tous les gendarmes, pour tous les policiers, pour Éric Comines.
01:07C'est un gendarme de 54 ans qui a deux enfants, qui est mort d'arrêt respiratoire sur une heure d'autoroute
01:13parce qu'il faisait son métier pour nous protéger, pour arrêter un chauffard.
01:16Et le ministre de l'Intérieur a rappelé également ce que chacun doit faire lorsqu'il est arrêté par un policier.
01:24Je pense que le mieux pour les arrêter, c'est que les gens s'arrêtent quand la police et la gendarmerie leur demandent de s'arrêter.
01:29C'est un discours qu'on doit tous tenir.
01:31Quand un policier, un gendarme, un policier municipal vous dit de vous arrêter, vous devez vous arrêter.
01:36Et vous savez, sur ces 25 000 en moyenne refus d'Opton Perret par an,
01:39ce qui fait effectivement beaucoup de mise en danger des autres,
01:42il y en a 5000 qui touchent directement les policiers, les gendarmes, les citoyens qui passent sur le passage piéton à côté.
01:48Et il y a malheureusement beaucoup de morts.
01:50Vous allez pouvoir évidemment réagir et nous appeler. On rappelle d'ailleurs le téléphone.
01:530180 20 39 21, le numéro est non surtaxé.
01:57Bruno Bartossetti, il est délégué de la zone sud du syndicat de police unité.
02:02Il est invité ce matin d'Europe 1 avec Dimitri Pavlenko.
02:05On utilise notre arme sans pour autant tirer.
02:08Une fois sur 100 en moyenne.
02:10C'est très rare lorsqu'on sort notre arme de service.
02:13Je vais même aller plus loin. On a une telle pression juridique que sur les épaules
02:16qu'on hésite parfois dans le cadre d'une légitime défense à utiliser nos armes de service jusqu'à perdre la vie.
02:23Vous avez des policiers qui ont perdu la vie
02:25parce qu'ils ont hésité à sortir leur arme dans des cas de légitime défense bien définie, bien retenue.
02:32Ce que dit M. Bartossetti, on le devine évidemment
02:35parce que si on était aujourd'hui policier sur le terrain,
02:37on penserait à ce qui s'est passé avec l'affaire Nahel.
02:40Et bien évidemment, les policiers aujourd'hui doivent hésiter à se servir de leur arme.
02:45Et puis M. Bartossetti qui rappelle,
02:47lorsqu'il y a un refus d'obtempérer simple,
02:51c'est à dire que s'il n'y a pas de blessés,
02:54la peine de prison est légère.
02:57Qu'est-ce qu'on risque lorsqu'il y a un refus d'obtempérer ?
03:00Aujourd'hui, c'est deux ans d'emprisonnement.
03:02C'est pas possible d'entendre ça.
03:04On ne doit plus qualifier des refus d'obtempérer
03:06à partir du moment où on accélère,
03:08on met en danger la vie des gendarmes, des policiers,
03:11mais aussi des cyclistes, des piétons.
03:13On prend tous les risques pour échapper à un contrôle.
03:16On risque de tuer, de blesser.
03:18Et on qualifie ceci de deux ans d'emprisonnement pour un refus d'obtempérer.
03:22Je vous parle avec un peu d'émotion.
03:24Non mais risque pas seulement deux ans. Attendez, c'est pas possible.
03:26Exactement. C'est pour ça que je vous parle avec beaucoup d'émotion.
03:29On ne supporte plus les refus d'obtempérer.
03:31Et là, dans ce cas de figure, il va répondre d'un acte criminel.
03:35Ça ne va pas être deux ans.
03:36Parlons d'homicide involontaire ou volontaire lorsqu'on force un barrage.
03:40Il risque deux ans, évidemment, s'il n'y a pas de blessé.
03:43Après, il y a une requalification, et c'est ce que disait M. Bartossetti,
03:46comme homicide involontaire,
03:48ou un acte ayant entraîné la mort sans la volonté,
03:54sans intention de la donner.
03:55Exactement. Vous avez entendu la voix de Mathieu Vallée.
03:57Voilà le sujet tel qu'il est posé.
04:00Vous allez pouvoir nous dire ce qu'il faudrait faire,
04:02parce que j'ai l'impression, à M. Vallée,
04:04de faire ces débats depuis de nombreuses années maintenant,
04:07que rien ne change, rien ne change,
04:10et peut-être faut-il prendre des mesures radicales.
04:12A tout de suite.
04:13Et pour réagir, un seul numéro, le 01 80 20 39, 21, 11h-13h.
04:18Vous écoutez Pascal Prohevo sur Europe 1.
04:20Europe 1.
04:21Pascal Prohevo.
04:22Avec vous de 11h à 13h sur Europe 1 et Pascal,
04:24on vous retrouve avec votre invité Mathieu Vallée,
04:26député européen Rassemblement National.
04:28Que vous connaissez, puisque vous avez été longtemps dans la police ?
04:31Oui, 20 ans, et j'étais porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police,
04:34où j'intervenais sur l'antenne, donc je partage votre exaspération
04:36d'évoquer toujours les mêmes sujets,
04:38avec les mêmes mots et malheureusement les mêmes conséquences
04:40pour nos forces de l'ordre qui nous protègent.
04:42Les informations données par William Molinier,
04:44du service police-justice, interrogent.
04:47Pourquoi ? Parce que celui qui est à l'origine,
04:50qui est le présumé suspect, bien sûr, aujourd'hui,
04:53il était connu pour des délais routiers,
04:55mais aussi des faits de violence.
04:5739 ans, nationalité capverdienne,
04:59il détenait une carte de séjour provisoire de 4 ans,
05:02valable jusqu'en 2026.
05:04En 2009, il est mis en cause dans une procédure pour outrage,
05:07puis à nouveau pour violence en 2010.
