Retour sur les propos polémiques de la chercheuse du CNRS suite à la mort de Kamylia à Vallauris

  • il y a 2 semaines
Avec Eric Revel et Chloé Morin

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2024-09-02##

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Transcript
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Benjamin Gleize, une chercheuse au CNRS, provoque un tollé sur les réseaux sociaux
00:10en évoquant les rodéos urbains et précisément ce qui s'est passé à Valoris.
00:15Vous savez qu'à Valoris, Camilia, 7 ans, est décédée, morte, percutée, c'était jeudi, vers 19h,
00:21par un conducteur de deux roues qui faisait une acrobatie en pleine ville à Valoris.
00:29Alors au cœur de la polémique, Isabelle Vera Masson, directrice, vous l'avez dit, de recherche au CNRS,
00:35selon elle, les auteurs de rodéos urbains ne sont pas des voyous, simplement des jeunes qui s'ennuient.
00:40Écoutez, c'était sur BFM avant qu'on apprenne la mort de Camilia.
00:43Ces jeunes gens qui font des rodéos urbains, ce ne sont pas des voyous.
00:47Ce sont des jeunes gens qui s'ennuient, qui n'ont pas de distraction.
00:51Vous savez, c'est West Side Story, on se retrouve dans les bandes, on fait des bêtises,
00:55alors parfois ça a des conséquences épouvantables.
00:57Donc c'est clair, mais décider de mettre en prison ou d'être extrêmement répressif
01:01à garde ces jeunes gens qui, deux ans après, vont se marier, vont trouver du boulot,
01:05et finalement seront des citoyens comme vous et moi, c'est un peu comme le tag.
01:07J'avais une amie qui était très blanchique, blanchante, son fils faisait des tags et c'était dangereux pour lui déjà.
01:14Et en même temps, c'était un bon garçon, maintenant il est marié, la deuxième fois il a un très bon travail.
01:18Isabelle Vera Masson qui enchaîne en disant que ces jeunes ne savent même pas que les rodéos urbains sont interdits.
01:24La séquence a été visionnée plusieurs millions de fois
01:26et certains internautes rappellent qu'Isabelle Vera Masson n'en est pas à sa première polémique
01:30à propos du meurtre de Thomas Acrépole.
01:32Elle déclarait, je cite sur Arte, qu'elle avait été frappée par la ressemblance entre ce fait divers et Roméo-Juliette.
01:38Ah oui, ça fait beaucoup. Ça vous fait réagir ?
01:41Oui, oui, oui.
01:42Loïc Morin, Éric Reuvel.
01:44Il y a deux choses. La première, c'est que quand on écoute des élus locaux
01:48comme David Gisnard, le président de l'AMF et le maire de Cannes,
01:52ils vous expliquent qu'eux sont face à ce phénomène,
01:55qu'ils font énormément de choses avec leur police municipale, avec leur caméra, etc.
01:59Mais qu'à la fin, c'est l'État qui est responsable de régler le problème.
02:03Et c'est vrai que c'est toujours fascinant qu'on soit incapables de régler des problèmes
02:06qui ne paraissent pas non plus insurmontables.
02:08Et ça, ça construit la défiance qu'on voit à longueur de sondages en permanence
02:13et le fait que les gens se disent finalement
02:15nous on respecte les lois, honnêtes citoyens entre guillemets,
02:18mais il y a un certain nombre de voyous qui sont toujours...
02:20Oui, mais on n'empêchera jamais, malheureusement, un jeune tout à coup,
02:25de mal se comporter.
02:26Ah mais non, une fois peut-être pas.
02:28On pourra prendre toutes les mesures coercitives qu'on veut.
02:32Le problème, c'est pas qu'il fasse ça une fois,
02:35c'est qu'il y a une récidive dans ce genre de choses.
02:38C'est-à-dire que ce que vous disent les élus locaux,
02:40c'est que c'est quand même un peu toujours les mêmes que vous retrouvez sur ces motos.
