• il y a 3 mois

Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce mardi, il revient sur le drame de Mougins où un gendarme a perdu la vie après avoir été fauché lors d'un refus d'obtempérer.

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Transcription
00:00Merci Marine Charlotte d'Ornella, c'est avec nous Joseph Macescaron, Georges Venec, Georges Fenech, Philippe Guibert,
00:07Sandra Buisson du service police-justice Florian Tardif. On va évidemment parler du refus de top temps.
00:13Mais une chose, puisqu'on va parler politique, Florian Tardif, on en parlera longuement tout à l'heure.
00:17Je disais le déclenchement de l'article 16. On fait l'exégèse du président de la République hier.
00:23Et certains voient dans cette phrase, il les a reçus, il parle évidemment des uns et des autres à l'Elysée,
00:31il les a reçus dans son rôle constitutionnel d'arbitre, garant de la stabilité institutionnelle et de l'indépendance de la nation.
00:39Certains voient dans cette phrase du président de la République la possibilité, pourquoi pas,
00:45de déclencher le fameux article 16 qui est l'état de siège du pays.
00:50Fantasme ou réalité ?
00:52Fantasme ou réalité ?
00:54Fantasme.
00:56C'est un proche du président de la République.
00:58Lorsqu'il y a eu cette rumeur qui a circulé durant l'été, qui lui a dit texto, je ne le ferai pas.
01:05Fantasme. C'est important de le dire.
01:07Et c'est important de poser toutes les questions ici et d'y répondre.
01:09C'est surtout important d'y répondre.
01:11Il avait dit aussi que les européennes n'auraient aucune conséquence politique.
01:17Il avait dit plein de choses.
01:20Ça a été dit une fois, vous le savez, pendant la guerre d'Algérie, par le général de Gaulle.
01:24Mais là, il y avait une menace sur l'intégrité du territoire.
01:26Qui menace la France aujourd'hui ?
01:28Moi, souvent, je fais de la pédagogie sur le rôle que je peux faire modestement, bien évidemment.
01:34Je pose les questions que les uns et les autres se posent.
01:37Ou que je peux entendre. Pas toutes.
01:39On n'est pas le réceptacle de toutes.
01:41Qui menace la France aujourd'hui ?
01:43Je peux donner les deux raisons.
01:45Je laisse ma sescarron et après on parle.
01:47Je l'ai vu sous les yeux parce que ça m'intéresse à chaque fois.
01:49Donc, les conditions sont d'une part, pour l'article 16, une menace grave et immédiate des institutions de la République,
01:54de l'indépendance de la nation, de l'intégrité de son territoire,
01:57ou de l'exécution de ses engagements internationaux.
01:59Oui, absolument.
02:01Oui, mais là, on entre là-dedans.
02:03On entre là-dedans. Pourquoi pas ?
02:05Et d'autre part, l'interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels.
02:10Mais oui, donc toute interprétation est possible.
02:12Pardonnez-moi ce que vous venez de dire.
02:15Toute interprétation est possible.
02:17Je veux faire une interprétation qui consiste à dire que si on n'arrive pas à voter à budget,
02:19on ne respecte pas nos engagements européens.
02:21Mais bien sûr.
02:23Et donc, à ce moment-là, on se rapproche.
02:25Mais bien sûr.
02:27Et c'est bien de poser...
02:29La conséquence, il faut quand même le rappeler,
02:31c'est que le président de la République va gouverner par ordonnance.
02:33Georges Fenech.
02:35C'est-à-dire qu'il n'aura plus besoin de Parlement dans ce cas-là.
02:37Il gouverne par ordonnance, c'est-à-dire qu'il a tous les pouvoirs.
02:39Oui, mais la conséquence, c'est la ruure.
02:41Maintenant, si c'était le cas de Georges Fenech,
02:43ce serait le plus dur pour lui, parce qu'il va devoir cohabiter avec lui-même.
02:45Je crois que son problème,
02:47depuis justement le début du premier et du second quinquennat,
02:49c'est qu'il cohabite...
02:51Je reconnais chez vous, Joseph Massé-Scarron,
02:53le sens de la formule.
02:55Mais convenez que...
02:57En tout cas, c'est important de poser ces questions,
02:59puisque l'exégèse, il fallait la faire.
03:01Bon. Le refus d'obtempérer.
03:03Nous le disons.
03:05Moi, j'ai appris ce chiffre absolument incroyable.
03:07Il y a un refus d'obtempérer
03:09toutes les 20 minutes en France.
