• il y a 2 mois
Dominique Schelcher, PDG de Système U, était l'invité du Face-à-Face sur BFMTV et RMC ce vendredi 30 août 2024.

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00:00Apolline de Malherbe.
00:02Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Dominique Schellcher.
00:07Bonjour Apolline de Malherbe.
00:08Merci d'être mon invité ce matin. Vous êtes le PDG de Coopérative U, ce sont les magasins U.
00:13Et il y a un paradoxe que j'aimerais bien essayer de résoudre avec vous,
00:16comprendre en tout cas les ficelles qu'il y a derrière, c'est que les prix baissent.
00:21Et vous allez nous dire de combien, dans quel rayon.
00:24Pour autant, les Français ne sont pas revenus à leurs habitudes de consommation d'avant l'inflation.
00:29Et les caddies ne se remplissent pas.
00:32Les prix d'abord, est-ce que oui ou non, ils baissent ? Et sur quels produits ?
00:37Oui les prix baissent. L'hyperinflation, c'est-à-dire une inflation à plus de 5%, 20% sur l'alimentaire il y a deux ans en arrière,
00:45c'est derrière nous, ça c'est derrière nous.
00:48Les prix baissent depuis le mois de mai en France, très légèrement.
00:52Malheureusement pour les Français, ça ne se traduit pas encore assez de manière significative dans le global du cabie.
00:59Et donc effectivement, ils arbitrent, ils vont à l'essentiel.
01:04Et donc il y a des produits qu'ils n'achètent plus, mais quand vous dites qu'ils baissent, c'est perceptible sur quels produits ?
01:12Les produits qui ont le plus baissé depuis le début de l'année, après les fameuses négociations commerciales,
01:16c'est tous les produits de droguerie, parfumerie, hygiène.
01:19Parce que la loi avait aussi changé, il y a moins de promotions, et donc moins de promotions, ça veut dire qu'on a pu baisser davantage les prix du quotidien.
01:27C'est tout le paradoxe, honnêtement.
01:29Et vraiment avec le recul, vous en avez tellement parlé de cette loi des crosailles,
01:33en levant tous quand même vos boucliers, en disant il ne faut pas laisser passer cette loi,
01:38à la fin, malgré tout, je dirais sur le cours de l'année, c'est quand même une bonne nouvelle pour les Français.
01:44C'est complètement une bonne nouvelle, mais des bonnes nouvelles il y en a plusieurs.
01:47Il y a ces produits-là qui baissent particulièrement.
01:49L'alimentaire, de manière générale, il y a une baisse sur de très nombreux produits.
01:55La papeterie de rentrée des classes est en baisse.
01:58Elle avait augmenté ces 2-3 dernières années.
02:00Elle est en baisse entre 1,5 et 2% cette année.
02:04Ce n'est pas négligeable.
02:05Et il y a un autre produit très important qui est au plus bas depuis le début de l'année,
02:09c'est une autre bonne nouvelle malgré tout, c'est le carburant.
02:13Le carburant est au plus bas depuis le mois de janvier.
02:15A priori, rien ne laisse penser que cette tendance change dans les prochains temps.
02:20On peut se projeter et se dire que les prix vont continuer à baisser.
02:26Est-ce qu'ils pourraient revenir au prix d'avant ?
02:28Non, c'est ça la difficulté.
02:30Ils vont continuer à baisser.
02:32Ils ne reviendront pas au niveau d'avant.
02:34Pourquoi ? Parce qu'entre-temps, il y a eu différentes décisions dans les entreprises,
02:38et notamment une, on a fait progresser les salaires tous, les producteurs, mais nous aussi.
02:43À un moment, ces charges, il faut les couvrir.
02:45L'électricité reste à un niveau élevé, même si c'est un peu moins cher.
02:49Tout ça, il faut le couvrir.
02:50On ne reviendra pas au prix d'avant, mais globalement, les prix vont continuer à baisser.
02:55D'ailleurs, on y reviendra dans un instant parce que j'aimerais aussi votre avis sur la question
02:59de l'augmentation du SMIC à 1 600 euros.
03:01Les magasins US, c'est 73 000 collaborateurs.
03:04La raison pour laquelle j'ai voulu vous entendre ce matin, c'est les prix,
03:07mais c'est aussi parce que précisément, on est dans ce moment où la politique est en quelque sorte gelée.