02:43Et je voulais juste rajouter une chose,
02:45parce que vous avez un député et les filles, Antoine Léaumont,
02:48qui a tweeté pour dire, j'apporte tout mon soutien à la famille de la petite Camilia,
02:52décédée après avoir été percutée par un motard.
02:55Je sais pas si vous avez passé votre permis moto,
02:57mais moi j'ai passé.
03:00Vous avez aujourd'hui des motards.
03:02Enfin, un motard aujourd'hui, ça respecte les règles.
03:04Ça roule à 30 quand il faut rouler à 30,
03:06ça roule à 50 quand il faut rouler à 50.
03:08Vous apprenez énormément de règles de prudence pour faire attention,
03:13parce que c'est dangereux de faire de la moto.
03:14Donc non, c'est pas des motards, ce sont des voyous, c'est tout.
03:16Bien. Éric ?
03:18Oui, ce sont des voyous.
03:20Effectivement, quand on passe son permis moto, ce qui n'est pas mon cas,
03:23on apprend les règles.
03:24Alors peut-être que ce jeune délinquant n'avait pas non plus de permis moto.
03:27Vous voyez, c'est pas impossible.
03:29Il avait son permis.
03:30Son permis lui a été retiré.
03:32Il avait son permis.
03:33Il avait son permis, il n'avait pas bu.
03:35Attendez, je ne le défends pas.
03:37Je ne le défends pas.
03:38Moi, ce qui m'importe sont les faits.
03:40Il n'avait pas bu, il n'avait pas fumé,
03:42il avait son permis.
03:44Voilà.
03:45En revanche...
03:47Donc quand vous passez votre permis, vous apprenez les règles.
03:49Il s'est comporté de manière admissible.
03:50Non, mais moi, ce qui me frappe dans cette déclaration de cette directrice du CNRS,
03:53c'est la déconnexion entre le monde réel
03:55et ces intellectuels de gauche
03:57haut perchés sur leur certitude.
03:59Quand vous essayez de romantiser un acte de délinquance comme elle le fait,
04:02en expliquant que c'est Whiteside Story, vous savez,
04:05ou que dans l'affaire Crépole,
04:07l'assassinat de ce gamin dans cette petite salle des fêtes,
04:10il s'agirait d'un remake moderne de Roméo et Juliette,
04:14mais est-ce qu'elle se met à la place des familles,
04:17de la souffrance des gens,
04:19de ce père qui a fait des déclarations d'une dignité incroyable
04:22pour la petite Camilia, vous avez vu,
04:24qui a annoncé dès vendredi, je crois que malheureusement,
04:26le cerveau de sa fille n'était plus irrigué,
04:28et qui l'a dit, elle n'a pas pleuré pendant sept ans comme enfant qu'elle était,
04:32elle n'a pas pleuré en mourant.
04:34Écoutez, devant autant de dignité,
04:36je trouve que la directrice du CNRS en question
04:38devrait tourner sept fois sa langue dans sa bouche
04:40avant de dire des conneries pareilles.
04:42Bien, et Chloé Morin, le jeune en question,
04:45est en liberté,
04:47il est en liberté de surveiller,
04:49enfin surveiller, il faut qu'il se présente
04:51tous les quinze jours, je crois,
04:53au commissariat d'Antibes, c'est bien cela ?
04:55Je précise juste que l'appel,
04:57juste pour parler de l'appel du parquet,
04:59pour placer le conducteur en détention provisoire,
05:01parce que le parquet a fait appel de décision,
05:03justement, et cet appel doit être examiné très rapidement.
05:07Pour le placer en détention provisoire.
05:09Pourquoi ? Qu'est-ce que vous en pensez, Chloé Morin ?
05:14C'est difficile, difficile de se prononcer,
05:17c'est une décision de justice.
05:19Moi j'aime bien quand la justice fait son boulot,
05:21tout simplement.
05:22Et c'est là que vous voyez que la droite et la gauche,
05:24c'est compliqué quand même.
05:25Oui, c'est compliqué.
05:26Il y avait un critère qui permettait, à l'origine,
05:28de mettre en détention provisoire ce jeune délinquant.
