Consacré au cas particulier des violences urbaines dans les banlieues françaises, ce film saisit leurs origines et leurs conséquences, et surtout ce qu’elles racontent sur notre société. Immersion dans la cité des Hautes Noues à Villiers sur Marne, cinq ans après les évènements de novembre 2005.
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00:00Des meutes ?
00:06Alors là, petite colle là, c'est vrai que c'est une bonne question.
00:13Un rassemblement de personnes qui veulent se faire entendre.
00:17C'est un affrontement entre les forces de police et les jeunes des quartiers.
00:26Pour moi, une meute, c'est un rassemblement de jeunes
00:30qui décident d'aller foutre le bordel.
00:35Avec des pierres, des cocktails Molotov,
00:39tout ce qu'on a sous la main, pour canarder les keufs.
00:43Vous tirez, c'est facile, nous on n'a pas d'armes, on n'a que des cailloux.
00:47Le système, ils sont armés, nous on n'est pas armés,
00:50on fait avec ce qu'on a, ce qui est projectiles,
00:54ce qui peut servir à incendier.
00:58On essaie, j'ai bien dit, de taper là où ça fait mal.
01:04Je ne dis pas que tout le monde a toutes les raisons,
01:07on a tous tort à un moment, mais chacun a sa petite raison.
01:11Peut-être que celui de 26 balais, il s'est déjà mangé une hagra un soir,
01:17il était posé tranquillement, il s'en est déjà mangé une.
01:19T'en as peut-être qui se sont déjà fait péter pour rien du tout.
01:22T'en as qui n'aiment pas les flics tout simplement.
01:25T'en as, ils ne savent pas pourquoi ils caillassent,
01:27mais ils vont caillasser parce que leurs potes, ils caillassent.
01:30C'est une spirale, c'est un engrenage.
01:33Après, tu peux te retrouver très vite à 20, 30 personnes
01:36qui jettent des cocktails sur les flics.
01:38Je pense que dans le fond, pour être honnête,
01:41tous autant qu'on est, quand on habite dans une cité,
01:43à un moment, on est les victimes d'une injustice.
01:46Après, on se dit peut-être que c'est la bonne occasion
01:49de leur faire payer l'injustice qu'on a vécue.
02:17Novembre 2005.
02:19Poursuivis par la police, deux jeunes garçons de Clichy-sous-Bois
02:22meurent électrocutés dans un transformateur EDF.
02:26Rapidement, la nouvelle se propage et déclenche une vague d'émeutes
02:29dont l'ampleur et la durée sont inédites en France.
02:33Partout, les quartiers s'embrasent.
02:35Et les images de ces banlieues qui brûlent vont faire alors le tour du monde.
02:40Qu'est-ce qu'ils font ?
02:41C'est une poubelle.
02:42Oh là là.
02:43Regarde là-bas.
02:44Vous avez vu les jeunes partir ?
02:45Il a touché quelqu'un.
02:46Là, c'est une bombe lacrymogène.
02:47C'est une bombe, voilà.
02:48Ouais, exactement.
02:50La cité des Hautenous, à Villiers-sur-Marne,
02:52fait partie de ces quartiers dits « sensibles »,
02:54dont les autorités craignent alors l'explosion.
02:57Dès le lendemain des événements de Clichy, par précaution,
03:00le quartier est investi massivement par les forces de l'ordre.
03:02Ainsi, le face-à-face jeune homme de Clichy-sous-Bois
03:05Le quartier est investi massivement par les forces de l'ordre.
03:07Ainsi, le face-à-face jeune police a bien lieu,
03:10avec son lot de feux de poubelles et de voitures incendiées.
03:20On se sentait concernés pour la mort des deux petits,
03:23mais on comptait rien faire.
03:26Après, c'est parti en freestyle.
03:28On voyait des poubelles brûlées.
03:32On était limite dans un état de siège,
03:34parce qu'on avait des camions de CRS
03:37qui circulaient autour de la cité.
03:42Et même le soir où tout a éclaté,
03:45qui empêchait les allers-et-venus.
03:47On pouvait limite pas sortir de la cité et pas y entrer.
03:52C'était ouais, quelques agents de là-bas
03:55qui s'étaient titillés un peu.
03:58Ils ont ramassé quelques cocktails Molotov,
04:00mais y'a pas eu de blessés, y'a pas eu de...
04:04C'est pas vraiment parti en vrai.
04:06Et en plus, à cette époque-là, y'en a beaucoup qui sont en prison.
04:10Ah ouais, la plupart, ils sont en prison, donc voilà.
04:13C'est un peu ceux qui restaient là, c'était les petits, là.
04:17On va dire qu'il y a eu plus...
04:19La crainte a été plus auprès des parents.
04:21Ils disaient, ouais, sortez pas, là, c'est chaud.
04:25Eux, c'est, vous restez pas dehors si la police est là.
04:28Et pour les enfants, attendez, on est chez nous.
04:32Si on veut rester dehors, on reste dehors.
04:39Cinq ans après, la cité des Hautenous est toujours perçue
04:42par les autorités comme un quartier difficile.
04:44Malgré le démarrage d'un vaste projet de rénovation
04:47et l'ouverture d'un centre d'aide à la recherche d'emploi,
04:50il reste aujourd'hui marqué par la pauvreté,
04:52un fort sentiment d'exclusion et une tension toujours vive
04:55entre les jeunes et la police.
04:57Sans doute pas le pire des quartiers,
04:59mais juste un quartier populaire, comme tant d'autres,
05:02partout en France.
05:05Les zones qui sont touchées par les émeutes aujourd'hui,
05:08ce sont les zones, très classiquement,
05:10dans lesquelles il y a des écarts de richesse très forts,
05:13un taux de chômage des jeunes très fort,
05:15des villes qui sont marquées par une immigration récente,
05:20mais aussi des villes qui sont marquées
05:25par une jeunesse sans perspective.
05:33Les conditions sociales et politiques de l'émeute
05:36ont été largement étudiées et débattues depuis 2005.
05:40Mais de ces débats, curieusement,
05:42la parole des populations locales est restée le plus souvent absente.
05:45Or, les jeunes des quartiers ou les moins jeunes, leurs parents,
05:48les ex-émeutiers ou les émeutiers en herbe,
05:50ne sont ni sourds, ni aveugles, ni muets.
05:54Ils entendent ce que l'on dit d'eux,
05:56ils voient le monde social et la place qu'ils y occupent.
05:59Et parfois, ils ne demandent qu'à s'exprimer.
06:02Leur parole nous dit sans détour les raisons de la colère
06:05et ce qui parfois en découle, la tentation de l'émeute.
06:10Il n'y a pas de travail.
06:12Ça, c'est un gros problème, ça.
06:14On ne trouve pas de travail.
06:16Ben oui.
06:17Tu ne travailles pas, tu n'as pas d'argent, tu n'as rien du tout.
06:21Après, au bout d'un moment, voilà.
06:24Tu n'as pas d'argent, tu vas te dire, non, non, il me faut du sou,
06:26tu vas aller commettre un braquage, je ne sais pas, non, non, non, fin.
06:29C'est ça le gros problème de la cité, c'est ça.
06:31Il n'y a pas de travail.
06:34J'ai 25 ans, je ne fais rien.
06:37Je galère à la cité.
06:40Même aujourd'hui, qui suis à l'école et qui travaille,
06:43on voit bien que, voilà,
06:47les gens qui sont à côté de nous, ben voilà, comme je disais,
06:49il y a un qui veut travailler, mais malheureusement, il n'a pas la chance.
06:52Mais il n'a encore plus pas la chance parce qu'il habite dans une cité.