03:11Comment est-ce que les Français, dans leur vie quotidienne, s'en accommodent en quelque sorte ?
03:17Est-ce que vous avez l'impression que les Français se disent désormais,
03:20on ne peut plus forcément compter sur les politiques,
03:23donc on va nous mener notre vie comme on peut ?
03:27Mais on discute beaucoup.
03:29Vous savez, moi, je suis toujours sur le terrain chaque fin de semaine et je les vois, les clients.
03:33Parce que vous restez le patron de votre magasin US qui est à Fessenheim en Alsace.
03:37Absolument, en Alsace.
03:38Donc déjà, quelque part, ils nous disent souvent, en fait,
03:41le message qu'on a donné derrière notre vote à la fin du mois de juin, c'était quoi ?
03:48C'était de dire, on donne de majorité à personne, on veut que vous vous entendiez tous ensemble
03:53et que vous trouviez une façon de travailler, de résoudre nos problèmes.
03:57Premier problème en tête, et c'était au cœur de la campagne,
04:01et ça l'est toujours quand on leur parle, c'est le pouvoir d'achat.
04:04Trouver des solutions au pouvoir d'achat en travaillant ensemble.
04:08C'est quelque part ça qu'ils nous disent beaucoup.
04:10Et sinon, au quotidien, ils s'adaptent.
04:12Et vous savez, hier, j'ai rencontré un très grand banquier de U.
04:15Qu'est-ce qu'il m'a dit ?
04:16Et je les interroge toujours sur ce sujet-là.
04:18Il m'a confirmé que depuis plusieurs mois, ceux qui le peuvent économisent.
04:23Ça, ça veut dire quoi ?
04:24Quand il y a de l'incertitude pour le consommateur, pour le Français,
04:28quand il ne sait pas quelles vont être les décisions dans les prochains temps,
04:31il se met à épargner.
04:32Parce qu'il se dit, peut-être que cet automne,
04:35on va nous annoncer une fiscalité différente.
04:37Donc moi, je mets un peu de sous de côté pour...
04:40Et comment est-ce qu'on réussit à dégager ces quelques sous
04:43et à les mettre de côté ?
04:44C'est en consommant moins.
04:46Est-ce que vous maintenez votre constat d'une déconsommation des Français ?
04:52J'ai utilisé ce mot chez vous sur ce plateau au printemps dernier.
04:55J'avais été parmi les premiers à alerter là-dessus.
04:57Oui, je le confirme.
04:58Sur le premier semestre 2024, nous sommes à moins 1,6% de volume.
05:03Pourquoi ? Parce que finalement...
05:06Les caddies, techniquement, sont moins remplis.
05:08Mais bon an, mal an, l'argent dépensé est à peu près le même.
05:13Mais pour cette même valeur, comme les prix ont augmenté,
05:15il y a moins d'articles dans le caddie.
05:17C'est ça qui est en train de se passer.
05:18De quoi les Français se privent ?
05:19Ils se privent du superflu de toute façon.
05:21Donc tout ce qui est non alimentaire, textile, tout le bazar,
05:25tout le jardinage, les produits de bricolage,
05:28tout ça, c'est, je dirais, boudé.
05:31Ça ne rentre plus dans le caddie.
05:34Et ensuite, on entend très souvent cette phrase,
05:36quand il y a un couple qui fait les courses.
05:38« Ah chéri, ce produit-là, on n'en a pas besoin, on ne le prend pas.
05:42On se concentre absolument sur l'essentiel et on élimine tout le reste. »
05:47Et ça peut toucher aussi.
05:48Et ça, c'est plus embêtant des produits frais.
05:50Le poisson, on en vend un peu moins.
05:52Le fromage à la coupe, on en vend un peu moins.
05:54Donc des bons produits frais de qualité,
05:56qui sont parfois un peu plus chers dans le caddie, sont un peu boudés.
05:59Est-ce que vous en avez tiré carrément la conclusion
06:02qu'il faut retirer certains produits des rayons ?
06:04Est-ce que vous avez retiré certains produits des rayons ?
06:07Pas du tout. Pas du tout.
06:08Surtout pas chez eau.
06:09Notre politique à nous, c'est le choix.
