La France confrontée à une forte augmentation de défaillances d'entreprises

  • il y a 2 semaines
Avec Marc Touati, économiste et président du cabinet ACDEF

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Transcript
00:00Mais il me semble, André, que ce n'est pas vraiment le cas en France, l'entreprise connaît la crise.
00:05Eh oui, hélas, non, Marie, hélas, effectivement, elle la connaît, elle la connaît depuis assez longtemps,
00:09et puis là, ça devient quand même plus que préoccupant.
00:13Je donne juste quelques chiffres.
00:16Sur les six premiers mois de l'année, le nombre global de défauts, c'est-à-dire de faillites,
00:21a bondi de 18% par rapport à la même période de 2023.
00:2618% de plus en un an.
00:28Près de 102 500 emplois se retrouvent menacés dans l'Hexagone.
00:35Et pas seulement les entreprises, les start-up, vous savez, Emmanuel Macron a parlé de la start-up nation.
00:41Eh bien, les faillites de start-up ont explosé ces 18 derniers mois,
00:465,6% des start-up matures ont mis la clé sous la porte depuis 2023,
00:51et le phénomène continue à la mi-24, voilà, conséquence d'un financement qui a frappé la tech mondiale.
00:58C'est quand même assez préoccupant, évidemment, et quand on est préoccupé, on appelle qui ?
01:03Marc Douati, notre ami économiste et président du cabinet ACDEF,
01:07et puis évidemment, sa plateforme, son Zoom, Marc Douati.
01:12Marc, bonjour.
01:14Bonjour cher André, oui, c'est la chaîne YouTube exactement, mais c'est pas grave, c'est rapide pour te trouver.
01:18J'avais oublié, la chaîne YouTube...
01:20Vous êtes radieux, ça fait plaisir de vous voir.
01:22Absolument.
01:23Mieux que les entreprises françaises, malheureusement pour elles.
01:25C'est vrai, c'est vrai. Alors, dites-moi, on a souvent parlé de ça, mais là, on a l'impression,
01:30et à chaque fois que là, on a vu les chiffres là, qui se passent, fort poussé des ventes d'entreprises,
01:36il paraît que ça bat des records en ce moment, vraiment, Marc Douati ?
01:40Ah oui, complètement, vous avez cité les chiffres, il y a des chiffres de la Banque de France qui sont tout à fait dramatiques,
01:44parce que là, vous comparez sur un an, mais si on regarde par rapport à 2019, donc avant le coronavirus,
01:49vous savez, il y a eu un petit problème pendant le coronavirus, c'est qu'on a donné des aides à tout le monde,
01:54et on a entretenu des entreprises qu'on appelle zombies, qui auraient dû disparaître, mais qui n'ont pas disparu,
01:59parce qu'il y avait les aides.
02:01Et ce qui est complètement fou, c'est qu'en 2020 et 2021, il y a eu une forte hausse des créations d'entreprises.
02:07Donc certains, malheureusement, ont créé leurs entreprises pour prendre les aides,
02:10et maintenant, ces entreprises sont en train de disparaître.
02:13Donc c'est ça qui est dramatique, c'est qu'on a ces entreprises zombies qui sont en train de disparaître,
02:17mais qui entraînent dans leur filiage les bonnes entreprises, c'est quand même la majorité, les bonnes entreprises.
02:23Et c'est ça qui est dramatique, c'est que comme l'État a dépensé n'importe comment de 2020 à 2022,
02:28maintenant où il faudrait justement soutenir des entreprises, il n'a plus les moyens de le faire.
02:32On a eu ce matin encore les chiffres du déficit public, qu'ils sont en train de déraper.
02:36Et donc c'est ça qui est très dangereux.
02:37Regardez les chiffres de la Banque de France.
02:39Par rapport à 2019, c'est quelque chose de complètement fou,
02:42on a une augmentation des défaillances d'entreprises de 26%,
02:47mais si vous enlevez les micro-entreprises, vous savez, les micro-entreprises,
02:50c'est les petites entreprises qui ont été créées et qui ne durent pas forcément très longtemps.
02:54Parfois ça marche, mais globalement, il n'y a pas de salariés et de salariés.
02:57– Marc Twaty, ce que vous appelez micro-entreprises, c'est un, deux salariés ?
03:01– Des fois il n'y en a même pas, c'est-à-dire que c'est des taxis VTC, etc.
03:07ou autres, ou des personnes qui vont avoir des petits revenus qui veulent juste monétiser leur service.
03:13Et si vous enlevez ces entreprises qui ne créent pas beaucoup d'emplois,
03:17tenez-vous bien, vous avez une augmentation de 121%,
03:22121% d'augmentation des défaillances d'entreprises.
03:26Si vous prenez ce qu'on appelle les entreprises de taille intermédiaire,
03:29et même les grandes entreprises, vous avez une augmentation de 122%.