03:12Toutes les 20 minutes en France.
03:14Si on devait définir
03:16ou voir le critère
03:18de la société française
03:20vis-à-vis de l'autorité,
03:22je trouve que
03:24ces refus d'obtempérer
03:26révèlent la société de 2024.
03:28Vous avez grandi dans une France,
03:30les uns et les autres,
03:32où la peur du gendarme existait,
03:34où il y avait la soumission à l'autorité.
03:36Elle était acceptée
03:38d'un professeur, d'un gendarme,
03:40d'un maître dans le domaine sportif,
03:42que sais-je. Aujourd'hui, manifestement,
03:44ça n'existe plus. Alors, que faut-il faire ?
03:46Je n'en sais rien. Mais en revanche, je vous propose
03:48d'abord d'avoir une pensée pour Éric Comines.
03:50Il avait 54 ans. Il était gendarme,
03:52adjudant au peloton de Mandelieu-la-Napoule.
03:54Il a été percuté hier soir
03:56à 20h40 après un énième refus
03:58d'obtempérer lors d'un contrôle routier.
04:00Il est père de deux enfants.
04:0212 ans.
04:04Et 16 ans.
04:06Et je vous propose d'écouter Gérald Darmanin.
04:11Il a été retrouvé
04:13alors qu'on avait très peu d'éléments.
04:15Je voudrais vraiment remercier les gendarmes,
04:17la police scientifique et judiciaire
04:19qui a pu retrouver très vite cette personne à 4h30 du matin.
04:21Elle a été interpellée.
04:23Il s'agit
04:25d'un Capverdien
04:27qui est étranger régulier sur le sol
04:29national, qui avait son permis
04:31de conduire, mais qui avait de nombreux faits
04:33de délits routiers, notamment de refus d'obtempérer.
04:35Bon.
04:37Des précisions apportées par le ministre
04:40de l'Intérieur.
04:42C'est un étranger
04:44Capverdien en situation régulière.
04:48Voyons le sujet de Mathieu Devez.
04:52C'est grâce à un important dispositif
04:54que le suspect a été interpellé
04:56quelques heures après le drame.
04:58Une interpellation annoncée ce matin
05:00par Gérald Darmanin.
05:02Il s'agit d'un Capverdien
05:04qui est étranger régulier sur le sol
05:06national, qui avait son permis
05:08de conduire, mais qui avait de nombreux faits
05:10de délits routiers, notamment de refus d'obtempérer.
05:12C'est pas la première fois.
05:14Moi, je suis heureux
05:16qu'il ait été très rapidement interpellé.
05:18Pour retrouver le fugitif, des gendarmes
05:20des départements voisins ont été mobilisés,
05:22ainsi qu'un hélicoptère.
05:24Toutes les informations nécessaires
05:26ont été partagées avec les autorités italiennes,
05:28dans l'hypothèse où le conducteur
05:30aurait tenté de franchir la frontière.
05:32Hier, il est aux alentours
05:34de 20h40 sur l'autoroute A8
05:36hors de Mougins, quand un individu
05:38à bord d'une BMW noire refuse un contrôle.
05:40Son véhicule percute
05:42violemment un gendarme et prend la fuite.
05:44La victime, Éric Comine,
05:46est étagé de 54 ans, marié
05:48et père de deux enfants.
05:50Cet adjudant était engagé depuis plus de
05:5230 ans dans la gendarmerie comme sous-officier.
05:54Ce policier espère
05:56une sanction d'une grande fermeté.
05:58J'espère surtout qu'il va répondre
06:00d'un acte d'homicide
06:02volontaire. C'est tout ce que
06:04nous espérons, parce que ça devient insupportable
06:06ces homicides.
06:08Je ne suis pas magistrat, je ne suis pas procureur,
06:10mais j'espère que ça va être qualifié ainsi.
06:12C'est insupportable. Et d'ailleurs,
06:14lorsqu'on parle de refus d'obtempérer en France,
06:16ça a une connotation trop douce.
06:18Selon le ministère de l'Intérieur,
06:20plus de 25 000 refus
06:22d'obtempérer sont enregistrés en moyenne
06:24chaque année.
06:261 toutes les 20 minutes. Sandra Buisson,
06:28du service police-justice,
06:30je voudrais que vous nous rappeliez précisément
06:32le refus d'obtempérer, comment est-il
06:34qualifié, pour le moment,
06:36de façon judiciaire ?