06:12Et c'est toujours comme ça qu'on a attiré les clients.
06:14Et de tenir même, par exemple, aussi avec la baisse du bio.
06:17On n'a pas retiré de référence de bio chez eau.
06:20Pourtant, et ça vous n'êtes pas le seul à le dire,
06:22effectivement, les Français, dans ce temps
06:24où ils sont obligés de se serrer la ceinture,
06:26ils ont un peu tourné le dos au bio en se disant
06:29« c'est trop cher ».
06:30C'est un peu trop cher, voilà.
06:31Donc la réponse, c'est quoi ?
06:32On ne retire pas les produits.
06:33Par contre, on multiplie les promotions.
06:35Nous, notre grande action de rentrée,
06:37c'est 150 produits à prix coûtant, toujours,
06:40qu'on maintient depuis février 2023.
06:42On est la seule enseigne à faire ça.
06:44Et je pense que c'est une bonne solution, ce panier à prix coûtant.
06:46Et on y a d'ailleurs introduit des produits de rentrée des classes
06:49pour la première fois, là, à la rentrée.
06:51Donc on ne prend pas de marge sur ces produits.
06:53Donc voyez, on maintient le choix, on multiplie les promos,
06:56les efforts pour accompagner les Français.
06:58Dominique Schellcher, la rentrée des classes précisément,
07:00il y a encore quelques retardataires
07:02qui n'ont pas encore acheté les fournitures scolaires.
07:05Le panier de la rentrée scolaire, des fournitures scolaires,
07:09est-ce qu'il est en baisse, lui aussi ?
07:11Il est en baisse.
07:12Entre 1,5 et 2% le produit individuellement a baissé.
07:17Il y a une très forte baisse de tout ce qui est le papier.
07:19Voilà, c'était monté très haut.
07:21Et donc là, les baisses, on les répercute.
07:23Le transport, qui à un moment nous coûtait cher
07:25pour acheminer tous ces produits qui viennent parfois d'un peu loin
07:28à baisser, donc on peut le répercuter aussi.
07:31Et donc au global, ça fait une baisse à la rentrée cette année.
07:34Ça fait une baisse.
07:35Je voudrais aussi qu'on parle des prix de l'agriculture.
07:38Il y a un an, c'était le début de cette colère qui grondait.
07:42Est-ce qu'aujourd'hui, les choses se sont calmées ?
07:46Est-ce que vous estimez que les réponses qui ont été apportées
07:49satisfont les agriculteurs ?
07:51Est-ce qu'il y a une fixation à peu près honnête
07:55des prix de l'alimentaire ?
07:57Moi, j'ai envie de vous dire ce matin,
07:59parce que nous sommes très en contact avec le monde agricole
08:01dans les territoires.
08:02C'est notre travail.
08:04Je dirais que les braises couvent.
08:06Pourquoi ?
08:07Parce que tout n'a pas été réglé après les événements du printemps.
08:12Il y a un plan d'action qui a été lancé
08:14et la situation actuelle, je pense, a stoppé la mise en œuvre
08:19ou ralentit, je ne sais pas le détail,
08:21mais d'un certain nombre de mesures.
08:23Et donc, tout ce qui peut-être avait été promis
08:25n'est pas réglé aujourd'hui.
08:27Donc, la situation, elle est toujours là.
08:30Et quelle est la solution ?
08:31Arnaud Rousseau de la FNSEA, hier, demandait
08:34est-ce qu'il y a une nouvelle façon de négocier les prix ?
08:38On se souvient bien de cette fameuse histoire de round de négociation.
08:41Vous avez des phases dans lesquelles vous négociez.
08:44Et la négociation, elle se fait, en réalité,
08:47entre vous et les industriels.
08:49Les agriculteurs demandent donc, par la voix d'Arnaud Rousseau,
08:53est-ce qu'il y ait une sorte d'antichambre de ces négociations
08:56où ils puissent, eux, agriculteurs, négocier directement avec vous,
08:59les distributeurs ?
09:00Non, avec les industriels d'abord.
09:02Sans même ?
09:03Avec les industriels d'abord, en fait.
09:04Les industriels, c'est Nestlé, c'est Danone.
09:06Les grands industriels.
09:07C'est tout ce qui transforme.
09:08Je soutiens complètement cette idée.
