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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Emilie Zapalski et Jean-Christophe Gallien, spécialistes de la communication politique, pour nous parler des stratégies de communication politique autour de la nomination d’un futur Premier ministre.
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NewsTranscription
00:00Europe 1. Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 jusqu'à 11h avec Thomas Hill et vos invités ce matin, Thomas. Oui, je reçois ce matin
00:06deux spécialistes de la communication politique,
00:08Émilie Zapalski, fondatrice de l'agence Émile Conseil, Émilie Conseil, et le politologue Jean-Christophe
00:13Gallien, pour tenter d'y voir plus clair dans toutes les stratégies de communication autour de la nomination du nouveau Premier Ministre.
00:19Et c'est vrai qu'il y a une tarte à la crème
00:22journalistique qui consiste à dire que le Président aime être le maître des horloges. On lit ça dans tous les journaux.
00:28Bon, là ça fait aujourd'hui 50 jours que le gouvernement a démissionné, il n'est plus du tout maître des horloges là, Emmanuel Macron, ça devient compliqué de donner
00:36une impression de maîtrise de la communication, Émilie.
00:39C'était lui qui s'était donné ce titre-là en tant que candidat, je crois, même avant 2017. L'idée c'était de dire moi je vais pas
00:48intervenir
00:49dès qu'il y a quelque chose qui se passe, dès que quelqu'un passe dans les médias, je vais respecter mon temps. Donc en gros c'est moi
00:55qui donne le là.
00:56C'est vrai que là on a plutôt l'impression qu'il est esclave de ses décisions. En gros, quelque part, il a du mal à
01:02tracer une ligne après la décision de la dissolution.
01:05On le voit bien, c'est clair et net, et il essaie d'occuper l'espace à l'heure actuelle. Il n'a plus du tout la main, je pense,
01:11sur la décision. Il fait durer le temps, ça c'est vrai,
01:15mais il n'y a pas grand-chose derrière. C'est vraiment de la communication. J'ai l'impression que c'est un espèce de
01:21théâtre, de mouvement. On voit beaucoup de gestuels, on voit beaucoup de mouvements entrés et sortis à l'Elysée pour occuper cet espace
01:28médiatique. On le voit pas beaucoup, d'ailleurs, lui-même.
01:31Et il n'y a rien derrière, c'est-à-dire c'est un gros vide de savoir quelle est la décision. Il s'est pris au piège
01:36de sa décision de dissolution, qui a été un petit peu faite, je pense, même si elle a été réfléchie avant, sous la colère.
01:43Et c'est comme un petit garçon en colère qui n'a pas prévu
01:46le pas suivant et qui est enfermé dans ses décisions.
01:49Et en même temps, l'Elysée communique chaque jour sur les personnes qu'Emmanuel Macron
01:53consulte. Est-ce que c'est vraiment, d'ailleurs, dans ces rencontres-là que ça se joue ? Est-ce que c'est surtout pour la forme,
01:59pour l'image, il occupe l'espace, comme dit Émile Jean-Christophe?
02:02Oui, moi je pense que quand vous parlez du maître des horloges, c'est la notion de temps et en communication, c'est majeur.
02:07Alors pour venir juste deux secondes sur le temps,
02:10c'est vrai que c'est
02:11l'essentiel, c'est-à-dire que celui qui rythme le moment, celui qui rythme l'instant, celui qui a l'initiative,
02:16qui permet de dire, ben là on redémarre une nouvelle séquence, vous êtes tous les jours, il y a une espèce de rythme,
02:21vous construisez vos émissions, c'est un peu pareil, si vous voulez. Et c'est du quotidien, c'est de l'hebdomadaire,
02:25c'est éventuellement du mensuel, et pour quelqu'un qui est le président de la République, ça se
02:28projette sur plus longtemps.
02:30Mais même lui, il n'a plus intérêt à ce que ça dure.
02:33C'est là où il y a une question qui peut se poser, si vous voulez. C'est-à-dire que là, on est entre,
02:36oui, le fonctionnel, le politique, mais aussi l'intime. Si vous vous rendez compte que
02:41le maître des horloges, il est devenu quelqu'un qui regarde finalement un sablier,
02:44vous savez, c'est quand on joue avec le temps, il y a aussi le sablier, et finalement il essaie de retenir, finalement, ce sable qui
02:49s'égrène et qui descend inexorablement, parce qu'il voit bien que le temps passe et qu'il lui faut trouver une solution. Mais cette solution, ça veut
02:55dire quoi ? Et là, on est obligé de refaire un petit tour du côté du contexte politique, c'est-à-dire que
02:59aujourd'hui, avec la dissolution, c'est l'Assemblée nationale où il y a le lieu de politique, le lieu de pouvoir. C'est plus
03:05à l'Elysée. Et là, quand il retient, quand il veut retenir ce temps de manière très intime, quand il veut garder le temps, quand
03:11il veut le maîtriser, retarder,
03:13c'est pas tant oui, d'accord, il a peut-être son panier vide en termes de solution, mais c'est surtout qu'il sait très bien qu'à
03:19partir du moment où il va
03:20envoyer quelqu'un à Matignon, donc quelqu'un qui va commencer à travailler sur la constitution d'un gouvernement et
03:26commencer à travailler avec l'Assemblée nationale, lui, non pas qu'il disparaît, mais il rentre dans une forme de cohabitation
03:30qui le met au deuxième plan. Et ça, pour lui, c'est complètement impossible. Moi, je pense que la notion pour lui, là-dedans,
03:35elle est de retenir encore ce qui reste, s'il voulait,
03:38de moments qui, pendant trois ans et peut-être même avant, vont encore être un moment où il
03:43arrête le temps. Il le stoppe. Il le stoppe pour lui. Il est tout seul, tout de suite.
