Vesto, le matériel reconditionné pour la restauration professionnelle

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00:00Donc vous avez créé Vesto, vous allez pitcher pour nous dire concrètement ce que c'est, et on y revient juste après. Vous êtes prêts ?
00:06C'est parti !
00:09Vesto c'est parti d'un constat très simple. Il y a chaque année, en France, entre 45 et 50 mille tonnes de matériel de restauration
00:16professionnel qui sont jetés à la poubelle. Pourtant, plus de la moitié de ce matériel
00:20fonctionne ou pourrait très simplement encore fonctionner.
00:23La raison pour laquelle ce matériel est jeté, c'est qu'il n'y a absolument aucune solution qui permette au restaurateur de le faire simplement, de lui donner
00:29une seconde vie.
00:30Et c'est pour cette raison là qu'il y a quatre ans, avec mes associés Wilfried et Anne-Laurenne,
00:34on a décidé de prendre le taureau par les cornes et de créer Vesto. Aujourd'hui, Vesto c'est une filière
00:40industrielle et solidaire de reconditionnement de matériel de restauration. C'est donc une entreprise de l'économie sociale et solidaire
00:46qui intervient depuis la collecte du matériel, le démontage des cuisines, jusqu'à la réimplantation de matériel reconditionné.
00:53Entre temps, le matériel transite par notre usine à Compens, dans lequel il est intégralement reconditionné
00:58techniquement, puis cosmétiquement, c'est-à-dire qu'on va à la fois réparer et à la fois nettoyer les équipements avant de les remettre en circulation.
01:05Et tout ça pour à peu près la moitié du prix du matériel neuf.
01:09Merci, merci pour votre pitch Bastien Rambeau. Vous en pensez quoi autour de la table La France Bouge ?
01:13Julien Villerey, patron de l'innovation chez EDF. D'abord, je trouve que c'est, un, une excellente idée, surtout quand on arrive sur un marché
01:20que personne n'a pris, donc bravo, c'est une très très bonne observation.
01:22Vous étiez seul là, j'imagine.
01:24On n'est vraiment pas très nombreux aujourd'hui.
01:26Donc ça c'est vraiment une très bonne, d'abord c'est une très bonne chose en termes de business, sauf que je m'occupe aussi des start-up pour EDF,
01:32donc je suis très attentif à ce genre d'initiative, et donc bravo. Et puis par ailleurs, je pense que tout ce qui est réemploi,
01:38réutilisation, c'est quelque chose d'absolument essentiel, surtout dans les grandes entreprises.
01:41Si je prends l'exemple d'EDF, on a mis en place toute une filière, nous, de réemploi, de réutilisation, en particulier pour les matériels informatiques et les bureaux.
01:47Parce que figurez-vous qu'une grande entreprise, ça a plein de bureaux partout et ça déménage tout le temps.
01:51Et donc comment on réutilise ce matériel, comment on le donne à des associations quand il n'est plus tout à fait aux normes pour nous, etc.
01:56C'est des choses qui s'organisent, et je trouve ça très vertueux.
01:58Votre objectif, c'est que 20% des achats des collectivités, des professionnels,
02:03soient tournés vers cette seconde main, c'est-à-dire qu'on ait ça en tête tout le temps.
02:07C'est non seulement notre objectif, mais c'est aussi une obligation légale.
02:10C'est la loi AJEC qui est passée en 2020, qui dit qu'il faut, voilà, 20% des budgets des collectivités
02:14doivent être tournés vers la seconde main. Nous, notre objectif, c'est de leur permettre de le faire.
02:19Voilà, il y a la loi AJEC, mais vous, votre objectif, c'est de les accompagner pour pouvoir atteindre cela.
02:24Marie-Georges ?
02:25C'est très intéressant parce qu'autour de la table, en fait, on a les deux instruments
02:30de la solution au réchauffement climatique.
02:32D'un côté, il faut décarboner, c'est-à-dire il faut passer
02:35d'utilisation d'énergie fossile à des énergies décarbonées, donc du nucléaire ou du renouvelable.
02:40Et de l'autre côté, en fait, il faut produire de manière non linéaire.
02:44Vous savez, la production jusqu'à présent, c'est on extrait un matériau de la nature,
02:48ce qui déjà consomme énormément d'énergie et puis ce qui prend toutes les ressources naturelles.
02:52On fabrique quelque chose de neuf, on le vend, et ensuite, la fin de vie, c'est la catastrophe.
02:57C'est dans une décharge, c'est dans les pays en développement, etc.
03:00Et ça continue de polluer.
03:02Il faut passer de cette économie linéaire à une économie circulaire,
03:05c'est-à-dire continuer à produire,
03:08mais produire avec des choses qu'on a déjà extraites une fois de la nature.
03:11Donc, en fait, on réutilise, on réutilise les matériaux.
03:15Les matériaux, aujourd'hui, dans le monde, qui sont consommés par l'économie mondiale,
03:18c'est 100 milliards, 100 milliards de tonnes de matériaux consommés par l'économie mondiale.
