Avec Me Thierry Sagardoytho, avocat du premier plaignant pour viol dans cette affaire en 1998
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NewsTranscription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Témoignage ce matin sur l'antenne de Sud Radio. Humiliation, violence physique, violence sexuelle.
00:13Le collège lycée Notre-Dame de Bétaram est au cœur de l'actualité. Avec nous, maître Thierry Sagardoïto. Bonjour, maître.
00:22— Bonjour, Jean-Jacques Bourdin. — Merci d'être avec nous. Vous étiez l'avocat du premier plaignant pour viol.
00:28C'était en 1998. Mais avant d'entrer et de donner toutes les précisions voulues, rappelez-nous ce qu'est l'importance
00:38du collège lycée Notre-Dame de Bétaram. Ce qu'il ne saurait pas. — Bétaram, c'est une institution très ancienne qui a formé
00:46beaucoup de jeunes qui ont accédé à des carrières prestigieuses. Je pense à l'ancien gouverneur de la Banque de France et bien d'autres.
00:54C'était une institution catholique. C'est une institution catholique qui a changé de nom, d'ailleurs, après tous ces scandales.
01:01Mais elle a aussi longtemps accueilli des gamins parfois en difficulté, un peu récalcitrants, auxquels les parents disaient
01:09« Attention, si tu ne travailles pas, tu iras à Bétaram ». Et c'est vrai que cette institution, à la fois avec l'excellence,
01:15a aussi fabriqué une réputation de fermeté, où parfois, les châtiments corporels, physiques n'étaient pas absents des méthodes éducatives.
01:26C'était d'ailleurs un peu la charte éducative. Bétaram a été secoué par un premier scandale en 1996 avec une baffe extrêmement violente
01:36collée à un élève qui avait eu le tympan crevé. Une procédure judiciaire a immédiatement été engagée à l'époque. C'était en 1996.
01:44En 1998, deux ans plus tard, c'est le dossier dont j'ai eu à connaître, un gamin a dénoncé des faits de viol sur l'ancien directeur catholique...
01:54— Le père Karikar. — Le père Karikar. Cette instruction a eu lieu à l'époque, de 1998 à 2000. Elle s'est arrêtée parce que l'intéressé
02:03s'est suicidé en se jetant dans le tibre, deux ans après, quand il a su qu'une deuxième victime déposait plainte contre lui.
02:09Après, calme-plat pendant à peu près deux décennies. Et il y a un an, en 2024, un collectif d'anciennes victimes a lancé une nouvelle enquête,
02:20enquête qui est toujours en cours. Et c'est cette enquête qui, visiblement, a jeté le feu à l'Assemblée nationale il y a quelques jours.
02:27Et dans cette enquête, toujours sous le régime des enquêtes préliminaires – il n'y a pas de juge d'instruction désigné pour l'instant –,
02:33certains ont décelé des formes d'influence ou plus exactement de non-intervention de François Bayrou, qu'il lui reproche aujourd'hui en laissant dire
02:42« En gros, vous connaissiez le scandale et vous n'avez rien fait. Vous avez laissé faire ».
02:45— Bien. Vous avez parfaitement résumé l'affaire, maître Thierry Sagar-Deuteau. Alors selon le procureur de Pau, les auditions de victimes sont terminées.
02:53Le parquet doit décider désormais des suites judiciaires à donner. Mais revenons à 1998. Vous défendiez donc le premier plaignant pour viol.
03:02Le père Caricard, dirigé à l'époque Bétharame... Bon, il s'est suicidé. À l'époque, François Bayrou, je crois, avait l'un de ses enfants scolarisés dans l'institution, me semble-t-il.
03:22— C'est exact. Et il ne s'en est d'ailleurs jamais défendu. Mais François Bayrou est toujours resté à l'écart de cette procédure judiciaire.
03:30S'il avait tenté d'intervenir d'une manière ou d'une autre sur le cours de la justice, on le lui aurait reproché. Je peux attester en qualité d'avocat
03:38de cette première victime qu'à aucun moment, il n'y a eu la trace ou la patte ou l'ombre de François Bayrou dans ce dossier. C'était normal.
03:47Il n'y avait rien à faire. Je rappelle que François Bayrou... — Il s'était tout de même inquiété. Il s'était tout de même inquiété pour son fils,
03:54puisqu'il avait pris contact avec le magistrat qui s'occupait de l'affaire du père Kéricard à l'époque.
04:02— Et c'est là que naît l'amalgame, parce qu'il est certes à l'époque parent d'élève d'un étudiant de l'établissement.
04:10Il a été ministre de l'Éducation nationale, mais il ne l'était plus à l'époque. Il a fait une démarche informelle.
