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Aujourd'hui dans "Punchline", Mickaël Dorian et ses invités débattent du nouveau tandem Emmanuel Macron / Michel Barnier, ou "quand le nouveau monde se heurte à l'ancien monde". Comment ce nouveau duo président / Premier ministre va-t-il réussir à composer ?
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Transcription
00:00Nathan Devers, quand l'Ancien Monde se heurte au Nouveau Monde,
00:03c'était l'image de cette passation de pouvoir, hier,
00:06entre Gabriel Attal et Michel Barnier.
00:10Tous les opposent, ces deux personnalités politiques.
00:14Sans parler de l'âge, seulement.
00:17Et encore une fois, Michel Barnier
00:21n'a pas hésité à le faire remarquer à plusieurs reprises dans son discours.
00:25Oui, bien sûr, et c'est d'ailleurs peut-être pour cette raison
00:28que son déficit de notoriété deviendra peut-être une qualité.
00:33Quand on regarde...
00:34D'ailleurs, je pense que la mission principale
00:36que le Premier ministre va avoir aujourd'hui,
00:38ça va être de remettre de la qualité dans le débat démocratique
00:41qui a été vraiment abîmé au cours des derniers mois
00:44et peut-être des dernières années,
00:46et peut-être d'ailleurs qu'on définira plus tard le macronisme
00:49comme une sorte de populisme des élites.
00:51Parce qu'il me semble, en tout cas, qu'on est dans une situation
00:54où, de tous les bords politiques,
00:55on est rongé par un populisme
00:58ou une démagogie, appelons ça comme on veut,
01:00ou en tout cas une sorte de médiocrité,
01:02qui est en train de prendre du niveau.
01:03Quand on regarde les gens qui ont eu un gain de notoriété
01:07soudain au cours des dernières années...
01:10Prenons le cas de Gabriel Attal.
01:12Gabriel Attal, je ne remets pas du tout en cause ses qualités politiques,
01:15ses compétences personnelles, la sincérité de son trajet.
01:19Mais pourquoi a-t-il été célèbre ? Parce qu'il était jeune.
01:21Et on a vu que c'était l'argument, du jour au lendemain,
01:23les gens disaient que c'était le plus jeune Premier ministre
01:25de la Ve République. C'est formidable.
01:27Il a l'air dynamique, il a des supers costumes,
01:29il fait des sourires.
01:30Mais ce n'est pas une qualité.
01:31Bien sûr. Quand on regarde quelqu'un comme...
01:35Lucie Castex,
01:36le quart d'heure de notoriété warholien
01:39qu'elle a eue au cours de cet été, c'est lunaire.
01:41C'est pas pour ses costumes, en revanche.
01:43Non, c'est pas pour ses costumes, mais c'était lunaire.
01:45Quand on regarde quelqu'un comme Jordan Bardella
01:49et qu'on voit qu'une des grandes raisons de sa popularité,
01:51notamment chez les jeunes,
01:53ce sont les vidéos qu'il fait sur TikTok
01:55et qui durent 45 secondes,
01:56où on le voit en train de manger des bonbons.
01:58Je veux dire, dans tous les cas, la notoriété politique aujourd'hui,
02:01je parle même pas de ceux qui deviennent célèbres
02:03en disant des immondices.
02:04On a vu ça depuis une dizaine de mois,
02:06notamment dans une partie de la gauche, mais pas que.
02:09Bref, la notoriété politique aujourd'hui,
02:12c'est vraiment pas une qualité.
02:15C'est un peu la différence
02:16entre les gens qui font du sport pour le physique ou pour le cardio.
02:19Il me semble que là, chez Michel Barnier,
02:22et il n'est pas le seul,
02:23il y a, vous en avez parlé mieux que moi,
02:25moi, je ne le connais pas personnellement,
02:26mais manifestement, un vrai sens de l'État
02:29et une vraie trajectoire de serviteur de l'État.
02:31Michel Barnier, Bernard.
02:32Michel Barnier, c'est quelqu'un d'autre.
02:34Il y a aussi une différence qui vient de la notion de gestion.
