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Aujourd'hui, dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'instabilité politique, du sort quasiment scellé pour gouvernement de Michel Barnier et par conséquent de l'urgence pour Emmanuel Macron de trouver un nouveau Premier ministre.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:11Bonjour à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline sur CNews et sur Europe 1,
00:14édition spéciale consacrée au vote de la motion de censure
00:17qui risque de renverser ce soir le gouvernement de Michel Barnier,
00:20qui visiblement vit ses dernières heures atmosphère fébrile à l'Assemblée Nationale,
00:24où les députés du Rassemblement National ont le sort de l'exécutif entre leurs mains.
00:29Rien, disent-ils, ne les empêchera de voter cette motion de censure avec les élus de gauche
00:33et notamment de LFI, qui pourtant est axe d'extrême droite.
00:37D'ailleurs, Jean-Luc Mélenchon est là, présent dans les tribunes,
00:40pour bien marquer de sa patte ce qui est en train de se passer.
00:43L'alliance entre le Rassemblement National et la France Insoumise fait grincer des dents,
00:48notamment Laurent Wauquiez, qui estime qu'ils vont tous porter la responsabilité
00:53de plonger la France dans l'instabilité.
00:55On vit tout cela en direct sur CNews et sur Europe 1,
00:57avec une soirée qui va marquer une page dans l'histoire de la Ve République,
01:01puisque cette motion de censure risque d'être adoptée.
01:04Nos envoyés spéciaux sont sur le terrain, bien sûr, à l'Assemblée Nationale,
01:08aussi devant l'hôtel de Matignon, puisque Michel Barnier va rejoindre l'hôtel de Matignon
01:13pendant le vote des députés. Tout ça va se passer dans les deux heures qui arrivent.
01:17C'est véritablement une soirée palpitante que nous allons vivre,
01:20en compagnie de nos envoyés spéciaux, de nos invités en plateau.
01:24Nous sommes avec Geoffroy Lejeune, Louis Deragnelle, Michel Auboin,
01:27Naïma Imphadel et Éric Reuvel.
01:29On est sur CNews et sur Europe 1.
01:31Le président Macron va rentrer dans la soirée à peu près à 19h30
01:34de son voyage d'Arabie Saoudite.
01:35C'est lui qui devra sans doute nommer un nouveau Premier ministre.
01:38On va tout de suite partir à l'Assemblée Nationale,
01:40où se trouve Élodie Huchard avec Sacha Robin.
01:42Bonsoir Élodie.
01:43Où on en est là ?
01:44Il y a eu les prises de parole.
01:45On les a entendues d'Éric Roquerel, de Laurent Wauquiez, de Marine Le Pen.
01:49Il y a encore d'autres prises de parole, jusqu'à celle de Michel Barnier.
01:53Élodie, c'est ça ? Et après, qu'est-ce qui va se passer ? C'est le vote ?
01:59Oui, exactement Laurent.
02:00C'est-à-dire que là, ce sont les orateurs.
02:02Les deux premiers, c'était Éric Roquerel et Marine Le Pen,
02:04parce qu'ils représentent les groupes ou intergroupes
02:06qui ont déposé des motions de censure.
02:08En ce moment, tous les présidents de groupes ou orateurs choisis
02:11se succèdent à la tribune.
02:13Et puis, évidemment, la prise de parole qu'on va attendre,
02:15c'est celle de Michel Barnier.
02:17Ça sera la dernière fois, sans doute, qu'il aura l'occasion de vanter
02:20le bilan de son gouvernement, ou en tout cas, de défendre
02:23justement le fait qu'il ne faut pas qu'il soit censuré.
02:26Et puis, ensuite, il y a le vote.
02:28Alors, le vote d'une motion de censure, c'est un petit peu long.
02:30Les députés quittent l'hémicycle, vont dans un salon à tenants.
02:32Ça prend environ une trentaine de minutes.
02:34Et c'est justement pendant cette trentaine de minutes
02:36que le gouvernement, de manière unie,
02:38Michel Barnier, les 21 ministres qui sont au banc, partiront à Matignon.
02:42Là-bas, ils retrouveront les secrétaires d'État
02:44qui ne sont pas présents sur les bancs.
02:46Ils reviendront ensemble ici pour entendre la proclamation des résultats.
02:49Je rappelle que la première motion qui est discutée,
02:51c'est celle du Nouveau Front Populaire.
02:53Celle qui a le plus de chances d'être adoptée.
02:55Si elle est effectivement adoptée,
02:57le gouvernement est renversé.
02:59Sinon, passera la discussion de la motion de censure
03:01déposée par le Rassemblement National.
03:03Ce scénario est quasiment impossible.
03:05Merci, Elodie Huchard.
03:07Très complet, explication en direct depuis la salle des 4 colonnes,
03:10Louis de Ragnel.
03:11C'est vraiment une page de l'Histoire
03:13qui est en train de se tourner ce soir, Louis ?
03:15La page de l'Histoire a déjà commencé au moment de la dissolution.
03:18Je rappelle quand même simplement l'argument
03:20qui avait été invoqué le 9 juin dernier par Emmanuel Macron.
03:23La dissolution est motivée par un seul argument.
03:26Oui, la dissolution est invoquée par un seul argument,
03:30éviter la motion de censure.
03:32Donc on voit bien que la stratégie du Président
03:34a été complètement balayée.
03:36En tout cas, ce soir, on a l'illustration, on le vit en ce moment même.
03:38Tout ça, c'est terminé.
03:40Dissolution inexplicable et surtout inefficace.
03:42L'acte 1, l'acte 2, c'est celui qu'on est en train de vivre effectivement.
03:45Et puis l'acte 3, c'est un peu le saut dans l'inconnu.
03:47On va bien voir ce que ça va donner.
03:49Puisqu'on sait qu'Emmanuel Macron veut nommer un Premier ministre
03:52très rapidement, dans les 24 heures qui viennent.
03:54On a des noms qui circulent, Louis Dragnel.
03:56Il y a plusieurs noms, mais vous savez, il faut toujours être prudent.
03:58Non, non, mais allez-y, on partage avec nos auditeurs et les spectateurs.
04:00Il y a Sébastien Lecornu, le ministre des Armées.
04:02On parle aussi de Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur.
04:04François Bayrou est aussi toujours candidat
04:07dès qu'il s'agit d'un poste à pourvoir à Matignon.
04:10Et puis l'enjeu le plus important en termes d'image pour Emmanuel Macron,
04:15c'est d'arriver avec un Premier ministre pour la réouverture de Notre-Dame.
04:18Samedi, il est inconcevable d'arriver...
04:21Donc ça va aller super vite, là ?
04:22En tout cas, c'est ce que...
04:23Il peut nommer un Premier ministre ce soir ?
04:25Il atterrait à 19h30, ça parait un peu juste, quand même.
04:27Ce soir, c'est un peu juste, quand même.
04:29Ce qui est vrai, c'est que c'est un peu gênant d'accueillir, par exemple,
04:32Donald Trump en pleine crise politique.
04:35Il arrive à 19h30, il peut difficilement nommer un nouveau Premier ministre à 20h.
04:39Après, dans l'avion présidentiel, il y a le téléphone.
04:41C'est vrai, il y a un téléphone satellite.
04:43Il y a même Internet.
04:45On va écouter Marine Le Pen dans un instant.
04:47Il y a une raison politique profonde aussi, et je termine par là.
04:51Plus le temps passe, si Emmanuel Macron laisse l'instabilité prospérer,
04:55il n'y a plus de tampons, il n'y a plus personne
04:57qui sert d'amortisseur entre les Français et lui.
05:00Il sait très bien que s'il ne nomme pas très rapidement un Premier ministre,
05:04la pression va être directement exercée sur lui.
05:07Déjà qu'il essayait d'être en retrait,
05:09alors là, ça va être de plus en plus compliqué.
05:11Éric Renel, un mot ? Après, on écoute Marine Le Pen et on part à Matignon.
05:14Cher Will Ragnel, pour nommer un gouvernement,
05:16avoir un Premier ministre seul sans gouvernement,
05:18je ne sais pas si c'est la meilleure des choses
05:20pour aller à l'inauguration de l'Ontario.
05:22Parce qu'en fait, il faut former un gouvernement derrière.
05:24En attendant, vous avez un gouvernement démissionnaire.
05:26Très bien, mais quand même.
05:28Ça fait un peu moche.
05:29Ça fait plus que moche.
05:30Vous l'avez dit comme ça deux mois cet été, ça ne s'est pas trop mal passé.
05:33À la limite, les Français ont préféré ça.
05:35J'ai vu le gouvernement démissionnaire.
05:38Il n'y a pas eu cet été, pendant les deux mois,
05:40où il y a eu uneérence et un gouvernement qui gérait la couronne du Grand Mouvement.
05:43Il n'y a pas eu de manifestation sur les Champs-Élysées.
05:45On n'a pas senti la France à bout.
05:47L'idée qu'il faut donner une belle image de la France,
05:49je ne sais pas si Emmanuel Macron est mieux placé pour donner une belle image de la France,
05:51mais nommer un Premier ministre dans la foulée, rapidement, comme vous le souhaitez,
05:55ce n'est pas solutionner la crise politique.
05:58Moi, je vais tenir cette forme jusqu'au bout.
06:02Parce que c'est Emmanuel Macron qui est le responsable.
06:04La dissolution est un poison lent, sans antidote politique.
06:07Et on n'en sortira pas.
06:09Si vous avez un nouveau gouvernement et un nouveau Premier ministre,
06:11il faudra un nouveau budget.
06:13Qui votera ce budget ? Personne.
06:15Si je peux me permettre, il y a une petite...
06:17C'est d'ailleurs ce que Emmanuel Macron a l'air de vouloir tenter.
06:19C'est avec le choix de Lecornu ou Bayrou.
06:22Retaillez-vous, c'est un peu différent, ce serait un durcissement, disons.
06:24Mais Lecornu ou Bayrou, ce serait le choix de faire exactement la même chose que Michel Barnier,
06:29sans les inconvénients qu'a eus Michel Barnier,
06:31mais il ne pouvait pas s'en douter, le pauvre, quand il s'est lancé là-dedans,
06:33de rater sa négociation avec Marine Le Pen.