05:09En 2012, il est mis en cause pour délit de fuite,
05:11puis conduit sans permis en 2014,
05:13violence et outrage, sur des policiers,
05:15rébellion, port d'armes prohibés.
05:18En 2016, il est conduit sous l'emprise
05:21d'un état alcoolique en 2023.
05:23Donc évidemment, on se dit,
05:25qu'est-ce que ce monsieur fait sur le sol de France ?
05:28Pardonnez-moi de le dire comme ça.
05:30Ah oui, à 39 ans, il a un pédigré long
05:32comme la muraille d'Auchine,
05:34et je pense qu'en France, on a un gouvernement sadomasochiste.
05:36On garde sur le territoire national
05:38une machine à fabriquer des victimes, en fait.
05:40Depuis 2006, selon les informations
05:42d'un journaliste européen, William Molinier,
05:44il commet des infractions, des attaques aux forces de l'ordre,
05:47que ce soit des outrages, des violences, des rébellions,
05:49mais aussi des conduites sans permis.
05:51Donc on voit bien qu'en fait,
05:53on garde sur le territoire national
05:55quelqu'un en situation régulière, et qu'on a renouvelé.
05:57L'État a renouvelé un titre de séjour
05:59qui est valable 4 ans, et donc effectivement,
06:01il y a deux questions, et je suis en colère.
06:03La première, c'est qu'est-ce qu'on garde ces gens-là sur le territoire national ?
06:05Il est capverdien, donc si en France,
06:07il vient pour faire des victimes de surcroît des policiers et des gendarmes,
06:09eh bien oui, il faut l'assumer, il n'est pas le bienvenu.
06:11Et ensuite, qu'est-ce qu'il faisait en liberté ?
06:13Moi, je suis désolé, mais on est face à un multi-récidiviste.
06:16Il connaît la musique, il connaît la machine,
06:18il connaît la justice, et on attend quoi ?
06:20Combien de policiers et de gendarmes il faudra encore tuer
06:23pour qu'on prenne la mesure
06:25de ce phénomène qui est criminel.
06:27Donc cette personne, elle n'a pas sa place en France,
06:29et malheureusement, il a fallu attendre un mort,
06:31alors je ne sais pas ce que la justice dira,
06:33mais en tout cas, s'il avait été expulsé,
06:35si les choses avaient été faites normalement,
06:37il ne serait pas sur le territoire national,
06:39et de surcroît, on n'aurait pas la mort de ce gendarme.
06:41Le ministre de l'Intérieur disait Eric Comine,
06:43c'est Eric commun, visiblement,
06:45et c'est comme ça qu'il faut avoir une pensée,
06:47pour lui, pour sa famille,
06:49pour ses deux enfants qui ont 12 et 16 ans,
06:51ces refus d'obtempérer
06:53qui se multiplient,
06:55qui n'existaient pas, je le dis depuis ce matin,
06:57ils n'existaient pas dans la France de 70
06:59ou des années 80. La peur du gendarme existait,
07:01et la soumission à l'autorité existait,
07:03qu'elle soit d'ailleurs l'autorité d'un policier,
07:05mais l'autorité aussi de l'élève
07:07par rapport au maître en classe,
07:09et je pourrais multiplier les exemples.
07:11Mais qu'est-ce qu'on fait ?
07:13Qu'est-ce qu'on fait maintenant pour un refus d'obtempérer ?
07:15On va directement à la case prison,
07:17tout le monde est au courant, parce que des refus
07:19d'obtempérer, Géraldine Hamon,
07:21vous conduisez sans doute
07:23depuis de nombreuses années, ça ne vous est jamais arrivé.
07:25Je pense que Laurent Tossier,
07:27Fabrice Laffitte, M. Boubou que c'est
07:29autre chose puisqu'il ne conduit pas,
07:31ça ne nous est jamais arrivé.
07:33Tous les gens qui nous écoutent en ce moment,
07:35savent que des refus d'obtempérer,
07:37ça n'arrive à personne au fond,
07:39sauf à quelques-uns, toujours les mêmes d'ailleurs.
07:41Mais qu'est-ce qu'on fait pour ces gens
07:43qui refusent
07:45d'obtempérer ?
07:47Mais la justice, elle ne prend pas au sérieux les refus d'obtempérer,
07:49et de surcroît quand il y a la mort de policier et de gendarme.
07:51Vous prenez Éric Monroi, ce policier,
07:53au Mans qui a été tué suite à un refus d'obtempérer
07:55en 2020, l'accusé
07:57a pris 12 ans.
07:59Et le policier laisse une famille,
08:01laisse aussi des enfants, et donc,
08:03avec les remises de peine, avec les aménagements de peine,
08:05cette personne fera à peine la moitié
08:07de sa sanction judiciaire.
08:09La gendarme, Mélanie Lemay, puisqu'on parle de la gendarmerie,
08:11en août 2020, elle a été tuée
08:13suite à un refus d'obtempérer.
08:15Voilà, le suspect principal a été remis
08:17en liberté, effectivement après trois ans de détention provisoire,
08:19mais il est en liberté, il n'a toujours pas été jugé.
08:21Et en réalité,
08:23dans les deux affaires, les deux
08:25suspects, enfin en tout cas le condamné et maintenant
08:27le suspect pour l'affaire de Mélanie Lemay, étaient connus
08:29de la police pour des faits similaires.
08:31Qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut que la justice,
08:33elle soit implacable et intraitable.
08:35Est-ce qu'il faut changer déjà, par exemple, deux ans d'emprisonnement ?
08:37Pardonnez-moi, c'est rien ! Oui, mais on peut augmenter les peines
08:39même si on n'augmente pas les condamnations.