05:31C'était le trouble à l'ordre public.
05:33Le trouble à l'ordre public, même pour sa propre vie à lui,
05:36pouvait obliger de le mettre en détention provisoire.
05:39Mais qui a supprimé le trouble à l'ordre public ?
05:42C'est en 2009, sous Sarkozy.
05:44Vous voyez ?
05:45Non mais c'est intéressant.
05:46Donc la droite.
05:47Et bien oui.
05:48Donc chacun devrait balayer devant sa porte aussi.
05:51Oui, bien sûr.
05:52Et c'est très compliqué parce qu'en fait,
05:54quand on commande des décisions de justice,
05:56souvent on n'est pas au courant de tous les faits.
05:58Évidemment.
05:59Et donc on va un peu vite,
06:01et on juge les choses un peu à la louche,
06:04donc je pense qu'il faut...
06:05On doit dire les choses.
06:07On doit rapporter les faits.
06:09C'est la priorité.
06:10Mais avant de passer directement aux commentaires,
06:13il faut apporter les précisions nécessaires
06:15pour nourrir ce commentaire.
06:17Et tout à l'heure, Jean-Jacques,
06:18vous aviez à votre micro le maire de Valorise
06:20que j'ai écouté avec beaucoup d'attention.
06:22Cette route, même s'il explique que le chauffard,
06:25le délinquant, a doublé en troisième position
06:28avant de percuter la famille qui traversait.
06:30C'est ce qu'il vous expliquait.
06:32C'était sur un passage clouté.
06:33Alors, cette route, j'ai regardé,
06:35qui voit 3000 véhicules défiler chaque jour,
06:39c'est sans doute aussi,
06:40même si c'est compliqué pour le maire à l'admettre,
06:42mais le père l'a mis en avant.
06:44C'est une route qui est a priori
06:46quand même extrêmement accidentogène,
06:48même si ce gamin,
06:49en circulant en sens inverse,
06:51ce délinquant,
06:52et en procédant à ce qu'il a fait,
06:54a pris des risques pour la vie
06:56de cette petite fille.
06:57Je comprends le maire.
06:58Le maire nous disait,
07:00c'est pas le platane qui tue,
07:03c'est celui qui est au volant de la voiture
07:05et qui s'encastre dans le platane.
07:07On est d'accord.
07:08Néanmoins, il y a aussi une responsabilité
07:11des élus,
07:12et il ne faut pas que les élus
07:13fuient leur responsabilité.
07:15Il dit, oui, mais on ne peut pas mettre de dodane
07:17parce qu'il y a une déclivité de 6%.
07:19Je ne sais trop quoi.
07:20Ça renvoie quand même à une chose
07:22qui est la responsabilité des maires,
07:24mais il faut voir qu'il y a
07:26une judiciarisation de la vie politique
07:28qui est croissante.
07:29Et aujourd'hui, les maires,
07:31et notamment les maires de petites communes,
07:32font face à des tas de problèmes comme ça,
07:34où il y a des gens qui portent plainte
07:36pour des tas de choses.
07:37Et il faut quand même se souvenir toujours
07:39que généralement, les maires,
07:40ce n'est pas des spécialistes de tous les sujets.
07:43Ils sont armés de conseils juridiques,
07:46mais enfin, si vous avez une petite ville,
07:48ce n'est pas non plus l'équivalent
07:50d'un cabinet ministériel.
07:52Et donc, vous avez aussi
07:54un grand nombre de maires aujourd'hui
07:56qui sont en souffrance
07:57du fait d'être face à des contraintes multiples,
08:00parfois des affaires qui sont extrêmement
08:03angoissantes et tristes,
08:06et la difficulté finalement, le désarroi,
08:09avec un État qui ne les appuie pas,
08:11et puis des citoyens qui sont légitimement
08:13souvent en colère.
08:14Je pense beaucoup aux maires
08:15qui font un boulot formidable
08:16et qui ne sont pas récompensés.
08:17Merci à tous les deux d'être venus nous voir
08:19ce matin, il est 8h30.

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