• il y a 3 semaines

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ensemble, ils reviennent sur le séminaire gouvernemental ou le Premier ministre, Michel Barnier, tente de forger un "esprit d'équipe".
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00On va en parler demain plus avant, je voudrais qu'on écoute Antoine Armand, le ministre de l'économie.
00:04Il était l'invité ce matin de la grande interview Europe 1C News avec Sonia Mabrouk.
00:09Il anticipait ce séminaire gouvernemental où forcément toutes les opinions du gouvernement sont là et elles ne sont pas tout à fait pareilles.
00:18Avec d'autres membres du gouvernement, nous avons une sensibilité qui est différente.
00:22C'est la première fois sous la Vème République qu'il y a une coalition,
00:25c'est-à-dire des partis qui ne sont pas ensemble partis aux élections et qui se retrouvent à gouverner ensemble.
00:29C'est nouveau et on apprend. Il y a quelque chose qui est très important et qu'on peut partager quelle que soit notre sensibilité politique,
00:35c'est le besoin d'autorité à l'école, dans la rue, vis-à-vis de nos compatriotes, y compris dans la crédibilité de l'État.
00:43Mais les mots sont importants. Par exemple, Bruno Rotailleau dit « mexicanisation ».
00:46Le ministre Daragon dit « l'étranger qui assassine dehors ». Vous êtes à l'aise avec tout cela ?
00:51Je suis ministre des Finances d'un pays qui a 3 000 milliards de dettes, plus de 6 % de déficit.
00:56Croyez bien que je suis concentré sur cette tâche et je crois que les Français demandent au ministre des Finances de s'occuper des finances du pays d'abord.
01:02Madame Mabrouk, je ne répondrai pas à votre question.
01:05Je crois qu'Antoine Armand a bien pris des notes depuis sa première sortie un ou deux jours après sa nomination sur le RN qui était sorti de l'arc républicain.
01:13Désormais, il veille bien à ne pas sortir de l'arc posé par Michel Barnier dans le cadre de son gouvernement.
01:21D'ailleurs, je pense à Michel Barnier. J'espère qu'il se remet bien de son opération parce que la gestion de ce gouvernement assez disparate et qui a du mal à marcher qu'en un seul homme...
01:31Il a reçu 41 ministres au tour de la table aujourd'hui.
01:34Oui, c'est son autorité. Au titre de Premier ministre, il a l'autorité pour faire cela.
01:40Maintenant, on a le sentiment que des notes ont été prises. On a même l'impression que Didier Migaud et Bruno Retailleau peuvent s'entendre.
01:51Ils vont faire une sortie ensemble à Marseille.
01:54Ça sera très attendu. On observera les gestes et les œillades et on verra si Didier Migaud reprend...
02:04On verra s'ils sont main dans la main comme Helmut Kohl et François Mitterrand à une époque.
02:07Didier Migaud reprend illico presto les propos de Bruno Retailleau sur la mexicanisation à Marseille.
02:14Pour résumer, je dirais que cette homogénéisation du discours du gouvernement a l'air d'être plutôt en bonne voie.
02:23Les ministres ont compris qu'il y avait des erreurs à ne plus commettre, mais ça ne tient pas à grand-chose.
02:31Il faut quand même rappeler que M. Barnier a un seul objectif, c'est de faire passer son budget.
02:36C'est donc d'obtenir que le RN ne vote pas la censure.
02:40Et ça, c'est son seul et unique objectif du moment.
02:43En tout cas, il y a d'autres ministres qui font moins gaffe, entre guillemets.
02:47Ça a été, d'une certaine manière, le cas d'Agnès Pannier-Runacher qui était l'invité du grand rendez-vous Europe 1C News Les Echos.
02:53Et quand, avec Mathieu Bocoté hier, nous lui demandions si elle était d'accord avec la politique des charters
02:59qu'applique Bruno Retailleau sur le même modèle que Nicolas Sarkozy et encore avant lui, Charles Pascua, voilà ce qu'elle répond.
03:06Moi, je ne partage pas cette vision.
03:08Je vous le dis très simplement parce que je souhaite qu'on ne soit pas dans la distraction,
03:13mais qu'on s'intéresse aux causes fondamentales de l'immigration.
03:19Jean-Michel Salvatore.
03:20Une mauvaise choisie, une distraction. On ne l'avait pas vu venir avec Mathieu.
03:24En fait, elle entérine le fait qu'ils ne sont pas d'accord, mais ça a une signification politique.
03:30Ça veut dire que finalement, pour la première fois depuis très longtemps, peut-être depuis Jospin,
03:34on n'a pas un gouvernement monocolore, mais on a un gouvernement pluriel.
03:39Et en fait, on a une coalition avec des gens qui assument qu'ils ne sont pas d'accord.
03:44Une cohabitation, presque.
03:45Parce qu'il y a une cohabitation avec Macron, mais il y a aussi une cohabitation à l'intérieur du gouvernement.
03:49Et chacun assume de ne pas penser exactement la même chose.
03:52Antoine Armand le disait très bien.
03:54Finalement, il ne veut pas répondre, mais on voit bien ce que ça veut dire.
03:58Là, sur un sujet extrêmement important, elle reconnaît qu'elle n'est pas d'accord.
04:04Mais ce que Barnier leur a demandé, en fait,
04:06ce n'est pas forcément de parler d'une seule voix parce que c'est impossible,
04:09mais il leur a demandé plutôt du respect, de l'écoute et de la bonne foi.
04:13Et ça serait déjà pas mal.
04:15Mais M. le Communicant, Jean-Michel Salvator, c'est important.