06:55Ça nous est déjà arrivé d'entendre, voilà, le couic qui est à côté de chez nous,
06:59on ne prendra pas les jeunes de ce quartier.
07:02Pourquoi ? Ben parce qu'ils habitent dans ce quartier.
07:04C'est-à-dire qu'en fait, ils ont mis la mission locale, tu vois,
07:06ils ont mis tout ce qu'il faut pour être formés,
07:09pour se créer une vocation, tout ça.
07:13Mais tu as des jeunes aussi, ils ont perdu l'espoir, tu vois.
07:17Je ne te dis pas que...
07:18Tu sais, le travail, il ne vient pas frapper à ta porte, on est d'accord.
07:22Il y a un moment où il faut que tu bouges ton cul, tu postules,
07:25tu mets toutes les chances de ton côté de ça, tu vois.
07:28Ben, tu as des gens comme ça dans le ghetto, tu vois,
07:30qui bougent, qui vont chercher du travail, qui montrent qu'ils sont déterminés,
07:34qui mettent toutes les chances de leur côté.
07:36Ils n'ont pas de job.
07:38Moi, j'en faisais partie pendant un moment, tu vois,
07:40parce que pendant un moment, je voulais jobber, tu vois.
07:42Rien.
07:43Je n'ai pas perdu l'espoir,
07:44mais je comprends ceux qui perdent l'espoir pendant un moment, tu vois.
07:49Qu'est-ce qui te bloque ?
07:54Moi, je dirais le manque de confiance.
07:59Le manque de confiance, si tu n'as pas confiance en toi, si...
08:02Déjà, si tu te dis...
08:04Si tu te...
08:13Si tu te dis...
08:15Si tu te dis toujours pardon, c'est sûr que tu ne vas pas y arriver.
08:19Tu te réveilles le matin.
08:22Déjà, tu sors.
08:24Tu descends, tu vas faire un peu de bécane, t'amuser un petit coup.
08:28Et après, tu prends...
08:30Tu prends les choses comme elles viennent.
08:32Comme elles viennent, t'es là, tu traînes.
08:33Tu vois des potes qui vont là-bas, ben, tu les suis.
08:35Tu vois des potes qui vont là-bas, ben, tu les suis.
08:37Et c'est comme ça que les conneries sont petit à petit, en fait.
08:42C'est comme ça que les conneries sont petit à petit, en fait.
08:48Allez, on y va ?
09:02Bon, alors, quoi de neuf depuis que je suis revenu ?
09:03Je suis parti en congé.
09:05Ben, j'ai déposé des CV un peu partout, quoi.
09:08Et là, je suis parti à l'ANP, demander s'il y a une formation à l'agent de sécurité.
09:13Et j'ai trouvé, mais bon, il faut les appeler, quoi.
09:16Le problème, c'est qu'il faut payer, hein. C'est payant, ça.
09:18Le monsieur de l'ANP, il m'a dit...
09:19Tu fais deux semaines de formation, il m'a dit que t'es payé 600 euros.
09:24La vérité, je comprends rien.
09:25Je comprends pas cette formation de deux semaines où on est payé 600 euros.
09:27Ça existe pas pour moi.
09:29Je te jure, franchement, ça existe pas.
09:38Oui, bonjour. Voilà, je vous appelle.
09:40Émission locale, je suis conseiller.
09:42Je vous appelle parce que j'ai un jeune qui...
09:45Qui cherche à faire, en fait, le CQP en sécurité.
09:49Et je voulais savoir ce que votre formation proposait comme tarif.
09:52C'est 825 euros hors taxe.
09:54Ben, merci beaucoup. Au revoir, madame.
09:58Faut pas se faire d'illusions, hein.
09:59On n'aura pas 100% de la somme, hein.
10:01Moi, tu peux mettre sur la table, toi.
10:04Je pense que tous les jeunes ont envie d'avancer.
10:06Enfin, je veux dire, je ne crois pas à l'instant que...
10:09Que les jeunes se complaisent dans la rue, même si c'est sympa.
10:11Mais bon, comme tout à chacun,
10:14la loisiveté est sympa à 5 minutes.
10:16Mais au bout d'un moment, ça saoule aussi, quoi.
10:18Je veux dire, je suis persuadé qu'ils ont envie d'avancer sincèrement.
10:21Par contre, on a des vraies problématiques.
10:23Certains jeunes qui ont, pour x raisons,
10:25de très, très bas niveaux de qualification,
10:27qui savent parfois à peine lire et écrire.
10:30Et là, effectivement, c'est très compliqué pour eux.
10:33Parce que souvent, ils ne veulent pas retourner
10:35dans ce qui peut ressembler de près ou de loin à une école,
10:38donc à un organisme de formation.
10:40Ils ont besoin d'être accompagnés.
10:42Et là, on est quand même face à des...
10:44On est face vraiment à des vraies problématiques très lourdes
10:47qu'on n'arrive pas... qu'on a du mal à gérer, quoi.
10:49Clairement.
10:51On apprend pour qui l'école, c'est pas pour eux, hein.
10:53C'est pas le seul, hein.
10:57Mais comme nous, il faut les mettre dans le chantier direct pour travailler.
11:00Parce que l'école, ce stylo papier, là, c'est...
11:03C'est chiant, un peu. C'est vrai, hein.
11:06Je suis arrivé ici à 10 ans.
11:09De l'Algérie.
11:10J'étais en Algérie avant.
11:12Eh bien, je comprenais pas trop, c'est pour ça, en fait.
11:15Arrivé en 6e, c'est bon, j'étais déconnecté, déjà.
11:18Et j'ai arrêté où ? Au lycée ?
11:22On m'a viré, je suis parti à Michelet,
11:24après, on m'a viré aussi,
11:26parce que je faisais le pitre.
11:29C'est un problème qu'on regrette, hein.
11:32La plupart des émeutiers, c'est des petits, tu vois.
11:36Ils font de l'adrénaline, ils sont dans la période...
11:39Ils sont dans la transition entre l'adolescence et la majorité.
11:43Tu vois, ils se cherchent.
11:45Mais en même temps, ils ont arrêté l'école, ils font rien du tout.
11:48Ça galère, c'est la galère, la galère, quoi.
11:51On trouve chez les émeutiers, mais également chez les non-émeutiers,
11:55On trouve là aussi un discours sur la violence institutionnelle de l'école.
11:58Enfin, ça, c'est les mots du sociologue,
12:00mais c'est ce que décrivent les gens,
12:02c'est-à-dire à la fois les jeunes qui vont raconter l'expérience de l'échec,
12:05de l'humiliation,
12:07et l'espèce de haine, au sens ordinaire,
12:11de rancune tenace,
12:13qui voue aux enseignants,
12:15qui voue aux élèves,
12:17qui voue aux élèves,
12:19qui voue aux élèves,
12:21de rancune tenace, qui voue aux enseignants.
12:24Je comprenais pas tout.
12:26Et les profs disaient pas que...
12:28pour que je comprenne.
12:30Si je comprenais pas, voilà.
12:32Ils disaient, t'as ça, t'as ça, c'est comme tout le monde, t'apprends comme tout le monde.
12:36Voilà.
12:38Après, à force, à force, ça m'a saoulé.
12:41J'ai commencé à pas me faire remarquer, tout ça.
12:44Jusqu'au jour où ils m'ont viré.
12:47Une fois qu'ils m'ont viré, ça y est, j'étais découragé, fin.
12:50Si ça pouvait me donner un travail, ben voilà.
12:52A ce temps-ci, je regrette, j'aurais dû continuer.