06:38Le refus d'obtempérer, c'est refuser d'obtempérer
06:40et donc de répondre aux gestes
06:42que vous font les policiers,
06:44ou à l'interpellation qu'ils vous font, de vous arrêter,
06:46d'arrêter ce que vous êtes en train de faire.
06:48Et effectivement, c'est
06:50en l'état punissable
06:52de deux ans de prison et 15 000 euros
06:54d'amende. Il faut savoir que
06:56dès qu'il y a... Donc c'est-à-dire que c'est rien ?
06:58Oui, mais dès qu'il y a... C'est pas rien, mais ça n'est jamais le cas.
07:00Dès qu'il y a des violences,
07:02dès qu'il y a une blessure des policiers
07:04blessés, etc., on n'est plus sur un refus
07:06d'obtempérer. On est sur des violences
07:08volontaires ayant entraîné la mort,
07:10sans intention de la donner.
07:12J'avais assisté au procès
07:14à l'automne dernier
07:16de l'homme qui avait
07:18tué le policier Éric Monroy, c'était l'été
07:202020. Un policier qui avait été
07:22tué juste... Alors en fait, cet homme
07:24était endormi dans sa voiture, les policiers avaient
07:26voulu le contrôler, il avait redémarré et traîné le policier
07:28sur des centaines de mètres.
07:30Ce policier était mort. Cet homme a
07:32été condamné à 12 ans de prison
07:34pour violences volontaires ayant entraîné la mort,
07:36sans intention de la donner.
07:38Et ce qu'on voit, pour les refus d'obtempérer
07:40simples, c'est-à-dire quand ils n'ont pas
07:42engendré de blessures et donc
07:44que ça reste une peine de 2 ans encourue,
07:46on voit qu'il y a plusieurs peines fermes qui sont
07:48prononcées. En août, à Saint-Cyr-sur-Loire,
07:50un homme de 33 ans a été condamné
07:52à 16 mois fermes pour un refus d'obtempérer,
07:54délit de fuite et défaut d'assurance.
07:56Ça a été confirmé en appel
07:58cet été. À Abbeville, un homme
08:00a été condamné à 6 mois de prison ferme en juin,
08:026 mois ferme aussi à Mulhouse
08:04en mai. Donc on voit que ces condamnations,
08:06elles arrivent pour les refus
08:08d'obtempérer simples et que dès qu'on va
08:10sur des blessures sur
08:12une tierce personne, on passe sur
08:14des violences volontaires et la peine est plus lourde.
08:16Donc la qualification judiciaire, c'est pas un homicide ?
08:18Ah bah si !
08:20Ça peut être qualifié.
08:22Soit...
08:24Soit ce sera des violences volontaires
08:26ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner,
08:28soit ça peut être un homicide.
08:30Sandra Buisson a bien expliqué, il y a ou le refus
08:32d'obtempérer. Je m'arrête pas.
08:34Je file, je m'arrête pas.
08:36Et ce refus d'obtempérer peut être accompagné
08:38d'une autre infection,
08:40plus grave, qui pourrait être par exemple
08:42effectivement la tentative
08:44d'homicide volontaire, l'homicide volontaire,
08:46les coups mortels sans intention
08:48de la donner. C'est-à-dire que le véhicule
08:50devient une arme, juridiquement c'est une arme,
08:52et c'est fait pour effectivement
08:54blesser ou tuer. Donc c'est deux infections
08:56distinctes. À l'occasion d'un refus
08:58d'obtempérer, je vais heurter
09:00ce malheureux gendarme.
09:02Et là en fait on attend la qualification du parquet
09:04qui va nous dire s'il ouvre pour l'instant
09:06sachant qu'en plus la qualification qu'il prend
09:08à l'ouverture de l'enquête peut évoluer au fil de
09:10l'enquête, donc il nous dira s'il part sur
09:12un homicide, donc un meurtre.
09:14Homicide involontaire ?
09:16Ça peut être volontaire.
09:18Si je fonce avec ma voiture sur un gendarme
09:20délibérément...
09:22Je retiens une chose
09:24de ce qu'a dit, et je salue
09:26évidemment Reda Bellache qui est avec nous
09:28que vous connaissez, qui est policier.
09:30Je retiens une chose de ce qu'a dit
09:32monsieur le ministre de l'Intérieur, et tout le monde
09:34retient la même chose, c'est que ce monsieur
09:36Capverdien avait déjà
09:38été pris en flagrant délit
09:40de refus d'obtempérer.