06:35C'est quelqu'un qui négocierait mieux avec elle.
06:37Il se trouve que Lecornu a de bonnes relations avec Marine Le Pen,
06:39il leur arrive parfois d'échanger, je crois même qu'ils ont dîné ensemble il y a peu de temps.
06:42À l'initiative de Thierry Solaire,
06:44quand à François Bayrou,
06:46il ne faut pas oublier quelque chose
06:48qu'une amie, une consoeur m'a rappelé ce matin,
06:51il a donné son parrainage à Marine Le Pen dans une élection présidentielle
06:53où elle avait du mal à les obtenir.
06:55Donc elle n'oubliera pas ça non plus.
06:57En fait, ce qui est très intéressant...
06:58Il est républicain.
06:59C'est que... Pardon ?
07:00C'est un républicain, c'est noble du terme.
07:02Non mais il y a aussi même une forme de respect entre les deux.
07:05Ce qui est intéressant, c'est qu'aujourd'hui,
07:06qui va participer à cette coalition gouvernementale ?
07:08Les Républicains, le groupe Ensemble de Gabriel Attal
07:10et d'une certaine manière, le Rassemblement National.
07:12C'est la nouveauté et ça, ça n'est jamais arrivé dans l'histoire de la République.
07:15C'est le nouvel allié.
07:16C'est qu'il est dans le soutien sans participation,
07:18c'est-à-dire tant qu'ils ne censurent pas, le gouvernement peut tenir.
07:20Mais c'est énorme ce qui est en train de se passer.
07:22C'est pour ça que je disais tout à l'heure que
07:24le discours de Laurent Wauquiez me paraît complètement décalé en termes d'époque.
07:27C'est-à-dire que c'est le discours des années 80, 90, 2000,
07:30si vous voulez, peut-être 2010.
07:31Mais ce n'est pas le discours de 2024.
07:33La réalité, c'est que si vous voulez aujourd'hui gouverner
07:35dans une Assemblée comme celle-là, avec un pays comme le nôtre aujourd'hui,
07:38avec ces rapports de force politique, vous êtes obligés de faire avec Marine Le Pen.
07:43Donc Marine Le Pen à sa revanche.
07:44On l'écoute justement, Naïma M. Fadel.
07:46On écoute Marine Le Pen tout à l'heure à l'Assemblée Nationale.
07:49Aujourd'hui où la censure nous apparaît comme une nécessité
07:51pour mettre fin au chaos, pour éviter aux Français un budget dangereux,
07:55injuste et punitif, qui de surcroît aggrave les déficits,
07:59les institutions nous contraignent à mêler nos voix à celles de l'extrême-gauche.
08:05Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous le faisons.
08:09Tant les idées de l'extrême-gauche et de la gauche extrémisée
08:12sont dévastatrices pour l'unité, la sécurité et la prospérité du pays.
08:18Et tant leur comportement est terriblement éloigné
08:20de l'idéal français et du respect de nos institutions.
08:24Voilà pour Marine Le Pen.
08:25Thomas Cazeneuve étant du plexe avec nous depuis l'Assemblée.
08:27Ancien ministre, député Ensemble pour la République de Gironde.
08:30Bonsoir à vous.
08:31Que répondez-vous à Marine Le Pen qui va donc unir ses voix malgré elle,
08:36selon ce qu'elle dit, avec la France Insoumise et le Nouveau Front Populaire ?
08:44Ce n'est jamais malgré elle.
08:46C'est un saut délibéré dans l'inconnu.
08:49Dans l'inconnu budgétaire, dans l'inconnu politique.
08:52Parce que déclencher une motion de censure sans avoir de plan B derrière,
08:56sans avoir de solution politique, ce qui est le cas aujourd'hui,
09:00puisqu'il s'allie, comme on dit, les contraires pour faire chuter ce gouvernement,
09:05c'est vraiment un saut dans l'abîme.
09:07Et c'est parfaitement irresponsable.
09:09Et c'est de son fait, tout comme celui du Nouveau Front Populaire.
09:12Ils avaient le choix de ne pas censurer Michel Barnier.
09:15Ils l'ont fait, ils devront en assumer les responsabilités
09:18et les conséquences de cette décision qui nous fait, encore une fois,
09:23rentrer dans une période de grande inconnue sur le plan budgétaire.
09:26Mais bien au-delà, pour les Françaises et les Français qui s'inquiètent,
09:29les chefs d'entreprise, les commerçants, les agriculteurs,
09:32qui aujourd'hui sont dans une forme de grande sidération
09:35sur que va-t-il se passer dans les prochaines semaines.
09:37Thomas Cazenat, vous êtes ancien ministre.
09:39On sait tous que ce qui se joue en réalité, c'est ce qui entoure Emmanuel Macron
09:43et Marine Le Pen et la France insoumise, le Nouveau Front Populaire.
09:47Appel au départ d'Emmanuel Macron, c'est envisageable ?
09:50C'est envisageable ? C'est une des options posées sur la table selon vous ?
09:56Non, ce n'est pas une option et vous avez raison de le dire.
09:59En fait, il se fiche du budget.
10:01Il se fiche du budget.
10:03Ce qu'il joue, c'est effectivement une nouvelle élection présidentielle.
10:07Au prix du chaos, au prix de l'incertitude,
10:10au prix de ne pas doter notre pays d'un budget.
10:14Il joue avec les institutions et ils se sont trouvés, ce soir, un point commun.
10:19De jouer avec nos institutions pour leurs ambitions politiques
10:23et en particulier, vous avez raison de le dire, leurs ambitions présidentielles.
10:26Thomas Cazenat, Emmanuel Macron, le 9 juin dernier, a voulu cette dissolution
10:32pour, disait-il à l'époque, éviter la censure à l'automne sur le budget.
10:37Il s'est trompé sur toute la ligne, le président Macron ?
10:44Aujourd'hui, notre problème, c'est que le socle commun qui soutient Michel Barnier,
10:48il est trop étroit.
10:50En effet, il ne donne pas suffisamment de majorité pour protéger le gouvernement d'une censure.
10:54Et l'enjeu, après cette censure, si elle a lieu et vraisemblablement elle aura lieu,
10:59c'est d'avoir un socle plus large pour donner de la stabilité au pays.
11:04Et on a réussi à bâtir un socle plus large avec les LR, avec la droite républicaine,
11:08et se posera la question de l'élargissement de ce socle, en effet.
11:11Mais vous ne répondez pas à la question que je vous ai posée, monsieur Cazenat.
11:14Emmanuel Macron a justifié la dissolution
11:16pour éviter la censure à l'automne sur le budget.
11:18Il s'est trompé, oui ou non ?
11:23Il a anticipé le problème que nous vivons aujourd'hui,
11:26c'est que personne ne veut redresser les finances publiques.
11:29Et il savait que la situation budgétaire, elle était difficile,
11:33et aujourd'hui, personne ne veut faire des économies.
11:35Marine Le Pen, elle était dans la surenchère avec Michel Barnier,
11:38plusieurs milliards d'euros supplémentaires tous les jours,
11:41et il lui a demandé dans la surenchère d'en rajouter le prix de l'électricité, les retraites,
11:45parce que personne ne veut redresser les finances publiques.
11:48Et ce qu'il anticipait au moment de la dissolution, en fait, on est dedans.
11:51On est dans cette difficulté à avoir des responsables politiques
11:55qui assument le redressement de nos finances publiques.
11:57Mais on est bien d'accord que s'il n'y avait pas eu de dissolution,
11:59il n'y aurait pas cette situation, on est d'accord, monsieur Cazenat.
12:04Non, je ne peux pas vous laisser dire qu'on est d'accord.
12:07On aurait eu exactement la même situation,
12:09c'est-à-dire une grande difficulté à faire passer le budget
12:12avec une majorité relative,
12:15alors que les responsables politiques ne veulent pas accompagner
12:18la nécessité de redresser les comptes.
12:20Regardez Marine Le Pen et toute cette surenchère
12:23pour enlever la taxe sur l'électricité,
12:25pour enlever les déremboursements de médicaments,
12:27les efforts sur les retraités.
12:28En fait, toutes les économies ont parti qui étaient prévues par Michel Barnier.
12:31Et la gauche, c'est pareil, d'une certaine manière.
12:33Donc, en fait, il n'y a pas de majorité pour redresser les finances publiques.
12:37Et le constat qui a été fait par le président de la République au moment de la dissolution,
12:41en fait, il se retrouve ce soir, hélas, je dis bien hélas,
12:45au moment du vote de la motion de censure.
12:47Une toute petite dernière question, M. Cazenave.
12:50Il faut qu'Emmanuel Macron nomme très, très vite un nouveau Premier ministre.
12:53Qui aurait vos faveurs ?
13:00Ce n'est pas ma responsabilité.
13:01Moi, ce que je souhaite, c'est qu'il y ait d'abord un temps parlementaire.
13:05Il faut que très vite, les groupes discutent entre eux
13:09pour déterminer les conditions d'une ordre de censure d'un budget.
13:12Parce que faire tomber le gouvernement à une conséquence immédiate,
13:15c'est qu'il n'y a pas de budget.
13:16J'entends certains qui disent, ce n'est pas grave, on aura un budget.
13:18Mais les mêmes causes produisant les mêmes effets,
13:21il faut qu'il y ait une nouvelle, un nouveau deal politique qui se dessine.
13:24Donc, il est urgent qu'on se mette autour de la table avec l'ensemble des groupes.
13:27Et je mets de côté le Rassemblement national et la France insoumise
13:30pour tracer ce chemin.
13:32Merci beaucoup, Thomas Cazenave.
13:33Ancien ministre et député Ensemble pour la République
13:37qui a réagi sur CNews et Europe 1 avec Hugo Concalves pour le duplex.
13:41Éric Reuvel, oui, effectivement, il y a un vrai problème de budget.
13:44Qu'est-ce qu'il se passe ?
13:45Qu'est-ce qu'il se passe, là ?
13:47Là, dans les prochains jours ?
13:48Vous avez une loi spéciale qui va être offerte.
13:50Les fonctionnaires sont payés ou pas ?
13:51Oui, bien sûr, les fonctionnaires sont payés.
13:53Les retraités toucheront leur retraite.
