Punchline - François Ruffin s'attaque à LFI dans son dernier livre

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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des accusations que porte François Ruffin envers LFI dans son dernier livre.
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Transcript
00:00On va commencer par François Ruffin, parce que je disais, avec des amis comme ça, pas besoin d'ennemis, ma chère Catherine, François Ruffin qui se lâche sur la France Insoumise,
00:08avec un livre qui s'appelle Itinéraire, et dans lequel il tire à boulets rouges sur M. Mélenchon.
00:16Écoutez ce reportage, et c'est surtout ses explications de Maxime Lavandier.
00:21C'est une confidence qui ébranle le parti des Insoumis et sa figure de pro Jean-Luc Mélenchon.
00:28Celle de François Ruffin qui, dans un livre, pointe du doigt les méthodes de tractation émises par la France Insoumise
00:35lors de la dernière campagne législative, et qu'il qualifie de campagne au faciès.
00:40Dans les immeubles d'Amiens Nord, quand je tombais sur un noir ou un arabe, je sortais la tête de Mélenchon sur les tracts.
00:46C'était un succès assuré. Dès qu'on tombait sur un blanc, ça devenait un verrou.
00:50Une stratégie imputée à Jean-Luc Mélenchon, qui l'aurait particulièrement mis mal à l'aise.
00:55Je l'ai éprouvé comme une honte quand je venais à faire ça.
00:58Je me confiais à mes camarades qui me disaient « mais on fait la même chose ».
01:01Des déclarations qui n'ont pas tardé à faire réagir le camp accusé,
01:05comme Éric Coquerel qui dément les accusations de l'ancien Insoumis.
01:09Écoutez, moi j'ai du respect, en tout cas j'avais du respect pour François,
01:14mais là il se livre à quelque chose qui, moi, ne me va pas du tout.
01:22Je vais essayer de rester mesuré dans mes propos.
01:25D'abord, une première chose, c'est qu'il commence comme d'autres malheureusement,
01:29parce que ça leur donne pas mal d'audience télé,
01:31peut-être en fonction d'une ambition présidentielle pour la suite,
01:35à un peu trop marquer des buts contre son camp.
01:39De son côté, Sébastien Delogue, député de la France Insoumise des Bouches-du-Rhône,
01:43assume cette stratégie.
01:45Dans ses discours, il explique simplement qu'il ne faut pas perdre de temps
01:49à aller voir peut-être les fachos, mais peut-être plus prendre de temps
01:52d'aller voir les abstentionnistes, ce qui n'a pas tort.
01:54Des propos qui actent un peu plus son divorce déjà entrepris
01:58avec Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis.
02:01Voilà, Catherine Ney, le constat est quand même accablant.
02:04Ce que dit François Ruffin des méthodes de Jean-Luc Mélenchon,
02:08c'est d'un cynisme absolu.
02:10Oui, mais ce qui est vrai, c'est que quand il dit qu'on ne peut pas débattre au parti
02:17parce qu'il n'y a pas de parti,
02:18et c'est vrai que Mélenchon règne sur un parti qui n'existe pas,
02:24où il dicte la loi, où on lui obéit et où il est maître après Dieu,
02:30et c'est tout.
02:31Et donc, c'est une situation difficile pour François Ruffin,
02:35mais il faut bien voir qu'il sort aujourd'hui un livre.
02:38Bon, il a été réélu, mais c'est un homme seul.
02:40Et on voit bien que si dans son livre, il y avait seulement un programme
02:43et pas des attaques contre Mélenchon,
02:45il ne serait même pas interviewé au Nouvel Observateur.
02:47Donc aujourd'hui, si on veut faire parler de soi, il faut attaquer Mélenchon.
02:52Et il l'attaque, mais sûrement il l'a.
02:54Il a été très ami avec lui, on les a vus dans la même cuisine.
02:58Enfin, c'est sûrement un amour déçu.
03:00C'est sûrement que le caractère de...
03:02C'est invivable, la vie quotidienne avec Mélenchon.
03:07Mais il faut dire que c'est quand même lui qui a toujours le coup de génie
03:12pour faire croire qu'on va aller lire le Premier ministre,
03:15ou alors le soir du deuxième tour,
03:18qui a parlé en premier, c'était lui.
03:23Et pourquoi lui ? Parce qu'il était prêt et que les autres ne l'étaient pas.
03:26Et en général, qui parle le premier, c'est le vainqueur.
03:28Mais là, comme il n'y en avait pas, lui, il a dit c'est moi le vainqueur.
03:30Et après, c'est devenu une vérité, on l'a répétée.
