Les 4 vérités - Mathilde Panot

  • il y a 2 semaines
Guillaume Daret reçoit dans Télématin Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, députée (LFI-NFP) du Val de Marne. 

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00:00Bienvenue dans les 4V, Mathilde Panot, merci d'être avec nous ici ce matin devant l'Arc de Triomphe.
00:10Alors, on commence avec la photo de celui qui sera peut-être l'homme du jour,
00:15Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre de François Hollande,
00:19qui sera reçu dans tout juste une heure au Palais de l'Elysée par Emmanuel Macron.
00:23Son nom circule parmi les favoris pour occuper à nouveau l'hôtel Matignon.
00:28Pourquoi rejeter, avant même qu'il se soit exprimé, finalement le fait qu'il puisse devenir le futur Premier ministre ?
00:35Eh bien tout simplement par loyauté pour les électeurs et les électrices du Nouveau Front Populaire.
00:40Monsieur Cazeneuve n'a pas participé au Nouveau Front Populaire, il est opposé au programme du Nouveau Front Populaire.
00:46Et vous n'avez qu'à voir ce que ont dit vos collègues et révélé vos collègues de l'Humanité,
00:50qui expliquent que si Emmanuel Macron n'a pas nommé Lucie Castex qui reste notre candidate pour Matignon,
00:56c'est parce qu'il ne voulait pas qu'elle fasse le SMIC à 1600 euros, qu'elle abroge la réforme de la retraite à 64 ans,
01:02ou encore, motion spéciale pour aujourd'hui, qu'elle fasse l'école réellement gratuite.
01:07Donc c'est un problème de programme. Monsieur Cazeneuve ne portera pas notre programme.
01:11Et je vous le réannonce ici, nous censurons tout autre gouvernement qui ne serait pas mené par Lucie Castex.
01:18Bernard Cazeneuve aurait confié pendant l'été, en échangeant avec ses proches,
01:21qu'il souhaiterait suspendre la réforme des retraites jusqu'à la prochaine élection présidentielle.
01:27S'il met cette proposition sur la table, est-ce que vous lui donnez sa chance ?
01:31Mais non, je ne lui donne pas sa chance. Et d'ailleurs, nous savons déjà ce que fait M. Cazeneuve,
01:35qui a d'ailleurs gouverné avec M. Macron. Qu'a fait M. Cazeneuve ?
01:39Il a notamment été là lorsqu'il y a eu la mort de Rémy Fresse,
01:43lorsqu'il y a eu la répression au moment des mouvements sociaux contre la loi travail,
01:48lorsqu'il y a eu la création du CICE, vous savez, le Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi,
01:54qui a donné 20 milliards d'argent public aux grandes entreprises sans aucune contrepartie.
01:59Donc, M. Cazeneuve appartient à l'ancien monde du hollandisme,
02:02dont nous voulons, nous, avec le Nouveau Front Populaire, tourner la page.
02:06Mais si très concrètement, il mettait ces propositions sur la table,
02:09s'il reprenait certaines propositions de votre programme, pourquoi ne pas discuter avec lui ?
02:14Mais parce que le Nouveau Front Populaire a gagné.
02:17Il s'agit de respecter la souveraineté et la volonté populaire qui s'est exprimée massivement.
02:23Vous avez un tiers des députés de l'Assemblée nationale.
02:25Oui, nous avons une majorité relative, comme les macronistes avaient une majorité relative à l'époque.
02:29Et donc, nous, nous voulons que ce pourquoi les Français et les Françaises ont porté leur voix haut et fort,
02:35c'est-à-dire vouloir une rupture, notamment avec la politique qui est menée par Emmanuel Macron, puisse se faire.
02:41Et je crois que M. Cazeneuve est celui qui continuera une politique macroniste.
02:45Mais est-ce qu'un tiers de l'Assemblée nationale, ça veut dire appliquer 100% de votre programme ?
02:50Non, vous savez ce qui se passe habituellement.