09:42Donc je dis qu'une chose,
09:44c'est que si tous les refus d'obtempérer
09:46vont en prison immédiatement,
09:48cet homme serait vivant.
09:50Voilà. C'est tout ce que je dis.
09:52Une nouvelle fois. Alors on va...
09:54Les gens vont dire c'est pas possible. Ben si c'est possible en fait.
09:56Si c'est possible. C'est-à-dire qu'un refus
09:58d'obtempérer avec une voiture devant un...
10:00Comment dire ? Devant un policier,
10:02c'est la casse-prison immédiatement.
10:04Immédiatement.
10:06Et si vous faites ça pendant un an,
10:08si tout le monde en France sait
10:10qu'un refus d'obtempérer, c'est
10:12directement la casse-prison, ça va changer
10:14les choses.
10:16David Abélage. Bonjour.
10:18Et merci d'être avec nous.
10:20Je voudrais, si vous le permettez...
10:22Ce que tout le monde pense... D'ailleurs, tous ceux qui nous écoutent
10:24n'ont jamais fait un refus d'obtempérer de leur vie.
10:26Ah non.
10:28C'est ça, la vérité. C'est-à-dire que ces gens-là,
10:30je pense que ça nous est jamais arrivé.
10:32Je pense pas, non. Jamais.
10:34Je pense pas. Non, mais jamais.
10:36Donc c'est-à-dire que...
10:38Il y a 99,99 %
10:40des gens qui sont en train de nous écouter ce matin,
10:42ça ne leur est jamais
10:44arrivé. Tu vois un policier, tu t'arrêtes.
10:46À partir du moment où tu ne respectes pas
10:48cette règle, tu prends tes responsabilités,
10:50et c'est la casse-prison. Et ce qui nous renvoie...
10:52Si vous voulez pas ça, vous continuerez. Les mêmes causes
10:54produisent les mêmes résultats. Cette tragique affaire
10:56du gendarme tué, ça nous renvoie
10:58à toutes les situations où on met
11:00en cause immédiatement le fonctionnaire de police
11:02ou le gendarme, lorsque le refus d'obtempérer
11:04se passe dans l'autre sens. Je voulais même pas vous en parler.
11:06M. Mbappé n'a pas fait de tweet.
11:08Je ne voulais même pas vous en parler.
11:10Parce que je ne veux même pas faire de polémique
11:12là-dessus. Mais, Reda Bellage,
11:14votre avis ?
11:16Déjà, je voudrais présenter mes condoléances
11:18à la famille de notre camarade gendarme,
11:20à l'ensemble de ses collègues, parce que c'est un moment
11:22qui nous brise à tous le cœur
11:24parce qu'on en a marre de vivre
11:26ce genre de choses. On l'a vu
11:28dans le cadre de l'affaire
11:30Nael où là, les rôles étaient inversés.
11:32Condoléances à la famille aussi, mais
11:34on retiendra que
11:36qu'il soit majeur ou mineur,
11:38on l'a vu encore à Clamart
11:40la nuit du 3 au 4 juin
11:42où un jeune homme de 14 ans volant
11:44une voiture volée à 2h50 du matin
11:46a pris la vie d'un homme de 34 ans.
11:48Incroyable affaire.
11:50C'est médiatisé.
11:52C'est dénoncé.
11:54Et malgré tout ça, les gens continuent
11:56à ne pas respecter la loi.
11:58Je pense qu'il faut attaquer le problème à la racine.
12:00Déjà, Sandra Buisson
12:02a donné
12:04les peines encourues.
12:06Moi, je ne vois jamais
12:08à moins qu'il y ait une récidive
12:10toutes les semaines.
12:12Si vous voyez l'affaire Nael, il est interpellé déjà le week-end.
12:14Deux jours avant de faire son refus d'obtempérer,
12:16il regarde à vue dans les locaux, dans les hauts de scène.
12:18Il devait être condamné.
12:20Malheureusement, il est parti entre-temps, mais il devait
12:22passer devant un juge au mois de septembre.
12:24Donc ça veut dire qu'en trois jours,
12:26le gamin était toujours à 9h du matin au volant
12:28d'une voiture, d'une Mercedes classe A.
12:30Mais bon, tout va bien et ça, c'est pas le problème.
12:32Mais moi, je constate
12:34dans cette affaire qu'à chaque fois,
12:36il y a soit le policier, soit les gendarmes
12:38qui doivent faire face à ces individus-là.