08:41Est-ce qu'il doit y avoir
08:43aujourd'hui dans la société telle qu'elle est,
08:45qui est sans doute plus violente, sur certaines choses
08:47des
08:49sanctions qui sont
08:51dissuasives,
08:53que chacun sache que lorsqu'il prend
08:55sa voiture, s'il refuse d'obtempérer,
08:57s'il sait qu'immédiatement,
08:59avec ce refus
09:01d'obtempérer, il passe par la case de prison,
09:03quoi qu'il arrive,
09:05quoi qu'il arrive, il me semble
09:07qu'on peut quand même changer les choses.
09:09C'est ce qui s'est passé, pardonnez-moi, sur la route,
09:11lorsqu'on a été infiniment plus sévères
09:13pour les infractions routières,
09:15eh bien les gens ont commencé à rouler
09:17moins vite, parce que la sanction,
09:19ça existe, et la peur de la sanction,
09:21ça existe, me semble-t-il.
09:23Oui, il faut des peines minimales. Tu touches
09:25un policier ou un gendarme, tu vas en prison.
09:27C'est une formule assez choquée, simple,
09:29mais ça sous-entend qu'on mette le quota
09:31de la peine, c'est-à-dire que la personne qui touche un
09:33policier ou un gendarme risque minimum un an
09:35parce qu'en dessous d'un an, on ne va pas en prison.
09:37Et je reviens juste sur cet exemple, Pascal Praud.
09:39Oui, sur les refus d'obtempérer, le principal problème,
09:41c'est la décision judiciaire, la réponse pénale.
09:43Je reviens sur Mélanie Lemay,
09:45tuée en 2028 à refus d'obtempérer,
09:47cette gendarme à Port-Saint-Marie qui a y laissé sa vie
09:49suite à un comportement criminel,
09:51le parquet, à la demande des avocats,
09:53a requalifié l'infraction
09:55de meurtre sur gendarme en homicide
09:57involontaire aggravé. Vous imaginez ce que c'est pour la famille ?
09:59Et cette affaire n'a toujours pas été jugée,
10:01et le suspect principal a été remis en liberté.
10:03Comment voulez-vous qu'avec des réponses pénales
10:05comme ça, et avec des condamnations qui viennent
10:073, 4, 5 ans après les faits, on ait des gens
10:09qui soient convaincus qu'il ne faille pas faire de refus d'obtempérer ?
10:11Encore moins considérer les policiers et les gendarmes
10:13comme des bulgarquistes sur un jeu de bullying.
10:15Donc moi je suis en colère, parce qu'effectivement
10:17la réponse pénale n'est pas à l'auteur, on a des magistrats
10:19qui prennent le problème en dessous du bras.
10:21Olivier, et là c'est un auditeur,
10:23simplement je voudrais que vous rappeliez le nom
10:25de cette jeune femme qui a été
10:27tuée dans un
10:29refus d'obtempérer, après un refus
10:31d'obtempérer, qui s'appelle mademoiselle
10:33Mélanie Lemay.
10:35Je pense que ça méritera
10:37qu'on expertise
10:39effectivement cette affaire, en tout cas qu'on se
10:41souvienne de cette affaire.
10:43Et c'est pour ça que je pense que
10:45ça va être intéressant ces prochaines heures que
10:47même sur l'antenne d'Europe 1, nous puissions revenir
10:49sur cet exemple que vous citez.
10:51Olivier bonjour, vous êtes un ancien gendarme ?
10:53Tout à fait, bonjour Pascal.
10:55Vous vous appelez d'où ?
10:57Je vous appelle de Béziers.
10:59Vous êtes aujourd'hui en retraite
11:01ou vous avez quitté la gendarmerie ?
11:03Oui, tout à fait, j'ai quitté la gendarmerie, j'ai fait une reconversion
11:05suite à un accident personnel de la vie privée
11:07on va dire, voilà, je ne pouvais plus me servir de mon arme de service
11:09j'ai dû faire une reconversion dans la fonction publique.
11:11Vous avez quel âge ?
11:1343 ans.
11:15Donc vous avez vu peut-être une évolution
11:17des comportements sur le terrain ?
11:19Bien entendu.
