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Chroniqueur : Guillaume Daret 




Ce matin, Guillaume Daret reçoit Clémence Guetté, députée LFI du Val-de-Marne, dans les 4 vérités. 







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Transcription
00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans les 4V, Clémence Guété.
00:04 Plusieurs députés de la France Insoumise étaient présents samedi à la manifestation de soutien à Adama Traoré.
00:11 Est-ce que c'est la place de députés d'aller à une manifestation qui est interdite
00:14 et dans laquelle on entend scander notamment tout le monde, je le cite, déteste la police ?
00:19 Déjà la première chose, je pense que c'est une erreur d'avoir interdit cette manifestation
00:23 qui se passe depuis 6 ans, depuis la mort d'Adama Traoré,
00:26 qui est une manifestation en hommage où sa famille demande justice et vérité,
00:31 ce qui n'est toujours pas le cas aujourd'hui, qui est une manifestation qui se passe bien chaque année.
00:35 Vous y étiez ?
00:36 Non, je n'y étais pas personnellement, mais il y avait en effet beaucoup de députés de mon groupe
00:39 et d'autres partis politiques d'ailleurs.
00:41 Et je pense que vu le contexte, là en ce moment, vu la mort de Naël il y a maintenant deux semaines,
00:47 une manifestation sur la question des violences policières est indispensable
00:51 et c'est aussi la place d'élus d'y être.
00:53 Mais est-ce qu'un député ne doit pas être particulièrement exemplaire,
00:57 notamment en matière de respect de la loi, une manif est interdite, il s'y rend,
01:00 ça ne vous pose aucun problème ?
01:02 Moi je me suis déjà rendue par exemple à Sainte-Sauline il y a quelques mois,
01:04 je pense que c'était ma place d'y être.
01:06 Je pense que parfois notre présence participe aussi de calmer la situation,
01:10 d'observer ce qui s'y passe.
01:12 Donc oui, je pense que c'est notre place d'y être, surtout quand les revendications sont justes.
01:17 Et encore une fois, cette manifestation s'est bien passée jusqu'à la fin.
01:20 Qu'est-ce qui s'est passé à la fin ?
01:21 La Bravem, cette police extrêmement violente qui a foncé sur tout le monde.
01:26 On a vu ces images qui j'espère vous choquent encore davantage
01:30 que les slogans qui ont été chantés en manifestation,
01:32 parce que moi ces images, elles me choquent terriblement.
01:34 Mais les slogans ne vous choquent pas.
01:36 L'arrestation de Youssouf Traoré avec un plaquage ventral,
01:38 qui est je le rappelle ce qui a tué son frère, ça, ça me choque énormément.
01:42 Que des journalistes se prennent des coups de matraque et des coups de bouclier,
01:45 ça me choque énormément.
01:46 Et là-dessus, M. Darmanin n'a rien à dire comme d'habitude.
01:48 Alors Gérald Darmanin a réagi, il a réagi justement à la présence
01:52 évidemment de ses députés de la France Insoumise.
01:54 Il dit qu'il a attendu hier toute la journée des regrets
01:56 de la part des responsables de la France Insoumise.
01:57 Mais vous faites de toute façon l'unanimité contre vous ce matin
02:00 pour ce qui est de la majorité.
02:01 La présidente de l'Assemblée nationale se dit de son côté,
02:04 je cite, c'est Yael Brown-Pivet,
02:05 "atterré et vous accuse d'abîmer sciemment la République".
02:10 Je trouve que c'est extrêmement grave.
02:11 Bon, je reviens quand même au sujet principal.
02:13 J'aurais aimé que M. Darmanin ait un mot contre le communiqué d'Alliance Police
02:18 qui parle de nuisibles et de guerre dans notre pays.
02:21 J'aurais aimé qu'il ait un mot contre les images qu'on a vues sur la Bravem hier.
02:24 Je reviens à ce que vous disiez sur la France Insoumise hors de l'arc républicain
02:28 qui est le nouveau mantra du club des dégoûtants.
02:31 Donc de Mme Borne à Mme Brown-Pivet en passant par Mme Berger jusqu'à Mme Le Pen,
02:37 tout le monde dit en ce moment que la France Insoumise est hors de l'arc républicain.
02:41 C'est le nouveau truc qu'ils répètent en boucle comme des perroquets.
02:44 Je veux vous dire que c'est très grave d'abord
02:46 parce qu'ils abîment l'idée de république et que pendant longtemps dans ce pays,
02:50 mais je crois qu'il manque quand même de profondeur et de mémoire historique,
02:54 pendant longtemps dans ce pays, il fallait pour être dans l'arc républicain,
02:58 adhérer à des valeurs auxquelles nous adhérons, respecter notre devise
03:03 et qu'en étaient exclus les fascistes, les nostalgiques de Pétain, de la France de Vichy
03:08 et ceux de notre camp y étaient inclus.