12:55Mais c'est trop tard.
12:57Je vais pas revenir en arrière.
12:59Maintenant, ça va, j'ai trouvé un travail, maintenant.
13:02En attendant, petit contrat.
13:05On fait avec, hein.
13:07C'est sûr qu'ils rêvent tous,
13:09enfin, globalement, tout le monde rêve
13:11de commencer à gagner par gagner 1 500 euros net.
13:14Moi y compris, hein, mais...
13:17En même temps, voilà, chacun est obligé de passer par des étapes
13:20dans sa carrière, et en même temps, voilà,
13:23la réalité veut que, globalement,
13:26nos jeunes vont travailler au SMIC,
13:28et pour certains, en dessous du SMIC,
13:30du fait qu'ils auront des emplois à temps partiel.
13:32Donc c'est vrai que c'est aussi un élément qui...
13:35Un élément qui, voilà, pour certains jeunes, qui est insupportable, aussi.
13:38L'idée de se lever le matin juste pour gagner au SMIC,
13:40mais en même temps, voilà, c'est une réalité
13:42à laquelle ils vont finir par adhérer,
13:44globalement, dans leur écrasante majorité,
13:46ils vont adhérer, parce qu'à un moment donné,
13:48ils vont vouloir s'installer, ils vont avoir leurs petites copines,
13:50ils vont avoir envie de s'installer, d'avoir un logement,
13:52d'avoir une voiture, enfin...
13:54Ils ont envie de vivre, tout simplement, une vie normale.
13:56Et donc, ils vont s'y faire.
14:09J'ai cherché, voilà, les taffs,
14:11j'ai tout fait comme taff.
14:13J'ai fait préparateur de commandes,
14:15j'ai travaillé chez Paris Aéroports Service,
14:17j'ai travaillé à la mairie,
14:19j'ai fait Space Vert, j'ai fait la voirie,
14:21j'ai balayé devant les...
14:23Ça, c'est un truc qui m'a marqué, ça.
14:25J'ai balayé devant les lycées,
14:27un lycée qui s'appelle Sacré-Cœur à Saint-Maur.
14:30C'est un lycée que de femmes.
14:32Quoi, que de femmes ? Que de filles.
14:34C'est un lycée où il y avait que des filles.
14:36Et tu sais quoi ? C'est quoi la phrase qui me revenait à chaque fois,
14:38dans ma tête ?
14:40C'est quand ma prof me disait, qu'est-ce que vous voulez faire plus tard ?
14:42Et bien franchement,
14:44j'étais là avec mon bonnet,
14:46mon truc qui me cachait, mon écharpe.
14:48Il balayait comme ça, il me retournait quand il y avait des meufs.
14:50Ça, c'est un truc qui m'a marqué, ça.
14:52Allez, deux !
14:54Très bien, ça.
14:56Un, trois !
14:58Très bien, ça.
15:02Allez, double !
15:04Très bien, ça. Avec le genou, en plus.
15:06Allez !
15:08Très, très bien, ça. Allez !
15:10Double !
15:1221 ans.
15:14C'est simple.
15:16C'est un matin, je me suis réveillé.
15:18Au lieu de faire comme d'habitude.
15:20Sortir, irer, traîner.
15:24Je suis resté dans mon lit.
15:26Tout simplement.
15:28Et j'ai que des larmes qui ont coulé.
15:30Que des larmes qui ont coulé, coulé, coulé.
15:32Et la seule question qui est revenue,
15:34c'est qu'est-ce que je vais faire de ma vie ?
15:36Hop, hop, hop !
15:38C'est ça. N'attends pas.
15:40N'attends pas, Micka.
15:48C'est bête, hein ?
15:50Voilà, ça te voit dans ses yeux,
15:52qu'il voulait sortir.
15:54J'ai dit, écoute, Micka, moi,
15:56je te connais là.
15:58Je vois ton raisonnement.
16:00Tu sais, t'es un mec qui veut sortir.
16:02Moi, j'aimerais bien que tu sois mon assistant.
16:04Et c'est de là que, voilà,
16:06lui, sa vie a changé.
16:08Il s'est posé, il a eu des enfants.
16:10Et voilà, il a eu une autre mentalité, quoi.
16:22Il t'a touché ou non, Micka ?
16:24Au foie ? Au foie ?
16:28Grâce à cette boxe-ci,
16:30il y a pas mal de jeunes du quartier,
16:32ça peut leur apaiser leur souffrance
16:34en dehors, ça peut faire que ça, tu vois.
16:36Et c'est déjà pas mal, déjà.
16:54Je suis médiataire pour la ville.
16:56Là, je m'occupe des 17-25.
16:58Et...
17:00Je suis aussi agent de sécurité
17:02pour le magasin de la ville.
17:04Un magasin qui avait beaucoup,
17:06beaucoup, beaucoup de problèmes.
17:08Pour qui en est venu...
17:10Pour qui en est intervenu,
17:12mon collègue Moussa et moi.
17:14Et pour qui... Voilà.
17:16Tout baigne, maintenant.
17:18Tout le monde est en sécurité.
17:20Et tout le monde a le sourire
17:22quand il vient travailler le matin.
17:24C'est quand même le comble du comble.
17:26Tu sais dire que...
17:28Quelques années en arrière, je me serais pas dit
17:30que voilà, c'est moi qui finirais par faire la sécurité ici.
17:32Alors que c'est moi qui allais chercher
17:34ce que je voulais à l'intérieur.
17:40C'est partie de mon enfance.
17:42C'est...
17:44L'inégalité.
17:46Ça, c'est quelque chose qui m'a beaucoup travaillé
17:48jusqu'à aujourd'hui, ça me travaille encore.
17:50Le fait que...
17:52Benoît, il arrive à avoir
17:54ce qu'il veut et que de l'autre côté,
17:56Moussa, il peut pas.
17:58Du fait que Benoît, il arrive à avoir
18:00son goûter à tous les 4 heures
18:02et que Mamadou,
18:04il l'a pas.
18:06Comment ça s'explique, ça ?
18:10C'est des choses, pour beaucoup de gens,
18:12ça sert à rien, ça.
18:14Mais ça affecte quelque part.
18:16Ça affecte.
18:18Tu te dis que voilà, toi t'es là,
18:20on est tous à l'école, liberté, égalité, fraternité.
18:22Mais on se rend compte
18:24que même depuis l'attendre en France,
18:26même à l'école, on n'est pas tous égaux.
18:28Mon parcours, je le souhaite à personne.
18:30Ne serait-ce qu'une incarcération,
18:32je la souhaite à personne.
18:34Si quelqu'un peut s'en sortir dans la vie sans passer par là,
18:36je lui souhaite. C'est tout le mal que je lui souhaite.
18:38Après...
18:40Les jeunes...
18:42Comme je dis, je m'occupe des 17-25.
18:4417-25, c'est un âge où...
18:46Voilà.
18:48On connaît tout et on connaît rien, en fait.
18:50C'est...
18:52Adolescence, c'est le début de la vie d'adulte.
18:54Donc c'est un âge où tout le monde se cherche.
18:56Donc voilà.
18:58Après, les gens connaissent plus ou moins mon parcours,
19:00donc j'essaie d'en profiter pour...
19:04Pour orienter vers les bonnes choses.
19:06La cité, pour certains, c'est...
19:08C'est une histoire d'amour.
19:10Ils sont nés là-bas, ils vont mourir là-bas.
19:12Moi, en tout cas, dès que je peux partir,
19:14je me casse, c'est tout.
19:16Trop de problèmes.
19:18T'es que conditionné par l'argent facile.