11:21Alors déjà tout premièrement, je voudrais témoigner
11:23de ma tristesse, en fait c'est ma première réaction en tant qu'ancien
11:25gendarme, parce que perdre un ancien camarade
11:27c'est toujours énormément de peine, d'abord pour sa famille
11:29et ensuite pour toute la famille gendarmerie
11:31c'est toujours un événement des plus désagréables
11:33et qui devient malheureusement
11:35de plus en plus récurrent
11:37donc c'est vraiment abominable
11:39et c'est surtout beaucoup ensuite de colère
11:41parce que lorsqu'on regarde
11:43l'augmentation de la gravité des atteintes
11:45aux vies des gendarmes et des policiers, particulièrement sur la route
11:47il faut savoir qu'en gendarmerie et en police
11:49le plus grand nombre de tués
11:51ce sont notamment les motocyclistes parce que ce sont les premiers exposés
11:53au refus d'obtempérer
11:55donc moi ce que j'ai vu en fait
11:57comme évolution et ce qui me mulsère profondément
11:59et c'est pour ça que je ne suis pas mécontent d'avoir quitté la gendarmerie
12:01c'est le système
12:03de poursuite on va dire
12:05sur le terrain des refus d'obtempérer
12:07à l'époque quand il y avait un refus d'obtempérer, la personne
12:09passait, on pouvait soit utiliser
12:11son arme de service si la vie d'un de nos camarades
12:13était en danger, maintenant il y a
12:15toujours 40 questions à se poser en une fraction
12:17de seconde pour savoir si on est dans le cadre de la légitime
12:19défense pour ne pas risquer 20 ans de sa vie en prison
12:21et deuxièmement c'est la méthode
12:23ensuite pour interpeller les gens
12:25on va attendre que la personne soit passée, on va devoir aller le chercher
12:27chez lui, si jamais il a un adresse
12:29si on arrive à le retracer, on ne peut plus poursuivre la personne
12:31sous peine justement de risquer
12:33de mettre sa vie en danger à l'auteur d'essai
12:35qui lui-même a mis la vie des gendarmes en danger
12:37et là ça devient totalement incompréhensible
12:39on ne peut plus interpeller les personnes sous peine de voir
12:41encore un jeune malheureux
12:43par exemple en scooter, c'est le premier exemple
12:45qui me vient en tête, qui suite à un contrôle
12:47routier, il a fait un refus d'obtempérer qui n'est pas grave
12:49parce qu'il n'y a pas eu de mort, mais si la personne
12:51va partir et il va avoir un accident
12:53seul, on ne peut pas le suivre
12:55c'est fini tout ça en fait
12:57et moi je suis totalement ulcéré parce que l'autorité a totalement
12:59disparu, il n'y a aucun respect des forces de l'ordre
13:01et si on parle ensuite du traitement judiciaire
13:03si un policier ou un gendarme
13:05met la vie de la personne en danger et que la personne
13:07a un accident, n'ayez crainte, il va être jugé
13:09le plus durement possible, parce qu'il faut faire un exemple
13:11par contre si la personne en face, comme il a été dit juste
13:13avant, venait d'attenter la vie d'un militaire
13:15ou d'un policier et que cette personne décède
13:17et bien c'est un délit, parce qu'un
13:19homicide involontaire, excusez-moi du peu
13:21ça reste un délit, c'est pas un crime
13:23et moi j'estime qu'à partir du moment où la personne
13:25force le barrage, c'est qu'elle a l'intention
13:27potentiellement de tuer la personne.
13:29Ce qui est étonnant
13:31si j'ose dire Olivier, c'est qu'on est tous
13:33d'accord sur ce que vous dites, tous
13:35et pour une raison
13:37qu'on pourrait d'ailleurs expertiser
13:39et c'est un rapport à la
13:41justice, un rapport
13:43parfois au criminel, au délinquant
13:45qui est porté depuis tant d'années
13:47et bien on arrive à des situations
13:49où la réponse pénale
13:51est assez faible. J'imagine que
13:53vous souscrivez Mathieu Vallée
13:55à ce qui se dit à l'instant
13:57dans la bouche d'Olivier.
13:59Oui et moi j'aime bien me baser sur les faits, on avait
14:01demandé après la mort d'Éric Masson, ce policier
14:03d'Avignon, rappelez-vous qui avait été tué sur un point de deal
14:05à un observatoire de la réponse pénale
14:07c'est-à-dire entre la peine encourue, la peine prononcée
14:09la peine exécutée, quelle était la ratio
14:11rendue par la justice, on demandait
14:13taux d'efficacité et d'indicateur
14:15chez les policiers et les gendarmes, pourquoi pas dans les tribunaux
14:17chaque tribunal devrait dire, on nous présente
14:19telle personne, on a telle peine encourue
14:21et on a telle peine qui est prononcée, on a telle peine
14:23exécutée. Chaque tribunal devrait rendre des comptes
14:25au peuple français puisqu'il s'exprime dans son nom, je rappelle
14:27sur les crosses de jugement, ça s'exprime
14:29au nom du peuple français, on devrait savoir ça depuis
14:31juillet 2021
14:33on n'a pas
14:35d'éléments actualisés. Voilà.
14:37Le système informatique judiciaire est tellement
14:39en lambeaux qu'ils n'arrivent pas à compiler
14:41et à publier des chiffres sérieux et fiables
14:43sur la réponse pénale. C'est un vrai sujet
14:45puisqu'on demande aux policiers et aux gendarmes
14:47d'interpeller, et c'est normal, les voyous,
14:49les délitiels et les criminels, ça serait bien
14:51aussi qu'on sache que la justice donne comme réponse.
14:53Il y a beaucoup de policiers que j'entends en ce moment dire finalement
14:55les policiers aujourd'hui, ils ne veulent même plus faire leur job
14:57parce qu'ils mettent leur vie en danger, donc ils hésitent
14:59tout simplement, un refus d'obtempérer,
15:01ils laissent passer, parce qu'ils n'ont pas envie de se mettre
15:03en danger. L'affaire Naël est passée par là
15:05il y a une jurisprudence de l'affaire Naël
15:07pour les policiers, d'abord il y avait là
15:09Emmanuel Macron
15:11inexplicable et inexcusable, et ça
15:13j'ai l'impression que ce n'est pas passé auprès des policiers
15:15parce que tous les policiers
15:17tous les policiers que j'interroge
15:19rappellent inexcusable
15:23inexplicable
15:25et ça a été votre réflexe immédiatement
15:27ces deux mots-là, parce que vraiment c'est resté
15:29dans votre cerveau ces deux mots-là, première chose
15:31puis la deuxième chose, effectivement
15:33le policier est resté pendant cinq mois
15:35en prison, en préventive
15:37le policier qui a tiré, qui a tué
15:39Naël, et qu'effectivement
15:41les policiers aujourd'hui
15:43ils hésitent
15:45forcément, et on peut les comprendre
15:47à tout simplement faire leur job.