02:53Vous avez un gouvernement qui arrive devant les assemblées, devant le Parlement, qui propose des textes.
02:58Et ensuite, à partir de ces textes-là, il y a des débats démocratiques, des débats parlementaires,
03:03qui amènent parfois à faire des compromis sur des choses.
03:06Mais la base de ce que nous proposons, c'est le programme et tout le programme.
03:10Je vous assure que sur beaucoup de sujets, nous aurions des majorités.
03:13Nous, nous sommes toujours pour abroger la réforme de la retraite.
03:16Alors, dans ce nouveau Front populaire, il y a les socialistes également.
03:18Est-ce que vous ne craignez pas que certains de vos collègues du Parti socialiste
03:22puissent être séduits par cette hypothèse de Bernard Cazeneuve à Matignon
03:26et pas forcément vous suivre dans l'hypothèse où vous proposeriez une motion de censure
03:30si Bernard Cazeneuve était à la tête d'un gouvernement ?
03:32Je crois que les quatre formations du nouveau Front populaire sont alignées pour dire
03:36que nous censurions tout autre gouvernement que celui de Madame Lucie Castez.
03:40Et donc, j'ai entendu par la voix d'Olivier Faure, qui est à la direction du Parti socialiste,
03:46qu'il n'aurait le soutien des socialistes, en disant cela à Monsieur Macron,
03:50qu'il n'aurait le soutien des socialistes qu'avec un gouvernement de la candidature de Lucie Castez elle-même.
03:55Alors Emmanuel Macron ne recevra pas que Bernard Cazeneuve aujourd'hui.
03:58Il recevra les anciens présidents, justement François Hollande, Nicolas Sarkozy,
04:02mais également Xavier Bertrand.
04:04Xavier Bertrand, ça change quelque chose à vos yeux ?
04:07Non, vous pourriez me dire les Power Rangers, je vous dirais aussi que nous ferions de la censure.
04:12Je vais vous dire, c'est Emmanuel Macron qui a décidé de faire une dissolution juste avant les Jeux olympiques
04:18et qui maintenant nous explique qu'il faudrait faire une trêve pour les Jeux olympiques,
04:21une trêve pendant la rentrée scolaire, une trêve pendant les Jeux paralympiques
04:25et qui refuse depuis maintenant 48 jours d'un gouvernement démissionnaire,
04:29ce qui est le record de la cinquième mais aussi de la quatrième République,
04:33de reconnaître le résultat des urnes.
04:35Donc je le dis maintenant, ça suffit.
04:37Vous voyez que le président de la République reçoit aujourd'hui l'ancien monde,
04:40on pourrait dire comme cela.
04:42Eh bien nous, nous sommes républicains, nous sommes démocrates
04:45et nous demandons à ceux qu'on respecte le résultat des urnes
04:47et c'est pourquoi nous manifesterons ce samedi
04:50et j'invite toutes celles et ceux qui veulent défendre la démocratie,
04:53qui veulent défendre la République à se joindre aux organisations de jeunesse,
04:56au planning familial, à ATTAC et à beaucoup d'organisations politiques.
05:00Parmi vos ripostes politiques à Emmanuel Macron,
05:02il y a cette mobilisation du week-end prochain,
05:04il y a aussi cette procédure de destitution que vous avez annoncé avoir lancée
05:09en déposant justement et en envoyant à vos collègues députés
05:12cette volonté de destituer le chef de l'État.
05:15Il faut qu'il y ait des signatures.
05:16Pourquoi vous obstinez là ?
05:17Non, alors que quand on regarde, ça n'a aucune chance d'être adopté
05:20puisque l'un des éléments, c'est qu'il faudrait qu'il y ait les deux tiers
05:23de l'Assemblée nationale qui, au final, adoptent cette volonté de destitution.
05:28Et vous remarquerez que les macronistes représentent moins d'un tiers
05:31des députés aujourd'hui de l'hémicycle.