13:55Les retraités gagneront un peu plus d'argent,
13:58puisque on devait, vous l'avez dit tout à l'heure,
14:01couper en deux la hausse à partir du 1er janvier.
14:04Ça, c'est dans le budget.
14:05On reconduit le budget de 2024.
14:07Bon, voilà.
14:08Après, pour le coup, je suis d'accord avec M. Cazenave,
14:11c'est que vous allez avoir un nouveau gouvernement
14:13qui va présenter un nouveau budget.
14:14Alors, la seule chose qu'on peut se dire, quand même...
14:16Mais c'est le 20 décembre, là ?
14:17À la fin décembre, oui.
14:18Non, mais la seule chose qu'on peut se dire, quand même,
14:20c'est qu'il faut quand même faire attention,
14:23parce que là, on dit que les censures vont peut-être se succéder.
14:27Mais je ne suis pas si certain.
14:28Parce qu'en réalité, les groupes politiques,
14:30et je pense au RN, par exemple,
14:32est-ce qu'il va avoir intérêt à censurer plusieurs fois ?
14:36Mais non, mais après, c'est un problème...
14:38Non, je vais vous dire, moi, j'ai inexpliqué...
14:41La tension profonde de Marine Le Pen.
14:43Est-ce que son intention profonde est réellement
14:45de se battre sur les questions de budget ?
14:47Ou est-ce que, derrière des désaccords de budget,
14:49l'objectif final n'est pas de faire tomber Emmanuel Macron
14:53et de provoquer une élection présidentielle anticipée ?
14:56Bien sûr, ça, c'est possible.
14:58Vous avez raison, c'est peut-être ça, aussi,
14:59l'intersection commune avec la France insoumise.
15:01Et donc, si Michel Barnier tombe sur cette question de budget,
15:04peut-être que son successeur, quel qu'il soit,
15:06et quelles que soient ses qualités,
15:08tombera également pour d'autres raisons.
15:10Parce que, si vraiment, c'est la finalité de Marine Le Pen,
15:13si elle poursuit l'objectif d'être candidate
15:15à l'élection présidentielle de manière anticipée
15:17dans les prochains mois, forcément, ça change tout.
15:20Après, il faut voir comment l'électorat va bouger,
15:22notamment un électorat qui ne lui est pas acquis.
15:24Là, elle a un socle très lourd, très fort, très puissant,
15:2611 millions d'électeurs.
15:28Après, il faut, si vous êtes pour être élu,
15:30il faut aller un peu au-delà, quand même.
15:32Et la question que je me pose, sauf si elle envisage
15:35de se dire, une fois pour toutes,
15:37de toute façon, l'union des droites, c'est pas la peine d'y croire,
15:39ou j'arriverai au pouvoir seul, ou je n'y arriverai pas.
15:42Parce que, quand on entend les échanges, tout à l'heure,
15:44avec Laurent Wauquiez...
15:45Je crois qu'elle a déjà fait son choix.
15:46Elle a déjà fait son choix.
15:47Elle sait qu'elle ira seule.
15:48Donc, ça légitime, et ça donne plus, à mon sens,
15:51de valeur à la démarche qu'est la sienne aujourd'hui.
15:53Parce que la façon dont elle s'est prise le bec, le chou,
15:56avec Laurent Wauquiez, par Estrade Interposé,
15:59c'est que, clairement, elle ne croit pas à une alliance
16:01avec ce qui reste des LR,
16:03qui ont le plus à perdre.
16:04La chute de Barnier, je répète.
16:05On part à l'hôtel de Matignon, où se trouve Augustin Denaduet.
16:07Bonsoir, vous êtes avec Charles Baget.
16:09Tout va s'accélérer, là, dans la soirée.
16:11On est en direct sur CNews et sur Europe 1.
16:13Pour Michel Barnier, il va quitter l'hémicycle dans quelques instants.
16:16Il va réunir ses fidèles pour sa dernière soirée,
16:19en fait, à Matignon, en tant que Premier ministre.
16:21On est d'accord ?
16:24Effectivement.
16:25Alors, réponse d'ici quelques minutes.
16:27Vous l'avez dit, Michel Barnier et ses 21 ministres,
16:29qui sont actuellement sur les bancs de l'Assemblée nationale.
16:33Ils devraient quitter l'hémicycle aux alentours de 18h45,
16:37heure à laquelle l'examen des motions de censure sera terminé.
16:41Ils viendront donc ici, à l'hôtel de Matignon,
16:44où nous nous trouvons avec Charles Baget.
16:46Ils resteront une trentaine de minutes sur place,
16:48durée du vote des motions de censure.
16:50À l'issue de ce vote, les 21 ministres,
16:52accompagnés de Michel Barnier,
16:54se rendront à nouveau à l'Assemblée nationale
16:56pour assister à la proclamation des résultats du vote.
17:01Et à l'issue de cette proclamation,
17:03ils reviendront ici, rue de Varennes,
17:05en plein cœur de Paris, pour rassembler ses troupes.
17:08Alors, est-ce que ce sera l'ex-Premier ministre ?
17:11Toujours le Premier ministre de la France.
17:13Nous le verrons évidemment en direct sur CNews.
17:15Ce que je peux vous dire, c'est qu'ici, rue de Varennes,
17:17tout s'accélère.
17:19Les secrétaires d'État qui ne peuvent pas se rendre
17:21à l'Assemblée nationale sont ici, à l'hôtel de Matignon.
17:23Et d'ici moins d'une heure maintenant,
17:25Michel Barnier et ses ministres sont attendus.
17:28Merci beaucoup, Augustin Denadu et Charles Bagé.
17:30On va suivre tout cela, évidemment,
17:32en direct sur nos antennes.
17:34Soirée politique extrêmement importante,
17:36Michel Auboin, vous êtes ancien préfet.
17:38Est-ce que la République vacille ce soir ?
17:40Ou finalement, non, pas tant que cela ?
17:42Si, elle est...
17:44Elle vacille, oui.
17:46Elle vacille ?
17:47Elle est même très secouée.
17:49Alors, ce qui est vrai, c'est que ça fait déjà
17:51quelques temps qu'on le sait, parce que depuis
17:53la composition de l'Assemblée nationale,
17:55on sait qu'il n'y a aucune majorité possible.
17:57On ne peut pas faire d'alliance dans cette affaire.
17:59Donc, c'est quand même très compliqué de faire vivre
18:01une Assemblée nationale. Et par ailleurs,
18:03la Constitution interdit de la dissoudre avant l'été prochain.
18:05Donc, on s'attend quand même à des mois très chaotiques.
18:07Absolument. Naïmane Fadel, un commentaire
18:09sur ce qu'on vient de vivre, ce qu'on va vivre.
18:11On écoutera tout à l'heure Gabriel Attal,
18:13Michel Barnier, qui va s'exprimer dans cette soirée décisive.
18:15Non, mais écoutez, moi, je suis
18:17extrêmement inquiète,
18:19effectivement, de ce qui se passe,
18:21comme l'a dit Éric Reuvel à juste titre,
18:23c'est que ça va être sans fin,
18:25et que ça laisse toute la place,
18:27justement, à ceux qui veulent semer
18:29le chaos, qui ont intérêt à cette situation.
18:31Et, effectivement,
18:33Michel Barnier a raté
18:35l'occasion de l'union
18:37d'une droite, ou de la droite,
18:39l'union des droites
18:41au service du gouvernement.
18:43Alors, je ne sais pas si on a d'autres
18:45sons. On va réécouter peut-être Laurent Wauquiez,
18:47Eric Coquerel. On salue Jean-Michel Blanquer,
18:49qui vient de nous rejoindre. Bonsoir à vous.
18:51Ancien ministre, vous avez écrit
18:53ce livre, La Citadelle, aux éditions Albin Michel.
18:55On est au cœur du sujet, c'est simple.
18:57On est au cœur de la tourmente politique,
18:59tourmente institutionnelle aussi.
19:01On l'évoquait avec Michel Auboin.
19:03C'est la République qui vacille, pour vous, ce soir,
19:05Jean-Michel Blanquer ?
19:07Ça dépend ce qu'on met derrière le mot République.
19:09C'est ce qu'on dit.
19:11Je ne pense pas que les institutions
19:13sont en train de vaciller. En revanche,
19:15c'est la structuration partisane qui
19:17montre tous ses défauts. Il ne faut pas
19:19oublier que sous la IVe République, quand il y avait
19:21des crises très comparables, notamment à la fin,
19:23c'était justement parce qu'on avait cette structuration
19:25ternaire, et aux extrêmes
19:27des partis qui jouaient l'instabilité.
19:29Là, on a ça,
19:31et si les choses dysfonctionnent tant
19:33depuis 2022, et a fortiori
19:35depuis 2024, c'est à cause de
19:37cette structuration ternaire.
19:39C'est vraiment le régime
19:41des partis qui est en cause ce soir.
19:43Il ne faut pas se tromper de cible.
19:45On a plus que jamais besoin
19:47des institutions de la Vème République.
19:49En revanche, on a moins que jamais
19:51besoin du régime des partis.
19:53Qui a permis
19:55le régime des partis ? Qui a décidé
19:57de la dissolution ?
19:59Il y a le président de la République qui a pris une responsabilité
20:01très forte en choisissant de dissoudre.
20:03D'autre part, il y a aussi une sorte de responsabilité
20:05collective. On le voit à l'Assemblée nationale
20:07avec un manque
20:09de sens des responsabilités,
20:11de l'intérêt général de la part des gens
20:13qui ont la responsabilité de cette situation.
20:15Je crois que les Français le voient.
20:17Quelle que soit leur opinion sur
20:19Michel Barnier ou sur telle ou telle
20:21mesure du gouvernement,
20:23ils ne seront pas satisfaits,
20:25me semble-t-il, de voir
20:27ce désordre s'installer.
20:29On sait très bien qu'on a besoin du contraire de ça,
20:31qu'aujourd'hui, on a besoin de stabilité,
20:33on a besoin de vision.
20:35C'est difficile, mais tout ce qui
20:37va dans l'autre sens est mauvais, et ce soir,
20:39ce qui se passe est mauvais.
20:41Il n'y a pas de solution ? On n'a pas de plan B, là ?
20:43Il y a forcément toujours une solution.