04:16Certains disent aujourd'hui qu'il a débarqué dans son bureau pour en quelque sorte faire pression. C'est absolument faux.
04:22Il faut savoir que le juge d'instruction de l'époque, Christian Mirand, habite le même village que François Bayrou, à Bordères.
04:29Et donc François Bayrou s'est entretenu avec lui. Les deux hommes se connaissent, se respectent.
04:34Ils ont échangé dans un cadre strictement privé. Et François Bayrou a sans doute fait part de son émotion, de son interrogation aussi.
04:42Et le juge d'instruction, sans violer le secret de l'instruction auquel il était soumis à l'époque, a eu un échange avec lui
04:47lors duquel il lui a dit qu'il pensait que les crimes reprochés au père Caricard étaient caractérisés. Pas plus.
04:53— Pas plus. François Bayrou qui répète « Je ne savais rien de ce qui se passait à Bétarame ».
04:59— Mais il a raison. Que pouvait-il savoir ? Il pouvait savoir ce que n'importe quel lecteur des journaux de la presse quotidienne régionale
05:08qui se sont fait l'écho de ces deux affaires savait, connaissait. Mais savoir qu'une affaire en cours existe, ça ne veut pas dire
05:16que vous connaissez les détails de ce dossier. Il faut savoir qu'à l'époque, la manifestation de la parole était extrêmement difficile.
05:25Aujourd'hui, on vous dit qu'il y a 110 plaintes. Oui. Mais à l'époque, il n'y en avait qu'une seule, celle du gamin que je défendais.
05:30Et 2 ans après, on a une seconde plainte qui émerge et qui va donner lieu également à l'instruction. Mais c'est tout.
05:36Il faut ne surtout pas juger 95-98 à la lumière de ce que l'on sait en 2025.
05:43— En fait, François Bayrou s'inquiétait pour son fils. — Seulement, il s'est légitimé à la fois.
05:51— Alors peut-on dire qu'il avait entendu des rumeurs sur ce qui se passait à Bétarame et qu'il s'inquiétait pour son fils qui était scolarisé ?
05:59Mais sa femme, quand même, enseignait le catéchisme à Bétarame. — Mais sa femme est catéchiste. Elle n'en savait pas plus que tous les autres enseignants
06:08qui, évidemment, sont tombés des nus quand on leur a dit « Attention, l'un des membres de l'établissement a commis des crimes de viol sur l'un des gamins ».
06:16Si véritablement cet établissement était une sorte de cloaque dans lequel toutes sortes de choses interdites se déroulaient, ça se serait su.
06:26Et naturellement, les témoignages auraient afflué. Je peux attester qu'à l'époque, les gendarmes de la section recherche de peau ont rencontré
06:32les pires difficultés pour avoir des témoignages d'élèves, voire même d'enseignants. Alors s'emparer du fait que François Bayrou est
06:41Premier ministre aujourd'hui pour lui dire « C'est inqualifiable, vous saviez, vous n'avez rien fait », c'est proprement scandaleux.
06:47C'est une récupération politique, parce qu'il est à l'époque père de famille. Il s'interroge, il s'inquiète. Comment ont pu le faire
06:53tous les parents d'élèves à l'époque ? Lui, il a seulement profité d'une chose. Il connaissait l'instruction à titre personnel.
06:59Et il a échangé avec lui à bâton rompu. C'est tout. Le juge d'instruction en question n'a jamais été approché pour orienter ou manipuler
07:10le sens des investigations qui étaient en cours. C'est là que c'est scandaleux. Aujourd'hui, on insinue le parfum du soupçon en disant
07:16« Vous avez rencontré le juge, vous avez donc fait pression ». Ce sont des raccourcis inacceptables, parce que je peux témoigner là encore
07:22qu'à l'époque, à aucun moment, le dossier n'a comporté une quelconque trace de François Bayrou, qui n'avait rien à faire dans ce dossier.
07:29— Merci, maître Thierry Sagardoïto. Merci beaucoup. Il est 7 h 19. Vous êtes sur l'antenne de Sud Radio. Vous réagissez évidemment
07:37sur ce que vous entendez, comme vous le faites systématiquement. Beaucoup de sujets. Nous avons parlé sécurité avec les dernières décisions
07:44Retailleau. Nous avons parlé de l'Ukraine, la Russie. Ça vous fait réagir. Christelle Morancé sera mon invitée tout à l'heure, 8 h 30, 9 h.
07:51Je vous invite à l'écouter, parce que c'est une femme de caractère et avec une forte personnalité. Il est 7 h 19. Nous sommes avec
07:59Laurie Leclerc pour le rappel des titres de l'actualité, Laurie.