03:47La seule autorité. Et quand il va en Serbie, on ne parle que de lui. Quand il est ici, alors même si on ne le voit pas
03:51beaucoup... Mais ça, il pourra continuer à le faire. Non, parce que le vrai espace politique, le vrai équilibre va être de l'autre côté,
03:58de l'autre côté de chez lui.
03:59Alors après, ça va se casser la figure, mais plus ça se cassera la figure. Imaginons que ça se passe bien. Ça se passe de l'autre
04:04côté. Il devient un président de cohabitation. Si ça se passe mal,
04:06ça va se passer mal une deuxième première fois, une deuxième fois. Peut-être qu'il va être obligé de dissoudre. Et après, la dissolution, il se passe quoi ?
04:11C'est chez lui que les regards s'orientent, s'ils sont déjà partis.
04:15Émilie Zafalsky, vous n'avez pas l'air d'accord.
04:16Je ne suis pas complètement d'accord, parce que moi, je pense que la fin de règne, elle a déjà commencé. Elle a commencé un peu avant, et elle est en cours.
04:21Et qu'il y ait cohabitation ou pas, je pense qu'au contraire, le temps, il aurait pu le maîtriser s'il était allé beaucoup plus vite.
04:28Après la dissolution, de décider rapidement d'un gouvernement, même à gauche, même complètement bancal,
04:33pour tout de suite qu'il se casse la figure. Parce que là, il gardait la main, et c'était quasiment évident. Et d'ailleurs, ça va être quasiment...
04:38Pourquoi il ne l'a pas fait, ça ?
04:39Parce que c'est vrai que ça a été long à gauche aussi pour sortir un nom, donc voilà, c'était un peu tard.
04:46Je pense qu'il a voulu jouer la carte Jeux Olympiques, essayer de profiter
04:50de ce moment d'euphorie qui a été très, très, très réussi, mais qui est qu'une parenthèse
04:55enchantée qui se termine. Même si on a les Jeux Paralympiques à l'heure actuelle, ça ne va pas durer des mois. Moi, je pense qu'il aurait dû
05:01mettre le pied sur l'accélérateur, voir un gouvernement tomber, reprendre la main en disant « Voyez bien, ça ne passe pas ».
05:06Et là, plus on attend, plus ça va être déceptif. Parce que finalement, on n'aura pas une personnalité exceptionnelle. Il n'y a personne qui pourrait
05:15tenir ce challenge de ne pas être censuré. On va vers une instabilité institutionnelle, c'est évident.
05:22Et après, là où je suis d'accord avec Jean-Christophe, c'est qu'il ne veut pas travailler avec les parlementaires. Il ne veut même pas que les parlementaires
05:28travaillent, on l'a vu lors de son premier quinquennat, lors de son deuxième quinquennat en démarrage. Il n'aime pas ça, il n'aime pas les élus, il n'aime pas les syndicalistes.
05:34Il est obligé, mais de toute façon, le travail des parlementaires, il n'est pas gagné. Parce qu'on a trois blocs et que c'est très compliqué.
05:43Donc, ce temps, moi, je ne crois pas qu'il le gagne. Je pense qu'il est assez perdu. Et je pense que cette fine rain, elle a débuté.
05:50Parce que même à l'étranger, il est quand même très controversé. Même en Europe, son poids, ne serait-ce qu'avec la situation
05:57financière de la France. Notre image, elle est très dégradée.
06:00Il ne peut plus prendre les devants comme il le faisait avant, pour être pionnier un peu de mesures, de plans d'investissement de l'Europe.
06:08On a quelque chose qui est très dégradé en France. Et je pense que ça, il faut en être conscient en termes d'image et de communication.
06:13On a parlé de la communication de l'Elysée, qui, chaque jour, nous dit qui Emmanuel Macron consulte.
06:19Il y a aussi la communication un peu off de l'Elysée, avec des noms qui sortent régulièrement dans la presse.
06:24Est-ce que c'est volontaire, selon vous ? Est-ce que ce sont des fuites ? Qu'est-ce que ça apporte ?
06:29Est-ce que c'est une manière de feuilletonner, par exemple, Jean-Christophe ?
06:32Oui, mais encore une fois, je vous le redis, je pense qu'il faut revenir à un être politique comme Emmanuel Macron.
06:36Ça parle d'abord de l'intime.