09:09Et vous savez, avant l'été, et avant tous la situation politique...
09:12En fait, il ne nous sera pas expulsé d'un égo, les agriculteurs.
09:13Tout à fait.
09:14C'est ça, la vraie question.
09:15On discutait avec un certain nombre de parlementaires sous leur égide
09:18sur comment améliorer EGalim 3, ou loi des crozailles.
09:21Et il y avait un certain nombre de pistes.
09:23Et depuis le début, moi, je soutiens cette idée
09:25qu'on pourrait organiser un premier round de négociation
09:29entre agriculteurs et industriels,
09:31comme le demande la FNSEA,
09:33en amont de nos propres négociations.
09:35Donc, ils font leur discussion.
09:36Et après, l'industriel vient nous voir.
09:38Voilà, j'ai négocié ce prix-là avec l'agriculteur.
09:41Garantissez-le-moi.
09:42Et à ce moment-là, c'est très clair, c'est limpide, c'est transparent.
09:45Et c'est facile pour nous.
09:46Et ça pourrait se faire ?
09:47Mais je suis tout à fait...
09:48Chez eux, on est favorable à ça.
09:49Peut-être un bémol.
09:51Je suis très favorable pour les très grandes entreprises,
09:54les grands fabricants de gâteaux qui achètent beaucoup de blé, etc.
09:58C'est sans doute facile.
09:59Peut-être un peu plus compliqué pour les PME.
10:01Et donc, à cadrer.
10:02Mais l'idée me paraît très bonne.
10:03En gros, les gâteaux lus, oui.
10:06La mer Poulard, moins, quoi.
10:07Voilà, c'est ça.
10:08Par contre, la difficulté, c'est qu'on est...
10:11Voilà, on arrive à la rentrée, c'est début septembre.
10:13Les négo, elles commencent dans un mois et demi.
10:15Il faut des décisions, maintenant.
10:17Vous auriez aimé que le calendrier soit plus souple ?
10:20C'est que les discussions qui ont débuté avant l'été
10:23pour trouver des améliorations égalimes puissent se concrétiser.
10:27Plus le temps va passer, plus ça va être dur
10:29de trouver des solutions à mettre en oeuvre.
10:31C'est pas gagné, parce que vous aurez remarqué
10:33que du côté de Matignon ou du gouvernement,
10:35il n'y a pas grand-chose qui bouge.
10:36En tout cas, au moment où on se parle.
10:37Dominique Chelcher, on va y revenir aussi
10:39sur les mesures politiques et notamment sociales.
10:41Mais encore un mot sur...
10:43Puisque vous évoquiez le blé, on sait que le climat
10:46et notamment les fortes pluies de cet été
10:49ont fait que les rendements de blé sont moindres.
10:5227%, je crois, de moins de rentabilité pour les champs de blé.
10:56Est-ce que ça aura un impact sur le prix ?
10:59Le prix des gâteaux, le prix des pâtes ?
11:01C'est trop tôt pour le dire.
11:03Vous avez raison.
11:04Ça fait 40 ans que la production de blé en France
11:06n'a pas été aussi mauvaise, apparemment.
11:08Tous les échos vont dans ce sens.
11:10Par contre, dans le reste du monde,
11:12la production est plutôt bonne.
11:14Donc, il va falloir voir dans les prochaines semaines
11:16comment tout ça va s'équilibrer.
11:19C'est les grands céréaliers français
11:21qui vont se retrouver avec un blé
11:23qui ne sera pas concurrentiel ?
11:25Peut-être.
11:26Pour l'instant, le prix ne bouge pas trop.
11:28Encore une fois, je ne suis pas en mesure
11:30de répondre précisément à date à cette question-là.
11:32Pas d'alerte, en tout cas.
11:34Ce SMIC à 1 600 euros,
11:37est-ce que vous, qui êtes patron d'entreprise,
11:40à la tête d'une coopérative
11:42où il y a 73 000 collaborateurs,
11:44vous vous dites qu'on peut le faire ?
11:46Vous savez qu'on n'en est pas loin,
11:48à Pauline de Malherbe.
11:49Je vous explique.
11:50Dans notre métier, les collaborateurs,
11:52au premier niveau de la grille,
11:54niveau 1, niveau 2, au premier niveau,
11:56sont payés, après un an d'ancienneté,
11:59sur 13 mois de salaire.