19:20Ouais, l'argent pour pouvoir...
19:22Avoir quand même un petit peu d'argent,
19:24pour pouvoir...
19:26Pour pouvoir...
19:28Pour pouvoir...
19:30Pour pouvoir...
19:32Pour pouvoir...
19:34Pour pouvoir avoir l'argent,
19:36pour pouvoir avoir, comme tout le monde,
19:38une paire de baskets,
19:40un joggy, une veste, une casquette.
19:42Avoir des choses de marque.
19:44Pouvoir faire comme tout le monde.
19:46S'acheter une bonne caisse,
19:48une bonne moto.
19:50Partir en vacances.
19:52Voilà.
19:56Comme...
19:58Les bons travailleurs, ils croient pas à la rue.
20:00Donc on se débrouille comme on peut, en fait.
20:04La façon de parler, c'est de l'argent facile,
20:06mais elle est pas facile, cette argent.
20:08Y a trop de risques.
20:10Y a trop de risques, elle est pas facile.
20:14Elle peut pas être facile, parce que peut-être
20:16elle est prise facilement,
20:18mais y a les risques aussi qui sont à côté.
20:22Y a la prison.
20:24Pour d'autres cas, la mort.
20:26Voilà.
20:28Quatre murs, quatre planches.
20:38On a beau dire que c'est la faute des parents,
20:40non, c'est pas la faute des parents.
20:42Une minorité, c'est la faute des parents,
20:44mais après, c'est pas la faute des parents.
20:46Parce que les parents, ils font tout en sorte
20:48que tu t'en sortes bien.
20:50C'est pas tes parents qui veulent que tu finisses
20:52dans la merde ou que t'agisses mal
20:54ou que tu voles, non.
20:56On n'a jamais eu cette éducation-là.
20:58Jamais.
21:00On n'a jamais eu cette éducation-là,
21:02mais c'est le système qui fait que.
21:04C'est pas les parents.
21:06C'est le système qui fait que.
21:08Où y a rien, où t'es dans la merde.
21:10Toutes ces choses-là, c'est pas les parents.
21:12Des parents démissionnaires...
21:18Moi, j'y crois pas.
21:20Les parents qui sont dépassés,
21:22ça peut arriver,
21:24qui disent,
21:26ah, mon fils, il fait ce qu'il veut,
21:30il se débrouille.
21:32J'en ai pas rencontré.
21:36Moi, tu me demandes pourquoi mon enfant est comme ça,
21:38je saurais pas te répondre.
21:40Parce que pour toi, tu as tout donné.
21:42Tu as tout expliqué.
21:44Mais tu te trouves dans des choses
21:46que toi-même, tu comprends pas.
21:48D'où vient tout ça?
21:50Et pourquoi?
21:52Parce que si on avait la réponse,
21:54on aurait trouvé des solutions.
21:56Mais justement, on n'a pas la réponse.
21:58On sait même pas pourquoi
22:00que nos enfants dérapent des fois.
22:22Les enfants...
22:24L'éducation familiale,
22:26ça n'a rien à voir
22:28avec les études des enfants.
22:30Nous, notre cité est calme,
22:32Dieu merci, et on continue
22:34à ce que ça soit toujours calme,
22:36que l'État nous aide,
22:38que nos enfants fassent des formations,
22:40que les enfants aient du travail.
22:42Et nous, en tant que parents, nous sommes là,
22:44on n'a jamais baissé les bras.
22:46Les enfants-là, même quand tu parles avec eux,
22:48tu les écoutes, tu comprends très bien
22:50parce que quand tu parles,
22:52tu sais qu'ils ont des ennuis.
22:54Il y a ceux qui ont des ennuis,
22:56qu'il n'y a pas de communication
22:58avec leurs parents.
23:00Il y a ceux qui cherchent du boulot,
23:02ils trouvent pas.
23:04Ils ont des choses aussi à dire.
23:06Nous, ici-là, même si t'as de l'argent,
23:08l'avenir pour nous, c'est les enfants.
23:10Les enfants, oui.
23:12S'ils sont à l'école,
23:14qu'ils soient intégrés en France,
23:16ils sont nés ici.
23:18S'ils sont à l'école,
23:20qu'ils aient des diplômes,
23:22ça, on est heureux.
23:24S'ils ont un diplôme, on est heureux.
23:26Quelle mère n'aime pas ça?
23:28Récemment, on s'est réunis
23:30parce qu'il y a des mamans
23:32qui m'ont appelé,
23:34qu'elles ont vu à l'Assemblée générale
23:36et l'Assemblée nationale.
23:38Ils ont parlé des enfants
23:40qui vont plaire à l'école,
23:42de couper la CAF
23:44pour les enfants, tout ça.
23:46Moi, personnellement,
23:48je me suis impliquée dans ça.
23:50Cette histoire de la CAF,
23:52elle est très compliquée.
23:54Quand on parle de la CAF,
23:56les gens disent pourquoi pas
23:58parce qu'elle a peut-être
24:00beaucoup d'enfants.
24:02Ce qui me gêne dans l'histoire
24:04de la CAF, c'est qu'on a l'impression
24:06que nos enfants sont liés à la CAF,
24:08qu'on fait nos enfants pour la CAF.
24:10C'est ça qui me gêne.
24:12J'aimerais que ça soit éclairci.
24:14Nous, on ne fait pas nos enfants
24:16pour la CAF. La CAF, c'est un soutien
24:18qu'on en a besoin.
24:20Mais on ne fait pas nos enfants pour ça.
24:22Ça, ça nous touche, ça fait mal.
24:24Ici, les enfants, c'est tellement
24:26difficile à élever.
24:28On ne peut pas mettre un coupable.
24:30C'est tout le monde qui est concerné.
24:32Il y a les parents, il y a l'école,
24:34il y a l'État, il y a les fréquentations.
24:36C'est tout le monde. On doit tous s'y mettre.
24:38Mais maintenant, si ça échoue,
24:40qu'on choisisse un thème pour une personne,
24:42c'est-à-dire les parents, on met tout
24:44sur les parents, c'est la faute des parents,
24:46c'est la faute des parents. Il y a certaines choses
24:48que les enfants font. Par exemple,
24:50ceux qui touchent à la drogue et l'alcool,
24:52nous, on ne connaît pas ça, on ne touche pas à ça.
24:54Comment peut-on faire la faute sur nous?
24:56On n'est pas fautifs.
24:58Oui, mon fils.
25:12Allez, on y va.
25:14Maintenant, on enchaîne.
25:16On enchaîne. On s'arrête plus.
25:181, 2, 3, je sors.
25:201, 2, 3, je sors.
25:22Allez, on s'en va.
25:241, 2, 3.
25:26J'ai dit, on sort à 3.
25:28Tu écoutais ce qu'on disait?
25:30Moi, je pense que les filles sont plus motivées
25:32que les garçons, je crois.
25:34Les filles restent plus longtemps
25:36à l'école que les garçons.
25:38Elles essayent d'avoir
25:40beaucoup de diplômes.
25:42Les garçons, je ne dirais pas qu'ils n'essayent pas.
25:44Ils arrivent.
25:46Ils peuvent y arriver. Tout le monde peut y arriver.
25:48Mais après, c'est
25:50si tu en as envie ou si tu n'en as pas envie.
25:54Emeth est plus particulièrement masculine.
25:56Tout simplement
25:58parce qu'il y a un rapport de force.
26:00Les jeunes lâchent
26:02toute cette rage
26:04qu'ils ont en eux.
26:06Les filles, ce n'est peut-être pas leur façon
26:08de revendiquer les choses.