02:37Olivier Vial.
02:38On voit dans les nouvelles générations,
02:39celles que vous avez citées,
02:42qu'on est beaucoup dans l'immédiat.
02:43Et en fait, la politique est devenue la politique de l'immédiateté.
02:46Et effectivement, malheureusement,
02:48les politiques et les médias sont là-dessus.
02:50Et Michel Barnier va devoir composer aussi avec ça.
02:52Bien sûr, il va devoir composer avec ça, vous avez raison de le dire.
02:54En fait, lui, il n'est pas du tout en immédiateté.
02:56Mais il a des différends clairs et affichés avec ce monde-là.
02:59Avec Gabriel Attal, on l'a vu.
03:02Avec Emmanuel Macron,
03:05tant dans la forme, d'ailleurs, que dans le fond.
03:07Il va, d'une certaine façon, devoir mettre de côté aussi
03:10tous ces différents.
03:11Il va devoir composer aussi, d'une certaine façon,
03:14avec Emmanuel Macron.
03:15Écoutez justement ce qu'il disait
03:16au sujet du président de la République en 2021.
03:20Michel Barnier, écoutez.
03:23Après dix ans du couple Hollande-Macron,
03:26qui a causé tant de torts à la France,
03:28nous en avons assez.
03:30Et le temps est venu de réparer notre pays.
03:33Je dis réparer parce que les dégâts sont considérables.
03:37Vous ne voulez plus, nous ne voulons plus à l'Élysée
03:40celui qui a reculé dès le début de son mandat
03:43face aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes,
03:46de celui qui a laissé prospérer le désordre,
03:48de celui qui considère
03:50qu'il n'existe pas vraiment de culture française,
03:53du premier président qui n'a pas été en mesure
03:56de conduire à bien la réforme des retraites.
04:00Sabrina Medjibeur, Emmanuel Macron a quand même nommé
04:03un Premier ministre qui n'est vraiment pas tendre envers lui.
04:06Oui, il l'a nommé, je pense,
04:09non pas en raison certainement d'un retournement de veste,
04:13mais certainement et surtout, je pense,
04:15en raison de ses compétences que nous avons indiquées précédemment
04:19et surtout son sens de l'intérêt général,
04:22qui a d'ailleurs été très marqué
04:24lors de ce discours et de cette passation de pouvoir,
04:27où, effectivement, on a vu un Gabriel Attal
04:29très représentatif de cette société adulescente,
04:33narcissisante, intolérante à la frustration,
04:36imbibée de son moi grandiose,
04:38et un Michel Barnier très calme, peut-être même austère,
04:41et ça, ce n'est pas dérangeant,
04:43et plutôt, évidemment, porté sur l'intérêt général.
04:46Donc Emmanuel Macron, c'est le président de la République.
04:50Je ne pense pas qu'il choisisse un Premier ministre
04:53en raison de ses affects.
04:55Je pense qu'il l'a choisi en raison certainement,
04:57d'une part, de la configuration institutionnelle
05:00et également de la capacité, encore une fois,
05:03à être un équilibriste et à porter un projet politique
05:06qui va dans le sens de l'intérêt général
05:09au regard des enjeux sociétaux, politiques et économiques.
05:12Vous savez les différents qu'il existe aussi en politique.
05:14On peut imaginer, Louis Dragnel, que ça lui a coûté,
05:17d'une certaine façon, au président de la République,
05:18de faire ce choix.
05:20Ça lui a coûté, puisque déjà,
05:21Michel Barnier n'est pas le premier choix d'Emmanuel Macron.
05:24Il est arrivé à l'issue d'une litanie
05:26de je ne sais pas combien de noms,
05:27et des noms, d'ailleurs, qui montrent qu'Emmanuel Macron
05:31n'avait pas véritablement de choix politique en tête.
05:33Quand vous passez de Thierry Baudet à Laurent Berger,
05:36en passant par Bernard Cazeneuve,
05:37Xavier Bertrand, et vous terminez par nommer Michel Barnier,
05:41ça montre qu'en fait, le raisonnement du président
05:43n'était pas politique, il était mathématique.