03:10 Ça n'était même pas en discussion.
03:11 Le pouvoir en place confond l'arc républicain et le fait d'être d'accord avec eux.
03:15 Et ça, c'est extrêmement grave.
03:17 Ça manque à mon avis vraiment de profondeur, de recul.
03:21 Et c'est une accusation qu'ils prennent à la légère, qui pour nous est très grave
03:24 parce que nous respectons évidemment les valeurs républicaines.
03:26 Il y a une nouvelle manifestation qui est prévue samedi prochain.
03:29 Si elle est interdite, vous irez quand même ?
03:31 Oui, nous nous y rendrons.
03:32 Mais de même qu'il y a beaucoup d'organisateurs à cette manifestation,
03:35 il y a le comité Adama Traoré, évidemment.
03:39 Il y a des syndicats, des associations.
03:41 Je veux dire quand même que ça fait deux semaines
03:43 qu'on a ce débat, nous, sur les violences policières,
03:46 que le gouvernement cherche des petits prétextes,
03:48 accuse la France insoumise, etc. parce que c'est bien plus facile,
03:51 a fait de la répression massive son unique réponse politique et ne propose rien.
03:57 Alors, proposition, proposition, proposition très concrète suite aux émeutes
04:01 qu'on a connues il y a quelques jours dans notre pays.
04:03 Elisabeth Banque confirme que le gouvernement réfléchit,
04:05 je cite, à la mise en place d'une amende spécifique
04:07 pour les parents de mineurs dès le premier acte.
04:09 Voilà, bien sûr.
04:10 Accusons les parents d'être irresponsables, ça a été leur unique réponse.
04:15 Je rappelle que les parents font ce qu'ils peuvent,
04:18 que généralement ce sont dans des quartiers
04:21 où les difficultés s'accumulent les unes aux autres
04:23 et que je mets quiconque au défi d'être parent.
04:26 Donc pas de sanction dès le premier acte pour les mineurs.
04:28 En fait, il faut arrêter l'unique réponse répressive.
04:31 Nous avons proposé que les enquêtes pour violences policières soient dépaysées,
04:36 que l'IGPN soit remplacée par une autorité indépendante,
04:39 de revoir la formation des policiers,
04:41 d'adresser vraiment le problème du racisme dans la police.
04:44 Voilà ce qu'on attend comme réponse au niveau de la police.
04:47 Quant au quartier populaire, il faut des services publics,
04:50 des services publics, des moyens de l'argent,
04:53 l'école, la santé, voilà ce qu'il faut
04:55 pour que la République offre à toutes et tous les mêmes moyens et les mêmes chances.
05:00 On arrive au bout des 100 jours qui avaient été avancés
05:03 comme une échéance par Emmanuel Macron.
05:07 La question c'est, est-ce qu'il va faire un remaniement ou pas,
05:10 avec ou pas Elisabeth Borne ?
05:12 Est-ce que changer de Premier ministre,
05:13 vous, ça changerait votre attitude à l'égard du gouvernement ?
05:16 Ce n'est pas vraiment une question de personne.
05:18 En réalité, c'est une question de vision politique.
05:21 En l'occurrence, c'est plutôt une absence de vision depuis un an.
05:24 D'ailleurs, Mme Borne dit "j'ai fait le boulot".
05:27 Je pense qu'en réalité, elle voudrait dire "j'ai fait le sale boulot"
05:30 parce que ça a été une année réforme des retraites,
05:32 deux ans de plus pour tout le monde,
05:33 réforme de l'assurance chômage, moins de droits pour les chômeurs.
05:37 Elle dit "j'ai délivré la planification écologique".
05:40 Donc, elle parle comme une manageuse de McKinsey.
05:43 Il ne s'est rien passé au niveau de la planification écologique.
05:46 Les annonces sont repoussées.
05:47 Donc bref, ce n'est pas une question de personne.
05:49 7 milliards de plus l'an prochain, objectif doublé.
05:51 Le rythme auquel on réduit les gaz à effet de serre,
05:53 c'est ce qu'elle dit ce week-end dans les colonnes de nos confrères du Parisien.
05:57 Pour elle, il ne s'est pas rien passé sur le plan écologique.
05:59 Oui, mais elle a l'air de vivre en effet dans une réalité parallèle.
06:02 Mais il se trouve qu'il y a plusieurs rapports.
06:04 L'autorité environnementale, le Haut conseil pour le climat
06:07 et dernièrement la Cour des comptes, c'était ce week-end ça aussi,
06:10 qui pointent le fait que les dépenses en faveur de l'environnement
06:13 sont largement insuffisantes par rapport à ce qu'il faudrait faire,
06:16 c'est-à-dire investir massivement pour bifurquer en matière alimentaire,
06:20 pour les bâtiments, pour le transport,
06:22 qu'il n'y a pas de planification de ces dépenses
06:25 et que ça entraîne le manque d'infrastructures par exemple.
