• il y a 6 mois
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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Jean-Christophe Gallien et Emilie Zapalski pour revenir sur la campagne des européennes.

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Transcription
00:00 Il est vos invités ce matin Thomas.
00:01 Oui, je reçois ce matin deux spécialistes de la communication politique,
00:04 Émile Izapalski et Jean-Christophe Gallien.
00:06 Alors que la campagne des Européennes s'achève,
00:08 on va s'intéresser ce matin à sa résonance médiatique.
00:11 Et alors, d'après une étude de la Fondation Jean Jaurès du 23 mai dernier,
00:15 la couverture médiatique globale de cet événement a été inférieure de 30 %
00:20 à celle de la précédente campagne des Européennes en 2019.
00:23 Et pourtant, j'ai l'impression qu'on a eu beaucoup, beaucoup d'interviews,
00:26 beaucoup aussi de débats sur toutes les chaînes.
00:29 Comment vous expliquez ce chiffre, vous Jean-Christophe Gallien ?
00:31 Je pense qu'il y a une partie des médias qui ont pu s'intéresser à l'élection
00:36 et qui sont très nombreux, qui avaient une audience eux-mêmes,
00:39 qui étaient peut-être, alors là pour le coup,
00:41 quantitativement mesurés comme étant plus faibles.
00:44 Parce qu'à l'unité, c'est-à-dire si on prend un point d'item,
00:48 si vous voulez, à chaque fois où on a parlé de l'élection,
00:50 je trouve que pour le coup, je suis assez d'accord avec vous.
00:52 Un, sur les médias classiques, c'est-à-dire horizontaux, radio, télévision,
00:55 j'ai trouvé qu'il y avait une assez forte couverture,
00:58 un gros intérêt, beaucoup de débats, beaucoup d'émissions de commentaires,
01:02 beaucoup de débats entre les candidats,
01:04 une multiplication de débats dans un temps très court.
01:06 Et donc, je n'y vois comme élément de réponse sur ces médias classiques,
01:12 sur cette part d'audience là,
01:13 que l'idée que les médias qui se sont emparés de l'élection
01:17 ont naturellement, si vous voulez, quelque chose qui est un peu,
01:19 qui joue dans une division médiatique qui n'est non pas qualitativement moins bonne,
01:23 mais qui a en tout cas moins d'audience.
01:24 En clair, c'est qu'il n'y a pas eu de grands débats sur TF1, par exemple.
01:27 Et sur France 2, ils n'ont pas eu une audience colossale.
01:29 - Exactement.
01:31 - Mais c'est aussi parce qu'il n'y avait pas beaucoup de têtes d'affiches,
01:33 et d'ailleurs, la grande tête d'affiche de cette élection,
01:36 l'une des grandes, Jordan Bardella, a refusé,
01:38 en tout cas, ce n'est pas lui qui a fait le premier débat,
01:41 qui se faisait sur Republic Sénat, il a même dit "je ne veux pas téléco-clico",
01:44 enfin, c'était assez méprisant.
01:45 Mais en gros, il a dit "je ne suis pas, voilà, c'est trop tôt",
01:48 il a envoyé Thierry Mariani, qui était un drôle de choix d'ailleurs,
01:50 parce qu'on était en pleine guerre d'Ukraine.
01:54 Mais globalement, il n'y a pas tellement de têtes d'affiches.
01:56 Si vous enlevez Jordan Bardella,
01:58 si vous enlevez Valérie Ayé,
02:00 et encore représentant du camp présidentiel,
02:03 donc c'est vrai que ça ne fait pas des beaux matchs.
02:06 Le seul dont vous avez parlé, Gabriel Attal et Bardella,
02:09 qui étaient sur France 2, c'est le seul,
02:12 parce que ces têtes d'affiches étaient là,
02:14 sinon on ne connaît pas les personnalités.
02:15 - Il faut dire aussi, peut-être plus globalement,
02:17 que les campagnes européennes n'ont jamais vraiment passionné les Français.
02:19 - On est dans un moment qui, normalement, pourrait passionner,
02:23 on est dans ce qu'on appelle les élections de mi-mandat,
02:25 en l'occurrence, c'est l'élection qui permet de dire
02:28 "je suis d'accord ou je ne suis pas d'accord
02:30 avec ce qui se passe en ce moment dans mon pays".