03:32Donc je crois que Ruffin, c'est un garçon seul,
03:34qui est sympathique parce qu'il a un bon physique,
03:38il est sympathique, il se tient bien, plutôt mieux que les autres.
03:41Il y avait même le père du président de la République,
03:43qui disait, oui, pourquoi pas voter Ruffin ?
03:45Et quand même, M. Macron disait, il faudrait pas que mon beau-père oublie
03:48qu'il voulait quand même tuer mon mari.
03:50Donc Ruffin, il profite de son anti-mélenchonisme,
03:55qui est un écho dans le pays, puisque Mélenchon...
03:58Moi, j'ai bien aimé, vous savez, le soir de la manif à Paris,
04:01où ils étaient 26 000, Mélenchon a dit,
04:03puis vraiment, Macron, il a perdu trois fois.
04:06Lui, son statut, c'est d'être candidat à la présidentielle battu trois fois.
04:11Donc, c'est ce qui est un défaut chez les autres,
04:14et un succès pour lui-même.
04:15Donc, c'est très difficile de vivre avec Mélenchon,
04:17mais jusqu'ici, c'est lui qui tire les ficelles.
04:20Mais Ruffin, il essaie de se glisser,
04:22et il croit qu'en critiquant, en tous les cas, on parle de lui.
04:26C'est clair. Céline Pina, quand il dit, on a mené une campagne au faciès.
04:29Imaginez que ce soit dit par un autre bord politique.
04:33Imaginez.
04:34Mais moi, j'ai même pas besoin d'aller jusque-là.
04:37Il y a quelque chose qui me dérange dans la démarche de François Ruffin,
04:40c'est qu'il le fait au nom de la morale,
04:43et au nom de l'égalité de tous les hommes,
04:45et au nom d'un certain humanisme.
04:47Mais de façon extrêmement bizarre.
04:49Aujourd'hui, ce parti LFI a franchi une ligne rouge,
04:53une ligne morale,
04:54qui est celle d'utiliser la haine des Juifs
04:57pour constituer un collectif et une dynamique politique,
05:00pour en faire un axe de réalisation, un axe d'action.
05:04La seule personne qui l'a fait avant,
05:07c'était en Allemagne, et elle s'appelait Hitler.
05:09On n'a pas eu ça en France, là, aujourd'hui,
05:11depuis la Seconde Guerre mondiale, avant eux.
05:14Cette rupture anthropologique-là,
05:16cette haine remise au cœur du politique,
05:19c'est l'œuvre de LFI, c'est l'œuvre de Jean-Luc Mélenchon.
05:22Et là, il y avait un réquisitoire qui était implacable.
05:26Et on pouvait vraiment dire, vous savez, vous faites partie des gens.
05:30La gauche a souvent dit, la main sur le cœur,
05:32je préfère perdre une élection que perdre mon âme.
05:35Quand il s'agit de se jouer l'âme ou l'élection,
05:38ils ont tous pris l'élection. Lui aussi.
05:42Donc, quand on veut faire la morale,
05:44je préfère qu'on aille directement là où c'est vraiment important.
05:49Mais d'ailleurs, qui a dit, mieux vaut perdre une élection
05:52que perdre son âme ? C'est Michel Noir.
05:54Qui était adoré, maire de Lyon, qui était adoré à gauche,
05:57parce que quand il y avait un type de droite
05:59qui acceptait de perdre une élection, on le trouvait épatant.
06:01Il faut voir aussi.
06:02Alors, juste un petit extrait.
06:04Ce que j'ai trouvé sur Ruffin,
06:06c'est qu'il note ce que lui disait Mélenchon
06:09quand il avait été affronté à Hénin-Beaumont,
06:13les législatives.
06:15Ce qu'il dit des gens, c'est abominable, ce qu'il dit des gens.
06:18Et donc, où il s'était ramassé, il disait des gens
06:21qui se sentaient mauvais, qu'ils étaient avidés,
06:23qu'ils étaient tous obèses, qu'ils étaient moches
06:25et qu'ils ne les supportaient pas.
06:26Donc, vous voyez, c'était un peu le sans-dente
06:28de François Hollande, mais puissance 10.
06:30Les masques de combat.
06:31Et donc, évidemment et sûrement qu'il l'avait dit.
06:35Je suis absolument d'accord avec tout ce qui a été dit.
06:38J'ajouterais que Ruffin, parfois,
06:40explique qu'il est social-démocrate.
06:42Il n'a rien à social-démocrate.