12:01Si je rapporte ces 13 mois de salaire
12:03à 12 mois,
12:04nous sommes à 1 590 euros net,
12:07au premier niveau,
12:08grâce aux 13e mois,
12:09si je le rapporte sur 12.
12:11Nous n'en sommes pas loin.
12:13Première chose.
12:14Il faut sortir de la caricature
12:16de dire que la grande distribution
12:18ne paye pas.
12:19J'invite d'ailleurs...
12:20Quand vous dites cette première grille,
12:22c'est quel métier ?
12:24C'est, par exemple,
12:25quelqu'un qui remplit les rayons.
12:27Une hôtesse de caisse,
12:28au-delà de 6 mois d'ancienneté,
12:30qui passe à un niveau déjà supérieur.
12:33J'ai fait le calcul également.
12:35Elle est à plus de 1 600 euros net,
12:37si on ramène...
12:38Sur 12 mois.
12:39Sur 12 mois.
12:40Première chose.
12:41Deuxième chose.
12:42Nous n'avons pas été sans rien faire
12:44depuis deux ans.
12:45Depuis le 1er janvier 2022,
12:46on doit être à 12 % d'augmentation
12:48de salaire dans notre branche.
12:50Branche très dynamique.
12:51La branche, c'est quoi ?
12:52C'est les représentants des salariés,
12:54les représentants des patrons,
12:55qui parlent.
12:56Par exemple,
12:57une piste intéressante serait
12:59que les branches qui, aujourd'hui,
13:01n'ont pas de 13e mois, par exemple,
13:03proposent un 13e mois
13:04à leurs collaborateurs déjà.
13:05Parce que qu'est-ce qu'on craint sinon ?
13:07On craint que les décisions trop brutales...
13:10On est capable, sur deux ans et demi,
13:12par exemple,
13:13de faire 12 % de revalorisation
13:15de nos grilles,
13:16mais du jour au lendemain,
13:17de passer à 1 600,
13:18ça, je pense que beaucoup,
13:20beaucoup d'entreprises,
13:21notamment de taille intermédiaire
13:23et plus petite,
13:24n'y arriveront pas.
13:25Et on apprend à l'instant,
13:26ce sont les chiffres de l'INSEE,
13:28l'inflation,
13:29pour la première fois depuis trois ans,
13:31passe sous la barre des 2 %,
13:33c'est la nouvelle,
13:34à 8h46.
13:35L'inflation qui passe sous la barre des 2 %,
13:37à 1,9 %,
13:39c'est effectivement ce que vous constatez,
13:41c'est la plus nette baisse
13:44de l'inflation depuis trois ans.
13:46Tout à fait,
13:47c'est la fin de cette hyperinflation,
13:48c'est tant mieux.
13:49Donc voilà,
13:50il y a quelques bonnes nouvelles.
13:51Maintenant, nous,
13:52notre métier de commerçant,
13:53et je pense que le prochain gouvernement
13:55devra faire,
13:56avec la grande distribution,
13:57pour aider ce pouvoir d'achat,
13:58il faut qu'on continue à accompagner les Français,
14:00qu'on traduit ça davantage dans les faits.
14:02Est-ce que vous en parlez entre vous ?
14:04On a bien compris,
14:06après une amitié de façade
14:09contre grand patron de la grande distribution,
14:12c'était aussi la concurrence,
14:13évidemment,
14:14la plus féroce.
14:15Les derniers sondages montrent
14:17que les Français
14:18plébiscitent l'IDLE
14:20comme étant l'enseigne la moins chère.
14:23Comment est-ce que vous,
14:24vous vivez ça ?
14:25On le vit très bien
14:26parce que si U,
14:27coopérative U,
14:28se porte très bien,
14:29on a fait le plein cet été,
14:30vous savez,
14:31on est très présent sur les côtes françaises,
14:33que ce soit dans le sud,
14:34en Vendée,
14:35sur les côtes bretonnes,
14:36nos magasins ont fait le plein,
14:38donc U se porte bien.
14:40La baisse de volume sur le marché,
14:42on ne la connaît pas,
14:43on continue à progresser.
14:44Donc moi,
14:45si vous voulez,
14:46je me concentre sur U,
14:47sur notre stratégie
14:48et la satisfaction de nos clients.