02:31 Et pour regarder ce qui se passe dans les 27 pays, si vous voulez,
02:34 on a à peu près cet état de l'audience en général.
02:38 Mais on a surtout une renationalisation complète de l'élection,
02:42 ce qui veut dire que 80% des enjeux qui sont traités,
02:45 et là, ce n'est pas français, ce n'est pas qu'en franco-français,
02:47 vous allez en Allemagne, en Espagne, en Grèce,
02:48 c'est partout pour l'avoir suivi, de manière très précise.
02:51 Et les 20% restants, ils sont européens, mais ils sont romains
02:54 parce que, en fait, c'est des enjeux internationaux
02:56 qui impactent l'Europe, si vous voulez, la Gaza,
02:59 on peut dire l'Ukraine, quelque part, qui est hors Europe, en réalité.
03:02 Et tous ces enjeux-là, si vous voulez, la relation entre la Chine et les États-Unis,
03:05 et les autres enjeux sont très nationaux.
03:08 Et donc ça, c'est quelque chose qui peut être aussi traduit
03:11 une lassitude aussi pour les gens, c'est-à-dire que finalement,
03:14 c'est un continuum, c'est-à-dire que l'actualité politique,
03:16 elle ne s'arrête jamais, les débats politiques s'arrêtent jamais.
03:18 Est-ce qu'on est pour ou contre Emmanuel Macron ?
03:19 Ce n'est pas parce qu'on va avoir une élection qu'on est plus pour ou plus contre.
03:23 C'est quelque chose qui était le cas au mois de janvier ou au mois de...
03:26 Et pareil pour Mme Le Pen et ainsi de suite.
03:28 Donc, c'est difficile aujourd'hui.
03:30 On a renationalisé, c'est un temps électoral particulier.
03:33 Moi, je ne crois pas qu'il y aurait une participation si faible que ce qui est annoncé.
03:36 Mais on a eu un sentiment de difficulté de mobilisation.
03:40 Alors, on ne trouve pas tout à fait ça sur les réseaux dits sociaux,
03:43 où là, pour le coup, il y a eu des performances assez intéressantes
03:46 de certains candidats plus que d'autres.
03:48 Alors, ça, c'est mesurable.
03:50 En particulier, il y en a un qui est candidat, c'est Jordan Bardella,
03:53 qui lui a fait une progression continue sur les réseaux sociaux.
03:57 Il ne joue pas dans la même catégorie du tout d'Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux en France.
03:59 En gros, il y a un mec qui joue en Champions League, c'est Emmanuel Macron.
04:02 Et puis les autres, ils jouent à peine en Ligue 1.
04:04 C'est une réalité.
04:05 Et le deuxième qui a profité véritablement de cette élection alors qu'il n'était pas candidat,
04:09 en termes de progression de notoriété d'audience personnelle,
04:12 on va dire ça comme ça, c'est Gabriel Attal, très concrètement.
04:14 Et Elisa Palsky ?
04:15 Oui, moi, j'ai l'impression que c'est difficile de parler d'Europe.
04:18 C'est compliqué, finalement.
04:19 Je pense que les Français ont du mal à comprendre
04:21 ce que concrètement l'Europe leur apporte ou les empêche de faire.
04:25 Souvent, on le voit par le biais des contraintes, justement.
04:28 On parle souvent des normes européennes qui nous empêchent de vivre.
04:30 On l'a vu avec les agriculteurs récemment.
04:33 Les agriculteurs qui commencent à critiquer.
04:34 Donc, c'est difficile.
04:35 C'est difficile aussi de comprendre comment ça se passe, le Parlement européen.
04:38 Ce n'est pas simple.
04:39 Ce n'est pas du tout comme à l'Assemblée.
04:40 Il y a des coalitions qui ne sont pas du tout le reflet de l'Assemblée nationale.
04:43 Donc, on élit quelqu'un, mais on ne sait même pas ce qu'il va faire.
04:46 On ne sait même pas ce qu'il décide.
04:47 On apprend que Raphaël Glucksmann a voté 80% la même chose que Valéry Ayé.