03:23Sur ces 100 milliards, aujourd'hui, il y en a 90%, 92% qui sont d'origine vierge.
03:29Ça veut dire qu'on n'en a que 8% qui sont d'origine recyclée.
03:32Ce qu'on doit pousser au maximum aujourd'hui, c'est le recyclage,
03:36parce que, de toute façon, on est aux limites planétaires.
03:38Sinon, on ne pourra plus fabriquer de choses neuves de toute façon,
03:41que ce soit une usine, un four ou un batteur industriel pour la restauration,
03:47un t-shirt pour se vêtir.
03:49On n'a pas assez de ressources planétaires,
03:52et on émet trop de carbone en produisant industriellement.
03:57Donc, on est obligé d'aller vers ces solutions circulaires.
03:59Donc, je trouve ça assez formidable que vous l'ayez fait à l'échelle industrielle,
04:04c'est-à-dire pas vous et moi, où on peut acheter des vêtements sur une seconde main, etc.
04:09Oui, on va faire du troc.
04:11Bon, mais voilà, mais c'est à l'échelle...
04:13Bon, là, on est sur une filière, la restauration.
04:15On est sur un processus industriel.
04:17On est sur un processus industriel, on est sur de l'équipement industriel.
04:20Ce que je trouve super dans votre site, c'est que c'est vraiment comme une place de marché.
04:23On est un professionnel de la restauration.
04:25On peut choisir si on a besoin d'une armoire froide,
04:28si on a besoin d'un mixeur électrique, si on a besoin...
04:31Bon, voilà, on peut choisir son produit.
04:32On voit combien il coûte.
04:33On voit la réduction qu'on fait par rapport à si on l'achète neuf,
04:36parce que c'est beaucoup plus économique, évidemment,
04:38de l'acheter de seconde main que de l'acheter neuf.
04:41Et là, on a quelque chose d'intéressant,
04:42parce qu'on a une amorce de quelque chose d'industriel.
04:46Et c'est uniquement pour les professionnels ou est-ce que moi,
04:48en particulier, je peux acheter une cuisinière d'un grand restaurant ou même une casserole ?
04:53Alors, c'est ouvert à tous.
04:54On a aujourd'hui des restaurateurs, des collectivités,
04:56des agriculteurs qui viennent s'équiper.
04:57Là, c'est les professionnels, donc ce n'est pas Benjamin.
05:00Il peut s'il veut acheter un matériel professionnel.
05:03C'est le matériel qui est discriminé,
05:05c'est-à-dire qu'on ne fait que 100% de matériel professionnel
05:07à destination de tous les utilisateurs qui veulent du matériel pro.
05:10Si vous êtes parmi nous ce soir, Bastien Rambeau, cofondateur et CEO de Vesteau,
05:14c'est d'abord parce que vous êtes aussi présent au Forum de Giverny demain.
05:18Oui, tout à fait.
05:19Pourquoi ? Pourquoi une start-up comme Vesteau,
05:22il va avoir énormément de grands patrons, de chefs d'entreprise ?
05:26Quel est, vous, votre intérêt ?
05:28De les rencontrer, de proposer ?
05:30Quel est votre rôle au sein du Forum de Giverny ?
05:32On a eu la chance d'être lauréat du palmarès qui a été fait par le Forum de Giverny,
05:38des personnalités de moins de 40 ans qui font l'écologie.
05:40Et c'est vraiment quelque chose qui a été un changement de dimension pour nous,
05:44de nous rendre compte qu'on pouvait aussi sortir des milieux
05:49de l'économie sociale et solidaire dans lesquels on évolue au quotidien
05:52et aller nous intégrer dans les milieux du business plus conventionnel
05:56pour venir apporter cette touche d'économie sociale et solidaire,
05:59cette touche d'innovation durable qui est nous et notre ADN la plus profonde
06:04à des grands groupes qui, en fait, en sont friands.
06:06Je pense qu'on n'avait pas le courage peut-être de toquer aux bonnes portes
06:09grâce au Forum de Giverny, la porte s'est ouverte devant nous.
06:12La porte s'est ouverte et vous allez rencontrer des tas de personnes.
06:15Aujourd'hui, vous avez une usine qui est assez productive,
06:18mais vous devez vous attaquer aussi à tous les enjeux de développement.
06:21Là-dessus, il vous faut de l'accompagnement.
06:23Donc Marie, Georges, vous savez étudier évidemment les...
06:28Comment pouvons-nous aider ce soir, Bastien Rambeau sur Europe 1 pour...
06:31Alors évidemment, Elisabeth, quelques petits conseils, puisque c'est mon rôle.
06:36Non, la première chose, c'est que Vesto m'a beaucoup fait penser à une autre entreprise,
06:42l'économie sociale et solidaire, qui vous ressemble, qui s'appelle Envie Autonomie.
06:45Je ne sais pas si vous les connaissez.