05:45Et c'est la première fois qu'on est confronté
05:48à une telle décision, un tel choix.
05:50Je ne critique pas le choix de Michel Barnier,
05:52mais la seule question qui obsédait le président,
05:55c'est qui est-ce que je peux nommer qui ne sera pas renversé ?
05:59Et d'ailleurs, est-ce que sur le plan humain,
06:00ils s'entendent, tous les deux ?
06:02Ils se respectent et ils se sont connus,
06:05notamment à l'occasion, au moment où Michel Barnier
06:07était commissaire européen, notamment en charge du Brexit.
06:10Son interlocuteur à l'Elysée était Alexis Colère,
06:14et leurs relations sont bonnes.
06:15Et d'ailleurs, c'est Alexis Colère, qui lui, est plutôt issu de la gauche,
06:18qui a plaidé la possibilité que ce soit Michel Barnier
06:23à la tête de Matignon auprès d'Emmanuel Macron.
06:26Donc voilà, maintenant, oui, ils se connaissent.
06:28Il y a les mots que vous avez entendus, effectivement.
06:31Mais vous savez, si vous faites la liste de tout ce qu'ont pu dire
06:33même les actuels ministres démissionnaires
06:35d'Emmanuel Macron sur Emmanuel Macron,
06:37je pense qu'Emmanuel Macron n'aurait quasiment pas de gouvernement,
06:40à part des chouchous, des fans.
06:42Mais vous savez, après, c'est l'histoire de la longue vie politique française.
06:45Alors, je comprends que ça s'hésite.
06:47On a l'impression que tout ça est hypocrite et surjoué.
06:49Mais après, la politique, il y a un peu de pâte à modeler.
06:53C'est le jeu de la politique.
06:54C'est aussi des jeux d'alliance.
06:56Et je voulais simplement terminer par une chose.
06:58Moi, ce que j'ai trouvé fort à la passation des pouvoirs hier,
07:01j'ai l'impression, je peux me tromper, mais c'est la fin du macronisme.
07:05En fait, c'est l'illustration de la fin du fameux dépassement.
07:08C'est-à-dire que c'est la nomination...
07:10La nomination de Michel Barnier...
07:12La fin du en même temps.
07:14La rimelle revient dans son lit.
07:15En fait, c'est l'anti...
07:16Je ne dis pas que Michel Barnier n'incarne pas le dépassement et l'avenir,
07:20mais par rapport au concept politique qu'Emmanuel Macron avait porté,
07:23c'est le contraire de ça.
07:24C'est intéressant, ce que nous dit Louis Dragnel.
07:27Je vous poserai la question dans un instant,
07:28mais juste avant, il est 18h31 sur CNews et sur Oran.
07:31Tout de suite, c'est le rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
07:36Bonsoir, cher Michael, et bonsoir à tous.
07:39En Nouvelle-Calédonie, le couvre-feu entre 22h et 5h du matin
07:42a été prolongé jusqu'à la mi-septembre.
07:44Le haut commissaire de la République a également annoncé
07:46le prolongement des restrictions de vente d'alcool
07:48ainsi que des rassemblements.
07:50Ces mesures sont maintenues afin de prévenir les graves troubles
07:52à l'ordre public qui seraient susceptibles
07:54de se reproduire dans les toutes prochaines semaines.
07:57Un nouveau refus d'obtempérer dans les Alpes-Maritimes.
08:00Deux policiers ont été légèrement blessés hier à Cannes
08:02par un conducteur âgé de 15 ans seulement.
08:04L'adolescent a été interpellé près du lieu
08:06où le gendarme Éric Comine a été fauché par un chauffard récidiviste.
08:09C'était le 26 août dernier dans la ville de Mougins.
08:12Enfin, le groupe Casino supprimera plus de 3 000 postes
08:15dans le cadre du plan social qui avait été annoncé au mois d'avril dernier.
08:19C'est ce qu'ont indiqué plusieurs syndicats à l'agence France Presse
08:21aujourd'hui après une réunion du Comité social et économique
08:24qui s'est tenue à Saint-Etienne.