20:45Il y aura un plan B à Michel Barnier
20:47et sur Michel Blanquer ?
20:49De toute façon, il faut toujours réfléchir
20:51à comment on sort par le haut de tout cela.
20:53D'abord, il faut attendre le vote,
20:55évidemment, mais ensuite,
20:57il faut évidemment que
20:59les prochains mois soient caractérisés
21:01par un gouvernement qui agit, quand même.
21:03Et là, le choix du Premier ministre
21:05va évidemment être déterminant sur ce point.
21:07Vous êtes candidat ou pas ?
21:09Vous, Paris, êtes candidat.
21:11Je sais que vous êtes vacciné.
21:13Je suis vacciné.
21:15D'abord, je le suis, en effet,
21:17mais par ailleurs,
21:19ce n'est pas du tout mon but.
21:21En revanche, ça m'intéresse,
21:23pas le poste, mais la situation,
21:25et je pense qu'on ne doit pas,
21:27dans des circonstances comme ça,
21:29se désengager, c'est tout le contraire.
21:31Il faut avoir une vision claire,
21:33et cette vision claire consiste à dire
21:35qu'il doit y avoir une sorte de nouvelle donne,
21:37et cette nouvelle donne ne peut être que
21:39lorsqu'il sera possible de nouveau de dissoudre,
21:41et autrement dit, quand on aura une structuration
21:43différente des partis. Et donc, moi, ma réflexion,
21:45elle consiste à dire qu'on a besoin
21:47aujourd'hui de réunir les Français.
21:49La grande tristesse qu'on peut avoir, c'est de se dire
21:51qu'en réalité, on aurait deux tiers des Français
21:53possibles autour de quatre ou cinq
21:55grands éléments de réforme du pays.
21:57J'en suis convaincu. Par exemple,
21:59le renouveau des territoires,
22:01le renouveau de notre pays,
22:03une meilleure égalité territoriale,
22:05des exemples, une plus grande fermeté
22:07régalienne, les enjeux de transformation
22:09écologique aussi, tous ces sujets-là
22:11sont des sujets clés aujourd'hui,
22:13et on doit pouvoir dégager
22:15une majorité autour de ça.
22:17On est en pleine crise économique.
22:19C'est parce que vous me posez la question du coup d'après.
22:21Le coup d'après, c'est immédiat, c'est un Premier ministre
22:23qui est capable de rassembler,
22:25mais de toutes les façons, cette équipe-là
22:27n'aura que quelques mois,
22:29on le voit bien, d'autant plus qu'on a des gens
22:31qui jouent encore autre chose, qu'il y ait une nouvelle élection présidentielle.
22:33Donc ce qui est nécessaire,
22:35c'est une responsabilisation de ceux qui seraient capables
22:37de trouver les 4 ou 5 éléments
22:39de vraie transformation du pays
22:41à l'horizon 2025.
22:43Une question de Louis de Regnel.
22:45Je vous écoutais de manière très...
22:47La question que je me posais,
22:49il s'est de plus en plus émergé la question
22:51de l'organisation d'une élection présidentielle anticipée.
22:53Est-ce que pour vous, ça peut constituer
22:55une menace pour la stabilité
22:57de la Ve République ? Et j'ajoute simplement
22:59que tout à l'heure, Boris Vallaud,
23:01président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale,
23:03a une fois de plus appelé
23:05à la création de la 6e République.
23:07Alors, il y a plusieurs choses
23:09dans votre question. La première, c'est que
23:11l'éventuelle démission
23:13d'un président de la République
23:15ne remet pas en cause les institutions de la Ve République.
23:17C'est déjà arrivé par le fondateur même
23:19des institutions, donc ce n'est pas en soi
23:21ceux-là qui remettraient en cause les choses.
23:23Deuxièmement, il y a un énorme
23:25danger à parler de 6e République.
23:27Les gens qui parlent de 6e République,
23:29à mes yeux, sont assez irresponsables. Qu'est-ce qu'on met
23:31derrière 6e République ? Vous savez, quand c'était
23:33la fin de la 4e République, il y avait une perspective possible.
23:35C'était justement la 5e, c'est-à-dire
23:37en finir avec le régime de parti et avoir
23:39des institutions solides. Aujourd'hui,
23:41ceux qui parlent de 6e République, c'est finalement
23:43un conglomérat d'opinions très diverses.
23:45Les uns veulent plus de pouvoir
23:47du législatif, d'autres plus de l'exécutif.
23:49En réalité, on n'aura jamais dans le futur,
23:51si par malheur on faisait ça,
23:53le socle de soutien aux institutions qu'on a
23:55aujourd'hui encore pour la 5e République.
23:57La 6e République, pour moi, c'est
23:59une espèce de slogan
24:01facile, mais qui n'a aucun sens.
24:03Surtout que la 5e République
24:05est suffisamment souple, on le voit d'ailleurs,
24:07pour permettre toutes les ouvertures
24:09démocratiques qu'on peut souhaiter.
24:11Je ne pense pas que la solution soit la 6e République.
24:13Je pense même qu'il y a un faux débat
24:15qui serait de remettre en cause la 5e République. Ce serait encore
24:17pire que les difficultés que nous avons
24:19aujourd'hui. En revanche, il faut une
24:21solide réflexion sur la manière de
24:23recomposer le paysage politique.
24:25Les Français, ceux qui nous regardent,
24:27et tous les Français, jugent
24:29les responsables politiques aujourd'hui
24:31à l'aune de leur ligne droite,
24:33à l'aune de leur clarté, à l'aune
24:35de leur cohérence.
24:37Aujourd'hui, il y a matière à juger.
24:39Il y a matière à zigzag, surtout. On va juste écouter
24:41Éric Coquerel, qui s'est exprimé un peu plus tôt dans
24:43l'hémicycle, qui dit à Michel Barnier
24:45qu'il va chuter dans le déshonneur.
24:47Écoutez.
24:49Vous avez finalement tenté des compromis,
24:51mais avec l'extrême droite.
24:53C'est l'Assemblée nationale que vous avez privilégiée
24:55en violation du barrage républicain
24:57qui s'est exprimé majoritairement
24:59en juillet dernier.
25:01Ce barrage dont vous auriez à minima,
25:03M. le Premier ministre, dû être le garant.
25:05Mais cette compromission
25:07n'empêchera pas votre chute.
25:09Vous chuterez de surcroît dans le déshonneur
25:11puisque vous étiez même prêt à remettre
25:13en question l'aide médicale d'État.
25:15Éric Revelle. On a écouté Éric Coquerel.
25:17On vient d'entendre
25:19ce que dit M. Michel Blanquer.
25:21C'est évidemment un moment très important.
25:23Oui, c'est un moment historique,
25:25mais j'aimerais revenir sur tout ce que disait M. Blanquer.
25:27Vous disiez que ce n'est pas très responsable
25:29de la part de ces partis
25:31de penser plus à leur petite soupe
25:33qu'à l'intérêt général.
25:35Il faut quand même savoir que les Français
25:37depuis des décennies ont l'impression
25:39que la classe politique ne s'occupe pas
25:41de leur intérêt et encore moins de l'intérêt général.
25:43Et quand vous dites, finalement,
25:45peut-être que le président de la République
25:47va attendre jusqu'en juillet une nouvelle dissolution,
25:49qu'il engendrerait cette période
25:51peut-être avec de nouveaux gouvernements
25:53pour sauver, finalement,
25:55la fin de son quinquennat,
25:57est-ce que ça, ce n'est pas une marque d'irresponsabilité ?
25:59Vous voulez dire de ma part ?
26:01Non, non.
26:03C'est-à-dire que lui penserait à l'intérêt général
26:05en engemblant cette période,
26:07en gagnant du temps
26:09alors que vous avez un gouvernement
26:11qui va tomber. Donc, en fait, si c'est juste
26:13pour achever, il a dit, je serai président
26:15jusqu'à la dernière seconde, il l'a dit en Arabie Saoudite
26:17par Florian Tardif de CNews.
26:19Mais vous trouvez-vous responsable
26:21de vouloir se maintenir dans ces conditions ?
26:23C'est-à-dire qu'on est en tension entre deux principes.
26:25D'un côté, on peut souhaiter
26:27que les institutions ne soient pas abîmées
26:29par la nécessité d'une démission
26:31et de l'autre, évidemment, que si ça devait être ça
26:33la solution, il faudrait y arriver.
26:35Donc, en effet, personne ne doit dire
26:37que ça n'arrive jamais. Encore une fois,
26:39c'est arrivé pour le général de Gaulle,
26:41ça peut bien arriver pour n'importe lequel de ses successeurs.
26:43Je ne pense pas, pour ma part,
26:45que ce soit souhaitable parce que je pense
26:47qu'il est important qu'on donne des signes de stabilité.
26:49Mais il faut que tout le monde se responsabilise.
26:51Et effectivement, le simple fait
26:53qu'aujourd'hui, les deux extrêmes
26:55jouent le jeu de la démission du président de la République
26:57est, à mes yeux, un indice
26:59que ce n'est pas de ce côté-là qu'est la solution.
27:01Mais ça dépend aussi du président de la République
27:03lui-même, de la façon dont il va
27:05faire le choix de son Premier ministre,
27:07du rôle qu'il va savoir jouer
27:09pour que l'ouverture soit maximale
27:11mais qu'aussi les principes
27:13républicains soient intangibles
27:15et respectés. Donc c'est aussi
27:17dans la main des acteurs.
27:19Je ne dis pas que telle hypothèse ne va pas
27:21arriver, on ne peut pas le savoir.
27:23Ce qui me semble souhaitable, c'est de la stabilité.
27:25Je pense que pour les prochains mois, c'est possible,
27:27ce n'est pas certain, mais d'avoir un gouvernement
27:29qui assure sur trois ou quatre sujets
27:31prioritaires ce qu'il y a à assurer,
27:33notamment en termes de rétablissement des finances publiques,
27:35et que derrière ça, il y ait un travail
27:37profond, on le voit sur le sujet budgétaire.
27:39Ce budget a été bâti à la va-vite
27:41et c'est la cause de bien des problèmes.