06:46Ils font la même chose que Vesto, mais pour le matériel médical.
06:50Vous savez, un lit médicalisé,
06:53des fauteuils roulants quand on se casse un membre, etc.
06:57Donc ça, c'est du matériel qui coûte très cher.
07:00Et là, pareil, ils ont mis en place une filière industrielle de collecte et de recyclage.
07:05Et ils sont accompagnés par la Fondation Accenture.
07:07C'est pour ça que je les connais très bien.
07:08Donc on les a accompagnés en mécénat de compétences.
07:11Et donc, j'espère que demain, vous trouverez peut-être de l'aide de ce type.
07:15Peut-être d'Accenture, peut-être d'autres entreprises présentes à Giverny.
07:18Des clients aussi, parce que des acteurs de la restauration collective
07:22qui pourraient passer par votre solution, il y en a énormément.
07:24J'ai vu qu'il y avait Sodexo, demain, qui était présent à Giverny.
07:28Vous avez peut-être rencontré pendant les JO, puisque Sodexo Live,
07:31c'est ceux qui ont ouvri tous les athlètes.
07:33Oui, complètement.
07:33Donc on a travaillé avec Sodexo, Sodexo pour le village des athlètes,
07:36avec Sodexo Live pour les 13 sites de compétition sur lesquels on a travaillé.
07:41Et je me suis dit que, probablement, votre principal frein,
07:45c'était que les acteurs de la restauration ne vous connaissaient pas.
07:49C'est-à-dire qu'au moment où ils doivent acheter du matériel, ils ne savent pas.
07:51Ils n'y pensent pas et ils ne savent même pas que ça existe.
07:53Ils ne savent même pas que ça existe.
07:54Et je me disais, dans quelle mesure vous ne pourriez pas essayer de vous insérer,
08:00de travailler avec soit directement des acteurs plus classiques,
08:04dont des acteurs qui font de la vente neuve et qui seraient assez contents,
08:07peut-être, de développer une branche ou une activité reconditionnement.
08:11On sait toujours que pour un acteur de l'économie classique,
08:14on va dire que c'est assez compliqué de développer ce type de business.
08:17Peut-être que si vous, vous êtes là pour le faire avec eux
08:19et bénéficiez un peu de ces synergies, parce qu'eux, ils ont les réseaux de vente,
08:24ils ont les représentants de commerce, ils ont les grossistes, etc.
08:27Pour eux, ça peut être une deuxième offre.
08:30Et pour vous, ça peut être un moyen de vous intégrer dans le circuit classique,
08:34ne serait-ce que pour faire connaître votre offre
08:36et que vous soyez une vraie alternative, d'une certaine manière,
08:39à l'achat d'un matériel neuf.
08:42Et puis, je me suis dit aussi que vous cochez pas mal de cases
08:45en matière de RSE, pour le coup, pour les grandes entreprises.
08:50Ça pourrait intéresser la censure.
08:51Non, mais disons, vous avez des clients qui, aujourd'hui, travaillent déjà avec vous,
08:56qui peuvent vous recommander à d'autres clients, pourquoi pas incentiver,
09:00y compris financièrement, vos clients actuels,
09:03qui vous aident à développer le business auprès d'autres clients
09:06qui sont des partenaires, etc.
09:07Donc, peut-être mettre ça en place.
09:09Et aussi sur la mesure de l'impact.
09:10Aujourd'hui, si vous êtes capable de dire à une entreprise,
09:13vous êtes capable de dire à une entreprise de restauration collective,
09:17passez par nous pour acheter un équipement.
09:19Ça vous permet d'économiser tant d'équivalent en carbone.
09:24En fait, vous les aidez parce que vous leur donnez des chiffres
09:26et les entreprises, on l'a dit au début de l'émission,
09:27aujourd'hui, elles doivent reporter de manière quantitative, hyper précise
09:33sur leurs bilans carbone, leurs économies carbone, etc.
09:36Et donc, vous, si vous leur donnez cet argument-là,
09:38c'est un argument de plus pour les inciter à travailler avec vous.
09:41Mais ce que vous dit Marie-Georges, ce soir, Bastien Rambeau,
09:44j'imagine que vous l'avez évoqué pendant les JO,
09:46quand on travaille au quotidien avec Sodexo.
09:49Ce qui est très intéressant, c'est que c'est un chiffre qu'on connaît.
09:51On sait qu'à chaque fois qu'on reconditionne une tonne de matériel,
09:53c'est 10 tonnes de CO2 que l'on évite.
09:55Ce que dit Marie-Georges, c'est peut-être qu'en face, ils ne le savent pas.
09:56C'est exactement ça.
09:57C'est que pour nous, c'est tellement une évidence qu'on n'en parle pas.
10:01Tout ce qui est évident, en fait, n'est pas évident.
10:03Ça, c'est vraiment la base.
10:06Vous restez autour de la table de la France Bouge tous les quatre.
10:09On va continuer à parler de RSE ce soir sur Europe 1.

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