08:25Mais la direction n'a pas voulu confirmer ces chiffres
08:27et a précisé que tous les postes supprimés
08:29ne se traduiraient pas par des licenciements.
08:32Merci beaucoup, Simon Guillain.
08:33Il est 18h32 sur CNews et sur Europe 1.
08:37Et cette question avancée, juste avant le rappel de titre par Louis Dragnel,
08:40la nomination de Michel Barnier
08:43marque-t-elle la fin de la Macronie, selon vous, Nathan Devers ?
08:48En tout cas, ça annule l'élection de 2017 sur deux aspects.
08:52Le premier, c'est que, moi, je me souviens,
08:54le soir du deuxième tour de l'élection présidentielle,
08:57sur le plateau de télévision,
09:00c'était sur une autre chaîne, je crois, que je regardais,
09:03il y avait un politique de la majorité
09:06qui commentait le résultat à 20h05,
09:08et il a dit qu'on allait pouvoir commencer notre grand projet
09:10de changement des visages.
09:12J'avais trouvé cette formule tellement drôle,
09:13parce que, si vous voulez, à quel moment c'est un projet politique
09:16de dire que vous n'aimez pas vos politiques,
09:18on va vous remplacer leur visage.
09:19Il n'y avait aucune promesse...
09:21Enfin, c'était peut-être un lapsus, évidemment,
09:23mais ça en disait long.
09:24Deuxièmement, Emmanuel Macron, en 2017,
09:26les sondages le donnaient très élevé, voire gagnant,
09:28avant même qu'il ait sorti son programme.
09:31Et à un moment où on avait compris à peu près
09:33quel était son positionnement politique global,
09:36qu'il était libéral, etc.,
09:37mais on n'avait aucune vision précise de ce qu'il voulait faire,
09:39et son programme, sur certains sujets, était très ambigu.
09:41Tout à l'heure, on parlait de Notre-Dame-de-Lande,
09:43il y avait une page où il disait qu'ils allaient le faire,
09:45une page où il disait qu'ils n'allaient pas le faire,
09:46une page où il disait qu'ils allaient mettre un médiateur.
09:48Donc, si vous voulez, c'était très flou.
09:49L'impression que ça donne pour les Français,
09:51c'est qu'on a un peu l'impression que l'Ancien Monde
09:53est en train de se réveiller et de dire,
09:54bon, allez, c'est la fin de la récré.
09:56Ou alors c'est la fin de la parenthèse.
09:58Etait-ce le Nouveau Monde ?
10:00La réelle question, est-ce que c'était réellement le Nouveau Monde ?
10:04Ou est-ce que c'était une excroissance de l'histoire ?
10:06C'était même une aventure individuelle,
10:08parce qu'en réalité, Emmanuel Macron, depuis le petit siècle,
10:11n'a pas réussi à créer un vrai parti,
10:14il n'a pas réussi à créer une vraie idéologie.
10:16Il n'y a pas eu de macronisme, en réalité.
10:17En même temps, ils n'ont pas été très nombreux à y croire,
10:20et on a vu, effectivement, la fin, c'est la dissolution,
10:24parce que dès la fin de la dissolution,
10:26on a vu Gérald Darmanin redire qu'il y avait un clivage de droite
10:29au sein du parti et qu'il fallait que les gens de droite du parti
10:31soient à droite, et je pense que le retour
10:34à un clivage droite-gauche plus classique,
10:37qui est le seul clivage politique qui permet des alternances
10:39qui ne soient pas des alternances où on est une dramatisation
10:43qui fait qu'on est dans un discours moral et plus politique.
10:46Ça, effectivement, je pense que tout le monde y aspire,
10:49et ça ramènera un petit peu de sérénité dans les débats politiques.
10:52Alors, évidemment, cette situation, elle déplaît fortement
10:54aux membres du Nouveau Front populaire
10:56qui dénoncent un hold-up de la droite.
10:58Je vous propose d'écouter Alexis Corbière, interrogé sur LCI.
11:02Je ne vais pas lui faire des reproches.
11:04Il est cohérent, c'est un homme de droite.