27:43Il faut dès maintenant penser au budget
27:452026 et à la façon
27:47de changer structurellement certains éléments
27:49de dépenses de l'État
27:51de façon à améliorer
27:53les choses. Et avec aussi peu de majorité
27:55à l'Assemblée. Le travail
27:57n'est pas que à l'Assemblée, le travail
27:59est aussi dans le travail de réflexion,
28:01le travail de recul,
28:03la vision à long terme,
28:05tous ces sujets qui font terriblement défaut
28:07depuis quelques temps, depuis quelques mois en particulier.
28:09Et on
28:11a besoin de cela. Et par ailleurs,
28:13je ne serais pas d'accord pour dire que
28:15tout le monde,
28:17que toute la classe politique
28:19n'a eu qu'une vision, disons,
28:21à court terme et boutiquaire
28:23de ses intérêts. Je pense que, même là,
28:25dans les mois qui viennent de passer, certains ministres
28:27ont montré de la force.
28:29Bruno Retailleau a été
28:31dans ce cas-là. Mais si je prends
28:33Annie Gennevard, il me semble qu'elle a fait un bon travail
28:35à l'agriculture. Pour ma part,
28:37la stabilité à l'éducation nationale,
28:39parce que l'instabilité des deux
28:41dernières années a été catastrophique.
28:43Donc, je crois qu'il ne faut pas jeter
28:45tous les bébés avec l'eau du bain. Il faut surtout
28:47se demander, encore une fois, je me répète,
28:49mais sur quatre ou cinq sujets
28:51ce qui peut
28:53donner un bon travail. Et ce que veulent les Français.
28:5518h28, on est en direct sur CNews
28:57et Europe 1. Tout de suite, on part à l'Assemblée
28:59nationale. Mathieu Lefebvre, député
29:01pour la République de Val-de-Marne, est avec nous. Bonsoir.
29:03Un moment extrêmement
29:05important qui se joue dans l'hémicycle.
29:07Le vote va démarrer, je pense,
29:09d'ici peut-être une demi-heure,
29:11trois quarts d'heure. Mathieu Lefebvre,
29:13les yeux vont après se tourner
29:15vers Emmanuel Macron qui rentre ce soir
29:17d'Arabie Saoudite. Vous le pressez de trouver
29:19une solution, de trouver un
29:21remplaçant pour Michel Barnier ?
29:27D'abord, je pense qu'il ne faut pas banaliser ce qui risque
29:29de se passer dans une heure ou deux. C'est la première fois
29:31depuis 1962. C'est un moment
29:33grave dans l'histoire de la République
29:35et qui aura des conséquences pour tous les
29:37Français. Les Français ne vivront pas mieux ce soir
29:39après la censure du gouvernement Barnier.
29:41Il faut le dire et le redire. S'agissant
29:43de l'avenir institutionnel du pays,
29:45c'est le choix du Président de la République
29:47et son choix seul. Peut-être faut-il
29:49en effet que les formations républicaines,
29:51c'est-à-dire en dehors du RN,
29:53en dehors de LFI, puissent
29:55se parler pour former un programme de gouvernement.
29:57Ce qui a manqué, me semble-t-il,
29:59avec la formation du gouvernement
30:01Barnier, c'est qu'on ne s'est pas parlé
30:03avant. On a formé le gouvernement avant
30:05que de proposer un projet pour les Français.
30:07Très bien. Et donc là, ce soir,
30:09vous dites qu'il ne faut pas banaliser le moment, évidemment.
30:11Chacun a bien compris que c'était un moment extrêmement
30:13grave. Mais quand on entend Marine Le Pen
30:15et Eric Coquerel dire que le chaos est déjà
30:17là, il ne se passera rien quand
30:19le gouvernement sera tombé, vous leur répondez quoi ?
30:25Je leur réponds qu'ils savent pertinemment ce qu'ils font.
30:27Ils savent pertinemment ce qu'ils font pour nos
30:29agriculteurs, pour les Français qui demain vont payer
30:31plus d'impôts sur le revenu, pour les recrutements
30:33qui vont être cessés au 1er janvier.
30:35La vérité, c'est qu'une France sans budget,
30:37c'est une France austéritaire.
30:39Ils se prétendent les défenseurs du pouvoir d'achat
30:41des Français. Il y aura de graves conséquences
30:43pour celui-ci. Alors évidemment, on ne va pas
30:45avoir une pluie de sauterelles au 1er janvier.
30:47Les cartes vitales continueront à fonctionner
30:49et les fonctionnaires seront payés.
30:51Mais enfin, nous sommes scrutés.
30:53Nous sommes un grand pays
30:55et avec de telles décisions irresponsables,
30:57nous risquons chaque jour un petit peu plus le déclassement.
30:59Emmanuel Macron souhaitait en juin
31:01dernier la dissolution
31:03justement pour éviter qu'une motion
31:05de censure ne fasse tomber un gouvernement
31:07à l'automne sur le budget. Pari raté ?
31:09Monsieur Lefebvre ?
31:13Vous savez, ce soir,
31:15d'abord, la motion de censure
31:17c'est un droit constitutionnel parlementaire.
31:19Il faut le respecter et prendre acte
31:21du résultat. Mais
31:23ce qui se passe ce soir, c'est un moment aussi
31:25de grande clarification. On a dans le fond
31:27aujourd'hui deux Frances politiques.
31:29Une France responsable qui accepte
31:31de mettre ses différents côtés. Nous, on pense
31:33que ce budget est perfectible, qu'il y a trop d'impôts
31:35par exemple. Mais jamais nous n'aurions
31:37censuré le gouvernement de Michel Barnier.
31:39Et une France irresponsable qui dit
31:41que le chaos, ça n'est pas très grave, qu'on peut sauter
31:43dans l'inconnu sans aucune difficulté. Donc je crois que
31:45c'est un moment de grande clarification politique
31:47auquel nous allons peut-être
31:49assister. Et je pense que nous
31:51devons en tirer toutes les conséquences pour savoir
31:53quelle partie aujourd'hui est capable
31:55d'être utile aux Français et de privilégier
31:57l'intérêt général à ses petits intérêts personnels.
31:59Mathieu Lefebvre, député
32:01Ensemble pour la République, était en duplex
32:03avec nous, avec Hugo Concalves. Merci
32:05beaucoup d'avoir réagi dans
32:07notre émission sur CNews et sur Europe 1.
32:09Jean-Michel Blanquer, on est dans une situation
32:11de blocage absolu parce que
32:13Emmanuel Macron voulait éviter
32:15la chute d'un gouvernement sur le budget.
32:17On y est. La dissolution inexplicable
32:19et inexpliquée
32:21n'a produit aucun effet, si ce n'est des effets
32:23extrêmement négatifs. On l'a évoqué avec Éric Ravel
32:25il y a quelques instants. On sort comment
32:27de ce cirque ?
32:29D'abord, comme vous le savez, je suis tout à fait d'accord avec cette analyse.
32:31C'est-à-dire, je pense que c'est une grave erreur que d'avoir
32:33dissous. Mais maintenant, on ne peut pas disserter
32:35la définition de cette grave erreur.
32:37Il faut maintenant aller
32:39de l'avant. Deuxième
32:41constat, c'est qu'on est effectivement
32:43devant une forme d'irresponsabilité
32:45de certains responsables.
32:47C'est un paradoxe. On est
32:49un peu comme devant une chorale où tout le monde
32:51chante faux, mais où chacun veut diriger l'orchestre.
32:53Ça ne marche pas, en général.
32:55Et puis, surtout, ça crée
32:57de l'instabilité, puisqu'on verra à chaque fois que ça chante
32:59faux. Donc, il y a un moment où les ambitions
33:01personnelles doivent passer en dessous
33:03et où chacun doit juger en fonction de ce qu'on voit.
33:05Je ne sais pas si chacun a eu le temps de lire
33:07la motion de censure qui sera
33:09probablement votée, c'est-à-dire celle du NFP.
33:11C'est quand même une motion de censure qui
33:13insulte le Rassemblement national.
33:15Donc, le Rassemblement national va voter
33:17un texte où il est lui-même insulté.
33:19Pour une formation qui dit depuis
33:21tant d'années qu'elle fait
33:23ce qu'elle dit, elle dit ce qu'elle fait, qu'elle est cohérente
33:25avec ses principes, il vote un texte
33:27qui dit qu'ils sont des gens lamentables
33:29et à exclure. Dans ce cas, si eux-mêmes
33:31le disent, on va finir
33:33par le croire.
33:35Il y a un moment où, si vous voulez, ce qui paye, c'est
33:37la cohérence. Et là,
33:39dans cet exemple-là, il y a un manque de cohérence.
33:41Du côté de la gauche, ça n'est pas mieux.
33:43On a des gens qui n'ont que le mot Front républicain
33:45en bouche et qui, aujourd'hui, vont se satisfaire
33:47de voir leur motion votée par le Rassemblement national.
33:49Donc, où est la cohérence
33:51dans les deux cas ? Elle n'existe pas.
33:53Et ça, c'est presque une question
33:55plus humaine, morale, qu'une question
33:57politique. Et donc,
33:59que chacun juge et que
34:01des sortes de recompositions se fassent
34:03ces prochains temps, de façon à ce qu'on ait
34:05une composition
34:07partisane différente dans les temps qui
34:09viennent. Et de ce point de vue-là, la responsabilité,
34:11maintenant, elle va revenir aux Français, dans leur façon
34:13de juger l'épisode que nous sommes en train de vivre.
34:1518h33 en direct sur CNews et sur Europe 1.
34:17On ira dans un instant à l'Assemblée nationale
34:19où les prises de parole se multiplient avant que l'on passe
34:21réellement au vote.
34:23Naïma M. Fadel, beaucoup de questions
34:25qui se posent. On a entendu les orateurs
34:27se succéder, s'envoyer
34:29des invectives, des insultes
34:31à la figure. Et les
34:33Français dans tout ça ? Exactement, c'est ce que
34:35j'étais en train de penser, Laurence, c'est que les Français
34:37en ont marre d'être baladés, en fait. Parce que
34:39regardez, dès la dissolution.