26:10Et puis, c'est vrai que les filles,
26:12on les sent moins dans la revendication.
26:14Elles sont...
26:16Je ne sais pas.
26:18Je ne rentre pas en croissant.
26:20Je suis là. Je rentre là.
26:22Je ne rentre pas en croissant.
26:24Ce n'est pas possible.
26:28Qu'est-ce que j'ai dit?
26:30J'ai dit quoi?
26:32D'accord.
26:34J'ai un souci sur mon association.
26:36Quand elles sont investies
26:38dans une assoce,
26:40des fois, les parents ne comprennent pas toujours
26:42qu'elles sont dans l'assoce,
26:44qu'elles font un sport,
26:46qu'il y a une importance pour elles.
26:48Des fois, les mamans,
26:50on va faire les courses, garder le petit frère.
26:52Ça passe avant d'aller faire ton sport
26:54et ton investissement dans ton association.
26:56Moi, j'en ai souvent.
26:58Elles me disent que je vais faire le ménage
27:00ou que je devais garder mon petit frère.
27:02Pour ça, peut-être
27:04qu'elles ont envie de faire des choses
27:06et qu'elles n'ont pas forcément le choix.
27:08Mais elles ne le vivent pas super mal non plus.
27:12C'est mal vu, les filles qui traînent.
27:14Dans la cité, comme ça.
27:18C'est peut-être pour ça
27:20qu'il y a moins de filles qui traînent.
27:22Ou peut-être qu'elles vont traîner
27:24mais pas à la cité, autre part.
27:26Ou il n'y aura pas des gens qui vont parler
27:28pour rien.
27:30Quand il y a des rondes de policiers,
27:32les garçons, ça provoque.
27:34Ça lance des fois quelques petites choses.
27:36Mais les filles, c'est vite fait.
27:38Les policiers, ils leur disent
27:40rentrez chez vous.
27:42Mais ce n'est pas dans un rapport de force
27:44à les pousser ou à les brusquer.
27:48Mais je suis sûre que
27:50si ça partait dans cette dynamique-là,
27:52que les filles répondraient aussi.
27:54D'ailleurs, certaines sont assez virulentes.
27:58Je trouve que c'est vraiment quelque chose de...
28:00C'est ce rapport
28:02avec les forces de l'ordre
28:04qui fait que
28:06c'est surtout des garçons qu'on va voir agir comme ça.
28:08Parce que c'est envers eux que
28:10les policiers agissent
28:12de manière brutale, vulgaire.
28:30J'ai le droit de filmer ?
28:32J'ai le droit de filmer ?
28:34Dans l'espace public, j'ai le droit de filmer ?
28:36Vous êtes sûr que si ?
28:42J'ai le droit de filmer dans l'espace public ?
28:48En France, immuablement,
28:50la relation avec la police
28:52reste marquée
28:54par une défiance historique,
28:56marquée par une
28:58distance très forte
29:00des policiers d'un côté
29:02et des populations
29:04auprès desquelles ils interviennent de l'autre,
29:06marquée par une préférence croissante
29:08pour le maintien de l'ordre
29:10et les stratégies
29:12de maintien de l'ordre,
29:14c'est-à-dire les solutions
29:16militarisées,
29:18pas dans les moyens qu'on emploie,
29:20mais dans le type de commandement.
29:22Là, maintenant, c'est devenu le Far West.
29:24Le moins de trucs, on ne te laisse pas le temps de parler,
29:26c'est répression, répression, répression.
29:28Je pense qu'après,
29:30ce n'est pas que les gens comprennent,
29:32les gens sont dans la peur.
29:34Des fois, on est posé,
29:36ils viennent, d'un coup,
29:38on ne sait pas, ils sortent,
29:40comme si on avait braqué une banque.
29:44Ils parlent mal.
29:46Des fois, en partant,
29:48ils font des bras d'honneur.
29:50Pas des bouffons, on répond aussi.
29:52Tout est basé, je crois,
29:54sur les contrôles, c'est ça.
29:56Ce que moi, je ne comprends pas,
29:58ils sont dans la cité aussi,
30:00ils savent qu'ils sont venus ici,
30:02des fois, leur demander des pièces d'entités
30:04sans arrêt, ça aussi, c'est des choses
30:06qu'on ne comprend pas.
30:08Sinon, on est d'accord que les policiers
30:10fassent leur travail, mais il ne faut pas
30:12tout le temps que ça...
30:14Je trouve que c'est des choses inutiles
30:16de trouver des jeunes dans leur quartier
30:18leur demander des pièces d'entités à chaque fois.
30:20Ce sont des choses inutiles.
30:22Il y a une singularité encore
30:24de la police française,
30:26quelque chose qui pourra même
30:28apparaître exotique aux yeux
30:30de voisins très proches,
30:32pas des îles Tohubohu,
30:34mais voisins très proches,
30:36c'est le contrôle d'identité.
30:38Une action qui paraît absolument naturelle,
30:40incontestable,
30:42aux yeux du public, même.
30:44Il est légitime pour un policier
30:46de contrôler l'identité d'une personne.
30:48Sauf qu'encore une fois,
30:50non, le contrôle d'identité
30:52n'est pas une prérogative policière
30:54naturelle dans tout un ensemble
30:56d'autres pays.
30:58En Allemagne, non,
31:00vous ne pouvez pas, en votre qualité de policier,
31:02contrôler l'identité d'une personne
31:04quel que soit son comportement.
31:12En fait, ils sont venus
31:14contrôler
31:16Assad.
31:18Ils sont venus contrôler Assad.
31:20C'était l'autre, là, que j'aime pas.
31:22Le gros, là.
31:24Maintenant, ils contrôlent tout ça.
31:26Ils commencent à le brutaliser, tout ça.
31:28Moi, je suis venu, j'ai pris mon téléphone,
31:30je filmais, je sais plus ce que je disais.
31:32Ils disaient, ah, vous êtes filmés, tout ça,
31:34je sais plus quoi, nanani, nanana.
31:36Et l'autre bâtard, il vient sans son accent.
31:38Il nous a lavé.
31:40Gratos.
31:46Moi, je suis venu en France.
31:50Et je suis né en France.
32:00Faut filmer, hein.
32:02Ouais, ouais, ouais, Chennevière, hein.
32:04En direct de Chennevière, en direct du commissariat
32:06de Chennevière.
32:16On dit, ouais, des gens de Cité, c'est de la racaille,
32:18nan, mais eux, ils sont pas mal, quoi.
32:20Parce que c'est vraiment...
32:22On fait les choses...
32:24Sans réfléchir, sincèrement,
32:26ils réfléchissent pas beaucoup.
32:28Et surtout, ouais, nan.
32:30Quand ils viennent, bah, voilà,
32:32des contrôles qui ont pas forcément...
32:34On a pas forcément besoin de violence ou...
32:36Bah, voilà, ils le font sans...
32:38Ils ont pas de marge.
32:40Ils ont pas de marge.
32:42Ils ont pas de marge.
32:44Ils le font sans...
32:46Ils ont pas de marge, quoi, en plus.
32:48Je suis posé à la Cité,
32:50avec les autres, ils viennent.
32:52Maintenant, dès qu'ils sont venus, moi, je suis parti.
32:54Ils sont venus me rattraper un peu plus loin,
32:56ils m'ont contrôlé, ils m'ont fouillé,
32:58ils ont rien trouvé sur moi.
33:00Il a pris mon portable, il m'a dit, ouais,
33:02ton portable, il provient d'un vol.
33:04Je lui ai dit, non, il a pas volé mon téléphone.
33:06Il m'a dit, si, si, si, il a pris mon portable,
33:08il l'a mis dans sa poche.