14:51Et les gens qui font ça,
14:53les commerçants qui se préoccupent
14:54avant tout de leurs clients,
14:55ont du succès
14:56et n'ont pas de difficultés.
14:57Michel Bièreau,
14:58de chez Lidl,
14:59annonçait hier soir sur BFM TV
15:01qu'ils allaient accepter désormais
15:02les tickets restaurants,
15:03ce qu'ils ne faisaient pas jusqu'à présent.
15:05Ça peut attirer des clients quand même ?
15:06Ben oui,
15:07mais Lidl se banalise,
15:09Lidl copie au fur et à mesure du temps,
15:11s'écarte de son modèle de base,
15:13qui était le discount pur
15:15et copie un certain nombre de choses.
15:18Mais en fait,
15:19tout ça,
15:20on copie tous les uns les autres.
15:21Le but,
15:22c'est quoi au bout du compte ?
15:23Et dans une coopérative
15:24comme la nôtre
15:25où les patrons sont plus près du terrain,
15:26c'est de bien répondre
15:28à ce que nous disent les clients.
15:30C'est ça qu'on cherche.
15:31Les produits de marques distributeurs,
15:33est-ce que ça,
15:34c'est désormais
15:35une habitude des Français ?
15:37Est-ce que ceux qui s'étaient dit
15:39en attendant que les prix baissent
15:41et pendant ce moment de grande hausse,
15:44je vais me tourner,
15:45je ne vais plus acheter du Lustuc Rue,
15:46mais je vais acheter du Super U,
15:48est-ce qu'effectivement,
15:49ces habitudes désormais perdurent
15:51et ne reviennent pas
15:52vers la pâte plus chère
15:53ou vers la marque initiale ?
15:54Absolument,
15:55les gens ont compris
15:56que les produits U,
15:57par exemple,
15:58mais ceux de mes confrères aussi,
15:59c'est un excellent rapport qualité-prix
16:01fait par des PME français
16:03chez nous à 80%.
16:04Vous faites le comparatif
16:05et je peux vous dire,
16:06moi, avec mon comité stratégique,
16:08régulièrement,
16:09on compare ces produits.
16:10Je peux vous dire,
16:11on n'a pas à rougir
16:12par rapport à certaines marques.
16:13Et souvent,
16:14on garantit aussi
16:15une traçabilité
16:16des ingrédients d'origine France
16:18qui font la différence
16:19et les gens ne s'y trompent pas.
16:20Et sur les origines France,
16:21la question du lait,
16:22on sait que ça,
16:23ça a été une des grandes batailles
16:25de cette fameuse crise
16:26des agriculteurs.
16:27Est-ce que,
16:28là encore,
16:29certains,
16:30comme Michel Biraud,
16:31avaient évoqué
16:32l'idée de faire
16:33des sortes de contrats
16:34pluriannuels
16:35avec les producteurs
16:36pour les assurer,
16:37pour qu'ils puissent anticiper,
16:38pour qu'ils puissent se projeter ?
16:40Est-ce que vous vous êtes pas
16:41tous mis d'accord
16:42en disant,
16:43OK,
16:44on arrête la guerre des prix
16:45sur le lait ?
16:46Mais, attendez,
16:47c'est ce qu'on fait chez U.
16:48Le lait bio U,
16:49un litre,
16:50la bouteille,
16:51comme ça,
16:52les ventes n'ont jamais baissé,
16:53fait l'objet d'un contrat
16:54sur cinq ans
16:55avec la coopérative
16:56La Tière Biolège.
16:57Je l'ai ressigné cette année.
16:58Le porc,
16:59le porc confiance U,
17:00c'est un contrat pluriannuel
17:01sur de nombreuses années
17:02avec un prix minimum garanti.
17:03Donc,
17:04il y a des façons
17:05avec le monde agricole
17:06de travailler
17:07gagnant,
17:08gagnant,
17:09c'est-à-dire un juste prix
17:10pour eux
17:11et un prix bon
17:12pour le client
17:13et juste
17:14pour le client aussi.
17:15Voilà.
17:16Mais ça,
17:17on le fait sur notre marque à nous
17:18et c'est plus difficile
17:19avec les grands industriels
17:20qui ne jouent pas tous
17:21le jeu de la transparence,
17:22du dialogue.