05:33Oui, mais par exemple, les écologistes, les socialistes ont dit
05:36que ce n'était pas leur priorité alors que ce sont vos alliés.
05:38Eh bien, vous avez peut-être vu que lorsque nous avons fait cette proposition
05:42dans l'été en avertissant à Emmanuel Macron que s'il ne respectait pas
05:45le résultat des urnes, alors nous enclencherions cette procédure de destitution
05:49pour manque ou manque grave au devoir du chef de l'État
05:52puisqu'il doit, selon l'article 8, nommer et non choisir le Premier ministre
05:57et respecter le résultat des élections qu'il a lui-même demandées.
06:02Donc, pourquoi est-ce que nous faisons cela ?
06:04D'abord, parce que nous voulons que le chef de l'État respecte la volonté populaire.
06:08En République, ce n'est pas le monarque qui est souverain,
06:11mais bien le peuple qui est souverain.
06:13Ça, c'est la première chose.
06:14La deuxième chose, c'est que nous voulons rappeler,
06:16et c'est pour ça que je l'ai envoyé aux différents parlementaires,
06:18qu'il y a, en quelque sorte, une indépendance du Parlement
06:21vis-à-vis du pouvoir exécutif,
06:23mais aussi, singulièrement, du président de la République.
06:26Donc, nous lançons cette procédure,
06:28et je le dis à nos partenaires du Nouveau Front Populaire,
06:31s'ils laissent passer, au moins pour le bureau en voûtant pour,
06:34au moins en commission des lois,
06:36cela nous permettra d'avoir un débat dans l'hémicycle,
06:39et je crois que c'est sain d'avoir ce débat-là.
06:4149% des Français interrogés disent qu'ils sont favorables à la destitution,
06:45et nous avons lancé, avant-hier, il y a moins de 48 heures,
06:48une pétition qui a déjà 150 000 signatures,
06:51que tout le monde peut signer sur macron-destitution.fr.
06:55Mathilde Pannot, les affaires courantes sont gérées par le gouvernement démissionnaire.
06:59Il y a 12 millions d'élèves, dont certains nous regardent peut-être
07:01avant de partir au collège, au lycée ou à l'école,
07:04qui font leur rentrée aujourd'hui.
07:06Le gouvernement assure que la rentrée est gérée,
07:08et que, gouvernement démissionnaire ou pas, la rentrée va bien se passer.
07:11Eh bien, malheureusement, non, la rentrée n'est pas gérée.
07:13Alors déjà, je voudrais souhaiter évidemment une bonne rentrée aux 12 millions d'élèves,
07:16vous en parlez, aux professeurs, mais aussi aux personnels de l'éducation,
07:19parce que les syndicats, notamment des enseignants,
07:22expliquent qu'il n'y aura pas un professeur devant chaque classe,
07:25ce qui est quand même d'une indignité absolue
07:27pour la septième puissance économique au monde.
07:29Et je veux avoir une pensée particulière,
07:31puisque nous sommes dans les Jeux paralympiques,
07:33vous parliez tout à l'heure de l'UNAPI,
07:35qui dénonce depuis des années le fait que des milliers d'enfants
07:39en situation de handicap se retrouvent sans solution de scolarisation,
07:42puisqu'il n'y a pas d'accompagnants d'élèves en situation de handicap.
07:45Et je le dis, dans notre programme,
07:47il y a la titularisation des accompagnants d'élèves en situation de handicap
07:51pour qu'enfin elles aient une vraie formation, un vrai salaire,
07:54et qu'elles puissent exercer dignement ce métier indispensable
07:57pour des milliers d'enfants de ce pays.
07:59L'UNAPI disait en 2023 qu'il y avait 23% des enfants en situation de handicap
08:05qui se retrouvaient sans solution de scolarisation,
08:08ce qui est, je crois, une indignité totale pour notre pays.
08:11Merci beaucoup Mathilde Panot d'être venue dans les 4V ce matin.

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