03:34Donc derrière ces entreprises, ce n'est pas que des chiffres, derrière il y a des salariés.
03:38– Bien sûr.
03:38– Derrière, il y a des personnes qui vont perdre leur emploi,
03:41parce qu'une entreprise qui fait faillite, évidemment elle licencie.
03:44Et donc ça veut dire que le chômage va repartir nettement à la hausse,
03:47c'est ça qui est dramatique.
03:49Donc c'est ça aujourd'hui qui nous coûte très cher.
03:52On a encore une fois soutenu les entreprises artificiellement,
03:56et maintenant on paie la facture.
03:58Il y a aussi beaucoup d'entreprises, vous savez, on les a plus ou moins forcées
04:01à prendre ce qu'on appelait le PGE, vous savez, le prêt garanti par l'État.
04:05Pendant qu'on a vu, on a dit, prenez-le, c'est garanti par l'État,
04:08il n'y a pas de problème, etc., tout va bien.
04:10Sauf que même si le prêt est à taux zéro, ou quasiment à zéro,
04:13il faut le rembourser.
04:15Et donc comme il n'y a pas d'activité aujourd'hui,
04:16elles ne peuvent pas le rembourser.
04:17Et donc il y a beaucoup d'entreprises qui déposent les bilans
04:19parce qu'elles ne peuvent pas rembourser leur PGE,
04:22leur prêt garanti par l'État.
04:23Et d'ailleurs ça, pour l'État, ça veut dire qu'il va devoir
04:25lui-même rembourser à la place des entreprises.
04:28Il avait garanti à 90% ce prêt.
04:30Donc là on est en train de payer,
04:32je vous l'ai souvent dit d'ailleurs avec vous, mais ailleurs aussi,
04:35on est en train de payer l'amateurisme de cette gestion du coronavirus,
04:41qu'on appelait le poids qui l'encoûte,
04:42et qui a continué, je dirais aussi en 2022,
04:45avec les boucliers tarifaires contre l'inflation, etc.
04:49Les prix continuent d'augmenter d'ailleurs.
04:51Donc c'est ça le drame, c'est qu'on a une dépense publique énorme,
04:55nous sommes numéro 1 du monde, c'est presque 58% de notre PIB,
04:59et pourtant ça ne fonctionne pas.
05:01Et quand j'entends certains, parce que là depuis ce matin
05:03où Bruno Le Maire a fait son mea culpa,
05:06vous avez vu, il a avoué qu'il y avait un creusement des déficits.
05:09Moi ça fait 8 mois que j'annonce ça, je ne suis pas devant.
05:12C'est-à-dire que tout le monde le sait, mais il ne fallait pas le dire.
05:14Vous voyez ce que je veux dire ?
05:15On l'a dit sur Sud Radio notamment, je l'ai dit ailleurs également,
05:18mais tout ça pour dire que maintenant on découvre le poteau rose.
05:20Ah bah tiens, mais attendez, c'est du bon sens.
05:23Si vous augmentez les dépenses et que les recettes baissent,
05:26notamment parce qu'il y a des défaillances d'entreprises,
05:28que si l'entreprise se faillite, elle ne paye pas ses impôts,
05:31donc il n'y a pas de recettes fiscales.
05:33Donc c'est ça qui est dramatique, c'est qu'on découvre aujourd'hui l'eau chaude,
05:36on découvre la réalité économique.
05:38Mais tout ça, parce que nos dirigeants malheureusement
05:41ont fait du déni de réalité.
05:43Oui, comme d'habitude, comme d'habitude, comme d'habitude,
05:45parce qu'ils le savent, comme vous effectivement Marc Noati.
05:48Mais vous, vous le dites et eux, ils passent leur temps à le cacher.
05:52Juste un mot, comment techniquement, vous dites,
05:55ces entreprises zombies qui ont été créées,
05:57comme ça, dit, allez, profitons de l'aide de PGE et autres, etc.
06:00Et ça va aller.
06:01Et automatiquement, vous dites, mais les bonnes entreprises en ont souffert.
06:08Parce que même si on est une bonne entreprise, oui.
06:10Oui, je vous donne un exemple très simple.
06:12Vous êtes une entreprise qui fonctionne bien, etc.
06:14Vous avez des clients zombies, vous savez pas qu'ils vont mal,
06:18mais ils vont passer une commande.
06:19Vous, vous respectez la commande.
06:21Vous produisez, vous honorez votre commande.
06:23Sauf que comme l'entreprise zombie, elle disparaît, elle peut pas vous payer.
06:26Donc vous qui étiez en situation normale,
06:28vous êtes aussi malheureusement, vous avez un risque de faillite
06:32parce que l'entreprise zombie, elle ne vous a pas payé.