11:06Un homme de droite, ça mène des politiques de droite.
11:08Et je ne suis pas d'accord, donc je ne vois pas pour quelle raison
11:11je ne censurerai pas ceux contre quoi je suis.
11:14Et même au-delà de ça, c'est quand même un peu piquant,
11:17presque baroque.
11:18Il y a eu une élection législative qui a eu lieu.
11:20Il y a un bloc cohérent qui s'est présenté devant les électeurs
11:23qui est arrivé en tête, c'est le Nouveau Front populaire.
11:24Je considérerais que la cohérence, c'est que, comme c'est les usages,
11:28que ce soit le choix de la première ministre choisie
11:31par le Front populaire, qu'il soit celui retenu par Macron,
11:33savoir Lucie Castex, mais il fait un choix
11:35d'aller choisir quelqu'un qui est lié au groupe qui fait 6 %
11:39et qui est quasiment un des plus petits groupes.
11:41Avouer que là, ça devient caricatural
11:42d'aller chercher ce qu'il y a de plus...
11:46de plus rejeté, si je puis dire, par les électeurs,
11:48ou le moins soutenu.
11:49C'est toujours le plus petit dénonceur.
11:51Sauf qu'Emmanuel Macron, il a proposé un premier ministre de gauche
11:54et ils n'en ont pas voulu.
11:56Ils n'en ont pas voulu, ils ont été beaucoup trop maquillés.
11:58Louis Dragnel.
11:58Ils étaient tous sous l'influence de Jean-Luc Mélenchon,
12:00qui ne voulait surtout pas gouverner,
12:02parce que lui, Jean-Luc Mélenchon, il n'y a qu'une seule chose qui compte,
12:05prochaine élection présidentielle en 2027.
12:07Ensuite, je trouve qu'il y a un paradoxe institutionnel
12:10dans ce qui est dit.
12:10Mais Emmanuel Macron, il a proposé Bernard Cazeneuve.
12:12Oui, mais toute...
12:14La gauche n'en voulait pas.
12:15Toute la gauche lui a tiré à boulet rouge.
12:17Enfin, quand vous avez des amis comme ça,
12:18vraiment, vous n'avez pas besoin d'ennemis.
12:20Mais il y a un immense paradoxe dans ce qui est dit
12:23par toutes ces figures de gauche,
12:25c'est que ce sont les premiers à vouloir un régime parlementaire.
12:28Sauf que quand vous êtes dans un régime parlementaire,
12:30si on se souvient de la Quatrième République,
12:32ce n'est pas forcément le plus fort qui gagnait.
12:34C'était le plus petit dénominateur commun.
12:36Celui qui est capable, c'est ce que disait Olivier Vial,
12:39le point d'équilibre, c'est celui qui était capable
12:41de réussir à faire travailler plusieurs formations ensemble.
12:44C'était celui-là qui arrivait à Matignon.
12:46Et donc, les premiers à défendre le retour à ce régime-là
12:49sont les premiers à le déplorer.
12:51En fait, ce sont les plus ardents défenseurs de la Ve République,
12:53ce qui les rend totalement dingues.
12:55Sabrina Medjibor.
12:56Oui, je suis d'accord.
12:57Il faut rappeler que le Nouveau Front Populaire
13:00déjà a mis du temps à trouver une tête
13:03qui allait émerger finalement et incarner la course
13:06à la nomination du Premier ministre.
13:09Et je rappelle également que le NFP avait appelé
13:13à censurer le gouvernement si Lucie Castex
13:15n'était pas désignée comme Premier ministre.
13:17Pire encore, ils appelaient à l'insurrection
13:20et aujourd'hui, ils appellent carrément à la destitution du président.
13:23Donc, ils n'étaient pas du tout dans une logique
13:25qu'attend cette configuration institutionnelle,
13:27c'est-à-dire la logique du compromis,
13:29ou en tout cas, l'apprentissage du compromis,
13:31même si Olivier Faure a quand même ouvert une brèche
13:34lors de la rencontre de Mme Castex
13:36avec toute l'équipe du Nouveau Front Populaire à l'Élysée.