15:49Vous savez, moi je suis issu d'une cité populaire
15:51du nord de la France, de Lille
15:53on n'avait pas beaucoup de moyens
15:55et de sous avec ma mère
15:57sans faire pleurer les choumières, et donc on n'avait que
15:59la police pour nous protéger
16:01et en réalité
16:03quand on avait des individus qui faisaient du rodéo
16:05que ça soit avec des scooters
16:07avec des motocross, avec des quads
16:09on nous disait, ils sont entre eux, ils restent entre eux
16:11et c'est des problèmes entre eux, mais moi ma mère payait
16:13peut-être pas beaucoup d'impôts, mais elle travaillait
16:15et elle respectait l'ordre de la République, de surcroît issu de l'immigration
16:17espagnole, et donc moi ce que je comprends pas
16:19c'est qu'aujourd'hui on préfère qu'un policier
16:21ou un gendarme soit mort, plutôt qu'il neutralise
16:23un voyou qui devient un criminel et qui risque
16:25au-delà de faucher des policiers et des gendarmes, votre vie
16:27ma vie, ou celle de ma mère qui est malade
16:29ou celle d'une grand-mère, ou de gens qui amènent leur enfant
16:31à l'école, et donc cette jurisprudence
16:33c'est quoi ? C'est qu'on a deux motocyclistes
16:35policiers, notamment Florian, ce policier qui a fait
16:37feu, qui a voulu éviter à tout prix
16:39qu'il y ait des victimes sur la route de ce fou furieux
16:41qui était Naël, voilà, qu'est-ce que
16:43cet individu qui conduisait sans permis, qui avait été
16:45interpellé quelques jours avant pour un feu tempéré
16:47faisait encore en liberté
16:49et surtout, qu'on veut excuser
16:51même si la mort de quelqu'un c'est toujours dramatique
16:53maintenant, qu'aurait-on dit s'il avait
16:55fauché une personne, TF1 a fait
16:57un très bon reportage, par exemple, pour un concurrent
16:59sur 7 à 8, en démontrant son parcours
17:01par un travail journalistique impressionnant, donc voilà
17:03moi je dis simplement qu'il faut soutenir ceux qui nous protègent
17:05parce que s'ils sont plus là, c'est le chaos
17:07et le chaos, pardon, mais c'est les plus faibles et les plus pauvres
17:09qui en sont les premières victimes.
17:10Je remercie évidemment Olivier
17:12pour la qualité de son témoignage, Olivier qui est
17:14un ancien gendarme, Olivier
17:16vous nous appeliez d'où ?
17:18De Béziers. De Béziers, oui, vous nous l'aviez dit
17:20effectivement, merci et bonne journée
17:22du côté de Béziers, Estelle
17:24est avec nous, bonjour Estelle !
17:26Bonjour, bonjour à toute l'équipe
17:28et un grand, grand, grand merci
17:30à tous pour ce que vous faites
17:32pour ce que j'entends presque quotidiennement
17:34parce que si la voix d'Europe 1
17:36et de CNews
17:38n'étaient pas là, franchement, je perdrais
17:40le peu de, comment dirais-je,
17:42d'espoir qui me reste
17:44par rapport à mon pays qui part à volo.
17:46Ce que je voulais vous dire, Pascal, c'est
17:48moi j'essaye vraiment, de façon modeste
17:50sur les réseaux, de
17:52faire bouger les choses, de
17:54réveiller les Français par rapport à ce qui se passe
17:56déjà depuis bien des années.
17:58Certains croient que je mélange
18:00tout, mais quand on voit, voilà, moi
18:02j'en suis malade, je pense à cette
18:04maman, je pense à ses enfants,
18:06ça arrive tout le temps.
18:08Je pense à, quand vous voyez ce
18:10Naël, cette mère, qui ose dire
18:12que tout le monde, c'est des
18:14comment vous appelez ça ?
18:16Des...
18:18Voilà, des refus de tempérer,
18:20mais c'est bien évidemment, vous avez raison,
18:22c'est absolument faux. Donc
18:24maintenant, moi je voudrais que les Français
18:26descendent, comme on est descendus pour
18:28Charlie Hebdo, comme je suis descendu pour
18:30l'antisémitisme. La cause,
18:32la cause de nos
18:34services d'autorité, que ce soit
18:36la police, que ce soit la gendarmerie,
18:38moi je suis maman d'un soldat
18:40qui est en train de
18:42opérer pour la France à l'extérieur,
18:44voilà, qui s'est engagé
18:46depuis ses 20 ans. À un moment,
18:48ça suffit. Il y a aussi des jeunes en France
18:50qui tiennent la route, qui
18:52aiment leur pays, qui respectent
18:54l'autorité, mais cette minorité
18:56qui fout notre pays en l'air, maintenant
18:58je dis qu'il faut qu'on sorte
19:00et qu'on se batte pour ça. Moi je
19:02n'arrête pas de dire dans les réseaux
19:04qu'il s'agit de résister. Moi je suis
19:06rentré depuis quelques années en résistance,
19:08alors de façon encore modeste,
19:10mais je me dis, c'est pas possible, on va pas laisser
19:12notre pays partir à volo comme ça.
19:14Donc, pitié, je sais
19:16pas comment dire, mais Pascal,
19:18votre équipe, aidez-nous, je sais
19:20pas comment il faut que l'on fasse pour
19:22qu'effectivement, demain, dimanche,
19:24il y ait 3 millions de personnes
19:26qui sortent dans toutes les villes. Il faut qu'on en
19:28arrive là. Enfin, ces gendarmes, ces policiers
19:30méritent quand même qu'on
19:32se bouche pour eux.
19:34Je sais pas comment dire les choses.
19:36Non, mais vous les dites avec le cœur
19:38et certains peuvent
19:40le reconnaître d'ailleurs dans votre témoignage. On va marquer
19:42une pause et je vous remercie
19:44Estelle. Vous habitez Grenoble,
19:46qui est une ville en plus en ce moment où il se passe quand même...
19:48Chicago, je peux vous dire...
19:50Vous êtes dans un quartier, par exemple, qui est
19:52soumis à la violence ? Non, je vis à
19:54quelques kilomètres heureusement de Grenoble,
19:56mais je peux vous dire que ma fille, à un moment des
19:58études, terminait son
20:00doctorat sur Grenoble et je peux vous dire que
20:02je l'ai équipée sous les
20:04conseils d'un gendarme, figurez-vous alors modestement,
20:06d'un pistolet à gaz, mais
20:08elle se faisait régulièrement agresser
20:10en rentrant
20:12de ses cours.