34:41Le président a eu un discours
34:43qui pouvait nous plaire. Il a dit
34:45« je veux clarifier, je veux donner la parole
34:47aux Français ». Et on a vu la tambouille
34:49qui s'est faite juste
34:51après, au deuxième tour, où on a
34:53décidé, c'est un Front républicain qui
34:55tout de suite a
34:57ciblé le Rassemblement national
34:59en disant « il n'est pas dans l'arc
35:01républicain », alors que c'est
35:03des élus, des maires, des conseillers,
35:05etc., qui siègent à l'Assemblée nationale.
35:07Excusez-moi, mais nous, en tant que
35:09Français lambda, on n'y comprend
35:11plus rien. Et aujourd'hui, on a bien
35:13vu qu'en fait, ils ont tous
35:15besoin du Rassemblement national
35:17parce que même la Macronie
35:19en appelle au Rassemblement national
35:21à la raison du Rassemblement national
35:23pour pas qu'ils ne votent cette motion
35:25de censure. Donc,
35:27jusqu'à maintenant, on nous dit « attention,
35:29voilà ce qu'il faut faire, et il faut
35:31complètement les exclure », et puis maintenant, on nous dit
35:33« mais non, au contraire, ils sont les
35:35responsables s'il y a une motion de censure
35:37et s'il y a le chaos ». Tout ça
35:39fait le jeu de qui, en fait ?
35:41Fait le jeu des mélenchonistes,
35:43fait le jeu
35:45de la France insoumise
35:47qui, aujourd'hui, en appelle à des
35:49manifestations, en appelle à une
35:51pétition contre le président national,
35:53qui en appelle au chaos.
35:55Et si aujourd'hui, Mélenchon
35:57est justement à l'Assemblée nationale,
35:59c'est parce qu'il ne cesse de
36:01vouloir, effectivement, la Révolution.
36:03Il est là, il est en tribune, John Mélenchon.
36:05Il a donné ça sur un plateau d'argent
36:07et aujourd'hui, c'est les Français
36:09qui payent le prix de tout cela.
36:11Moi, je suis tout à fait d'accord avec ce que
36:13dit Naïma. Il faut bien voir que
36:15on a une gauche révolutionnaire
36:17qu'on n'avait, en fait, jamais vue
36:19à l'Assemblée nationale.
36:21On l'a vue dans la rue, on la connaît, mais on ne l'avait jamais vue
36:23à l'Assemblée nationale. Elle est très active
36:25et elle est capable, demain, de descendre
36:27dans la rue parce qu'il y a un tel mécontentement
36:29dans le pays, il faut dire les choses telles qu'elles sont,
36:31qui sont, effectivement, tout à fait en capacité.
36:33De l'autre côté de la...
36:35de la... comment dire...
36:37du
36:39spectre politique du pays,
36:41des gens qui
36:43ont aussi des revendications
36:45qui sont aussi légitimes et qui
36:47pourraient faire attention,
36:49qui pourraient aussi un jour descendre dans la rue.
36:51Et le clivage, il ne va pas se faire sur la politique,
36:53sur la loi de finances, etc.
36:55Il va se faire sur des choses qui sont beaucoup plus fondamentales.
36:57Or, ce gouvernement, pardon de le dire,
36:59moi, j'avais beaucoup d'amitié pour Michel Barnier
37:01et je l'ai dit d'ailleurs sur ce plateau, il souhaitait qu'il soit.
37:03Mais bon, ce gouvernement n'a pas réussi
37:05à expliquer quelle était la situation du pays,
37:07il n'a pas réussi à dire quelles sont les perspectives
37:09pour le pays. Les gens sont inquiets
37:11et, pardon, excuse-moi Jean-Michel,
37:13les députés
37:15macronistes qui viennent nous expliquer que
37:17les malheureux, c'est pas comme ça qu'il faut faire de la politique,
37:19ils avaient tout le temps de nous expliquer
37:21pourquoi on est arrivé à cette situation.
37:23Ils ne l'ont pas fait. Aujourd'hui, on est quand même
37:25au bord du chaos.
37:26Allez, écoutons Laurent Wauquiez qui s'est exprimé,
37:28il accuse Marine Le Pen de mettre le pays
37:30dans l'ornière et dans l'instabilité.
37:32Emmanuel Macron porte
37:34peut-être seul la responsabilité
37:36de la dissolution, mais
37:38vous allez porter avec la France insoumise
37:40la responsabilité de la censure
37:42qui va plonger le pays dans l'instabilité.
37:44Applaudissements
37:46Alors, je vous le dis
37:48une dernière fois, ressaisissez-vous.
37:50Ressaisissez-vous,
37:52il est encore temps. Ressaisissez-vous
37:54et changez votre choix.
37:56Ressaisissez-vous parce que
37:58sinon nous nous souviendrons longtemps
38:00de ce jour désolant.
38:02Nous nous souviendrons
38:04longtemps, Mme Le Pen,
38:06qu'une alliance des contraires portée par le cynisme
38:08a plongé notre pays
38:10dans l'instabilité.
38:12Voilà pour Laurent Wauquiez, Geoffroy Lejeune
38:14qui accuse évidemment le Rassemblement national
38:16de jouer le jeu de la France insoumise.
38:18Écoutez, je suis en train de me demander
38:20si tous ces arguments qu'on entend ne sont pas parfaitement
38:22inopérants, c'est-à-dire qu'en fait
38:24déjà on a le sentiment avec la chute
38:26de Michel Barnier d'assister à la perte
38:28d'un bien inconsidérable
38:30dont on n'avait pas pris conscience parce que
38:32des gens qui aujourd'hui sont en train de l'encenser et de dire
38:34que son départ est une catastrophe, ne l'ont pas beaucoup aidé
38:36pendant qu'il était Premier ministre.
38:38Voir lui ensavonner la plante. Voilà, j'aurais pas osé le dire
38:40mais c'est exactement ce que je pensais.
38:42Ça c'est la première chose. La deuxième, c'est que je pensais aussi
38:44en écoutant Laurent Wauquiez,
38:46vous savez dans le journal du dimanche, on publie
38:48une fois par mois le baromètre de la popularité
38:50de l'exécutif et notamment du Président et
38:52du Premier ministre. Michel Barnier, je crois
38:54le dernier qui était il y a deux semaines, était
38:56autour de je crois 34% et il avait
38:58perdu 10 points en trois mois.
39:00J'écoutais Laurent Wauquiez expliquer que les Français ne pardonneront pas
39:02qu'on ait censuré Michel Barnier.
39:04Peut-être 34% d'entre eux ne pardonneront pas
39:06mais peut-être que les 60% qui restent
39:08eux vont parfaitement pardonner.
39:10Et ça, il faut le prendre en compte aussi.
39:12Est-ce que c'est pas aujourd'hui tout un système politique partisan
39:14dont parlait Jean-Michel Blanquer tout à l'heure,
39:16qui est en fait le bloc central,
39:18qui est celui qui d'ailleurs sous la 4ème République
39:20essayait de se maintenir au pouvoir,
39:22qui est en train de paniquer parce qu'il ne voit pas la suite,
39:24mais est-ce qu'il n'y a pas énormément de Français qui en fait sont très contents
39:26de ce renversement et du fait qu'Emmanuel Macron,
39:28qui est jugé le principal responsable et qui lui aussi
39:30est touché par une impopularité,
39:32doivent peut-être être acculés et dans cette problématique
39:34de démission. Je me demande si on n'est pas
39:36quand même complètement collectivement, je veux dire,
39:38nous les... Les journalistes ?
39:40Les jeunes... Politiques ?
39:42Est-ce qu'on n'est pas à côté de la plaque sur les attentes du pays ?
39:44Peut-être. Et c'est la question qu'on se pose
39:46à chaque lendemain d'élection, voire chaque soir d'élection.
39:48Donc je la repose aujourd'hui.
39:50On est avec nous à l'Assemblée nationale, avec Jean-Laurent Constantini.
39:52Qu'est-ce qui se passe en ce moment, Élodie ?
39:54Racontez-nous, faites-nous voir les coulisses
39:56de cette soirée historique que nous vivons
39:58sur CNews et Europe 1.
40:00Eh bien, Laurence,
40:02en ce moment dans l'hémicycle, c'est Eric Ciotti,
40:04le patron du DR, qui est en train de
40:06prendre la parole. Il reste environ 30 minutes
40:08avant que ce soit le chef du gouvernement,
40:10Michel Barnier, qui s'exprime. Et
40:12je suis avec Jean-Laurent Constantini actuellement
40:14dans la salle des quatre colonnes. Alors la salle
40:16des quatre colonnes, elle est bien connue parce que
40:18c'est là qu'à chaque fois les politiques viennent faire
40:20des déclarations. Pour l'instant, c'est assez
40:22calme parce qu'ils écoutent tous religieusement
40:24les prises de parole dans l'hémicycle.
40:26Ce que je peux vous dire, en revanche, Laurence, c'est que
40:28dès qu'ils vont sortir de l'hémicycle,
40:30probablement après la proclamation
40:32des votes, ils vont tous venir ici et là,
40:34il y a beaucoup de journalistes. On se dirige
40:36aussi maintenant dans la salle des pas
40:38perdus. La salle des pas perdus, c'est la salle
40:40qui nous est réservée à nous,
40:42journalistes, pour faire des duplexes.
40:44D'habitude, nous sommes une dizaine
40:46d'équipes de télévision. Là, je crois
40:48que je ne peux même pas toutes les compter. La salle
40:50est toute pleine de caméras.
40:52Alors des caméras, évidemment, de rédaction française,
40:54mais on a tout un côté de la salle
40:56qui est pris par des caméras
40:58de télévision étrangère. On a entendu
41:00parler anglais, allemand, espagnol,
41:02italien. Tous nos confrères venus un peu
41:04partout dans le monde qui viennent assister
41:06à cette journée. Le mot que j'ai beaucoup
41:08entendu, Laurence, depuis ce matin, c'est
41:10le mot d'historique, une censure
41:12d'un gouvernement qui tombe. Ça n'est pas arrivé
41:14depuis 1962. Les motions
41:16de censure, on y est habitué. Elisabeth Born
41:18y a fait face extrêmement souvent. Il n'y avait
41:20en général pas beaucoup d'enjeux.
41:22Là, évidemment, tout le monde attend
41:24l'heure du vote et on sait que ça va
41:26être l'accueil côté politique et journaliste
41:28dès que le vote sera proclamé officiellement.