17:23C'est précisément
17:24les grands industriels,
17:25Dominique Schellcher,
17:26on se souvient
17:27des batailles,
17:28des bras de fer
17:29qui avaient été engagés
17:30parce que,
17:31au fond,
17:32cette inflation,
17:33certains
17:34dans les grands industriels
17:35avaient probablement
17:36profité
17:37un peu de la situation.
17:38Beaucoup d'entre vous
17:39avaient cité
17:40notamment
17:41Coca
17:42ou Ricard.
17:43Est-ce qu'aujourd'hui
17:44vous avez l'impression
17:45que ces grands industriels
17:46lui ont trop perdu,
17:47y compris
17:48parmi leurs consommateurs ?
17:50Ils ont clairement
17:51reconstitué leurs marges,
17:52je vous le dis,
17:53les très grands.
17:54Pourquoi ?
17:55Parce que maintenant
17:56les comptes sortent,
17:57les comptes sont accessibles
17:58de ces grandes entreprises,
17:59particulièrement
18:00les multinationales.
18:01Je ne parle pas des PME.
18:02Elles ont,
18:03en partie,
18:04profité de cette période
18:05inflationniste
18:06pour en mettre
18:07un peu plus que prévu,
18:08ne pas forcément
18:09repartager tout de suite
18:10avec le consommateur
18:11et faire des bénéfices
18:12à la demande de qui ?
18:13D'un certain nombre
18:14d'actionnaires.
18:15Et ça,
18:16c'est toute la différence
18:17avec une organisation
18:18comme la nôtre
18:19ou l'autre bout du monde
18:20qui demande
18:21à augmenter les profits,
18:22qui demande juste
18:23à toucher des profits.
18:24Nous,
18:25on est au plus près du terrain,
18:26au plus juste,
18:27on a accompagné
18:28les Français,
18:29on continuera à le faire.
18:30C'est ça la différence.
18:31Est-ce que la triche,
18:32c'est fini,
18:33Dominique Schellcher,
18:34sur l'origine des produits ?
18:35On a beaucoup dit
18:36qu'il y avait marqué
18:37origine Europe,
18:38origine France
18:39et que parfois
18:40ce n'était pas le cas.
18:41Est-ce que ça,
18:42c'est terminé ?
18:43On a été tous hyper contrôlés.
18:44C'était une des conséquences
18:45de la crise agricole
18:46du printemps.
18:47Mise l'économie,
18:48c'est un contrôle massif,
18:49ils ont eu lieu.
18:50Il y a eu des sanctions
18:51chez certains acteurs,
18:52à gauche,
18:53à droite,
18:54je ne sais pas.
18:55On l'a entendu.
18:56Voilà,
18:57c'est ce qu'il faut.
18:58Il faut contrôler,
18:59punir ceux qui trichent
19:00et puis voilà.
19:01Maintenant,
19:02je pense que la plupart…
19:03Les réglementations
19:04qui vous ont été imposées,
19:05les réglementations
19:06qui vous ont été imposées,
19:07à la fois sur l'origine,
19:08notamment dans les produits
19:09qui ont été transformés
19:10ou la réglementation
19:11sur les étiquettes
19:12sur la shrink fashion,
19:13est-ce que tout ça
19:14a porté ses fruits ?
19:15Bien sûr,
19:16finalement,
19:17non,
19:18on le soutient.
19:19Alors,
19:20l'arrêter shrink fashion,
19:21non.
19:22Vous ne vouliez pas le faire,
19:23vous disiez,
19:24c'est une usine à gaz.
19:25Mais c'est salé,
19:26je peux vous dire
19:27qu'il faut le faire
19:28magasin par magasin
19:29et puis je n'ai pas l'impression
19:30que les clients
19:31regardent beaucoup ça.
19:32Par contre,
19:33la transparence
19:34sur les origines,
19:35origines,
19:36infos,
19:37de dire,
19:38c'est tel ingrédient,
19:39il vient de France,
19:40il vient éventuellement
19:41d'ailleurs,
19:42etc.,
19:43ça, c'est bon
19:45Merci Dominique Schellcher
19:46d'être venue nous éclairer,
19:47PDG de la coopérative U,
19:48les magasins U.

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