20:14C'est terrible. Non, mais Grenoble,
20:16le montant de Grenoble, c'est Chicago, alors évidemment
20:18c'est Estelle qui le dit et c'est
20:20un témoignage, mais c'est terrible
20:22parce que ce qui se passe à Grenoble,
20:24ça se passe à Rennes, ça se passe à Nantes,
20:26ça se passe à Saint-Brieuc, ça se passe à Bordeaux
20:28parfois dans certaines villes de France
20:30et puis il y en a d'autres qui sont épargnées d'ailleurs.
20:32Donc, c'est ça qui est
20:34terrible dans cette France d'aujourd'hui.
20:36Merci beaucoup Estelle. Il est 11h28,
20:38on marque une pause et on continue le débat
20:40avec Mathieu Vallée. Et pour réagir comme Estelle
20:42et Olivier sur Europe 1 avec Pascal Praud,
20:448h20, 39, 21.
20:46Très belle matinée à l'écoute d'Europe 1.
20:48Nous sommes en ligne avec
20:50Manon Aubry, que vous connaissez.
20:52Bonjour Madame Aubry.
20:54Bonjour. J'espère que
20:56vous avez passé de bonnes vacances.
20:58De belles
21:00vacances, un peu
21:02courtes et un peu inquiètes,
21:04mais vacances,
21:06ça avait le mérite d'exister.
21:08Alors, la liaison n'est pas extraordinaire.
21:10Je trouve que
21:12cette affaire, évidemment, est dramatique.
21:14Mais ce que je trouve dommage, et vous allez me dire
21:16en toute sincérité si vous êtes d'accord
21:18avec moi, c'est qu'il devrait avoir un
21:20consensus sur ces thèmes.
21:22Il faut
21:24défendre la police, bien sûr,
21:26et puis défendre ce métier de policier.
21:28Un refus d'obtempérer, il faut,
21:30me semble-t-il, le sanctionner de la
21:32manière la plus importante possible.
21:34Et ce que je trouve dommage, après la
21:36mort de ce gendarme, c'est que
21:38ceux qui réagissent sont
21:40des personnalités politiques de droite.
21:42J'ai vu Marine Le Pen, j'ai vu
21:44M. Ciotti, j'ai vu M. Estrosi.
21:46Et je regardais par exemple votre compte
21:48Twitter, vous n'avez pas réagi
21:50Mme Aubry, comme Olivier
21:52Faure n'a pas réagi. Alors que je
21:54sais que si c'était le contraire,
21:56si c'était un jeune homme
21:58qui avait été, malheureusement
22:00bien sûr, tué par
22:02un gendarme ou un policier
22:04lors d'un contrôle
22:06ou lors d'un refus d'obtempérer, je sais
22:08à ce moment-là que vous seriez montée au
22:10créneau. Et ça m'ennuie parce que
22:12j'aimerais qu'il y ait un consensus
22:14sur ces sujets. Qu'en pensez-vous ?
22:16C'est
22:18absolument faux qu'il y ait
22:20un deux poids, deux mesures. Il est
22:22banni, Pascal Praud.
22:24Et pour tout vous dire, je m'apprêtais à
22:26tweeter en même temps qu'on
22:28se parle.
22:30Un certain nombre de députés de la
22:32France Insoumise ont réagi, que ce soit
22:34Antoine Lallou ou d'autres.
22:36Je le fais d'ailleurs à votre antenne.
22:38Je crois qu'Olivier Faure a eu
22:40l'occasion aussi de le faire en interview
22:42ce matin. C'est évidemment un drame.
22:44Un drame pour les forces de l'ordre,
22:46un drame pour un gendarme
22:48d'avoir à perdre la vie dans l'exercice
22:50de ses fonctions.
22:52Et qu'on a terriblement besoin
22:54non seulement
22:56que les gendarmes, les policiers
22:58n'aient pas peur en allant travailler,
23:00se sentent eux-mêmes en sécurité
23:02pour garantir la sécurité des Françaises
23:04et des Français.
23:06Je crois dire que
23:08l'auteur a été
23:10arrêté, ce qui est évidemment
23:12une bonne nouvelle et
23:14la justice fera son travail. Mais dans le
23:16Média, c'est évidemment
23:18nos pensées, notre émotion
23:20que l'on a pour
23:22ce gendarme
23:24et surtout pour sa
23:26famille, pour ses proches et pour l'ensemble de la profession
23:28qui s'est trouvée
23:30meurtrie par
23:32hier soir, et pour te le dire moi je ne l'ai vu
23:34que ce matin, et qui s'est
23:36trouvée meurtrie par hier soir.
23:38Et c'est un drame de trop,
23:40on est d'accord, et
23:42qu'il faudra faire non seulement
23:44toute la lumière sur ce drame, mais il faudra
23:46que la justice puisse passer.
23:48Mais dans le moment présent, immédiat,
23:50c'est d'abord l'émotion qui prend.
23:52Alors j'entends ce que vous dites, et M. Vallée
23:54peut-être va réagir dans une seconde.
23:56C'est vrai que le chef de file
23:58de la France Insoumise, et forcément
24:00symbolique et c'est emblématique Jean-Luc Mélenchon,
24:02à partir du moment où lui-même
24:04n'écrit pas un tweet,
24:06forcément l'interprétation que je fais
24:08est possible.
24:10Je pense que si c'était le
24:12contraire, c'est ce que je vous disais, il aurait
24:14réagi, et je trouve dommage qu'il n'y ait pas
24:16une concorde sur ces sujets-là.