12:40C'est-à-dire que
12:42la société, les politiques,
12:44la justice,
12:46parce qu'elle n'a pas été souvent assez ferme,
12:48n'ont pas pris leur responsabilité
12:50et c'est toujours nous,
12:52quelle que soit la forme,
12:54qui devons prendre cette responsabilité.
12:56Et voyez-vous ce qui est terrible ce matin ?
12:58C'est que qui réagit ? Uniquement des gens de droite.
13:00Alors, le président de la République a pris la parole.
13:02Percuté par un criminel, l'adjudant Eric Comine
13:04est mort ce matin, ce soir, à Mougins.
13:06Dit le président de la République, je partage la peine profonde
13:08de sa famille et de ses camarades du peloton autoroutier
13:10de Mont-de-Lieu-la-Napoule. La nation se tient
13:12à leur côté, explique sa gratitude aux gendarmes
13:14qui le protègent. Mais qui
13:16a pris la parole ?
13:18Eric Ciotti, de droite. Christian Estrosi,
13:20de droite. Gérald Darmanin,
13:22bien sûr. Marine Le Pen,
13:24de droite. Jordan Bardella,
13:26de droite.
13:28Mais pourquoi ces sujets-là,
13:30ils devraient avoir un consensus sur ces sujets-là ?
13:32Ce qui résonne dans mon oreille aujourd'hui,
13:34c'est la police tue. C'est ça qui est le plus terrible.
13:36La police tue, saurez-vous.
13:38Mais j'entends bien.
13:40Ils devraient avoir un consensus
13:42républicain pour respecter
13:44la loi, et c'est pas
13:46une affaire de droite ou de gauche.
13:48Philippe Guybert. Non, non, je suis tout à fait d'accord
13:50avec vous. Quand la gauche a été au pouvoir
13:52et qu'il y avait des gens sérieux qui gouvernaient,
13:54c'était le cas, d'ailleurs.
13:56Bernard Cazeneuve ou d'autres ministres de l'Intérieur
13:58avaient exactement...
14:00Justement, depuis Pierre Jacques,
14:02avaient évidemment le type de réaction que vous
14:04soulignez. La gauche d'aujourd'hui
14:06ne veut pas s'intéresser
14:08à ces sujets-là, ne veut ignorer
14:10et ne veut les contourner, ces sujets-là.
14:12Elles ont payé le prix électoral, parce que,
14:14comme vous le disiez au début,
14:1628% pour la gauche
14:18aux dernières législatives,
14:20c'est pas un gros score.
14:22Philippe Guybert. C'est le moins qu'on puisse dire.
14:24C'est un des scores minimaux, mais elle ne veut plus s'intéresser.
14:26Elle considère que les sujets de sécurité
14:28et, par ailleurs, les sujets
14:30des migrations sont des sujets
14:32qui ne sont pas des sujets de gauche et que les aborder,
14:34c'est déjà être d'extrême-droite.
14:36Voilà. Donc, c'est une erreur,
14:38à mon sens, historique.
14:40À mon sens, c'est une erreur historique,
14:42parce que quand on s'adresse aux citoyens
14:44français,
14:46aux classes populaires
14:48et moyennes, qui, normalement,
14:50est l'électorat de la gauche, on doit
14:52s'adresser à tous les sujets qui préoccupent
14:54les Français.
14:56Et avant, je cite simplement Olivier Faure.
14:58Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
15:00Il n'a pas fait une réaction encore
15:02à ce drame. Si c'était
15:04le contraire.
15:06Et si un gendarme ou un policier,
15:08lors d'un refus d'obtempérer,
15:10avait ouvert le feu sur un jeune homme ?
15:12Toute la gauche !
15:14Oui, très.
15:16Et M. Faure, le premier.
15:18Donc, je pose la question, comment est-ce possible
15:20que ces sujets-là
15:22soient des sujets, entre guillemets, de droite ?
15:24Joseph Macescaran.
15:26Je pense que vous aviez posé
15:28le bon terme au début de l'émission.
15:30C'est-à-dire, c'est la remise en question
15:32globale de la notion d'autorité.
15:34Qu'est-ce que l'autorité ?
15:36L'autorité, ce n'est pas quelque chose de répressif.
15:38L'autorité, par définition,
15:40c'est ce qui va de soi.
15:42Donc, ce qui va de soi,
15:44c'est, évidemment,
15:46respecter les forces de l'ordre.
15:48Cela va de soi. A partir du moment
15:50qu'on considère que cela ne va pas
15:52de soi, on remet en cause
15:54l'autorité. C'est aussi simple que ça.