06:35Et vous, vous avez produit, donc il faut payer les salariés,
06:37il faut payer les fournisseurs, etc.
06:39Après, c'est les faux boules de neige.
06:40Si la bonne entreprise, elle aussi, fait faillite,
06:42elle peut pas payer ses fournisseurs, et ainsi de suite.
06:44C'est le jeu de dominion, c'est dingue.
06:46Le drame, c'est qu'on a une politique économique
06:48qui est faite par des hauts fonctionnaires
06:50qui souvent n'ont jamais ni les pieds dans une entreprise.
06:52Ça se passe, comment ça fonctionne ?
06:54Et regardez encore aujourd'hui, quand on voit le débat politique.
06:56Moi, depuis ce matin, j'entends, je m'attendais à ce que,
06:59voilà, on m'appelle, on va pas recevoir de radio,
07:01mais d'autres médias qu'on appelle pour me dire
07:03qu'est-ce qui se passe sur le défi public ?
07:04Non, qui appelle-t-on ?
07:05Uniquement ceux qui disent qu'il faut encore augmenter les impôts.
07:09Vous voyez pourquoi ?
07:09Pour augmenter les recettes fiscales.
07:11Mais ça, c'est une erreur de députant, si vous voulez.
07:13C'est ce qu'on apprend en première année d'économie.
07:16Si vous augmentez les impôts, qu'est-ce qui va se passer ?
07:18Je vous rappelle que, déjà, en France,
07:20nous sommes numéro 1 du monde en termes de pression fiscale.
07:23Donc, si vous augmentez les impôts,
07:24eh bien, vous allez casser l'activité économique,
07:26ce qui n'est déjà donc pas génial.
07:28Donc, vous allez réduire ce qu'on appelle la fiète fiscale.
07:31Donc, vous allez ponctionner plus, mais sur un gâteau plus petit.
07:34Donc, à la fin, il y aura moindre faite fiscale.
07:36Et donc, il y aura plus de déficit.
07:37Oui, c'est du bon sens.
07:39Ce n'est même pas de l'économie.
07:40Mais sauf qu'aujourd'hui, malheureusement, la plupart des médias,
07:43par manque de culture économique ou par connivence, je ne sais pas,
07:46ils ne parlent que de ça.
07:47Ah oui, il faut augmenter les impôts, comme le préconisent certains,
07:50ce qui serait évidemment une catastrophe.
07:51Non, mais il faut revenir à l'URSS pour refaire l'Union soviétique.
07:55C'est ça, il faut refaire...
07:55C'est une catastrophe.
07:56Alors, quand on dit aussi qu'il faut taxer les ultra-riches, etc.,
08:01mais là aussi, il faut être honnête,
08:02ils sont déjà partis, les ultra-riches, ils ne sont plus là.
08:05Ils ont leur argent en Suisse ou ailleurs.
08:07Et malheureusement, qui va payer la facture ?
08:09Ben, c'est nous.
08:09C'est la classe moyenne.
08:11Donc, c'est ça, encore une fois,
08:12les entreprises dont nous parlons qui font faillite,
08:14ce ne sont pas les grandes entreprises du CAC 40.
08:17Elles sont déjà à l'étranger.
08:1980 % de leur chiffre d'affaires et de leurs profits sont faits à l'étranger.
08:22Donc, on ne pourra pas les taxer.
08:23Par contre, qui c'est qui paye la facture ?
08:25C'est les PME françaises qui, justement, ont des difficultés.
08:28Les taux d'intérêt ont augmenté.
08:30Les coûts des matières premières restent élevés.
08:32Et donc, c'est ça qui, aujourd'hui, coûte très cher.
08:34Mais parce qu'encore une fois,
08:36nous n'avons pas de pragmatisme économique.
08:38Nos dirigeants font du dogmatisme économique.
08:41Et ce n'est pas, je dirais,
08:42pourtant, j'ai été les voir tous depuis des années, y compris Bruno Le Maire,
08:45pour essayer de leur faire comprendre.
08:46Alors, je pense qu'ils comprennent quand même,
08:47mais ils ne veulent pas voir l'armée qu'il y a en face,
08:50près d'autres contingences,
08:52et qu'ils comprennent qu'ils prennent de mauvaises mesures.
08:53Voilà, ils ne veulent pas parce qu'effectivement,
08:56politiquement, c'est beaucoup plus intéressant de passer depuis une semaine
08:59à chercher un premier ministre.
09:01Mais ce premier ministre changera quoi que ce soit.
09:03Il ne changera rien, vous le savez comme moi.
09:06Juste un mot, juste un mot.
09:07Est-ce qu'il faut pratiquer ?
09:10Pour terminer, mais j'aimerais avoir vraiment votre avis.
09:12Qu'est-ce que vous pensez ?

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