06:27 Ça, c'est des dépenses sur le très très long terme.
06:30 Que les niches fiscales climaticides augmentent,
06:32 que les dépenses néfastes à l'environnement ont doublé,
06:35 elles sont passées de 10 à 19 milliards.
06:37 Voilà ce que dit la Cour des comptes, ce n'est pas la France insoumise.
06:39 Donc il y a vraiment un très net retard.
06:42 La France a déjà été épinglée pour ça et il faut qu'on relève l'ambition.
06:47 Vous souhaitez son départ, Elisabeth Van ?
06:50 Je souhaite son départ, oui, parce qu'elle est la femme
06:53 qui a mené jusqu'au bout cette histoire de réforme des retraites.
06:56 Voilà, mais on n'appelle pas spécialement à sa démission
06:59 parce que si c'est pour qu'elle soit remplacée par Gérald Darmanin,
07:01 vous comprenez bien que la situation ne sera pas meilleure.
07:03 Gérald Darmanin qui, nous disent nos confrères Libération ce matin,
07:07 fait campagne pour Matignon.
07:09 C'est ce qu'affiche, regardez, Libération ce matin,
07:11 Matignon, les manœuvres de Darmanin.
07:13 Elisabeth Born remplacée par Gérald Darmanin,
07:15 vous diriez quoi à la France insoumise ?
07:16 Je dirais que ce serait un scandale.
07:18 Je dirais que ce serait un scandale, surtout dans le contexte du moment.
07:21 Je l'ai dit tout à l'heure, mais il n'a pas eu un mot
07:24 contre les déclarations des syndicats de policiers factieux.
07:27 Il n'a pas eu une proposition politique
07:30 quand on voit le problème qu'il y a avec les violences policières
07:33 et après la mort d'un jeune de 17 ans, Naël, je le rappelle.
07:38 Il est dans la provocation et l'outrance permanence.
07:41 Évidemment, ce n'est pas une option pour nous.
07:43 Clémence Guété, est-ce que vous étiez forte en orthographe ?
07:46 Oui. Pourquoi ?
07:47 Est-ce qu'il faut davantage pénaliser les fautes d'orthographe au BAC ?
07:49 C'est ce que souhaite le ministre de l'Éducation.
07:51 Il dit qu'il faudra peut-être enlever davantage de points.
07:53 La répression jusque dans le BAC, c'est quand même fou ça.
07:56 Ils ne se disent pas peut-être qu'il faudrait remettre davantage de cours,
07:59 peut-être que la scolarité avec les deux années de Covid
08:02 a affecté le niveau d'orthographe des enfants,
08:05 peut-être qu'il n'y a pas assez de profs.
08:06 Moi, dans ma circonscription, j'ai des enfants
08:09 qui n'ont pas eu de cours de maths et de français.
08:11 Pour autant, est-ce qu'il faut davantage tolérer les erreurs dans les copies du BAC ?
08:14 D'accord, mais c'est élever le niveau de formation qu'il faut.
08:18 Ce n'est pas mettre des mauvaises notes à tout le monde.
08:19 C'est quoi, enfin ?
08:20 Cette logique en permanence, ça me...
08:23 On continue de donner des bonnes notes à des copies qui sont...
08:26 Non, mais on se pose la question des moyens et de la formation des gens,
08:29 et en toute matière d'ailleurs.
08:31 Le ministre de l'Éducation qui a eu une autre proposition
08:33 à travers du président de la République,
08:34 réduire les vacances d'été parce qu'il dit que ça accroît les inégalités.
08:37 Réduire les vacances d'été, vous êtes pour ou vous êtes contre ?
08:39 Non, moi, je pense que ce qu'il faut, c'est profiter de ce temps de vacances
08:43 pour proposer des choses, notamment aux jeunes.
08:46 Et on sait que pendant les vacances,
08:47 bon déjà, il y a environ la moitié des enfants du pays qui ne peuvent pas partir,
08:50 qui ne peuvent pas aller s'épanouir ailleurs,
08:52 aller voir la mer ou la montagne.
08:54 Donc ce qu'il faut, c'est mettre des moyens là aussi pour accompagner ces jeunes
08:58 et leur permettre d'aller en colonie de vacances.
09:00 Moi, j'y allais quand j'étais jeune et ce sont des beaux souvenirs, des beaux moments.
09:04 Malheureusement, il y a beaucoup d'inégalités de ce point de vue-là.
09:07 Donc, ce n'est pas raccourcir les vacances qu'il faut,
09:09 c'est pouvoir proposer des choses aux jeunes
09:11 dont les familles n'ont pas les moyens de partir en vacances.
09:13 Merci Clémence Gueté.