33:10Moi, pour moi, je me suis senti comme si j'étais une victime.
33:12Il voulait me voler mon téléphone, il voulait me dépouiller.
33:14Je lui ai dit, ah non, tu me rends mon téléphone.
33:16Il m'a dit non.
33:18Il m'a attrapé par le col, par là, là.
33:20Moi aussi, j'ai fait de même.
33:22Et après, voilà.
33:24Ils m'en ont mis une, je l'ai rendue, on s'est battus.
33:26Ils sont venus à 3 sur moi, ils arrivaient pas à me mettre le menotte.
33:28Ils ont appelé le renfort.
33:30Le renfort, ils sont venus, ils ont appelé la BAC, là.
33:32Ils m'ont mis coup de bombe lacrymogène, tout ça.
33:34Ils étaient 5, ils arrivaient pas.
33:36On peut interpeller des jeunes,
33:38calmement, en lui disant que calmement,
33:40mais pas montrer que comme quoi,
33:42on est des rombos,
33:44on fait ce qu'on veut et tout ça,
33:46ou bien fumer de votre gueule.
33:48Moi, j'ai entendu la police dire devant moi,
33:50je descends de l'escalier,
33:52ils interpellaient des jeunes en bas,
33:54tais-toi, macaque. J'ai entendu.
33:56Ça, on me l'a pas dit. On m'a pas répété. J'ai entendu.
33:58J'ai déjà vu des scènes,
34:00franchement, j'ai déjà vu des scènes
34:02où par les forces de l'ordre,
34:04c'est malheureux à dire,
34:06mais on nous a lancé des pots de bananes en disant,
34:08on veut que ça, voilà, par exemple.
34:10Par exemple, des propos racistes,
34:12ça peut créer des émeutes.
34:18Qu'on cherche pas.
34:20Des choses comme ça,
34:22des choses que les gens,
34:24ils pressent comme une maltraitance.
34:34Ils nous insultent.
34:36Ils veulent qu'on réponde.
34:38Moi, c'est fini, je rentre plus dans leur jeu.
34:40Ça y est, avec l'expérience que j'ai,
34:42le but que j'ai, c'est bon.
34:44Ils te donnent une insulte,
34:46tu réponds, t'es foutu.
34:48Ils t'attrapent.
34:50Garde à vue. Prison.
34:52Ah non.
34:54Tu m'insultes, c'est bien.
34:56Sale nègre. Ouais, c'est bien, je suis un sale nègre.
34:58Des fois, j'ai l'impression que les cafetiers
35:00veulent mettre un peu l'huile sur le feu.
35:02Comme la dernière fois, ils ont attrapé le petit.
35:04Le petit, il a une fiche de recherche.
35:06Tout le monde, il était au courant.
35:08Moi, j'arrive, je sors de la mosquée,
35:10je vois un petit qui se fait courser partout dans la cité.
35:12J'ai vu que c'était celui-là.
35:14Pourquoi tu veux qu'on intervienne ?
35:16Le petit, il a fait une connerie, il va payer, tout simplement.
35:18Moi, quand j'ai fait mes conneries, j'ai pas attendu sur les gens.
35:20Je me suis fait avoir, et puis vas-y, j'assume.
35:22Le petit, il a couru, il s'est fait attraper sous un Porsche.
35:26T'as vu, moi, nous, on est nés dans la cité,
35:28moi, j'ai pas vécu autre part que nous.
35:30Je sais très bien comment ça se passe.
35:32Il s'est fait attraper sous un Porsche.
35:34L'angle de vue par rapport aux autres bâtiments.
35:36Ils peuvent tout faire, en fait.
35:38Ils peuvent tout faire comme ça, personne ne verra rien.
35:40Après, ils vont t'emmener,
35:42peut-être qu'ils te feront pire, peut-être qu'ils te feront rien.
35:44Mais moi, quand j'ai vu ça,
35:46c'était impossible que j'intervienne pas.
35:50C'est-à-dire que même s'il y avait mon père, ce jour-là,
35:52qui me retenait, je serais parti quand même.
35:54Parce que moi, j'aime pas les trucs comme ça.
35:56Le petit, il a une fiche de recherche.
35:58Tu le menottes et tu l'amènes, tout simplement.
36:00Non, eux, ils l'ont menotté.
36:02Ils l'ont étranglé.
36:04Ils lui ont mis des tartes, des patates.
36:06Ah, toi, tu fais courir, toi.
36:08Le petit, il a 16 ans, quand même.
36:10Tu vois ?
36:12Les 3 bacs, à eux 3, peut-être,
36:14ils ont 90 ans, ils doivent avoir chacun la trentaine.
36:16Tu vois ?
36:18T'as 2 fois l'âge du petit sous prétexte qu'il t'a fait courir.
36:20Tu vas passer tes nerfs sur lui sous un Porsche
36:22pour le démonter parce que tu le recherches.
36:24C'est ton job, tu vois ?
36:26Ton job, c'est quoi ?
36:28C'est de neutraliser un individu et puis de l'amener.
36:30Ils le neutralisent, moi, je leur dis, non.
36:32Tu l'as menotté, amène-le.
36:34Sinon, ça, ça va mettre de l'huile sur le feu.
36:36Non, si je veux, je reste là, non, non.
36:38Bah, voilà, qu'est-ce qui s'est passé 5 minutes après ?
36:40Tu vois ?
36:4230 flics, 40 jeunes, ça tire de partout,
36:44ça jette des chaises, des vélos.
36:46Puis voilà, après, c'est toujours pareil.
36:48C'est les innocents qui se mangent
36:50quelques bastos de flashball.
36:52Y en a qui se sont fait gazer gratuitement,
36:54des mamans, des enfants.
36:56Tu peux circuler, viens.
36:58J'pense que t'as un extrait dessus.
37:00Attends, tu veux ma peau, toi.
37:02Je suis là.
37:04Je suis là, mon vieux.
37:06Oh là là là là.
37:08Oh, ils sont trop nombreux, là.
37:16Ils veulent qui, encore, là ?
37:18Ils veulent qui ?
37:26Viens avec moi.
37:38Dites à la République que c'est d'elle
37:40si elle demande du calme.
37:42Face à la société, je suis juste armé de ma chevrotine buccale.
37:44J'pisse à l'arrêt des digueufs
37:46qui ont tabassé le frère en Alabama.
37:48Ainsi que les frères soudoyés
37:50par l'arrivée de Sarki d'Obama.
37:52Pessimiste à l'égard de ce monde
37:54qui a atteint son dernier chapitre.
37:56Si tu veux me comprendre, j'ai dispatié
37:58des bouts de mon coeur dans chaque titre.
38:00Tous victimes de leur pénétration anale
38:02depuis des siècles.
38:04Mais ils nous baissent via le côté attractif.
38:06J'peux pas oublier. C'est impossible.
38:08Mon père, il...
38:10Bon, il y a eu une émeute.
38:12Voilà, quand mon père, il était...
38:14Il était au mauvais endroit.
38:16On va dire entre guillemets, ouais.
38:18Au mauvais endroit.
38:20Et il s'est...
38:22Une balle de flashball dans la tête.
38:24J'ai entendu, boum!
38:26Je me suis retrouvé par terre.
38:28Directement par terre.
38:30J'étais là, ici, à ce niveau-là.
38:32Et la voiture de la police était ici en face, là.
38:34Entre là et là, à peu près,
38:36il faut compter à peu près 15 mètres,
38:38pas plus.
38:40Et les autres qui étaient sur le béton,
38:42j'ai entendu dire comme quoi...