24:18M. Vallée voulait réagir et peut-être poser une question
24:20à Mme Vallée, à Mme Aubry.
24:22Vous êtes
24:24d'ailleurs collègues tous les deux, puisque vous êtes
24:26députés européens tous les deux, je ne sais pas
24:28si d'ailleurs, de temps en temps, vous vous saluez,
24:30vous vous échangez, vous prenez le même
24:32train. Vous êtes peut-être
24:34des hommes et des femmes de bonne volonté,
24:36ça peut aussi... On peut imaginer que...
24:38Je suis bien éduqué, donc si je crois
24:40à Mme Aubry, je salue
24:42les adversaires politiques.
24:44On peut imaginer que sur certains points,
24:46on puisse s'entendre, je l'espère en tout cas.
24:48Mme Aubry, j'ai une question, alors peut-être
24:50pas de votre bouche, mais vous parlez de M. Laumant, qui est le député
24:52de la France Insoumise de l'Essonne, qui
24:54dit quand même que des policiers et des gendarmes
24:56tuent des gamins pour un refus d'obtempérer,
24:58quand votre parti dit que la police tue,
25:00j'ai un peu l'impression que, en fait,
25:02par vos propos, évidemment, j'image
25:04ma pensée, que, en fait, vous giflez
25:06les policiers et les gendarmes, et après, vous leur dites « je t'aime ».
25:08Et donc, c'est ça qu'on ne comprend pas.
25:10C'est que s'il y a un deux poids, deux mesures, c'est que
25:12pour l'affaire Nael, par exemple, vous en avez fait des caisses,
25:14alors que la mort d'un homme, c'est toujours tragique, mais il n'y a pas
25:16des morts inférieures aux autres. Et effectivement,
25:18les policiers et les gendarmes sont ceux qui nous
25:20protègent. Et malheureusement, votre chef de parti,
25:22quand il dit que c'est des bons à rien, des factieux,
25:24que c'est des barbares, et bien finalement,
25:26j'estime qu'il ne respecte pas ceux qui portent l'uniforme.
25:28Et les policiers et les gendarmes en sont souvent blessés, Mme Aubry.
25:30Et donc, j'aimerais vous entendre plus souvent
25:32leur dire que vous les aimez, que vous les soutenez,
25:34et que face, par exemple, aux antifas, puisque vous n'avez pas
25:36manifesté le 7 septembre, vous êtes du côté
25:38des gendarmes et pas de ceux qui se vêtent de noir
25:40pour casser du flic, pour casser l'outil des commerçants,
25:42quand vous parlez souvent de la question sociale.
25:44Réponse de Mme Aubry.
25:46Écoutez, j'étais, pour être honnête,
25:48en ligne avec votre assistant,
25:50donc je n'ai pas entendu toute la réponse
25:52de M. Vallée, ce qui me semblait
25:54magnifique.
25:56Est-ce que vous aimez les gendarmes et les policiers, Mme Aubry ?
25:58Est-ce que vous souscrivez à la police juste, c'est-à-dire que vous stigmatisez
26:00tous les policiers et les gendarmes en disant
26:02qu'ils aiment tuer, que ce sont des sanguinaires,
26:04et que finalement, vous pouvez comprendre que lorsqu'ils
26:06utilisent leur arme, c'est pour protéger votre vie,
26:08la mienne, et surtout celle des victimes innocentes
26:10qui peuvent faucher, et accessoirement celle des policiers et des gendarmes,
26:12puisque vous avez apporté votre compassion
26:14à la gendarme qui a été tuée hier soir.
26:16La réponse de Mme Aubry.
26:18La récupération politique
26:20qui est en train d'être faite
26:22de ce drame
26:24me met très mal à l'aise. Vous le savez,
26:26bien sûr, que nous avons besoin de force de l'ordre
26:28dans notre pays, que c'est
26:30un métier essentiel. Nous sommes
26:32battus à de nombreuses reprises, notamment
26:34pour les conditions de travail des policiers, pour
26:36le paiement de leurs
26:38supplémentaires, et qui fait défaut,
26:40et pour faire en sorte
26:42d'améliorer la relation
26:44entre la police, la justice
26:46et les citoyens. Et je pense
26:48que c'est ce politique
26:50qu'il faut réussir à renforcer
26:52dans notre pays pour que les relations
26:54se passent mieux.
26:56Et c'est précisément parce que
26:58j'aime la police et ce métier
27:00qu'il faut qu'aussi ce métier soit
27:02exercé dans les meilleures conditions possibles.
27:04Et il me semble
27:06indispensable et nécessaire
27:08à la fois d'exprimer tout notre
27:10soutien aux forces de l'ordre,
27:12et de continuer à travailler avec eux
27:14pour améliorer les relations entre
27:16la police et les citoyens.
27:18Madame Aubry, c'est vrai aussi que le profil
27:20et moi je suis
27:22comme vous, parce que
27:24je ne souhaite pas
27:26polémiquer à un moment comme
27:28celui-là, et évidemment
27:30Éric Combin qui avait 54 ans,
27:32on pense à lui, on pense à ses enfants.
27:34Mais convenez que le profil
27:36de la personne
27:38qui conduisait, interroge,
27:4039 ans, nationalité
27:42capverdienne, carte de séjour
27:44provisoire de 4 ans, valable jusqu'en
27:462026. Mais avant cela,
27:48mise en cause dans une procédure pour
27:50outrage, puis à nouveau pour violence en 2010
27:52et en 2009. 2012
27:54il est mis en cause pour délit de fuite,
27:56puis conduite sans permis en 2014.
27:58Violence et outrage sur des policiers,
28:00rébellion, port d'armes prohibés en 2016,
28:02conduite sous l'état d'emprise
28:04alcoolique en 2023,
28:06et il a quand même une carte de séjour provisoire
28:08en 2026 qui était prolongée.