04:18Adi-Espagne Réunacher, hier, a eu du mal à sortir finalement ce mot de distraction.
04:23Avant, quand on l'a questionné, on est allé plusieurs fois la questionner là-dessus.
04:28Elle nous disait que le principe, c'est d'appliquer la loi.
04:32On a déjà tout un panel législatif qui permet d'appliquer la loi.
04:36C'est ce qu'a fait Dupond-Moretti avec les lois qu'il a mises en place, etc.
04:40Et puis, finalement, elle le sort, ce mot de distraction.
04:45Ça veut dire quoi ?
04:46Ça veut dire qu'elle fait elle-même dû en même temps en disant
04:49« Je suis ministre, donc je suis légitime dans ce gouvernement et ce gouvernement travaille. »
04:57Mais en même temps, j'ai un électorat qui m'a allié pour ce que je suis,
05:01c'est-à-dire dans la Macronie, mais à gauche de la Macronie.
05:05Pourquoi est-ce qu'elle finit par s'aider contrairement à Antoine Armand ?
05:09Moi, je pense que sa position n'est pas tenable.
05:12Elle n'est pas tenable parce que, si vous voulez, d'abord...
05:16D'abord, Retailleau est l'homme fort du gouvernement,
05:20quoi qu'on en dise et quoi qu'on en pense.
05:22Il est le premier à avoir nommé un vrai sujet,
05:26qui est le sujet du narcotrafic.
05:29Il a mis des mots sur le phénomène alors que personne ne voulait nommer tout ça.
05:33Il a parlé de mexicanisation, il a parlé de narcomicides,
05:37il a parlé de narco-racailles.
05:39Il a dit que l'immigration n'était pas une chance pour la France.
05:41Il a dit que l'immigration n'était pas une chance,
05:43et il sait très bien qu'il a Barnier pour lui.
05:45Même si Barnier, évidemment, est assez habile,
05:48il sait très bien que Barnier le soutiendra.
05:50Et là, elle met en cause quand même la politique de Retailleau
05:54quand elle dit, finalement, on n'a pas attendu Retailleau
05:57et les instruments législatifs existent et sont suffisants
06:01pour lutter contre le narcotrafic.
06:03Et là, elle va être obligée de manger son chapeau.
06:06Un, parce que Retailleau a un projet et veut faire passer deux lois
06:10et deux, parce que Dupont-Moretti avait également à l'étude
06:14une loi avant la dissolution.
06:18Donc, si vous voulez, il me semble que sa position n'est pas tenable.
06:21On est dans la posture, elle incarne la gauche de la Macronie.
06:24Elle est dans la posture, mais à mon avis,
06:26elle ne va pas pouvoir continuer très longtemps comme ça.
06:30On peut parler de posture, mais je parlerais aussi de troubles cognitifs.
06:32C'est-à-dire qu'on a atteint la limite de ce qui est tolérable intérieurement
06:36en termes de positionnement idéologique.
06:38C'est-à-dire qu'elle appartient à un gouvernement
06:40avec des ministres dont elle ne partage absolument pas les vues
06:43comme on l'a vu avec Bruno Retailleau.
06:45Et pour autant, elle y reste.
06:48Donc, on est dans un grand écart permanent
06:50qui oblige à des circonvolutions intellectuelles
06:54mais tellement poussées que même en plateau,
06:57elle n'a pas réussi à anticiper ce type de questions.
07:02Et elle travaille, parce qu'elle revenait tout juste
07:05de la COP16 Biodiversité à Cali en Colombie
07:08où de nombreux sujets ont été mis sur la table.
07:12Après, il y a eu un vote un peu truqué
07:16où il n'y a pas eu le quorum suffisant
07:19pour faire passer des mesures fondamentales
07:23pour la biodiversité et pour le climat.
07:26Mais elle est au travail, en tout cas dans son périmètre.
07:30Mais elle devrait y rester et savoir répondre
07:32comme le ministre de l'économie, beauté en touche.
07:35Et à la limite, personne n'est dupe.
07:37On le sait bien que c'est un assortiment
07:39de personnes qui ne partagent pas les mêmes vues.
07:41Après, je ne veux pas faire de science exacte ou infuse
07:43mais une interview sur une heure
07:47et une interview sur 15 minutes
07:49comme Antoine Armand ce matin,
07:51ce n'est pas exactement pareil.
07:52C'est-à-dire qu'on a plus de distance
07:54évidemment pour aller la chercher.
07:56Et puis d'autres,
07:58par le passé dans cette maison,
08:00ils sont allés aussi au mortier.
08:02Donc à un moment donné,
08:04on finit par obtenir une réponse.
08:06Jean-Michel Salvatore ?
08:07Elle n'a pas non plus un poids politique considérable
08:09Madame Pannier-Runacher.
08:11C'est la gauche de la Macronie.
08:13Sans doute, mais elle n'a pas un poids politique très important.
08:15L'opinion n'est pas de son côté.
08:17Il n'y a qu'à regarder tous les sondages
08:19qui montrent que finalement les thématiques
08:21développées par Ottaïo sont soutenues
08:23par 70, 75, 80% des Français.
08:25Et souvenez-vous,
08:27quand Mme Pannier-Runacher avait dit
08:29« Si je n'ai pas mon budget, je m'en vais »,
08:31ça n'a pas créé une énorme émotion dans le pays.
08:33Bon, ça c'est fait.
08:35C'est du Jean-Michel Salvatore dans le texte.
08:37Contrairement, vous auriez pu dire,
08:39à M. Migaud qui, tout d'un coup,
08:41a reçu 250 millions,
08:43de plus, même s'il en réclamait 500.

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