15:56Et pour cette gauche-là,
15:58évidemment, cela ne va
16:00pas de soi. Donc, toute autorité
16:02est évidemment mise à part.
16:04Pour compléter, Sandra Buisson
16:06a énuméré les peines qui ont été
16:08prononcées six mois fermes.
16:10Vous croyez que ces peines ont été exécutées ?
16:12Non, même pas.
16:14Le problème, c'est la réponse pénale. On en revient toujours.
16:16D'ailleurs, je n'ai pas peur d'injustice
16:18parce que, même si je suis condamné, de toute façon,
16:20je n'exécute pas la peine.
16:22Les six mois fermes ne seront pas exécutés ?
16:24Écoutez, on est en train de reprendre
16:26cette émission, qui a duré, d'ailleurs,
16:28durant tout l'été, avec d'autres intervenants,
16:30et j'ai l'impression de refaire
16:32des débats que nous avons faits mille fois.
16:34Donc, ça n'a pas de sens de refaire...
16:36Surtout que les Français n'en peuvent plus.
16:38Ça n'a pas de sens de dire toujours
16:40la même chose et que rien ne change.
16:42Charlotte Dornelas, d'abord,
16:44quelles sont, selon vous, des solutions ?
16:46Parce que moi, ma solution, je l'ai dite.
16:48Casse-prison pour tout le monde.
16:50Donc, c'est ça. Refuse d'obtempérer, casse-prison.
16:52Casse-prison.
16:54Donc, comme ça, c'est simple. C'est clair.
16:56Vous refusez d'obtempérer, casse-prison.
16:58Il n'y a même pas de discussion, en fait.
17:00Mais je propose cette solution.
17:02Elle a le mérite d'exister
17:04puisque je la propose.
17:06Je ne peux pas vous dire autre chose.
17:08Elle est prévue, en l'occurrence,
17:10dans certains cas. Dans la plupart des cas,
17:12elle est prévue par le Code pénal.
17:14C'est ce que nous rappelait Sandra tout à l'heure.
17:16Donc, c'est prévu. En effet, deux ans,
17:18vous disiez, c'est rien. Deux ans de prison, c'est pas rien
17:20dans la vie de quelqu'un pour un refus d'obtempérer
17:22qui n'a pas de conséquence, ni de blessure, ni de mort.
17:24Si le Code pénal était pris au sérieux,
17:26ça n'est pas rien du tout, deux ans de prison.
17:28Et d'ailleurs, rien de ce qui est prévu
17:30dans le Code pénal n'est rien, en réalité,
17:32surtout le Code pénal français.
17:34Simplement, il y a plusieurs choses. Il y a, en effet,
17:36les peines réellement prononcées.
17:38D'abord, les affaires dans lesquelles il y a réellement des poursuites,
17:40pour commencer. Ensuite, les peines
17:42quand elles sont prononcées. L'exécution des peines.
17:44Et ensuite, ce qu'elles deviennent.
17:46Mais au-delà de ça, il y a autre chose.
17:48On faisait un parallèle
17:50avec ce qui s'est passé
17:52au moment de la mort de Naël Merzoug.
17:54Alors, vous avez raison,
17:56c'est toujours très délicat. Il n'y a pas des morts
17:58moins mortes que d'autres et des peines
18:00moins dramatiques que d'autres.
18:02Simplement, à l'échelle du pays.
18:04Vous parliez des réactions. Mais à l'échelle du pays,
18:06Emmanuel Macron
18:08a une réaction extrêmement calme
18:10et paisible aujourd'hui.
18:12Il explique son soutien, il présente
18:14ses condoléances au moment
18:16de la mort de Naël Merzoug. Et on voit
18:18bien à chaque fois qu'il y a des refus d'obtempérer
18:20dans lesquels le policier ou le gendarme
18:22meurent. Ou d'ailleurs, un inconnu
18:24dans la rue qui se fait faucher, parce que ça arrive
18:26aussi. Et ça fait beaucoup moins de bruit
18:28aussi. À chaque fois que
18:30cela se passe, les réactions sont
18:32calmes. Le pays est calme.
18:34Il présente ses condoléances. À chaque fois
18:36que c'est l'inverse. Et donc, on voit bien
18:38que parfois, le policier ou le
18:40gendarme se trouvent dans l'obligation
18:42de réagir. Parce que là, pensez bien
18:44que si le gendarme avait tiré,
18:46lui ne serait pas mort. Mais là,
18:48par contre, vous auriez des réactions.