06:44Quand on voit ses propositions,
06:46il reste assez égauchiste,
06:48y compris d'ailleurs en matière d'immigration
06:50parce qu'il dénonce le communautarisme
06:52et il ne fait pas le lien avec l'immigration.
06:54Donc, on voit qu'il y a une incohérence.
06:57Et après, si on regarde,
06:59ce qui est intéressant, je trouve, dans son livre,
07:02malgré tout, c'est qu'il fait un diagnostic
07:04sur la France, ce qui est intéressant,
07:06justement, avec une fracture
07:08entre une France rurale, périphérique,
07:11plutôt blanche, puisqu'il éthnicise la question,
07:14qui, justement, rejette massivement
07:17Jean-Luc Mélenchon et se tourne plutôt vers l'URN
07:20et une France, effectivement, décitée,
07:23que drague la France insoumise.
07:25Et Ruffin dit, et c'est peut-être
07:27l'aspect le plus intéressant de son travail,
07:30moi, je suis de gauche,
07:32j'aimerais rassembler les classes populaires
07:34d'où qu'elles viennent.
07:36Et ça, c'est la grande différence.
07:38Ça me paraît être un bon principe pour quelqu'un de...
07:40On va juste écouter monsieur Delogu,
07:42qui était ce matin sur une radio,
07:44qui s'en est pris violemment.
07:46Yael Brounpivet, tiens, quel hasard.
07:48Écoutez-le, puis je vous fais réagir.
07:50Le jour où il s'est sorti le drapeau,
07:52la présidente de l'Assemblée,
07:54on aurait dû qu'elle avait vu le diable.
07:56Je ne la regarde pas et il y en a certains
07:58qui disent qu'elle est juive.
08:00Moi, je mets de côté tout ça.
08:02Je ne veux même pas regarder cela.
08:04C'est une pauvre femme,
08:06parce qu'elle se rend, d'une certaine manière,
08:08complice de ce qu'il se passe
08:10aujourd'hui, en refusant
08:12de regarder la réalité en face,
08:14c'est-à-dire 40 000 morts.
08:16Même si on est en capacité de reconnaître
08:18ce qui s'est passé le 7 octobre,
08:20c'est une tragédie.
08:22Une pauvre femme, madame Brounpivet,
08:24ça vous inspire quoi ?
08:26C'est assez absurde,
08:28mais c'était à l'avenant de l'interview
08:30de tout le reste de l'interview
08:32de monsieur Delogu,
08:34contre François Ruffin.
08:36D'ailleurs, c'est assez drôle
08:38de voir tous ces députés insoumis
08:40qui revendiquent l'étiquette
08:42insoumise et qui déroulent
08:44les mêmes éléments de langage.
08:46Difficile d'imaginer plus soumis
08:48ou plus dociles qu'un député
08:50insoumis en politique.
08:52C'est-à-dire que
08:54ce dont il se défend,
08:56on voit bien que c'est très présent
08:58dans son esprit. La première chose qu'il trouve à dire,
09:00c'est madame Brounpivet.
09:02Il vise sa confession,
09:04alors qu'il pourrait dire que madame Brounpivet
09:06est inconsciente.
09:08Il dit que c'est une pauvre femme,
09:10et elle est de confession juive.
09:12Encore une fois, sans rien
09:14argumenter sur le fond.
09:16Qui est Sébastien Delogu ? C'est quelqu'un que Jean-Luc Mélenchon
09:18a choisi. Mais pourquoi Jean-Luc Mélenchon
09:20choisit-il des personnalités qui,
09:22à un certain nombre, sont rustres, pour dire le moins,
09:24violentes
09:26bien souvent, et qui
09:28ne semblent pas avoir infiniment
09:30de culture politique ? Parce qu'à un moment,
09:32il parlait du maréchal Pétain, il avait l'air de vaguement savoir
09:34qui c'était. Il savait que c'était un raciste,
09:36mais sa connaissance s'arrêtait à peu près
09:38à ce niveau-là. Mais pourquoi Jean-Luc Mélenchon
09:40choisit-il ces gens-là ? C'est un élu de la République.
09:42Non, mais au départ... Je respecte le fait
09:44qu'il soit élu, mais pourquoi Jean-Luc Mélenchon
09:46choisit-il ces gens-là ? C'est la stratégie de Caligula,
09:48vous vous souvenez ? Cet empereur romain,
09:50son cheval sénateur,
09:52pour mieux discréditer les élites,
09:54parce que c'est ça que prépare Jean-Luc Mélenchon.
09:56Vous ne pouvez pas comparer M. Delongu
09:58au cheval de Caligula ?
10:00Je ne le compare pas à un cheval.