41:30Merci beaucoup Elodie Huchard. Jean-Laurent
41:32Constantini, vous nous avez fait vivre les
41:34coulisses de ce vote
41:36historique, évidemment, cette motion de
41:38censure qui va renverser le gouvernement de Michel Barnier.
41:40Jean-Michel Blanquer, ça vous fait réagir
41:42le monde entier regarde ce qui se passe ici.
41:44Est-ce que c'est bon pour l'image de la France ?
41:46Non, c'est très mauvais. C'est pour ça
41:48qu'on ne peut pas relativiser ce qui se passe.
41:50Aujourd'hui,
41:52ce type d'information, ce type de réalité,
41:54c'est évidemment mondial
41:56et le monde entier
41:58qui, parfois, a vu la France dans son
42:00meilleur aspect, les Jeux olympiques,
42:02demain, la réouverture
42:04de Notre-Dame.
42:06La France qui fonctionne,
42:08la France souriante, la France unie, ça existe.
42:10Ce n'est pas juste
42:12un effet de notre imaginaire ou de notre
42:14nostalgie. Ça existe et c'est possible.
42:16Et par quel
42:18mécanisme diabolique
42:20on se trouve dans la situation aujourd'hui
42:22d'avoir une représentation politique qui est
42:24en distorsion complète avec
42:26cette France de tous les jours, cette France qui n'aspire
42:28qu'à la prospérité. C'est pourquoi
42:30la victoire de ce soir
42:32est quand même, à mes yeux, d'abord et avant
42:34tout, et dans la suite de ce que vous avez dit,
42:36pour Jean-Luc Mélenchon, si vous voulez.
42:38C'est-à-dire que c'est une stratégie
42:40du chaos. Le fait que Marine Le Pen
42:42s'en fasse le relais a quelque chose
42:44de significatif.
42:46Et aujourd'hui, c'est quelque
42:48chose de grave qui se passe, sous nos yeux,
42:50pour cette raison-là.
42:51Monsieur Blanquer, juste encore un mot de votre livre,
42:53La Citadelle, vous étiez au cœur du pouvoir.
42:55Vous avez côtoyé Emmanuel Macron
42:57pendant des années. Vous le connaissez parfaitement.
42:59Il est quand même le grand architecte
43:01de ce qui se passe aujourd'hui.
43:03Qu'est-ce qui lui est passé
43:05dans la tête quand il a décidé, encore une fois,
43:07de dire, je leur envoie une grenade découpillée
43:09dans les jambes ?
43:11Architecte, ce n'est pas le mot que je utiliserais.
43:13Déconstructeur, alors, oui.
43:14La grenade découpillée, ce n'est pas le fait
43:16des architectes. Partilleur, alors.
43:17Comme vous le savez, je fais une grande différence
43:19entre le premier quinquennat et le deuxième quinquennat.
43:21Et pour cause, j'ai vu
43:23se dégrader les choses
43:25en fin de premier quinquennat.
43:27C'est pour ça que j'ai utilisé ce titre
43:29La Citadelle. Ça dit tout.
43:31Parce que tout pouvoir, et celui-ci
43:33comme d'autres, court le risque de citadélisation.
43:35C'est-à-dire de se recroqueviller,
43:37de perdre le pied avec la réalité,
43:39de se couper, ce qui est le contraire de la promesse
43:41de 2017, qui était justement
43:43d'écouter, d'être dans une forme
43:45de bienveillance et d'ouverture.
43:47On a eu, en fin de quinquennat
43:49et pour différentes raisons,
43:51un effet inverse. Et ça se paye
43:53très cher. Ça s'est payé, ne l'oublions pas,
43:55dès les législatives de 2022, en réalité.
43:57Qui sont à l'origine de toute la suite.
43:59Et donc, ce moment
44:01de la malréélection, si je peux dire,
44:03et des intermoiements
44:05du début de l'année 2022,
44:07nous les payons cash
44:09aujourd'hui, et on peut faire
44:11des analyses plus détaillées dans le livre,
44:13on peut faire mille analyses, mais encore une fois,
44:15elles sont utiles, parce qu'elles
44:17nous permettent de réfléchir au futur, mais on doit vraiment
44:19être tourné vers l'avenir, et ne pas
44:21trop ressasser non plus
44:23les causes bien
44:25visibles de tout ça, et par contre
44:27aller de l'avant.
44:29Je pense que les Français regardent ça
44:31d'un œil écœuré, parce qu'en réalité
44:33ça ne change pas leur quotidien.
44:35Je voudrais juste prendre, pour exemple,
44:37le résultat de la douzième vague
44:39de fractures françaises de Cevipof,
44:41Institut Montaigne. Il y a deux chiffres
44:43qui m'ont frappé, au-delà du fait que 87%
44:45de nos concitoyens pensent que la France est en déclin,
44:47et que ça s'est accéléré sous Emmanuel Macron,
44:49deux chiffres, c'est confiance dans la présidence
44:51de la République, 26%,
44:53confiance dans les députés, 22%.
44:55Ça veut dire qu'au-delà de la crise politique
44:57qu'on vit, je pense,
44:59c'est bien plus grave que ça, il y a une crise
45:01des institutions politiques en France,
45:03les Français ne croient plus
45:05à ce qu'on leur raconte, parce que ça ne change pas
45:07leur sort. Vous parliez d'intérêt général
45:09tout à l'heure, M. Blanquer, très bien,
45:11mais les Français, quand ils voient ce spectacle,
45:13et quand ils voient comment leur condition
45:15depuis des décennies ne s'est pas
45:17forcément améliorée, même si les salaires réels
45:19ont augmenté, en fait, ils ont un dégoût
45:21total. Alors, je ne sais pas ce qui va sortir
45:23de tout cela, mais 22%
45:25de nos concitoyens
45:27qui attribuent de la confiance
45:29aux députés de la République française,
45:31c'est terrifiant.
45:33Je suis d'accord en bonne partie avec vous,
45:35là où je fais vraiment une petite
45:37distinction qui a beaucoup d'importance, c'est
45:39entre parler d'institution
45:41et parler de la classe politique, c'est pas
45:43la même chose. L'Assemblée nationale,
45:45c'est une institution, la présidence de la République
45:47c'est une institution. Si on regarde, par exemple,
45:49dans ce type de sondage, la popularité des maires,
45:51elle est très grande.
45:53Très souvent, quand vous avez
45:55des grands maires qui deviennent ministres,
45:57ils ne sont pas pour autant devenus des personnalités
45:59épouvantables. Donc, je fais
46:01très attention à ne pas être dans un discours
46:03d'abord, un, de dénigrement des institutions.
46:05Je pense que leur solidité est plus nécessaire
46:07que jamais, donc là, c'est vraiment
46:09ça peut se discuter, mais
46:11c'est vraiment ma conviction et c'est aussi en tant que
46:13constitutionnaliste que je le dis.
46:15Et je me méfie justement des débats d'aujourd'hui là-dessus
46:17parce que je me dis, on est capable de jeter le bébé
46:19avec l'eau du bain en se trompant de diagnostic.
46:21Et deuxièmement, le discrédit
46:23de la classe politique, et là, vous avez évidemment
46:25en partie raison, mais même là-dessus, je pense
46:27qu'il faut savoir apporter de la nuance
46:29pour ne pas être dans le
46:31tous pourri, parce que d'ailleurs, le tous pourri, c'était par exemple
46:33le discours de Marine Le Pen. Alors, elle est
46:35là-dedans aujourd'hui, elle est elle-même dans les pourris qui sont
46:37députées, quand on dit qu'on n'aime pas les députés,
46:39ça veut dire qu'on n'aime pas tous les députés de toutes les tendances.
46:41Vous voyez, il y a immédiatement
46:43un risque. J'ai pas dit que c'est ce que vous avez dit.
46:45J'ai dit que c'est le risque de ce
46:47qui se dit aujourd'hui sur la classe politique.
46:49Michel Blanquer, votre livre La Citadelle,
46:51au coeur du gouvernement, aux éditions Adban-Michel.
46:53On va écouter maintenant l'ancien Premier ministre,
46:55Gabriel Attal, qui monte à la tribune.
46:57Il va s'exprimer. On va écouter sa réaction,
46:59lui, qui a appelé au Front républicain
47:01pour les législatives. Écoutez-le.
47:05Madame la Présidente,
47:07Monsieur le Premier ministre,
47:09Mesdames et Messieurs les ministres,
47:11chers collègues,
47:13dans pareilles situations,
47:15il y a tant à dire.
47:17Tant à dire
47:19sur la situation de notre pays,
47:21tant à dire
47:23sur le quotidien des Français,
47:25qui sont déboussolés
47:27par tout ce qui se passe.
47:29Ils doivent être et rester
47:31notre seule obsession.
47:33Tant à dire sur le spectacle
47:35désolant auquel les extrêmes
47:37de cet hémicycle se livrent
47:39depuis quelques semaines, quelques mois
47:41et quelques années maintenant.
47:43Tant à dire sur l'alliance
47:45entre LFI et l'ERN,
47:47qui est en train de se nouer,
47:49fidèle à l'analyse
47:51de Tocqueville,
47:53qui écrivait qu'en politique,
47:55la communauté des haines
47:57fait presque toujours
47:59le fond des amitiés.
48:01Oui, il y a tant à dire.
48:03Tant à dire.
48:05Mes chers collègues,
48:07je crois que l'essentiel
48:09tient en une phrase.
48:11Nous en sommes au point
48:13où les Français
48:15n'écoutent plus les politiques.
48:17Parce que tout cela tourne
48:19désormais à vide.
48:21Parce que la politique française
48:23est malade.
48:25Et nous venons d'avoir la confirmation
48:27dans les interventions précédentes
48:29que ce n'est ni à l'extrême gauche
48:31ni à l'extrême droite que les Français
48:33pourront trouver l'antidote.
48:35Ils nous demandent une chose
48:37et une seule.
48:39Écouter le bruit de fond des postures
48:41et des oppositions stériles.
48:43Écouter patiemment.
48:45Construire sereinement.
48:47Travailler sincèrement.
48:49Non pas pour se donner
48:51bonne conscience,
48:53mais pour avoir des résultats.