04:52 Donc, le camp plutôt Parti socialiste et le camp d'Emmanuel Macron.
04:55 C'est quand même compliqué à comprendre.
04:57 Et en effet, les partis politiques, pour s'en tirer,
04:59 essaient d'organiser un match qui est plutôt le reflet de ce match national.
05:03 On entend beaucoup Emmanuel Macron contre le Rassemblement national.
05:07 Donc, c'est plutôt dans ce sens-là.
05:09 Les grands perdants là-dedans, c'est les écologistes et puis les plus petits partis
05:12 qui, du coup, n'ont plus du tout d'audience.
05:15 Ils n'arrivent pas à être audibles dans ces matchs-là.
05:17 Ils étaient très, très importants, les écologistes.
05:20 C'est vraiment un fait assez marquant que là,
05:23 on ne sait même pas s'ils vont avoir des députés européens au Parlement,
05:26 cette fois-ci.
05:27 Et c'est vrai que tous les candidats ont essayé de se faire entendre
05:29 quand même à leur manière, avec des coups de com' qui étaient plus ou moins réussis.
05:33 Qu'est-ce que vous retenez, vous, justement,
05:34 dans les stratégies de communication des uns et des autres ?
05:36 Je ne parle pas des idées, mais vraiment de leur stratégie de communication.
05:39 Qu'est-ce qui vous a marqué ?
05:41 Moi, ce qui m'a marqué, c'est cette espèce de campagne volée à Valéry Ayé.
05:45 Parce qu'on a choisi cette candidate très tardivement.
05:48 On ne l'a pas bien préparée, parce qu'elle se révèle plutôt bien maintenant.
05:52 Mais c'est normal, parce qu'elle a eu mis du temps à démarrer.
05:54 Gabriel Attal, qui est monté au créneau,
05:57 qui était là pour organiser le match contre Jordan Bardella,
06:00 qui fait ce duel, qui n'a pas d'ailleurs...
06:02 L'avantage est resté à Jordan Bardella,
06:04 qui lui prend sa place même à Radio France pendant une interview.
06:08 Enfin, c'était ultra machiste.
06:09 Il y avait un côté vraiment...
06:11 Emmanuel Macron qui monte au créneau parce que ça ne marche pas.
06:14 Et en plus, tout ce qu'ils ont essayé, ça n'a pas fonctionné.
06:16 Donc moi, j'ai trouvé ça.
06:18 Et puis Bardella, oui, vous en parliez tout à l'heure.
06:20 En plus, il s'adresse aux jeunes, aux réseaux sociaux.
06:23 Et ça, ça marche plutôt bien.
06:25 Ils arrivent à élargir leur électorat.
06:28 Une personnalité qui s'est révélée autoritaire, ferme,
06:31 avec des propos qui sont souvent simplistes et pas toujours techniquement maîtrisés.
06:35 Mais ça marche, ça colle.
06:37 Ça correspond aussi à l'effet repoussoir qu'Emmanuel Macron a à l'heure actuelle.
06:44 Il en a beaucoup joué.
06:45 Moi, il me semble qu'ils ont bien tiré leur épingle du jeu
06:47 sur cette stratégie de communication qui est commencée déjà depuis 2022
06:51 sur cibler des préoccupations françaises, pouvoir d'achat, immigration.
06:54 Ça a vraiment, vraiment bien marché.
06:57 Et justement, Emmanuel Macron, son intervention hier soir à la télévision,
07:00 juste avant la fin de campagne, est-ce que vous pensez que ça peut faire
07:02 bouger des électeurs dans un sens ou dans un autre, Jean-Christophe Gallet ?
07:05 En tout cas, c'était un vrai acte de campagne.
07:07 Il avait annoncé qu'il serait au-dessus de la mêlée,
07:09 mais que lui seul jugerait ce qu'était être au-dessus de la mêlée.
07:13 C'était en gros où est-ce qu'on se situe quand on est au-dessus de la mêlée.
07:15 Et en fait, il a été complètement, dans la dernière partie de son message,
07:18 extrêmement en campagne électorale, annonçant finalement
07:21 que ce qu'il essaie de faire depuis le début, il a commencé très tôt.
07:24 Moi, c'est ça qui m'intéressait dans l'élection.