38:44Vous savez, monsieur, vous avez tiré
38:46sur un père de famille.
38:48C'est ce que le jeune disait à la police.
38:50Et l'autre qui était devant,
38:52il disait, merde, merde, merde!
38:54C'est lui qui était... C'est pas le conducteur.
38:56C'est lui qui était devant avec le conducteur.
38:58Il tapait la tête comme ça, merde, merde!
39:00Il disait, merde, merde!
39:02C'est le sac que j'avais,
39:04que j'ai ramené les courses,
39:06ces deux sacs-là.
39:08Et le sac, je crois que ma femme a jeté,
39:10mais les habits, ils sont toujours là.
39:12Je les ai pas lavés.
39:14Et j'ai attendu presque plus d'une heure
39:16à attendre le secours.
39:18À quel moment le secours...
39:20Ils vont venir, ils vont venir.
39:22Et en ce moment-là, d'après moi,
39:24au lieu d'appeler le secours,
39:26ils ont appelé le renfort pour se protéger.
39:28C'est pas eux qui ont appelé le secours.
39:30C'est des gens qui habitaient dans la cité.
39:32C'est lui qui a appelé le secours.
39:34C'est le...
39:36Dans quel état j'étais, vous voyez?
39:38Après l'opération.
39:42Il y a eu beaucoup de vices, en fait,
39:44dans cette histoire-là, tu vois?
39:46Et ben voilà,
39:4899, 2010,
39:5011 ans,
39:52rien.
39:5411 années, y a rien eu.
39:56Rien.
39:58Ils disent que comme quoi,
40:00d'après eux, ils savent pas si c'était la balle
40:02de la police ou le caillou
40:04des jeunes qui m'ont touché.
40:06Et là, c'est bien précisé.
40:08Comme quoi, c'est le balle en caoutchouc.
40:10Si c'était le caillou,
40:12ça fera pas...
40:14C'est des gars-là.
40:16Quand je suis sorti de l'hôpital,
40:18j'ai été convoqué par le monsieur
40:20de l'IGS.
40:22Directement, quand il m'a vu avec mon neveu,
40:24il m'a dit, monsieur,
40:26je vous reçois pas, je vous reçois tout seul
40:28et je vous reçois pas avec votre avocat.
40:30Si c'est votre avocat, je vous reçois pas.
40:32Moi, je lui ai dit, non, c'est pas mon avocat, monsieur.
40:34Vu que j'ai l'oeil bandé,
40:36j'ai l'oeil droit avec la bande,
40:38je ne peux pas le dire, mais je l'ai amené.
40:40Je fais ma déposition
40:42et c'est lui qui va relier ma déposition
40:44pour que je signe après.
40:46Il m'a dit, non, je vous reçois tout seul
40:48et c'est moi qui vais relier votre déposition.
40:50Moi, je lui ai dit non.
40:52Moi, j'ai dit,
40:54je ne fais pas confiance à la police
40:56parce que la police qui a fait cette bavure-là
40:58et vous, vous êtes de la police aussi,
41:00comment ça se fait que c'est le même organisme
41:02qui mène l'enquête?
41:04Ça, moi, pour moi, je ne fais pas confiance.
41:06Il m'a dit, je vous reçois pas en ce cas-là.
41:08Vous partez.
41:10Il m'a renvoyé et puis
41:12j'ai reçu la lettre
41:14du tribunal après,
41:16comme quoi l'affaire est classée ensuite.
41:20Résultat, voilà, mon père,
41:22il se retrouvait peut-être à 45 ans
41:24borgne.
41:26Voilà.
41:28Et puis moi, j'ai dû faire avec.
41:32J'ai dû faire avec.
41:40Aucune chance, négro.
41:42Moi, j'en ai ras-le-cul de devoir camper sur la bande.
41:44Arrêt d'urgence. Je craque.
41:46Le vase déborde depuis des temps.
41:48Je braque les tasses avec un doigt sur la détente.
41:50Traque, mais j'ai mis des...
41:52On la refait.
41:54Elle était bien, celle-là.
41:56Ouais, voilà, c'est comme ça que je voulais la faire.
41:58Un type qui sort d'une interpellation
42:00avec un oeil en moins,
42:02c'est compliqué parce que l'atteinte,
42:04elle est très forte.
42:06Mais qui sort avec une fracture,
42:08l'interpellation s'est mal passée.
42:12Il y a des témoins.
42:14Si l'interpellation, elle se déroule
42:16au pied de la cité, les témoins,
42:18connaissant la ségrégation urbaine,
42:20vous aurez une chance d'avoir un témoin
42:22qui n'est pas
42:24connu défavorablement des services de police
42:26ou qui n'ait pas
42:28une vague relation de ceux qui sont
42:30connus défavorablement des services de police.
42:32On peut pas gagner, nous.
42:34On n'a pas de pouvoir.
42:36On n'a rien.
42:38Après, c'est notre parole contre la leur.
42:40Et on va arriver devant le juge.
42:42La juge, elle va nous voir, elle va regarder notre casier,
42:44elle va dire, lui, c'est un menteur, c'est lui qui a raison.
42:46Ça y est, on peut pas gagner contre eux.
42:48Même tu ramènes 15 témoins, ils vont dire non.
42:50Ouais, c'est des amis, c'est je sais pas si.
42:52Ah non.
42:54Donc voilà.
42:56Je me fais justice tout seul.
42:58J'ai pas plainté.
43:02Parce que c'est rare que ça aboutisse.
43:04C'est très rare.
43:06S'ils t'ont pas mis une balle dans la jambe,
43:10c'est rare que ça aboutisse.
43:14Plainter.
43:18Plainter contre la police, ça sert à rien.
43:20C'est stupide.
43:22Malik Ousekine.
43:24Pourquoi la procédure a abouti ?
43:26Il y avait des caméras de télé.
43:28Des étudiants qui se baladaient autour.
43:30La situation était quand même très, très confuse.
43:32Rue M. le Prince.
43:34Mais on était à Rue M. le Prince.
43:36Qui rentre chez lui et est obligé de dire aux policiers
43:38arrêtez.
43:40Il dit même, arrêtez, je suis de votre côté.
43:42Pourquoi ?
43:44Il travaille dans un cabinet ministériel, il a sa carte au RPR.
43:46Vous en connaissez beaucoup, des gens qui travaillent
43:48dans les cabinets ministériels avec leur carte à l'UMP
43:50dans les cités, et qui pourront dire
43:52j'ai rien à voir avec tout ça moi, mais je vous dis ce que j'ai vu.
43:54Situation rarissime.
43:56Quand on dit que la France,
43:58c'est un pays des droits de l'homme pour moi, non ?
44:00C'est une publicité
44:02maçonnière.
44:04Et les autorités, si vous allez le voir,
44:06pareil, ils m'ont dit,
44:08ils m'ont promis de recevoir
44:10une réponse favorable du ministère
44:12de l'Intérieur jusqu'à aujourd'hui.
44:14Ça fait dix ans que j'attends cette lettre-là.
44:16A moins que c'est un ministère
44:18de l'Intérieur de Brésil.
44:20Jusqu'à maintenant,
44:22j'attends.
44:30Musique rythmée.
44:40Rires.
44:44On est français
44:46que sur les papiers, c'est tout.
44:48Avec que, ils m'ont dit,
44:50retourne dans ton pays, c'est où mon pays ?
44:52Je suis né ici, je suis français moi,
44:54retourne dans ton pays, ça veut dire quoi ça ?
44:56Donc pour eux, on n'est pas des Français.
45:00Ben voilà.