18:50Donc, il n'y a jamais de bonne solution.
18:52Et par ailleurs, nous avons du mal...
18:54C'est pour ça qu'il faut protéger les policiers.
18:56Et les aider. Nous avons du mal
18:58par définition à savoir exactement
19:00ce qui se passe au moment du refus d'obtempérer.
19:02Seul le policier qui était là,
19:04la personne qui est dans la voiture, les témoins éventuellement
19:06le savent. D'où la lenteur
19:08et la précision de la justice.
19:10Mais quand vous avez Emmanuel Macron qui réagit
19:12calmement dans un cas et qui parle
19:14d'actes condamnables directement avant même
19:16l'ouverture de l'enquête dans l'autre,
19:18il participe d'une
19:20hystérisation sur cette question.
19:22Et par ailleurs, il alimente aussi un sentiment
19:24d'impunité qui est de toute façon,
19:26s'il m'arrive un problème, j'aurai le président de la République
19:28dans ma poche. Donc, tout ça...
19:30Et parce que le président de la République,
19:32il a peur des réactions
19:34de l'opinion publique, il a peur
19:36de ce qui se passe.
19:38On l'avait vu.
19:40Reda Bellat, je rappelle que vous êtes porte-parole
19:42Unité Île-de-France.
19:44Oui. Alors déjà, je pense que
19:46il y aura toujours
19:48un avant et un après Naël.
19:50Puisqu'aujourd'hui, être policier ou gendarme
19:52et avoir le courage
19:54de sortir son arme, sachant qu'on risque de faire
19:56cinq mois de détention provisoire,
19:58il faut vraiment
20:00un sacré courage. Donc en fait,
20:02il va arriver à peut-être un moment,
20:04même si ce n'est pas bien de le dire,
20:06où le gendarme ne voudra peut-être pas faire son travail.
20:08Il va dire, est-ce qu'aujourd'hui,
20:10ça vaut le coup que j'aille suivre ce gars-là
20:12que je ne connais pas ?
20:14C'est grave, ce que je veux dire. Mais peut-être
20:16qu'il va aller renverser quelqu'un plus loin. Mais moi,
20:18j'ai eu le malheur de dire ça sur certains plateaux,
20:20de dire que si Florian n'avait pas fait usage
20:22de son arme et qu'il y avait une femme qui traversait à côté,
20:24comme on a vu, on laisse la procédure
20:26se faire, mais s'il avait traversé
20:28et qu'il était rentré dans une femme
20:30avec une poussette, là, on nous aurait dit,
20:32vous n'avez pas fait votre travail.
20:34C'est toujours le policier ou le gendarme qui doit décider.
20:36Je peux comprendre ce que vous dites.
20:38C'est-à-dire que déjà, tu es insulté
20:40par l'espace médiatique,
20:42ta vie est effectivement
20:44en danger,
20:46et tu n'es pas forcément soutenu.
20:48Vous l'avez dit tout à l'heure,
20:50moi, je n'ai pas honte de le dire, même si j'ai du respect
20:52pour lui.
20:54J'ai signé un contrat avec l'État,
20:56je suis là pour protéger ceux qui vous protègent,
20:58mais moi, je trouve intolérable
21:00les propos du président de la République au moment de la mort
21:02de Nahel. On ne peut pas ne pas respecter
21:04la présomption d'innocence.
21:06Surtout quand c'est un policier qui travaille pour vous.
21:08C'est-à-dire que nous, on est représentant
21:10de l'État, on va prendre un risque pour l'État.
21:12On nous dit, voilà, vous devez faire respecter
21:14les refus d'obtempérer, vous devez lutter contre
21:16le trafic de drogue, vous devez aller dans les quartiers,
21:18vous devez reconquérir le terrain. Et à la fin,
21:20quand on est face, au moment où il faut prendre
21:22une décision, on est lâché.
21:24Je le dis à Marine Lençon, si on peut retrouver,
21:26je ne me souviens pas précisément des mots du président
21:28de la République lors de l'affaire Nahel,
21:30mais ça serait bien.
21:32C'est intéressant ce que vous dites.
21:34Ce que vous dites est extrêmement intéressant.
21:36Il y a des émeutes qui prouvent ça.
21:38Oui, mais en fait...
21:40Philippe Guybert,
21:42parce que là encore, en fait,
21:44nous lâchons surtout,
21:46je vous répète, le refus
21:48d'obtempérer.