13:38Donc, il était plutôt probablement, comment dire,
13:42orienté vers la possibilité d'établir des compromis.
13:46Sauf que le Nouveau Front Populaire,
13:48qui est plutôt soumis,
13:51ou en tout cas, qui est plutôt le substrat de la France insoumise,
13:54étant donné que d'un point de vue arithmétique,
13:56les insoumis sont plus nombreux
13:57et également l'incarnation idéologique,
14:00qui est celle de Jean-Luc Mélenchon,
14:02eh bien, ils ont plutôt une tendance à se mobiliser pour la cause
14:05au nom de Jean-Luc Mélenchon
14:07parce qu'il incarne le leadership de ce Nouveau Front Populaire
14:10et en totale antinomie de dialogue
14:13avec la possibilité, justement, d'établir un compromis,
14:16puisque d'emblée, ils avaient appelé à censurer le gouvernement
14:19si Mme Castex n'était pas nommée.
14:20Nathan Devers, un dernier mot.
14:22Je pense que le Nouveau Front Populaire a fait plusieurs grandes erreurs.
14:25La première erreur, c'était de construire une alliance
14:28sans tenir compte du fait que, parmi les gens qui s'alliaient,
14:31certains avaient eu des comportements absolument inadmissibles
14:34depuis un an, antirépublicains,
14:37reprenant des propos antisémites, etc.
14:40Et que, donc, à partir de là, ça a créé une situation
14:43où on a vu que des macronistes ont dit,
14:46évidemment, le Rassemblement national,
14:47mais même des macronistes et des macronistes nombreux,
14:49s'il y a un seul ministre insoumis au gouvernement,
14:52eh bien, ce sera la motion de censure immédiate
14:55et donc la tombée de ce gouvernement.
14:56Ça, c'était le fruit de leur alliance hâtive.
14:58La deuxième erreur qu'ils ont faite,
15:00c'est de laisser, de se donner une sorte de porte-parole
15:03qui a été Jean-Luc Mélenchon à 20h05 le soir des élections,
15:06en donnant l'interprétation officielle du résultat,
15:09qui était de dire, rien que le programme, tout le programme.
15:12Il y avait une autre interprétation qui aurait été de dire,
15:14écoutez, regardez, nous avons fait, nous, la gauche,
15:16une victoire surprise, éclatante, que personne ne voyait venir.
15:19Maintenant, nous sommes dans le dialogue et nous ne nous fermons pas.
15:22Le seul point sur lequel ils ont raison,
15:24c'est qu'à supposer que le Rassemblement national,
15:26c'est pas encore certain,
15:28mais devienne une sorte de centre de gravité
15:30qui tient l'épée de Damoclès sur Michel Barnier
15:32et sur le gouvernement, ce serait paradoxal.
15:35Parce que parmi les leçons qu'on peut tirer des élections législatives,
15:37il y en a une, c'est que les Français ont dit,
15:39nous voulons faire barrage au RN.
15:40Ça, c'est incontestablement une leçon,
15:42une leçon qui n'était pas prévue,
15:43d'ailleurs que les sondages n'avaient pas vu venir à ce point.
15:46Et donc, si vous voulez, si quand les Français...
15:48Parce que sinon, on peut pas tirer une seule leçon,
15:50tellement la France était divisée en trois blocs,
15:52en tout cas l'Assemblée, au terme de ses législatives.
15:55Mais si la seule leçon absolument claire de ces élections
15:58n'est pas respectée par le choix de ce Premier ministre,
16:02je ne parle pas de lui, mais en tout cas dans une configuration
16:05où il dépendrait de Marine Le Pen
16:06et donc où il devrait faire des concessions vis-à-vis d'elle,
16:09là, à mon avis, c'est problème.
16:10Mais ça, ça serait de leur responsabilité,
16:11parce qu'ils seraient dépendants de Marine Le Pen
16:13que si eux décident de ne pas le soutenir.
16:15Allez, la pause.
16:16J'ai plus la possibilité de le soutenir
16:17si je pense que Marine Le Pen est trop importante.

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