48:55Non pas à la recherche
48:57de son intérêt particulier dans un agenda
48:59caché, mais pour agir
49:01dans l'intérêt général, le seul
49:03qui compte.
49:05Et changer la vie
49:07des Français.
49:09Mes chers collègues, je vais le dire sans détour.
49:11Je crois que ce que demandent
49:13les Français, c'est en somme
49:15moins de bruit et plus d'action.
49:17Se taire quand on n'a rien à dire
49:19et agir quand on a la chance
49:21de pouvoir le faire.
49:27C'est précisément l'aventure
49:29inédite à laquelle les Français
49:31nous ont appelés cet été.
49:33Et c'est précisément le projet
49:35que cherche à mettre en œuvre Michel Barnier.
49:37Sans ébrouffe,
49:39sans faux-semblant,
49:41avec le sens de l'État, son projet
49:43est clair. Agir
49:45et avancer.
49:47Et je le dis d'autant plus librement
49:49que le Premier ministre n'est pas issu de notre
49:51famille politique, mais que malgré
49:53nos différences, malgré les débats
49:55que nous avons eus, malgré les difficultés
49:57de cette situation nouvelle, nous avons
49:59fait le choix de le soutenir parce que
50:01c'est l'intérêt du pays.
50:05Il semble
50:07aujourd'hui
50:09que l'extrême-droite
50:11et l'extrême-gauche aient décidé
50:13de baisser ensemble le pouce
50:15comme Naguère à Rome lorsqu'il fallait condamner
50:17un gladiateur après le combat.
50:19Et en baissant le pouce,
50:21la responsabilité de ces députés
50:23est immense.
50:25Qui allez-vous condamner ?
50:27La France.
50:29Quel Français pourra se dire
50:31que grâce à la chute du gouvernement,
50:33grâce à l'instabilité
50:35que cela provoquera, son quotidien
50:37s'améliorera ?
50:39Aucun.
50:41Car la vérité, c'est que l'adoption
50:43de cette motion de censure ne ferait
50:45que des perdants.
50:47Au premier rang d'entre eux, les plus modestes,
50:49les classes moyennes, les travailleurs.
50:51Parce que quand la crise frappe,
50:53quand l'instabilité s'installe,
50:55quand le chaos rôde, ce sont toujours
50:57ceux qui triment, qui payent les pots cassés.
50:59Mais ceux-là,
51:01ceux-là, le Rassemblement national
51:03s'en moquent.
51:05Malgré des années
51:07d'efforts pour tenter de faire croire aux Français
51:09que vous seriez responsables,
51:11prêts à gouverner,
51:13ce que nous confirme le moment que nous vivons,
51:15c'est que fond, tout cela
51:17n'était que du vent. Chasser le
51:19naturel, il revient au chaos.
51:21Oui,
51:31oui, les députés lepénistes mentent.
51:33Ils mentent, je l'ai dit.
51:35Quand ils font croire aux Français que c'est pour
51:37les défendre, eux, et défendre
51:39leur pouvoir d'achat, qu'ils votent la motion de censure,
51:41il n'en est rien.
51:43Les députés lepénistes mentent.
51:45Quand ils tentent de faire croire que le chaos,
51:47qu'ils sèment, ça ne serait pas de leur faute.
51:49Au fond,
51:51au fond, je crois
51:53que vous le sentez déjà.
51:55Je crois que vous le
51:57sentez déjà que pour vous faire du bien,
51:59vous faites mal au pays et mal aux Français.
52:05Je crois
52:07que vous êtes déjà en train de le sentir,
52:09que les Français sont inquiets de cette censure
52:11annoncée. Vous le sentez
52:13qu'ils aspirent à la stabilité et à la
52:15sérénité. Vous le sentez
52:17déjà que vous faites une erreur
52:19devant l'histoire.
52:21Mais vous ne pouvez pas vous en empêcher.
52:23C'est plus fort que vous. C'est votre nature.
52:25Alors vous cherchez à rejeter sur d'autres
52:27la responsabilité que vous prenez,
52:29seuls, de faire tomber
52:31le gouvernement de la France. Auriez-vous
52:33déjà la censure
52:35honteuse ? Est-ce pour cela
52:37que matin, midi et soir,
52:39vous courez les plateaux de télévision pour vous
52:41évertuer à faire croire que ça ne serait pas
52:43vous les responsables ? Et que
52:45même si les quatre groupes du socle commun
52:47soutiennent le gouvernement,
52:49qui n'a jamais été question pour aucun d'entre nous
52:51d'appuyer sur le bouton de la censure,
52:53le coupable, ce serait le socle
52:55commun. Pas un Français ne croit
52:57à ce mensonge. Pas un.
53:07La politique, c'est prendre des décisions
53:09et surtout, je crois, c'est les assumer.
53:11Alors mesdames et messieurs les députés
53:13le péniste, assumez votre
53:15décision. Assumez le
53:17désordre. Assumez l'alliance avec
53:19LFI. Assumez l'instabilité.
53:21Assumez l'affaiblissement de la France.
53:23Assumez votre irresponsabilité.
53:27Madame Le Pen, je vous ai écouté
53:29attentivement.
53:31Dans une tentative désespérée
53:33de vous exonérer de vos responsabilités,
53:35vous avez essayé
53:37de dresser la liste
53:39des engagements que nous avions pris avant
53:41la dissolution ou pendant la campagne
53:43et qui ne sont pas tenus dans ce budget.
53:45Madame Le Pen,
53:47je vous confirme que oui,
53:49oui, nous avons dû faire des efforts.
53:51Oui, nous avons dû faire des compromis pour aider
53:53le gouvernement et garantir la stabilité
53:55du pays. Oui,
53:57nous avons accepté certains projets
53:59avec lesquels nous n'étions pas d'accord. Je vous le confirme.
54:01Précisément pour aider le Premier
54:03ministre et aider le pays à garder
54:05des institutions stables.
54:11Mais je vais
54:13vous dire, Madame Le Pen,
54:15ça ne m'étonne pas que ça vous choque.
54:17Vous êtes incapable du moindre
54:19compromis. Comment être ouvert au
54:21compromis quand on est fasciné par
54:23les régimes dictatoriaux ?
54:25Comment être ouvert au
54:27compromis ?
54:31Comment être ouvert au compromis
54:33avec
54:35d'autres groupes que le sien
54:37quand on est incapable
54:39d'être d'accord avec soi-même
54:41sur l'Europe, sur l'euro, sur la retraite,
54:43sur les binationaux,
54:45sur l'économie de notre pays ?
54:47Votre seule constante,
54:49c'est l'irresponsabilité à
54:51tous les étages.
54:53Nous, nous avons fait des compromis
54:55pour aider le gouvernement et nous l'assumons.
54:57Car les députés de mon groupe,
54:59ils savent où ils habitent.
55:01Les députés de mon groupe, ils ne font pas tomber
55:03un gouvernement à la première contrariété.
55:05Les députés de mon groupe, ils ont su
55:07faire des compromis, ils sont responsables,
55:09ils sont respectueux, ils ne précipiteront
55:11jamais notre pays
55:13dans l'inconnu.
55:25Chers collègues,
55:27ouvrons les yeux sur le monde
55:29dans lequel nous vivons.
55:31La France a besoin de stabilité
55:33et le monde a besoin d'une France
55:35stable. Le Proche-Orient
55:37semble s'embraser chaque jour un peu plus
55:39et la France n'aurait pas de gouvernement stable.
55:41L'Ukraine accumule les difficultés
55:43et nous savons combien une victoire
55:45de la Russie déstabiliserait le monde,
55:47l'Europe et la France,
55:49jusqu'au quotidien de nos concitoyens.
55:51Et la France n'aurait pas de gouvernement stable.
55:53Aux Etats-Unis, le retour
55:55de Donald Trump nous a tous conduits
55:57à dire une nouvelle fois qu'il faut sortir de la naïveté
55:59et renforcer plus que jamais
56:01l'Europe. Et la France n'aurait
56:03pas de gouvernement stable.
56:05En Chine, le pouvoir
56:07injecte des milliards de dollars dans l'économie
56:09pour relancer la croissance
56:11dans une politique économique agressive.
56:13Et la France n'aurait pas de gouvernement
56:15stable.
56:17L'Union Européenne
56:19négocie toujours l'accord sur le Mercosur
56:21que nous sommes parvenus, avec les gouvernements
56:23précédents, à empêcher.
56:25Et la France n'aurait pas de gouvernement stable.
56:27Qu'irez-vous dire à nos agriculteurs
56:29et aux Français si dans les prochains
56:31jours, dans les prochaines semaines, peu importe,
56:33l'Union Européenne signait le Mercosur
56:35faute de gouvernement en place
56:37en France à cause de vous pour continuer
56:39à le bloquer et à défendre
56:41nos intérêts ?
56:47Qu'irez-vous dire à nos pêcheurs
56:49qui attendent en ce moment la
56:51négociation des quotas de pêche à Bruxelles
56:53et qui ont un besoin vital,
56:55oui vital, que la France
56:57ait un gouvernement pour défendre
56:59leurs intérêts ?
57:01Le monde change.
57:03Le monde bouge. Tout devient
57:05tout à la fois plus menaçant mais aussi,
57:07à certains égards, plus enthousiasmant que
57:09jamais. Dans ce contexte,
57:11l'Europe et la France veulent-elles s'effacer
57:13ou au contraire s'affirmer ?
57:15L'ébouversement du monde modifie
57:17profondément la vie des familles et des
57:19travailleurs. Et notre classe politique,
57:21elle, voudrait garder ses vieilles habitudes
57:23et ses confrontations artificielles ?
57:25Bien sûr,
57:27tout n'a pas été parfait
57:29mais là n'est plus l'essentiel
57:31car aujourd'hui,
57:33nous avons un choix à faire.
57:35Car au moment de choisir
57:37le destin de notre pays, dans quelques
57:39instants, nous tous,
57:41députés, nous aurons
57:43le même choix à faire,
57:45la même décision à prendre.
57:47Voilà pour Gabriel Attal, le discours de
57:49Gabriel Attal à l'Assemblée Nationale.
57:51Tout de suite l'information continue sur Europe 1
57:53avec Pierre de Villeneuve, Europe 1 soir.

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