07:26 C'est qu'Emmanuel Macron, il a commencé avec les vœux, avec l'hommage à Jacques Delors.
07:28 Il a continué, il a nommé Gabriel Attal, à mon avis.
07:32 Il s'est trompé.
07:33 Gabriel Attal aurait dû être la tête de liste aux européennes de son propre parti.
07:36 Il en a fait un premier ministre candidat
07:38 qui l'a obligé à aller au combat contre Jordan Bardella.
07:41 Et finalement, Gabriel Attal en a profité.
07:43 Je le disais, c'est vraiment quelqu'un qui a progressé très largement
07:46 en tant d'audience, si vous voulez, à l'intérieur du marché politique français.
07:49 Mais ça a permis quoi ?
07:50 Dramatisant l'élection, ça a permis au Rassemblement national
07:53 de pratiquement rien dire, si vous voulez.
07:55 C'est une élection où il s'est dit très peu de choses, en fait,
07:58 à part de dire "il y a une guerre en Méditerranée,
08:01 il y a une guerre aux portes de l'Europe, finalement, on peut être attaqué demain".
08:04 On a internationalisé les choses.
08:06 Et puis pour le reste, c'était "on est pour ou contre Macron".
08:09 Et finalement, Emmanuel Macron, en montant au créneau en permanence,
08:13 c'est-à-dire qu'il est rentré quand même tout le temps en situation de candidature,
08:16 lui aussi, il l'a fait encore hier soir,
08:18 on a le sentiment même qu'il le fera aujourd'hui, si vous voulez.
08:20 C'est quelque chose qui peut être un dernier pari.
08:23 On le disait en rentaine, pour certains d'entre nous,
08:25 on pense que ça peut changer un peu la donne.
08:27 Moi, j'y crois peu, dans le sens où quand on regarde les courbes,
08:29 et là, c'est pareil partout dans tous les pays,
08:31 depuis six mois, les choses, on peut bouger.
08:33 Et ce qui est intéressant, alors pour le coup,
08:34 ça, c'est ce que je retiens profondément de cette élection,
08:37 c'est que depuis six mois ou un an,
08:39 les événements internationaux ou nationaux n'infliguent que très peu
08:43 sur les intentions de vote.
08:44 Et il n'y a rien, c'est-à-dire qu'il se passe un attentat dans un pays,
08:47 si vous voulez, il se passe une agression à côté,
08:49 ou un pays vous attaque,
08:50 il y a très peu de choses qui bougent dans les intentions de vote,
08:52 et ça, c'est assez étonnant.
08:53 - Non, le gars, en Ukraine, ça ne marche pas,
08:55 ça n'imprime pas dans la tête des gens,
08:56 et même, je dirais que les déclarations d'Emmanuel Macron,
08:59 là, très offensives sur l'Ukraine,
09:01 ça peut être contre-productif,
09:03 parce que quand il a parlé des troupes au sol en Ukraine,
09:06 une partie des Français étaient très effrayés, justement,
09:09 par cette éventualité.
09:10 Et deuxième chose qui ne marche pas,
09:12 c'est cette bataille contre l'extrême droite,
09:14 cette espèce de menace que représente l'extrême droite,
09:16 il l'a déjà fait en 2022, ça ne marche plus du tout.
09:19 Et ça, je pense que c'était une erreur d'invoquer ça.
09:21 Il n'a pas été très imaginatif, il faut dire, sur cette campagne,
09:24 mis à part les personnalités, il n'y a pas beaucoup de choses à vendre.
09:27 - On verra ce que ça donne avec les résultats,
09:29 donc, qui sont attendus dimanche soir à Nice.
09:31 - Oui, à partir de 19h, Europe 1 et CNews se mobilisent
09:34 pour vous proposer une grande soirée électorale spéciale,
09:37 élection européenne.
09:38 Comment la France va voter ? Qui l'emportera ?
09:41 Dès 19h, vous aurez un point sur la participation
09:43 et à 20h, les premières estimations.
09:45 Grande soirée électorale de 19h à 22h sur Europe 1 et CNews,
09:48 présentée par Laurence Ferrari et Pierre Devino.
09:50 - Allez, on se retrouve dans un instant
09:52 pour le journal des médias de Julien Pichenet.

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