45:02On voit que nos parents, ils sont là, ils ont trimé pendant toutes ces années
45:08à reconstruire la France.
45:11Et que maintenant que c'est fini, ils veulent jeter deux, trois quarts.
45:16Moi, je trouve que c'est super méchant, ça.
45:22Quelque part, ça fait mal, quoi.
45:25Ils nous considèrent pas, ils nous considèrent pas.
45:30La France est un pays d'immigration.
45:32Toute la construction de la société française moderne,
45:34c'est-à-dire urbaine, industrielle, depuis la fin du XVIIIe siècle,
45:37s'est faite sur l'immigration, d'abord interne, l'exode rural,
45:41dans ses particularismes, avec des gens qui arrivaient à Paris
45:44ne parlant pas le français, parlant le patois local.
45:48Uniquement, uniquement.
45:50Et puis, par l'immigration extranationale,
45:53que ce soit les Italiens, massivement, fin XIXe,
45:58dans le sud de la France, les Belges, les Polonais, au nord,
46:01puis les Espagnols, en liaison aussi avec la guerre d'Espagne,
46:04puis les Portugais, puis, après la seconde guerre mondiale,
46:08je parle des flux massifs, algériens, puis marocains,
46:13puis tunisiens, puis etc., etc.
46:15Ça n'est que cette longue histoire.
46:17Et chacune de ces immigrations,
46:21a connu, avec des différences, bien sûr, de degrés,
46:24mais a connu ces mécanismes de rejet,
46:27c'est heurté à cette culture politique française,
46:30qui d'un côté promet, tu seras comme moi,
46:32puis de l'autre côté, tu verras, oui,
46:34mais à condition que tu oublies tout ce que tu es.
46:36Et que tu t'effaces tout ça, que tu te taises,
46:38et que tu sois plus blanc que blanc.
46:40Chacune de les migrations italiennes a été très, très, très dure,
46:43très violente à beaucoup d'égards en France.
46:50...
46:59Je n'ai jamais vu au conseil municipal
47:02des représentants des ethniques qui sont avilés.
47:06Déjà un.
47:08Et les représentants de jeunes, ça, c'est quasi inexistant.
47:14Inexistant.
47:16Tu sais, les gens, les gens,
47:18une majorité des jeunes de cité,
47:20ils ne s'intéressent pas forcément à la politique.
47:22Parce qu'ils ont d'autres problématiques
47:24avant de s'intéresser à la politique.
47:26Ils ont la problématique d'abord de manger,
47:28de s'en sortir, de s'habiller,
47:30de nourrir leur famille, de tout ça.
47:32Donc la politique, ça passe bien après.
47:35Bien après.
47:37Il n'y a aucun politique pour moi qui me représente.
47:39C'est tout.
47:41Et là, juste, ils...
47:43Ils vont venir et me faire crier,
47:45ouais, je suis là pour vous, tout ça.
47:47On va leur dire tout ce qu'on dit,
47:49là, ils le savent, ça, de toute façon.
47:51Mais voilà.
47:53Il n'y a jamais rien de concret.
47:56Ouais, on va faire ci, on va faire ça.
47:58C'est tous des menteurs, c'est tout.
48:01Quand il y a des campagnes, on voit tout le temps,
48:03ils viennent dans la cité.
48:05Une fois que les campagnes sont terminées,
48:07les élections sont terminées, on ne voit personne.
48:10Mais la seule personne que les autorités convoient,
48:12c'est la police.
48:14Il faut comprendre les jeunes aussi.
48:17Parce que pour le faire bouger, c'est pas...
48:19En envoyant la police à chaque fois,
48:21montrer que comme quoi il y a la sécurité,
48:23on fait la sécurité, c'est le thème du gouvernement.
48:27Et puis certaines villes suivent ce thème-là
48:30en disant qu'il y a la sécurité.
48:31Il n'y a pas que la sécurité.
48:33La sécurité ne commence pas directement
48:35en arrêtant les jeunes, les mettre en prison,
48:37les ramener et ils sortent de la prison.
48:39Il faut les suivre aussi après la prison
48:41ou bien même avant qu'ils rentrent en prison.
48:43Ils doivent avoir des suivis.
48:45Il n'y a pas assez de suivis.
48:47Pour moi, il n'y a pas assez de suivis.
49:05Le titulaire du pouvoir en France,
49:09puisqu'on est dans une démocratie,
49:11c'est le maintien de l'élection.
49:13Un ministre de l'Intérieur, un gouvernement,
49:17il attend une chose, c'est d'être réélu.
49:21Et sa question à lui,
49:23elle n'est pas de savoir si la police est efficace.
49:26C'est une question secondaire.
49:28Sa question est de savoir si la police
49:31permet de pérenniser son élection.
49:35Il a été élu.
49:37Il faudrait qu'il le soit à nouveau.
49:39C'est quand même la base de tout.
49:43Or, dans les quartiers qui sont concernés
49:45par notre discussion, ça ne vote pas.
49:47On est d'accord avec ça.
49:49À partir du moment où ça ne vote pas,
49:51j'imagine très très peu
49:53une police
49:55dont l'impératif majeur,
49:58la ligne de conduite,
50:00ce sera de satisfaire les demandes sociales
50:02qui viennent de ces quartiers.
50:10Au final, pourquoi rien ne semble changer ?
50:15Parce que les émeutes ne menacent pas énormément
50:19le système politique français.
50:21On peut même dire que les émeutes
50:23peuvent apporter des bénéfices,
50:26être source de bénéfices politiques
50:29pour des leaders qui s'emparent
50:32de la thématique de la peur d'un côté
50:34et de la thématique de la sécurité de l'autre.
50:38C'est la famille !
51:03Je trouve que c'est assez calme,
51:05peut-être que là, c'est là,
51:07c'est dans la marmite,
51:09ça boue, ça boue, ça boue.
51:11Là, quand je vois les jeunes,
51:13l'école, ils sont en galère,
51:15que ce soit aussi pour trouver du taf,
51:17c'est la galère,
51:19le logement aussi,
51:21les jeunes qui commencent à être dedans
51:23et qui ont envie.
51:25Enfin, tous ces galères.
51:27Nous, adultes, qui avons des choses à gérer.
51:29Est-ce que ce serait une émeute purement jeune ?
51:31Je ne sais même pas.
51:33Je crois que là, c'est tout le monde
51:35qui va peut-être péter les plombs un bon coup.
51:37Peut-être que ça ferait du bien.
51:39Le fait de tout retourner, des fois,
51:41ça remet les choses à plat.
51:43On verra bien.
52:03J'ai été humilié par l'arrivée de ce Harki d'Obama.
52:05Pessimiste à l'égard de ce monde
52:07qui a atteint son dernier chapitre.
52:09Si tu veux me comprendre, j'ai dispatié
52:11des bouts de mon cœur dans chaque titre.
52:13Tous victimes de leur pénétration anale
52:15depuis des siècles.
52:17Mais ils nous baissent via le côté attractif.
52:19Je crois d'art en mon seigneur,
52:21je boycotte des salades.
52:23Et puis, tu sais, je n'ai confiance qu'en lui,
52:25mon HMD et ma fratrie.
52:27H24 avec mes boys smokers de salade.
52:29Cadenasé dans un Twingo.
52:31Les smokers sont juste à coups de batterie.
52:33Je ne crois plus en la femme digne d'Arozaba.
52:35Donc je m'enferme dans mon bunker musical
52:37à la Jimi Hendrix à la guitare.
52:39Je tiens à te dire que je suis désolé,
52:41maman.
52:43Je regrette que l'oseille de la Bikra
52:45veille le par du Yabita.