10:02En l'occurrence, je compare la stratégie
10:04de Jean-Luc Mélenchon à celle de Caligula,
10:06qui était très claire.
10:08Oui, mais pourquoi il fait ça ?
10:10Il fait ça pour mieux préparer le pouvoir du grand chef
10:12autocratique et pour mieux discréditer la démocratie
10:14parlementaire. Parce qu'en prenant des parlementaires
10:16qui ne sont pas à la hauteur, ou qui
10:18sont en permanence dans la bordélisation,
10:20c'est pour mieux discréditer
10:22la démocratie représentative.
10:24Et faire tomber la République,
10:26parce que c'est leur seul et unique
10:28but politique.
10:30C'est bien qu'on le précise.
10:32Vous savez qu'on en reproche souvent des choses.
10:34On peut dire aussi que lorsqu'il y avait
10:36des communistes à l'Assemblée nationale,
10:38il n'y avait pas
10:40de grands intellectuels. Il y en avait un,
10:42c'était Canapa,
10:44il ne faudra pas mener le pédigree,
10:46mais c'était des gens qui étaient
10:48formés par le parti, qui se tenaient
10:50dans l'hémicycle,
10:52et qui cherchaient
10:54qu'il y avait une politique
10:56auxquelles ils se tenaient, ils obéissaient, mais toujours
10:58en se tenant.
11:00C'est plus le cas.
11:02C'est vrai que Jean-Luc Mélenchon
11:04supporte, voire encourage
11:06des conduites violentes,
11:08de débringues...
11:10Il y a des tomates d'or, des sillas soudées,
11:12qui sont en permanence dans des polémiques absurdes sur les réseaux sociaux,
11:14c'est un niveau de langage,
11:16mais même un niveau de réflexion,
11:18ce n'est même pas la manière dont ils le disent.
11:20C'est un niveau de réflexion.
11:22Ce n'est pas toi, c'est moi.
11:24Oui, ce qui était douloureux,
11:26c'est de voir M. Delogu
11:28à la réunion de la commission des finances,
11:30qui auditionnait, évidemment,
11:32M. Bruno Le Maire
11:34et son secrétaire d'État, M. Cazenave,
11:36et qui a lu un texte...
11:38Écoutez, c'était un enfant de CP
11:40qui lit un texte qu'il ne comprend pas.
11:42Alors moi, je trouve que c'est très bien
11:44de faire entrer à l'Assemblée son garde du corps,
11:46qui était son chauffeur,
11:48d'abord parce qu'il a besoin d'un chauffeur,
11:50puisqu'il n'a pas son permis de conduire, M. Mélenchon,
11:52donc c'est vrai que ça peut être utilitaire,
11:54mais là, je trouve que dans une commission
11:56qui demande,
11:58je trouve que c'est bafouer un peu la commission
12:00que de mettre des personnes
12:02qui sont incapables de comprendre
12:04ce qui se passe,
12:06et de le montrer un peu trop ouvertement.
12:08Je trouve ça douloureux pour la démocratie.
12:10Oui, quelque part,
12:12je récuse le terme
12:14de mépris social.
12:16Tout simplement parce qu'être exigeant
12:18avec ses élus, ce n'est pas du mépris de classe.
12:20Être exigeant avec ses élus,
12:22c'est le minimum que l'on devrait avoir.
12:24Deuxième point,
12:26quand vous voyez l'interview avec M. Bourdin,
12:28Sébastien Deloglu
12:30a tellement peu de vocabulaire
12:32qu'il passe tout de suite aux insultes.
12:34Il ne peut pas parler d'un de ses adversaires
12:36sans le qualifier de manière dégradante.
12:38On est clairement dans le fait
12:40que ces gens qui ne maîtrisent pas
12:42les mots, qui ne maîtrisent pas le verbe,
12:44qu'est-ce qu'ils font ?
12:46Ils n'ont comme ressource que la violence.
12:48Or, quand vous êtes un dirigeant politique,
12:50quand vous êtes un représentant
12:52de la France et de la nation,
12:54et que votre seul outil politique est la violence,
12:56vous voyez où peuvent nous amener
12:58trop de personnes de ce genre-là ?
13:00C'était mon édito. Petite pause,
13:02on se retrouve dans un instant dans Punchline,
13:04sur CNews et sur Europe 1.
13:06On sait, pouvoir d'achat, sécurité.
13:08Est-ce que cette sécurité sera l'une des priorités
13:10de nos prochains gouvernements ?
13:12De Michel Barnier, CNews vous a posé la question.
13:14À tout de suite.

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