06:38Évidemment, commenter le match comme après un match de foot, c'est comme quelqu'un qui a choisi une composition d'équipe, s'il voulait, il s'est trompé.
06:45Évidemment, on est tous là à dire qu'il aurait dû le faire plus vite.
06:48Ça, ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est que lui, il a pensé stratégiquement, il pouvait défaire un contexte politique, gagner du temps.
06:54Faire parler les uns, bouger les lignes.
06:55Donc, quand on fait ça, qu'est-ce qu'on fait ? On anime un espace politique.
06:59Ça, ce n'est pas que de la communication ou alors la communication, c'est de l'action.
07:03Oui, on anime, on joue, on fait positionner, on déplace.
07:07C'est comme sur un carré de jeu, s'il voulait.
07:08Et là, c'est ce qu'il a voulu faire.
07:09C'est-à-dire qu'il déplace des pions.
07:11À partir du moment où il y a eu un non, de l'autre côté, il fait agir un tel.
07:15La difficulté qu'il a, je vous le dis, c'est qu'il est un peu seul, s'il voulait.
07:20Il s'en est rendu compte encore davantage après l'été, après les Jeux Olympiques.
07:23Donc, jouer tout seul, c'est compliqué.
07:25Même Gabriel Attal, un moment donné, lui dit, écoutez, on a perdu.
07:28On a perdu, ce n'est plus nous qui devons être à Matignon.
07:30Et quelque part même, il lui dit, sans le dire, en off,
07:33ça, c'est de la communication qui a été faite de manière assez habile.
07:36Il faudrait peut-être se retirer un petit peu, c'est-à-dire libérer le choix à d'autres.
07:39Et donc, ça, c'est un point important.
07:40Emmanuel Macron ne peut pas être contraint, donc il n'accepte pas ça.
07:43Et je vous le dis, oui, on peut dire, ça aurait dû être fait comme si.
07:47La réalité, c'est que lui, aujourd'hui, il occupe un espace de l'intime
07:50à l'intérieur de quelque chose qui est plus grand, effectivement, que lui,
07:52qui est la France.
07:53Et sa communication, elle ne parle que de ça aujourd'hui.
07:56Elle ne parle que de ça.
07:56Quand il est sur le perron et qu'il susurre, rappelez-vous cette image incroyable,
07:59ce son incroyable.
08:00Il sait qu'il y a des gens avec des micros à distance.
08:03Il sait qu'il reçoit, d'ailleurs, c'est un acte international,
08:05il reçoit un visiteur international.
08:07Et il est en train de dire, mais non, mais moi, je continue de travailler.
08:10Et puis, on entend, on entend à peine.
08:12Il sait très bien qu'il est en train de jouer avec une espèce de message
08:14qui est à distance comme ça.
08:15Il ne va pas vers les journalistes, mais il leur donne une information.
08:18Quand il est en Serbie, où il a plutôt bien travaillé, contrairement
08:21à ce que dit Abidji, alors pour le coup, pour l'avoir suivi très près.
08:24Et il était mandaté par l'Europe dans un enjeu beaucoup plus large.
08:27Et là, c'était une réussite.
08:28Mais quand il vient parler de la France en Serbie, il est sur la défensive.
08:31Il dit ce qui est son message principal du moment,
08:33qui va commencer à sortir très vite.
08:35Ça n'est pas ma faute.
08:36Moi, j'ai fait tout ce qu'il fallait.
08:37Je travaille jour et nuit.
08:38J'ai travaillé d'arrache-pied, je vais aller chercher.
08:40Et ce sont les autres, si vous voulez.
08:42Et c'est cet autre qui est en face, la classe politique, la classe politique.
08:45Et d'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est que les sondages montrent
08:47que pour l'instant, il n'est pas tellement touché par ce temps qui passe.
08:52Son socle reste assez stable.
08:53Les Français en disent, on ne voulait pas te caster, on ne veut pas te caster.
08:55Il a raison, on ne veut pas te caster.
08:56Après, la question, c'est combien de temps ça va durer.
08:59Ça, c'est notre affaire.
09:00Et on va en parler dans un instant.
09:02On va s'intéresser aussi à toutes ces personnalités
09:04qui essayent de se présenter sans surtout le dire,
09:08parce qu'il ne faut surtout pas dire qu'on a envie de devenir premier ministre.
09:11Et au milieu de tout ça, Edouard Philippe, qui s'est déclaré
09:14candidat à la présidentielle.
09:15Là aussi, on peut s'interroger sur le timing de cette déclaration.
09:20On va vous poser la question dans un instant.
09:22Ce sera après le journal des médias.
09:23Oui, le journal des médias de Julien Pichenay,
09:25qui arrive dans un instant sur Europe 1.
09:27Et ce matin, on va parler d'un jeu qui pourrait revenir à la télévision.
09:31Interville, et oui, Interville pourrait faire son retour.
09:34Longtemps qu'on en parle ! Cette saison sur France 2.
09:37Alors, vrai ou pas, quels sont les détails de ce retour ?
09:40Julien Pichenay va tout nous dire dans un instant sur Europe 1.