28:10Le simple
28:12citoyen que je suis
28:14s'interroge, pourquoi nous gardons
28:16sur le sol de France
28:18des gens peut-être qui n'ont rien à y faire
28:20Madame Aubry ?
28:22Vous allez éclairer
28:24tous les gens qui ont des cartes de séjour en France ?
28:26Non !
28:28Là vous n'avez pas entendu !
28:30C'est pas la carte de séjour que je mets en...
28:32C'est qu'à partir du moment où il y a ces condamnations,
28:34je ne vois pas pourquoi on les renouvelle.
28:36Je ne vois pas pourquoi
28:38on renouvelle une carte
28:40de séjour à quelqu'un qui en 2012
28:42est mise en cause dans un délit de fuite,
28:44conduite sans permis en 2014,
28:46violence et outrage sur des policiers,
28:48rébellion, port d'armes prohibées en 2016.
28:50Donc si ça ne vous choque pas,
28:52moi ça me choque et je vous donne mon avis.
28:54Maintenant je vous interroge,
28:56est-ce que ça vous choque ou pas ?
28:58Vous donnez votre avis
29:00tout en étant journaliste et toujours à l'épargne.
29:02C'est bien sûr que je donne mon avis
29:04en étant journaliste, mais je le revendique,
29:06madame ! Je revendique
29:08de donner, parce que je suis journaliste et citoyen,
29:10je donne mon avis, effectivement,
29:12sur quelqu'un multi-condamné,
29:14étranger en France qui a tué un gendarme
29:16et je me dis qu'il ne devrait pas être sur le sol
29:18de France. Oui, je le revendique !
29:20C'est là où on a toujours
29:22une frontière assez singulière
29:24entre d'un côté le journalisme
29:26et de l'autre le militantisme, mais que vous le revendiquez,
29:28c'est vraiment...
29:30En quoi je suis militant
29:32en disant cela, madame ?
29:34Je milite pour qui ?
29:36Je milite pour qui ? Je milite pour mon
29:38avis ! Je pense qu'effectivement
29:40les étrangers
29:42sur le sol de France, à partir
29:44du moment où ils
29:46n'acceptent pas
29:48la loi française, la question se pose
29:50de savoir s'ils doivent
29:52rester sur le sol de France. Je ne suis pas
29:54militant en disant cela ! Je pense exprimer
29:56d'ailleurs ce que sans doute
29:5890 ou 95% des gens doivent penser !
30:00J'exprime une pensée de bon sens !
30:04La pensée de bon sens,
30:06je me suis toujours méfiée de la pensée de bon sens
30:08parce que nous, le bon sens, on peut justifier
30:10beaucoup de choses. Vous ne répondez pas
30:12à ma question ! Répondez à ma question !
30:14Est-ce que ça vous choque ou pas ?
30:16Je souligne juste
30:18le fait que vous ne faites pas
30:20que poser une question et que vous donnez
30:22votre avis... Alors j'entends bien,
30:24mais est-ce que ça vous choque ou pas ce profil-là ?
30:26Est-ce que ce profil
30:28vous choque qu'un étranger avec
30:30le casier judiciaire long
30:32comme le bras soit toujours en France ?
30:34Est-ce que ça vous choque ? Voilà une question simple et claire.
30:36Je sais juste qu'il y a des principes
30:38fondamentaux dans la justice,
30:40qu'un délit de fuite ou
30:42l'alcool au volant n'équivaut
30:44pas à tuer.
30:46Et donc, bien sûr qu'il faut traiter
30:48chacun de ces délits que vous avez mentionnés.
30:50J'imagine, mais je ne connais pas
30:52les détails du profil
30:54et des condamnations auxquelles
30:56il a pu faire face. Bien sûr qu'il faut des condamnations
30:58pour chacun de ces délits.
31:00Ensuite, c'est toute la difficulté
31:02du système carcéral et judiciaire
31:04actuel, c'est comment on accompagne
31:06des délinquants
31:10d'un certain type de délit
31:12pour éviter que ça
31:14aboutisse à des délits beaucoup plus importants.
31:16Et donc, ça pose la question
31:18de, à la fois, la proportionnalité, mais aussi
31:20l'accompagnement, parce qu'un délinquant
31:22ne peut pas être un délinquant toute sa vie.
31:24Le rôle de la justice, c'est précisément
31:26de corriger, punir,
31:28corriger, réinsérer.
31:30Punir, corriger, réinsérer.
31:32Manifestement, punir, corriger, réinsérer,
31:34tout n'a pas été réussi.
31:36Mais de nouveau,
31:38je ne connais pas les détails de l'avis
31:40de l'auteur, de ce qui s'est passé exactement.
31:42Vous en avez donné un certain nombre, mais on ne les a pas
31:44dans son entièreté. Et donc, j'espère que
31:46la justice pourra faire son travail,
31:48qu'on pourra aussi tirer les leçons de cette histoire
31:50parce que je suis comme vous, Pascal Praud.
31:52Vous croyez que ça me fait plaisir de me réveiller
31:54un matin et de voir qu'un gendarme
31:56a été tué dans l'exercice de ses fonctions ?
31:58C'est la République
32:00qui est en difficulté dans ces conditions.
32:02On ne porte pas le même regard.
32:04L'un et l'autre, on ne porte pas le même regard
32:06sur les solutions qu'il faudrait.
32:08Moi, je suis plus radical que vous.
32:10Je pense qu'effectivement,
32:12chaque personne sur le sol de France
32:14qui est condamnée pour certains faits,
32:16ces personnes-là ne doivent pas rester
32:18sur le sol de France.
32:20C'est mon humble avis, mais je veux bien en débattre
32:22avec vous.
32:24C'est un avis que j'exprime.

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