21:50Ça ne peut pas vous arriver, Philippe Guybert.
21:52Ça ne peut pas vous arriver.
21:54Donc,
21:56à partir de ce moment-là, il faut être
21:58sans doute beaucoup plus sévère.
22:00Sur l'affaire Nahel, moi, ce qui me choque profondément,
22:02c'est la longueur de la justice.
22:04Vous disiez cinq mois de détention provisoire
22:06pour ce policier. Et je comprends très bien
22:08votre réaction sur la longueur,
22:10mais à ma connaissance, c'est l'affaire
22:12où en est-elle ?
22:14Au contraire, elle a été extrêmement rapide.
22:16Sandra Buisson.
22:18L'instruction a pris fin
22:20dans ZDJ.
22:22C'est rapide.
22:24Malheureusement, il n'y a rien à voir.
22:26Bon.
22:28Inexplicable et inexcusable était le mot
22:30du président de la République qui vous dit
22:32que ces mots, on ne les a pas...
22:34On ne les oubliera jamais.
22:36Mais non, mais c'est très intéressant.
22:38Et vous disiez, si je puis me permettre,
22:40quelque chose d'important. Moi, je suis entré en 98,
22:42et c'était la police de proximité.
22:44Je ne suis pas de politique, mais c'était un gouvernement de gauche.
22:46Je me sens que c'était sous chevènement.
22:48Et en fait,
22:50les politiques à l'époque, tous,
22:52tous les politiques, nous respectaient.
22:54Et quand vous êtes jeune,
22:56avant d'être policier,
22:58je jouais dans un quartier aussi,
23:00j'avais cette image du député, pour moi,
23:02je buvais ses paroles, en fait.
23:04Et en fait, je pense que tout simplement, les jeunes,
23:06aujourd'hui, ils voient les paroles
23:08de certains politiques comme l'ASLFI,
23:10et eux, dans leur tête, c'est la police tue.
23:12Et puis, voilà.
23:14La semaine dernière, il y a quelques jours,
23:16il y a le commissariat de Boissy-Saint-Léger,
23:18qui a été attaqué. Les collègues ont été pris en guet-apens.
23:20C'est passé comme une lettre à la poste.
23:22Pas un mot quasiment dans les médias,
23:24à part peut-être sur CNU, je ne sais pas, mais en tout cas,
23:26pas un mot dans les médias. Et je n'ai pas entendu
23:28le député de cette circonscription dire
23:30« Ah, je soutiens la police »,
23:32et tout, M. Boyard.
23:34Je ne l'ai pas entendu, vous voyez ? Donc c'est tout l'enfoiré.
23:36Donc nous, on a besoin que tous les politiques soient
23:38de notre côté, dans le cadre,
23:40bien sûr, à partir du moment où on respecte le règlement,
23:42où on est sûr maintenant de le respecter.
23:44C'est aussi l'espace médiatique, c'est la bataille des idées,
23:46c'est ce qui se passe en France depuis des années et des années,
23:48c'est France Inter,
23:50c'est tout ça.
23:52C'est France Inter, c'est le service public,
23:54c'est les intellectuels, les artistes, les écrivains.
23:56Enfin, je ne vais pas vous faire la litanie de tout ce que je lis
23:58tous les matins. La bataille des idées
24:00depuis des années n'est pas menée
24:02par ceux qui la menaient
24:04avant les années 1970.
24:06Et ces gens-là, ça infuse.
24:08C'est-à-dire qu'au fond,
24:10on considère que refus d'obtempérer,
24:12il a des excuses.
24:14Les Français ont sanctionné
24:16aux dernières législatives.
24:18Mais pas tant que ça.
24:20Si Macron a perdu sa majorité,
24:22il l'a dit d'ailleurs.
24:24Oui, mais pas tant que ça.
24:26Et c'est bien, d'une certaine manière,
24:28ce qu'on peut remarquer dans cette sauce qui était.
24:30Il est 9h27, je vais saluer
24:32Thomas Hill qui a la chance
24:34d'aborder une actualité
24:36plus légère sur l'antenne d'Europe 1
24:38jusqu'à 11h. Bonjour
24:40Thomas. Bonjour Pascal.
24:42Merci d'être avec nous.
24:44Votre programme sur Europe 1 en deux secondes ?
24:46On va parler des Jeux Paralympiques.
24:48Vous savez qu'ils démarrent demain.
24:50C'est important aussi.
24:52Merci.

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